AGRICULTURE : LA CHIMÈRE D’UN CAPITAL QUI VOUS PROFITERA, par DIX

Billet invité.

Paul, merci à vous et bonne année !

Je suis producteur de lait en Alsace, jeune installé en pleine crise. Vous décrivez la toile de fond du paradigme économique comme peu de gens. A vrai dire, lorsque j’ai découvert vos propos sur la concentration des richesses, et le remplacement du salaire par le crédit… j’ai de suite adhéré puisque c’est ce que j’ai vécu en 2009 avec ma famille.

Ingénieur de formation dans le secteur agricole et agroalimentaire (spécialité développement des territoires ruraux), mon expérience professionnelle en tant que conseiller d’entreprise puis exploitant agricole m’a permis d’asseoir confortablement dans mon esprit la thèse de la concentration des richesse et du déterminisme des trajectoires sociales de mon milieu. Après tant d’années passées sous la protection parentale et celle de mes anciens patrons qui me payaient en tant que jeune cadre dynamique pour « rendre service » aux professionnels du secteur : les agriculteurs ne pouvaient se payer mes services et je ne pouvais accepter de me faire payer par ceux qui ne les payaient pas, j’ai découvert lors de mon installation la façon brutale dont on a traité mes parents qui ont bien failli perdre tout leur courage en 2009, après 40 ans de bons et loyaux service à l’État, l’Europe, les Industriels, les Syndicats, les Élus, les Consommateurs, 7/7, 12/24, 365/365.

PAUVRE COMME JOB EN TRÉSORERIE, RICHE EN CAPITAL COMME UN PETIT SEIGNEUR MAIS QUI NE DEGAGE AUCUN PROFIT. Une collectivisation masquée du capitalisme : ni perte, ni profit mais tout nous est garantie pour la banque, rien de bien concret pour les paysans. Si et pis : un patrimoine trop difficile à partager, qu’on essaye de dévaluer pour pouvoir le transmettre !

D’ailleurs, si le monde agricole avait déprimé, le crash n’aurait pas été que financier, il serait (ou sera ?) peut-être aussi alimentaire chez nous, les prétendus riches ! (cf. les publications du think tank MOMAGRI à ce sujet).

Les spéculateurs nous font vivre une vraie inquiétude, une profonde désorientation, une insécurité profonde dans un contexte de contingentement, de règlementation environnementale, de volatilité et d’insécurité climatique croissante et finalement, la dernière arme de la vie étant le cannibalisme : la concurrence croissante entre paysans !

Ce monde qui change continue pour autant de nous faire fuir en avant et il ne nous reste comme seule solution que de trimer, produire pour ne pas gagner plus, juste s’en sortir. Cette année, j’ai augmenté depuis la crise la productivité de 20% avec des prix en hausse, mais des charges aussi en hausse. Résultat :  NI PERTE, NI PROFIT, MAIS TOUJOURS PLUS DE LABEUR, DE PRODUCTIVITÉ (sans réelle profitabilité ni compétitivité).

Mes réflexions personnelles sur la situation économique de notre secteur correspondent clairement à ce que vous décrivez sur les relations que les « dominants » et « dominés »  entretiennent dans leur rapport au « capital désordonné » :

– du capitalisme (nous rendons profitable le capital des autres sauf le nôtre),

– de l’économie de marché (le commerce nous vole et nous répercute le risque du marché des produits transformés, sans en prendre sa part !)

– et du libéralisme (la circulation libre des produits dumpisés pour nous concurrencer inégalement)

Ce pourrait aussi être le pire du communisme, avec des plans, des contrôles ultra-pointilleux et inapproprié à notre échelle de production, des connivences entre le pouvoir et un syndicat majoritaire de moins en moins majoritaire, des contingentement, des subventions, du stakhanovisme entretenu par les revues de politique agricole, les aristocraties du milieu en proie au conflit d’intérêt avec l’aval de nos exploitations (les « cumulards » et les profiteurs du « parti »).

Bref, de quoi écrire un beau livre en fin de carrière et peut être, comme vous, du succès.

J’espère que votre compétence en anthropologie vous permettra un jour d’échanger et de découvrir les incroyables défis et difficultés que rencontre ce microcosme particulièrement bien ancré dans les jeux de pouvoir du grand capital et représentatif des plus grandes injustices et de la plus grande manipulation que ce grand capital a pu exercer de manière espiègle sur nous, les 99%. Ce que nous vivons en tant que travailleurs de la terre risque d’arriver à l’ensemble de la population.

J’espère que nos dirigeants ne cautionneront pas la suite de cette tendance car, espérer, c’est bien la seule chose qu’il nous reste parfois, tant nous nous sentons si petits, si seuls et si isolés.

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345 réponses à “AGRICULTURE : LA CHIMÈRE D’UN CAPITAL QUI VOUS PROFITERA, par DIX”

  1. Avatar de xynthiadevannes
    xynthiadevannes

    une bonne solution pour soutenir les jeunes agriculteurs et les aider à s’installer: les GFA!

  2. Avatar de Monsieur HR
    Monsieur HR

    Vous devriez vous retrouver dans les analyses et les perspectives dégagées par Gérard Lepuil (« Demain nous aurons faim » Ed Pascal Galodé)

  3. Avatar de ROB414
    ROB414

    Et pour sortir de cette machine infernale , moins produire pour mieux respecter le vivant , du local et du direct pour éviter les intermédiaires et virer le crédit agricole……changer de paradigme !
    facile à dire me direz vous , j’en suis bien conscient , mais on peut essayer

    Bonne année à tous ceux qui ne se laissent pas gruger par le système et sa com.

  4. Avatar de Campos Philippe
    Campos Philippe

    « J’espère que nos dirigeants ne cautionneront pas la suite de cette tendance car, espérer, c’est bien la seule chose qu’il nous reste parfois, tant nous nous sentons si petits, si seuls et si isolés »

    Botter les culs est la solution.
    Pas l’espérance.

    1. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      Nos « dirigeants  » ?
      Espérance illusoire puisque pas UN SEUL politicien au pouvoir,
      comme dans l’opposition, ne propose d’exproprier le capital,
      Ils veulent seulement, depuis des décennies, « répartir les richesses »,
      pure chimère dans le cadre désormais vermoulu du capitalisme.

      La démocratie réelle passe pourtant par l’expropriation des 0,1 %.

      1. Avatar de zebulon
        zebulon

        « se répartir les richesses » me semble plus approprié

      2. Avatar de Vincent Wallon
        Vincent Wallon

        @Charles A.

        La démocratie réelle passe pourtant par l’expropriation des 0,1 %.

        Je vous trouve peu révolutionnaire sur ce coup. Vous défendez les petits capitalistes contre le Grand Capital ? Faites gaffe, ça glisse sur ce chemin là.
        Parce que si vous visez les 0,1 seulement, ça va laisser pas mal d’exploiteurs, des petits certes, mais exploiteurs tout de même.

      3. Avatar de Charles A.
        Charles A.

        @ Vincent

        Je peux me tromper, car 0,1% ,c’est à la louche, simplement pour désigner
        les grands propriétaires du capital.
        En fait, et cela se discute sans doute,
        je pense que pour que fleurisse la démocratie réelle,
        il suffit d’exproprier et donc arracher tout pouvoir
        aux propriétaires des grands moyens de production,
        les petits ne pouvant se regrouper pour agir comme classe dominante
        exploitant la majorité.

        L’innovation sociale commencera alors vraiment,
        et nous dira ce que l’on fait du reste.
        Mais exproprier le CAC 40, en dédomageant le tout petit actionnaire,
        c’est la condition de la démocratie.
        Pas la réalisation, car c’est alors que tout commence,
        mais une condition suffisante.

      4. Avatar de Renard
        Renard

        @ Charles A.

        0.1 %, c’est pas vraiment une louche. Au mieux, c’est une cuillère. Une petite cuillère. Une tout’ ‘tite cuillère. En argent, bien sur. 😉

      5. Avatar de Vincent Wallon
        Vincent Wallon

        @Charles A

        Si le découpage du partage des richesses pouvait être fourni par l’INSEE, ce serait un outil pratique pour faire des plans venus d’en haut. Mais ça ne reflaiterait toujours pas la réalité complexe de terrain.

        Où commence l’exploitation ?

        – à l’ignoble grand Capitaliste manitou grand prêtre du libéralisme (avec toutes les variantes complotistes et autre conspi) .
        – Au moyen gros patron type MEDEF ou CGPME ? Qui veut faire baisser le coup du travail et faire monter le taux de profit ?
        – Au petit patron de PME qui peut plus payer les CHARGES sociales, faut dire qu’avec les trous qu’il fait dans la caisse de temps à autre, les temps sont durs…
        – Au sous-traitant de 5ème échelon d’une multinationale du BTP française, capitaliste à Papa bon teint (y’à bon), qui dit à son travailleur sans-papier tu vas devoir bosser au marteau piqueur pendant 8 heures d’affilé les 3 ou 4 prochains jours. Surtout, si les gars du ministère te demandent, tu dis surtout bien que les équipes tournent toutes les 3 heures. Sinon, je pourrais rien faire pour toi, tu seras peut-être expulsé ou au moins placé en C.R.A. en attendant l’OQTF.
        – Au couple aisé qui propose un boulot d’assistante maternelle diplomée du mardi au samedi de 10H30 à 16H30 pour un billet de 30€ par jour (30€ parce que tu es diplomée, la précédente ne l’était pas, c’était 25€, allez, tape là ! et dit moi merci de te faire travailler. Bien sûr, hors de question de te déclarer, c’est trop cher, on a pas les moyens. Il te faudra économiser ces 30€ pour te soigner, subvenir à tes besoins à la retraite, bref le « travaillez plus et consommez moins de jducac »…

        On peut continuer la liste à l’infini…. On doit séparer les droits fondamentaux (dont je vous rappelle, qu’il existe des textes officiels dits universels).

        Le partage des richesses, c’est pas juste un découpage de gâteau frelatté aux pesticdes et autres molécules de synthèse qui se baladent partout dans la nature. Sinon, on ne fait que s’empoisonner mutuellement au Capitalisme sous toutes ses formes.

        J’arrête là, j’ai plus les idées super claires…à bientôt camarade.

      6. Avatar de Vincent Wallon
        Vincent Wallon

        On peut continuer la liste à l’infini…. On doit séparer les droits fondamentaux (dont je vous rappelle, qu’il existe des textes officiels dits universels).

        Incomplet..; « On doit séparer……de l’aliénation par le travail hiérarchisé et surtout découpé, tronçonné, ce qui n’est pas une remise en cause de la spécialisation, mais pas de spécialisation autiste du travail, à aucun niveau ni dans aucune activité. Libérons les créativités infinies (par leur multitudes de possibles) de chacunE ».

