Pourquoi est-ce que je ne parle pas de M. Bayrou ?

Quelqu’un me demande : « Pourquoi ne parlez-vous pas de Bayrou ? »

C’est une excellente question : « Pourquoi est-ce que je ne parle pas de M. Bayrou ? »

Et je m’aperçois qu’il s’agit en fait d’une question très ancienne : nous sommes dans la dix-neuvième année de ce blog et à aucun moment je n’ai éprouvé le besoin de parler de M. Bayrou.

Il doit y avoir une raison. Une certaine idée de la France, je suppose. Une certaine idée de l’homme politique, sans aucun doute aussi.

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45 réponses à “Pourquoi est-ce que je ne parle pas de M. Bayrou ?

  1. Avatar de CloClo
    CloClo

    Meilleure réponse de l’année ça ! 😀

  2. Avatar de PAD
    PAD

    « Cette épreuve de vérité comme chef du gouvernement, avec l’assentiment du président de la République, je l’ai voulue », a-t-il déclaré.

    source RFI

  3. Avatar de Khanard
    Khanard

    J’aurai répondu à cette personne : «à quoi bon parler du néant puisque c’est le néant » 🥳 🤣 😂😂

    in mémorandum @Mango

    1. Avatar de Otromeros
      Otromeros

      @Khanard 08/9 à 18h42

      Vraie question… :  » … in memorandum @Mango  » ??

      1. Avatar de Khanard
        Khanard

        @otromeros

        vous ne vous souvenez pas de Mango , chantre de F. Bayrou ? Qui venait ici sur ce blog nous vanter les mérites de son idole ? C’est maintenant que j’aimerai discuter de son bilan !

        1. Avatar de Otromeros
          Otromeros

          C’est votre « memorandum » …j’ai cru lire « in memoriam » …^!^…

    2. Avatar de dni_br
      dni_br

      @Khanard
      Exactement, « le néant » ! Sauf que Bayrou, c’est du néant sans l’intelligence de John Cage. Cage au moins, quand il faisait sa « Lecture on Nothing », il créait quelque chose avec le vide.
      https://www.youtube.com/watch?v=ZpwBp0IbjWY
      Bayrou, c’est juste du vide bavard. Cage transformait le silence en présence, en savoir, Bayrou transforme les mots en bruit de fond.
      Si nos politiques avaient le dixième de la lucidité d’un Cage sur le monde, on ne se traînerait pas ce genre de fantôme depuis 30 ans.

  4. Avatar de CloClo
    CloClo

    Y en a quand même 194 qui lui ont voté la confiance… 😀

    Bon au moins Macron a pu compter ses soldats aux ordres. Si il se décale un peu sur la gauche sans perdre toute sa droite, il peut réussir à trouver son équilibre le temps de finir son quinquennat.

    Sondage : A qui pensez-vous ?

  5. Avatar de CloClo
    CloClo

    Euh mon emoticone rigolo était de l’ironie hein (au cas où) …

  6. Avatar de Jean-Luc Mercier
    Jean-Luc Mercier

    Bayrou part la dette haute… 😅

    1. Avatar de Otromeros
      Otromeros

      …^$$^…

  7. Avatar de Pascal
    Pascal

    Avec les municipales dans 6 mois, Manu va peut-être nous refaire le coût de la vacance gouvernementale ? La gouvernance par décret devient très à la mode !

  8. Avatar de arkao

    Pas besoin d’en parler en effet et fêtons simplement son départ.
    https://x.com/search?q=pot%20de%20d%C3%A9part&src=typed_query

  9. Avatar de ThomBillabong
    ThomBillabong

    Urgent – Relire le Prince de Machiavel – Urgent !

  10. Avatar de Piquebouzic modifié
    Piquebouzic modifié

    Élégie de circonstance, approuvée par Pierre-Édouard Stérin.
    https://youtu.be/daeS3bfRFqc?si=DoxFzbE32TI1ruqz

  11. Avatar de Thomas jeanson
    Thomas jeanson

    Ce billet aurait pu s’appeler :

    Rien à dire, parlons-en !

