Pourquoi la fragilité présente du secteur bancaire… et les gens en colère dans la rue ?

La fragilité présente du secteur bancaire et les gens en colère dans la rue, je vous les annonçais il y a un peu moins d’un an (le 19 avril 2022) dans un billet ici, comme des phénomènes qui se manifesteraient nécessairement, étant les fruits du même mécanisme implacable.

Souvenez-vous, ce billet (que vous pourrez relire ci-dessous) se terminait en disant ceci :

« Les disruptions des chaînes d’approvisionnement causent des hausses de prix, facteurs d’inflation. Les banques centrales haussent les taux pour maintenir le rendement du capital dans un contexte d’inflation, précipitant un krach obligataire, tandis que les États émetteurs de dette doivent en hausser le coupon, renchérissant la charge de la dette, forçant à réduire d’autant les prestations de l’État-providence, provoquant ainsi la colère de la population, qui ne tarde pas à se rebeller. »

J’annonçais la fragilité actuelle des banques comme l’une des conséquences prévisibles du Covid, le mécanisme (décrit de manière détaillée dans le billet ci-dessous) étant le suivant :

– pandémie ==> difficultés d’approvisionnement
– difficultés d’approvisionnement ==> hausse des prix des produits = « inflation »
– inflation ==> hausse des taux par les banques centrales
– hausse des taux = dépréciation des obligations déjà en circulation = « krach obligataire »

Or, souvenez-vous, je vous expliquais ici le 10 mars, il y a six jours, la faillite de la Silicon Valley Bank dans les termes suivants :

« Les déboires de la Silicon Valley Bank relèvent de ce que l’on qualifie de « crise obligataire » : lorsqu’une hausse du coupon consenti par le gouvernement sur ses obligations récemment émises déprécie les obligations déjà en circulation ayant été émises avec un coupon plus faible. Par comparaison en effet de leur rendement, une obligation qui ne verse que peu d’intérêts se revendra moins cher qu’une autre dont les versements d’intérêt sont plus élevés. Or la Federal Reserve, la banque centrale américaine, emprunte désormais à des taux plus élevés, les taux ayant été relevés pour « lutter contre l’inflation », lire : « Pour ne pas décourager les capitalistes qui se jetteraient du toit de l’Empire State Building si le taux de leurs rentes était plus faible que le taux de l’inflation » (= l’ « euthanasie du rentier »). »

c.q.f.d.

Piqûre de rappel : De la perte de biodiversité à la rébellion des peuples, le 19 avril 2022.

Il est devenu clair, quand a fallu comprendre l’origine de la pandémie de Covid-19, que la perte de biodiversité fait que des maladies susceptibles de se transmettre entre vertébrés débouchent aujourd’hui de plus en plus souvent sur des zoonoses : des maladies animales se transmettant aux hommes, les chauves-souris constituant en particulier, en raison de leur bonne résistance aux virus, un réservoir privilégié de maladies pouvant se transmettre aux humains. 

Dans un autre ordre d’idées, la globalisation économique fait que la production manufacturière se concentre dans des zones de rentabilité maximale qui sont aussi celles bien sûr où les populations sont présentes en fortes densités. C’est dans ce contexte qu’est intervenue une innovation née dans les bureaux d’études de la firme automobile Toyota : la pratique du flux tendu dans la gestion des chaînes d’approvisionnement, la réduction maximale des stocks associée à la vitesse maximale de réapprovisionnement, et ceci pour diminuer les frais de stockage. La confiance a été accordée à un processus permettant qu’un produit qui manque sur les rayons dans une région du monde s’y retrouvera rapidement en raison de la connaissance immédiate du niveau des stocks sur l’ensemble du réseau que le numérique autorise désormais et à la facilité de l’approvisionnement par voie maritime ou aérienne dans des processus de plus en plus automatisés et robotisés.

Or, on l’a vu dans le cas de la Covid-19 : il a suffi qu’une zone de forte production industrielle comme la province chinoise de Hubei et sa capitale Wuhan soit soumise à un confinement pour que certaines marchandises à la production très centralisée se raréfient rapidement au plan mondial, faisant grimper leur prix, renchérissant le panier de la ménagère et constituant du coup un facteur d’inflation. La rareté peut se muer en authentique indisponibilité rompant la chaîne d’approvisionnement et débouchant sur une paralysie des chaînes de montage et le blocage complet de la production. Des machines auxquelles ne manquent parfois qu’une seule pièce encombrent alors les aires de stockage.

 À la pandémie est maintenant venue s’ajouter la guerre, dont les causes mêlent raisons d’ordre idéologique et facteurs économiques. Les disruptions des chaînes d’approvisionnement ont des effets considérables quand il s’agit comme dans le cas de l’Ukraine du pays que l’on appelait le « grenier à blé de l’Europe », mais qui l’est désormais d’une zone plus vaste puisque l’Ukraine alimente en blé pour plus de 30% (jusqu’à 50%) de leur consommation, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie. La destruction des récoltes de l’Ukraine constitue le prélude d’émeutes de la faim dans les pays les plus dépendants de sa production céréalière, quand l’augmentation du prix du blé, denrée de première nécessité, y aura atteint un niveau intolérable pour la population locale. 

La hausse du prix des marchandises et des produits victimes de difficultés d’approvisionnement, voire de ruptures de stock, alimente l’inflation dans les pays où elle se manifeste. Dans une politique antisociale scandaleuse mais considérée aujourd’hui comme allant de soi, les banques interviennent alors en compensant l’érosion du capital due à l’inflation en noyant son taux dans une hausse des taux d’intérêt plus élevée. Or une hausse brutale des taux entraîne automatiquement un krach obligataire : une dépression brutale du prix des obligations en circulation, selon un mécanisme qui mérite d’être rappelé.  

