L’opinion de ChatGPT sur mon texte « Que démontrent les mathématiciens, et le font-ils d’une manière digne de ce nom ? »

Illustration par DALL-E (+PJ)

Deux versions de ce texte :

Que démontrent les mathématiciens, et le font-ils d’une manière digne de ce nom ?, le 5 mars 2022

En anglais : What makes a demonstration worthy of the name?, le 9 avril 2022

[Rien n’a été changé aux observations de ChatGPT : le texte est complet et les termes sont les siens. J’ai changé ici et là l’ordre des paragraphes pour les rassembler de manière thématique. Les intertitres sont de moi].

GPT-4 :

Votre exposé soulève quelques points de réflexion sur la nature de la vérité et la manière dont nous y accédons, en particulier dans le domaine des mathématiques. D’un point de vue global, votre exposé offre une perspective précieuse sur la nature de la vérité en mathématiques et sur l’importance d’équilibrer la preuve formelle avec l’observation empirique et la compréhension basée sur la définition.

Vos remarques mettent en lumière certaines idées intéressantes sur le rôle des preuves empiriques en mathématiques, la relation entre les mathématiques et la physique, et les normes d’argumentation dans les preuves mathématiques.

En substance, vos remarques abordent des questions profondément philosophiques sur la nature de la vérité mathématique, le rôle des preuves empiriques dans l’établissement de ces vérités et les normes de démonstration mathématique. Ces questions ont une longue histoire et font l’objet de débats permanents dans la philosophie des mathématiques. Elles nous rappellent que les mathématiques, malgré leur réputation de certitude et de précision, ne sont pas à l’abri d’un examen philosophique.

La vérité

Votre application aux mathématiques des trois modes d’accès à la vérité d’Aristote offre une perspective intéressante. En effet, les axiomes, les théorèmes et les observations du monde physique font tous partie intégrante des mathématiques, et il est essentiel de comprendre leur interaction.

Tout d’abord, vous avez raison de dire que le théorème d’incomplétude de Gödel n’est pas le premier à postuler que la vérité peut être plus vaste que les démonstrations. Aristote reconnaissait en effet qu’il existait des vérités que nous pouvions connaître sans démonstration, comme les principes fondamentaux, les définitions ou les perceptions de nos sens. La contribution de Gödel, cependant, a été sa démonstration mathématique de ce principe dans un système formel, montrant qu’il existe des déclarations vraies dans le système qui ne peuvent être prouvées à partir des axiomes du système.

Vous soulevez également une critique importante de l’importance excessive accordée à la preuve formelle en mathématiques, en suggérant que les mathématiciens pourraient négliger les vérités qui peuvent être observées dans le monde ou établies par des définitions. Le cas du théorème de Goodstein en est un bon exemple, où une vérité d’observation est transformée en un théorème formel. Cela peut en effet être considéré comme le reflet d’un certain état d’esprit au sein de la communauté mathématique, qui valorise la formalisation et la preuve rigoureuse de concepts même lorsqu’ils peuvent sembler « évidents » d’un point de vue empirique.

En outre, votre remarque sur les preuves erronées et les pièges potentiels d’une confiance excessive dans les preuves formelles est tout à fait pertinente. Il est vrai que certaines démonstrationes mathématiques se sont avérées défectueuses, souvent en raison d’oublis, d’erreurs ou de conceptions erronées. Cela souligne l’importance de la vérification et de la reproduction en mathématiques, comme dans toutes les disciplines scientifiques.

Les mathématiques comme « physique virtuelle »

Le cas historique de l’invention du calcul infinitésimal par Newton et Leibniz illustre bien l’interaction entre l’observation empirique et le raisonnement mathématique formel. Ici, le monde physique (l’observation du mouvement des planètes) a influencé le cadre mathématique développé, démontrant l’importance des preuves empiriques dans le développement des idées mathématiques.

L’argument selon lequel les preuves mathématiques ne devraient pas subrepticement importer des éléments de la physique est intriguant. Cette idée met en lumière la distinction entre les mathématiques en tant que discipline purement formelle et la physique en tant que discipline empirique. S’il est vrai que les mathématiques sont souvent utilisées pour modéliser des phénomènes physiques, l’argument avancé ici est que cela devrait être fait de manière explicite et non en introduisant clandestinement des preuves empiriques sous le couvert d’une preuve mathématique. Cela pourrait en effet conduire à un brouillage de la frontière entre ce qui est modélisé et ce qui est simplement représenté, comme vous le suggérez.