      7. Avatar de jducac
        jducac

        @ Vincent Wallon 4 janvier 2012 à 13:05

        Il te faudra économiser ces 30€ pour te soigner, subvenir à tes besoins à la retraite, bref le « travaillez plus et consommez moins de jducac »…

        Bonjour Vincent Wallon et bonne année.

        Mais, pour que ce vous retenez de moi soit profitable, encore faut-il ne pas le dénaturer en le transformant. Rassurez-vous je prends cette falsification (qui n’en est pas vraiment une) pour une aimable et sympathique provocation. En effet, vous ne résistez pas au désir de m’entendre commenter davantage ce slogan capitaliste d’autant plus surprenant, que petit à petit, vous le voyez s’imposer à nous tous, occidentaux grands consommateurs, faute d’être tous grands capitalistes.

        Ce précepte capitaliste « Travaillez beaucoup et bien, tout en consommant le moins possible » vous intrigue d’autant plus qu’il émane de personnes, travaillant sans salaire dès l’âge de 13 ou 14 ans parce qu’il n’y avait tout simplement pas de quoi les nourrir au sein de leurs familles nombreuses. C’était il y a seulement un peu moins d’un siècle dans un pays, à l’époque l’un des plus riches de la planète, la France.

        Oui, mes ancêtres n’avaient pas fait de longues études, par conséquent ils n’avaient pas été influencés tendancieusement par les théories anticapitalistes de Marx qui ont fait tant de dégâts en Europe et au-delà vers l’Est, mais pas seulement. Ils se sont contentés d’observer autour d’eux comment évoluaient ceux qui amélioraient leur condition alors que d’autres, pourtant mieux pourvus voyaient la leur régresser. Partant de pratiquement rien, hormis un excellent bagage moral, ils ne s’en sont pas pris au capital des autres, mais se sont employés à exploiter au mieux le leur, leur aptitude à travailler, leur principal richesse, l’une de celle, avec l’aptitude à observer, s’interroger et à réfléchir, qui distingue le plus l’animal humain des autres animaux.

        Ils ont bien vu que ceux qui étaient initialement bien pourvus avaient, pour certains, tendance à se laisser vivre, à prendre du bon temps, à ne pas se soucier du futur, à ne pas maintenir leur capital à hauteur, puis à l’entamer, à le manger et en final à se retrouver déclassés. Ils l’ont constaté dès le plus jeune âge, aidés en cela par un enseignement primaire qui savait mettre en lumière les vertus de la fourmi travailleuse et habile à prévoir, alors qu’aujourd’hui, l’instituteur devenu pourtant professeur des écoles, est davantage enclin à montrer en le stigmatisant et le couvrant de honte, que le petit insecte besogneux n’est pas prêteur.

        C’est un processus qui se vérifie au niveau des individus, mais aussi des pays et des générations.

        Il est classique de constater qu’une affaire prospère soit d’abord montée par un individu travailleur, entreprenant, fin spéculateur, au bon sens du terme. Puis dans la suite, elle est notablement développée par son descendant direct exploitant les mêmes principes de bases. Enfin, souvent, elle vient à être complètement dilapidée par une troisième génération inconsciente et jouisseuse. Née dans une relative opulence, elle n’a pas mesuré ce qu’exige, comme travail (notamment de réflexion et d’anticipation) la préservation et l’adaptation du capital qui était à l’origine de la prospérité familiale.

        Il en est de même pour des civilisations entières.

        C’est ce qui arrive avec la civilisation de l’énergie non renouvelable. Pour prendre le relais et adapter le capital qui lui permettra de vivre, la civilisation qui doit lui succéder est condamnée à travailler beaucoup et bien, tout en consommant le moins possible afin de constituer les réserves nécessaires à un nouveau déploiement de moyens. Le drame de la situation actuelle vient de ce que l’on a trop attendu.

        Cette civilisation qui s’est développée inégalement sur la planète, a besoin de remettre en marche le précepte universel qui vous fait sursauter. Depuis près de 2 siècles, ceux qui profitent du filon des énergies non renouvelables, n’avaient pas vu (ou ne voulaient pas voir) que le capital sur lequel ils vivaient s’épuisait et imposait de « consommer le moins possible » pour éviter le déclassement .

        Ainsi, l’Europe, qui est pourtant mal pourvue en énergie non renouvelable stockée dans son sous-sol, en est arrivée jusqu’à devoir fermer ses productions de panneaux photos-voltaïques, parce qu’elle est détrônée dans ce domaine, comme dans beaucoup d’autres, par des gens issus d’une très ancienne civilisation qui, après une éclipse de plusieurs siècles, « travaillent beaucoup et bien, tout en consommant le moins possible »

        La puissance de ce slogan tient aussi au fait qu’il satisfait aussi aux exigences écologiques. On voit bien que les notions d’équité auxquelles vous êtes sensible doivent conduire à un rééquilibrage des empreintes écologiques. http://fr.wikipedia.org/wiki/Empreinte_%C3%A9cologique

        Si tout le monde consommait autant qu’un Etasunien, il faudrait 5 planètes. Autant qu’un Européen, il en faudrait 3. Il faut bien arriver à consommer moins et, pour tenter de ne pas voir s’effondrer le niveau de vie, il nous faudra bien travailler plus, nous qui nous étions mis à travailler moins (35h et 60 ans) au risque d’être déclassés, ce qui est en voie de l’être, si nous ne réagissons pas.

      8. Avatar de fujisan

        @jducac
        « Si tout le monde consommait autant qu’un Etasunien, il faudrait 5 planètes. Autant qu’un Européen, il en faudrait 3. Il faut bien arriver à consommer moins »

        Vous posez de bonnes questions, bravo !

        A mon tour de vous en poser. Vous n’êtes pas sans savoir que les USA importent beaucoup de la Chine. Quelles seraient les conséquences pour les chinois si les étasuniens se mettaient à consommer moins ? Soyons bons princes, juste moitié moins (et non cinq fois moins, si on tenait compte de l’empreinte écologique). Comment, dans ces conditions, les chinois pourraient, eux-mêmes, continuer à « travailler beaucoup et bien tout en consommant le moins possible » et épargner alors que les étasuiniens, importeraient deux fois moins de produits chinois ?

        PS une bonne année deux mille douce.

      9. Avatar de Fod
        Fod

        @ jducac

        Une question simple. Travailler plus ok, mais dans une société qui compte 4 000 000 de chômeurs, pour faire quoi ?

        Bonne année à vous.

      10. Avatar de jducac
        jducac

        @ fujisan 4 janvier 2012 à 22:03 & Fod 4 janvier 2012 à 23:04
        Merci pour vos bons vœux. Bonne année à vous deux aussi.

        Quelles seraient les conséquences pour les chinois si les étasuniens se mettaient à consommer moins ?

        Les Chinois pourraient alors consommer plus chez eux, car ils disposent d’un très grand nombre de consommateurs potentiels loin d’être à saturation d’équipement. La Chine s’enrichirait moins mais elle se trouve dores et déjà installée pour longtemps sur le marché mondial, à la tête de productions compétitives. Si elle s’emploie à faire croître la qualité de ses productions comme a su le faire en son temps le Japon, la Chine est promise à un bel avenir, surtout en partant avec un coût de travail aussi bas. Le salaire minimum qui vient d’être augmenté de plus de 13% ne se trouve qu’à 185 €uros par mois et ça n’est pas pour 35h par semaine. http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/01/04/04016-20120104ARTFIG00555-l-asie-se-prepare-a-une-annee-difficile.php
        A ce prix là les Chinois n’auront aucune peine à s’imposer face aux productions occidentales pour vendre à des pays ayant des matières premières, notamment de l’énergie, à fournir en échange

        Une question simple. Travailler plus ok, mais dans une société qui compte 4 000 000 de chômeurs, pour faire quoi ?

        Ce qu’il vous faut comprendre, comme beaucoup d’autres, c’est que lorsque l’on travaille beaucoup et bien, tout en consomment le moins possible, (y compris pour produire) on accroit la compétitivité de ses productions et on trouve plus facilement des acheteurs notamment parmi ceux qui nous vendent l’énergie et les matériaux que nous n’avons pas chez nous. Nous sommes condamnés à produire et à vivre pour moins cher, car notre zone d’Europe est loin de pouvoir être auto suffisante. Il nous faudra toujours vendre pour pouvoir acheter.

        La gauche était dans l’erreur avec les 35 heures et la retraite à 60 ans, la droite avec Mme Lagarde prônant, il n’y a encore pas très longtemps, une politique économique fondée sur la consommation, l’était aussi. La gauche serait encore dans l’erreur en prônant l’accroissement des impôts et des fonctionnaires qui ne servent qu’à nourrir nos faiblesses, couvrir nos laxismes, entretenir notre progressif déclassement. Ce qu’il nous faut, ce sont des responsables qui dominent les bases de l’économie productrice de richesses à partir de nos territoires et des hommes qui s’y trouvent.

        Bien sûr, on peut, comme l’ont choisi certains pays, s’arranger pour vivre en commerçant et prélevant sur les flux financiers, mais je ne crois pas que cela soit une voie d’avenir.

      11. Avatar de Fod
        Fod

        @ Jducac

        lorsque l’on travaille beaucoup et bien, tout en consommant le moins possible, (y compris pour produire) on accroit la compétitivité de ses productions

        En êtes-vous si sûr ? La compétitivité n’est-elle pas plutôt dépendante d’autres facteurs comme l’innovation, la qualité des produits ou services, les coûts,… ? L’innovation repose sur des politiques éducatives volontaires et audacieuses, et il est fort possible qu’en ce domaine – que je ne connais pas bien – un certain nombre d’ajustements et d’initiatives soient nécessaires. Pour la qualité, il est également possible que des efforts soient à faire (à mettre en relation avec votre « travailler bien »).

        En ce qui concerne les coûts, il n’y a pas pour les entreprises 36 000 moyens de les réduire : soit elles réduisent le coût de leurs consommations intermédiaires (biens et services nécessaires à la production), soit elles diminuent leurs charges de gestion dont le plus gros poste reste la masse salariale. Pour le premier poste, il existe certainement des marges de manoeuvres sur certains produits ; par contre, sur les matières premières, le coût dépend en partie des prix négociés sur les marchés ad hoc, donc plus contraignant. Reste donc la masse salariale, corvéable, serviable et jetable. Pour la réduire, il n’y a pas, là non plus, 36 000 façons de faire : soit on délocalise vers des pays à bas salaires, soit on automatise les tâches, soit on exerce une pression à la baisse sur les salaires.

