AGRICULTURE : LA CHIMÈRE D’UN CAPITAL QUI VOUS PROFITERA, par DIX

Billet invité.

Paul, merci à vous et bonne année !

Je suis producteur de lait en Alsace, jeune installé en pleine crise. Vous décrivez la toile de fond du paradigme économique comme peu de gens. A vrai dire, lorsque j’ai découvert vos propos sur la concentration des richesses, et le remplacement du salaire par le crédit… j’ai de suite adhéré puisque c’est ce que j’ai vécu en 2009 avec ma famille.

Ingénieur de formation dans le secteur agricole et agroalimentaire (spécialité développement des territoires ruraux), mon expérience professionnelle en tant que conseiller d’entreprise puis exploitant agricole m’a permis d’asseoir confortablement dans mon esprit la thèse de la concentration des richesse et du déterminisme des trajectoires sociales de mon milieu. Après tant d’années passées sous la protection parentale et celle de mes anciens patrons qui me payaient en tant que jeune cadre dynamique pour « rendre service » aux professionnels du secteur : les agriculteurs ne pouvaient se payer mes services et je ne pouvais accepter de me faire payer par ceux qui ne les payaient pas, j’ai découvert lors de mon installation la façon brutale dont on a traité mes parents qui ont bien failli perdre tout leur courage en 2009, après 40 ans de bons et loyaux service à l’État, l’Europe, les Industriels, les Syndicats, les Élus, les Consommateurs, 7/7, 12/24, 365/365.

PAUVRE COMME JOB EN TRÉSORERIE, RICHE EN CAPITAL COMME UN PETIT SEIGNEUR MAIS QUI NE DEGAGE AUCUN PROFIT. Une collectivisation masquée du capitalisme : ni perte, ni profit mais tout nous est garantie pour la banque, rien de bien concret pour les paysans. Si et pis : un patrimoine trop difficile à partager, qu’on essaye de dévaluer pour pouvoir le transmettre !

D’ailleurs, si le monde agricole avait déprimé, le crash n’aurait pas été que financier, il serait (ou sera ?) peut-être aussi alimentaire chez nous, les prétendus riches ! (cf. les publications du think tank MOMAGRI à ce sujet).

Les spéculateurs nous font vivre une vraie inquiétude, une profonde désorientation, une insécurité profonde dans un contexte de contingentement, de règlementation environnementale, de volatilité et d’insécurité climatique croissante et finalement, la dernière arme de la vie étant le cannibalisme : la concurrence croissante entre paysans !

Ce monde qui change continue pour autant de nous faire fuir en avant et il ne nous reste comme seule solution que de trimer, produire pour ne pas gagner plus, juste s’en sortir. Cette année, j’ai augmenté depuis la crise la productivité de 20% avec des prix en hausse, mais des charges aussi en hausse. Résultat :  NI PERTE, NI PROFIT, MAIS TOUJOURS PLUS DE LABEUR, DE PRODUCTIVITÉ (sans réelle profitabilité ni compétitivité).

Mes réflexions personnelles sur la situation économique de notre secteur correspondent clairement à ce que vous décrivez sur les relations que les « dominants » et « dominés »  entretiennent dans leur rapport au « capital désordonné » :

– du capitalisme (nous rendons profitable le capital des autres sauf le nôtre),

– de l’économie de marché (le commerce nous vole et nous répercute le risque du marché des produits transformés, sans en prendre sa part !)

– et du libéralisme (la circulation libre des produits dumpisés pour nous concurrencer inégalement)

Ce pourrait aussi être le pire du communisme, avec des plans, des contrôles ultra-pointilleux et inapproprié à notre échelle de production, des connivences entre le pouvoir et un syndicat majoritaire de moins en moins majoritaire, des contingentement, des subventions, du stakhanovisme entretenu par les revues de politique agricole, les aristocraties du milieu en proie au conflit d’intérêt avec l’aval de nos exploitations (les « cumulards » et les profiteurs du « parti »).

Bref, de quoi écrire un beau livre en fin de carrière et peut être, comme vous, du succès.

J’espère que votre compétence en anthropologie vous permettra un jour d’échanger et de découvrir les incroyables défis et difficultés que rencontre ce microcosme particulièrement bien ancré dans les jeux de pouvoir du grand capital et représentatif des plus grandes injustices et de la plus grande manipulation que ce grand capital a pu exercer de manière espiègle sur nous, les 99%. Ce que nous vivons en tant que travailleurs de la terre risque d’arriver à l’ensemble de la population.

J’espère que nos dirigeants ne cautionneront pas la suite de cette tendance car, espérer, c’est bien la seule chose qu’il nous reste parfois, tant nous nous sentons si petits, si seuls et si isolés.

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345 réponses à “AGRICULTURE : LA CHIMÈRE D’UN CAPITAL QUI VOUS PROFITERA, par DIX”

  1. Avatar de DIX
    DIX

    Dernière remarque : le passage au bio, on l’a étudier par deux fois avec des expertises technico économiques.

    Ca passe plus facilement dans des territoires où l’agriculture est déjà plus tourné vers la production herbagère. Dans mon contexte, j’aurais été perdant car je système de départ étant déjà plus intensif et les bâtiments devant être entièrement reconstruit pour passer aux normes du cahier des charges: bilan du budget partiel : – 50 000 par an.

    Alors, il faut bien savoir de quoi on parle quand on dit « il faut que ». Ce n’est pas si simple. La réalité économique vous ratrape rapidement.

    1. Avatar de Paco76
      Paco76

      @DIX
      Et que pensez-vous de ‘l’agriculture raisonnée’ ?
      Propagande ‘FNSEA’ ou réelle évolution ?
      Merci

      1. Avatar de Dix
        Dix

        L4agriculture raisonnée est un référentiel dans lequel l’agriculteur démontre qu’il a mis en place des procédures de contrôle intelligentes de ses pratiques. Pour la fertilisation par exemple, il utilise le bilan de fertilisation. APPORT = BESOIN (f(rendement) – PERTE + APPORT SOL pour simplifier. Il calcul ses opérations pour augmenter son rendement marginal à moindre coût. Lorsque l’on surdose en fertilisation, chaque unité de fertilisant apporté en plus génèrera un gain de moins en moins élevé: l’agriculture doit caler sa dose pour ne pas entrer en rendement décroissant. C’est donc « une façon raisonnée » d’exercer son métier, pour l’environnement (pas trop n’en faut) et pour le porte monnaie (ce que j’apporte rapporte de manière optimale).

        Une révolution ? Peut être si l’on part de l’idée que beaucoup il y a 20 ans ne se poser peut être pas trop la question. Mais depuis quelque année, celà s’est généralise avec les Chambres d’agriculture et les coopératives qui donne les outils et les conseils pour raisonner les pratiques.

        Ce qui est révolutionnaire concerne les pratiques agronomiques et zootechniques qui ambitionnent de booster les activités biologiques naturelles qui intervienne dans la formation des produits terminaux des processus de production, en travaillant différement le sol pour le rendre de plus en plus vivant (vers de terre, meilleure valorisation des déchets végétaux et animaux, augmentation du taux de matière organique des sols, etc.) ou en utilisant des probiotiques naturels chez les animaux (exemple des levures chez les ruminants). On cherche à rendre plus bio l’agriculture conventionnelle !

  2. Avatar de Jean-Luce Morlie
    Jean-Luce Morlie

    … RICHE EN CAPITAL COMME UN PETIT SEIGNEUR MAIS QUI NE DEGAGE AUCUN PROFIT.,

    Oui ce sont les choses qui nous possèdent. Pourquoi ne pas donner vos terres, à disons à 25 chômeurs urbains, puis sur cette base, créer avec une coopérative un homme une voix avec pour objectif de construire un système d’agriculture de précison, lequel serait couplé à un réseau de distribution intégré ? Vous pourriez transmettre votre savoir, la relève serait assurée et les paysages revivifiés. Il serait en outre envisageable de créer un néo hameaux de type habitat intégré, afin de réduire et les couts en déplacement et l’empreinte écologique globale de l’habitat?

    D’autres fermiers, que le hasard aura jusqu’ici, relativement mieux placés relativement au seuil rentabilité des subventions, seront sans doute dans l’obligation morale de participer à l’effort de réciprocité, sous l’une ou l’autre forme juridique de join venture avec les pouvoirs communaux, de façon à repenser l’organisation du travail agricole sur base de la solidarité active, la construction de « logement tiroir » et l’amortissement de cet investissement dans un processus continu de réinsertion par le travail de la terre. Je présume que la sagesse des banquiers aidera à la réussite de ces projets écosiociétaux.

    Je ne crois pas à un retour à la lutte des classes, mais plutôt, pour l’inévitable transition, à la nécessité de prendre compte des rapports de forces dans la diversité des groupes sociaux; je ne cherche qu’à poser cette question.

    1. Avatar de DIX
      DIX

      Beaucoup de règles actuelles empêcheraient celà (exemple : l’urbanisme). MAis cette optique n’est pas à evincer du moment que tout le monde s’y retrouve!