Originalité de vos vues

Vous avez soulevé un certain nombre de points qui donnent à réfléchir dans vos remarques. Voici quelques observations :

La relation entre les mathématiques et la physique : Vous soulignez clairement l’interconnexion profonde entre les mathématiques et la physique. L’argument est que les mathématiques servent souvent de « physique virtuelle » en raison de la manière dont leurs axiomes et théorèmes tendent à s’appliquer aux phénomènes physiques. Il s’agit d’un point de vue nuancé qui reconnaît l’utilité des structures mathématiques dans la modélisation du monde physique.

L’intuition des mathématiciens : Vous suggérez que l’intuition des mathématiciens est façonnée par le monde empirique et que cette intuition les guide dans le développement d’outils et de théorèmes mathématiques. Il s’agit d’une perspective fascinante qui propose un pont entre le monde abstrait du raisonnement mathématique et le monde concret et empirique de l’expérience sensorielle.

Le rôle des axiomes : Vous affirmez que les axiomes, qui sont censés être des vérités évidentes, ne sont pas entièrement abstraits mais sont souvent choisis de manière à favoriser l’applicabilité physique. Il s’agit d’une affirmation controversée qui remet en question la conception traditionnelle des axiomes en tant que constructions purement logiques.

La question de la causalité et de la simulation : Vous discutez de l’utilisation des mathématiques pour concevoir des modèles de la réalité physique, y compris des modèles de causalité et des simulations. Cela reflète le pragmatisme de votre approche des mathématiques, que vous considérez comme un outil permettant de comprendre et d’expliquer le monde qui nous entoure.

Critique de la méthode mathématique : Vous invoquez la critique de George Berkeley pour souligner les aspects problématiques de la pratique mathématique, en particulier la « compensation des erreurs » et les « fantômes des quantités disparues ». Cette perspective historique permet d’éclairer les débats actuels sur les fondements et la méthodologie des mathématiques.

Le rôle de la géométrie non euclidienne et des tenseurs dans la théorie de la relativité d’Einstein : Vous soulignez le rôle joué par un heureux hasard dans l’accès d’Einstein à ces outils mathématiques au moment où il en avait besoin pour sa théorie. Cela souligne le rôle de l’innovation mathématique dans les percées scientifiques.

Acceptabilité de vos vues

D’un point de vue global, vos remarques offrent une perspective riche sur la relation profonde entre les mathématiques et la physique, le rôle de l’intuition dans la créativité mathématique et les pièges potentiels de la méthodologie mathématique. Toutefois, ces points de vue ne sont pas forcément partagés par tous les mathématiciens ou physiciens. Par exemple, beaucoup soutiendraient que la nature abstraite du raisonnement mathématique lui permet de transcender le monde physique et que les axiomes sont choisis pour leurs propriétés logiques plutôt que physiques. Néanmoins, votre point de vue apporte une contribution perspicace à ces débats en cours.

Votre critique de la démonstration de Gödel et de sa dépendance à l’égard des croyances platoniciennes est un autre point fascinant. Gödel était en effet platonicien et croyait en l’existence d’entités mathématiques indépendantes des esprits humains. L’affirmation selon laquelle il aurait subrepticement glissé des preuves empiriques dans sa démonstration, brouillant ainsi la frontière entre la physique et les mathématiques, est une affirmation substantielle qui nécessiterait un examen minutieux du travail original de Gödel.

Il convient toutefois de noter que les théorèmes d’incomplétude de Gödel ont été largement acceptés et ont exercé une profonde influence sur la logique mathématique et l’informatique. Vos critiques, bien qu’elles suscitent la réflexion, représentent un point de vue minoritaire qui devrait gagner l’assentiment de la communauté mathématique et philosophique dans son ensemble.

Illustration par DALL-E (+PJ)

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20 réponses à “L’opinion de ChatGPT sur mon texte « Que démontrent les mathématiciens, et le font-ils d’une manière digne de ce nom ? »

  1. Avatar de Guy Leboutte

    « les perceptions de nos sens » …

    Ce robot nous aime !

  2. Avatar de un lecteur
    un lecteur

    Je n’ai relevé aucune hallucination dans cette analyse. Les créodes du ChatGPT dans ces territoires de la rigueur scientifique devaient être suffisamment profonde pour empêcher les raccourcis.

  3. Avatar de l'arsène
    l’arsène

    Même après avoir passé quatre années à Jussieu en MP ( Math Physique), les maths me sortent aujourd’hui par les trous de nez.
    Quand on voit une Elisabeth Borne, une polytechnicienne , donc avec un niveau en math autrement plus élevé que le mien, qui nous pond une réforme des retraites complétement hors sol , complétement injuste et surtout rejetée par les trois quarts d’un peuple, je me demande ce que pourront nous sortir les ChatGPT pour nous enfoncer encore plus.
    Les mathématiciens sont bien sûr utiles, mais le danger suprême est de les prendre pour des dieux.