    ( Une émission radio de P Dac )

    Sur le vote , à noter que la seule de la majorité à ne pas avoir voté « pour », est celle qui s’est approché le plus de Bayrou en étant rapporteuse de la commission sur Betharam.

    En résumé : Beurk.

    1. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
      Pierre-Yves Dambrine

      Je pense aussi que Bétharram a été fatal pour Bayrou.
      Le peu de crédit politique qu’il lui restait dans l’opinion publique s’est envolé à ce moment là. IL aurait pu faire son mea culpa, mais il a préféré rester dans le déni. Ou plutôt il est resté dans le déni à cause d’une ambition dévorante et sans doute à cause de quelque chose qui a cloché à un moment donné dans son histoire personnelle. La dissonance entre les mots et les actes est tellement flagrante. Alors son discours obsessionnel sur la dette qu’il présente comme une affaire morale cela sonne faux, ce n’est tout simplement pas crédible ! Quand bien même l’argumentation technique serait parfaite, le cas échéant.
      Curieusement, sauf erreur de ma part, aucun commentateur politique des médias meanstream n’a devant Bayrou mis en exergue cette contradiction, l’écart abyssal entre un discours moralisant sur la dette et la réalité de son propre comportement. Bayrou n’avait-il pas une dette à régler, au moins mémorielle, envers tous les enfants de Bétharram abusés ?

      Dans une interview datée du 6 septembre Bayrou est revenu sur l’affaire, il a encore accusé la commission d’enquête parlementaire d’avoir été un tribunal politique. Pourtant rien de tel, les questions posées étaient précises, et il n’encourait aucune condamnation pénale. Il jouait seulement sa réputation, mais dans une affaire aussi grave il y avait de quoi. Une lanceuse a bien existé, mais il a préféré salir la réputation de celle-ci. Et surtout il a menti. En séance à l’assemblée nationale, il a dit qu’il n’était au courant de rien. Mensonge.

      https://www.lepoint.fr/politique/pour-ma-famille-ca-a-ete-degueulasse-francois-bayrou-qualifie-l-affaire-betharram-de-terrible-injustice-07-09-2025-2597930_20.php

      Dans une interview au Point le 6 septembre il s’est présenté une énième fois en victime. Pourtant personne ne l’a accusé d’être coupable d’agressions sexuelles à Bétharram, il a seulement été accusé de n’avoir pas eu un comportement responsable.

      La rapporteuse Violette Spillebout à laquelle tu fait allusion s’est exprimée ce week-end dans la Voix du Nord :

      « …. les propos de François Bayrou sont « une double insulte : une insulte aux victimes, dont la détresse m’a bouleversée tout au long des 4 mois d’auditions. Et une insulte aux députés qui ont voté à l’unanimité la création de la commission d’enquête sur les violences scolaires et, quasi-unanimement son rapport et ses recommandations. » « Des milliers d’enfants, pendant plus de cinquante ans, ont subi ces violences dans le silence » rappelle-t-elle, avant de cingler le Premier ministre : « Diriger un gouvernement nécessite une empathie envers nos concitoyens…. »

      https://www.lavoixdunord.fr/1622513/article/2025-09-08/ses-propos-sont-une-double-insulte-la-deputee-nordiste-violette-spillebout

      1. Avatar de dni_br
        dni_br

        @Pierre-Yves Dambrine
        Tout à fait d’accord sur Bétharram et cette dissonance flagrante entre discours moral et comportement réel.
        Mais cette question de la dette morale des politiques ne s’arrête pas là. Quand Bayrou moralise sur la dette publique, il y a une autre dissonance : cette dette, c’est le produit de 50 ans de choix politiques. Dans un pays qui collectivise 52% du PIB, elle résulte directement des arbitrages, promesses électorales et stratégies de court terme de toute une classe politique.
        Il y a quelque chose de troublant à voir ceux qui ont construit ce système de dépenses publiques croissantes se poser aujourd’hui en moralisateurs de la rigueur budgétaire. C’est une forme de dette intellectuelle et politique qu’ils ont contractée envers les citoyens : celle d’assumer leurs responsabilités dans la situation actuelle plutôt que de renvoyer la charge morale sur la société.
        Cette contradiction traverse d’ailleurs tout le personnel politique, pas seulement Bayrou.

