Le pouvoir exorbitant d’un RN pourtant relégué grâce au front républicain, par Pierre Juillot

Allégorie par DALL·E à partir du texte

Ne voilà-t-il pas que le premier ministre tente de sauver sa peau – du chagrin ? – et son gouvernement, non pas d’abuser d’un énième 49 alinéas 3 de cette seconde présidence du régime de monarchie républicaine qu’est celui de la France… mais de ne pas être suspecté d’avoir prétendument cédé aux proposition du RN… !

Ne voilà-t-il pas qu’il devrait être plus inquiétant de craindre un risque hypothétique de crise financière et de la dette publique… que ceux de crises climatiques, « sociétales »… et surtout que celui de la « dédiabolisation » en costumes cravates, de la « représentativité » de « post-fascistes » en cols bleus… faisant chanter des « protos-fascistes » en cols blancs, sur fond de non-censure du vote du budget de la Sécurité Sociale…!

Mais ou est donc passée, toute raison gardée, l’intellectualisation – que doivent au respect du droit de savoir de la citoyenneté, les « nouveaux chiens de garde », « donneurs de leçons de morales »… – de ce que représente cette prise en otage de la démocratie, du dialogue social, opérée avec la « complicité du pire » d’un « proto-fascisme » institutionnalisé… par un « post-fascisme » revendiquant une victoire électorale soi-disant acquise lors des dernières législatives survenues après une incompréhensible dissolution… alors que seuls les résultats du premier tour leur servent de trophée ?

Où est la raison gardée de la part du devoir de neutralité et impartialité déontologique des journalistes, et de la « société civile », puis des institutions économico-politico-financières « proto-fascistes » en col blanc… lorsque il n’est pas donné tort à ce « post-fascisme » en col bleu, lavé plus « blanc que blanc » de tout soupçon de « bordélisation », se mettant en situation de négationnisme, et nihilisme d’une élection dont le scrutin étant à deux tours, le second l’a relégué, grâce au front républicain, à une place inférieure à celle du NFP, tant et tant diabolisé…?

Est-ce que la « ruse de la raison » n’est pas d’essayer de dessiner une forme d’analogie mesurée, entre le raisonnement irrationnel cherchant à donner, par « simplification », raison à la position « victorieuse », du « proto-fascisme » en col bleu dans l’état disruptif actuel du monde politique français (pour ne pas dire en état de crise de régime…) et le même raisonnement irrationnel du chef des « proto-fascistes » américains, qui provoqua aux USA, en 2020, des émeutes, sur fond de tentative de prise du Capitole (voir aussi au Brésil) ?

Allégorie par DALL·E à partir du texte

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13 réponses à “Le pouvoir exorbitant d’un RN pourtant relégué grâce au front républicain, par Pierre Juillot”

  1. Avatar de Christian Brasseur
    Christian Brasseur

    L’alliance entre un pouvoir autoritaire et la haute finance aux USA et celle à l’oeuvre en Russie entre le Kremlin avec les oligarques semblent faire des émules en France. Il suffit d’allumer son poste de télé pour s’en rendre compte. Triste spectacle que de voir cette galerie de portraits au service de la propagande.

  2. Avatar de Jean-Baptiste AUXIETRE
    Jean-Baptiste AUXIETRE

    Hélas et dans toutes nos démocraties, le système est ainsi fait que pour des lois « de gauche » il faut une majorité des deux tiers et pour des lois de droite seulement de fait une majorité relative parfois seulement même pas d’un tiers avec une opposition dispersée: cela est en fait dû au fait que les lois existantes ont entériné ce fait en considérant toujours comme risqué une idée progressiste et moins une idée conservatrice. Tout cela est probablement à rapprocher à l’embourgeoisement progressif et à la volonté de conserver le pouvoir de Napoléon soutenu par la bourgeoisie qui a été de fait la réelle gagnante de la révolution !

