L’actualité de la crise : LE CADRE CRAQUE DE PARTOUT, par François Leclerc

Billet invité

Par touches successives, un nouveau paysage se dessine. Les incertitudes propres à la Grèce s’élargissent progressivement au Portugal, à l’Espagne et à l’Italie. Chacun d’entre eux empruntant à son rythme son propre chemin pour en définitive aboutir à une même impasse.

Vu sa proche échéance, le sort de la Grèce domine. Il continue d’être problématique en raison des négociations tendues sur la restructuration de sa dette qui vont reprendre demain, ainsi que d’un nouveau round de discussions avec la troïka, à peine engagé aujourd’hui. Ce dernier doit aboutir à un cocktail de nouvelles mesures d’austérité et de réformes structurelles, en vue de débloquer un prêt de 130 milliards d’euros, à condition toutefois que la restructuration fasse préalablement l’objet d’un accord. Fillipos Petsalnikos, le président du Parlement grec, vient de déclarer attendre de la troïka de la « compréhension” : c’est dire sous quels auspices délicats elles s’engagent également.


© Sébastien Marcy

À en croire la Banque d’Italie, le pays est condamné à connaître en 2012 et 2013 une récession, dont l’ampleur dépendra de l’évolution du taux auquel elle empruntera. Au mieux, l’Italie pourrait selon ses hypothèses prétendre retrouver une croissance nulle en 2013. Comme si elle était tombée dans un piège, dont elle ne pouvait que très hypothétiquement sortir. L’objectif de réduction de sa dette étant exprimé en pourcentage du PIB, une telle situation rend en effet infernale sa diminution. Faute de croissance, ou d’une diminution des taux auquel le pays doit emprunter pour refinancer sa dette, la question de sa restructuration ne pourra pas être très longtemps éludée.

La même question pourrait se trouver plus rapidement posée au Portugal, dont la note a été reléguée à la catégorie investissement spéculatif. Ce qui entraîne la vente des titres portugais par de nombreux établissements financiers et contribue à augmenter les taux en diminuant leur valeur (ils se négocient à 50% de leur valeur nominale, et le taux à 10 ans est aujourd’hui de 14,40%). Sur le marché des CDS, la possibilité que le Portugal fasse défaut dans les cinq prochaines années est désormais de 65%.

Le scénario portugais annonce une montée progressive des taux sur la dette, même si une émission à court terme a aujourd’hui enregistré leur baisse, comme cela a été le cas hier pour l’Espagne et l’Italie. Cela a comme conséquence que, refinancée de plus en plus fréquemment, la charge des intérêts de la dette est alors plus sensible à une éventuelle hausse des taux.

Un même phénomène est d’ailleurs en cours pour le FESF, qui emprunte par précaution à court terme afin de remplir ses engagements vis à vis des pays bénéficiant d’un “plan de sauvetage”. Le marché obligataire répond de moins en moins bien à l’émission de titres à maturité longue par de nombreux pays, diminuant la maturité moyenne de la dette souveraine européenne globale en les incitant à privilégier les maturités courtes. La réussite des émissions de ces titres ne doit quant à elle pas être cherchée très loin: les banques se procurent ainsi du collatéral en vue de la prochaine injection de liquidités à trois ans de la BCE, prévue fin février et annoncée comme devant une nouvelle fois être massive, considérant que, s’il y a risque de défaut, celui-ci n’interviendra qu’une fois leur remboursement intervenu.

Pour d’autres raisons, l’Espagne n’est pas mieux lotie. Le gouvernement vient de se trouver dans l’obligation de soutenir les régions en leur ouvrant des lignes de crédit auprès de l’Institut de crédit officiel (ICO), afin qu’elles puissent payer leurs factures… et effectuer leurs versements réguliers à l’administration centrale afin de ne pas accroître leur dette à son égard ! Il leur est également accordé cinq années supplémentaires pour rembourser celle-ci, qui s’est accumulée. De nombreuses régions espagnoles sont effet coupées du marché, tandis que leurs recettes déclinent en raison de la récession.

Par ailleurs, le prix de l’immobilier continue de chuter, augmentant le taux des défauts enregistrés par les banques. Vu son pic antérieur de 2008, le marché immobilier est appelé à continuer de descendre la pente, la baisse enregistrée n’étant encore que de 20% ! Le gouvernement ne s’est pas engagé comme il le prévoyait dans la création d’une bad bank, mais ce n’est probablement que partie remise, avec comme conséquence de reporter la charge d’une partie au moins de la dette privée sur l’État. Comment celle-ci pourra-t-elle être dans ces conditions réduite, entre le sauvetage des régions et celui des banques ?

Publique ou privée, la dette se révèle progressivement insoutenable. Les agences de notation ne font finalement que le constater, en dépit des procès en sorcellerie qui leur sont faits.

La situation de l’Irlande ne doit pas être passée sous silence pour parachever ce tableau. Au nom de la convergence fiscale européenne, les Allemands et les Français étudient actuellement un train de mesures, dont certaines auraient pour conséquence d’obliger l’Irlande à s’aligner sur le taux d’imposition des bénéfices des entreprises du continent. Faisant perdre au pays son avantage concurrentiel et son attrait pour les entreprises transnationales qui l’utilisent comme tête de pont pour l’Europe, avec à la clé leur retrait possible ainsi que la baisse des rentrées fiscales de l’État. Tous les chemins, décidément, mènent à l’impasse…

Mario Monti se confirme être à l’offensive vis à vis de ses collègues européens et notamment allemands, demandant à être soulagé de la pression que les marchés exercent sur l’Italie, afin que puisse être donné aux Italiens un premier signal que leurs efforts ne sont pas inutiles… et permettre d’en demander d’autres. Il cherche à obtenir l’émission d’euro-obligations qui donneraient accès au marché à des conditions moins défavorables, car les taux actuels ne seront pas tenables très longtemps.

Les gouverneurs de la BCE semblent pour leur part engagés dans un début de réflexion. Non pas à propos de l’achat d’obligations souveraines lors de leur émission – une zone interdite – mais de celui d’autres obligations, par exemple émises par les grandes entreprises. Car un nouveau sujet d’inquiétude a grandi, avec la nouvelle rafale de dégradations de la note opérée par Standard & Poor’s, cette fois-ci de 13 entreprises européennes, alors que d’autres encore sont annoncées pour dans quatre semaines. Une quarantaine d’entreprises, 85 groupes bancaires et 15 assureurs ont été en effet placés sous surveillance depuis début décembre. La crise de la dette prendra alors toute sa dimension si de nouvelles dégradations sont opérées, ramenant le discours sur la dette publique à ce qu’il est : une opération de diversion.

Si cette double perspective se concrétisait, la BCE serait une nouvelle fois à la manœuvre, devant élargir son filet de sécurité des banques aux grandes entreprises en se substituant toujours plus au marché. Elle s’engagerait encore plus clairement dans la voie de la création monétaire, qu’elle ne reconnait pas emprunter mais qu’elle pratique déjà, au prétexte qu’elle est indispensable au bon fonctionnement de ses instruments monétaires… Ses prêts à trois ans, quant à eux, ne s’y apparentent certes pas formellement, mais ils sont très bord cadre. On peut parler à leur sujet de quasi création monétaire.

Que restera-t-il d’autre de disponible comme levier pour agir ? Le FMI, bien entendu ! Christine Lagarde vient d’annoncer que son conseil d’administration l’a très opportunément autorisée à “examiner” les moyens d’augmenter les ressources du fonds. En réalité, elle n’avait pas attendu cette décision formelle avant de multiplier les contacts exploratoires, sans grand succès. Le sommet de décembre avait annoncé qu’il était envisagé un apport européen de 150 milliards d’euros (192 milliards de dollars), afin qu’en retour le FMI puisse accorder des prêts de précaution aux pays qui en auraient besoin, sans qu’il soit nécessaire de suivre la lourde procédure des plans de sauvetage.

Selon l’AFP, le FMI pourrait chercher à augmenter ses ressources de 600 milliards de dollars. Il ne dispose actuellement que de 385 milliards de dollars et voudrait être en mesure de prêter jusqu’à 885 milliards de dollars, le solde en étant conservé en réserve. Manqueraient à l’appel, si les Européens concrétisaient leur engagement, 308 milliards de dollars, les Américains ayant fait savoir qu’il ne fallait pas compter sur eux.

On attend donc la concrétisation de la décision britannique, qui ne sera pas sans contrepartie, notamment sur le dossier de la régulation financière… Hors Europe, à l’exception du Japon qui contribue symboliquement aux émissions du FESF et le fait savoir, les états membres du FMI ne se bousculent pas. L’ambiance est à considérer que les Européens doivent se sauver eux-mêmes et qu’il est prioritaire d’établir un cordon sanitaire autour de l’Europe, ou de réserver les munitions pour d’autres pays.