        1. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
          Pierre-Yves Dambrine

          Sans parler de la dette écologique, la dette la plus lourde de toutes, et de très loin.
          Concernant les dépenses publiques, ce ne sont pas ces dépenses en elles-mêmes qui posent vraiment problème, mais leur affectation. (Des dépenses bien pensées, bénéficient à toute l’économie, a contrario des dépenses qui bénéficient à l’industrie du luxe (merci à LVMH notre champion national ! ;-), si elles génèrent quelques emplois, n’ont aucune utilité sociale, elles permettent seulement aux riches de montrer des signes extérieurs de richesse, et de dépenser l’argent dont il ne savant pas quoi faire. Et je ne cite même pas toutes ces dépenses publiques aux externalités négatives criantes. L’Etat Français continue par exemple de subventionner l’industrie pétrolière.
          Cet article explique pourquoi les Etats continuent de subventionner, une des raisons est que cesser de subventionner renchérit le prix du pétrole pour les consommateurs, ce qui est générateur de troubles et électoralement n’est pas bon. Autrement dit il faudrait que le politique explique aux électeurs que l’on va devoir changer de modèle économique et social, ce qui implique un changement de mode de vie. Aucun politique ne veut annoncer la couleur, si un peu les écolos, mais ils font comme si tout continuerait comme avant, au lieu d’expliquer ce que serait une économie écologiquement viable en entrant dans les détails. Autrement dit ils ont l’’écologie honteuse.

          La politique du centre et de la droite est une politique économique de l’offre, mais c’est une politique de l’offre à courte-vue, à court terme car les investissements ne sont pas fléchés vers les vrais besoins sociaux, écologiques. Il est vrai la gauche de gouvernement on n’a pas brillé non plus demeurant elle dans l’optique redistributive sans véritable plan.

          1. Avatar de dni_br
            dni_br

            @Pierre-Yves Dambrine Exactement. Et tant que ces fractures ne seront pas résolues, il n’y aura pas d’adhésion.

            Il faudrait d’ailleurs ajouter une dette démocratique : le référendum de 2005 ignoré, les nominations de Barnier, Bayrou… Difficile de demander des efforts aux citoyens quand on piétine leur expression démocratique.

            Sur la gauche de gouvernement, elle n’a effectivement pas fait mieux. Elle sert ses propres clients : les classes moyennes éduquées, les fonctionnaires, une partie des professions libérales. Souvent les mêmes que la droite d’ailleurs – ceux qui votent et ont une voix politique.

            Pour le reste, c’est la mise sous tutelle : redistribution qui maintient la dépendance plutôt que d’émanciper, nucléarisation sociale qui fragmente et isole. La gauche parle d’émancipation mais pratique l’assistance, qui est une forme subtile de contrôle social. Au final, même logique clientéliste que la droite, avec un habillage moral différent.