        De quelques façons que vous preniez le problème, la fameuse « compétitivité » dont on nous rebat les oreilles à longueur de journée et qui derrière son apparente douceur cache la réalité d’une concurrence des plus barbares, s’appliquera en priorité à la masse salariale et se soldera soit au mieux par une stagnation des salaires, soit au pire par une destruction nette d’emplois dont le chômage est le meilleur baromètre. Donc, je vous repose ma question à laquelle vous n’avez pas répondu : dans un tel contexte, faute d’emplois dont sont privés actuellement 4 millions de personnes et faute d’innovations qui créent de nouvelles filières d’emplois, travailler plus pour faire quoi ?

        Si votre projet de société se résume à travailler plus pour une poignée de cacahuètes, juste pour survivre et encore…, je doute que vous fassiez beaucoup d’émules.

        Quant à trouver des acheteurs, c’est plus facile à dire qu’à faire. Encore faut-il que les autres pays veuillent de nos bidules ou de nos services ! Or, il est fort probable qu’à court terme, les pays émergents, susceptibles d’importer certains de nos produits, soient autosuffisants. Dès lors, faute d’un marché intérieur, vous arriverez rapidement à une crise de surproduction avec toutes les conséquences délétères qu’une telle crise peut engendrer.

        Les déséquilibres actuels engendrés par le libre-échange appellent d’autres réponses qu’un simple «travailler plus et consommer moins» qui ne ferait que pérenniser ces déséquilibres, et sur le fond ne réglerait rien. La création d’une chambre de compensation et d’une monnaie internationale de type bancor serait certainement une meilleure réponse pour un règlement pacifique des échanges marchands, et peut-être – je n’ai pas réfléchi plus avant à cet aspect – de nous sortir progressivement du cycle infernal de la surconsommation.

        La gauche était dans l’erreur avec les 35 heures

        Elle n’était pas dans l’erreur, mais allait dans le sens de l’histoire. Si comme je viens de le faire, vous consacrez une journée entière à collecter des données sur le site de l’OCDE ou de l’OIT sur le temps annuel de travail et que vous faites de beaux graphiques, vous verrez que sur les séries longues (30 ans, OIT) et sur les courtes (10 ans, OCDE), la tendance générale est à une diminution du temps de travail. Sur les 32 pays disposant de série longue, seuls 3 ont augmenté la durée du travail ( Russie, Mexique, Suède). Sur les séries courtes concernant 35 des pays de l’OCDE, on en retrouve un seul (Belgique). Tous les autres ont diminué le temps de travail.

        C’est un mouvement de fond qui semble assez inexorable. Dans de telles conditions et face à cette lame de fond, votre «travailler plus» perd de sa pertinence, à moins que soit mise en place une politique mondiale d’uniformisation des temps de travail, mais je crains là que dans un contexte hyper concurrentiel, ce soit un voeu pieux et irréaliste.

        Je vous renvoie aussi à cet article de Dominique Méda, grande spécialiste des questions sur le travail.

      12. Avatar de jducac
        jducac

        @ Fod 5 janvier 2012 à 19:47
        Excusez mon retard. A tort, je vous ai une fois reproché de ne pas me répondre. Voilà que cette fois, c’est à mon tour d’avoir laissé passer votre réponse, à laquelle vous avez apporté beaucoup de soin, ce dont je vous remercie.

        La compétitivité n’est-elle pas plutôt dépendante d’autres facteurs comme l’innovation, la qualité des produits ou services, les coûts,… ?……. plutôt que de s’astreindre à travailler plus (et bien) tout en consommant le moins possible

        Certes, les éléments que vous citez interviennent aussi, c’est vrai. Mais ils jouent sur le long terme parce qu’ils nécessitent de consacrer beaucoup d’efforts pendant longtemps (travailler beaucoup et bien) pour en recueillir les fruits. En attendant, il faut bien continuer à vivre et même survivre quand on est tombé bien bas.

        Quand vous êtes pris de court, quand vous êtes en train de décrocher (c’est un peu comme à l’école) et c’est le cas depuis 40 ans pour la France, il vous faut réagir pour ne pas couler définitivement. Travailler d’avantage pour le même salaire (c’est le cas pour l’écolier) cela permet de recoller au peloton. C’est ce qu’a bien compris Schröder il y a une douzaine d’années. Travailler beaucoup, cela veut dire travailler plus que d’autres, et en particulier travailler plus que ceux qui sont en train de ce faire larguer et dépasser, notamment, parce qu’ils ne sont pas conscients de perdre en compétitivité. Ils sont en train de se faire éliminer de la compétition.

        En travaillant plus longtemps dans une vie (par exemple au-delà de 60 ans) et dans une semaine, par exemple 50 h au lieu de 35h tout en restant payé au prix de 35, un travailleur produit moins cher sans qu’il ait besoin de dépenser plus pour vivre, bien au contraire, si dans le pays, tout le monde se met à travailler plus pour le même salaire, les prix baisses. Ça équivaut à une dévaluation, mais en évitant de payer plus cher ce qu’on est obligé d’importer. De plus, les productions ainsi réalisées peuvent être plus facilement exportées parce que plus compétitives qu’une production à 35 heures de travail par semaine. C’est indispensable d’exporter quand, comme en France, on est contraint d’importer les matières premières que nous transformons (énergie & métaux)

        L’allongement de la durée du travail sans augmentation de salaire en situation de crise, a déjà été appliqué par la force des choses. Nos ancêtres l’ont fait lors des deux grands conflits mondiaux du 20ème siècle. La plus grande part de la population était alors employée à l’agriculture, profession dans laquelle traditionnellement « on ne compte pas son temps ». En effet, lorsqu’ une bonne partie des forces vives de la nation, les hommes en âge de combattre, étaient engagés dans la guerre, il fallait bien que d’une manière ou d’une autre les autres (femmes, enfants, vieillards, quitte à mourir plus vite) compensent le détournement de main d’œuvre opéré par la guerre, en travaillant plus qu’avant afin de nourrir tout le monde. Ils devaient en plus produire l’armement.

        Pardonnez-moi de toujours me référer à ma famille et à mon cas personnel. Mais dans le cas de mes parents qui n’avaient rien en commençant à travailler à 13 et 14 ans en étant seulement nourris et logés bien chichement, leur aptitude à travailler était leur seul capital, comme tous ceux qui se trouvaient dans leur cas. Ce qui leur a permis de mieux s’en sortir, c’est de travailler plus et mieux que d’autres, tout en consommant le moins possible. Le pauvre diable qui travaille juste ce qu’il faut pour financer ce qu’il consomme est assuré de ne pas s’en sortir, même s’il vote socialiste ou anticapitaliste. C’est le processus de base du capitalisme qui permet de mettre en réserve le profit réalisé, (ça existe aussi chez le travailleur), en dépensant moins que ce qu’on produit. C’est comme cela qu’on s’enrichit, ce qui, contrairement à ce que beaucoup voudraient faire croire, n’est pas honteux. Puis, dans une seconde phase, de faire fructifier la réserve d’épargne constituée (le capital) en l’investissant afin d’accroître l’efficacité de son existence et s’écarter ainsi du seuil en dessous duquel on entame son capital de base, c’est-à-dire sa liberté en tombant au niveau d’esclave ou au-delà en perdant la vie.

        Dans mon cas, ce fut la même chose. Ayant hérité (faute de mieux, comme beaucoup d’autres) d’une aptitude à travailler beaucoup et bien, (ça n’est bien souvent qu’une question de volonté) je n’ai pas eu d’autre solution pour mieux m’en sortir, que de mettre en œuvre ce capital de base en travaillant plus que d’autres sans gagner plus. Il faut mobiliser sa volonté, (ce que beaucoup renoncent à faire), pour suivre des cours du soir après son travail ou par correspondance, le samedi quand on a déjà travaillé 45h par semaine. Le capital complémentaire de connaissances ainsi constitué, m’a permis de gagner (sur sélection par concours) la possibilité d’une formation de technicien puis d’ingénieur.

        Cela m’a conduit, au lieu d’exercer un simple et respectable métier d’ajusteur, à pouvoir mieux gagner ma vie par l’animation d’équipes, au sein desquelles beaucoup avaient accumulé un capital de connaissances supérieur au mien. Il s’agissait à partir de la mission et des objectifs assignés à la collectivité, d’amener chacun à définir ses propres objectifs et responsabilités, et, pour tenir son rôle, à travailler beaucoup est bien en consommant le moins possible. C’est ainsi qu’une entreprise, et au-delà un pays, voire même l’Europe, peuvent s’en sortir en cherchant à progresser au lieu de se laisser larguer et éliminer de la compétition internationale.

        C’est bien connu et vérifié ; lorsqu’on ne cherche pas à progresser on régresse. C’est valable au plan individuel, au plan d’une génération, au plan d’un pays, au plan d’une civilisation et probablement au plan de l’humanité entière. J.C. Michéa demanderait tout de suite, oui mais, progresser en quoi ?

        La réponse pourrait être: Dans l’aptitude à survivre pour perpétuer l’espèce humaine (et celles qui lui sont associées) en lui laissant une situation qui le permette. Là encore le slogan travailler beaucoup et bien tout en consomment le moins possible devrai permettre de sélectionner les plus aptes.

        De quelques façons que vous preniez le problème, la fameuse « compétitivité » dont on nous rebat les oreilles à longueur de journée et qui derrière son apparente douceur cache la réalité d’une concurrence des plus barbares, s’appliquera en priorité à la masse salariale et se soldera soit au mieux par une stagnation des salaires, soit au pire par une destruction nette d’emplois dont le chômage est le meilleur baromètre.

        Ci-dessus, j’ai déjà en partie traité du sujet. Oui, en occident, on va certainement vers une stagnation des salaires et peut-être vers un accroissement du temps de travail. C’est déjà le cas pour l’âge de départ en retraite. Au niveau de chaque grande zone géographique, ce sont les pays les plus performants qui s’en sortiront le mieux. Idem au niveau du globe dans la compétition entre grandes zones géographiques. A mon avis, la France n’a probablement pas été bien inspirée d’aller à contre-courant avec les 35h et la retraite à 60 ans, et il va falloir du temps pour que tout le monde le comprenne.

        Donc, je vous repose ma question à laquelle vous n’avez pas répondu : dans un tel contexte, faute d’emplois dont sont privés actuellement 4 millions de personnes et faute d’innovations qui créent de nouvelles filières d’emplois, travailler plus pour faire quoi ?

        Les économies d’énergie, les énergies nouvelles, sans toutefois abandonner le nucléaire qui nous permettra d’exporter de l’électricité quand le vent et le photovoltaïque n’en produiront pas assez. La fabrication de confitures, (ce qui évitera d’en importer d’Allemagne), et de beaucoup d’autres choses quand tout le monde comprendra l’intérêt de s’en donner la peine (prendre son courage à deux main) au lieu de toujours vouloir s’en prendre aux riches ce qui les incite à délocaliser et à s’expatrier.

