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Je suis déjà très inquiet du déconfinement prochain en France, et j’ai remarqué bien sûr la courbe de propagation particulièrement prononcée du virus aux Etats-Unis, comme déjà signalé plusieurs fois par Paul Jorion sur le blog.
Mais là, les bras m’en tombent.
Alors que le président Trump fait pression pour que les États rouvrent leur économie, son administration prévoit, en privé, une augmentation constante du nombre de cas de coronavirus et de décès au cours des prochaines semaines. Le nombre de décès quotidiens atteindra environ 3 000 le 1er juin, selon un document interne obtenu par le New York Times, soit près du double du nombre actuel d’environ 1 750.
Les projections, basées sur une modélisation gouvernementale établie sous forme de tableau par l’Agence fédérale de gestion des urgences, prévoient environ 200 000 nouveaux cas par jour d’ici la fin du mois, contre environ 25 000 cas par jour actuellement.
Ces chiffres soulignent une réalité qui donne à réfléchir : Bien que les États-Unis soient confinés depuis sept semaines, ralentissant la propagation du virus, des risques importants subsistent. Et la réouverture de l’économie ne fera qu’aggraver la situation.
(…) L’Institut de métrologie et d’évaluation de la santé de l’Université de Washington estime maintenant qu’il y aura près de 135 000 décès aux États-Unis jusqu’au début du mois d’août – plus du double de ce qu’il avait prévu le 17 avril, quand il avait estimé à 60 308 le nombre de décès d’ici le 4 août. (Il y a déjà eu plus de 68.000 décès aux Etats-Unis)
L’institut a écrit que les révisions reflétaient « une mobilité croissante dans la plupart des États américains ainsi que l’assouplissement des mesures de distanciation sociale attendues dans 31 États d’ici le 11 mai, ce qui indique que les contacts croissants entre les personnes favoriseront la transmission du coronavirus ».
Ces projections confirment la crainte première des experts en santé publique : la réouverture de l’économie ramènera le pays à la situation de la mi-mars, lorsque les cas augmentaient si rapidement dans certaines régions du pays que les patients mouraient sur des brancards dans les couloirs des hôpitaux, le système de santé étant surchargé.
Au-delà des chiffres déjà suffisamment frappants, ce qui me sidère est la situation prévue par ces projections, c’est-à-dire une épidémie qui dans un à deux mois non seulement serait plusieurs fois plus grande qu’aujourd’hui mais qui serait toujours en train d’accélérer rapidement.
La seconde projection, la moins alarmante, est celle d’un institut qui en l’espace de quinze jours a doublé sa projection de décès. Il lui était certes nécessaire de la réviser, étant donné que le total qu’il avait prévu pour début août était dépassé fin avril… Mais dans quinze jours alors, ils prédiront quoi ?
La première, qui vient du gouvernement américain lui-même – document interne que le New York Times a pu obtenir – prévoit non seulement un quasi-doublement du rythme des décès d’ici la fin du mois, mais surtout une multiplication par huit du rythme des nouveaux cas ! Lequel déterminerait bien sûr le rythme des décès deux à quatre semaines plus tard…
Voici les illustrations correspondant à cette première projection. La source est ici
Nombre quotidien de nouveaux malades. En rouge la projection, en bleu l’observation
Le « canal » rouge correspond à la frange des évolutions les plus probables, plus ou moins optimiste ou pessimiste
Le canal gris inclut le démesurément optimiste et le démesurément pessimiste
Nombre quotidien de morts. En rouge la projection, en bleu l’observation
Le canal gris inclut le démesurément optimiste et le démesurément pessimiste
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