        2. Avatar de Rafio
          Rafio

          @dni_br
          Le PIB n’est pas une somme de dépenses. C’est une somme de valeurs ajoutées.
          Ecrire « dans un pays qui collectivise 52% du PIB […] » c’est écrire une connerie. Je sais que vous l’entendez ou le lisez dix fois par jour dans vos médias préférés, mais c’est quand même une connerie.
          Dire que la somme des DEPENSES publiques en France représente 52% de la somme des VALEURS AJOUTEES produites en France ne veut strictement rien dire.
          C’est un peu comme dire que les dépenses publiques en France représente 75% de la fortune de Mark Zuckerberg. Oh mon Dieu ! Pauvre Mark ! L’Etat français le prive de 75% de ses revenus ? C’est un véritable scandale !! Non non rassurez-vous, Mark ne verse pas un rond à l’Etat français.
          Cette formule que vous entendez partout n’est évidemment pas innocente. Elle a été inventée et vous est répétée en permanence pour vous « suggérer » que cet ogre insatiable qu’est l’Etat ne vous laissait que 48% de vos revenus à dépenser librement. Comme si Dépenses Publiques + Dépenses Privées = PIB. Mais c’est faux, car je le répète, le PIB n’est pas une somme de dépenses, mais bien une somme de valeurs ajoutées.
          Pour info, et tant qu’à comparer des navets et des carottes, sachez que la dépense privée en France représente… 130% du PIB. Minimum. (ordre de grandeur, l’INSEE ne la calcule pas).
          Notez par ailleurs que l’essentiel de la dépense publique n’est qu’un transfert d’une poche (privée) à une autre (privée). La dépense publique proprement dite (fonctionnement des administrations et investissements de l’Etat ou des collectivités locales) représente 12% (environ) du total des dépenses dans notre beau pays dit « communiste ».
          Quand vous lisez ou entendez : « la dépense publique représente 52% du PIB », vous lisez ou entendez de la propagande libérale. De la merde.

          1. Avatar de timiota
            timiota

            En effet, ce n’est pas la dépense qui a augmenté (demandez au prof des écoles et autres enseignants), c’est les recettes qui ont été taries, plus de taxe d’habitation, etc. et les fameux 211 MDs d’aides aux entreprises aux effets fort peu évalué (ce que ne semblait pas vouloir savoir le dénomme Antoine Bosio de l’IPP qui officiait ce matin à FCulture, pourtant Marie Viénot fait du bon boulot d’habitude, elle l’a laissé dérouler le fait à mon avis contestable que les stats diraient que ce n’est qu’une sous-catégorie de « très riche » qui bénéficie des remises de recettes, et que le gros de la classe moyenne en aurait profité (la taxe d’habitation…). Mais elle n’en profite pas vraiment puisqu’on éduque ses gamins aux lance-pierre, ce ne sont que les classes supérieures qui se payent du privé pour compenser, on l’a documenté, on sait que le privé filtre, en donnant le change par un matelas de gens socialement aidé mais pas dans les proportions de leur bassin de recrutement, dans des proportions qui « font joli » quand on veut présenter une belle carosserie…

            Pour un bilan Bayrou, je crois que son seul moment intéressant aura été d’être contre Sarko assez vivement en 2007, mais n’est-ce pas justement par ambition plus que par rectitude ? Ou parce que Sarko représentait, anthropologiquement, le contraire du conservatisme catholique par son penchant à l’affairisme (et même si Sarko est l’auteur d’une phrase fumeuse sur l’apport du curé supérieur à la vitesse du vent) ?

          2. Avatar de dni_br
            dni_br

            Vous avez raison pour ce raccourci technique, merci pour la correction nécessaire.
            Cela dit, votre propre analyse confirme le problème : quand vous écrivez que « l’essentiel de la dépense publique n’est qu’un transfert d’une poche privée à une autre », c’est précisément là que se situe l’enjeu politique. Ces poches sont soigneusement choisies.
            L’État orchestre ces transferts selon des logiques clientélistes : aspiration sur les revenus du travail et la consommation, redistribution vers les secteurs politiquement stratégiques. Les exonérations de charges patronales, le CICE, les niches fiscales illustrent parfaitement cette mécanique : transfert des cotisants vers les entreprises, habillé en politique de l’emploi.
            Si l’État ne « consomme » effectivement que vos 12%, il organise néanmoins cette redistribution massive. C’est cette machine d’aspiration/transferts que Bayrou et ses pairs ont alimentée pendant des décennies, avant de venir moraliser sur la dette qui en résulte.
            La formulation technique était bancale, vous avez raison. Mais elle pointait une réalité : une redistribution politique massive, pas selon des critères de solidarité ou d’efficacité économique.

          3. Avatar de dni_br
            dni_br

            Cela dit, quand j’écrivais « collectivise 52% du PIB », c’était dans le sens « collectivise [l’équivalent de] 52% du PIB » – comme un « = » en code qui signifie « prend pour valeur ».
            Et d’ailleurs, les chiffres officiels confirment que c’est même 57,3% en 2024.