Les dernières prévisions de la Banque Mondiale retirent toute crédibilité au concept de cordon sanitaire. “Les pays en développement doivent se préparer à de nouveaux risques de détérioration, alors que la crise de la dette dans la zone euro et l’affaiblissement de la croissance dans plusieurs grandes économies émergentes assombrissent les prévisions de croissance dans le monde”. En d’autres termes, on assiste à l’inverse de ce qui était prédit, qui prévoyait que la croissance des pays émergents allait tirer celle des pays occidentaux. Les deux se révèlent se contaminer mutuellement, posant avec encore plus d’acuité une nouvelle question qui ne va plus pouvoir être éludée sur les fondements de la croissance et de son calcul…

Décidément, le cadre craque de partout.

Enfin, pour ce qui touche à la Grèce, la négociation à propos de la restructuration de sa dette porte sur le partage de la charge qui en résulte et illustre la difficulté de l’exercice. Une fois enregistré que les hedge funds font la mauvaise tête et réduisent le volume de la dette restructurée en ne participant pas à l’accord volontaire, il est nécessaire de réduire le taux des nouvelles obligations qui vont être émises en échange des actuelles, au détriment alors des banques qui y participent, expliquant qu’elles y renâclent. Sinon, il faut soit impliquer la BCE dans l’échange, soit augmenter le prêt de 130 milliards d’euros, ou bien encore accroître encore l’ampleur des mesures exigées du gouvernement grec. Il n’y a donc que des mauvaises solutions, car chacune d’entre elles rebondira en créant d’autres problèmes.

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179 réponses à “L’actualité de la crise : LE CADRE CRAQUE DE PARTOUT, par François Leclerc”

    1. Avatar de Efarista
      Efarista

      merci pour ces trois liens wuwei. Je ne connaissais que csp.
      Je pense qu’en vivant a la campagne et en étant déjà dans la non conso, on est plus solide mentalement mais là oui, après avoir lu ces trois liens, ça interpelle méchamment pour la suite.
      Malgré tout je crois a la solidarité de quartier et de petites villes……

      1. Avatar de wuwei
        wuwei

        @ Efarista
        @ Ardéchois

        je vis aussi à la campagne (317 habitants) parce que l’autonomie même partielle est plus simple à réaliser que dans une ville. Je pense que ce sera possible aussi en ville si les citoyens recréent des quartiers en essayant de se défaire de l’emprise féodale que les politiques exercent. C’est aussi le cas pour l’état et son gouvernement mais cela Efarista tu sais ce que j’en pense.

    2. Avatar de Ardéchoix
      Ardéchoix

      @wuwei
      Merci pour ces liens , moi qui vis à la campagne je vois de façon moins importante les changement de société , petit village 700 habitants muni d’une épicerie bistrot , les liens sont forts même si l’esprit paysan fait en sorte que l’on a du mal au début car l’Ardèchois est difficile d’approche , mais comme disait le feuilleton « Ardèchois cœur fidèle » .Petite anecdote , l’autre matin 8h30mn environ un des clients du bistrot m’a proposé de gouter du pâté de tête de cochon qu’un couple de personne âgé fait pour arrondir leur pension , ok c’est pas le produit nickel quand on boit le café!!! Certain habitant de ce village se regroupent pour acheter des caissettes de veau élevé sous la mère en haute Loire 10€/kg ,qu’ils vont chercher eux-mêmes du bio de chez bio. Les magasins paysan sont aussi une autre forme de consommation , manger les produits de saison , connaitre le producteur , le bonjour et le au revoir remplace le doux son du pib pib du code barre

    3. Avatar de Jim59
      Jim59

      Très obsessionnel CSP. J’ai parcouru son blog, il voit des fachos partout. A mourir d’ennui.

  1. Avatar de Charles A.
    Charles A.

    Pas sans rapport:

    Les gouvernements n’ont cessé, par alternance,
    de défiscaliser le capital, et d’accroitre parallèlement la dette publique.

    Malgré (et grâce ?) à la crise de la dette, les entreprises du CAC40
    ont encore accru leurs distributions de dividendes de 15% en 2011,
    les portant à 45 milliard €.

    Le détail par boite, pour demander embauche et augmentation de salaires:
    http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/document/0201847430336-dividendes-et-rachats-d-actions-du-cac-40-en-2011-276589.php

  2. Avatar de HP
    HP

    Début 2010, il y a 2 ans, on parlait d’aide à la Grèce, puis d’un énorme plan de sauvetage à plus de 100 mds. Après les prêts, on en est maintenant à discuter du taux de décote, alors qu’une « décote totale volontaire » des participations privées serait encore insuffisante.
    Et en effet le Portugal et les autres suivent la même voie, chacun à son rythme. Comme le principe de « sauvetage » ne change pas le résultat pour ceux-là aussi est déjà écrit.

    Les dépôts à la BCE dépassent 500 mds, les grosses entreprises sont dégradées, les petites entreprises n’arrivent plus à se faire prêter de la trésorerie à court terme, les communes sont dans le rouge aussi depuis l’arrêt de Dexia, ce qui n’empêche pas la plupart des bourses de monter, alors que c’est pareil (ou pire!) ailleurs.

    Les prévisions de saxobank pour 2012.

  3. Avatar de Cyberpipas
    Cyberpipas

    Peu d’infos, mais des craquements en provenance de Roumanie…

    1. Avatar de tchigo
      tchigo

      ces nouvelles sont insupportables…Encore une fois, prêt du FMI, mesures d’austérité, dégradation du niveau de vie de la majorité…Le combat des Roumains est aussi le nôtre.

      1. Avatar de VALERIE
        VALERIE

        Ce combat est le nôtre, oui….
        mais j’entendais aujourd’hui que LEJABY (sous vêtements, je crois) part en Tunisie, laissant les employés français sur place…
        Quelle française va se dire « LEJABY », je n’achète plus, je suis solidaire ?
        Aucune.
        De la même manière que ceux qui sont liscensiés aujourd’hui n’ont pas été solidaires quand il voyaient d’autres entreprises fermer. On se dit à chaque fois, « ce n’est pas moi, ça ne m’atteindra donc pas »….
        C’est vraiment la conscience de tous qu’il va falloir mettre au travail..

  4. Avatar de Genetais
    Genetais

    Voyages

    Allemagne: Westerwelle rencontrera Lagarde jeudi et Clinton vendredi.

    Manifestement après avoir fait le voyage d’Athènes, il semble avoir un besoin urgent de raconter à Christine Lagarde et à Hillary Clinton, dans quel état il a trouvé le Parthénon. L’Allemagne serait-elle très inquiète ?

  5. Avatar de Pablo75
    Pablo75

    Même les libéraux purs et durs ont compris la crise:

    « Déjà, la majeure partie des grandes banques d’Europe et des Etats-Unis sont probablement insolvables. Sans le soutien artificiel des autorités, elles seraient sans doute incapables de survivre à une crise. Le problème, c’est que les autorités n’ont pas de vrai soutien à leur apporter. La plupart des pays du monde développé sont insolvables aussi. Ils peuvent se débrouiller pour l’instant… mais ne survivraient pas à une vague de ventes sur leurs obligations.

    Le grand espoir des autorités, c’est de parvenir à empêcher la crise – en fournissant beaucoup de cash aux banques… qui utilisent une bonne partie de l’argent pour acheter les obligations des autorités. Plus ils peuvent retarder le jour du jugement, plus ces débiteurs auront de chances de se débarrasser de leurs problèmes par la croissance.

    Mais la dette pèse sur la croissance. Lorsque les niveaux dette/PIB passent au-dessus des 90%, la croissance décline rapidement.

    Et ce n’est pas tout… Même avant que la dette ne devienne un tel problème, la croissance avait déjà commencé à disparaître du monde développé. Il n’y en a pas eu au Japon ces 20 dernières années… et quasiment aucune croissance réelle pour le secteur privé américain depuis 10 ans. En Europe, l’histoire est à peu près la même. Quant aux Etats-Unis, toutes les gloires de la technologie, du capitalisme, de l’ingénierie financière et de la démocratie n’ont pas été capables d’ajouter un seul sou au salaire horaire du travailleur moyen depuis 40 ans.