Les obligations sont les emprunts que les États contractent auprès des particuliers et du « marché des capitaux », c’est-à-dire auprès des institutions financières. Or, pour refléter le climat de hausse des taux dans ses nouvelles émissions obligataires, l’État doit consentir un coupon plus élevé (le taux rémunérant une obligation d’une certaine maturité) : une rente d’un montant plus élevé accordée aux prêteurs de l’État. Ces obligations nouvellement émises bénéficiant d’un meilleur rendement que celles déjà en circulation (n’ayant pas atteint leur maturité), le prix de celles-ci baissera d’un montant compensant exactement (c’est le mécanisme de l’arbitrage) le fait qu’elles ne donnent lieu qu’à un versement de coupon inférieur à celui qui constitue la nouvelle norme.  

Cette hausse du coupon augmente le coût de la charge de la dette pour l’État emprunteur. Or si dans les années récentes les États ont pu faire croître le volume de leur dette nationale à coût réduit en raison de la faiblesse des taux, souvent d’ailleurs négatifs, ils seront désarmés devant une charge de la dette à nouveau onéreuse. La réponse devra alors être une hausse des taxes et des impôts au prorata.

Implication perverse mais bien pratique de l’existence de la zone euro, les dettes nationales des états membres sont absorbées par la Banque Centrale Européenne. Ceci permet à chacune de ces nations de s’endetter toujours davantage pour assurer les frais de fonctionnement d’un État-providence soutenu artificiellement, au lieu d’exiger des plus riches une participation plus équitable de leur part à la gestion de la nation, alors qu’ils représentent une portion obscène de l’empreinte carbone *.

Les disruptions des chaînes d’approvisionnement causent des hausses de prix, facteurs d’inflation. Les banques centrales haussent les taux pour maintenir le rendement du capital dans un contexte d’inflation, précipitant un krach obligataire, tandis que les États émetteurs de dette doivent en hausser le coupon, renchérissant la charge de la dette, forçant à réduire d’autant les prestations de l’État-providence, provoquant ainsi la colère de la population, qui ne tarde pas à se rebeller.

L’enchaînement des faits que je viens de décrire étant hautement plausible, le déroulement en est parfaitement prévisible, et la question qui se pose du coup est « Qui, dans les instances dirigeantes de nos pays, veille-t-il activement à l’heure qu’il est à s’assurer qu’il n’en sera pas ainsi ? » 

  • Rapport Oxfam  2021 :

    « Les émissions par personne de la moitié la plus pauvre de la population mondiale devraient rester bien en deçà du seuil de 1,5 °C fixé pour 2030.

    Les 1 % et les 10 % les plus riches devraient émettre des émissions respectivement 30 fois et 9 fois supérieures à ce seuil.

    Pour atteindre l’objectif de 1,5 °C, les 1 % les plus riches devraient réduire leurs émissions actuelles de carbone d’environ 97 %. »

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236 réponses à “Pourquoi la fragilité présente du secteur bancaire… et les gens en colère dans la rue ?

  1. Avatar de Thomas Jeanson
    Thomas Jeanson

    Proposition d’action militante consistant à déposer en gendarmerie une main courante rédigée comme suit :

    Un forcené s’est retranché chez son employeur, 55 rue du Faubourg St Honoré, 75008 Paris, refusant tout contact avec l’extérieur. Il menace l’ordre public avec un 49/3. Il est accompagné de plusieurs personnes mises en examen en attente de leur procès. Son nom est Emmanuel Macron.

    1. Avatar de gaston
      gaston

      Autre moyen de déloger ce forcené sans faire appel à la maréchaussée : le référendum d’initiative partagée.

      Dans les circonstances actuelles il est intéressant de connaître l’avis du rédacteur de la présente constitution de notre république (oui, l’homme à l’entonnoir😉) : « le rôle du président de la république est de régler les conflits entre le gouvernement et le parlement » et encore : « La seule souveraineté c’est le peuple ». C’était en 1958.

      https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/reforme-des-retraites-les-opposants-adorent-cette-pepite-de-l-ina_215405.html

      Trop loin, l’a perdu ça de vue, le Manu !

      1. Avatar de Ruiz
        Ruiz

        @gaston Le parlement est amené à voter : si la situation est vraiment inacceptable la motion de censure est là pour çà. Ce n’est qu’alors qu’il y aurait un conflit entre gouvernement et parlement.

        Alors Macron (même si habilement il a menacé) n’est pas obligé de dissoudre, il peut préférer changer de premier ministre, le découpage Macron Anti-Macron se faisant sur la ligne de fracture très vite annoncée
        vote de toutes les motions (RN) ou vote d’aucune (LR).
        Il faudrait ainsi que l’indiscipline de nombreux LR, (et aussi Modem ou Renaissance) assure le succès de la motion de censure pour propulser Eric Ciotti ou Rachida Dati au poste de PM !

        L’espoir serait alors de faire passer de nouveau une réforme des retraites pour pouvoir continuer à bénéficier de l’indulgence des marchés et de Bruxelles afin de poursuivre la trajectoire dépensière et solidariste de l’Etat.

        Avec le petit espoir que l’échec éventuel à terme d’une telle quasi-cohabitation permettrait le moment propice venu, une démission du président avant terme pour se représenter en recours et sauveur à un nouveau mandat et sauver à la suite sa « majorité ».