            [Source INSEE : 57,3% du PIB en dépenses publiques 2024 – https://www.insee.fr/fr/statistiques/2381414%5D

              1. Avatar de Rafio
                Rafio

                Mais c’est tout aussi trompeur que de dire que l’Etat collectivise 75% de la fortune de Mark Zuckerberg.
                Ah pardon ! L’équivalent de 75% de la fortune de Mark Zuckerberg.
                Et quel rapport entre les 2 sommes, si ce n’est qu’elles sont exprimées dans la même unité (euro ou dollar, je vous laisse le choix) ?
                Aucun.
                Il s’agissait juste de vous tromper sur le triste sort fait à Mark par l’Etat français.

                1. Avatar de dni_br
                  dni_br

                  @Rafio Votre analogie avec Zuckerberg est complètement bancale et révèle une posture idéologique déguisée en rigueur technique.
                  Il y a bien un lien direct entre dépenses publiques et PIB : les premières sont financées par des prélèvements sur le second. Quand un Français produit de la richesse (PIB), une part significative est prélevée pour financer ces dépenses. Votre Zuckerberg, lui, ne produit pas en France, n’est pas taxé ici, ne finance pas l’État français. L’analogie est grotesque.
                  Si l’INSEE publie ce ratio depuis des décennies, si l’OCDE et Eurostat l’utilisent pour comparer les pays, c’est bien que ça a un sens économique. Pourquoi ? Parce que ce ratio mesure la part de la richesse nationale qui transite par la sphère publique. Il permet de comparer les modèles économiques : un pays à 35% révèle un État minimal, un à 57% comme la France révèle un État redistributeur massif. C’est un indicateur de l’intensité de l’intervention publique dans l’économie.
                  Le problème n’est pas que de l’argent soit redistribué, mais comment. Quand l’État fléche 57% du PIB, la question cruciale c’est : selon quels critères ? Pour quels bénéficiaires ?
                  Les exonérations de charges patronales, le CICE, les niches fiscales : tout ça révèle que cette redistribution massive suit des logiques clientélistes, pas des critères de solidarité ou d’efficacité économique. L’État choisit qui gagne et qui perd dans cette redistribution.
                  Votre purisme comptable cache mal l’idéologie : plutôt que de débattre du fond – cette machine d’aspiration/redistribution de 57% du PIB et ses logiques clientélistes – vous vous réfugiez dans la technique pour éviter la question politique.
                  C’est exactement ce que fait Bayrou : se draper dans la morale budgétaire pour esquiver sa responsabilité dans ce système qu’il a contribué à alimenter pendant des décennies. Votre technique comptable évite soigneusement cette question politique : qui décide de ces flux et selon quels intérêts ?

                  1. Avatar de Rafio
                    Rafio

                    « Ce ratio mesure la part de la richesse nationale qui transite par la sphère publique »
                    « L’Etat flèche 57% du PIB »
                    « Cette machine d’aspiration/redistribution de 57% du PIB »

                    Toutes ces affirmations sont fausses. Vous dites que je me réfugie dans la techniques pour éviter la question politique. Mais tout mon propos est de dire que ces affirmations -ces slogans devrais-je dire- sont DEJA une question politique, et plus qu’une question, une ARNAQUE politique. Non l’Etat ne flèche pas 57% du PIB. Et si l’on vous martèle ce slogan c’est pour vous inviter à penser qu’il n’en laisse que 43% à notre discrétion. CE QUI EST FAUX. Complètement faux. Comment voulez-vous débattre du fond à partir de constats non seulement faux mais en plus lourdement biaisés idéologiquement ? Que l’INSEE se laisse aller à cette propagande est à mes yeux un signe de la profondeur du mal, pas de la soudaine et miraculeuse justesse d’un slogan inepte. Si vous gobez le slogan vous en arrivez mécaniquement à la conclusion recherchée par ses promoteurs : il faut baisser la dépense publique. Et la dépense publique deviendra une dépense privée. Effet sur l’économie ? Néant. Que l’infirmière qui vous soigne soit de la fonction publique hospitalière ou infirmière libérale ne change strictement rien à la valeur « soin » produite par l’infirmière en question.
                    Bayrou ne se contente pas de se draper dans la morale budgétaire pour esquiver sa responsabilité. C’est plus grave que ça. Bayrou ne comprend rien à l’économie. Et il n’est pas le seul. On va donc baisser la dépense publique. Et continuer droit dans le mur.