    Ils ont même compris son origine:

    « Le processus de déclin a été décrit par le professeur Mancur Olson, de l’université du Maryland. Les intérêts spéciaux et les lobbyistes parviennent à pervertir le système politique de manière à obtenir des faveurs pour eux-mêmes. Ces dons et ces privilèges coûtent de l’argent et diminuent la production. L’économie devient progressivement moins dynamique et moins capable d’augmenter la richesse. »

    http://la-chronique-agora.com/petrole-et-dettes-deux-causes-de-la-crise-economique/#anc

    1. Avatar de Paco76
      Paco76

      Tout à fait d’accord, la ‘croissance’ semble bien artificielle depuis des années…
      Les banques sont ou seront bientôt insolvables…
      Mais de là a dire que même les ‘libéraux purs et durs ont compris la crise’, y’a encore de la marge !
      La plupart de ces gens iront jusqu’au bout de leurs raisonnements ou croyances, quitte a faire encore plus de dégâts, de bonne ou de mauvaise foi, ils ne voudront pas avoir tort !
      Bon…y’a « Louise Michel » qui commence…

      1. Avatar de Pablo75
        Pablo75

        Je parlais de Bill Bonner…

      2. Avatar de Paco76
        Paco76

        @Pablo75
        Yes, j’ai bien lu le lien sur Agora…Et je pense qu’ils ne comprendront vraiment lorsque le ‘château de cartes’ sera totalement tombé, quand ils se seront brûlés eux-même…
        Patrick Viveret sur F.cult. hier matin, pas mal…
        http://www.franceculture.fr/emission-l-invite-des-matins-patrick-viveret-2012-01-17

      3. Avatar de step
        step

        d’aileurs en général la solution des libéraux pour régler cette crise est … plus de libéralisme !

  6. Avatar de hema
    hema

    La crise de la dette prendra alors toute sa dimension si de nouvelles dégradations sont opérées, ramenant le discours sur la dette publique à ce qu’il est : une opération de diversion.

    J’aime entendre ça, comprendre cela est le début de la prise de conscience. Merci François.

  7. Avatar de gil
    gil

    Et vous voyez ça finir comment François? parce qu’il y a bien un moment ou cette fuite en avant devra se terminer.

    1. Avatar de Juber
      Juber

      A moins qu’elle ne soit déjà finie…Et que le monde dans lequel nous vivons depuis 2008 ne soit qu’une illusion : Comme un film que l’on nous projetterait . Regardez autour de vous et dites moi ce que vous voyez…

      -Des médias s’attardant inlassablement sur des faits divers.Seul « Internet » informe…et encore, combien sommes nous à aller aux « bons endroits »
      -Des gens courant d’usines en usines à la recherche d’un hypothétique travail (ça occupe bien,ça! Entre l’envoi de mails où lettres,les rendez-vous,les déplacements…les journées passent vite…)

      En fait tout est organisé pour que le « peuple » ne réfléchisse pas et donc ne se révolte pas.
      Ce qui fait que cette situation de « crise de la dette » peut finalement durer encore longtemps où alors,lorsqu’elle craquera, il sera trop tard pour faire quoique ce soit puisque l’abime ne sera plus à 50 mètres mais juste sous nos pieds (genre « une demi semelle de chaussures » (et pas du 45 !)
      En fait,pour une (immense?) majorité de gens,cela ressemblera trait pour trait à la disparition du communisme en 1990 vue de l’occident : une bourrasque aussi brutale que brève .Seuls, »ceux qui pouvaient suivre l’histoire depuis l’intérieur des différents pays de l’est et qui avaient les « clés d’interprétation » n’ont pas été surpris. Pour les autres,malgré un Gorbatchev au pouvoir, ils (nous,le peuple ?) n’ont rien vu venir.

  8. Avatar de jocelin
    jocelin

    Pourquoi et comment les idées économiques libérales ont -elles prévalu depuis 30 ans?

    1. Avatar de tchigo
      tchigo

      parce qu’un jour, un homme (ce cher Milton) a déclaré que capitalisme et liberté étaient synonymes, et qu’on l’a cru. Le temps qu’on remette le dogme en question, il était trop tard, les positions étaient vérouillées. Qu’un pays ose diverger, on le remettait très vite en place (Panama, Guatémala, Chili, Argentine, Indonésie, pour les plus marquants, aujourd’hui l’Europe). Au nom du combat contre le communisme, puis le terrorisme, au nom des valeurs de la démocratie de l’Occident, c’est-à-dire au nom du marché libre, on asservit les peuples, l’ingérence est devenue la règle, on les prive de leurs conscience et de leurs libertés, on les conditionne par les medias, on leur fait croire à leur indépendance, à la vertu de l’individualisme, à la démocratie alors que seuls le complexe politico militaro industriel est en mesure de gouverner. Le débat économique est inexistant dans nos sociétés, il appartient aux soi-disants experts, aux technocrates, et les peuples n’ont plus droit au chapitre, tout simplement.
      Et la résignation des citoyens, c’est peut-être ça le plus triste, beaucoup parlent, s’indignent, mais qui agit vraiment ? Sans pression populaire, rien ne changera ! Même en Grèce, les mouvements s’essoufflent.
      De nombreux livres et documentaires, dans le désordre, de Naomi Klein, John Pilger, Frédéric Lordon, « The Corporation », « Debtocracy », « La City, Finances en eaux troubles » et le témoignage de John Christensen, créateur de Tax Justice Network », etc.

      En résumé, pourquoi et comment ? Parce que l’argent se concentre dans quelques mains, et que sans une prise de conscience des peuples, cela ne changera jamais…Parce que face à l’argent, face aux médias, face à la corruption, face à l’armée, il faut du courage et de la volonté, et qu’ils soient partagés dans la durée.

      1. Avatar de Elasticfox
        Elasticfox

        Je suis d’accord avec toi Tchigo, la longue analyse de la crise n’est plus suffisante, nous devons prendre en main notre destin, avoir le courage de le faire pour nous et nos enfants, sinon nous irons droit dans le mur et il est très proche.

        La vrai question est comment agir, quel moyen sont à notre disposition? Les discours sont nécessaires pour analyser ce qui se passe mais nous ne sommes que spectateurs et non pas acteurs, il est temps que cela change.

        Mais sommes nous prêt à nous battre pour notre survie. Ou faut-il attendre d’avoir faim et plus rien a perdre pour nous bouger le « cul »?

      2. Avatar de Nemo3637
        Nemo3637

        L’exploitation capitaliste sans limite a corrompu, vidé les âmes.

    2. Avatar de JMdS
      JMdS

      Lisez le livre de Serge Halimi « Le grand bond en arrière.

    3. Avatar de mikatypat
      mikatypat

      @jocelin
      Cela ressemble à un fort mouvement du pendule de l’histoire, non ?.
      D’abord le pendule va vers les producteurs après la crise de 29 et surtout la fin de la guerre : il était temps de redistribuer la richesse aux producteurs eu égard aux efforts que l’on attendait d’eux. reconstuire sur les ruines de la guerre(plan Marshall), recrédibiliser les états européens qui avaient failli(démocratie chrétienne), et résister à l’appel du communisme vainqueur(Spoutnik).
      Une fois la tache accomplie, il était temps de reprendre ce qui avait été donné : dérégulation de Reagan et Tatcher, mise au pas des syndicats, désindexation des salaires, financiarisation, et c etc.
      Le pendule est encore une fois aller trop loin ….pas d’équilibre dans ce bas monde.

    4. Avatar de gotoul
      gotoul

      Pourquoi et comment les idées économiques libérales ont -elles prévalu depuis 30 ans?
      Peut-être parce que certains en ont retiré énormément de richesse et donc le pouvoir de faire perdurer ce système

  9. Avatar de izarn
    izarn

    Heuuuuuuu…?
    Comme pédalage dans la choucroute, l’Europe c’est la totale…
    Meme, c’est comique, on dirait les Marx Brothers à la tete de Lehman Brothers…(Ou l’inverse?)
    Je n’arrive meme plus à commenter…Dérisoire.
    Pourquoi se fatiguer au royaume d’Ubu?

  10. Avatar de DUCASSE
    DUCASSE

    Comme vous le dites, ça craque de partout ! parfois je me demande si ça ne craque aussi dans les pensées de doctes enseignants des universités , quand on lit à propos de la France, je cite « : La crise est-elle la conséquence de dépenses publiques liées à une politique sociale trop dispendieuse…ou bien, la dette est-elle intégralement provoquée par la spéculation financière ? » On s’y perd!

  11. Avatar de Léoned
    Léoned

    J’ai quand même une question de fond !

    On sait ce qu’il faut faire, on ne le fait pas et (sans germanophobie) c’est la clique au pouvoir en Allemagne (Merkel) qui nous en empêche.