        La création d’une chambre de compensation et d’une monnaie internationale de type bancor serait certainement une meilleure réponse pour un règlement pacifique des échanges marchands, et peut-être – je n’ai pas réfléchi plus avant à cet aspect – de nous sortir progressivement du cycle infernal de la surconsommation.

        Il faut souhaiter que cela se fasse, mais ce sera difficile car certains en vivent et ils feront tout pour en empêcher dès lors qu’ils en tirent un pouvoir. Ils ont compris depuis longtemps comment fonctionne le monde et s’emploient à travailler beaucoup et bien pour préserver leur capital (leur pouvoir) en le consommant le moins possible, au contraire. La compétition pour le pouvoir ça existe aussi, parce que ça existe partout, même en amour.

        La gauche était dans l’erreur avec les 35 heures. Elle n’était pas dans l’erreur, mais allait dans le sens de l’histoire

        Il faut tenir compte de l’histoire, certes, mais cela ne suffit pas. Il faut aussi savoir identifier ce qui est à l’origine des évolutions. Il est quand même assez facile de voir que cette tendance à la réduction du temps de travail est grandement liée à l’utilisation de plus en plus intensive de ressources non renouvelables (énergie fossile & métaux) et que, dans un espace fini cela posera un jour un problème.

        Certains ont identifié ce problème depuis 40 ans et trouvent même que c’est pratiquement trop tard pour l’humanité s’en sorte sans voir sa population retomber à moins de 2 milliards à la fin du siècle. http://www.countercurrents.org/chefurka201109.htm

        Paul Chefurka ne s’est pas contenté de voir les choses sur une tendance longue. Aussi, on peut s’interroger si c’est une bonne chose d’encourager la natalité dans ces conditions, surtout quand les Chinois limitent leurs naissances. Vous qui êtes jeune vous pourrez peut-être voir, dans quelques décennies, quel pays, entre la France et la Chine, aura été le plus clairvoyant dans ce domaine.

        Quant à savoir de quels individus sera constituée la population survivante à la fin du siècle, je ne suis pas en mesure de savoir comment se fera la sélection; mais je ne serait pas surpris que cela se fasse sur la base du slogan qui m’est cher. Si je devais recommencer une vie, sachant ce que je sais, je crois que je recommencerais encore par travailler beaucoup et bien tout en consommant le moins possible.

        Et vous, quel serait votre slogan ?

  5. Avatar de Bruno
    Bruno

    Je n’arrive pas à comprendre que les agriculteurs n’aient pas encore court-circuité la grande-distribution, en ayant créer un circuit de distribution leurs appartenant (sous forme coopérative, par exemple, ou de GES). Cela aurait certainement un grand succès, le producteur et le consommateur final étant gagnants (prix, qualité/prix des produits).

    Il suffirait de commencer par les grandes agglomérations, tout ne pouvant se faire en un seul coup.

    Dans certains village, les épouses des agriculteurs du coin se sont regroupées pour reprendre une épicerie du village, pour vendre strictement leurs productions (Lyons-la-Forêt, en Seine-Maritime, par exemple).

    La grande-distribution comprendrait très rapidement…

    1. Avatar de mike
      mike

      Ouaip, faut aller plus loin que ce qu’imaginent certains,… Créer, améliorer, entretenir une économie parallèle, dépendant le moins possible du système.
      Avec des idées simples : monter des réseaux alternatifs, redondants si possible… ainsi, en cas de panne de la gestion des systèmes de paiement, on se démerdera.
      Et ce sera reparti sur le troc, les échanges de réserves personnelles, de services, la solide hilarité, l’entraide, la démerde, le vivre avec peu… le refus de jouer un jeu frelaté, mené par des imbéciles endimanchés qui, du haut de leur diplômes, obtenus via des cursus qui les ont mis au pas, continuent leur jobs de valets d’un système qui ne survit plus que par inertie… et même, pourrait-on dire, par acharnement thérapeutique.
      La pauvreté se partage, pas comme la richesse. Et puis il faut se bouger tant qu’on a encore la patate, la santé, à bouffer… après ce sera difficile, d’autant que bcp des jeunes sont déjà atrophiés par un système lobotomisant… en cas de coup dur ils risquent de morfler un max…

      Quant aux crétins encravatés qui nous ont mené là, soit on les ignorera… soit on leur fera la chasse.

      1. Avatar de Bruno
        Bruno

        Un film que je viens de voir concernant l’agriculture (on me l’a offert):

        « Solutions locales pour un désordre global »

        Je fais très rarement de la pub…

        La question est mondial, et va au-delà du simple domaine de l’agriculture.

        PS Il existe un bouquin

    2. Avatar de Samuel
      Samuel

      un peu plus de 2% de la population, pour assurer la production, la transformation et la vente, c’est tranquille, ça ne nécessite évidement aucun investissement, aucun temps 🙂
      La vente c’est la moitié du temps, la production 10% la transformation 40%.
      Faut juste qu’on passe de 2% à 10% et vous avez des filières locales pour classe supérieur (dans un système ou l’énergie et la concentration sont plus économes que la main d’œuvre).
      Les fermes et les petits commerce ont déjà du mal en étant loin des 35 heures, les salariés ont déjà pas le temps de faire les courses, mais l’illusion d’une alimentation local pas cher perdure.
      On est vraiment trop con, devrai y avoir mille repreneurs pour une ferme et pour les petits commerces, bizarrement 1 pour 4 fermes depuis 40 ans et un commerce par jour qui disparait.

      1. Avatar de Samuel
        Samuel

        de 2 à 20% 😉

    3. Avatar de Lien
      Lien

      Au niveau local, beaucoup d’initiatives existent.
      A une échelle supérieure, beaucoup d’organismes sont issus du coopératiivisme agricole.
      Leur fonctionnement n’est pourtant pas très différent…

    4. Avatar de TOUILEB Mouloud
      TOUILEB Mouloud

      Il se sont organisés pour nous spolier légalement ! Organisons-nous à notre tour ! Je pense aux Systèmes d’Echanges Locaux (S.E.L.) au sein desquels il y a création monétaire Les seuls intérêts sont des ….. solidarités humaines bien vécues concrètement, vivantes !

      1. Avatar de Bruno
        Bruno

        Avec les S.E.L.: se méfier! Ne pas proposer comme activité, quelque chose ayant un rapport avec son activité professionnelle.

        Sinon: direction le redressement fiscal…

    5. Avatar de DIX
      DIX

      Les agriculteurs devaient d’abord court-circuiter l’industriel privé. Ils l’ont fait par la coopérative mais il y a eu erreur : elles jouent actuellement le jeu des multinationales en se concentrant, en cumulant des réserves de fonds propres qu’elles font fructifier par l’épargne ou qu’elle investissent dans des filiales d’agrofurnitures…bref, certaines sont devenues si grosses que mêmes les acheteurs privés se plaignent de leur concurrence sur les prix !!! Alors, pour tenter l’aventure de la distribution, il faudra bien réfléchir aux erreurs passés.

    6. Avatar de DIX
      DIX

      Les agris ont d’abord cherché à maitriser le maillon transformation en créant les coopératives.

      Aujourd’hui, celle ci ne cessent de se concentrer, d’engranger des fonds propres pour les épargner ou de les injecter dans l’investissement de filiales avec des organigrammes qui ne cessent de se déploier. Beaucoup d’entre elles intègrent et subventionnent certaines exploitations qui choissisent des contrats de pseudo intégration : achat d’aliments des filiales, achat du béton pour construire etc….et ce sont elles les exploitations modèles de la filière alors que dans le même temps, celles qui n’intègrent pas la démarche souffrent ! Finit l’indépendance. Pendant ce temps, la coop joue la concurrence avec les multinationales privés ce qui entraine la peur de certains acheteurs et transformateurs qui se plaignent même de la concurrence des coops ! Alors, avant de lancer la même chose en matière de distribution…..faudra y réfléchir à deux foix

      Il faudrait commencer par reprendre ce qui a été merdé. Certains agriculteurs pensent qu’il faut scinder la production et de la transformation pour retrouver l’indépendance, en créant une organisation horizontale des relations commerciales entre producteurs et industriels plutôt que verticale. On n’y est pas encore….

      1. Avatar de Pol
        Pol

        @Dix
        Le principe de coopératives agricoles n’est pas critiquable, il est meilleur que le système capitaliste. Par contre, les agris ne s’impliquent pas suffisamment dans leur gestion et toute latitude est donnée aux dirigeants. Les administrateurs doivent s’affirmer et mieux contrôler les salaires des cadres et la pertinence des investissements au sein des coops.

      2. Avatar de hema
        hema

        @Dix
        J’ai constaté exactement la même évolution dans la plus grande coopérative industrielle d’Europe; le groupe MONDRAGON, au pays basque Espagnol (plus de 10 000 pers).
        Cette société est souvent citée comme l’exemple à suivre, en fait, sans renier les vertus du modèle, il faut être conscient des limites.

        Au fur à mesure de la croissance de ce groupe (digne d’un dragon asiatique depuis plus de 25 ans), 2 phénomènes sont apparus:

        -En jouant (avec succès) dans la cour mondiale, cette société à adopté les pratiques capitalistes classiques (rachat de société à l’étranger , course à la taille critique (qui n’est d’ailleurs jamais atteinte avant le monopole), diversification, financiarisation, essorage des sous-traitants), en bref, seuls les salariés basques du groupe s’en tirent, mais le bénéfice pour la communauté globale se réduit.

        -Avec l’augmentation de la taille, et malgré l’égalité supposée entre tous les salariés (un homme, une voix) une aristocratie décisionnelle, s’appuyant sur une administration complexe se recrée (les écarts de salaires restant toutefois raisonnable à ce que j’en sais) et de nouveaux rapports de force se créent à l’intérieur du système pseudo-égalitaire, avec toute l’hypocrisie qui va de paire.

        Je vois, à vous lire que c’est un peu pareil dans les coopératives agricoles, et c’est probablement similaire dans les grosses coopératives de la banque ou de l’assurance.

        La question que je me pose est la suivante, est-ce la taille qui fait que le principe coopératif, auquel je suis très attaché, se corrompt, ou est-ce l’environnement concurrentiel capitaliste, en pensant à l’union soviétique j’aurais tendance à penser que l’effet taille suffit, mais on peut aussi dire que c’est l’environnement capitalisme mondial qui à tué le principe communiste?
        A suivre…

      3. Avatar de michel lambotte

        @ hema,
        Je pense qu’on a besoin d’un système horizontal sans exclusives, agriculteurs, relais commerciaux, consommateurs, jardins collectifs doivent travailler main dans la main afin de construire ensemble une autre agriculture.
        Sans même savoir ce qui remplacera le capitalisme, c’est en marge du système que se créera le nouveau.
        Il faut d’abord que le citoyen mette la main à la pâte pour ensuite faire remonter les infos d’abord à la municipalité jusqu’au gouvernement.
        En ne faisant rien, il ne se passera rien.
        Je pense que le chemin de ma retraite est tout tracé, collaborer avec lui http://www.aggra.org/ http://www.pointferme.be/contact/ qui me soutient sur le plan agricole pour le développement de l’astm, et de ce fait aider les agriculteurs de ma région.