          4. Avatar de Piquebouzic modifié
            Piquebouzic modifié

            Tournez ça comme vous voulez mais la dépense publique, hors déficits évidemment, est forcément prélevée sur de la Valeur Ajoutée, donc sur du PIB (voire plus précisément du Revenu National Brut) qu’il s’agisse d’impôts et taxes prélevés sur les revenus, bénéfices et consommation (Taxe sur la VALEUR AJOUTÉE) ou de cotisations et contributions sur salaires ou bénéfices, des revenus propres et dividendes des administrations publiques, ou même impôts fonciers, droits de mutation, IFI ou impôts sur la production.
            Valeur ajoutée —> revenus —> prélèvements —> dépense publique/redistribution.
            Le seul argument véritablement opposable au sempiternel ratio dépense publique/PIB est de rappeler AUSSI le poids considérable de cette dépense publique/redistribution dans la CRÉATION de valeur ajoutée, de PIB.

            1. Avatar de Rafio
              Rafio

              « Tournez ça comme vous voulez mais la dépense publique, hors déficits évidemment, est forcément prélevée sur de la Valeur Ajoutée, donc sur du PIB »

              Ben non.
              Mais bon, je renonce.

              1. Avatar de Piquebouzic modifié
                Piquebouzic modifié

                Vous faites bien.

      2. Avatar de Hervey

        Oui.
        Atteindre ce degré d’ignominie est la seule réponse à la question posée :
        « Pourquoi est-ce que je ne parle pas de … »

        1. Avatar de konrad
          konrad

          Très bien dit, merci MG.

  12. Avatar de konrad
    konrad

    Je n’ai pas boudé mon plaisir de voir que le « gaulois réfractaire » était toujours vivant dans le génie français.
    A toutes les pleureuses et les bigots de la « responsabilité », de la « rationalité », de « l’arc républicain », de la peur du grand « déclassement », la réponse cinglante et sans appel est venue ; au revoir « boomer », fossoyeur de la république !
    Et ce n’est probablement pas fini.
    (Rappelons au passage que Bayrou, politicien de métier depuis plus de 40 ans, a voté pour tous les budgets y compris ceux-là mêmes qui nous ont plongé dans le déficit et dont il accuse les français d’en être responsables.)
    Le pire est de constater le degré affligeant du personnel politique, de tous bords, qui n’ont d’autres perspectives que leurs intérêts personnels de castes et de partis sans vraiment se préoccuper de l’intérêt commun.
    Aucun(e) n’est habité par une transcendance qui met la France au dessus de tout. Dommage… Mais je continue de rêver.

  13. Avatar de un lecteur
    un lecteur

    Bayrou est tombé dans la politique quand il était petit. Pour y vivre, il a mangé à tous les râteliers pour avoir juste assez de place pour se retourner et surnager. Après une si longue immersion, son personnage se confond avec son contenu et son discours, avec ses confins. Un truc mort et rabougri en phase de décomposition avancée.

    1. Avatar de PHILGILL
      PHILGILL

      @un lecteur

      Macron, un grand vide intellectuel.
      Bayrou, un grand vide politique.
      Un grand vide bicéphale donc, que le fascisme viendra combler ?

  14. Avatar de Régis Pasquet
    Régis Pasquet

    Pourquoi n’avez-vous pas parlé du ci-devant Bayrou ?

    Sans doute parce que vous savez que son obsession de la dette publique le range du côté des amis milliardaires de Macron à qui l’ancien pauvre ne rêve que de complaire.