  3. Avatar de Mango
    Mango

    Le soutien aux idéologies extrêmes peut augmenter en période de récession économique ou de conflit social. Dans ces situations, les gens recherchent des solutions extrêmes à l’extrême gauche ou à l’extrême droite. De même, lorsque la déception à l’égard du système politique existant augmente, les gens sont plus susceptibles de se tourner vers des idéologies plus extrêmes. Le monde entier tente d’être contrôlé par des États d’extrême droite ou d’extrême gauche. La gauche doit bouger…

  4. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    Dans ces temps disruptés, incertains en tout cas, que l’on mesure avec l’accumulation de risques de crises structurelles et conjoncturelles qui nous menacent, ou qu’il est feint d’être reconnu comme dérégulant, perturbateur tout au plus, incompréhensible du moins (pour la fameuse dissolution)… par nombre « d’influenceurs » reléguant la part de responsabilité des activités nuisibles de l’Homme, celle déréglant le climat, affaiblissant jusqu’à faire s’effondrer des pans entiers de la biodiversité, et des régimes démocratiques… reléguant cette toxicité donc à l’aspect « équivoque » de « phénomènes naturels », à l’inconnu que le temps long (politique…) réserve aux futures générations, au fait que les anciennes et actuelles générations en responsabilité, ne pouvaient qu’ignorer les conséquences que même les sciences n’avaient pas su prévoir paraît-il (le « scientisme » s’en régale d’ailleurs)… il semble qu’il faille continuer « d’endimancher » – l’habit faisant le moine donc ? – l’extrême droite (de blanchir la mariée quoi…) s’insinuant jusqu’aux plus hautes sphères Européennes (à la Commission notamment)… pour prétendre qu’elle s’est tellement institutionnalisée, qu’il est « normal », de « bon sens », de banaliser, de dédramatiser le côté obscure de la négation, du nihilisme de sa défaite électorale, et concomitamment de sa tentation/intention de ne pas reconnaître la légitimité des gardes fous institutionnels de la république – Législative = scrutin uninominal majoritaire à deux tours – en préférant s’en remettre à « complicité du pire » de la dictature des émotions (« démocratie d’opinion ») ne sondant que les doutes du « ras le bol fiscal », « poujadisme »…

  5. Avatar de Scapatria
    Scapatria

    Bonjour,
    Ne voyez-vous pas prendre forme une mise en application de l’article 16 de la Constitution, avec reconduction de la période de pouvoirs étendus jusqu’à la prochaine dissolution ?

    1. Avatar de Juillot Pierre
      Juillot Pierre

      Bonsoir @ Scapatria.

      Le risque de l’utilisation de l’article 16 de la constitution est en effet une crainte plus prégnante, réelle à mon sens, que le risque que du jour au lendemain « … au 1er janvier, votre carte vitale ne marche plus », que « les retraites ne sont plus versées » »… ou encore que le risque que plus de 350 000 « actifs(ves) » jusque la non imposables parce que trop peu rémunérés(es), doivent s’acquitter de l’IR, à cause d’une rectification du taux d’inflation par rapport à leur assiette fiscale.

      La question n’est-elle pas de savoir ce que pensent les « posts-fascistes » en cols bleus » – Sébastien Chenu : « S’il n’y a pas de budget et si les intérêts augmentent et que nos prêteurs deviennent trop chers, la BCE [Banque Centrale Européenne] va prendre le relais, c’est une possibilité. La France ne se retrouvera pas dans une impasse économique »…. – de l’usage abusif, disproportionné, de cette arme préférée du « proto-fascisme »…?

  6. Avatar de un lecteur
    un lecteur

    DALL·E se pose la question du destin de la justice, qui, pour mieux profiter de ses derniers instants à la défendre avec son glaive (qui fait paratonnerre, non de Zeus), dans un baroud d’honneur (à deux $), regarde la mort droit dans les yeux en usant sa balance comme d’un contrepoids pour se maintenir encore quelques instants en équilibre.
    Oui, la justice est morte. Si on fait le bilan, le législatif est un asile de fous, l’exécutif le gérant de l’asile et le judiciaire le garant de la tranquillité des ploutocrates. Pour contrebalancer cette bande de dégénérés, il y a la finance et la presse qui se portent comme des charmes. De son côté, le bon peuple joue au loto, regarde la télé et se disloque en une myriade de genres qui se lamente de leur manque de reconnaissance que les réseaux sociaux exploitent jusqu’à leurs derniers poils de moutons wokés. Il est loin le temps des syndicats.

