Pourquoi est-ce que je ne parle pas de M. Bayrou ?

Quelqu’un me demande : « Pourquoi ne parlez-vous pas de Bayrou ? »

C’est une excellente question : « Pourquoi est-ce que je ne parle pas de M. Bayrou ? »

Et je m’aperçois qu’il s’agit en fait d’une question très ancienne : nous sommes dans la dix-neuvième année de ce blog et à aucun moment je n’ai éprouvé le besoin de parler de M. Bayrou.

Il doit y avoir une raison. Une certaine idée de la France, je suppose. Une certaine idée de l’homme politique, sans aucun doute aussi.

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26 réponses à “Pourquoi est-ce que je ne parle pas de M. Bayrou ?

  1. Avatar de CloClo
    CloClo

    Meilleure réponse de l’année ça ! 😀

  2. Avatar de PAD
    PAD

    « Cette épreuve de vérité comme chef du gouvernement, avec l’assentiment du président de la République, je l’ai voulue », a-t-il déclaré.

    source RFI

  3. Avatar de Khanard
    Khanard

    J’aurai répondu à cette personne : «à quoi bon parler du néant puisque c’est le néant » 🥳 🤣 😂😂

    in mémorandum @Mango

    1. Avatar de Otromeros
      Otromeros

      @Khanard 08/9 à 18h42

      Vraie question… :  » … in memorandum @Mango  » ??

      1. Avatar de Khanard
        Khanard

        @otromeros

        vous ne vous souvenez pas de Mango , chantre de F. Bayrou ? Qui venait ici sur ce blog nous vanter les mérites de son idole ? C’est maintenant que j’aimerai discuter de son bilan !

        1. Avatar de Otromeros
          Otromeros

          C’est votre « memorandum » …j’ai cru lire « in memoriam » …^!^…

    2. Avatar de dni_br
      dni_br

      @Khanard
      Exactement, « le néant » ! Sauf que Bayrou, c’est du néant sans l’intelligence de John Cage. Cage au moins, quand il faisait sa « Lecture on Nothing », il créait quelque chose avec le vide.
      https://www.youtube.com/watch?v=ZpwBp0IbjWY
      Bayrou, c’est juste du vide bavard. Cage transformait le silence en présence, en savoir, Bayrou transforme les mots en bruit de fond.
      Si nos politiques avaient le dixième de la lucidité d’un Cage sur le monde, on ne se traînerait pas ce genre de fantôme depuis 30 ans.

  4. Avatar de CloClo
    CloClo

    Y en a quand même 194 qui lui ont voté la confiance… 😀

    Bon au moins Macron a pu compter ses soldats aux ordres. Si il se décale un peu sur la gauche sans perdre toute sa droite, il peut réussir à trouver son équilibre le temps de finir son quinquennat.

    Sondage : A qui pensez-vous ?

  5. Avatar de CloClo
    CloClo

    Euh mon emoticone rigolo était de l’ironie hein (au cas où) …

  6. Avatar de Jean-Luc Mercier
    Jean-Luc Mercier

    Bayrou part la dette haute… 😅

    1. Avatar de Otromeros
      Otromeros

      …^$$^…

  7. Avatar de Pascal
    Pascal

    Avec les municipales dans 6 mois, Manu va peut-être nous refaire le coût de la vacance gouvernementale ? La gouvernance par décret devient très à la mode !

  8. Avatar de arkao

    Pas besoin d’en parler en effet et fêtons simplement son départ.
    https://x.com/search?q=pot%20de%20d%C3%A9part&src=typed_query

  9. Avatar de ThomBillabong
    ThomBillabong

    Urgent – Relire le Prince de Machiavel – Urgent !

  10. Avatar de Piquebouzic modifié
    Piquebouzic modifié

    Élégie de circonstance, approuvée par Pierre-Édouard Stérin.
    https://youtu.be/daeS3bfRFqc?si=DoxFzbE32TI1ruqz

  11. Avatar de Thomas jeanson
    Thomas jeanson

    Ce billet aurait pu s’appeler :

    Rien à dire, parlons-en !