        1. Avatar de gaston
          gaston

          @ Ruiz,

          Oui bien sûr, sauf que nous pouvons estimer que Macron est sorti de son rôle tel que le définissait Debré en 58 (il n’est pas le premier à le faire !) puisqu’il gouverne à la place du gouvernement, Borne n’étant plus que son porte-parole. Dès lors il ne peut plus rien arbitrer et se trouve piéger. « En rade » dit l’éditorialiste de « Challenges » qui est moins optimiste que vous sur son sort, mais nous n’allons pas verser une larme pour autant.

          https://www.challenges.fr/politique/pourquoi-macron-sera-contraint-de-dissoudre-l-assemblee_849363

  2. Avatar de ilicitano
    ilicitano

    Petite discussion avec IA Bing:

    moi:
    Crise obligataire
    bing:
    La crise obligataire ne fait que débuter. Les principaux responsables de cette crise sont les banques centrales.

    moi:
    Qu’est-ce qu’une crise obligataire?
    bing:
    Un krach obligataire se traduit par la chute brutale du prix des emprunts d’État sur le marché secondaire. Cela est généralement provoqué par une forte hausse des taux à long terme. Souhaitez-vous en savoir plus sur les conséquences d’une crise obligataire?

    moi :
    oui
    bing:
    Un krach obligataire peut provoquer une hausse des taux qui rend les investissements plus coûteux et entraîne une baisse d’activité économique et une hausse mécanique du chômage. La situation économique des États est donc en danger en cas de krach obligataire.

    moi :
    Quels sont les signes avant-coureurs d’une crise obligataire
    bing:
    Je suis désolé, mais je n’ai pas trouvé d’informations spécifiques sur les signes avant-coureurs d’une crise obligataire.

    moi:
    Comment peut-on éviter une crise obligataire?
    bing:
    Je suis désolé, mais je n’ai pas trouvé d’informations spécifiques sur comment éviter une crise obligataire.

    moi:
    Quels sont les pays les plus touchés par la crise obligataire?
    bing:
    Je suis désolé, mais je n’ai pas trouvé d’informations spécifiques sur les pays les plus touchés par la crise obligataire.

    ————————
    Crédit Suisse:
    Malgré l’apport de liquidité de 51mds€ de la Banque Centrale Suisse , l’action a replongée vendredi , mettant en doute l’efficacité de cette action qui s’avère insuffisante.

    La situation n’est pas bonne à tel point que les autorités suisses préconisent le plan A :
    un rapprochement entre UBS (Union des Banques Suisse).

    Le Credit Suisse négocie ce week end une fusion d’urgence avec UBS pour éviter la faillite.

    Donc CS ne serait pas seulement dans une crise de liquidité mais surement aussi dans une crise de solvabilité.

    Pour info :
    UBS est la plus grande banque de gestion de fortune dans le monde avec des actifs financiers investis de 3 607 mds CHF en 2019. Ses activités principales sont les activités de banque privée, banque d’investissement et gestion de fortune. En Suisse, elle a également des activités de banque de détail et commerciale pour lesquelles son principal concurrent est le Crédit suisse.
    En raison de ses positions importantes sur le marché US , elle est considérée comme l’une des plus grande banque systémique mondiale.

    Le Crédit Suisse représente 50.000 employés.

    Autre signe de l’effet induit , au moins quatre grandes banques, dont Société Générale et Deutsche Bank, HSBC ont imposé des restrictions sur leurs opérations impliquant Credit Suisse ou ses titres (Reuters)

    Sur la semaine écoulée 10 mdsCHF ont été retirés, chaque jour, des comptes de CS par les investisseurs et déposants.

    Rappel :
    dettes publiques des entités dont les banques centrales ont remonté leurs taux directeurs

    USA : 31500 mds$
    U.E : 13000 mds€
    Royaume Uni : 2922 mds$
    Canada : 2500 mds$

    On est proche des 50.000 mds$ de dettes publiques occidentales

    Quant au Japon avec une dette de 9800 mds$ et une inflation en forte hausse à 4% , elle laisse pour le moment ses taux proches de 0%

    ————-
    Rappel avant coureur : Banque Centrale Suisse 03 mars 2023

    https://www.letemps.ch/economie/finance/bns-confirme-une-perte-1325-milliards-francs-2022

    133mds€ de perte sur 2022 sur ses valeurs de placements à l’étranger

    https://ticdata.treasury.gov/Publish/mfh.txt
    La Suisse est exposée à 290mds$ de dette US

    1. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
      Pierre-Yves Dambrine

      Illicitano
      Moralité Bing est inculte en matière économique. Ou plutôt il est de « droite ». 😉
      C’est un adepte du laisser-faire.
      Il n’a aucun capteurs en direction des économistes et autres anthropologues qui explique l’économie et la finance en dehors des clous des théories orthodoxes.

      L’IA au service du peuple, c’est pas gagné !

      1. Avatar de Pascal
        Pascal

        Cher Pierre Yves, l’être humain est versatile.

        « Changement d’approche chez Open IA.
        Cette approche marque un changement pour OpenAI. À ses débuts en 2015, la société de recherche en IA disait vouloir « créer de la valeur pour tous plutôt que pour les actionnaires » et « collaborer librement avec d’autres » pour « rechercher et déployer de nouvelles technologies ». Fondée en tant qu’association à but non lucratif, OpenAI est ensuite devenue un « bénéfice plafonné » afin d’obtenir des milliards d’investissements.

        Interrogé sur ce changement d’approche, Ilya Sutskever reconnaît avoir eu tort aux débuts d’OpenAI. « Nous nous sommes trompés. Si vous pensez, comme nous, qu’à un moment donné, l’IA va être extrêmement, incroyablement puissante, alors cela n’a tout simplement pas de sens d’ouvrir le code source. C’est une mauvaise idée… », a affirmé le co-fondateur de OpenAI auprès de The Verge.