      1. Avatar de Jean-Luce Morlie
        Jean-Luce Morlie

        l’habitat intégré (regroupé)devient la norme; la question principale est celle de la propriété de la terre; manifestement celle-ci est promise à un rente de situation perpétuelle? Lorsque trois générations de fermiers ont survécus à la PAC en agrandissant leur domaine, il semble difficile de leur faire comprendre ce problème. Que pensez-vous de la possibilité d’organisation d’une féodalité terrienne et Municipaliste ?
        A+

      2. Avatar de Dix
        Dix

        L’autonomie alimentaire ne sera jamais à 100 % atteinte par l’organisation que vous décrivez. Néanmoins, il existe des modèles de communauté pas inintéressants. La vraie question dans cette optique de féodalité, c’est la valeur ajoutée que chaque participant souhaite y trouver. Il faut pour cela changer nos normes sur le concept « d’une vie bien réussie », une éducation tout autre de la vie… vous me parliez du savoir faire, le problème aujourd »hui, c’est que pour faire, il faut des moyens techniques, et pour obtenir les moyens techniques, il faut fonctionner avec le système autour. Donc, il faut créer de la richesse, il faut pouvoir investir ensemble etc….

      3. Avatar de Samuel
        Samuel

        dix, on a surtout besoin de compétence, de capital humain, ça sert à rien d’avoir 100 personnes qui plantent leurs salades le même jour et en jette car elles pourrissent, la production, la conservation, la gestion, la préparation, etc… il suffit pas d’avoir une bonne conscience et un peu de temps.

      4. Avatar de Jean-Luce Morlie
        Jean-Luce Morlie

        La question est celle de la normalisation des saisonniers, de la petite main d’œuvre qui vient de loin dormir sous les plastics… et (avec un peu d’imagination ) les RSA collectés le matin par bus aux lisières urbaines.

        L’ensemble du cycle de transformation peut se faire sur place par des technologies « small is beautifull »

        Quelle part de la superficie agricole française possédée en titre par 1,5% d’agriculteurs ? Bien entendu les banques, peuvent les posséder potentiellement comme garanties d’emprunts. Avons-nous un cadastre de la propriété des terres agricoles ?

        Les terres agricoles ne devraient-elles pas redevenir un bien commun ?

      5. Avatar de dix
        dix

        Pour ma part je suis fermier à 100% à ce jour. Aucun titre. Je peux intégrer qu’il puissent s’agir d’un bien commun. Mais on ne peut exploiter ensemble ce bien tant que le cadre est là, bien ancrer, bien enraciné. Je pense que votre réflexion et vos propositions relève d’un modèle post apocalyptique (sans vouloir vous vexer, bien au contraire). Au niveau des communes, je peux vous dire que les élus ne sont pas prêt à ce genre de discours. Pour créer et bâtir ces modèles, ça va drainer du monde en campagne et dans mon cas, je ne me vois pas venir chez le maire avec une proposition de construction de logements intégrés qui seront, d’après lui, un bâtiment de logement collectif, ni plus ni moins. Et comme je ne paye pas la taxe pro, je ne sais pas si nos petits esprits peuvent concevoir celà actuellement. Dans mon village, on a essayé de bloquer mon projet de sortie d’exploitation (mon local de transfo), mon permis est en cours d’instruction mais les voisins craignent que je ne vienne leur polluer la vue, les narines etc….
        J’ai dû donner publiquement des garanties !

        Pas facile aujourd’hui d’exercer son métier avec les rurbains.

      6. Avatar de Jean-Luce Morlie
        Jean-Luce Morlie

        Déjà si les Pôles Emplois pouvaient provisionner de filières temporaires dans l’agriculture, la pression sociétale ferait bouger les Mairies. Un peu comme les « pod » d’éoliennes constituent une rente pour l’agriculteur et une aubaine pour les finances communales

      7. Avatar de Samuel
        Samuel

        @Jean-Luce Morlie, dans un cadre qui ne valorise pas le travail manuel, faudra combien de temps avant que les reconvertis appellent ces fermes municipales des kolkhoz et viennent à reculons?
        Et le tout local à un prix, des petites minoteries, des petites presses à huile, des petits abattoirs, des conserveries mais à nos normes actuelles (travail, sanitaire), vous sous estimez le besoin de technique (et la gestion de récolte irrégulière).
        Ce qui enlève une bonne partie de la compétitivité gagné sur l’après-guerre avec la technique (40% de l’alimentation dans le revenu.
        Quand on achète un panier de légume, c’est sympa l’été, mais l’hiver on ne mangera plus que des endives?

      8. Avatar de dix
        dix

        Si elle revient au bien commun, va falloir clairement que la population accepte de retourner ses manches et de ne plus vivre dans le confort. Si c’est pour laisser la terre s’enfricher par manque d’attention à son travail…aiih !

      9. Avatar de Jean-Luce Morlie
        Jean-Luce Morlie

        Est-il légitime que seul un petit nombre d’agriculteurs (1,5% à 2% de la population) soient propriétaires d’une bonne part de la terre agricole de France ? Ne peut-on envisager la généralisation programmée d’un système de propriété collective de type « La Foncière Terre de Liens »

        Par ailleurs, tous les fermiers n’étant pas endettés à mort, avez-vous une ventilation de la concentration des patrimoines agricoles comme résultats de la PAC dans les soixante dernières années (la taille moyenne des exploitation est passée de 11ha à +/- 200 ha , je crois) ? Dans cette perspective, le retour au bien commun semble finalement assez naturel ?

        A+

      10. Avatar de Samuel
        Samuel

        Jean-Luce Morlie, j’ai un parcellaire de 115 Ha, avec 11 propriétaires et je suis nu propriétaire de 10 Ha.
        Quand je vois la gestion du foncier de la Cdc d’à coté et de ces emprises, en bien commun, on mangera deux fois plus de terre agricole, si y à pas des paysans qui râlent et on importera ce dont on a besoin (après quelques tentatives dignes d’un jardinier du dimanche).
        Et j’ai aussi 6 formes de coopératives (achat/vente, sélection, sanitaire, contrôle laitier, 2 en matériels) soit 10 assemblé générale par an (5 au niveau de la coop (une par filière, lait/viande/pomme/céréales et section), auquel je n’ai pas le temps d’aller et ce qui est plus mutualiste (une de mes 2 banques, centre de gestion, de vulgarisation et complémentaire santé).
        On est en France le pays, ou la liberté du propriétaire terrien est entravé par le code rural, qui a mis sa table à manger à l’UNESCO, avec plein d’associations écolos/alimentations, un centre de recherche national agricole, des écoles qui dépendent du ministère de l’agriculture et non de l’académie. On est pas aux states.
        Même s’il faudrait démocratiser les filières, y intégrer les consommateurs (je vois pas trop la compétence municipal pour l’alimentation, déjà l’eau, les espaces verts, ils sous-traitent) et augmenter la part de l’alimentation/revenu…. au final c’est ça qui coince

      11. Avatar de Samuel
        Samuel

        Et évidement la place des subventions et leurs concentrations.

      12. Avatar de Jean-Luce Morlie
        Jean-Luce Morlie

        @ Samuel,

        J’ai utilisé l’expression « retour au bien commun » non pas comme retour à la « friche communale » dans laquelle chacun se servirait selon ses besoins, mais comme une façon d’envisager la question de la désaccumulation de la terre agricole par quelques-uns et sa transmission comme patrimoine générateur de pouvoir… en 2009 les investisseurs ont acheté en Afrique 60 millions d’hectares de terres agricoles !

      13. Avatar de Samuel
        Samuel

        là je suis d’accord (bon c’est mon domaine, allez demander à un médecin d’écouter l’avis de tout ces patients 🙂 ).
        Je sais bien que la propriété est une maladie, mais la supprimer ne donnera que d’autres formes à la maladie. Et durant la transition, on n’avancera pas.
        C’est pas évident, on a pas mal d’idéaux à 20 ans on fait des choix, on essaye de les assumer et à la trentaine on est déjà vacciner contre les solutions faciles (la révolution).
        Bref, si on change tout, là seul chose qui est sur, c’est que tout le monde sera perdu.
        Un des avantages des voyages, c’est d’apprendre que l « on n’est fort que dans nos habitudes » (faudrait imposer aux nationalistes à s’expatrier, mais pas dans un ‘club med’, au moins ils seraient pourquoi ils sont de cet nation et ferai moins preuve de force).
        Au final, on fera tout pour que ce soit comme avant (en profondeur).
        Donc, ce modèle est pas génial, mais le seul chemin intéressant est de faire avec et par conséquent et malheureusement ( 😉 ) d’écouter les paysans/agriculteurs.

    2. Avatar de jeansaurat
      jeansaurat

      vous avez les GFA (Groupements Fonciers Agricoles) qui permettent à tout un chacun de protéger la terre des rachats de gros propriétaires.

      1. Avatar de Jean-Luce Morlie
        Jean-Luce Morlie

        La propriété de la terre agricole n’est-elle une rente de situation transmissible ? La terre agricole doit-elle appartenir aux fermiers ? Peut-elle être mise définitivement hors marché ? Peut-elle être restituée au bien commun ?

    3. Avatar de Jean-Luce Morlie
      Jean-Luce Morlie

      @samuel, précisément j’écrivais ceci en début fil :

      Je ne crois pas à un retour à la lutte des classes, mais plutôt, pour l’inévitable transition, à la nécessité de prendre compte des rapports de forces dans la diversité des groupes sociaux; je ne cherche qu’à poser cette question.