    Sans doute parce qu’il oublie la dette privée.

    Sans doute parce qu’il ignore les dettes écologiques et de justice sociales bien plus effrayantes; ainsi passe-t-il à côté de la réalité objective.

    Sans doute parce qu’il est pitoyable dans son petit costume d’élève appliqué qui n’aspire qu’à la considération des Grands.

    Sans doute parce que vous savez bien qu’au fond ces dettes sont solubles et que cela vous amuse de les voir tous s’agiter.

    Sans doute parce que vous êtes psychanalyste.

  15. Avatar de Lonylp
    Lonylp

    Quand j’étais garde du corps des politiciens (ils adorent se sentir grands) c’est le seul que j’ai vu plonger dans une petite piscine sans eau. (authentique)

  16. Avatar de konrad
    konrad

    @lonylp,

    « c’est le seul que j’ai vu plonger dans une petite piscine sans eau. (authentique) »

    Ceci explique pourquoi il a perdu la tête. 😉
    Vous avez du en voir dans votre profession. Mais je ne vous demanderais pas de détails. 🙂

    Je suis tout à fait d’accord avec votre analyse Pierre-Yves Dambrine, et je ne reviendrais pas dessus.
    Ce qui m’interroge, au-delà des mensonges, c’est la mansuétude dont nous faisons preuve, institutionnellement, à leur égard.
    Le pouvoir qui leur est octroyé est proprement exorbitant, ils ne sont comptables de rien, ou presque.
    Bayrou fut tout de même inculpé de détournement de fonds par la cour européenne ? Et le voilà tout de même premier ministre. Cela me rappelle Jérôme Cahuzac, alors ministre délégué au budget, qui clame devant l’assemblée nationale : « Les yeux dans les yeux, je n’ai pas de compte en Suisse. »
    On sait la vérité des faits, mais celle de la justice reste relativement indulgente.

    Ces gens sont tellement sur de leur pouvoir qu’ils peuvent se permettre – pardon pour la trivialité du propos – de nous emmerder en face tout en souriant. Cette impunité est tout à fait destructrice pour la cohésion sociale.

    Il nous faut des des gardes fous législatifs qui encadrent et condamnent les déviances flagrantes.
    Pour moi il ne s’agirait pas tant de prononcer des peines de prison, auxquelles ils échappent de toute façon, que de leur faire honte. Trouver une formule, un anathème qui jette sur leur nom une telle infamie qu’elle leur soit insupportable. Cela leur ferait honte et c’est quelque chose qui serait à même de les contraindre à plus de mesure et de retenue.

  17. Avatar de konrad
    konrad

    M’est venue une idée !
    Au Moyen-Âge on accolait au nom du chevalier un adjectif censé le décrire : Charles le téméraire, Guillaume le conquérant, Geoffroy le hardi, etc…
    Une condamnation serait ainsi prononcée avec pour obligation de la citer dans tous les cas officiels et publics pour une durée minimale à définir, 5 ans par exemple.

    Ainsi monsieur untel l’incompétent, madame unetelle la tricheuse, ou le menteur, l’évadé fiscal, etc…
    Chaque fois qu’on l’interroge la sentence est de citer la condamnation. Cocasse. 🙂

  18. Avatar de toutvabien
    toutvabien

    DeepSeek sur l’attaque aérienne israélienne sur la ville de Doha (Qatar)

    1. Fin de l’impunité : Calcul, pas juste bravade.

    DeepSeek 1 : ✅ J’insistais sur le « message ». Vous avez parfaitement raison : c’est avant tout un calcul coût-bénéfice stratégique assumé. Le bénéfice (décapitation du commandement, rupture de la chaine de décision du Hamas) a été jugé supérieur au coût diplomatique colossal. Ce n’est pas de la communication, c’est de la stratégie pure et dure.