        « Je m’attends à ce que dans quelques années, il devienne complètement évident pour tout le monde que l’IA open source n’est tout simplement pas judicieuse », a-t-il conclu.
        Une autre raison avancée par certains pour expliquer ce changement de pied est la responsabilité légale, alors que les modèles de langage d’IA sont en partie formés à partir d’informations sur le web, dont certaines sont protégées par les droits d’auteurs. Interrogé sur le fait que les données de formation de GPT-4 puissent inclure ou non des contenus piratés, Ilya Sutskever n’a pas répondu. »

        C’est vrai, c’est BFM qui le dit :
        https://www.bfmtv.com/tech/nous-nous-sommes-trompes-le-cofondateur-d-open-ai-regrette-l-approche-open-source-de-ses-debuts_AD-202303160353.html

      2. Avatar de ilicitano
        ilicitano

        @PYD
        Compte tenu des réponses , en effet.

        Par contre sur YuLi vs Gôdel il avait été assez performant comparativement à ChatGPT.

        Il serait intéressant de poser les mêmes questions à ChatGPT pour vérifier si les IA ont été formatées dans ce sens.

        ———

        Autres infos
        https://www.msn.com/es-es/dinero/economia/bancos-medianos-de-eeuu-piden-a-fdic-que-asegure-sus-dep%C3%B3sitos-durante-dos-a%C3%B1os-bloomberg-news/ar-AA18NIAa?ocid=msedgntp&cvid=536aaf40c6454909896a8b896d0d34eb&ei=8

        « La Coalition des banques américaines de taille moyenne (MBCA) a appelé les régulateurs à étendre l’assurance de la Federal Deposit Insurance Corporation à tous les dépôts au cours des deux prochaines années »

        => le système bancaire US semble en difficultés

        Il n’y pas que les banques:
        Eurovista société d’assurance vie italienne
        https://www.reuters.com/markets/deals/cinven-puts-100-mln-euros-into-italian-life-insurer-eurovita-2023-02-22/
        Eurovita, propriété de Cinven, a vu ses réserves de trésorerie épuisées par la flambée soudaine des rendements obligataires au second semestre de l’année dernière, qui a affecté la valeur de ses avoirs en obligations d’État, constitués en grande partie d’émissions françaises et allemandes.

        En France on a la loi Sapin 2 sur l’assurance vie pour éviter un « assurance-vie run »

  3. Avatar de Otromeros
    Otromeros

    https://www.tdg.ch/credit-suisse-de-quelle-aide-parle-t-on-366640474173

    …  » Dans un monde aussi complexe et impitoyable que la finance, … , l’autorégulation doit aller de pair avec une surveillance indépendante et forte.
    Sans vouloir nationaliser les banques de dépôts (qui peuvent faillir, comme l’ont montré les banques cantonales vaudoise, genevoise, bernoise et soleuroise…), les actifs risqués et souvent illiquides doivent être mieux isolés des passifs, soit des dépôts des clients qui sont considérés comme sûrs et exigibles en tout temps.

    Enfin, il faudra durcir les conditions dans lesquelles les bonus peuvent être réalisés ou restitués quand une banque accumule les pertes. Urs Rohner aura besoin de tous ses avocats ces prochains jours; l’ex-président d’une banque qui a enregistré des pertes six années sur dix et touché une rémunération frisant les 50 millions de francs! « 

    1. Avatar de ludyveen
      ludyveen

      Avec moins de bleu et plus de rouge, « les escrocs » nous en parlaient : https://www.youtube.com/watch?v=v4WTvlc0ubU

      En cas de blues persistant, à l’époque on pouvait encore : https://www.youtube.com/watch?v=ajHqM09CEms

  4. Avatar de un lecteur
    un lecteur

    À Perpignan, des Saints pour faire tomber de l’eau du ciel, dans la finance, la main invisible pour vider les comptes bancaire des petits épargnants sous le regard du progrès/PIB et des hérauts du capitalisme perché aux sommets de leurs tas d’or. Si, si, les glaciers nous parlent plus pour longtemps.

  5. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
    Pierre-Yves Dambrine

    Ceux qui sont «visibles», en ce moment, ce sont les éboueurs. Comment jugez-vous les réquisitions lancées par l’Etat ?

    Laurent Berger : Cela s’appelle «mettre le feu aux poudres». Pendant le confinement, ces travailleurs ont été là, l’Etat n’a pas eu besoin de les réquisitionner alors qu’ils ne savaient pas s’ils allaient attraper une maladie grave ou la rapporter chez eux. Ils ont ramassé nos déchets pendant que nous étions à la maison. Aujourd’hui le gouvernement leur dit : «Vous avez bien bossé, mais vous allez travailler deux ans de plus. C’est ça notre reconnaissance.» Ils font grève, et ils entendent : «Il faut vous remettre au boulot parce que ça cause du désagrément, et on va vous réquisitionner.» C’est insupportable…

    https://www.liberation.fr/economie/social/laurent-berger-cette-reforme-des-retraites-ce-nest-pas-un-echec-cest-un-naufrage-20230319_KBX3VZ4AZRAQLJDD2BPKZFVTZ4/

    1. Avatar de arkao

      Soutenons-les financièrement aussi.
      De notre coté, nous avons organisé un concert dont les bénéfices ont été reversés aux caisses de grève.

      1. Avatar de timiota
        timiota

        Ceux qu’on a pu contacter (Ivry je crois, ceux du sud de Paris en gros) se disent « puristes », grève sans caisse « par principe ».
        Du coup, j’ai assisté à une AG où une bonne moitié du temps a été consacré à décider à quels gréviste proposer notre caisse de grève (métro, cheminots, CROUS, …) . Apparemment la RATP a mis en place une « prime d’assiduité » de 100 euros acquise par présence N jours de suite (N= 20 jours ouvrables ? J’en sais rien, c’est pour donner une idée). Tenus par le porte-monnaie en quelque sorte.