    Alors quelques chiffres : prenons deux voitures comparables, une Renault Mégane et une Opel Astra. En gros le même prix et des performances voisines.

    Sauf que : l’une, la Renault, est fabriquée en Espagne pour des salaires de l’ordre de 675 € /mois et que l’autre, l’Opel, est fabriquée en Pologne ‘hors zone euro’) pour des salaires de 300 € / mois à peu près.

    Devinez où va la différence ?

    Pourquoi (à part le manque d’équipement intellectuel de notre Président actuel) laisse-t-on l’Allemagne dicter sa loi ?

    1. Avatar de sirius
      sirius

      ……….Pourquoi (à part le manque d’équipement intellectuel de notre Président actuel) laisse-t-on l’Allemagne dicter sa loi ?…………..;

      Vous avez raison à court terme c’est vraiment une partie du problème

    2. Avatar de Louis de Potter
      Louis de Potter

      pour des salaires de 300 € / mois à peu près

      Le salaire moyen en Pologne oscillait en 2010 autour de 3315 zlotys, soit au change d’aujourd’hui 763 euros.

      1. Avatar de Léoned
        Léoned

        Dans les deux cas (Espagnol et Polonais), j’ai donné les chiffres approximatifs des salaires minimaux (des SMIC si vous préférez).

        On peut aussi, si vous y tenez, comparer leur PIB respectifs.

      2. Avatar de seb
        seb

        Le salaire moyen est peut être de 763 euros mais le salaire de l’ouvrier est sans doute bien plus bas.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          30 % des salariés allemands gagnent 640 € par mois, donc leurs entreprises ne délocalisent certainement pas en Pologne pour les payer 100 € de plus. Salaire moyen = grandes disparités.

      3. Avatar de Paco76
        Paco76

        @Louis de Potter, @Léoned, @seb, @Julien
        Et environ 300 000 salariés avec un ‘one euro jobs’ en Allemagne… 1,5 euros de l’heure en réalité, formidable, non !?

      4. Avatar de 2013
        2013

        pour resté dans ce nivellement vers le bas, un ouvrier français ça ne changerai pas grand chose pour lui d’être à ce tarif. A vrai dire le salaire optimal d’un ouvrier en france qui réfléchirai à sont salaire optimale, il serai de 583e. Lol

      5. Avatar de Charles A.
        Charles A.

        La germanophie, une des expressions du nationalisme ou du souverainisme
        qui ne fait que dévier la lutte des classes au profit des politiciens professionnels,
        ne prend pas non plus en compte que le capital français exploite aussi
        dans des proportions supérieures à ce qu’on trouve en Pologne,
        que cela soit en Afrique, notamment méditerranéenne, ou en Asie…

        Encore une fois, comme avec les agences de notation,
        ne pas se contenter du doigt, viser la lune,
        sortir du cadre, ne pas s’enfermer dans le cadre cocorico,
        avec ses politiciens de Droite Toute et Gauche Plus Rien.

      6. Avatar de Grandghana
        Grandghana

        @ Julien Alexandre et @ paco76

        « 30 % des salariés allemands gagnent 640 € par mois »
        « Et environ 300 000 salariés avec un ‘one euro jobs’ en Allemagne… 1,5 euros de l’heure en réalité »

        Ces chiffres sont effarants mais j’ai tendance à vous croire. Pourriez vous me communiquez vos sources SVP. Merci

      7. Avatar de Léoned
        Léoned

        @Charles A.

        Si je dis que ce n’est pas par germanophobie, c’est que je ne tiens pas le peuple allemand responsable de ses dirigeants actuels et encore moins de leur idéologie !

        Je connais de Allemands cons, mais j’en connais aussi de très bien ! (Proportion voisine d’en France et d’ailleurs !).

        Vous allez me dire c’est eux qui les ont élus, ouais : c’est vous qu’avez élu Sarkozy aussi. Ou il signore Aldomente qui a(vait) élu Berlusconi.

    3. Avatar de Delphin
      Delphin

      Et la Logan et la Sandero,elles sont fabriquées où ?

      « Fabriquée à l’usine Renault de Curitiba (Brésil), à l’usine Renault de Envigado (Colombie) et à l’usine de Pitesti (Roumanie) dès 2008, elle le sera ensuite en Russie, au Maroc, en Colombie1 et en Afrique du Sud (2009)2. »
      (Wikipédia)

      Delphin

    4. Avatar de fnur
      fnur

      « Nous étions en retard en matière de culture industrielle, d’efficacité organisationnelle, d’innovation technologique et de qualité du dialogue social, ces différents facteurs se renforçant mutuellement : la compétence technique était moins valorisée, le client moins respecté, la fiabilité moins considérée, le dialogue social plus agressif. Rien n’a changé, mais cela se voit davantage. »

      http://www.la-fabrique.fr/Actualite-1-9.html

      Pas de miracle allemand, seulement une dialectique de la Kultur-Besserung, mais on pourrait aussi voir la Suède…

      1. Avatar de Paco76
        Paco76

        @fnur
        C’est quoi la ‘culture industrielle’ ?
        Comme technicien dans une société allemande, jusqu’à il y a peu de temps encore, j’ai pu constater que la qualité reste bonne mais se dégrade et le ‘respect du client’ aussi…Rentabilité oblige…
        Par contre, avec le ‘marketing’, ils n’ont pas froid au yeux !
        En ce qui concerne la fameuse ‘satisfaction client’, c’est une foutaise depuis longtemps !
        Extrait de « le travail du consommateur » de Marie-Anne Dujarier :

        « Le client est avant tout un être de fiction, un argument brandi par le management pour se faire obéir, avec une idée aussi simple qu’efficace : les subordonnés acceptent davantage le langage d’un acteur dont ils partagent l’identité (à la ville) que celui d’un chef aux antipodes de leurs intérêts. (…)
        Puisqu’il est difficile de contester l’idée qu’il faut satisfaire le client (auquel, dans les entreprises de masse, chaque travailleur peut s’identifier), l’argument du ‘client roi’ joue également comme source de légitimité pour les réformes appliquées au travail, à son organisation et à ses conditions. Lorsqu’elles sont menées en son nom, il est plus difficile d’expliciter les éventuels conflits d’intérêts entre acteurs organisationnels. Les objectifs de qualité, productivité et réduction de coût seraient sans doute davantage contestables et discutables s’ils étaient énoncés au nom de l’intérêt des actionnaires.
        Les mêmes exigences mises au bénéfice du client passent sans bruit : rythmes, horaires, informatisation, privatisation, contrôles, flexibilité, pression qualitative et quantitative sur les tâches…Le consommateur joue alors le rôle de ‘patron en aval’.
        Le phénomène est particulièrement net dans les démarches de ‘modernisation’ du service public menées sous la bannière de la satisfaction de l’usager (…).
        La nécessité, réputée absolue, de le ‘satisfaire’ est un argument régulièrement brandi notamment lors des conflits sociaux pour les faire cesser au plus vite.
        Le consommateur contribue alors au travail de médiation des conflits ou, en tout cas, à l’atténuation de leur expression (…).
        Le fournisseur promet au consommateur une ‘satisfaction complète’, une ‘qualité irréprochable’ et une ‘sécurité absolue’ (…).
        Or, ces engagements, pour être enchanteurs, ne sont évidemment pas tenables.
        En particulier, le client n’est pas vraiment traité comme un roi ; la qualité de service peut même se dégrader visiblement au moment où il est qualifié ainsi. »

      2. Avatar de fnur
        fnur

        Avec PIP et le Mediator, le made in France se porte bien…

        Marie-Anne Dujarier ? Combien de bataillons ?

      3. Avatar de Paco76
        Paco76

        @fnur
        C’est pareil…La recherche d’une rentabilité la plus grande possible fait et fera que toute fabrication devient plus ou moins médiocre, et les incidents ou accidents risquent bien de se multiplier, mais ils seront sous estimés ou sous évalués, et mis sur le dos de « l’erreur humaine » ou du « pas de bol »… (Accident ICE 1998 par exemple)
        D’accord avec PIP et Médiator, mais ce sont aussi des ‘mayonnaises’ !

    5. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      Mais si, c’est de la germanophie, autrement du « nationalisme économique »,
      pratiqué du FN au FdG pour exonérer le capital, ne pas sortir du cadre…
      Comme si le capital français ne s’avait pas trouver des ouvriers aussi exploités
      que le capital allemand.
      Comme si surtout, aujourd’hui, le capital avait une patrie!
      Le CAC40 lui-même est presque à moitié non français…

      1. Avatar de JEFF
        JEFF

        @Charles A

        Je n’ai pas envie d’utiliser ce lieu précieux pour parler de certaines vues, mais y ‘en a marre de lire n’importe quoi !