  7. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    Est-il raison gardée, que de suspecter qu’en terme de « ruse de la raison », interprétée au sens de l’inversion de la hiérarchisation de sa valeur (si chère au cœur du « proto-fascisme » en col blanc institutionnalisé, et du « post-fascisme » en col bleu qui remettant cause les institutions judiciaires, etc ne sont pas contre des politiques publiques « d’exterminisme », de « tri sélectif », si elles restent « sociétales ») la reconduction à l’identique du budget 2024 (de la loi de financement de SS et du budget de l’État) fait que pile ; la « politique de l’offre » gagne autant à continuer de faire de l’assistanat sans contrepartie à la redistribution de dividendes indécents… que les plus grandes entreprises et les plus riches n’auront à souffrir d’aucun prélèvement exceptionnel supplémentaire (« Il y a une lutte des classes, évidemment, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène la lutte. Et nous sommes en train de gagner »)… alors que face ; perdent batailles sur batailles les victimes des inégalités anciennes et nouvelles (« discriminations systémiques » impunies), le retour de la grande pauvreté, et s’effondrent des pans entiers de services publics (par leurs digitalisation/privatisation/ »ubérisation » rampante) le dialogue sociale, les corps intermédiaires, la démocratie horizontale…?

    L’ex-macronie, les sphères politico-économico-financières, auraient-elles rêvé d’obtenir meilleurs opportunités, plus belles « aubaines » disruptives, consistant à continuer de faire « ruisseler » des dizaines et dizaines de milliards d’euros de deniers publics, en pleine crise de régime, politique, et menace de risque de crises financières de la dette publique… « ruissellement » en direction des propriétaires privés d’actions, d’entreprises, de salaires variables, de stock-options, de retraites chapeaux/dorées, de grosses assurances vie… les plus assistés sans contrepartie, pour qui la promesse néolibérale de « l’investissement d’aujourd’hui c’est les dividendes de demain, et les emplois d’après demain » se traduit par : investir aujourd’hui, c’est des dividendes et rendements immédiats, et les emplois, ce sont les robots, automates, algo, IAs défiscalisés et désocialisés d’après demain… le « travail gratuit », le « bénévolat contraint », sera pour ce qui restera de notre humanité…?

  8. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    Ceci dit, l’est dans un contexte ou la motion de censure fait tomber le premier ministre, et gouvernement, sans toucher l’autre coucougnette du « roi te touche dieu te guérit »… Est à préciser que des expérimentations en cours testent la mise en pratique à échelle nationale d’un projet de loi macronienne… approuvée par la droite extrême/extrême droite… prévoyant de réformer la redistribution des minimas sociaux – RSA prestations familiales, etc – en les faisant fusionner (il est prétendu savoir ce que le public ciblé est censé gagné… puisque qu’il pourrait ne plus être suspecté de frauder, d’être fainéant… mais en réalité, il est plus certain qu’ils ont plus gros à perdre qu’il est envisagé), puis en les conditionnant à 20 heures/semaines « d’activités économiques », pour les attribuer à la source, comme pour le prélèvement de l’IR.

  9. Avatar de gaston
    gaston

    Front républicain ? Oui, mais il y a-t-il une étanchéité entre la droite dite traditionnelle et le RN tant au niveau des élus que des électeurs ?

    Cet article du Figaro paru hier (réservé aux abonnés, mais les 2 premiers paragraphes accessibles à tous sont suffisamment édifiants) intitulé « Le rassemblement national ne devrait surtout pas censuré le gouvernement Barnier » permet d’en douter. Paroles d’électeurs du RN.

    https://www.lefigaro.fr/politique/pour-les-habitants-de-montargis-le-rassemblement-national-ne-devrait-surtout-pas-censurer-le-gouvernement-barnier-20241201

    Macron fait-il le pari suivant ?

    – Si le RN vote la censure, ce sont les transfuges de LR qui s’en détourneront.
    – S’il ne la vote pas ce sera son électorat « populiste » qui le traitera de dégonflé.

    L’article du Figaro arrive à point nommé.

  10. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    Qui n’en a pas ras le bol, non pas de celui fiscal, de trop de « charges »… mais t’entendre les même « donneurs de leçons de morales » instrumentalisant sans cesse ces concepts ineptes et abstraits – surtout lorsque ce discours prétend s’adresser à tous les Français, alors que la moitié est non imposable en raison de trop bas salaire, de trop faible « pouvoir d’achat » – s’indigner d’une « alliance entre les extrêmes » pour voter la motion de censure…?