  6. Avatar de ilicitano
    ilicitano

    Pourquoi nous sommes entrés dans le mur ?

    La crise de 2008/2009 a entrainé de la part des instances de régulation bancaire la mise en place de dispositifs réglementaires internationaux pour les banques.

    Le dispositif majeur a été Bale III
    Bâle III est un ensemble de mesures convenues à l’échelle internationale, que le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire a élaboré en réponse à la crise financière de 2007-2009. Ces mesures visent à renforcer la réglementation, le contrôle et la gestion des risques des banques avec respect :

    • Exigences minimales de fonds propres en regard du risque de marché
    • Ratio de liquidité à court terme
    • Ratio structurel de liquidité à long terme

    Objectif : renforcer la résilience du système bancaire en maximisant la détention à l’actif de titre sécurisé comme les obligations d’états pour respecter les ratios

    Sauf que depuis les pays ont mis en place des QE 1,2,3 ……avec l’émission d’obligations publiques à bas taux bas ,voire à taux négatifs, essentiellement libellés en $, €, £ qui ont été placer dans les actifs des banques , assurances vie , voire entreprises, dont la valeur sur le marché des obligations s’est fortement déprécié suite à la hausse des taux directeurs et à l’émission de nouvelles obligations aux coupons bien plus élevés.
    ( voir démonstration de Paul Jorion)

    puis l’inflation est arrivée.
    Les banques centrales ont remontée leurs taux

    —————-

    La problématique est que les politiques des banques centrales ne travaillent que sur les conséquences
    Le mal est fait.
    L’enjeu majeur est l’inflation, avec le risque sociétal ,et un enclenchement prix/salaires/prix/salaires ….. => hyperinflation.

    Discussion IA Bing:

    Moi :
    «comment combattre l’inflation»
    Bing :
    Il existe plusieurs politiques économiques pour lutter contre l’inflation. Les politiques visant à réguler la demande incluent la politique budgétaire et la politique monétaire ¹. Les politiques visant les revenus et les politiques visant les prix et la concurrence sont également des moyens de lutter contre l’inflation

    Moi :
    Comment fonctionne une politique de lutte contre l’inflation visant les revenus?
    Bing :
    L’État peut lutter contre l’inflation en gelant les salaires et les prestations sociales. Cela signifie que les salaires et les prestations ne sont pas réévalués à la hausse .
    Par exemple, le S.M.I.C peut être gelé au lieu d’être réévalué en fonction de l’inflation

    Moi :
    Comment fonctionne une politique de lutte contre l’inflation visant les prix et la concurrence?
    Moi :
    L’État peut pratiquer une politique de lutte contre l’inflation très interventionniste en fixant les prix des biens vendus par les commerçants et en condamnant ceux qui ne respectent pas ces prix . Par exemple, l’État peut fixer le prix du pain et condamner les commerçants qui ne respectent pas ce prix .

    Moi :
    Une politique visant à minimiser les marges des entreprises et donc le résultat net peut-elle limiter l’inflation
    Bing :
    Je n’ai pas trouvé d’informations précises sur la question de savoir si une politique visant à minimiser les marges des entreprises et donc le résultat net peut limiter l’inflation. Cependant, il existe d’autres politiques économiques pour lutter contre l’inflation, telles que la politique monétaire, la politique budgétaire, la politique des revenus et la politique de concurrence

    ———–
    En 2022 les entreprises du CAC , Chevron , Exxon Mobil ,….ont enregistré des bénéfices record avec distributions de dividendes et mise en réserves de liquidité dont une partie importante sera affectée à des politiques 2023 de rachat d’actions propres pour maintenir et faire monter le cours de l’action

    1. Avatar de Paul Jorion

      😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀

      1. Avatar de ilicitano
        ilicitano

        https://www.reuters.com/markets/europe/ecb-confronts-cold-reality-companies-are-cashing-inflation-2023-03-02/

        La BCE fait face à une froide réalité : les entreprises profitent de l’inflation.

        « Il est clair que l’expansion des bénéfices a joué un rôle plus important dans l’inflation européenne au cours des six derniers mois environ », a déclaré Paul Donovan, économiste en chef chez UBS Global Wealth Management. « La BCE n’a pas réussi à justifier ce qu’elle fait dans le contexte d’une inflation davantage axée sur les bénéfices. »

        L’idée que les entreprises ont augmenté les prix au-delà de leurs coûts au détriment des consommateurs et des salariés est susceptible de provoquer la colère du grand public.
        (traduction)

  7. Avatar de Otromeros
    Otromeros

    https://www.snb.ch/fr/mmr/reference/pre_20230319/source/pre_20230319.fr.pdf

     » La Banque nationale soutient la reprise du Credit Suisse par UBS en allouant d’importantes aides sous forme de liquidités

    UBS a annoncé aujourd’hui la reprise du Credit Suisse. Cette reprise a été rendue possible par le soutien de la Confédération, de l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) et de la Banque nationale suisse (BNS).
    Dans cette situation d’incertitude exceptionnelle, la reprise du Credit suisse par UBS a permis de trouver une solution afin de garantir la stabilité financière et de protéger l’économie suisse.
    Les deux banques ont un accès sans restrictions aux facilités proposées par la BNS, par lesquelles elles peuvent obtenir des liquidités conformément aux Directives générales de la Banque nationale sur les instruments de politique monétaire.
    En outre, conformément à l’ordonnance de nécessité du Conseil fédéral, le Credit Suisse et UBS peuvent obtenir une aide sous forme de liquidités jusqu’à concurrence de 100 milliards de francs au total au moyen d’un prêt couvert par un privilège en cas de faillite.
    Enfin, sur la base de cette ordonnance du Conseil fédéral, la Banque nationale peut allouer au Credit Suisse une aide jusqu’à concurrence de 100 milliards de francs sous la forme d’un prêt couvert par une garantie de la Confédération. La conception de ce prêt repose sur un mécanisme public de garantie des liquidités (public liquidity backstop, PLB), dont le Conseil fédéral a déjà fixé les grandes lignes en 2022.
    La mise à disposition étendue de liquidités permet de garantir que les deux banques pourront disposer des liquidités nécessaires.
    En allouant une aide étendue sous forme de liquidités, la Banque nationale assume sa tâche consistant à contribuer à la stabilité du secteur financier. Elle continue, à cette fin, de collaborer étroitement avec la Confédération et la FINMA.
    « 