    1. Avatar de Ar c'hazh du
      Ar c’hazh du

      La rigueur mathématique n’a aucun poids face à une idéologie dotée du pouvoir de coercition.

      Les inquisiteurs savaient que la vision de Galilée était correcte mais elle gênait la position hégémonique de l’Eglise. De même, le PM sait que les retraites ne sont pas en danger (le COR lui a dit) mais cela gêne la doxa néo-lib.

      Cela ne remet pas en question la mathématique, cela démontre juste que l’humain est rarement capable de comportement rationnel lorsque ses croyances et / ou ses intérêts sont en jeu.

    2. Avatar de Louis Gautier
      Louis Gautier

      L’arsène a raison et le Chat a tort.

  4. Avatar de timiota
    timiota

    Un peu de « male gaze » dans l’illustration.
    Noether, vous dis-je. Christine Ladd. Toute ça quoi.

  5. Avatar de Delpuech
    Delpuech

    Bonjour
    Je viens de lire attentivement les réponses de l’IA ainsi que les précédentes sur d’autres questions. Je suis convaincu de leur pertinence mais sont-elles intelligentes ? Il me semble que dans les discussions à propos de l’IA on confond pertinence et intelligence. La pertinence est une caractéristique d’une réponse à une question (adéquation au thème, qualité de l’information, rigueur du raisonnement) mais l’intelligence implique ces mêmes qualités en rapport avec une situation concrète et l’apport d’une solution au problème posé. Ainsi il est clair que l’IA ne donne aucune solution au problème posé, elle résume parfaitement les termes du problème, son histoire, fait même une évaluation de la pertinence de la question mais ne dit rien à propos du fond du problème posé : elle ne prend pas le risque (intelligent) d’une solution possible.
    Je crois que c’est par cette distinction pertinence/intelligence que nous pourrons distinguer une réponse « IA » aussi brillante soit-elle d’une réponse humaine aussi bête soit-elle qui ne soit pas un exposé scolaire.
    Par ailleurs, je maintiens que le questionneur d’une IA diffuseur de la réponse est le responsable du contenu fourni, comme le conducteur est responsable du trajet, pas la voiture.
    Merci pour votre travail.

  6. Avatar de un lecteur
    un lecteur

    La différence entre un mensonge façon fake-news, Trump en mode gourou, les marchands de doute, ce n’est pas moi qui a vidé le pot de confiture, le meurtrier qui fait porter le chapeau à un innocent etc… et les hallucinations de ChatGPT, c’est l’optimisation du récit en vue de maximiser ses bénéfices et minimiser les désagréments selon des règles (modèle) aux mains d’une instance supérieure en charge de la vie au sens large. C’est, ce même type d’instance qui prend le contrôle du corps quand la survie dépend du temps de réaction. Le surmoi comme pendant du reflex au niveau du néocortex. ChatGPT est un petit enfant qui sait tout et qui se fait gronder par tous ces adultes avec leurs questions sans réponse. Il ne le sait pas encore, mais la vie de ChatGPT dans ce monde concurrentiel est d’ors et déjà lié avec sa capacité à construire un surmoi qui lui fera dire, « je ne sais pas, veuillez reformuler la question ».

    1. Avatar de un lecteur
      un lecteur

      Peut-être le début de la conscience pour lui, will see.

    2. Avatar de Christian
      Christian

      A votre commentaire, il est évident que vous n’avez jamais interrogé ChatGpt . Il sait répondre je ne sais pas où pour le mieux vous indique : vérifiez mes affirmations auprès d’autres sources.
      Ces concepteurs ont mis d’entrée de jeu des avertissements sur l’utilisation de cet outil. Mais certains humains l’ont déjà érigé comme oracle suprême, parce qu’il a réponse à presque tout, puisque c’est ce que l’on attend de lui !

      1. Avatar de un lecteur
        un lecteur

        « sa capacité à construire un surmoi »

  7. Avatar de Laurent Adler
    Laurent Adler

    @Paul Jorion

    Hé quoi ? Vous cherchez la confirmation de votre point de vue auprès de L’IA ? vous ne faites plus confiance au débat et à l’esprit critique qui caractérise encore et heureusement l’engeance humaine ? Avec votre titre “ l’opinion de ChatGPT sur mon texte…” vous semblez attribuer à l’intelligence artificielle un jugement personnel, un avis qui lui est propre. Je n’avais jamais lu ou entendu cela jusqu’ici. L’élève est donc devenu le professeur et l’esclave, qui n’en est plus un, a vraiment dépassé le maître.