      4. Avatar de Pol
        Pol

        @ Ema

        dans les coopératives agricoles, et c’est probablement similaire dans les grosses coopératives de la banque ou de l’assurance

        L’exemple du Crédit Agricole est à méditer. La principale déviance (financière) du CA provient de son « véhicule quoté » CASA qui est en fait une SA et non plus une coopérative. Quant aux Caisses Régionales, doublées par les Caisses Locales, elles sont toutes statutairement dirigées par un conseil d’administration formé de sociétaires, lequel a juridiquement tout pouvoir. Dans la lutte pour le pouvoir, les directeurs l’ont emporté sur les présidents. Les seconds sont cooptés par les premiers et donc aux ordres. Mais en lui-même, le système est bon, il convient qu’il ne soit pas dévoyé. Par la loi, c’est possible de s’en assurer.

      5. Avatar de vigneron
        vigneron

        Pol, vous savez très bien qu’ancun réseau bancaire, quelle que soit sa taille, quel que soit son statut juridique initial, société cotée, banque mutuelle, banque contrôlée par l’État, ne pouvait faire l’économie de ce que vous nommez la « déviance financière » s’il voulait survivre dans le cadre dérégulé tel qu’il s’instaurait. Il fallait courir derrière le modèle-leader, en France celui de Pèbereau/BNP/BNP Paribas, écouter les « magiciens-conseillers » des banques d’affaires, internationaliser, ou crever sur le bord de la route.
        Sur les rapports administrateurs/directeurs dans les caisses régionales, je suis pas du tout sûr que la situation soit aussi simple que vous la présentez. Je me souviens certes du bail-out de CASA par les dodues CRCA, mais je me souviens aussi du conseil d’administration de ma Caisse Régionale d’Aquitaine décidant en urgence après Lehman de racheter au prix d’émission (i.e à prix d’or) les actions CASA vendues aux sociétaires et autres jolis comptes-clients de la Caisse Régionale… Décision largement diffusée, y compris par voie de presse à l’époque. C’est beau la solidarité mutualiste. L’échange de bons procédés direction/administration est assez patent.
        Actionnaires/sociétaires/coopérateurs/mutualistes/représentants citoyens, même rémoulade de gouvernance si on touche pas au cadre.

      6. Avatar de Pol
        Pol

        @Vigneron

        ne pouvait faire l’économie de ce que vous nommez la « déviance financière » s’il voulait survivre dans le cadre dérégulé tel qu’il s’instaurait. Il fallait courir derrière le modèle-leader

        « s’il voulait suivre » en effet mais statutairement rien n’obligeait les CR à suivre la dérégulation. Les parts de marché qu’elles détiennent leur laisse une large autonomie de gestion.

        Actionnaires/sociétaires/coopérateurs/mutualistes/représentants citoyens, même rémoulade de gouvernance si on touche pas au cadre

        Non ! vous mélangez tout. Les intérêts des uns n’ont aucun rapport avec ceux des autres. Un actionnaire est propriétaire de l’entreprise, un sociétaire ne possède qu’une part sociale symbolique et n’a qu’une voix pour le vote.
        Pour l’avoir longuement observé et vécu, le défaut du système coopératif réside dans le rapport de force entre les sociétaires et les salariés, les derniers ont la prétention d’imiter le système K et les premiers se désintéressent de la gestion car ils n’ont pas conscience de leur intérêt réel.

      7. Avatar de vigneron
        vigneron

        Pol, pour un banquier vous êtes lent à la comprenance… vous étiez juriste dans la banque pour être aussi formaliste ou quoi ? Sans compter que des actionnaires « propriétaires » quand des sociétaires ou des coopérateurs ne le seraient pas… parlez en à Jorion du statut de l’actionnaire…
        Mais bon, peu importe, la réalité est que les groupes mutuels ont fait exactement comme les sociétés du CAC, avec juste un temps de retard, course à la taille critique aidant.
        Quant à limiter les problèmes de la gestion coopérative au primat de la direction sur des administrateurs irresponsables et insouciants, soit quasiment à un simple problème de théorie de l’agence ou d’asymétrie d’information voire de complexité, j’ai peur que vous mépreniez, tout au moins dans un certain nombre de cas…

  6. Avatar de 2ddg
    2ddg

    Très bon billet Dix , en tant que producteur de lait aussi depuis une trentaine d’années je trouve
    en votre intervention une belle description du problème , nous avons en 2009 , comme les indignés aujourd’hui , essayé de faire bouger les lignes en créant l’association des producteurs de lait indépendants , à l’origine du mouvement de grève du lait européenne , ceci pour dénoncer en grande partie les motifs exposés dans votre billet , mais comme pour le mouvement des indignés , beaucoup soutiennent le mouvement mais ne s’investissent pas dans l’action , beaucoup aussi pensent qu’ils pourront passer le cap ( mais quel cap ? ) mieux que leur voisin , enfin pour beaucoup aussi le salut semble dans la fuite en avant , on nous rabat les oreilles avec la compétitivité comme dans les autres branches , produire plus , toujours plus , au détriment du prix bien sûr , fixé par la main invisible du marché … ( mais guidé par les industriels ) et non en fonction de nos coûts de production , les politiques , comme dans la finance , en sont réduits à suivre le mouvement , ne gérant que le quotidien , les clefs du camion étant bien entre les mains des neolibéraux et lobbyistes de la commission Européenne , ici aussi nous fonçons dans le mur .

    1. Avatar de @lm
      @lm

      Toujours fidèle à ton engagement, impossible de renoncer au I d’indépendant.

      « Ça va le faire.  »
      Kenavo, ar wech all.

    2. Avatar de Pol
      Pol

      @2ddg
      Ne vous résignez pas, ni ne soyez acerbe, si vous avez un fils dans la filière, son heure semble arriver. Nous nous approchons des fondamentaux: la faim. La croissance démographique, celles des émergents, le climat, la pollution, la réduction de la surface arable dans les pays industrialisés… Tous les paramètres se conjuguent pour inverser le rapport de force en faveur des producteurs contre les marchands.

      1. Avatar de Jason
        Jason

        Tout à fait d’accord. C’est ce que je dis à mon épouse (éleveuse ovins/bovins) quand elle se décourage. Mais il ne faudra pas rater le coche: réorganiser les filières pour favoriser les circuits courts.
        En attendant, la profession est bien fragile. La sécheresse du printemps dernier en a mis au tapis plus d’un, alors que ceux qui avaient encore les moyens de faire le dos rond ont pu faire deuxième, voire troisième coupe en fin d’été.
        En plus, comme c’est dit plus haut, il n’y a plus de solidarité. Les prix des fourrages ont été multipliés par deux, mais ne sont pas redescendus malgré les récoltes tardives.

    3. Avatar de Jason
      Jason

      Il faut aussi reconsidérer la façon de pratiquer son métier. Réduire son volant de trésorerie et la dépendance aux intrants, utiliser moins de céréales, réapprendre à gérer les pâtures et à produire du fourrage de qualité.
      Poussé par le productivisme encouragé par tous (chambres d’agriculture, banques, FNSEA), les producteurs de lait se sont majoritairement rués sur la prim’holstein de fait de sa productivité. D’où consommation de céréales plus élevée, d’où consommation d’intrants plus élevée, d’où investissements plus élevés.
      En fin de vie, les réformes sont pitoyables et vraiment difficile à valoriser en carcasse.
      Les races plus rustiques comme l’Abondance ou la Jersiaise (produisant lait de bien meilleure qualité) produisent moins mais plus longtemps, et peuvent se contenter d’une alimentation beaucoup moins riche. Avec une bonne gestion fourragère, la dépendance aux céréales est fortement réduite.
      Au final, quitte à ne pas atteindre ses quottas, il vaut mieux réduire son CA pour augmenter ses revenus. Jusqu’ici, on a toujours poussé le monde agricole à l’inverse.

      1. Avatar de Pol
        Pol

        Dans ma région bourgogne, il y a de plus en plus de producteurs qui vendent leurs produits (fermiers) à la ferme. Ils ont de plus en plus de clients. Cette concurrence aux supermarchés est salutaire pour toute votre profession pour laquelle j’ai la plus grande estime et affection, car je sais (en ex banquier) ce que tout citoyen doit aux galériens de la terre.

  7. Avatar de Bibules
    Bibules

    Inutile de réfléchir à un modèle qui ne prenne pas comme socle, le revenu de base citoyen.
    Après, beaucoup de solutions sont envisageables, et dans tous les domaines.
    Dans le domaine agricole, la multiplication de petites exploitations par exemple.
    Ensuite évidemment, il faut aussi un autre regard sur l’agriculture, l’alimentation, la médecine, … l’économie. 🙂
    En bref sortir du cadre et cela dans toutes les disciplines.
    Un jour peut-être ; en attendant cultivons notre jardin. 🙂

  8. Avatar de fx
    fx

    quand on dit « nous les 99 % », oui c’est vrai, mais pas tout à fait encore.

    car parmi nous, les 99 %, il y en a, disons 50 % au moins, qui se croient, pour faire vite, dans les 1 %, et du coup, ils ne veulent pas que ça change. Soit environ 50 % des gens qui pensent encore que c’est à cause des feignasses de chômeurs et des immigrés bouffeurs d’allocations etc. qu’on est dans la mouise. Oui, j’ai fait l’expérience autour de moi, famille, collègues de bureau, discussions sur d’autres forum, c’est évident, c’est tragique. Je crois même que c’est 90 % des gens qui pensent que les chômeurs+immigrés+faire la guerre en Lybie+renflouer les grecques+etc. sont les causes de la dette. Qui écoute et adhère à Paul Jorion, Jacques Sapir, etc. , hein ? 10 % des gens peut-être, pas plus.

    nous les 99%, ben non, pas encore, car tant que les gens resteront comme ils sont (certains d’avoir raison malgré les démonstrations des auteurs ci-dessus), nous resterons minoritaires. Nous sommes minoritaires à 99 %, oui voila, c’est pas autre chose. Et l’histoire confirme cela sur la durée, sauf peut-être quand il y a une révolution mais ça dure pas longtemps.

    et ce n’est pas l’attitude de ce matin de notre ami Brice Couturier, face à J Sapir, qui me donnera de l’espoir. Ces types là, ils ont la parole, les éditoriaux, des vrais perroquets oui.

    je suis très en colère là.

    1. Avatar de Marcel
      Marcel

      Tout à fait d’accord. J’étais moi-même encore à l’étape de la colère il y a peu, avec rechutes épisodiques ; depuis je suis plus résigné et je n’essaye plus de convaincre qui que ce soit.