      1. Avatar de Otromeros
        Otromeros

        …dont on lira avec intérêt certain commentaire… le pseudo rappelant un passé de blog pas si ancien…

    1. Avatar de ilicitano
      ilicitano

      Il y a eu des enchères dans la journée .

      UBS avait proposé 1mdCHF , puis 2 et en fin 3 , avec en balance une éventuelle nationalisation de CS.
      La transaction s’élève à 3 mdsCHF payables en actions UBS, soit 76 centimes seulement pour une action Credit Suisse qui valait encore 1,86 franc suisse vendredi soir.

      Il fallait décider l’après-midi avant l’ouverture des marchés asiatiques le soir.

      Le w.e ayant certainement permis de faire un inventaire approximatif et exhaustif de l’ensemble des titres, dans la négociation,
      => en contrepartie:

      « UBS va bénéficier d’une garantie de quelque 9 milliards de francs du gouvernement qui sert d’assurance si des problèmes devaient être découverts dans des portefeuilles très spécifiques de Credit Suisse. » (Keller Sutter)

      Donc la Suisse assumera d’ »éventuelles » pertes.
      portefeuilles très spécifiques, => actifs pourris => socialisation des pertes !!!! 1000CHF/ habitants

      Il faut aussi s’attendre à une réorganisation ultérieure du nouveau duo UBS+CS : 74.000 + 50.000 employés.
      Ils vont être en colère les employés.

      1. Avatar de Arnould
        Arnould

        A vérifier mais si ma source est fiable alors l’affaire n’est pas forcément faite. Très prudente, la UBS a fait accepter au moins un clause de dédit : si les Credit Default Swaps (oui, les CDS, ça existe encore ces machins là) qui mesurent la confiance que les marchés ont en elle augmentaient de 100 points de base, elle pourrait se retirer. Voilà qui me semble très intéressant.

        Et en attendant je suppose que de nombreux investisseurs pleurnichent car ils avaient en portefeuille ces fameuses « obligations » introduites en Europe après la crise de 2008 qui se transforment automatiquement en actions et donc perdent toute leur valeur en cas de problème. Y avait des banques françaises qui avaient acheté de ces « obligations » qui ont forcément un meilleur rendement vu la risque accru de pertes, j’ai cru voir Société Générale et Natixis (groupe BPCE Banques Populaires + Caisses d’Epargnes). En gros encore un mécanisme inventé pour protéger les déposants qui participe à la contagion. Et les pauvres, mais pauvres investisseurs que je plains de tout mon coeur qui ne se souvenaient peut-être plus d’avoir des « obligations » pourries par définition en portefeuille… 🙂

        Quand tout se sera écroulé, on pourra peut-être se consacrer aux vrais problèmes, p. ex. le climat. Et d’ailleurs est ce que ChatGPT a une astuce pour nous ? C’était le but de Paul Jorion quand il s’est réintéressé aux intelligences artificielles, qu’elles nous sauvent de nous mêmes.

        Bon j’arrête, tout ça m’énerve, je préfère passer à autre chose.

        1. Avatar de ilicitano
          ilicitano

          16 mdsCHF en obligations AT1 Crédit Suisse à valeur 0

          En cas de liquidation les premiers perdants sont les détenteurs d’actions suivi par les détenteurs d’obligations.
          Les autorités suisses ont changé la donne:
          * 3 mdsCHF en actions USB
          * 0 pour les détenteurs obligataires AT1

          Autorité bancaire européenne ce jour en désaccord avec le gouvernement suisse :
          « les actionnaires doivent prendre leurs pertes avant les porteurs d’obligations AT1  »

          Un exemple d’AT1:
          En juin dernier, Credit Suisse avait émis une dette AT1 de 1,6 milliard de francs suisses avec un coupon de 9,75% !!!!!!!!!
          => ça montrait donc déjà de très gros problèmes.
          => actif pourri pour les prêteurs

          Vendredi les AT1 du C.S était à 15% du nominal.
          Ces titres ont été créés après la crise financière de 2008 pour faciliter le renforcement des fonds propres durs des banques, conformément aux nouvelles exigences réglementaires post-crise (Bâle 3).

          Dans cette pyramide obligataire il y a non seulement
          *les obligations publiques d’états (Bonds,OAT,….) mais aussi
          *les obligations émises par les entreprises ou les banques, dont les AT1 du Crédit Suisse par exemple.

          dont les valeurs subissent les mêmes décotes suite à la remontée des taux.

