Comment si on n’avait pas assez de soucis, l’Arabie saoudite et la Russie ont jugé que le moment était propice pour se livrer à une guerre sur le prix du pétrole, dans un contexte de baisse de la demande, vu le frein sur l’économie que constitue le coronavirus.
À cela s’ajoute le sentiment aux États-Unis – et dans une moindre mesure car difficile à évaluer, en Italie et en France – que l’on n’est absolument pas préparé à gérer au plan local la pandémie quand elle déboulera véritablement en force sur le territoire national. Pour que le Wall Street Journal clame « Nous nous y prenons comme des manches ! Les Chinois auront incomparablement fait mieux ! », il faut que l’inquiétude soit vraiment à son comble.
Au fil du temps nous avons toujours davantage fait confiance au « flux tendu », au « juste à temps » pour le réapprovisionnement. Nous avons cru M. Harry Markovitz quant aux vertus de la diversification, oubliant que le monde libéré sans entraves découvrirait pour exercer ses activités économiques, les pires repaires du moins-disant fiscal, juridique, social, etc. (ma « bangladeshisation »), alors que c’est en ces mêmes endroits que les épidémies sont, du fait de la paupérisation, le plus susceptible de démarrer un jour. Nous sommes en train d’en payer les conséquences.
Les partisans de la décroissance se réjouissent. Pourquoi pas, mais les différences entre une décroissance librement consentie et une décroissance subie dans la catastrophe ne vont pas tarder à se manifester, et à s’imposer aux tempéraments imprudemment « optimistes ».
En tout cas l’IA ne creuse pas sa tombe avec enthousiasme comme une certaine espèce tout près de chez nous.