Un vent de fronde au sein du Parti républicain, le 21 novembre 2018 – Retranscription

Retranscription de Un vent de fronde au sein du Parti républicain, le 21 novembre 2018. Merci à Éric Muller !

Bonjour, mercredi 21 novembre 2018. Une vidéo vite faite (parce que chambre d’hôtel, mauvaise connexion avec l’Internet), et sur un sujet qui est « Un vent de fronde au sein du Parti républicain américain ».

Alors, pourquoi un vent de fronde ? Parce qu’en particulier M. Lindsey Graham, qui a été un soutien inconditionnel de M. Trump – il a laissé dire les pires choses récemment – en fait vient de s’élever violemment contre une déclaration de M. Trump. M. Lindsay Graham a dit qu’il y aurait un accord bipartisan entre les Républicains et les Démocrates pour sanctionner l’Arabie Saoudite dans le cas de l’assassinat et probablement la torture de M. Khashoggi, journaliste saoudien qui a disparu dans les locaux du consulat d’Arabie Saoudite en Turquie, à Istanbul.

Qu’a fait M. Trump ? Pourquoi suscite-t-il une telle colère à l’intérieur de son propre parti ? Eh bien, parce que devant les renseignements qui lui ont été fournis par la CIA, qui a dit que la responsabilité du prince régnant, le prince Mohamed ben Salmane, était engagée, que c’est probablement lui, même, au-delà de tout doute possible, [que] c’est lui qui a donné les ordres de cet assassinat. M. Trump a décidé de mettre cela entièrement entre parenthèses. Il a, à son habitude, dit : « On ne saura jamais exactement, et en fait, de toute manière, on ne veut pas savoir, parce que les liens que nous avons avec l’Arabie Saoudite nous obligent à avoir une attitude pragmatique. Ils vont nous acheter des armes en quantité considérable, ce sont des alliés dont nous ne pouvons pas nous passer dans la guerre que nous avons avec l’Iran, et ce sont des gens, aussi, à qui je donne des coups de fil, de manière répétée mais toujours couronnés de succès, pour empêcher que le prix du pétrole augmente. La fin veut les moyens, et par conséquent, nous allons mettre entre parenthèses cette affaire. J’y mets d’ailleurs un point final. »

C’est trop, c’est de trop pour certains membres du Parti républicain. Les élections ont eu lieu, les midterms, qui ont enregistré une perte considérable pour le Parti républicain. Il a probablement perdu de l’ordre de quarante sièges à l’assemblée nationale, au Congrès [à la date du 24/11 : 39 + 1 encore indéterminé]. Au début, on a cru que c’était trente, mais en fait le chiffre augmente et continue d’augmenter. La victoire au Sénat est moins considérable qu’on ne l’avait imaginée. Là aussi, les Démocrates ont (en dernière minute) gagné un certain nombre de sièges. Il s’agit manifestement d’une vraie défaite pour le Parti républicain et d’autres élections n’auront pas lieu rapidement, donc les langues se délient. Il est possible aussi qu’un certain nombre de personnes sachent, au sein du Parti républicain, ce que M. Mueller va bientôt dire sur une collusion éventuelle de l’équipe Trump avec la Russie, parce que là aussi, il semble que M. Manafort, qui avait [affiché] sa loyauté (de manière tout à fait marquée) vis-à-vis de M. Trump, a changé de camp. On vient encore de reculer de quelques jours son apparition devant un tribunal, ce qui veut dire qu’il est encore en train de collaborer avec la commission Mueller, de donner des informations supplémentaires. Or, c’est véritablement la personne charnière : s’il y a eu véritablement ordres passés du Kremlin vers M. Trump, c’est la personne qui sait si, oui ou non, cela a eu lieu.

Ceci dit, l’obséquiosité avec laquelle M. Trump se couche devant l’Arabie Saoudite – pour des raisons purement financières – attire l’attention avec un parallèle possible : la même obséquiosité – on l’a vu – qu’il a manifestée vis-à-vis de M. Poutine en différentes occasions, et il est possible que, là aussi, ce soit donc le même « nerf de la guerre » qui justifie son attitude, c’est-à-dire des intérêts financiers. Comme il le dit : « C’est la possibilité de perdre éventuellement de l’argent qui justifie mon attitude dans le cas de l’Arabie Saoudite », et on peut extrapoler en disant [que] c’est peut-être la possibilité de perdre de l’argent qui le conduit à la même attitude exactement vis-à-vis de la Russie. Mais, là encore, on en saura plus dès que M. Mueller se remettra en marche et, il a annoncé donc il y a quelques jours, c’était le 16, qu’on en saurait davantage le 26. Le 26, c’est dans cinq jours, et donc il suffit d’attendre un peu de ce côté-là.

Mais donc, on est en train de lâcher M. Trump à un endroit où, jusqu’ici, il pouvait compter sans difficulté sur des appuis inconditionnels. Les choses sont en train d’évoluer, et là, nous allons probablement voir des choses changer de manière radicale dans les jours qui viennent.

J’ai dit que je faisais court alors je fais court. Je vous reviendrai dès que j’aurai autre chose que je voudrais vous communiquer de manière impérative par ce moyen de la vidéo. À bientôt.

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