Les observations d’un qui n’y comprend (manifestement) rien, par Guy Weets

Billet invité.

1° l’Euro a baissé par rapport aux principales devises bien avant que la BCE n’annonce son plan de rachat de dettes donc l’argument – restaurer notre compétitivité – ne tient guère (oui, je sais : les marchés ont anticipé).

2° Le prix du baril de pétrole s’effondre ce qui est bon pour notre économie et provoque une baisse de l’inflation sinon une légère déflation (baisse de la croissance) ce qui serait mauvais pour notre économie ! Cette contradiction démontre une fois de plus l’étrangeté du dogme PIB et donc de la croissance mesurée par la hausse de celui-ci.

3° La BCE va « donner » aux banques mille milliards d’euros mais quelle est la contrepartie ? Va-t-on supprimer les paradis fiscaux ? interdire la spéculation et les produits synthétiques d’une opacité sans précédent ? pas la moindre information sur ces sujets !

4° Va-t-on vers plus de solidarité européenne ce qui serait bien, pas du tout ! Ce sont les banques centrales de chaque pays qui vont supporter la plus grande partie des dettes rachetées. On serait donc apparemment dans un processus de « renationalisation » de l’euro prélude à sa disparition au retour de l’ECU et du serpent monétaire à l’intérieur duquel les nouvelles monnaies nationales pourront fluctuer.

5° Les pertes éventuelles des banques seront donc socialisées, les banquiers pourront donc continuer à se payer des bonus et à spéculer ! J’ai même entendu que devant les risques d’investissements dans l’économie réelle, les banques vont plutôt relancer la spéculation, plus rémunératrice. Ainsi le casino bancaire apportera du bien-être à toute la société et en particulier aux plus démunis !

6° En posant ces questions certains diront que je blasphème contre le dieu de l’économie libérale ou mieux que je n’y connais rien (c’est vrai je suis ingénieur et pas économiste) et que je ne suis donc pas habilité à interpréter les textes sacrés des prophètes du passé Friedman et Hayek et de l’ayatollah d’aujourd’hui Mario Draghi.

7° Sur ces quelques mots, je laisse les grand prêtres d’une « religion féroce » à leurs querelles byzantines pendant que le monde s’effondre. Je m’en vais cultiver mon jardin pour éviter d’aller au supermarché, user mes vêtement jusqu’à la corde pour faire le pied de nez à l’industrie de la mode, bien entretenir mon vélo pour diminuer ma consommation de pétrole mais aussi de médicaments et de recours aux soins de santé, c’est peu de chose, je sais, mais si c’était multiplié par 7 milliards ça serait quelque chose.

En attendant je souhaite bonne chance à mon jeune collègue ingénieur Alexis Tsipras qui lui aussi blasphème.

 

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