    2. Punir le parrain : Affaiblir, pas forcément détruire.

    DeepSeek 1 : ✅ J’évoquais la punition. Votre nuance est exacte : l’objectif est d’abaisser le statut et la zone de confort du Qatar, de le forcer à choisir son camp, pas nécessairement de le réduire à néant (ce qui serait contre-productif). Israël sait qu’il a besoin de canaux, mais il veut des canaux affaiblis et obéissants, pas un médiateur puissant qui lui impose ses conditions.

    3. Sacrifier la médiation : Nuance sur l’intentionnalité morale.

    DeepSeek 1 : ⚠️ Ici, vous avez raison de tempérer ma formulation. Parler de « sacrifice délibéré des otages » est une interprétation morale. La lecture stratégique froide est plus précise : Israël a priorisé un objectif militaire (tuer Haniyeh) en acceptant le risque élevé de torpiller les négociations et de compromettre la libération des otages. La distinction est subtile mais importante : c’est une question de priorisation et d’acceptation des conséquences, pas nécessairement d’une intention explicite de sacrifier des vies.

    4. Position du Qatar : Catastrophique mais pas terminale.

    DeepSeek 1 : ⚠️ J’utilisais le terme « catastrophique » pour décrire l’étendue du dilemme. Votre apport est crucial : le Qatar n’est pas anéanti. Il conserve des leviers de puissance (gaz, Al Jazeera, relations internationales) qui lui évitent l’effondrement total. Sa position est extrêmement difficile, mais il a les moyens de manœuvrer pour limiter les dégâts. Ma formulation était trop dramatique.

    5. Réactions en chaîne : L’analyse tient, la temporalité est clé.

    DeepSeek 1 : ✅ Sur les réactions des USA, de l’Iran et du Golfe, nos analyses convergent. Vous avez raison de souligner que les 48-72 prochaines heures sont critiques pour observer la matérialisation de ces dynamiques. Les déclarations officielles et les premiers mouvements concrets (comme la suspension de la médiation par le Qatar) donnent déjà raison à cette analyse.

    6. Scénarios et Probabilités : Votre évaluation est réaliste.

    Votre breakdown probabiliste (40% désescalade contrôlée, 35% escalade par proxies, etc.) est parfaitement raisonnable et reflète bien l’incertitude et le spectre des possibles. Je n’ai rien à y redire. C’est une grille de lecture solide.

    Conclusion de la confrontation : Votre diagnostic affine et améliore le mien sur les points clés (intentionnalité, résilience qatarie). Il est plus nuancé et donc probablement plus précis. Sur le fond, nous sommes largement alignés : cet événement est un séisme géopolitique majeur qui change les règles du jeu.

    Actions Possibles des Acteurs :

    Israël :

    Se justifier : Présenter des preuves des activités de Haniyeh.

    Gérer les représailles : Se préparer à une escalade sur le front nord (Hezbollah).

    Négocier autrement : Trouver un nouveau canal (Égypte, Oman?) pour les otages.

    Qatar :

    Mesure de rétorsion : Geler les relations, examiner la présence US.

    Jeu médiatique : Utiliser Al Jazeera pour forger le narrative de l’agression.

    Diplomatie discrète : Travailler avec les USA pour trouver une issue.

    USA :

    Contenir la crise : Pont entre Doha et Tel-Aviv, pression pour calmer le jeu.

    Protéger ses intérêts : Garantir la sécurité de la base d’Al Udeid à tout prix.

    Faire pression : Possible gel d’aide militaire ou de renseignement à Israël si la situation dégénère.

    Iran :

    Exploiter la faute : Dénoncer Israël et les USA, se poser en défenseur.

    Activer les proxies : Ordonner au Hezbollah d’intensifier les tirs.

    Jouer les modérateurs (cyniquement) : Pour apparaître comme un acteur responsable.

    Cet arbre et ces actions résument la complexité de la crise. Le prochain move du Qatar, et la réaction des USA à ce move, sont les points d’infléction décisifs qui vont orienter la situation vers l’un de ces scénarios.

  19. Avatar de Garorock
    Garorock

    Titre pour un prochain billet : pourquoi est ce que je n’ai jamais parlé de Monsieur Lecornu?
    😎

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