    Combien de ces « nouveaux chiens de garde » ne cessent de reprendre les éléments de langage de la macronie, de « Jupiter », de la droite extrême… feignant de confondre, rendre confuse la différence fondamentale qui existe entre l’extrême droite… et le NFP…?

    Pourquoi insistent-ils à soupçonner qu’il puisse exister une sorte de conspiration, de complot, qui allieraient des forces radicalement opposées, antagonistes même, alors que dans les faits, la motion de censure serait qu’une conjonction de plus petit dénominateur commun : celui de refuser dans l’immédiat (on ne parle pas de politique fiction des suspicions avérées ou fausses, trompeuses, d’ambitions présidentielles des uns et des autres alors) un budget austéritaire, pour les services publics, et citoyennetés les plus pauvres, vulnérables… « en même temps » que ce budget voudrait perpétuer une « politique de l’offre » aggravant les inégalités existantes et nouvelles, les injustices et « discriminations systémiques »…?

  11. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    Parce qu’à moins de suspecter que le « roi te touche dieu te guérit » flanche du jour au lendemain de la censure, et finisse par démissionner à l’instant, comme il lui a pris de lancer une grenade dégoupillée dans les jambes des membres de l’hémicycle… qu’est-ce que craignent la macronie (EPR, avec son allusion dans l’imaginaire collectif de force nucléaire, faut-il dire maintenant ?) la droite extrême, et cette entité obscure que forme le « proto-fascisme » institutionnalisé (incluant la sphère financiaro-médiatico-politique)… si ce ne sont que des scénarios dystopiques, disruptifs, d’hypothétiques réalités alternatives, de politiques fiction des plus catastrophiques, si ce ne sont que des peurs d’avoir peur, qu’ils deviennent auto-réalisateur…?

  12. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    Ce texte a été élaboré en collaboration avec une IA (ChatGPT gratuit) pour enrichir et affiner les idées de nombreux autres textes publiés ces jours ci.

    « Nu comme un roi.

    Qui, aujourd’hui, n’en a pas assez, non pas de ce « ras-le-bol fiscal » qui revient comme une rengaine à chaque débat, mais de cette orchestration permanente d’indignations médiatico-politiques ? Le voilà, ce chœur unanime des « donneurs de leçons  de morales », montant au créneau pour dénoncer avec gravité l’hypothétique alliance des « extrêmes » qui pourrait soutenir une motion de censure. Comme si le simple refus d’un budget austéritaire, destructeur des services publics et aggravant les inégalités, représentait une connivence idéologique entre des forces pourtant diamétralement opposées. Mais pourquoi ce discours ? Pourquoi ce récit s’impose-t-il aujourd’hui avec autant de virulence ?

    En réalité, ces discours, qu’ils soient relayés par la macronie, les droites dures ou les « nouveaux chiens de garde » médiatiques, servent un double objectif : dissimuler l’ampleur des fractures sociales tout en consolidant la domination narrative de l’exécutif. Ces éléments de langage visent à amalgamer dans l’imaginaire collectif deux oppositions qui ne partagent rien, sont antagonistes, si ce n’est une même exaspération devant un pouvoir qui, au nom d’une « politique de l’offre », sacrifie l’intérêt général au bénéfice des détenteurs de capitaux. Car ici, il ne s’agit pas d’un « complot », mais bien d’un « plus petit dénominateur commun » : refuser un budget qui, au nom du néolibéralisme le plus dogmatique, perpétue des logiques d’inégalités systémiques, tout en privant les citoyennetés les plus vulnérables du soutien auquel elles ont droit (protections sociales, droits du code du travail…).

    Et pourtant, cette indignation fabriquée repose sur une crainte beaucoup plus fondamentale : celle de voir vaciller l’autorité d’un exécutif déjà fragilisé. La macronie, cette étrange « EPR » politique (explosive, mais prétendant être une énergie stable et rationnelle), redoute qu’un vote de censure expose la vacuité de son storytelling. Si « Jupiter » devait perdre cette bataille, ne serait-ce pas l’effondrement d’un mythe ? Celui du « roi te touche, dieu te guérit », incarnation supposée d’une autorité suprême et d’une intelligence politique si supérieure, qu’elle doive rester inaccessible aux simples mortels  (l’endogamie, la reproduction de classe le soutenant) ?

