Politico : « Syriza gouverne de la même manière que s’il était en campagne »

Le journal américain en ligne Politico dispose depuis hier d’une antenne à Bruxelles. Le sous-titre d’un des premiers articles affichés, paru sous la plume de Pierre Briançon, affirme que « le gouvernement Syriza d’extrême-gauche a dilapidé la bonne volonté de ses partenaires européens ».

« La bonne volonté de ses partenaires européens » ? Je vois mal a priori à quoi Briançon fait allusion, mais il explique ensuite son raisonnement : « Syriza est nouveau au pouvoir, et ses dirigeants n’ont aucune expérience gouvernementale. Ils opèrent selon la conviction que « tout est politique » – la croyance que les réalités économiques peuvent recevoir une forme et être transformées par le seul pouvoir des idées ».

« Tout est politique » ! Quelle hérésie, on croirait entendre du Karl Marx ! Et certains Grecs ont une eu la folie de voter pour une telle bande de zozos ! Et croire en plus que « les idées » pourraient avoir une importance quelconque devant « les réalités économiques » – au premier rang desquelles se range certainement la nécessité d’aligner les salaires européens sur ceux du Bangladesh, pratique encore appelée à Bruxelles : « réformes structurelles imposées par la compétitivité ».

Et Pierre Briançon de poursuivre :

« Les officiels européens avaient espéré qu’après avoir été quelque temps au pouvoir, M. Tsipras apprendrait l’art du compromis et des dures décisions. Mais Syriza gouverne de la même manière que s’il était en campagne ».

« Gouverne de la même manière que s’il était en campagne » ! Eh bien, l’ancien rédacteur en chef de Libé (si, si, je vous assure !), n’y va pas par quatre chemins ! Syriza n’a pas encore compris, alors qu’il s’agit d’une évidence pour tous ses « partenaires européens », que l’on dit une chose en campagne pour faire le contraire une fois parvenu à la direction des affaires (l’exemple de ce qui se pratique dans un certain hexagone aurait pu cependant l’inspirer). C’est bien simple, si les choses tournent mal – et elles pourraient tourner très très mal – les coupables ne font aucun doute : de doux rêveurs qui attachent de l’importance aux « idées » et accordent leurs gestes à leurs paroles ! Briançon a mille fois raison de crier « Au fou ! »

Des débuts très peu prometteurs donc pour Politico Brussels : apparemment 35 correspondants de plus et d’un seul coup, qui entendent nous abreuver du catéchisme d’une religion féroce appelée Troïka. Comme si c’était cela qui manquait !

Ce que j’en pense moi ? Je ferai moi aussi dans la subtilité : « Vas-y Tsipras, rentre-leur dans le mou ! »

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