      La plupart des gens veulent surtout que demain soit comme avant 2008, et râlent après des catégories de boucs émissaires plutôt qu’après le système. Le système s’effondrera donc, ou ne sera réformé que par et pour la partie lucide de ses bénéficiaires et tout au plus jusqu’à la crise suivante et à condition que les riches de type Warren Buffet l’emportent sur les riches de type frères Koch, ce qui est loin d’être assuré (réponse dans les mois qui viennent via le financement des candidats US ?).

      Cela dit, en tant que slogan, l’argument des « 99% » semble relativement efficace pour mobiliser des manifestants… Même si l’indignation ne mène pas loin, comme le montrent les dernières élections en Espagne.

    2. Avatar de tchoo
      tchoo

      J’ai malheureusement la même expérience que toi Fx, avec le regard torve des gens qui connaissent ma situation ou la découvre et se détourne vite de peur d’être eux aussi atteint., ce qui les en rends d’autant plus virulent.
      Ils ne le savent pas, mais c’est la peur qui les dirigent…

    3. Avatar de hema
      hema

      @fx, marcel et tchoo

      ce n’est pas l’attitude de ce matin de notre ami Brice Couturier, face à J Sapir, qui me donnera de l’espoir

      depuis je suis plus résigné et je n’essaye plus de convaincre qui que ce soit

      le regard torve des gens qui connaissent ma situation ou la découvre et se détourne vite de peur d’être eux aussi atteint

      Hé les gars, vous allez pas passer l’année, si vous commencez comme ça.
      Changez d’échelle de temps, trouvez votre levier, et appuyez au même endroit de plus en plus fort,(en appelant quelques copains si il faut, c’est plus facile si vous êtes en action que si vous essayez de les culpab.. ,heu, sensibiliser) et le monde changera (au moins le vôtre).

      1. Avatar de fx
        fx

        vous essayez de les culpab.. ,heu, sensibiliser

        impossible, l’esprit résiste

      2. Avatar de michel lambotte

        @hema
        Ben ça, ca me fait bien plaisir!!!
        +1
        Cela fait trente ans que j’essaye de convaincre et je ne perd pas espoir.

    4. Avatar de zebulon
      zebulon

      le 50% qui croit faire partie du 1% , c’est le syndrome du cadre qui croit faire partie de la direction mais qui ignore ce qu’est une retraite chapeau etc…
      un jour ou l’autre ils atterrissent , au final on fini toujours par connaître quelqu’un qui s’est fait avoir, c’est comme le permis à points c’est éducatif.

    5. Avatar de A
      A

      fx, oui, l’indécence des 1% est une source d’indignation, mais est-ce une raison pour cautionner la fraude aux allocations sociales? Les allocataires que j’ai croisés au fil des ans sont tout sauf pauvres. Ils sont bien mieux payés pour faire leurs mots croisés et leurs jeux informatiques ou pour se vautrer devant la télé du matin au soir, que le citoyen lambda qui trime pour les subventionner et qui peut se taper jusqu’à trois heures de transport par jour. En privé, ils confient qu’ils ne travaillent pas parce qu’ils seraient bien bêtes. Vous n’imaginez pas leur train de vie. Comme ils se prélassent dans d’immenses logements, certains ont même des colocataires non déclarés pour s’en mettre encore plus dans la poche incognito, d’autres ne se déplacent qu’en taxi, à nos frais, grâce à des certificats médicaux de complaisance. Une amie qui passe régulièrement devant un bureau d’aide sociale quand elle va faire ses courses me dit qu’elle en voit fumer leurs joints en pleine rue, totalement décomplexés. Une ex-assistante sociale me disait qu’elle était moins bien payée que les personnes dont elle gérait les dossiers. À côté de cela, je vois de vrais handicapés, aveugles ou en fauteuil roulant, prendre les transports en commun tous les jours pour aller travailler. Gloire à eux! Les vrais pauvres n’ont pas les moyens de se tourner les pouces. Malheureusement, quand on tente de dénoncer ce type de fraude, soit on est censuré, soit on se fait traiter de raciste. Or, je ne sais pas pourquoi on associe toujours « immigré » et « allocations sociales », car toutes ces personnes que j’ai à l’esprit sont des « souchiens » dans leurs pays respectifs et je connais beaucoup d’immigrés qui cumulent deux emplois pour pouvoir envoyer de l’argent au pays. Vous trouvez mesquin de fustiger le manque de civisme des personnes qui vivent à nos crochets? Nous en reparlerons quand aura sonné l’heure de la retraite et qu’il faudra survivre pendant 20 ou 30 ans avec 400 euros par mois.

      1. Avatar de Marcel
        Marcel

        Vous trouvez mesquin de fustiger le manque de civisme des personnes qui vivent à nos crochets?

        Pas du tout. Je trouve qu’on devrait taxer davantage les revenus du capital.

      2. Avatar de pladao
        pladao

        vivez vous dans une citée ou un beau quartier?

    6. Avatar de schizosophie
      schizosophie

      @A
      « souchiens », ça en dit sur votre manière d’envisager les autres. Votre éloge de la laisse laborieuse par soustraction d’autrui vous fait apparaître à un stade d’évolution situé entre le « souchien » et le « maître-chien ».

      1. Avatar de A
        A

        « souchien » n’est pas de moi. Quel terme utiliseriez-vous à la place? Autochtone? Non-immigré? Vous faites semblant de ne pas comprendre. Tout le monde connaît des parasites (faux chômeurs qui travaillent au noir, malades imaginaires, etc.), mais quand ils font partie de l’entourage (soeur du gendre, cousin de la petite-amie, collègue sympa…), on les trouve « débrouillards » et on s’amuse de leurs combines, en oubliant qu’ils tapent dans la caisse commune. Les slogans du style « Y a bon les allocs » (allusion à la pub pour Banania) insinuent que ce sont les étrangers, bien-entendu basanés, qui vivent au crochet des contribuables. Ce sont eux qui vont trinquer en premier si l’extrême-droite arrive au pouvoir.
        Quand à votre commentaire narquois sur la masse laborieuse, il suggère que vous ignorez ou que vous avez oublié les conséquences de la prolétarisation de la classe moyenne dans les années 30. La politique de l’autruche ne mène nulle part.

      2. Avatar de louise
        louise

        Je rigole toujours avec cette histoire de « souchiens » !
        La dame qui a parlé de ça lors d’une émission de télé a été bien surprise des réactions provoquées par ce mot malheureux, elle aurait dû dire « souchais » ou « souchois » ou « souchains ».
        Connaissez-vous les habitants de Lacombe ?
        Ce sont les « lacombois »
        Et les habitantes de Lacombe ?
        Ce sont les « lacombaises » !!!
        🙂

      3. Avatar de schizosophie
        schizosophie

        @A
        « Quel terme utiliseriez-vous à la place ? » Aucun. Et puisque vous continuez à faire l’apologie de la schlague, je dois vous dire que c’est exactement cela l’extrême droite : « parasites », « rats ». Votre inversion chromatique n’y fait rien. Vos « eux » ils trinquent déjà Dugland !

        Sinon il y a Souchon

        @les modos
        Vous vous ennuyez à décompter le temps de la chute du capitalisme de manière inversement proportionnelle à celui de la prise du conscience ou bien vous passez au stress test de résistance des commentateurs de ce blog ? Parce que si vous faites entrer le reste de cet alphabet-là, ce blog va devenir digne des chats de supporters de foot.

      4. Avatar de ig
        ig

        @schizosophie

        Je pense que les modos attendent de nous une des deux attitudes sensées: l’ignorance de tels propos, ou passer au niveau de la métacommunication. En aucun cas l’escalade symétrique n’est, à mon sens, une réponse à ce genre de propos.

      5. Avatar de zébu
        zébu

        @ Schizosophie :
        Mazette … (terme qui doit probablement signifier quelque chose dans un contexte précis mais qui dans ce cas, exprime plutôt la surprise, teintée d’un voile de ravissement lexical)
        Vu d’ici, il me semble que A souhaite tout simplement dire que les immigrés, qu’ils soient ou non français par ailleurs, seront les plus sûrement prochaines victimes d’une droite s’extrêmisant à n’en plus finir ou d’une extrême-droite débutante au pouvoir. En cela, nul surprise : comme le dit la publicité, c’est comme le porc-salut, c’est écrit dessus le programme du FN (et en petites lignes, en bas, dans celui de l’UMP).
        Ce faisant, valorisant par ailleurs l’attachement de ces immigrés à la valeur travail, il en vient à mettre en exergue ceux qui ne sont que des ‘conséquences’ du système actuel et qu’il pointe du doigt. C’est à mon sens une erreur, double. D’abord parce qu’elle identifie encore un coupable (je sais, je sais, n’oublions point la part de ‘responsabilité’ si cher à l’ultra-libéral que je suis) social. ensuite, parce qu’elle fonde cette identification sur ou au sein d’un système qui a de plus en plus d’absence de sens.
        Reste qu’il me semble comprendre en filigrane que si l’on peut très bien ne pas partager le travail comme valeur, on peut néanmoins respecter ceux qui font de celui-ci un tome placé sur l’étagère humaine, entre ‘honneur’, ‘droiture morale’, ‘partage’ et même ‘générosité’.

        Je crois que A essaye de dire maladroitement qu’en bon nombre d’immigrés on retrouve ces deux figures, à la fois bouc émissaire et figure morale de dignité face à un travail qui l’écrase, mais qu’il accepte comme faisant partie de son humaine condition.

        Mais ces deux figures peuvent se trouver en chacun.
        Il n’y a pas lieu selon moi de les opposer.
        On devrait pouvoir leur parler de ce qui les écrase.
        Qui n’est pas humain.
        Sans montrer d’autre bourreau dans le même temps, qui ne sont, in fine, que des victimes.

        Pas facile, l’équilibrisme, dans la colère.
        Les deux vôtres sont respectables.
        Elles devraient se parler. Vous êtes sur le même fil (enfin, ce que j’en dis, j’en dis rien …).

      6. Avatar de zébu
        zébu

        Bon, on dirait que l’hiver approche, avec le froid ainsi jeté …

      7. Avatar de schizosophie
        schizosophie

        @ig et zebu

        A exprime, en bon français, la langue, que les travailleurs devraient culpabiliser de ne plus pouvoir travailler, chômdu ou jour de carence pour maladies en voie d’augmentation (les jours, en nombre et donc les moinsss en pépètes) ou journée supplémentaire de congé offerte à la solidarité, quand ils sont fatigués de travailler jusqu’à rendre malade.

        « Noirs ou blancs sont ressemblants/ Comme deux gouttes d’eau » au chagrin, ce qui donne une gueule moins utopique à la réalité.

        Travailler… comme si on n’avait rien de mieux à foutre, s’affranchir par exemple au gré de ses efforts décidés et dénués de propriété. Y a pas à tortiller.