    ( Une émission radio de P Dac )

    Sur le vote , à noter que la seule de la majorité à ne pas avoir voté « pour », est celle qui s’est approché le plus de Bayrou en étant rapporteuse de la commission sur Betharam.

    En résumé : Beurk.

    1. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
      Pierre-Yves Dambrine

      Je pense aussi que Bétharram a été fatal pour Bayrou.
      Le peu de crédit politique qu’il lui restait dans l’opinion publique s’est envolé à ce moment là. IL aurait pu faire son mea culpa, mais il a préféré rester dans le déni. Ou plutôt il est resté dans le déni à cause d’une ambition dévorante et sans doute à cause de quelque chose qui a cloché à un moment donné dans son histoire personnelle. La dissonance entre les mots et les actes est tellement flagrante. Alors son discours obsessionnel sur la dette qu’il présente comme une affaire morale cela sonne faux, ce n’est tout simplement pas crédible ! Quand bien même l’argumentation technique serait parfaite, le cas échéant.
      Curieusement, sauf erreur de ma part, aucun commentateur politique des médias meanstream n’a devant Bayrou mis en exergue cette contradiction, l’écart abyssal entre un discours moralisant sur la dette et la réalité de son propre comportement. Bayrou n’avait-il pas une dette à régler, au moins mémorielle, envers tous les enfants de Bétharram abusés ?

      Dans une interview datée du 6 septembre Bayrou est revenu sur l’affaire, il a encore accusé la commission d’enquête parlementaire d’avoir été un tribunal politique. Pourtant rien de tel, les questions posées étaient précises, et il n’encourait aucune condamnation pénale. Il jouait seulement sa réputation, mais dans une affaire aussi grave il y avait de quoi. Une lanceuse a bien existé, mais il a préféré salir la réputation de celle-ci. Et surtout il a menti. En séance à l’assemblée nationale, il a dit qu’il n’était au courant de rien. Mensonge.

      https://www.lepoint.fr/politique/pour-ma-famille-ca-a-ete-degueulasse-francois-bayrou-qualifie-l-affaire-betharram-de-terrible-injustice-07-09-2025-2597930_20.php

      Dans une interview au Point le 6 septembre il s’est présenté une énième fois en victime. Pourtant personne ne l’a accusé d’être coupable d’agressions sexuelles à Bétharram, il a seulement été accusé de n’avoir pas eu un comportement responsable.

      La rapporteuse Violette Spillebout à laquelle tu fait allusion s’est exprimée ce week-end dans la Voix du Nord :

      « …. les propos de François Bayrou sont « une double insulte : une insulte aux victimes, dont la détresse m’a bouleversée tout au long des 4 mois d’auditions. Et une insulte aux députés qui ont voté à l’unanimité la création de la commission d’enquête sur les violences scolaires et, quasi-unanimement son rapport et ses recommandations. » « Des milliers d’enfants, pendant plus de cinquante ans, ont subi ces violences dans le silence » rappelle-t-elle, avant de cingler le Premier ministre : « Diriger un gouvernement nécessite une empathie envers nos concitoyens…. »

      https://www.lavoixdunord.fr/1622513/article/2025-09-08/ses-propos-sont-une-double-insulte-la-deputee-nordiste-violette-spillebout

      1. Avatar de dni_br
        dni_br

        @Pierre-Yves Dambrine
        Tout à fait d’accord sur Bétharram et cette dissonance flagrante entre discours moral et comportement réel.
        Mais cette question de la dette morale des politiques ne s’arrête pas là. Quand Bayrou moralise sur la dette publique, il y a une autre dissonance : cette dette, c’est le produit de 50 ans de choix politiques. Dans un pays qui collectivise 52% du PIB, elle résulte directement des arbitrages, promesses électorales et stratégies de court terme de toute une classe politique.
        Il y a quelque chose de troublant à voir ceux qui ont construit ce système de dépenses publiques croissantes se poser aujourd’hui en moralisateurs de la rigueur budgétaire. C’est une forme de dette intellectuelle et politique qu’ils ont contractée envers les citoyens : celle d’assumer leurs responsabilités dans la situation actuelle plutôt que de renvoyer la charge morale sur la société.
        Cette contradiction traverse d’ailleurs tout le personnel politique, pas seulement Bayrou.