      à dans quelques jours A+
      jean-luce

  3. Avatar de Kaiel

    Un début de solution, une agriculture à plus petite échelle, plus de bras moins de pesticides…
    Ici comment certains jeunes agriculteurs décident de s’installer sans s’endetter: http://collectifcitoyen.org/fc/viewtopic.php?t=559&nrvid=4
    Ils choisissent de fixer leurs prix eux mêmes grâce à la vente directe : http://collectifcitoyen.org/fc/viewtopic.php?t=559&nrv
    Issus d’autres métiers (cadres, ingénieurs…), ils ont réussi à collaborer pour monter un PVC,
    Le plus important ils sont heureux de pratiquer leur métier.

    à taratata:
    concernant l’invention récente de l’agrobiologie, je ne suis pas sûr, voyez ce qu’en pense deux agriculteurs :

    Ah! C’est un point de vente intégralement bio, il y en a 3 en France, (tous en Drôme), il devrait y en avoir au moins un par canton.

  4. Avatar de zanni
    zanni

    Tout est dit!

  5. Avatar de Hervey

    Oui, la pression ne s’exerce pas de la même manière dans tous les tubes de la machine sociale. Chacun peut constater que L’Etat n’applique pas le principe des vases communicants et il l’applique d’autant moins que le ou la mode de gouvernance politique fait tout ce qu’il faut pour qu’il (ce vieil esprit de l’Etat) renonce à actionner tout levier en ce sens. La crise tombe à pic comme une grosse excuse. Rien de plus. Aujourd’hui que le système bat de l’aile, tout devient visible. Seuls quelques déments égarés de type Couturier tâtonnent encore le chemin le regard vide.
    Ce qui fut pris sur le dos des salariés devait forcément l’être sur le dos du monde rural. Longtemps on a cru qu’il y avait entre les deux une ligne de partage, que la propriété protégeait le propriétaire. Oui et non, c’est une question de degré. Aujourd’hui on voit que c’est plutôt non. Il leur faut donc en tirer les conséquences. Elles seront POLITIQUES.

  6. Avatar de Imagine
    Imagine

    Clés pour l’avenir

    1) L’intuition:

    Crac, paf, un coup d’oeil sur la situation, crac boum, décision prise aussitôt
    et non pas des analyses et des synthèses cartésiennes qui n’en finissent pas ou qui finissent avec notre mort

    2) La télépathie:

    Crac, paf, un coup d’oeil sur l’interlocuteur, crac boum, c’est marqué « voleur » ou « gentil garçon » sur son front (à l’intérieur)–> séparation instantannée du bon grain de l’ivrai.

    1. Avatar de Tikarol
      Tikarol

      Imagine,
      on peut encore améliorer votre méthode en combinant intuition et télépathie ;
      crac crac
      paf paf
      boum boum
      et là çà fait vraiment mal .

  7. Avatar de Charles A.
    Charles A.

    Puisqu’il est question du capital, voici des nouvelles d’un autre de ses « exploits » fort connu du blog…

    La valeur des emprunts dits « structurés » détenus par le secteur public local dépasse les 30 milliards d’euros. Plus de la moitié sont « toxiques ».
    http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/politique-eco-conjoncture/politique-economique/221141778/emprunts-communaux-respons

  8. Avatar de Macarel
    Macarel

    En fait nous avons à faire face à deux défis majeurs:

    1- La question sociale, d’une répartition plus juste des richesses produites par les hommes et les femmes: à l’intérieur de chaque pays et entre les pays.

    2- La question écologique du fait que les richesses gratuites que nous procure notre Terre mère (la Pachamama de amérindiens) ne sont pas inépuisables et que notre mode de croissance produit des dégâts irréversibles à la biosphère.

    Aucune politique responsable, j’entends par là qui envisage le temps long, ne peut ignorer ces deux aspects. La question sociale étant enchâssée dans la question écologique, nous ne résoudrons pas nos problèmes économiques par un retour à la sacro-sainte croissance. La croissance devra être repensée, son contenu même devra être repensé.
    Certaines choses devront croître et d’autres décroître: moins de croissance matérielle et plus de croissance du vivre ensemble et du vivre mieux, moins de croissance matérielle pour ceux qui ont déjà le superflu et plus de croissance matérielle pour ceux qui n’ont pas encore le nécessaire. Plus de croissance de l’éducation des populations, ce qui est une condition d’une moindre croissance de ces populations, etc …

  9. Avatar de Lien
    Lien

    Pouvez-vous nous expliquer la différence entre Momagri et Via Campesina, et la raison pour laquelle vous avez choisi la première?

    1. Avatar de DIX
      DIX

      De ce que je sais Momagri est un think thank, Via campesina un regroupement des syndicats agricoles alternatifs.

      LEs écrits de momagri ne me déplaisent pas. Via Campesina non plus. Je lis ce qui est interessant et les deux là ont plutôt l’air de converger.

      Je n’ai pas d’apriori, l’entente idéologique du pluralisme syndical est pour moi la clef de la réussite du pouvoir des agriculteurs. ll est nécessaire de converger mais quand tous les agriculteurs de différents syndicats « cotisent volontairement de manière obligatoire » (CVO : cotisation volontaire obligatoire) dans des interprofessions dont le collègue producteur n’est constitué que d’un seul syndicat qui n’ouvre pas sa porte car il est plus à l’écoute des intérêts industriels que les autres, on ne me fera pas dire qu’il y a ceux qui savent et ceux qui ne savent pas. C’est le manque d’ouverture qui est toxique.

      1. Avatar de loick
        loick

        Momagri a été fondé par Pierre Pages, ex-président de Limagrain, grand groupe semencier, défendeur des 0GM.

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        Limagrain est un groupe coopératif agricole international, basé à Chappes dans e Puy-de-Dôme.
        Le groupe est spécialisé dans les semences de grandes cultures, les semences potagères et les produits céréaliers. Fondé en Auvergne en 1942 et dirigé par des agriculteurs français, Limagrain est le quatrième semencier mondial grâce à sa holding Vilmorin & Cie, leader européen en farines fonctionnelles (Limagrain Céréales Ingrédients), et le deuxième boulanger et pâtissier industriel français ( Jacquet-Brossard).
        Le groupe réalise un chiffre d’affaires de plus de 1,5 milliard d’euros (2010- 2011), 91 millions de résultat net, et rassemble près de 7 200 collaborateurs dont 1 400 chercheurs dans une quarantaine de pays. En Auvergne, la Coopérative regroupe 3 500 agriculteurs adhérents.

        Ahhhh… 1942… la Terre…
        Mais ils sont pas tous seuls les auvergnats…
        http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Euralis
        Et pleins d’autres… 17 000 coopératives agricoles en France, 150 000 employés, 80 milliards de CA, la moitié du secteur agro-alimentaire…

      3. Avatar de dix
        dix

        OK. Merci pour l’info, je n’avais pas connaissance de celà. C’est bon à savoir. L’unique n’a pas science infuse

      4. Avatar de Papimam
        Papimam

        Comme alsacien votre billet a particulièrement attiré mon attention et me rappelle le constat fait il y quelques années, entendu à la ferme-auberge du Gresson que je fréquente régulièrement
        « nous avons arrêté les vaches laitières, pas rentable, beaucoup de travail »
        Pour l’agriculteur fermier aubergiste dans les Vosges, seule la fréquentation régulière de clients en restauration et aussi en hébergement assure un minimum de rentabilité.

        J’en viens à l’objet de mon commentaire, Limagrain.
        Un article, ou plutôt un conte de Noël du magazine hebdo du Monde du 24/12 et qui s’intitule « Semences de Noël » de JP Géné traite de la nouvelle réglementation de la commercialisation des semences mise en place à l’initiative de l’UMP avec le soutien de la FNSEA.

        On cite Limagrain qui fait parti des grandes multi-nationales semencières (Bayer, Monsanto, Pioneer, Vilmorin ou Syngenta).

        La règlementation actuelle ne permet que de cultiver et commercialiser des semences inscrites au catalogue de l’OCVV. Elle a ainsi entraîné la quasi-disparition des semences paysannes au profit du groupe auquel appartient Limagrain.
        Agriculture intensive ===> érosion extraordinaire de la diversité des plantes cultivées.
        Jusqu’à présent le paysan pouvait librement réutiliser les semences achetées.d’une année sur l’autre.
        Depuis la loi du 28/11/2011 il devra verser une contribution volontaire obligatoire !