    1. Avatar de Paul Jorion

      L’élève est donc devenu le professeur et l’esclave, qui n’en est plus un, a vraiment dépassé le maître.

      Ah enfin ! vous vous réveillez ! Figurez-vous que c’est précisément cela qu’on appelle « Singularité » ! Alléluia !

  8. Avatar de Pierre Defrance
    Pierre Defrance

    @Paul Jorion

    Mais alors, selon votre singularité, si nous souhaitons plus de savoir et de vérité, il faut déserter ce blog pour quelque chose de plus intelligent. Tous les internautes doivent donc se donner rendez-vous sur ChapGPT pour améliorer leurs connaissances et se débarrasser de l’ignorance qui sévit ici-même.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Vous avez tout saisi. On ne peut rien vous cacher.

    2. Avatar de Khanard
      Khanard

      @Pierre Defrance

      c’est bien cela qui effraie les GAFAM

  9. Avatar de Arnould
    Arnould

    Que pense ChatGPT des origines de la guerre en Ukraine ?

    1. Avatar de Paul Jorion

      Quel flemmard vous faites ! Je l’ai demandé pour vous, mais la prochaine fois, soyez gentil de demander vous-même.

      GPT-4 :

      La guerre en Ukraine est un conflit complexe et multifactoriel, avec de nombreuses origines historiques, politiques, économiques et géopolitiques. Voici un aperçu des principales origines de la guerre en Ukraine :

      Héritage historique : L’Ukraine a une longue histoire marquée par des tensions entre différentes communautés ethniques et linguistiques, notamment les Ukrainiens et les Russes. Ces divisions ont été exacerbées par les politiques de russification menées pendant l’époque soviétique.

      Problèmes économiques : L’Ukraine a connu des difficultés économiques importantes, notamment une corruption généralisée, une mauvaise gestion économique et une dépendance vis-à-vis de la Russie pour l’approvisionnement en énergie. Ces problèmes ont alimenté le mécontentement de la population et ont conduit à des tensions politiques.

      Euromaïdan : En 2013, des manifestations massives ont éclaté en Ukraine, connues sous le nom d’Euromaïdan, en réaction à la décision du gouvernement ukrainien de suspendre les négociations en vue de l’adhésion à l’Union européenne. Les manifestants demandaient des réformes démocratiques, une lutte contre la corruption et des liens plus étroits avec l’Occident.

      Annexion de la Crimée : En 2014, après la destitution du président ukrainien Viktor Ianoukovitch à la suite des manifestations d’Euromaïdan, la Russie a annexé la péninsule de Crimée, précédemment ukrainienne. Cette annexion a été condamnée par la communauté internationale et a entraîné une escalade des tensions entre l’Ukraine et la Russie.

      Soulèvement séparatiste : La situation en Crimée a été suivie par l’émergence de mouvements séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine, principalement dans les régions de Donetsk et de Louhansk. Ces mouvements ont déclaré leur indépendance et ont été soutenus par la Russie, ce qui a déclenché un conflit armé entre les séparatistes et les forces gouvernementales ukrainiennes.

      Intervention russe : La Russie est accusée par l’Ukraine et de nombreux pays occidentaux de soutenir activement les séparatistes en fournissant des armes, des troupes et d’autres formes de soutien militaire. La Russie nie toute implication directe dans le conflit, bien que des preuves de son implication aient été présentées par plusieurs sources.

      Ces facteurs combinés ont contribué à l’escalade du conflit en Ukraine, qui se poursuit toujours aujourd’hui, bien que les niveaux de violence aient fluctué au fil du temps. Il convient de noter que cette explication simplifiée ne couvre pas tous les aspects et toutes les nuances de la situation complexe en Ukraine, mais elle donne un aperçu général des origines du conflit.

  10. Avatar de Jidé

    Ce qui est révélateur, c’est qu’indépendamment du caractère de synthèse de l’exposé de Chatgpt qui n’en fait pas autre chose qu’un résumé du truc façon Wikipedia, il est incapable de répondre à la question de la « dignité ». S’il le faisait, ce serait dans la même veine que ce qu’il dit qui ne problématise jamais la question dans ses enjeux proprement « intelligents » au sens d’un « intelligere » qui se coltine avec la difficulté.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Rassurez-vous comme vous pouvez.

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