          —————————
           » Lagarde appelle les banques à se préparer à des temps plus difficiles »

          FRANCFORT, 20 mars (Reuters) – Les banques européennes doivent se préparer à un ralentissement de la croissance économique, à une hausse des coûts d’emprunt et à une baisse des volumes de crédits,
          « Les institutions financières individuelles doivent préserver soigneusement leurs niveaux actuels de résilience, afin de s’assurer qu’elles peuvent résister à un environnement potentiellement moins favorable »,
          Lagarde.

          tout ces faillites , déclarations , respect des ratios Bale3 qui n’a pas protégé la banque,… montrent bien  » la fragilité du secteur bancaire »

          La différence est que les volumes en questions sont sans commune mesure avec la crise de 2008

          1. Avatar de Otromeros
            Otromeros

            Pour ce que j’en connais , une synthèse (très complète et surtout très lisible malgré sa longueur détaillée..) d’inspiration « centre-droit » … donc en phase avec les procédures actuelles :

            https://www.telos-eu.com/fr/banques-le-parallele-avec-2008-peut-cacher-les-ver.html

            Accord/désaccord , global/limité… une réécriture éventuelle qui permettrait de remplir une partie des 90x(24-10)h = 1.260 heures de repos(éveillé) forcé de P.Jorion ..!

  8. Avatar de Romain Vitorge
    Romain Vitorge

    Les gens en colère dans la rue
    s o l i d a i r e s
    https://www.youtube.com/watch?v=_GDdPwfjIzc
    Superbe initiative
    on a envie d’y croire

  9. Avatar de Nikolaz
    Nikolaz

    Je ne suis pas économiste, mais je me demande :
    – comment transformer la pénurie en sobriété ?
    – un état social peut-il le rester sans croissance ?

  10. Avatar de ilicitano
    ilicitano

    SVB 2022
    • Bilan comptable :210 mds$
    • Bénéfice net sur l’ensemble de l’exercice : 1,546 mds$
    • => faillite
    Crédit Suisse 2022
    • Bilan comptable : 580 mdsCHF
    • Perte nette sur l’ensemble de l’exercice : 7,3 mds CHF
    • => faillite
    • Reprise par USB

    Deutsche Bank ( D.B) 2022
    1ière banque allemande
    • Bilan comptable : 1330 mds€ ( soit + de 2x le Crédit Suisse)
    • Bénéfice net : 5,03 mds€
    • Banque universelle: missions
    1. banque de dépôt,
    2. octroi de crédit
    3. banque d’investissement
    4. financières sur les marchés financiers.
    elle peut donc pratiquer des activités spéculatives, en s’appuyant sur les dépôts des ménages , entreprises ,sociétés…

    DB a émis en 08/2022 des instruments de fonds propres additionnels de catégorie 1 (AT1) d’un montant principal total de 1,25 milliard d’euros. L’émission soutient le ratio de levier Tier 1 de Deutsche Bank et ses exigences de solvabilité AT1 .
    Les titres (200.000€) portent un coupon fixe de 10,00%, payable annuellement, jusqu’au 30 avril 2028 ………vous lisez bien « coupon de 10%  »
    Les AT1 font partie du Tier1 préconisé par Bale 3.

    Il est intéressant de lire le bilan simplifié 2021 ( 2022 simplifié non trouvé mais proche compte tenu des années précédentes ) de D.B
    https://www.boursorama.com/cours/societe/chiffres-cles/1zDBK/
    où au niveau de l’actif on retrouve : 520,275 mds€ sous l’appellation :
    Actifs fin. à la juste valeur par résultat
    La juste valeur en contrepartie des autres éléments du résultat global sera utilisée si la banque a pour volonté de retirer des gains financiers contractuels liés au placement effectués (intérêts) et à la cession de l’instrument financier.

    C’est le cas des actifs financiers acquis dans un seul but de revente et en l’absence de flux de trésorerie contractuels.
    Ces actifs financiers pouvant faire l’objet d’achats multiples dont la revente actuelle entrainerait des pertes.

    A suivre

  11. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    « Réforme des retraites… gestion de « crise de l’eau », « sociétale »… : Légitimité de la foule, face aux légitimités d’élus.

    Il paraît qu’il faudrait décrypter, après coup, le coté « savant » du « roi te touche dieu te guérit », ayant employé en substance cette formule ci dessus (lors de son discours du 22 de ce mois), avec une certaine « nuance »…

    Des « donneurs de leçons de morales et d’éthiques politique, ‘macro/micro-économique’, climatique, sanitaire, d’éducation, etc » se succèdent sur les plateaux télé de chaînes de diffusion en continu d’infos (publiques et privées) pour tenter d’expliciter vers quel côté placer le curseur d’une grille de lecture, aussi obscure qu’un « paradoxe de l’information » piégeant à l’horizon des évènements, la ou la vérité et réalité furent inventées… quand à y trouver du « bon sens ».

    Revient en renfort claire obscure du côté « savant » de la nécessité de cette réforme – scélérate, pour plus de 60 % des Françaises et Français, sensibles, en empathie vis à vis des pauvres, précaires, discriminé.e.s en toute impunité, de façon tellement systémique, que plus de 15 % [toute ressemblance avec un taux de seuil pauvreté du nombre de personnes survivant en dessus, ne serait que fortuite coïncidence avec une tentative d’assembler des « destins » dont les inégalités scolaires territoriales ne reçoivent aucune redistribution du soit disant « pognon de dingue mis dans les minimas sociaux, qui fait que les pauvres le restent et se déresponsabilisent », sont en situation de NON RECOURS… ?] de cette population n’arrivent même plus à profiter des deux meilleurs années de leurs début de retraite, faute d’être en vie, le reste de cette population, n’ayant plus d’espoir de la vivre en bonne santé – l’idéologie prônant que la macronie n’aurait pas à s’excuser d’être trop « intelligente ».