        Sachez que vos comparaisons sont nulles et non advenues. Vous regardez trop TF1 !
        Oskar Lafontaine était l’invité du meeting de Metz ce soir ( FDG ), alors changez de disque sur le supposé  » nationalisme économique  » du FDG ! Les vues du FDG restent européennes. Ce qui n’empêche pas de commencer la refondation politique de l’ Europe à partir de son propre pays vers de possibles convergences européennes dans un futur proche ou lointain.

        Ce sont les régimes néolibéraux qui détruisent l’ Europe et sa construction et non pas le FDG ! La bonne blague. A force d’enfoncer chacun des peuples qui vivent au sein de l’ Europe et à les exciter les uns contre les autres, faut pas s’étonner si l’ Europe finit par ressembler à un repoussoir et que les majorités européennes qui constituent ces peuples trainent les pieds à se sacrifier pour la haute finance …

        Éteignez la télé ça vaudra mieux pour vous, car vous semblez déjà bien enregistré.

      2. Avatar de azerty
        azerty

        Charles A. : Informez-vous avant de dire n’importe quoi et de faire le pédant. Le fdg n’a rien à voir avec le fn.

      3. Avatar de Charles A.
        Charles A.

        Ce blog mérite mieux. N’attaquez pas les personnes.
        Apportez infos et analyses, essayez d’argumenter.
        Personne ici ne fait aucun trait d’égalité entre FN et FdG.

        Par contre les politiciens profesionnels ont vite fait en France
        de manier le rateau dans la vase protectionniste et nationaliste.
        C’est une façon de tenter de consolider le cadre capitaliste, au lieu d’en sortir.

        Les exemples de dérapages douteux de Mélenchon ne manquent pas.
        En voici un, est bien dans son “Qu’ils s’en aillent tous”:
        « 

        Les menaces de troubles aux frontières de l’Union européenne sont visibles. Mais l’intérieur de l’Union n’en est pas exempt. Beaucoup viennent du fond de l’histoire et cantonnent dans les mémoires. Je veux être direct : je ne vois pas, par exemple, que les relations des Allemands avec tous leurs voisins soient définitivement apaisées. Nous-mêmes, Français, ferions bien d’admettre que la génération dirigeante de l’Allemagne réunifiée n’est plus celle que le remords raisonnait et que la division en deux États contenait.
        Aux dirigeants allemands décomplexés devraient correspondre des dirigeants français dessillés. Avoir consenti que les Allemands soient plus nombreux que les Français dans le Parlement européen est une faute (Le traité de Nice (26 juillet2001) attribue 99 sièges à l’Allemagne et 74 à la France). Cette décision est en contradiction avec l’esprit des fondateurs franco-allemands de l’Union européenne. « 

        Sans commentaire…

      4. Avatar de AntoineY
        AntoineY

        Et puis sur le principe, qu’il y ait des luttes à l’intérieur des nations et entre nations, c’est l’évidence.
        Le travailleur français n’en a en strictement rien à faire du salarié grec ou indien, qui le lui rend bien. De même, les ressources sont limitées, et les peuples sont en compétition pour les acquérir et les exploiter au coût le plus avantageux pour elles.

        Le dilemne est toujours le suivant pour une commauté politique: utiliser ses ressources pour ne pas être dominée par une puissance étrangère (quelle que soit sa nature) ou utilier ses ressources pour éliminer les mécanismes de domination à l’oeuvre dans la communauté.
        Notez que la Finance est à la fois dedans et dehors, ce qui est sa force mais également sa faiblesse.
        Evidemment, tout serait plus simple si égaliser les conditions de vie et les opportunités à l’intérieur du groupe permettait toujours, dans le même temps, de se protéger des menaces extérieures.

        En France, la construction mythique du citoyen ne laisse aucune place à la mythologie concurrente, communiste, du travailleur exploité. Les deux ne sont pas compatibles, chacun pouvant qualifier les tenants de la mythologie concurrente d’entente avec l’ennemi (le Capital ou l’URSS/les USA, par exemple).

        Pour ma part, je n’ai rien contre les internationalistes ou les pacifistes mais ils oublient systématiquement un détail: c’est toujours l’autre qui vous désigne d’abord comme l’ennemi. Vous pouvez faire ce que vous voulez, lui offrir des fleurs, danser la gigue pour lui, cela ne change rien. Une fois qu’il vous a désigné comme ennemi ou comme adversaire, vous n’avez d’autre option que le sacrifice (option rare, nazarréenne), la fuite (option fréquente,aux mérites moraux toujours incertains) ou la guerre (option fréquente). Par conséquent, si une puissance étrangère vous livre une guerre commerciale, et se refuse à entérinner tout moyen de pacifier les échanges (par ex le bancor, par ex l’harmonisation fiscale sur son territoire…), vous serez placés devant cette alternative, sans option de sortie.

      5. Avatar de AntoineY
        AntoineY

        Nobobstant:

        Dire que les services secrets allemands sont en grande partie responsables de la guerre en Serbie. Dire que ces mêmes services ont tenté et tentent toujours de destabiliser les positions françaises dans nombre de pays d’Afrique. Dire qu’aux yeux de l’Allemagne les citoyens russes dotés de sang allemand sont toujours considérés comme des allemands « en sommeil » (sic). Dire que l’Allemagne n’a cessé, dans sa diplomatie souterraine, de favoriser les pires conceptions du sacrosaint « droit des peuples à disposer d’eux-même » (tout en s’aménageant confortablement son petit glacis en Europe de l’Est) et ce à dessein, en sachant parfaitement ce que cela impliquait. Dire que l’Allemagne a empêché tant qu’elle a pu (et avec un certain succès) le projet de constitution d’une « Union de la Mediterranée » (peut être la situation des pays du Sud ne serait-elle pas alors si mauvaise?) . Dire que la politique énergétique de l’Allemagne est spécieuse au regard des intérêts européens. Dire tout cela ce serait simplement énoncer des faits, auxquels il est bon de réfléchir, et non faire preuve de germanophobie.

        Et pourtant personne ne le dit. Partant aucun parti français n’est germanophobe. Et je dis bien AUCUN.
        Qu’on ne s’y trompe pas, l’Allemagne n’est pas pire ou meilleure que les autres puissances. Simplement, on ne voit pas pourquoi on ne pourrait pas en parler. Ni s’en indigner (comme on peut s’indigner de l’activité des français).
        L’Allemagne va faire faillite. Alors son « modèle », hein…

        Au passage, je pense que le qualificatif « nationaliste », utilisé pour (dis)qualifier tout et n’importe quoi (dès que ça ne concient pas), devrait rejoindre ses petits amis dans le dictionnaire des points Godwin.
        Quant à la question du protectionnisme, qualifiée de « rateau », elle me paraît traitée bien à la légère. Visiblement, ce qui constitue des évidences pour vous n’en sont pas pour beaucoup de gens, dont moi. Le bien être des peuples a davantage progressé, semble t-il (je n’ai pas approfondi je vais vérifier ça) pendant les périodes protectionnistes que pendant les périodes libérales.
        Ouverture des frontière ou fermeture des frontières, ce n’est pour moi qu’une question stratégique, dépendant des circonstances du moment. Le reste, c’est de l’idéologie pure et simple

        Ce qui est bon pour la communauté politique au moment t ne l’est pas nécessairement au temps t+1, et vice versa. Et vice versaaaaaaaaaaaaaaaaaaa

  12. Avatar de Ardéchois
    Ardéchois

    Il est assez amusant de voir des manifs contre le thermomètre que sont les agences de notation…Il est vrai que les manipulations du thermomètre doivent être fréquentes(du moins on va le supposer),mais on ne voit pas comment avec les montagnes de dettes,USA et Allemagne compris,vu la multitude de chômeurs,vu les politiqus déflationnistes,vu la dégringolade des recettes de l’etat recettes directes (degringolade voulue) et des taxes par suite de la récession,vu aussi les incohérences politiques,il faut reconnaître que les agences font preuve de beaucoup de laxisme et d’optimisme en donnant encore des notes « A »,et il faut beaucoup de cécité à nos politiques pour ne pas voir leur bilan catastrophique surtout en »Europe »,Europe de l’Euro mais aussi l’autre Europe

    1. Avatar de Mianne
      Mianne

      Mais qui note ces agences ?