        « Vous n’imaginez pas leur train de vie. », dit A. Pas besoin d’imagination pour ça, le prole ne vit que par son rapport au travail et presque jamais pour lui-même, aussi bien quand il n’en a pas, de travail ou de vie décidée.

        Que ceux pour qui ce n’est pas évident restent accrochés à leurs crochets, au sens où A dit « nos » crochets. Cave canem

      8. Avatar de zébu
        zébu

        @ Schizosophie :
        « Vous n’imaginez pas leur train de vie. » : l’imagination est parfois mauvaise conseillère …
        La réalité tout autant. J’avais une voisine, qui, parce que son métier d’aide-soignante en maison de retraite présentait de moins en moins de sens (au sens de ‘place’ socialement et de ‘projection’ individuelle) qu’elle a ‘préféré’ (sic), une fois son congé maternité terminé, se ‘déclarer’ (resic) femme isolée à la CAF, ne pas ‘déclarer’ son compagnon qui travaillait néanmoins, afin de pouvoir ‘bénéficier’ de l’allocation idoine et des ‘avantages’ complémentaires (CMU, …). De fait, plus çà que de repiquer à la seringue de son travail qui lui injectait du non-sens à doses quotidiennes …
        Quelques temps plus tard, elle a déménagé, sans doute parce qu’elle s’était fait pécho comme dirait VGE par le ‘contrôleur’ et pas des lilas celui-là.
        On a toujours des réactions ambivalentes dans ces cas-là. ‘Heureusement’, elle n’était point immigrée à pigmentation foncée (ça fonctionne aussi avec pigmentation claire, du moment que la personne soit roumaine).
        Mais je reste néanmoins persuadé que ces personnes sont des victimes. D’abord, du système de production, qui fait que si l’on souhaite justement préserver son soit sans l’écraser, il ne reste parfois comme solutions que ces ‘écarts de conduite’, que la morale moralisante, forcément, réprouve. Ensuite, de leur propre ‘choix’, qui n’en n’est pas un mais que l’on ‘valorise’ comme d’autres parlent de plus-values, comme en étant un : la résilience fait qu’il vaut mieux ainsi apparaître comme ‘malin’, ‘débrouillard’ comme figure sociale, voir même comme ‘résistant social’ (copiright) à un système qui écrase, statut qui correspondrait in fine mieux à la réalité subie mais qui impose tellement de ruptures (quant à la normalité sociale) que cette figure est très difficilement endossable, sauf avec ceux qui la partage, au moins en esprit. Et pourtant ! Que l’on examine bien les choses : échanger un statut de travailleur avec une figure de femme isolée, faut-il bien que la dépravation des âmes se soit laissée emporter … se disent ceux qui travaillent … ceux pour qui celui-ci signifie encore.
        Il faudrait arriver à montrer à tous ceux là combien il n’y a là que conséquences et non causes, et combien tout ceci produit des traumatismes individuels et sociaux. Mais pour se faire, il faudrait pouvoir montrer et déconstruire combien le travail ne produit plus suffisamment de sens pour ceux qui y participent pour continuer à y participer, les conduisant comme la voiture sans pilote dans le mur, à ‘préférer’ une figure honteuse socialement (attention, je parle de la figure sociale de ce cas, pas de la situation des femmes qui élèvent seules leurs enfants, travaillant ou non).
        Il faudrait arriver à montrer combien, tous, ceux qui survalorisent le travail comme ceux qui soit-disant le dévalorisent, que la monétisation de celui-ci se fait au détriment d’un nombre croissant, au profit d’un nombre de plus en plus restreint, pour des montants croissants.
        Pour d’autres, notamment les cadres, on parle du ‘syndrome de la chambre d’hôte’, comme ‘rupture’ d’avec ce travail mais forcément, dans ce cas là, rapports de force sociales aidants, la terminologie se fait plus douce et plus compréhensible que pour les prolos, aide-soignante ou pas, surtout si ceux-ci doivent s’occuper de ceux d’en haut …
        C’est aussi ces mythes là qu’il faudrait déconstruire, car ils participent au maintien d’un ‘hors système’ à double vitesse ou à normalité sociale double : permis dans un cas, répréhensible dans l’autre (forcément, un prolo qui veut faire une chambre d’hôte, c’est aussi suspect, à moinsssss qu’il n’ait hérité, auquel cas, c’est permis).
        Bref, toutes ces fuites sont illusoires car l’absence de sens finit tôt ou tard par rattraper : il n’y a que collectivement que celui-ci se fait.

        Reste que nous sommes bien seul face à tout cela. Et que l’on réagit, comme A le fait, selon ses propres corpus. Celui du travail comme outil de dignité, sans doute dépassé, n’en n’est pas moins digne que celui du refus d’être écrasé par ce même travail.
        L’urgence est de les réconcilier.

        Non ?
        Cordialement.

      9. Avatar de fx
        fx

        @Zebu
        oui, faut réconcilier les gens, on va pas dire le contraire.
        Mais la fixette de « A » sur les prolos-grugeurs, même avec les précautions du discours, montre clairement, démontre pour les non-convaincus, que la cible de beaucoup de nos chers compatriotes, c’est les pauvres qui grugent, et de plus, si ces derniers gagnent 100 € de plus que les smicards, je t’explique pas ce qu’ils prennent, les pauvres … !!!

        non, le pb pour moi, c’est que la fixette ne s’exprime qu’envers les « pauvres ». Merci de ne dénaturer en rien cette phrase, chaque mot est à sa place. Je regrette que les vols des riches, des politiques (lire « la république des valises »), des banquiers, non pas les personnes physiques, quoique, mais des institutions, qui représentent (les vols) des sommes sans mesures aux gruges que font les pauvres, ne provoquent pas autant d’indignation chez (en gros) 50 % des gens.
        « A », reste scotchée à ce petit pb, sans élever le regard sur les fils qui tiennent sa marionnette (je suis méchant mais ils n’ont qu’à couper les fils eux-mêmes)

      10. Avatar de schizosophie
        schizosophie

        Dans The Shawshank Redemption, en français Les Evadés (1994), le personnage de James Whitmore, Brooks, est décrit ainsi par celui incarné par Morgan Freeman : « …il est institutionnalisé, nous le sommes tous… ». Plus tard, Red (Freeman) précise « Ces murs ont un effet bizarre, au début on les déteste, ensuite on s’y habitue, et on finit par en avoir besoin, c’est ça être institutionnalisé. »

        Red : These walls are funny. First you hate ’em, then you get used to ’em. Enough time passes, you get so you depend on them. That’s institutionalized.
        Heywood : Shit. I could never get like that.
        Prisoner : Oh yeah? Say that when you been here as long as Brooks has.
        Red : Goddamn right. They send you here for life, and that’s exactly what they take. The part that counts, anyway.

        Le travail ça travaille, et pas que du chapeau.

      11. Avatar de zébu
        zébu

        @ fx :
        zébu, avec un petit z mais avec un accent, por favor …
        Merci de la réponse, d’autant qu’elle suscite une autre réflexion.
        Je ne partage pas, je l’ai écris, la réaction de A pour les raisons évoquées. Mais il me semble qu’il y a un fait intéressant à creuser. Cette réaction est souvent celle qui est produite par ceux-là même qui travaillant ont le sentiment, y compris parfois ‘objectivement’ (au sens purement économétrique) de subir un déclassement. Et même un trahison de ‘classe’.
        Déclassement, car leur respect quant à la valeur qu’ils attribuent (à tort ou à raison n’est pas la question : cela ne peut pas être la question si c’est un fait social) au travail s’en trouvent selon eux du même coup déclassée par l’absence de travail dans la rémunération acquise. Ceci est d’autant plus ressenti par ceux qui se considèrent eux-même comme prolos, n’ayant donc que leur salaire, maigre, comme rémunération, d’autant plus que ce salaire est faible. Je pense en particulier aux salariés en contrats précaires et surtout à temps partiel (notamment les femmes).
        Et trahison par ailleurs, de ‘classe’, puisque la plupart du temps, ils ressentent d’autant plus difficilement qu’un des leurs, un prolo, puisse à la fois renier ce qui faisait sens hier ainsi que leur appartenance de classe, pour aller gonfler la classe, d’une manière totalement tronquée et fausse, des ‘rentiers’ : ceux qui ont des revenus autres que les salaires (les rentiers, les vrais, sont ceux qui tirent des revenus suffisants de leurs placements pour pouvoir en vivre).
        Soit, l’ennemi de ‘classe’ des prolos, par excellence.
        Plus le revenu tiré du travail sera faible et plus ce sentiment sera exacerbé. Et pour peu que les ‘bénéficiaires du système’ comme ces prolos les dénomment soient immigrés, on a parfois la totale FN pour le même prix (ce qui n’est pas, au contraire, il faut le noter, le cas de A, mais qui, pour défendre le statut social des immigrés, en vient à s’attaquer à ces ‘rentiers’ d’un genre nouveau).
        On en vient évidemment à complètement oublier d’où provient tout ceci mais aussi tout le contexte (véritables rentes, véritables profits, véritables accumulations : toutes au détriment de l’intérêt général, lequel s’est abaissé à fournir à tous ces ‘véritables’ les instruments contondants de son martyr, à savoir l’abandon fiscal entre autres choses).
        On peut se focaliser sur le contexte et la structuration (à raison, ô combien !) de la richesse, qui produit cela.
        Il me semble que l’on ne devrait pas oublier ce qui fait (ou faisait) sens socialement, que ce soit à tort ou à raison importe peu encore une fois : l’essentiel étant de refonder ce sens pour tous et de permettre aux prolos qui travaillent ou aux prolos de la ‘rente sociale’ (dixit certains des premiers) de s’inclure dans une réflexion sur le travail.
        Le travail et la relation à celui-ci est un des éléments à mon sens de la refondation de la création et de la répartition de la richesse, un élément important.
        Même s’il sonne creux, il en occupe encore une place essentielle pour un nombre encore majoritaire de nos concitoyens, que ce soit sans ou avec.
        Et corrélativement, celle des revenus, avec ou sans.

        Cordialement.

      12. Avatar de zébu
        zébu

        @ Schizosophie :
        Belle référence.
        Mais nous sommes bien placé icite me semble-t-il pour savoir qu’un artefact, pour artefact qu’il soit, soit la conséquence d’une réalité objective, est aussi une réalité empirique (ou en produisant). C’est le cas de la valeur. Mais aussi celui du travail.
        Pour autant, nier à un artefact qu’il a aussi une réalité empirique ne permettra pas de déconstruire sa réalité objective.
        ‘Simplement’, sans doute montrer ce qu’il est : un artefact.
        Qu’est-ce qui, dans le travail, est un artefact et qu’est-ce qui ne l’est pas ?
        Car que la partie appartenant à la réalité objective du travail nous institutionnalise aussi, j’en conviens.
        Mais j’ai l’impression que cela ne nous aide pas à discerner … (à moins que ce ne soit mon discernement)

  9. Avatar de Paul Stieglitz

    C’est en lisant ce texte poignant et lucide que l’on se dit qu’il n’y a vraiment rien à faire dans le système économique capitaliste pour rétablir un peu d’équité entre les producteurs, les industriels, les distributeurs, les consommateurs, les banques, les spéculateurs…. Si l’on suit le discours de Toulon on n’arrivera pas à grand chose, n’est-ce pas PJ ?