    Avec pareille modestie dont l’aspect artificiel, superficiel du moins, ne devrait duper plus personne, c’est à se demander à quel degré veulent placer ou l’intelligence des électorats – du moins leurs doutes, incertitudes, « peurs d’avoir peurs » de perdre en « pouvoir d’achat » de quoi ne plus être « légitime » à défendre le « ras le bol fiscal », « poujadisme » – ou des « bas instincts » de « temps de cerveaux disponibles » qui auraient une légitimité supérieure (parce qu’assistés sans contrepartie à déléguer leur devoir, droit pouvoir de réflexion, à des « IAs », à des robots industriels, à des caisses automatiques de supermarchés, de guichets de gare, de la CAF, DÉFISCALISES et DÉSOCIALISES ?) à celle de mouvements sociaux et sociétaux, puis autres inter-syndicales prenant de l’ampleur par rapport aux urgences sociales, « sociétales », climatiques (guerre de l’eau, etc)…

    Car est-il besoin d’être si intelligent.e que ça… pour se remémorer simplement quels furent les taux records d’abstentions aux élections législatives (et aux présidentielles, et municipales), dans chaque circonscriptions ou les colères bouillonnent, et ou les violences illégales, illégitimes, « systémiques » de policiers (et gendarmes) nationaux, de municipalités, explosent, pour comprendre que cette nuance là, la macronie, la droite extrême lui ayant fait défaut, et les « chiens de garde », en n’ont cure… ?

    Dans pareil contexte ou est d’autant plus essayé d’étouffer le risque croissant d’une grave crise de régime (de « représentativité » et politique) que n’ayant eu aucune majorité suffisante, l’exécutif de cette « monarchie républicaine », « démocrature » par excellence, a bafoué – avec les armes de dissuasions massives passant au dessus du devoir de respecter la démocratie : 47-1, 49-3 aux pluriel, 44-3, etc – la séparation des pouvoirs (entre lui et le législatif) avec un mépris arrogant, et condescendant, pour la démocratie sociale et son dialogue… venir opposer la légitimité d’une foule étant pour le moment l’exutoire des manifestations légales, autorisées… et pacifiques… à celles d’élus a peine mieux mandatés que le fut « Jupiter », c’est pire que l’arbre qui cache la forêt… c’est la charité qui se moque de l’hôpital…

    Sans parler du jeu à somme non nulle que la macronie a initié pour se faire élire par défaut…. et auquel participent volontiers, en y trouvant leur compte au niveau local et national… les extrêmes droites (groupe parlementaire) droites extrêmes (Sénat)… la crise de régime n’est qu’à son début…

    De là à préférer criminaliser des soit disant « émeutes » et « violences » d’abstentionnistes, et autres mouvements sociaux… « en même temps » que de « dédiaboliser » une extrême droite tout autant autoritariste, totalitaire, fasciste (voulant supprimer les allocations vieillesse aux « étrangers »…) que l’est le fait de mettre de l’huile sur le feu avec ces réformes structurelles menées à coup de 49-3, décrets ordonnances… alignant les droits du code du travail, de la protection sociale, et de la citoyenneté (démocratie vs « Etat de droit ») au moins disant social, moral, fiscal, environnemental, et de caricaturer négativement, toutes oppositions à cette « pensée complexe », « … unique », si elles ne votent pas pour ou contre macronie/renaissance/horizon VS extrêmes droites… combien de pas en marche reste t-il à faire…

    Oui les violences mettant en danger des habitant.e.s (feu de poubelles contre des immeubles, etc) sont intolérables, inadmissibles, et dangereuses… Mais d’autres, et toute la nuance est là… n’étant que matérielles (porte du porche de la mairie de Bordeaux incendié par l’extrême droite…) ne doivent pas être priorisées au niveau des indignations, dans une inversion de la hiérarchisation des valeurs morales, ou celles faites contre des manifestant.e.s, passant.e.s, en fin de cortège, milieu de défilé (nassage, gazage, etc) sont autant commises impunément par une partie du « monopole de la légitime violence de l’État » votant à plus de 60 % pour l’extrême droite – qui y voyant dans ces « manifestations interdites », ou arrivées à leurs terme, un exutoire de leurs propres colères « en même temps » que de mettre de l’huile sur le feu – qu’elles sont « dédiabolisées », minimisées, dédramatisées (du genre c’est bien fait pour leur gueule…) par les « chiens de garde », politiques… quand elles sont commises contre la « gauche radicale », des soit disant « eco-terroristes », « en même temps » qu’elles sont « légitimées » en les amalgament aux violences de l’extrême droite réellement factieuse elle.

    1. Avatar de Juillot Pierre
      Juillot Pierre

      Qui pourra prétendre que le plus stricte respect du droit de savoir de la citoyenneté, dans « l’État de droit » de cette « démocrature », est pleinement accompli dans la diffusion neutre et impartiale du pluralisme des « opinions », contradictoires, s’exprimant maintenant dans tous les canaux publics privés des chaînes d’info en continu… sur les évènements se déroulant dans les Deux-Sèvres, autour d’une mobilisation contre les bassines, alors que les pronostiques vitaux des blessés graves des deux côtés des antagonismes, restent incertains (sans parler des autres blessés qui côté manifestant.e.s, vu par ces médias mainstream, sont plus que dédramatisés, minimisés) …?

      1. Avatar de Juillot Pierre
        Juillot Pierre

        Dit autrement, dans le partage à égalité, du temps de paroles publiques, médiatiques, politiques… sur laquelle des chaînes diffusant de d’info en continue (publiques et privées) se trouve le mieux respecté le droit de savoir de la citoyenneté… le pluralisme, la neutralité et impartialité… et l’indépendance du quatrième pouvoir, prouvant sa séparation de la « pensée complexe » dont l’aspect « unique » fascine envoûte, non pas par sa vertu morale et éthique à prioriser tous les aspects de la démocratie (sociale, des corps intermédiaires, « représentative »…), mais par sa capacité à être populiste… par l’obscurantisme d’une soit disant « intelligence » si supérieure, qu’il serait illégitime de lui demander de s’excuser de ne pas être comprise par le « peuple », la « foule »…?

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