  13. Avatar de C Assayag
    C Assayag

    Deux remarques:
    – qui va signer pour augmenter les ressources du FMI.. ce ne sont pas les européens qui vont pouvoir le faire..
    – seule (mauvaise) solution = BCE = création monétaire

    cdt

    1. Avatar de tchigo
      tchigo

      je ne vois pas en quoi augmenter les ressources du FMI peut faire avancer les choses. Ils sont les principaux garants de la doctrine libérale. Regardez la Roumanie ! Privatisation à tout crin, dégradation des conditions de vie, 4 millions de Roumains en moins dans le pays depuis 10 ans !

  14. Avatar de sirius
    sirius

    @ F.Leclerc
    Pour confirmer la teneur de votre excellent papier J;Stiglitz vient de declarer en face du chancelier de l’echiquier de sa tres gracieuse Majesté que la regle d’or Merkosy ,Zapatero, Barrosso et consorts n’était ni plus ni moins que du « suicide collectif »

    le social liberalisme nous cuisine depuis bien trop longtemps un désastre d’une ampleur historique inconnue;
    à bon entendeur…

    1. Avatar de tchigo
      tchigo

      je suis tout à fait d’accord avec vous. Et si les « gauchistes » n’étaient pas les pires, finalement ? Je pense encore et toujours à Zizek…voire Charles Taylor (pas celui du Libéria)

  15. Avatar de G L
    G L

    « La saignée ! La saignée, vous dis-je ! encore la saignée ! »

    C’est la seule riposte enseignée à nos Diafoirus par la Faculté pour guérir de cette situation : ils prétendent ainsi expurger les humeurs qui empoisonneraient le sang des malades qu’on leur a confié. Ils appliqueront ce qu’on leur a appris jusqu’au bout.

    Le reste n’est qu’une comédie et ne sert qu’a détourner l’attention vers la finance et ses marchés alors que c’est d’une faiblesse de l’économie dont souffrent réellement les malades (et dont ils souffraient déjà bien avant qu’ils n’entreprennent de les guérir.)

  16. Avatar de ERIX le Belge
    ERIX le Belge

    Quels sont les obstacles à une dévaluation de l’Euro décidée par la BCE et les ministres des finances de la zone Euro, au lieu de monétiser la dette sans le dire (ce qui ne marche pas de toute façon) ?
    Politiquement je vois bien : déclaration de guerre commerciale contre le dollar et le yuan, perte de confiance dans la monnaie, pas d’unanimité dans l’Eurozone, etc..
    Économiquement aussi: renchérissement des matières premières, etc… mais aussi augmentation des exportations et relance de l’activité..
    Techniquement alors, qu’est-ce qui l’empêche ? Disons 1 ou 2 % seulement, histoire de montrer au reste du monde que c’est possible et qu’il ne faut pas nous casser les c… avec des problèmes qui ne sont pas les nôtres ??

    1. Avatar de Polaire
      Polaire

      C’est de toutes façons, ce qui nous attend. Les dettes des états européens seront remboursées par la BCE… et en monnaie de singe !
      Contre les rentiers, les forces vives finiront par l’emporter. Ici, le rapport de forces, c’est une question d’âge !

    2. Avatar de vigneron
      vigneron

      Dévaluation de l’euro ? Attendez, mais à combien il était au mois de mai le rot ? 1,48 $ non ? Et aujourd’hui 1,26 $. Juste 15 % dis donc. D’ailleurs je prends plus la bagnole et j’ai baissé le thermostat d’la chaudière au fuel, 12° ça suffit. J’ai indexé la régulation et la pente de chauffe sur l’euro/dollar. En ce moment il est froid l’euro, enfin je trouve… 8)

  17. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    A l’occasion du sommet social d’aujourd’hui, il est clair que la psychose a atteint un nouveau palier. On le sent, d’autant qu’en parallèle nous assistons aux hommages rendus à titre posthume à un certain sociologue de la part de ceux qui dix ans auparavant, l’on insulté gratuitement. Bref… sur les ondes les débats se multiplient sur l’inégalité fiscale, et l’actuel chef de l’Etat en prend pour son grade, quelque soit le sujet.

    Les prévisions de croissance pour la zone euro sont constamment revues à la baisse…

    Le BDIY chute sévèrement. Les inégalité de patrimoine sont comparables à celles des années 20. Etc. Jean Lebrun a fait son émission la marche de l’histoire sur le chômage… en partant de 1885, et de Zola, Germinal.

  18. Avatar de JT
    JT

    Un article assez intéressant paru dans Le Monde. Il est notamment question de « saignée du malade » à propos de l’austérité. Il est également rassurant de constater que certaines idées progressent, malgré le dogmatisme insensé des autorités :

    http://www.lemonde.fr/crise-financiere/article/2012/01/18/l-austerite-jugee-inefficace-berlin-est-appele-a-debloquer-la-situation_1631074_1581613.html

    1. Avatar de Germanicus
      Germanicus

      Il y a des drôles de saignées. Notamment en Grèce. Exemple: le parlement grec prévoit pour 2012 une réduction de 9 pourcent des dépenses en matière sociale, alors que le budget de la défense sera dotée d’un plus de 18,2 pourcent (1,3 milliards).
      Le principal fournisseurs des jouets de guerre: l’Allemagne.

      1. Avatar de RIVA MARC
        RIVA MARC

        Bonsoir Germanicus.

        Ce n’est pas sans raison, outre un soulèvement populaire dans ce pays qui n’est pas à exclure, un conflit à ses portes est à craindre et puis sacrifier le social un peu plus ou un peu moins, Ils ne sont plus à cela prêts.

      2. Avatar de Charles A.
        Charles A.

        En faisant l’Union sacrée, dans le cadre capitaliste,
        des politiciens fascistes aux politiciens de la gauche de gouvernement,
        il était évident que l’appareil d’Etat serait consolidé aux dépens du peuple.

  19. Avatar de BA
    BA

    Mercredi 18 janvier 2012 :

    La chancelière allemande Angela Merkel a réagi avec réserve mercredi aux demandes de renforcement de la contribution allemande aux efforts de sauvetage de la zone euro, après la baisse de la note du Fonds européen de stabilité financière (FESF) par Standard & Poor’s .

    « Je cherche encore ce que l’Allemagne pourrait faire de plus pour les autres pays de la zone euro », a-t-elle répondu lors d’une conférence de presse à la question de savoir si l’Allemagne devait se montrer plus solidaire après la décision de Standard & Poor’s.

    La première économie de la zone euro a rejeté l’hypothèse d’une hausse de sa contribution au FESF ou au Mécanisme européen de stabilité (MES), qui doit lui succéder.

    Les Pays-Bas, la Finlande, le Luxembourg, qui ont conservé comme Berlin leur notation triple A, ont également écarté une augmentation de leur contribution.

    (Dépêche Reuters)

    http://www.20minutes.fr/ledirect/862238/merkel-reticente-relever-contribution-allemagne-fesf

    1. Avatar de Pol
      Pol

      On pensait que vous aviez baissé pavillon ! Mais cassandre vit encore !

    2. Avatar de Germanicus
      Germanicus

      Ils ne peuvent faire autrement, alors que les pays du sud attendent beaucoup du gouv. Merkel. L’Allemagne est dépendante du commerce extérieur, et vue de la récession à venir, en plus d’une politique déraisonnable (austérité), les perspectives de croissance y sont plutôt moroses. Elle a des clients en Asie, mais ce marché ne pourra qu’en partie compenser un marché européen en crise.

    3. Avatar de Fan2BA
      Fan2BA

      Aahhhh ! j’attendais la bonne nouvelle de BA !

  20. Avatar de PHILIPPE54
    PHILIPPE54

    bonsoir
    je lis ce blog depuis plusieurs années
    et je me sent très informé de ce qui arrive a notre navire
    nous avons une voie d’eau et nous allons couler
    mais , malgré la vitesse et la quantité d’informations ,nous ne pouvons rien faire d’autre que d’attendre que l’eau envahisse les cales
    d’ou un sentiment d’impuissance d’autant plus fort que nous sommes informés
    peut etre vaudrait il mieux ne rien savoir ?

    1. Avatar de Pablo75
      Pablo75

      Vous savez nager?