        « Bien joué, messieurs les semenciers, avec le soutien de la FNSEA et les voix de l’UMP ! Au nom de la contribution à la recherche sur les espèces cultivées. Ce texte est une nouvelle entrave à l’usage libre et gratuit des graines, qui est le fondement même de l’agriculture. Il vise à décourager à terme de faire des semences à la ferme pour asseoir définitivement le monopole de l’industrie semencière sur notre alimentation. »

        http://www.lemonde.fr/m/article/2011/12/23/semences-de-noel_1621825_1575563.html

      5. Avatar de Samuel
        Samuel

        papiman, en fait ça fait des décennies qu’on a pas le droit, cela n’est qu’une application tardive d’un lobbying des semenciers à la commission, mais vu qu’en France on est pas tout à fait civilisé, on prend le temps pour les appliquer
        (imaginez en Normand, je trempe mes tartines dans mon bol de lait, ce qui est un acte de barbarie au Royaume uni et même en Irlande, et une opération physique aux Pays-Bas: « pourquoi faire sécher mon pain dans un grille pain, pour l’humidifier dans mon bol? », je suis resté silencieux, « pour le goût? », oui 🙂 )

      6. Avatar de Papimam
        Papimam

        @samuel
        Merci pour ce recadrage; je ne suis qu’un simple citadin qui s’intéresse cependant aux semences les considérant comme un élément essentiel de notre planète et sa diversité.
        D’autre part, un de mes grands-pères était un modeste jardinier et avait même pendant un temps vendu des graines sur les marchés paysans, il doit rester un fond rural dans mon instinct.

  10. Avatar de Steve
    Steve

    Bonjour

    Je vis désormais auprès de « petits » éleveurs de bovins et vois donc chaque jour ce que décrit ce billet. Je connais aussi quelques agriculteurs pardon exploitants agricoles céréaliers enrôlés de force dans » la course du rat ».
    Plus généralement il faut noter que le changement de mode de production et de financement de l’agriculture s’est accompagné d’un changement sémantique qui en dit long:
    Pour exemple tristement célèbre, la Bretagne dont l’eau a pu désaltérer ses habitants pendant quelques dizaines de milliers d’années. C’est fini! désormais l’eau des sources est imbuvable du fait des nitrates rejetés par les 7 millions de porcs industriels maltraités par , non plus des paysans ou des agriculteurs ou cultivateurs – dénominations – toutes liées à la culture au sens de civilisation. Les empoisonneurs de l’eau sont des cultivateurs dégradés en exploitants agricoles – avec en plus une faute tartuffienne de grammaire: allez vous chez le coiffant? – en bon français des exploitEURS agricoles, qu’il le veuillent ou non.
    Il n’est que de revoir les débuts des temps modernes de Chaplin – tout aussi explicite mais bien plus marrant et concis qu’Hegel sur le même sujet- pour observer, avec R Girard aussi, ce que produit l’aliénation de la culture: la régression vers la barbarie.
    A nous tous, les témoignages de ces hommes de cultures démontrent ,sans appel, la nocivité mortelle pour l’humain de ce système, capitaliste, de cette l’idéologie presque devenant idolâtrie qui tue notre planète et nous tue lentement.
    A ceux qui pensent qu’il suffirait de l’amender ci et là , je voudrais dire avec force qu’ils se trompent!
    Ce système doit être détruit!

    Bonne année à tous.

    1. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      Pas tellement d’accord avec votre remarque sur la grammaire car en l’occurrence, ceux que vous désignez comme exploitEURs se font en fait assez largement exploiter, notamment par leur(s) banque(s) (prêts à très longue échéance pour financer les locaux, le matériel, etc), marchands d’engrais et de semences (pour ces derniers la loi les rend même incontournables – voir l’affaire Kokopelli) et autres acteurs d’un poids économique d’une ampleur telle que l’idée d’un hypothétique rapport de forces est illusoire.

      1. Avatar de Nerima-kun
        Nerima-kun

        …oui, mais c’est la beauté du capitalisme « moderne » néolibéral d’impulsion anglo-saxonne (one has to call a spade a spade), de transformer les exploitants en exploités et aussi en exploiteurs… (idem épargnants)

    2. Avatar de gigi
      gigi

      Je suis bien d’accord que le capitalisme prédateur doit être détruit ,mais pour le remplacer par quoi???
      Par le communisme agricole actuel, géré par les fonctionnaires de Bruxelles ???
      Les agriculteurs ( exploités agricoles ) ne se font un salaire qu’avec les DPU distribuées par l’Europe et leurs exploitations ressemblent à s’y méprendre à des kolkauses soviétiques
      Sans DPU les comptabilités sont négatives ( avec aussi ,de plus en plus souvent )
      Tout le productivisme agricole a été mis au point par le capitalisme et pour son seul profit, mais pour autant ,faut -il tomber dans le communisme avec la « mutualisation  » des moyens de production ???
      Pour faire barrage au capitalisme ne faudrait -il pas que chacun de nous devienne un tout petit capitaliste pour empêcher le gros capital de prospérer
      Le communisme n’est il pas un capitalisme d’état dirigé par une nomenklatura richissime
      CAPITALISME ET COMMUNISME NE SONT QUE LE COTE PILE ET FACE D’UNE MÊME PIECE

    3. Avatar de toutouadi
      toutouadi

      « Plus généralement il faut noter que le changement de mode de production et de financement de l’agriculture s’est accompagné d’un changement sémantique qui en dit long: »

      L’arme de la sémantique a fait des ravages, on y perd son latin.
      J’ai un p’tit faible pour « modernité » et « archaïsme » qui sont tous les deux utilisés avec un parfait contre-sens.
      Orwell au secours!!!

    4. Avatar de Delphin
      Delphin

      Ce que l’homme ne peut faire – on ne peut être dans le cadre, sans y être aliéné – la réalité réchauffement /ressources/pollutions est en train de le réaliser en s’invitant au banquet.

      La fiction de réalité, opiniâtrement bâtie par nos dominants efficacement secondés par ceux qui veulent des miettes, s’effondre devant le simple mortel ahuri de découvrir qu’il s’agissait d’un joli décor, derrière lequel se profile l’implacable réalité.

      Et le capitalisme mourut, faute de son principal carburant , le « no limit ».

      Ce qui advint allait poser d’autres problèmes à d’autres humains, ainsi que tourne la roue.
      Les conditions nouvelles, une planète finie, les obligeait à plus de sagacité.

      Delphin

  11. Avatar de François78
    François78

    Un article de Frédérice Lordon, que je trouve une peu optimiste lorsqu’il évoque, dans le dernier paragraphe, la possibilité (le rêve) d’une grande lessive.

    http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/74705/date/2012-01-01/article/2011-vu-par-frederic-lordon-les-ingredients-du-desastre/

  12. Avatar de cultive ton jardin

    Outre les SCI et les GFA, il y a aussi « La Foncière Terre de Liens ». Pour l’instant, elle rachète des terres agricoles pour les donner à bail à des paysans qui veulent s’installer et n’ont pas de terres. Mais on pourrait aussi imaginer qu’elle rachète une partie des terres d’un paysan en exercice pour le « dés-étrangler ».

  13. Avatar de Jos Le Fur
    Jos Le Fur

    Je suis en contact assez fréquent (lors de réunions) avec des représentants du syndicat majoritaire et des chambres bretonnes d’agriculture. Je suis toujours stupéfait de constater que leurs prises de position vont très souvent à l’encontre des véritables intérêts de la profession agricole, et sont en faveur de l’agro-alimentaire et de la mouvance « périagricole » en général (vendeurs d’intrants et services divers, de machines, de crédits, etc.). Leurs motivations restent pour moi un mystère.

    1. Avatar de Kaiel

      Oui, j’ai appris récemment qu’un représentant de la chambre d’agriculture de Drôme avait essayé de faire inscrire dans une charte du contrat de développement Rhône-Alpes une ligne pour que la région subventionne les OGM!

      1. Avatar de Tikarol
        Tikarol

        A ce niveau çà n’est plus de la motivation mais du dévouement

    2. Avatar de gigi
      gigi

      Tous les hauts responsables agricoles de la FNSEA sont achetés par les gouvernements successifs gauche et droite confondue .La plus grosse contribution au budget de la FNSEA vient de l’état et non pas des cotisations des adhérents .On ne mords pas la main qui nous nourrit .
      Le maire de ma commune ,haut responsable FNP est fier d’afficher dans son bureau les photos de ses embrassades avec J. Chirac.
      Ces gens là se prostituent pour frayer dans les allées du pouvoir

    3. Avatar de Delphin
      Delphin

      « Leurs motivations restent pour moi un mystère »
      ———-
      Aucun mystère là dedans.

      Le monde agricole est passé en 60 ans d’environ 3 millions d’exploitations a à peine 600 000.

      Le monde agricole, un monde où ses représentants n’a de cesse que de le faire disparaître.

      Le monde agricole, un monde où ses représentants représentent les intérets de l’agrobusiness et pas ceux des adhérents.

      Le monde agricole – un livre ouvert sur le libéralisme – où on touche du doigt que, plus la croissance de la poduction augmente, plus disparaîssent ses participants.

      Delphin

  14. Avatar de tchoo
    tchoo

    A tous les tenants des solutions alternatives, type AMAP et autres Ventes Directes ou après transformation.
    Elles sont une solution ponctuelle pour des cas particuliers, nullement à négliger, d’ailleurs habitant en zone rurale, je suis le premier à en profiter.
    Mais l’évolution de notre société, fait que de plus en plus d’entre nous vivent en ville ou en zone urbaine, loin (relatif) des zones de productions. il est donc nécessaires d’organiser la distribution (ou d’en organiser une autre).
    Les Coopératives pourraient, dans le sens où elles sont l’émanation directe du producteur (à condition qu’elles n’aient pas perdus celui-ci de vue, situation bien trop souvent constatée) en directement les actrices, encore faudrait-il que les petites féodalités paysannes avec son corollaire d’honneur et de distribution de défraiement régulier ne soient pas une entrave au travail en commun.