        1. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
          Pierre-Yves Dambrine

          Sans parler de la dette écologique, la dette la plus lourde de toutes, et de très loin.
          Concernant les dépenses publiques, ce ne sont pas ces dépenses en elles-mêmes qui posent vraiment problème, mais leur affectation. (Des dépenses bien pensées, bénéficient à toute l’économie, a contrario des dépenses qui bénéficient à l’industrie du luxe (merci à LVMH notre champion national ! ;-), si elles génèrent quelques emplois, n’ont aucune utilité sociale, elles permettent seulement aux riches de montrer des signes extérieurs de richesse, et de dépenser l’argent dont il ne savant pas quoi faire. Et je ne cite même pas toutes ces dépenses publiques aux externalités négatives criantes. L’Etat Français continue par exemple de subventionner l’industrie pétrolière.
          Cet article explique pourquoi les Etats continuent de subventionner, une des raisons est que cesser de subventionner renchérit le prix du pétrole pour les consommateurs, ce qui est générateur de troubles et électoralement n’est pas bon. Autrement dit il faudrait que le politique explique aux électeurs que l’on va devoir changer de modèle économique et social, ce qui implique un changement de mode de vie. Aucun politique ne veut annoncer la couleur, si un peu les écolos, mais ils font comme si tout continuerait comme avant, au lieu d’expliquer ce que serait une économie écologiquement viable en entrant dans les détails. Autrement dit ils ont l’’écologie honteuse.

          La politique du centre et de la droite est une politique économique de l’offre, mais c’est une politique de l’offre à courte-vue, à court terme car les investissements ne sont pas fléchés vers les vrais besoins sociaux, écologiques. Il est vrai la gauche de gouvernement on n’a pas brillé non plus demeurant elle dans l’optique redistributive sans véritable plan.

          1. Avatar de dni_br
            dni_br

            @Pierre-Yves Dambrine Exactement. Et tant que ces fractures ne seront pas résolues, il n’y aura pas d’adhésion.

            Il faudrait d’ailleurs ajouter une dette démocratique : le référendum de 2005 ignoré, les nominations de Barnier, Bayrou… Difficile de demander des efforts aux citoyens quand on piétine leur expression démocratique.

            Sur la gauche de gouvernement, elle n’a effectivement pas fait mieux. Elle sert ses propres clients : les classes moyennes éduquées, les fonctionnaires, une partie des professions libérales. Souvent les mêmes que la droite d’ailleurs – ceux qui votent et ont une voix politique.

            Pour le reste, c’est la mise sous tutelle : redistribution qui maintient la dépendance plutôt que d’émanciper, nucléarisation sociale qui fragmente et isole. La gauche parle d’émancipation mais pratique l’assistance, qui est une forme subtile de contrôle social. Au final, même logique clientéliste que la droite, avec un habillage moral différent.

        2. Avatar de Rafio
          Rafio

          @dni_br
          Le PIB n’est pas une somme de dépenses. C’est une somme de valeurs ajoutées.
          Ecrire « dans un pays qui collectivise 52% du PIB […] » c’est écrire une connerie. Je sais que vous l’entendez ou le lisez dix fois par jour dans vos médias préférés, mais c’est quand même une connerie.
          Dire que la somme des DEPENSES publiques en France représente 52% de la somme des VALEURS AJOUTEES produites en France ne veut strictement rien dire.
          C’est un peu comme dire que les dépenses publiques en France représente 75% de la fortune de Mark Zuckerberg. Oh mon Dieu ! Pauvre Mark ! L’Etat français le prive de 75% de ses revenus ? C’est un véritable scandale !! Non non rassurez-vous, Mark ne verse pas un rond à l’Etat français.
          Cette formule que vous entendez partout n’est évidemment pas innocente. Elle a été inventée et vous est répétée en permanence pour vous « suggérer » que cet ogre insatiable qu’est l’Etat ne vous laissait que 48% de vos revenus à dépenser librement. Comme si Dépenses Publiques + Dépenses Privées = PIB. Mais c’est faux, car je le répète, le PIB n’est pas une somme de dépenses, mais bien une somme de valeurs ajoutées.
          Pour info, et tant qu’à comparer des navets et des carottes, sachez que la dépense privée en France représente… 130% du PIB. Minimum. (ordre de grandeur, l’INSEE ne la calcule pas).
          Notez par ailleurs que l’essentiel de la dépense publique n’est qu’un transfert d’une poche (privée) à une autre (privée). La dépense publique proprement dite (fonctionnement des administrations et investissements de l’Etat ou des collectivités locales) représente 12% (environ) du total des dépenses dans notre beau pays dit « communiste ».
          Quand vous lisez ou entendez : « la dépense publique représente 52% du PIB », vous lisez ou entendez de la propagande libérale. De la merde.