  21. Avatar de L'espoir

    Parmi l’ensemble des solutions susceptibles de sauver les pays de la zone euro, il en existe une qu’il ne faudra en aucun cas négliger. Il s’agit du protectionnisme qui seul peut protéger nos industries et éviter de mettre en concurrence nos salaires et nos systèmes de santé avec ceux de pays comme la Chine. L’histoire nous montre l’utilité dans certains cas de la mise en place de mesures protectionnistes. Ainsi l’Angleterre laborieuse est parvenue à surpasser l’Espagne, gavée d’or en provenance d’Amérique, grâce à des mesures protectionnistes comme l’indique l’article suivant en effectuant la comparaison entre cette situation et la situation actuelle:

    http://lespoir.jimdo.com/2011/11/20/le-commerce-contre-les-peuples/

    Amicalement

  22. Avatar de I. Lucas
    I. Lucas

    Il y a une différence entre s’endetter dans sa monnaie et s’endetter dans une monnaie étrangère :
    dans le premier cas, si un pays a du mal à équilibrer son commerce extérieur, il peut émettre de la monnaie, ce qui va contribuer à sa dépréciation vis à vis des autres monnaies.
    Cette dépréciation de la monnaie augmente le prix des importations (ce qui contribue à leur diminution), tandis que les exportations deviennent plus faciles.

    Ces évolutions ont tendance à stabiliser les évolutions économiques.

    Rien de tel quand on s’endette dans une monnaie étrangère : la dépréciation augmente la dette.
    Il reste un effet positif de la dépréciation sur le commerce extérieur.

    La situation dans la zone euro est bien pire : quand les problèmes surviennent, les taux d’intérêts augmentent; l’Etat est étranglé, mais il lui est impossible d’équilibrer son commerce extérieur par la dépréciation de la monnaie.

    Donc l’organisation actuelle contribue à amplifier les fluctuations.
    La zone euro est globalement instable ; elle se comporte comme un navire qui transporte une cargaison liquide qui pourrait aller librement dans toutes les directions.
    tous les mécanismes contribuent à créer des fluctuations de grande taille.

    1. Avatar de Olivarus
      Olivarus

      Vous avez raison

      Mais l’avantage du système actuel est que les banques peuvent se goinfrer de la dette inextinguible des Etats en Intérêts, comme ils ont le capital gratuitement par la FED et maintenant la BCE (les copains sont aux commandes), ils auraient tort de vouloir le redressement des comptes. Ce qui compte c’est l’argent, le gros argent.

      Les prédateurs peuvent donc s’enrichir sans rien faire.

      Jusqu’à la catastrophe finale, ils se goinfreront.

    2. Avatar de G L
      G L

      « Il y a une différence entre s’endetter dans sa monnaie et s’endetter dans une monnaie étrangère »

      Les régions, municipalités, etc, empruntent dans la monnaie de l’état dont elles font partie. Elles ne peuvent donc pas décider de dévaluer quand la situation de leurs finances les empêche de rembourser leurs dettes.

      Depuis que ces entités empruntent à des banques privées et aux conditions que proposent ces banques (ou le marché, si on préfère) il me semble qu’il n’y a que deux solutions acceptables:
      – l’état les renfloue par solidarité nationale et ça implique qu’il exerce un contrôle sur les emprunts qu’il peut être amené à rembourser lui même;
      – c’est « chacun pour soi », l’état ne s’occupe de rien, l’entité en question fait faillite, les banques qui ont eu le tort de prendre le risque en supportent les conséquences (et les habitants du coin aussi, qui avaient élu des responsables incompétents.)

      Je ne suis pas sur que les « conditions acceptables » que j’énonce ci-dessus soient celles qui sont en vigueur puisqu’il y a pas mal d’exemples en France et ailleurs de régions et municipalités sur-endettées mais cette comparaison à au moins l’avantage de mettre en avant le fait que la solidarité implique le contrôle.

      Note: j’ai eu connaissance de cas où des banques prêtaient de manière inconsidérée à des enfants puis se retournaient vers les parents quand les enfants faisaient défaut et j’en ai conclus qu’il convient de se méfier des banques et ne jamais tabler sur leur « sagesse » ;o)

      Autre note: j’ai négligé l’hypothèse selon laquelle la région ou la ville serait exclue du pays pour cause d’irresponsabilité financière mais au point où en sont les choses c’est peut-être à envisager!

  23. Avatar de Sylvain
    Sylvain

    En prenant le problème à l’envers, au niveau macro, on peut résumer en disant : » Y’a plus plus assez de sous pour tout le monde, le monde est insolvable ».
    Les anciens, dans leur infinie sagesse qui n’excluait pas totalement la part « primitive » de notre nature, cette part qui inclue les croyances dans le temps cyclique (voir son « annulation » par l’ »éternel retour » Cf Mircea Eliade); ces anciens donc avaient conçu la réponse au mal qui nous frappe aujourd’hui, car ils avaient compris que la vie (et sa sauvegarde) passe par ces phases de destruction créatrice (tendance Shiva plutôt que Schumpeter, quoiqu’on puisse voir en Schumpeter une sorte de rémanence en la matière) Cette réponse : le jubilé

  24. Avatar de d0d01
    d0d01

    Quel dommage, tout de même, que ce cadre craque de toutes parts.
    …. c’est si bon et confortable et rassurant de se savoir si bien carré dans ses certitudes

  25. Avatar de rodolphe
    rodolphe

    Je souscris à vos analyses François, mais je n’arrive pas à m’expliquer le « printemps boursier » que nous traversons depuis quelques semaines/mois. Un ultime rebond avant les abysses ?

    1. Avatar de Olivarus
      Olivarus

      Licenciements boursiers, plus on vire plus la bourse monte.

      Mais aussi manipulations de cours.

      C’est un monde devenu fou furieux.

      Le casino.

    2. Avatar de Juber
      Juber

      « Printemps boursier » , faut pas déconner non plus! En ce qui concerne le CAC40 (les autres,j’ai pas suivi) ,depuis 2008 il ne décolle guère des 3000 points (un coup au dessus,un coup en dessous *).Si vous changer le graphique d’échelle (par exemple le mois au lieu de la journée) vous verrez que c’est globalement plat ! On peut quasiment tirer un trait droit d’un bout à l’autre pour le maximum,3200 points environ,et pour le minimum avec 2800 points.

      * En dessous = « en p’tite culotte » ?

    3. Avatar de liervol
      liervol

      les prêts de la bce et de la fed ça sert toujours à jouer au casino, en plus ça reste un actif une société mieux qu’un bout de papier monnaie.cqfd
      maintenant si vous convertisez en dollars, vous n’avez plus une remontée mais tout au plus une stagnation ou une perte.

    4. Avatar de liervol
      liervol

      Donc comme l’euro a baissé de 16% par rapport au dollar, en zone dollar vous pouvez acheter d’autant plus d’actions en euros et ramasser à la distribution de dividendes des sociétés en question.

      Pensez à toujours regarder les cours en transformant en dollar ça permet de comparer avec WS et tout de suite ça devient plus clair.

  26. Avatar de amilcar
    amilcar

    Bonsoir,

    Je suis accidentellement tombé sur cet article du figaro( un collegue de travail qui se soucis du contexte économico financier et qui me demandais mon avis ..le malheureux)qui m’apparait faut bien le dire un peu abscons.Je le copie ci dessous ne sachant pas élaboré de lien, mea-culpa.En fait c’est ce mécanisme de prêt et de péréquation qui ne me saute pas aux yeux et qui semble être pour l’auteur de l’article une autre patate chaude dans cet imbroglio.
    Si une belle âme se sentait l’énergie pour le lire et en donner une explication qui se tienne je suis preneur!!

    Bien cordialement.

    L’article en question du 16-01-2012 il me semble;

    DÉCRYPTAGE – Les banques centrales des quatre États notés triple A de la zone euro -Allemagne, Finlande, Luxembourg et Pays-Bas- financent les déficits des treize autres membres.

    Sur l’air de J’ai perdu mon Eurydice, les Français ont ressassé tout le week-end la cruauté du destin. Il est toujours étonnant de le constater: l’opinion publique accorde bien plus d’importance aux notes qu’aux réalités qu’elles désignent, en l’occurrence les déficits publics!

    Dans les années 1970, Roland Barthes qualifiait de «petit-bourgeois» le comportement de ceux qui préfèrent «l’idée de l’émotion» à «l’émotion elle-même». Et aujourd’hui c’est la consommation de masse qui fonctionne ainsi: les grandes marques croient judicieux d’inscrire en gros leur nom sur leurs produits.

    Mais cette fois, espérons-le, plus personne n’ignore la gravité de nos déséquilibres et encore moins les disparités au sein de la zone euro. L’agence Standard & Poor’s n’a pas explicité pourquoi elle avait maintenu la note triple A à quatre États -Allemagne, Finlande, Luxembourg, Pays-Bas- et à eux seuls.