    1. Avatar de Kaiel

      Je crois que les grandes agglo ultra bétonnée vont devoir disparaître ou devenir des zones de pauvretés déjà 200 000 parisiens quittent Paris tous les ans.
      Montréal au Canada est en grande partie nourrie par sa ceinture verte, même si le Canada est loin d’être un modèle en matière d’agriculture et de gestion forestière avec un premier ministre totalement acquis aus lobby pétroliers entre autres.

      1. Avatar de Itaki75
        Itaki75

        « 200 000 parisiens quittent Paris tous les ans. » : ? Sur 2 millions? Viens dans le coin, prends les transports, tu verras si Paris se dé-densifie! Mais sur le fond, tu n’as pas tort sur les menaces pesant sur les grandes agglomérations 😉

      2. Avatar de Paco76
        Paco76

        @Kaiel
        Je pense que vous évoquez ‘le bassin Parisien’, soit environ 15 millions de personnes…
        Si 200 000 en sortent, combien y entrent ?

  15. Avatar de christian de nissa

    Blog d’un paysan éleveur de charolaises qui écrit bien, sa devise :
     » Prendre ce que la nature veut bien me donner. Vivre avec ce que les hommes me laissent ! »
    http://paysanheureux.canalblog.com/archives/2012/01/01/23134684.html

  16. Avatar de tomate
    tomate

    @ Mr DIX :

    Merci pour ce billet et merci pour l’équipe du BLOG , d’avoir fait paraitre ce billet !

    Mr DIX , pourriez nous donner votre sentiment sur :
    – La SAFER
    – La défunte ADASEA et la nouvelle  » section CHAMBAGRI , ayant pris le relais !
    – LA Methodologie pour les DPU
    – Le droit de préemption
    – La priorité donnée à l’Installant /à l’installé
    – La situation « GLOBALE » de la MSA (OTISATIONS/PRESTATIONS) et de la section agricole de la MSA , et dans une moindre mesure des sections agricoles

    1. Avatar de Dix
      Dix

      SAFER : colabore largement au développement des infrastructures économiques et routières par la création des porte-feuilles fonciers (qu’elle à du mal à remplir par endroit), prend desfois une bonne marge, est intimement lié aux politiques départementales des chambres et donc des syndicats. Application des règles parfois avec conflit d’intérêt sans doute. Essaye comme même d’avoir une politique de partenariat en faveur du maintien de l’activité agricole voire de l’installation en zone de déprise.

      ADASEA : leur intégration aux chambres n’est pas nouvelle. Dans mon ancien boulot, j’étais rattaché à une ODASEA intégrée à la chambre depuis plus de 30 ans. Disons que celà peut permettre de faciliter le montage des dossiers économiques et des installations, de fluidifier les relations entre les politiques d’aides régionales et l’aide aux acteurs économiques sur le terrain. Par contre, l’ADASEA ne pouvait pas tenir plus longtemps puisqu’on leur a coupé les moyens. C’est les chambres qui doivent renflouer mais toutes n’ont pas les moyens de péreniser ces structures

      DPU : je ne trouve pas normal qu’il y ait eu découplage. Cela a permit à certain d’arrêter des productions non rentables ou trop fortement soumis à des aléas tout en conservant le porte feuille d’aides : JACKPOT pour moins de tracas. Le problème aujourd’hui c’est qu’on veuille les liser tout en renforcant les exigences agrienvironnementaux. Dans certains territoires ce sera bien venu, dans d’autre celà enlèvera de la compétitivté aux exploitations puisque les prix de revient vont augmenter et le marché n’intègrera par essence pas cette nouvelle donne.

      Droit de préemption : celà depend duquel vous parler. Celui de la SAFER, celui du fermier, celui des collectivités ?

      Priorité à l’installé : c’est important. Il faut donner la chance aux jeunes sur tout les fronts. Taux de subvention et plafond, foncier, etc…est ce que celà est vrai partout, je n’ai pas encore connu de contre exemple. En revanche, certains jeunes abuse de ce statut de favorisé pour faire des conneries mais je ne dirais pas lesquels sur ce blog.

      MSA : un fond qui risque de ne pas tenir si l’on continue de caler les cotisations sur la manière dont on réduit le résultat. Une misère pour la retraite quand on connait la pyramide démographique de la population des agriculteurs. Sur les prestations, je dirais que les agris doivent privatiser leur sécurité sur leur aléas de santé…les 70% de prestations, c’est peu au regard des risques professionnels, psychologiques etc…

  17. Avatar de tomate
    tomate

    NB /

    Votre sentiment sur :
    – La situation du CA et dans une moindre mesure, BP ( Banque populaire 666> Section agricole) en devenir ……
    – Sur les « casquettes » du nouveau président de la FNSEA .
    – Les magouilles entre SAFER, CHAMBAGRI et les « INFLUENTS » ( Dominants?????), Etudes Notariales….: femmes à DODO LA SAUMURE, enveloppes, palettes à foison ….. Matériels !!!!

    Merci de vos réponses , Pour que les autres comprennent … l’ampleur du désastre !!!!

    Respectueusement ,

    TOMATE

    1. Avatar de Dix
      Dix

      Le crédit agricole : démontre par son désengagement sur l’activité « affaire » qu’il a senti le roussi et qu’il souhaite sécurisé le pognon qui tourne en agriculture, pour financer les projets terre à terre et l’on m’a annocé que les taux devrait rester plus stable pour les prochains mois. Pour la banque pop je ne sais pas. En revanche, j’ai eu le CIC qui m’a démarché pour me parler de son développement agriculture. Récement, je leur demande de me communiquer une offre commerciale pour un prêt. On m’a clairement fait savoir que ce n’était leur cheval de bataille de faire du crédit mais ils préfèreraient l’épargne. Autrement dit, ce qui se lance vers l’agriculture, ce n’est pas forcément pour développer le secteur mais peut être pour recherche de la liquidité un peu plus sûre, plus stable car nous sommes de bons petits soldats : travailleurs, responsable et on fait tourner beaucoup d’argent !

      1. Avatar de Dix
        Dix

        Sur les taux, ce n’est pas si sûr ce que l’on ma raconté. Du côté du Libor, on voit que la prime de risque a été plus importante que les autres banques. donc, ce que je dis ne veut pas dire grand chose.

      2. Avatar de Jean
        Jean

        Vous admettez que votre exploitation n’est pas rentable (surement à cause des annuités d’emprunts gigantesques en regard au montant de LA REPRISE de votre structure).
        Les banques avaient donc raison d’émettre des doutes.

        Vous récupérerez votre argent le jour ou à votre tour vous cèderez votre exploitation.

      3. Avatar de Dix
        Dix

        A Jean

        NON JEAN ! Je n’ai pas repris l’intégralité de la structure patrimoniale, j’ai crée une société avec mon père et je lui loue le patrimoine. Je n’en ai fait aucune acquisition ! Et même là, c’est galère. Mon père utilise cet argent pour rembourser son PARTAGE entre frère et soeur.

        N’imaginez pas que celà soit aussi simple

      4. Avatar de Dix
        Dix

        Les banques n’ont eu aucun doute et nous font complètement confiance. C’est ça le truc, nous sommes de bons petits soldats !

        Concernant les emprunts, on les bornes par un seul de gestion au delà duquel ce n’est plus correct de travailler: 70 € d’annuité pour 1000 L produit . Et encore, on a des besoins d’investissement beaucoup plus important pour travailler correctement vis à vis de la règlementation, des progrès qualitatif qu’on nous demande.

      5. Avatar de Dix
        Dix

        Enfin, je souhaiterais rajouté que mon père à apporter le matériel d’exploitation pour créer le capital d’exploitation. Moi, je lui ai acheté une autre partie du matériel pour avoir une part (30%) du capital. L’argent que mon père à encaisser à été entièrement reversé à la Mutualité sociale agricole et au fisc pour cause de taxation sur les plu-value !!! La moitié de cette somme était de l’argent de l’état (DJA) qui est reparti à l’état et l’autre moitié a été emprunté. Il me reste 70% du capital d’entreprise à acquérir au départ à la retraite de mon père, plus rembourser le compte courant associé pour l’apport des encours qui a été réalisé par mon père, et je ne parle pas du patrimoine qui reste à partager avec mes frères et soeur. Je vous invite à venir constater la chose sur place et à me donner la solution….mais je n’y compte pas, on est pas fou, penser une seconde vouloir acquérir tout ça tout seul est pure folie.

        Je privilégie la logique d’entreprise à la logique du patrimoine.

  18. Avatar de quelqu'un
    quelqu’un

    Je crois qu’aucun secteur économique n’est aussi transparent et règlementé et bien-sûr contrôlé que celui de l’agriculture européenne. (modèle pour les banques?)
    Le résultat est certainement imparfait au point de vue environnemental, mais économiquement moins catastrophique qu’on pourrait penser, car il laisse à mon avis suffisamment de liberté de manœuvre à ceux qui veulent et qui doivent diversifier et valoriser leur production en essayant parfois même de quitter prudemment les « sentiers battus ».
    Il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions…Du lait frais et bio disponible 24h/24 ! (Alsace)

  19. Avatar de Vincent Wallon
    Vincent Wallon

    Qu’il est bienvenu que nous parlions d’agriculture sur le blog.