    Mais il y a plus. Derrière les peurs qu’exprime le pouvoir en place, se cache une panique bien plus diffuse au sein du « proto-fascisme » institutionnalisé : cet écosystème insidieux liant les sphères politico-financières et les relais médiatiques. Ces acteurs ne craignent pas uniquement la chute de l’exécutif : ils redoutent les scénarios alternatifs que pourrait ouvrir un tel bouleversement. L’idée même qu’un vote de censure soit possible menace de déstabiliser les récits qu’ils martèlent depuis des années : celui de l’inéluctabilité des sacrifices demandés aux plus précaires ; celui de l’invincibilité des « marchés » ; celui de l’impuissance de toute alternative au capitalisme financiarisé. Cette menace de l’invincibilité des « marchés » reste néanmoins plus inquiétante pour l’aspect mythologique de son pouvoir, pouvant se révéler en fait être qu’une réalité alternative de l’attractivité et compétitivité au sein d’une concurrence pure et parfaite (qui vie dans un monde de bisounourse quoi). Car quelque soit le scénario qui opérera (censure ou pas), les « marchés » gagneront, ne perdront rien en tout cas, à voir comment ils envisagent l’avenir des rendements financiers… à l’approche de la prise de pouvoir d’un « proto-fascisme » et d’un p »ost-fascisme », à la Trump, au USA.

    Dans ce contexte, la dénonciation d’une « alliance des extrêmes » devient une arme rhétorique puissante : elle vise à délégitimer toute forme d’opposition en disqualifiant d’office les alliances temporaires, même lorsque celles-ci se construisent sur des motifs ponctuels et pragmatiques. Peu importe que les intentions des uns et des autres soient clairement distinctes ; il s’agit de les amalgamer pour mieux diaboliser toute contestation.

    Mais revenons aux peurs : que craignent réellement ces relais du pouvoir ? Si le vote de censure passe, le scénario le plus probable reste la reconduction d’un budget (celui de 2024). Pourtant, cette hypothèse est déjà narrée comme une catastrophe imminente : un « trou noir » budgétaire qui aspirerait tout dans une spirale de crises politiques, financières et institutionnelles. Ce catastrophisme orchestré n’a qu’un but : détourner l’attention des véritables crises qui frappent déjà – sociale, sociétale, climatique – et qui continuent de s’aggraver dans l’ombre du budget austéritaire imposé par l’exécutif. Ce sont ces crises, pourtant bien réelles et imminentes, qui impactent directement les citoyennetés les plus vulnérables : précaires, discriminé·e·s, usager·e·s de services publics en voie de privatisation ou de « digitalisation ».

    Dans le même temps, on nous invite à croire en la « main invisible » des marchés, cette entité sans foi ni loi, mais supposément rationnelle. Quelle que soit l’issue du vote, disent-ils, les « marchés » continueront de prospérer. Et pourquoi pas ? Après tout, les prêts consentis à l’État par ces mêmes marchés leur garantissent déjà des rendements immédiats, tandis que les politiques publiques d’austérité creusent les inégalités, affaiblissent les services publics et renforcent leur propre pouvoir. La seule certitude, c’est que ce système d’« immoralité optimisée » garantit que les perdants seront toujours les mêmes : les plus pauvres, les plus précaires, les discriminé·e·s, les citoyennetés fragiles.

    Et si, finalement, ce que redoute le plus la macronie – et ses alliés dans le « proto-fascisme » institutionnel –, ce n’était pas tant le vote de censure en lui-même, mais bien la brèche qu’il ouvrirait dans leur storytelling ? Si ce n’était pas tant la « conjonction des extrêmes », mais la réémergence possible d’une contestation démocratique, sociale, et politique qu’ils s’efforcent de maintenir sous contrôle ? Ce vote, avec ou sans alliance des « extrêmes », mettrait au grand jour ce que beaucoup soupçonnent : le roi n’est pas jupitérien. Le roi est nu. »

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