      2. Avatar de Hervey

        Oui.
        Atteindre ce degré d’ignominie est la seule réponse à la question posée :
        « Pourquoi est-ce que je ne parle pas de … »

  12. Avatar de konrad
    konrad

    Je n’ai pas boudé mon plaisir de voir que le « gaulois réfractaire » était toujours vivant dans le génie français.
    A toutes les pleureuses et les bigots de la « responsabilité », de la « rationalité », de « l’arc républicain », de la peur du grand « déclassement », la réponse cinglante et sans appel est venue ; au revoir « boomer », fossoyeur de la république !
    Et ce n’est probablement pas fini.
    (Rappelons au passage que Bayrou, politicien de métier depuis plus de 40 ans, a voté pour tous les budgets y compris ceux-là mêmes qui nous ont plongé dans le déficit et dont il accuse les français d’en être responsables.)
    Le pire est de constater le degré affligeant du personnel politique, de tous bords, qui n’ont d’autres perspectives que leurs intérêts personnels de castes et de partis sans vraiment se préoccuper de l’intérêt commun.
    Aucun(e) n’est habité par une transcendance qui met la France au dessus de tout. Dommage… Mais je continue de rêver.

  13. Avatar de Lonylp
    Lonylp

    Quand j’étais garde du corps des politiciens (ils adorent se sentir grands) c’est le seul que j’ai vu plonger dans une petite piscine sans eau. (authentique)

  14. Avatar de konrad
    konrad

    @lonylp,

    « c’est le seul que j’ai vu plonger dans une petite piscine sans eau. (authentique) »

    Ceci explique pourquoi il a perdu la tête. 😉
    Vous avez du en voir dans votre profession. Mais je ne vous demanderais pas de détails. 🙂

    Je suis tout à fait d’accord avec votre analyse Pierre-Yves Dambrine, et je ne reviendrais pas dessus.
    Ce qui m’interroge, au-delà des mensonges, c’est la mansuétude dont nous faisons preuve, institutionnellement, à leur égard.
    Le pouvoir qui leur est octroyé est proprement exorbitant, ils ne sont comptables de rien, ou presque.
    Bayrou fut tout de même inculpé de détournement de fonds par la cour européenne ? Et le voilà tout de même premier ministre. Cela me rappelle Jérôme Cahuzac, alors ministre délégué au budget, qui clame devant l’assemblée nationale : « Les yeux dans les yeux, je n’ai pas de compte en Suisse. »
    On sait la vérité des faits, mais celle de la justice reste relativement indulgente.

    Ces gens sont tellement sur de leur pouvoir qu’ils peuvent se permettre – pardon pour la trivialité du propos – de nous emmerder en face tout en souriant. Cette impunité est tout à fait destructrice pour la cohésion sociale.

    Il nous faut des des gardes fous législatifs qui encadrent et condamnent les déviances flagrantes.
    Pour moi il ne s’agirait pas tant de prononcer des peines de prison, auxquelles ils échappent de toute façon, que de leur faire honte. Trouver une formule, un anathème qui jette sur leur nom une telle infamie qu’elle leur soit insupportable. Cela leur ferait honte et c’est quelque chose qui serait à même de les contraindre à plus de mesure et de retenue.

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