    Quelques questions à DIX que je rencontre ici avec intérêt et samuel, qu’on côtoie depuis un moment avec plaisir.

    – Quel est la réaction d’un agriculteur de nos jours face à des éléments comme la permaculture, l’agro-forestie, le BRF, les cultures en semis direct, la révolution des sols vivants ?
    – Quel est votre réaction face à des reportages comme « planète à vendre » ?
    – Comment ressentez-vous le suicide d’un paysan indien qui ne peut plus payer les semences, pesticides et engrais ?
    – Comment vivez-vous les récentes lois sur les taxes sur semences paysannes, le débat sur les OGM ?

    Je donne un aperçu de ma réaction, un truc comme « la vache, y’a du boulot pour tout le monde sur toute la planète et personne n’y parviendra par ses propres moyens, par ses propres intérêts, et encore moins par nos « dirigeants » sans qu’il y ait de la casse à très très brève échéance ».

    1. Avatar de Dix
      Dix

      L’agriculteur redevient attentif. Nous même engageons une reflexion technico idéologique sur ces aspects. Je fais parti d’un réseau BASE en Alsace. Les sols vivants, on développe une approche progressive pour y arriver, passage en non labour à 50% et 100% en 2012. Rotation + couverts environnementaux. Sur les phytos, les formations au bas volume et à la réduction de dose sont entrain de se généraliser. On avance dans le bon sens !

      Planète à vendre : celà démontre combien l’agriculture et la spéculation sont en fusion, déni complet du droit des autochtones à poursuivre leur développement, négation des états qui laisse au capital le soin d’agir selon son bon vouloir…SOUS PRETEXTE DE NOURRIR LA PLANETE ALORS MEME QUE LES PAYSANS SUR PLACE SONT FLOUES, MATTES ! Le sommum de l’impérialisme libérale. La bouffe, un bien sacré de l’humanité, un droit sacré ? Non, pure mensonge, les porte feuille d’investisseurs sont bien plus sacrés.

      Suicide en inde : allez en campagne française, on a les mêmes, plus que vous ne croyez

      Taxes sur les semences fermières: inutile à mon sens, le taux appliqué est tellement faible que je me demande comment ils vont faire pour financer une campagne de recherche ?
      Le problème c’est que l’on cherche l’argent chez certain et pas chez tous, après tout si c’était pour mutualiser la recherche variétale pourquoi pas…mais que nous tous, utilisateurs et bénéficiaires, puissent y contribués avec l’assurance que l’on ne nous fassent pas payer deux fois. Mais prélever la taxe sur ceux qui réutilise la semence….c’est une stigmatisation du « fraudeur ». A defaut de pouvoir breveter le vivant, on pique au c… celui qui travaille naturellement avec la nature.

      OGM : personnellement, je pense que c’est une bombe à retardement si on laisse faire n’importe quoi. J’entends aussi les arguments de mes confrères sur le fait que l’on pourrait améliorer les plantes pour que des graminées puissent produire de l’azote comme les légumineuses ou qu’elles deviennent résistante au stress hydrique et donner un rendement en grain satisfaisant avec moins d’eau pour l’appareil végétatif. Mais, faire produire de l’azote à une graminée, celà va lui demander beaucoup d’énergie, et potentiellement moins de rendement, donc, utilité ? Quand on sait que l’on a des excédants d’azote sur certains territoires et qu’il faudrait les exporter pour préserver la qualité de l’eau, voilà la meilleure source d’engrais naturel ! Sinon, pour les OGM pesticides, je pense qu’il y a consensus pour dire que c’est une erreur dangeureuse à très brève échéance et une course sans fin contre la nature : la resistance des ravageurs à ces OGM montre que la nature nous répond violament, à brève échéance, et que si un jour nous sommes dépourvus d’une réponse d’attaque plus puissante qu’elle, ce sera la catastrophe…donc, plutôt contre, on peut y peut être y gagner à court terme dans nos portes monnaies (et monsanto aussi) mais le sous jacent est énorme.

      1. Avatar de timiota
        timiota

        @ Dix (1) merci pour le témoignage

        (2) Sans tout lire sur le fil, étonné de ne pas trouver mention de Pierre Priolet, le bonhomme qui avait expliqué aussi quel enclume et quel marteau cisaillaient les agriculteurs de la provence (autour de cavaillon ou du Ventoux…) et auquel le patron de Buffalo Grill avait offert une partie de ses surfaces de parking pour faire de la vente directe sans engraisser les grandes surfaces qui s’en mettent plein les poches.

        Ce Pierre Priolet aussi sorti un livre co-écrit (peu ou prou) avec J C Jaillette, un journaliste semi-scientifique (y a boire et à manger, soyons poli) qui défend dans une certaine mesure les OGM, et fait souvent des piges dans le magazine Marianne.

        Enfin il a fondé « consommer juste« , pour lequel j’ai eu posté sur ce blog en mon temps.
        http://www.consommer-juste.fr/

        (3) Dans le débat dont parle vigneron [ je résume : tous les agriculteurs sont peu ou prou des acteurs d’un système agro-industriel, qui n’a rien a envier au complexe militaro-industrial qu’Einsenhower dénonça dans son « farewell address » de 1960 (de mémoire).] votre avis sur la perte de savoir-faire ? n’est-ce pas là un dénominateur commun ?
        C’est un concept qui me turlupine, brandi par Bernard Stiegler et au coeur de la simple notion de réciprocité. Notion qui s’enrichit à diverses sauces : empathie/liens qui libèrent (Généreux, Michéa, tant d’autres de N façons) / partage du risque, avance du salaire autant que du capital (Jorion, dit « le taulier »)/ etc.
        Merci

      2. Avatar de kercoz
        kercoz

        @DIX:
        Vous n’ avez pas répondu sur les BRF . J’ai été étonné que ds un colloque du Gers , Conrad Schreiber , qui a fait un boulot énorme sur le SD et les TCS en Bretagne , se mette soudain a préconiser les BRF en maraichage et meme en agriculture .
        Le CTA de Wallonie préconise aussi le BRF pour les animaux sur les emplacements humides (parcours , parcs etc ..)

    2. Avatar de Samuel
      Samuel

      Vincent Wallon, mon ressenti (post nouvel an) sur la technique (au sens écologique et agronomique), c’est qu’on peut faire plein de choses bien, mais pas avec 2 à 3% de la population active (et il suffit pas d’augmenter le nombre, faut aussi que ce travail plaise).
      On digère plus les normes, les attentes sociétales et la compétitivité.
      Âpres je suis bien content qu’il y est un dix qui écrive un billet et qui soit sur les commentaires (on est plus léger, c’est bon, ça roule sans son égo).

  20. Avatar de Ardéchois
    Ardéchois

    Parfaite illustration de la concurrence entre agriculteurs:les projets de libéralisation des plantations de vigne dont le but est de créer une abondance de vin,sans souci des qualités pour bien entendu payer le moins possible ….Créer de la mauvaise qualité en laissant produire en abondance,avec comme seule garantie pour le consommateur une étiquette et pour le viticulteur la certitude de voir s’effondrer les prix…Malheureusement derrière les Barroso se cachent les industriels de l’agro et derriére eux,un peu plus discrets les syndicats(???) agricoles,qui ont toujours quelques complicités locales …C’est vrai pour le lait ,les fromages,et bientôt(aprés les élections )pour les OGM

  21. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    – Le prof. à sa classe : « Les enfants, aujourd’hui on va faire du calcul avec l’ordinateur. Combien font 10 ordinateurs moins 5 ordinateurs ? »

    (façon de sortir du cadre ou j’ai tout faux ?)

  22. Avatar de Nerima-kun
    Nerima-kun

    Merci de ce témoignage, nous en sommes là, déjà, en France, en Europe ! Dans d’autres pays, l’intégration, de gré ou de force, de la paysannerie aux structures capitalistes néolibérales (mise en concurrence exacerbée, rejet du risque au départ de la chaîne de production-vente, contrôle monopolistique des moyens, machines, semences, etc.) aboutit à des drames humains croissants : comme en Inde avec le tsunami de suicides paysans, où l’on retrouve l’un des usuals suspects : la firme Monsanto, fleuron de l’exploitation états-unienne des ressources, des peuples et des hommes qui, outre l’exploitation monstrueuse par le capital, joue littéralement aux apprentis sorciers :
    – témoignages : http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2321
    – témoignage vidéo : http://www.lesmotsontunsens.com/inde-suicide-collectif-1-500-paysans-ogm-coton-bt-monsanto-4131
    – mise en situations : http://fr.globalvoicesonline.org/2009/08/26/17763/
    – mise en concurrence des peuples : http://www.liberterre.fr/liberterres/arnaque-revolver/devinder01.html
    …idem Haïti, application parfaite de la Doctrine du Choc (cf. Naomi Klein), avec la complicité des « autorités » locales :
    http://www.france24.com/fr/20100605-haiti-milliers-paysans-colere-contre-monsanto-le-gouvernement
    http://www.commondreams.org/view/2011/06/28-9

  23. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    D’après les échos que j’ai sur les aides européennes, elles vont le plus souvent aux gros agriculteurs (industriels) et l’aide est donc distribuée à contre-sens. Le développement est moins important que le fait d’engraisser les plus riches.