    La raison en est pourtant simple: les banques centrales de ces pays, et au premier chef la Bundesbank allemande, financent les déficits des treize autres membres de l’euro. D’un côté les créanciers, de l’autre les débiteurs. On peut même donner des chiffres précis, et d’ailleurs publics, à condition de farfouiller dans les bilans des banques centrales.
    La discussion fait rage outre-Rhin

    Ainsi, au 31 octobre 2011, la Bundesbank affichait-elle des prêts vis-à-vis des autres instituts d’émission de l’eurosystème s’élevant à 465 milliards d’euros. De même la Banque néerlandaise a engrangé des créances représentant 89 milliards, lesquelles atteignent 85 milliards pour la Banque centrale du Luxembourg et 33 milliards pour la Banque de Finlande. Au total, 672 milliards d’euros, à quoi correspondent des dettes de même ampleur, à l’euro près, de la part des autres banques centrales, en incluant la BCE elle-même. L’Irlande vient en tête (118 milliards d’euros), suivie de l’Espagne (108), la Grèce (101), le Portugal (42), la France (35), etc.

    Ces informations nous ont été communiquées par Éric Dor, directeur de la recherche à l’Ieseg de Lille. Mais il faut rendre à César ce qui revient à Hans-Werner Sinn, le président de l’IFO, l’un des principaux instituts de conjoncture en Allemagne. Il est le premier à avoir lancé le débat. Et si la discussion n’a pas dépassé le cercle des économistes dans les autres pays, elle fait rage outre-Rhin.

    Bien connu pour ses prises de positions radicales -il milite pour la sortie de la Grèce de l’euro-, Hans-Werner Sinn considère que les 465 milliards de la Buba constituent «peut-être la plus grande menace qui pèse sur l’Allemagne à l’intérieur de la zone euro». Ce serait en effet une perte sèche si la monnaie unique disparaissait.

    On n’en est pas là. Mais cela illustre parfaitement les divergences internes à l’Euroland. Soulignons que les créances de la Buba sur les autres instituts d’émission n’ont rien à voir avec les aides nationales apportées à la Grèce, à l’Irlande et au Portugal, à travers notamment le fonds de soutien européen (FESF). Il s’agit d’un phénomène bien plus important par les sommes en jeu et en même temps très banal, car il est au cœur même des mécanismes de l’union monétaire.
    Les déséquilibres s’accumulent

    Rappelons que pour que la monnaie unique puisse fonctionner a été créé dès 1999 un système unifié de transferts de fonds, dit TARGET (sigle anglais de Système Transeuropéen Automatisé de Transferts Rapides de Liquides Bruts en Temps Réel). Toutes les banques privées (plus d’un millier) y sont associées. Grâce à quoi les paiements s’effectuent en toute fluidité de Brest à Nicosie (Chypre), qu’ils correspondent à des opérations commerciales ou financières. Certains pays se trouvent bien sûr structurellement en excédent commercial, d’autres en déficit, et cela induit des déséquilibres.

    «Jusqu’en 2007, les déficits du compte courant des pays de la périphérie de la zone euro étaient compensés par des entrées de capitaux», explique Éric Dor. Mais à partir de 2009, quand la Grèce a dû avouer ses turpitudes statistiques, les capitaux privés ont commencé à fuir. «Les dépôts domestiques dans les banques grecques ont diminué de 50 milliards d’euros depuis la mi-2009 et les dépôts étrangers de 25 milliards», selon Éric Dor. Or il n’y a pas que la Grèce qui doit faire face à de telles hémorragies.

    Du coup, les déséquilibres s’accumulent au niveau des banques centrales nationales chargées de compenser les transactions transfrontalières. L’Allemagne, les Pays-Bas, le Luxembourg et la Finlande affichent non seulement des excédents commerciaux, mais ils inspirent plus confiance aux opérateurs financiers privés. À charge pour les banques centrales des quatre pays «triple A» de renflouer automatiquement (!) les autres pays exposés à des sorties de capitaux. La BCE a dû publier une étude dans son bulletin d’octobre 2011, pour désamorcer la polémique: il s’agirait simplement «d’assurer la liquidité» au sein de l’Euroland.

    Cette interprétation «technique» est partagée par la plupart des observateurs privés. «C’est seulement si un ou plusieurs pays décidaient de quitter la zone euro que ces déséquilibres représenteraient un vrai risque pour les banques centrales qui ont accumulé des créances sur les autres», estime par exemple Dirk Schumacher, de Goldman Sachs. C’est en tout cas une véritable inquiétude outre-Rhin où la psychose de «l’Allemagne paiera» n’a jamais cessé de sévir. La vie des «triple A» n’est pas de tout repos.

    1. Avatar de liervol
      liervol

      C’est bien à mourir de rire, une fois de plus au milieu des larmes, car cela veut simplement dire que les sous sont mis en commun et que si au sud on a en a pas on pioche dans la cagnotte du nord avec l’euro pour payer.

    2. Avatar de vigneron
      vigneron

      J’aime bien ça moi, les mecs qui réalisent 10 ans après qu’on a une monnaie unique, un eurosystème et qu’y a des déséquilibres commerciaux à l’intérieur de la zone.
      Pays de la zone euro importateurs net vis à vis de la France en 2010 ? Un seul. Pas des moindres. La Grèce, 2 milliards d’excédent. Dont pas mal d’armement probab. That’s all folks.
      Heureusement qu’il nous reste ces braves anglais pour faire rentrer… ben des £. Premier client en net de la France et c’est pas nouveau… 6,3 milliards € quand même. Parce que pour le reste… Hong Kong (merci les zengliches encore), 3,8 milliards, l’Algérie ben sûr, 2,9, les Émirats, 2,7, l’Australie, Singapour, Arabie saoudite, Maroc, Liban et puis c’est tout pour les gros.
      Le reste c’est du déficit. 33 milliards avec la zone euro dont l’Allemagne 16,3, la Belgique, 6,7, l’Irlande, 3,8, l’Italie, 3,3, les Pays Bas, 3,1…
      Plus bien sûr la Chine, 26,4, la Russie, 5,9, les US, 4,5, la Libye, la Norvège…
      Ça c’est juste les principaux partners en 2010 et pour 2011 c’est juste 20 milliards de déficit en plus.
      Le compte de la BdF à la Bce ? Ben ç’a été mieux mais ce s’ra pire, keske vous voulez qu’j’vous dise. C’est nous qu’on fait tourner tout vot gourbi. Mais avec vot pognon.

      1. Avatar de liervol
        liervol

        C’est que les déséquilibres commerciaux, ils le savaient mais il y a avait alors du crédit et des donneurs d’ordre prêt à faire financer n’importe quoi pour le bénéfice de gros groupes, ces mêmes gros groupes qu’on essence au nom du libre échange.
        .
        Je prends ici l’exemple de la Lituanie, un petit pays avec du lin et des pins, that’all et des milliards d’investissement, la seule différence avec la Grèce, c’est qu’il est entré beaucoup plus tard dans le jeu et qu’il n’est pas encore mûr pour être à son tour par terre,et qu’il n’a pas l’euro mais ça va vite venir, car ce qui le maintient hors eau n’est qu’illusions.

  27. Avatar de Makaevitch
    Makaevitch

    Un jour il faudra songer à octroyer le prix Nobel d’économie à ce site 🙂

    1. Avatar de Julien Alexandre

      Ce serait pas une mauvaise idée, en effet…

    2. Avatar de kercoz
      kercoz

      Le prix nobel d’économie est une chimère …ça n’existe pas .

      1. Avatar de Julien Alexandre

        @ Kercoz

        Ouh, le rabat-joie ! Tout le monde sait que le prix a pas été institué par ce bon Alfred…
        Alors on se contentera du « prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel », communément appelé par tout le monde « prix Nobel d’économie ».

      2. Avatar de Béotienne
        Béotienne

        @ Julien Alexandre
        Qui fait partie du jury, ce jury change-t-il après l’attribution du prix, qui choisit les membres de ce jury ?

      3. Avatar de Paco76
        Paco76

        Et avec le chèque, on spécule à la Bourse !?
        Pouf pouf

  28. Avatar de Béotienne
    Béotienne

    Un excellent billet, merci.
    Une piste ?
    Une oeuvre de Fontana:
    http://www.lifeproof.fr/.a/6a010534aec579970c01053687a06c970b-pi

    « …Dès 1949, Lucio Fontana avait commencé à peindre des surfaces monochromes et à les « maltraiter » en faisant des trous ou des incisions dans la toile (Concetto spaziale (50-B.1), 1950, MNAM, Paris), suivis des « Buchi » et « Tagli ». Pour Fontana « la toile n’est pas ou plus un support mais une illusion. »[réf. nécessaire] La surface d’une toile ne doit plus seulement exister pour le regard de l’observateur qui s’abîme en elle, mais, au contraire, s’ouvrir largement aux hasards de son environnement non pictural. … »
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Lucio_Fontana

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