    Pour en revenir à la concentration du capital, le danger est aussi qu’il donne trop de pouvoir politique à ceux qui le détiennent, et en fait pour cette seule raison il faudrait nationaliser toutes les grandes entreprises, comme pouvoir concurrent de la souveraineté d’Etat.

    Il est bien gentil d’affirmer comme Hobbes que chacun se défait de sa violence particulière pour la remettre au niveau du pouvoir central, le cas est aussi valable pour le pouvoir économique…

    1. Avatar de Samuel
      Samuel

      ça fait plus de dix ans que 80% des aides vont à 20% des paysans, mais les 80/20 sont une règle que n’importe quel cadre intègre depuis longtemps.

      1. Avatar de Lisztfr
        Lisztfr

        Si vous saviez… parce que là aussi le 1% du haut reçoit son dû. Pas les 20%, les très gros…

    2. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @Lisztfr

      cf. ma réponse à Paco76 au post 29: 62 millions d’euros au groupe DOUX en 2009 (Il y a encore plus étrange, mais pour le découvrir je vous laisse lire l’article).

      A l’époque les subventions étaient encore consultables librement sur ce site. Depuis, une décision de justice européenne en a suspendu la diffusion.

  24. Avatar de Charles Rolland
    Charles Rolland

    Je viens de lire ce texte de Lordon dans les inrocks. Remarquable. Mais on est habitué avec lui. Il est difficile après ça de crier « bonne année, bonne santé ! »
    J’ai lu attentivement le texte de DIX. Je suis ignare en matière agricole, comme dans d’autres domaines d’ailleurs, y compris l’économie (mais ça vient, avec des profs comme Jorion, Lordon et autres) mais ce qui me frappe ce sont les commentaires ici. Pas que sur ce texte d’ailleurs. Que de solutions ! Sauf que c’est toujours dans le même cadre. Que de belles pensées ! Mais individuelles. Que de superbes réflexions et analyses, mais débouchant sur quoi ?
    Je suis un vieux monsieur désormais, mais comme un certain vieux monsieur… je peux encore crier aux plus jeunes : certes indignez vous ! mais agissez non de Dieu ! Si, comme le fait justement remarquer un commentateur plus haut, il n’y a que 10% de personnes qui se bougent – ou essayent – et qu’on les retrouve en partie ici, mais unissez vous ! Si les structures politiques ne vous satisfont pas, créez les ! Face à, je cite Lordon :  » Tous ces gens, hommes politiques de gauche, de droite, experts dévoués, chroniqueurs multicartes, éditorialistes suffisants et insuffisants comme disait non sans cruauté Bourdieu, tous ces répétiteurs, voués à la pédagogie du peuple obtus, se sont trompés sur tout, et les voilà qui contemplent sidérés l’écroulement du monde dont ils ont été si longtemps les oblats. Et l’on se prend à rêver de les voir eux aussi partir par la bonde à l’occasion de la grande lessive. « , mais alors qui vous empêche de les inonder, non pas d’injures, mais d’infos, de réflexions, de leur renvoyer leur propre miroir.
    Paul Jorion ne peut rien tout seul, même si il est médiatisé.
    Rien ne sera possible sans le collectif. Ou il faut s’attendre au pire…

    1. Avatar de Efarista
      Efarista

      Oui …..message n°41 de François78 à 16h24

    2. Avatar de taratata
      taratata

      @ Charles Rolland
      Patience , patience …
      Dans le monde entier se lève une étrange tornade !
      Des forces , celles de Jorion , Lordon et beaucoup d’autres , et pas seulement en France , conjuguées aux luttes de toutes parts , construisent un mouvement qui doit devenir mondial .
      L’exhortation , papy (sourire), n’est pas la bonne méthode .

  25. Avatar de vigneron
    vigneron

    Popopo dis ! Ce délire dès qu’on parle de la terre et d’la bouffe dans ce pays ! Ça débloque à tout va ! Ça phantasme et ça psychote. Tout le monde veut en placer une. Un régal d’anthropologue… Le nombre de bouses au m2 sur ce fil C’est plus un pré le blog à Jorion, c’est une stabu ! Y’en manque pas un des lieux communs. Quand on pense que la bouffe ne fait plus que 14 % du budget moyen (50 % pour le plus pauvre qui se fournit à 20 % en Discount…) contre 30 % en 1960, loin derrière le logement (pour … les pauvres encore) ou le transport (pour les riches et moins pauvres)… J’vous laisse, trop à dire.
    Tain ! Quand on pense en plus que les céréaliers de la FNSEA viennent de perdre le Sénat… leur reste plus que la Commission Européene, les géants de la coopération es interprofessions, les journaux agricoles, l’ORAMA des producteurs regroupés de blé (Agpb), de maïs (Agpm) et d’olépro (Fop), 325 000 exploitants- »cotisants volontaires obligés », 14 millons d’hectares…. plus les Corporatio… euh… Chambres Départementales d’Agriculture, plus la MSA, évidemment… Démontez moi tout ce bin’s et après on discute d’avenir. Là franchement, causer agri, entendre les mêmes pleurnichades ou sottises depuis 40 ans, sans façons

    1. Avatar de Nerima-kun
      Nerima-kun

      …Vigneron seul contre tous… (et s’il n’en reste qu’un) … j’implore une grâce collective, les boeufs que nous sommes n’ont pas encore donné de quoi suffire à Sa Suffisance ; condescendrait-elle à nous dispenser un peu de ses lumières omniscientes sur les problèmes agricoles en France et dans le monde, pour que nous bousions plus juste et droit (dans sa ligne) ?

    2. Avatar de Efarista
      Efarista

      Mais dans ce cas pourquoi intervenir ?????

    3. Avatar de Jean
      Jean

      @ Vigneron : enfin des propos cohérents !

      Je suppose que personne a forcé Dix de s’installer en reprenant à prix d’or une structure hyper productive ?

      1. Avatar de Dix
        Dix

        Personne certes. Je ne me suis pas installé pour poursuivre l’existant mais parce que j’ai l’intime conviction de pouvoir le changer. Là ou certain disent il faut faire ceci et celà, moi, je pense avoir le courage de remonter mes manches et de dire : j’ai là uine exploitation, pourquoi aller ailleurs, le travail est là. Il faut poursuivre encore un temps l’existant puis renouveler l’ensemble progressivement. sans pour autant prétendre vouloir acquérir le patrimoine doré ! Cher ami, il y a ceux qui agissent et ceux qui commentent. Je ne veux pas refaire le discours de Toulon, mais lachez tout l’or du monde pour une bombe « dorée » à désamorçer et vous comprendrez l’ardeur de la tâche à laquelle chacun d’entre nous va devoir se frotter.

      2. Avatar de Samuel
        Samuel

        @Jean, tu n’as jamais eût la satisfaction de voir un veau naitre, ni de l’avoir vu grandir (et d’autres mourir). Vigneron a le droit de râler, car c’est son émotion, ces tripes, son expérience, mais faut pas le prendre au facile.

    4. Avatar de pv
      pv

      ah oui !!!
      une CVO(cotisation volontaire obligatoire)
      y a qu un paysan qui peut comprendre ce genre de sigle

      et une association de droit privée financée(genre CNIEL) financée grace a un arrreté ministeriel qui « officialise »  » cette CVO

      si si ca existe et depuis des années

      bonjour a 2 dg et alm

    5. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @vigneron

      56% du budget dans mes calculs, ceci dit on peut se renvoyer des chiffres à l’emporte pièce ou alors expliciter d’où ils viennent:

      revenu: RSA socle, 480 euros mensuels à la louche (source)
      3 repas par jour, 3 euros par repas, soit 270 euros par mois (à ce compte là ce sont des repas de ministre, je suppose).

      270/480 = 0.56.

      Après, on peut discuter des phantasmes et autres bestioles hallucinatoires, si vous voulez.

      1. Avatar de Julien Alexandre

        @ Dissonance

        Bien vu, mais le chiffre de Vigneron est basé sur le revenu median ou bien la moyenne des revenus, et vous conviendrez que l’un ou l’autre sont encore (pour le moment) assez éloignés du RSA.

      2. Avatar de Dissonance
        Dissonance

        @Julien

        Je n’en doute pas. Néanmoins une remarque: Le salaire médian ou le salaire moyen ne concernent personne en particulier, ce ne sont que des statistiques impersonnelles et peu représentatives – pour le salaire moyen, pas représentatif du tout, du fait de son effet lissant (un très gros revenu suffit à tirer la moyenne très largement vers le haut, même si l’ensemble des revenus considérés est très bas, l’effet Bill Gates comme on dit), ce qui conduit justement les statisticiens à plutôt s’intéresser au salaire médian – à l’inverse de chiffres clés comme le RSA socle ou le smic qui concernent très directement des millions d’individus. Ceci étant dit, je vous le concède, à ce niveau on est dans la rhétorique pure.

        Une occasion de rappeler aussi, histoire d’en rajouter une couche, que le RSA socle s’élève à peu près à 1/2 seuil de pauvreté (954 euros en 2009 selon l’INSEE), ce qui le place effectivement très loin du salaire médian (environ 1500 euros mensuels en 2009, toujours selon l’INSEE)

      3. Avatar de vigneron
        vigneron

        Pffff Dissonance, j’ai dit 50 % pour les plus pauvres, tu me dis 56, c’est bon. M’emmerde pas avec les moyennes qui présentent l’énorme inconvénient d’être des moyennes, mais aussi, figure toi, l’énorme avantage d’être des moyennes… C’est fatiguant ces rengaines. Tu sais juste avec ces moyennes insee que tu consacres à la bouffe une part 4 (quatre) fois plus importante de ton budget que ceux qu’ont un revenu moyen, point. (Et donc qu’il leur reste, en sortant de table ou de l’hyper, prés de 8 fois ce qu’il te reste à toi.)
        Et pour l’insee en 2009, et pour t’énerver, le revenu moyen des ménages (avant impôts…), tiens toi bien, c’était 42 000 €, pas moins, dont 8,1 % de revenus du patrimoine, 7 mois de rSa…
        http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATCCF04205

      4. Avatar de Dissonance
        Dissonance

        @vigneron

        j’étais sur que tu apprécierais ces quelques précisions, comme en témoignent celles que tu apportes à ton tour. 😀

      5. Avatar de Delphin
        Delphin

        La réponse décroissance pour que les « pauvres » consacrent beaucoup moins de revenu à la nourriture :

        Jardins collectifs (partagés, mot à la mode) en ville, à la place d’une partie de ces espaces verts tondus ras semaine après semaine.

        Plus arbres fruitiers rustiques (pommiers surtout, « une pomme chaque matin éloigne le médecin »).

        Plus éducation au menu fortement dé(sin)carné, très coûteux et concentrant toxiques et toxines.

        Avantage nourriture saine + lien collectif intergénérationnel + réinscription dans l’utilité sociale + fonction socialement apaisante de l’arbre prouvée (Francis Hallé, « du bon usage des arbres », travaux de l’université de l’Illinois entre autres)

        Le monde de la croissance, en mercantilisant tous nos espaces de vie, fait de nous des êtres dépendants, passifs et assurant finalement mal ses besoins.
        ———–
        « Si on mettait en culture les surfaces disponibles dans les villes on pourrait produire le plus gros de nos besoins alimentaires. »
        Jean-Luc Saladin – 14 janvier 2011 ‘exemple du calcul pour la ville du Havre

        Delphin

      6. Avatar de Michel Martin

        @Delphin

        une pomme chaque matin éloigne le médecin

        oui, à condition de bien savoir viser!

      7. Avatar de vigneron
        vigneron

        Si on mettait en culture les surfaces disponibles dans les villes on pourra produire le plus gros de nos besoins alimentaires. 

        C’est ça, après la ville à la campagne, la campagne à la ville… qui dit mieux ? Vais même pas voir les salades de Salladin. 200 g de céréales par jour pour une personne, juste ça, tu sais ce que ça représente à 3 T/Ha de blé en bio ? 250 m2. Soit, par exemple, pour 10 millions de franciliens, 2,5 milliards de m2.
        Sans aborder le prix du m2 à Paris ( ! ), 250 000 Ha, 2 500 km2, un petit carré de 50 km sur 50 km de « jardins céréaliers » (plus les allées, les accès, les abris, etc) juste pour une baguette par jour et par tête de pipe parisienne… Restent les fruits, les légumes, les produits laitiers, les viandes, les patates, les pâtes…
        Té, laisse faire les pros va…

      8. Avatar de Delphin
        Delphin

        Extrait :
        « On considère que sous nos latitudes il suffit de 200 métres carrés pour nourrir une personne à l’année en culture potagère.

        Un exemple (On trouverait la même chose pour toutes les villes) :

        LES SURFACES DU HAVRE

        – – – – – – – – – – – – – – – – – – –

        55 000 000 M2 AU TOTAL, dont :

        7 000 000 M2 d’ ESPACES VERTS

        39 500 000 M2 de PARCELLES

        7 500 000 M2 BÂTI

        8 800 000 M2 ROUTES, TROTTOIRS, PARKINGS

        soient donc environ: 55 000 000- 7 500 000- 8 800 000=

        38 000 000 M2 « CULTIVABLE » POUR 185000 HABITANTS

        CELA FAIT GROSSO MODO … 200 M2 PAR HABITANT

        (Auxquels il faudrait ajouter les balcons, les terrasses, les dispositifs de cultures verticales le long des murs, et ce qui pourrait être cultivé derrière les fenêtres. )

        ET DONC LA QUASI SUFFISANCE ALIMENTAIRE. »
        ———–
        Bien sûr, il n’est pas question d’appliquer à la lettre cette démonstration théorique, qui sert avant tout pour faire réfléchir. Le jardin partagé, en ville, est un des puissants moyens de reconquérir une partie de son pouvoir abandonné au mercantilisme.

        Détroit, ex capitale de l’automobile (Regards.fr 10 février 2011) :
        « L’accès à une alimentation saine est un enjeu majeur, autour duquel les habitants cherchent à réinventer Motor City. « Nous continuons à construire notre ville, et c’est de cette histoire dont nous voulons parler », explique Will. Detroit compte 1 200 jardins collectifs. Une manière de survivre, sans dépendre de l’infrastructure capitaliste – « nous pouvons nourrir nos proches sans l’intervention d’entreprises privées » – mais aussi une opportunité de se réapproprier une identité collective noire – « nos parents et nos grands-parents ont une longue expérience du travail de la terre ». Detroit est encore loin de l’autosuffisance alimentaire, mais le potentiel est là : plus de 100 km2 de friche. Kamena s’occupe de la « D-town farm » [1] : « Ce que nous faisons est loin d’être vain. Nous commençons à fournir les cantines de plusieurs écoles. » La ferme va s’agrandir et sert de centre de formation et de pépinière pour susciter des vocations. »

        Delphin

        Paris, ville profondément anormale

    6. Avatar de tomate
      tomate

      @ Rogne vie :

      Bonjour !

      Vous ne pouvez pas être plus clair pour ceux qui veulent comprendre … Je parle de ceci : « Tain ! Quand on pense en plus que les céréaliers de la FNSEA viennent de perdre le Sénat… leur reste plus que la Commission Européene, les géants de la coopération es interprofessions, les journaux agricoles, l’ORAMA des producteurs regroupés de blé (Agpb), de maïs (Agpm) et d’olépro (Fop), 325 000 exploitants- »cotisants volontaires obligés », 14 millons d’hectares…. plus les Corporatio… euh… Chambres Départementales d’Agriculture, plus la MSA, évidemment… Démontez moi tout ce bin’s et après on discute d’avenir. Là franchement, causer agri, entendre les mêmes pleurnichades ou sottises depuis 40 ans, sans façons ».
      —> J’espère que vous n’êtes pas en monoculture et mono circuit commercial … Ca va pleurer dans votre chaumière !!!! Dans le cas contraire —> Vous savez ce que vous devez entre prendre sur votre secteur !!!!

      Signé : La ritale et son cousin ( le poivron) … Et toc !

  26. Avatar de 2013
    2013

    @vigneron
    14% du revenu dans la bouffe par mois lol et le reste c’est de l’epargne, du crédit banquaire ? Le sénat il est aux mains du PS donc le lobbying est pratiquement le même que celui de l’ump la preuve sur les mesures pour garder la bulle sur l’immobilier du PSvsUMP, c’est moins pour engraisser les grosses boites mais toujours pour engresser une même génération ( toute pourrite 68 ) aux détriment des autres.

    1. Avatar de Bruno
      Bruno

      C’est aussi pour que la valeur des actifs immobiliers dans les compagnies financières (assurances, en particulier) ne s’écroule pas! C’est toujours ça de moins en besoins financiers, pour les fonds propres.

      Et puis: ah, la sensation d’être « riche »…

      De plus, on ne peut pas dire que le secteur de l’immobilier – actifs immobilisés en France, ne risquant pas de s’échapper: intéressant pour le fisc -, dans sa globalité, sente véritablement… « la rose »!

      A propos, vous êtes-là, RED_BAKKARA? Salutations!

    2. Avatar de Dup
      Dup

      « Enfin tous ça c’est le conflit des générations, Je viens rechercher mes bonbons »

      http://www.wat.tv/video/jacques-brel-bonbons-67-english-xx8f_2frhb_.html

      😉

  27. Avatar de Itaki75
    Itaki75

    @ DIX : merci pour votre billet et les réponses précises et instructive aux commentaires.
    Et bonne année, ainsi qu’à toute l’équipe et aux commentateurs (même les plus lourds!).

  28. Avatar de Keny
    Keny

    L’impacte du capitalisme sur l’agriculture se fait sentir de façon monumentale à la fin de la 2eme guerre mondiale.

    Certain film comme le Monde selon Monsanto
    ou encore Solutions locales pour un désordre global

    Ou bien entendu le livre de Bruno Parmentier « Nourrire l’humanité ».

    Les agriculteur sont très important dans notre système car il permette de satisfaire des besoin primaire indispensable a notre survie.

    Et beaucoup trop de personne les délaisse.

  29. Avatar de Dup
    Dup

    Avis à la population, le jour où les agriculteurs feront la grève des semis, vous pourrez toujours envoyer l’armée, la saison sera passée……. vous mangerez l’année prochaine…… 😉

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