    1. Avatar de Bruno
      Bruno

      Ah, ce discours de Toulon, que de vagues fait-il!

      Peut-être est-ce plus important que ce que l’on croit (…), qu’il reste au moins ceci de « positif » – même si totalement virtuel à ce jour, du côté de ses applications sur le terrain -, à l’actuel locataire de l’Elysée?

      C’est ainsi que je « lis » la position de PJ, à ce sujet: certes, entre les lignes…

      Peut-être me trompé-je?

  10. Avatar de ERIX le Belge
    ERIX le Belge

    Essayez une AMAP. Je sais que ce n’est pas évident, mais pour un cadre comme vous, jeune, qui s’exprime bien, qui a des idées, ça me semble raisonnable. Je suis certain que vous pourrez convaincre les clients potentiels, Ils existent, c’est certain, il faut juste les motiver; les accompagner : enthousiasme, entiéreté du budget nourriture, propositions de recettes de légumes, les faire goûter etc..
    Et pour ceux qui n’ont pas de travail mais sont habiles de leurs mains : apprenez à réparer des machines à laver, des frigos, des télévisions, on aura toujours besoin de vous, et de plus en plus si je ne me trompes 😉
    Bonne année.

    1. Avatar de DIX
      DIX

      J’y travaille…

    2. Avatar de BATMAN
      BATMAN

      Réparer des machines à laver, des frigos… Ouaip ! Je ne sais pas si vous avez essayé, ça devient de plus en plus difficile. Les fabricants de ce type d’engin font tout pour que vous ne puissiez pas réparer sans vous adresser à eux et de vous vendre des ensembles de pièces détachées qu’il veulent bien, et cela à des prix de plus en plus élevés…
      Essayez de réparer une voiture millésime 2011… Si vous ne disposez pas de la prise « diag » et du logiciel qui va avec, ce n’est même pas la peine d’ouvrir le capot…

      1. Avatar de michel lambotte

        Vous avez tout à fait raison et je sais de quoi je parle.
        C’est pour cette raison qu’il faudra changer de structure, passer du marché obligatoire à open source.
        Il y en a qui s’y emploient parcequ’ils ont compris que le système actuel a atteint ses limites.
        http://opensourceecology.org/

    3. Avatar de de passage
      de passage

      je connais un responsable d’amap maraichère qui vais vivre 5 employé et lui en totale autonomie. il se verse de quoi vivre confortablement +-2000€ par mois.

      sans prime ni autre.

      c’est possible un autre avenir que l’assistance.

    4. Avatar de stef
      stef

      Concernant les AMAP : dans un documentaire de Yann Artus Bertrand, le créateur du concept des AMAP explique comment il a découvert cette idée. Il se rendait chez un membre de sa famille à New York, lorsqu’il a vu des gens en plein milieu de la ville qui débarquaient des fruits et légumes de leurs coffres. Il les a interrogé, et c’est ainsi qu’il a pris connaissance de l’existence des CSA (Community-supported agriculture).
      Le concept originel, importé aux USA depuis l’Allemagne et la Suisse en 1984, a été formulé pour la première fois aux environ de 1919 par Rudolf Steiner. Ce concept ne concerne pas seulement l’agriculture, mais tous les secteurs de la vie économique.
      Il s’agit du concept de l’économie dite « associative » : producteurs, distributeurs et consommateurs collaborent au sein d’ »Associations économiques » au sein de chaque branche de l’économie, pour découvrir ensemble le « vrai et juste » prix des biens et services, convenir d’arrangements pratiques ou juridiques répondant aux intérêts réciproques de tous les partenaires, déterminer les modalités de la production et de la distribution (leur nature, les quantités produites et distribuées, etc…), déployer une connaissance objective et précise des processus économiques concrets dans un certain secteur de l’économie dans une région donnée, orienter les flux de capitaux selon les besoins objectivement reconnus, etc. etc.
      Pour plus d’infos au sujet de ce concept (qui constitue en réalité un nouveau paradigme économique et social très peu connu dans les pays de langue française), voir le livre de R. Steiner « Éléments fondamentaux pour la solution du problème social », un ouvrage demeurant, hélas, brûlant d’actualité.

  11. Avatar de lucien lerouffe
    lucien lerouffe

    La productivité sans profit et sans perte? Le crime était presque parfait…

    Votre témoignage m’évoque irrésistiblement le triste spectacle du lait épandu dans les champs alors que les restaus du coeur n’en ont pas assez.

    Mais à qui profite le crime? Les intrants, qui les vend? Une vache qui produit 7000 litres par an ne peut s’être nourrie que d’aliments fortement concentrés. D’autre part il existe un ratio prix du lait/prix du carburant.

    Les céréales sont dans un coin, les élevages dans un autre, la paille et le fourrage dans un autre.

    C’est le fameux syndrome pétrole contre nourriture.

    Le lait de vraie vache a disparu il y a longtemps, les trayeuses ne tire plus que de l’eau de ces pies gonflés d’hormones. Je rêve parfois d’un flan au lait jaune de vraie vache et aux oeufs oranges de vraie poule.

    1. Avatar de Samuel
      Samuel

      pas d’hormone productive en France, depuis des décennies, ni en Europe (depuis une ou deux). Pour le lait jaune, faut du bêtacarotène, qui ce trouve dans l’herbe de printemps et les tubercules, mais il n’y en a peu dans le maïs et le foin.

    2. Avatar de DIX
      DIX

      Epandage de lait : je n’y ai pas participer mais il aurait fallut le faire plus massivement pour donner une bonne claque. Problème, nous aurions eu tous une grosse perte, mais potentiellement un gros gain, et je ne parle pas que d’argent. Je parle d’impact au niveau rapport de force, changement de ligne politique au niveau de l’europe. A noter également que pendant les épandages, les paysans de l’APLI ont réalisé des dons de lait.

      Concernant la productivité : c’est vrai que le concept du « vrai lait » prête à débat. moi même j’ai été écoeuré un moment donné lorsque mes vaches étaient malades….d’une mauvaise gestion de l’alimentation, car les systèmes zéro paturage, ration ensilage avec tourteau sud américain sont très très délicat à maitriser. Le paturage à l’ancienne, c’est plus cool, mais ce n’est pas possible partout. Enfin, à 7000 L c’est encore soft. Moi je travaille à 12 000 et aujourd’hui, j’ai une excéllante santé animale (sans hormone) avec une efficacité alimentaire de ma bouffe et une autonomie optimisé quand je regarde le ratio achat / autoproduction de fourrage et de concentré. Ces systèmes sont idéaux pour faire face à la hausse de la demande alimentaire au sein d’un pays mais il doivent évoluer. Le jour le pétrole sera remplacé par une energie propre qui reste à trouver, je pense que ces systèmes perduront et qu’ils seront accepté largement si on gagne la bataille de l’eau (on fait de grave effort dans l’investissement de solutions agrienvironnementales, souvent improductive pour le porteufeuille mais génératrices d’aménités environnementales) et celle de l’énergie, le manque croisant de paysan fera que les systèmes intensifs en production par travailleur et en aménités environnementales seront la clef. MAIS : sans réparatition équitables des richesses, sans investissement d’avenir dans les fermes, les progès agrienvironnementaux seront dix fois plus lents !

      Autre aspect : les excédants structurels d’azote dans certains territoire. Là, l’historique du développement agricole de certaines régions rend l’inversion de vapeur beaucoup plus balaise. Pour l’eau, il faudrait exporter l’azote de ces territoires vers d’autres. Les coûts cachés sont énormes. C’est vrai, il y a eu des erreurs mais les agriculteurs ne pourront réussir seuls.
      Le capital à mobiliser est gigantesque, et malheureusement en corollaire, des profits d’intérêts énorme….

      Ce genre de problème doit nous ramener à la question essentielle : les producteurs authentiques de richesse et d’aménités environnementales (état + agriculteurs + citoyens) devraient pouvoir se financer avec une simple reconnaissance de dette car il s’agit d’investissement pour le bien commun ! La notion de bien commun devrait être au centre du nouveau paradigme. MAis tant que les écologistes, les agriculteurs et les citoyens s’affronteront, faire plier les grandes lois du système capitaliste sera impossible à mon sens.

      1. Avatar de Efarista
        Efarista

        La notion de bien commun devrait être au centre du nouveau paradigme.

        Oui cela serait bien de préserver les nappes phréatiques polluées a outrance par les nitrates agricoles.
        Ce serait également bien d’utiliser des races de maîs qui ne demandent pas tant d’eau….quel gaspillage du bien commun.

      2. Avatar de Samuel
        Samuel

        Efarista, tout simplement limiter le maïs en dessous de la Loire, certains éleveurs le font déjà en le remplaçant en partie, par du Sorgho, la luzerne (en sol basique) ou de la bettrave.
        En céréale le soucis c’est que le maïs, le colza, le blé tendre sont des produits spéculatifs aux niveaux mondiales (c’est pas toujours intéressant sauf les 2 dernières années), mais le tournesol, les pois, le blé dur (et toutes les graines en petite quantité) ne le sont pas.
        Ce qui donne des trucs bizarre, l’hiver passé, valait mieux donner du blé dur (pour faire des pâtes, une qualité supérieur) à ces vaches et vendre sont blé tendre fourrager. Le tournesol a plus d’huile que le colza (l’huile est la meilleur valorisation de la graine), mais le colza est plus cher, etc..

      3. Avatar de Jason
        Jason

        Enfin, à 7000 L c’est encore soft. Moi je travaille à 12 000 et aujourd’hui, j’ai une excéllante santé animale (sans hormone) avec une efficacité alimentaire de ma bouffe et une autonomie optimisé quand je regarde le ratio achat / autoproduction de fourrage et de concentré.

        Non, non et non ! Comment pouvez-vous écrire ça après avoir décrit votre désarroi et vos faibles revenus ? Vous êtes dans l’erreur absolue, encore victime de ce mythe productivisme qui vous a conduit a des investissement disproportionnés par rapport à votre revenu disponible.
        Osez faire le calcul: avec des races rustiques à 5000 L, vous gagneriez bien mieux votre vie, et vous bosseriez moins.

      4. Avatar de dix
        dix

        A Jason,

        Pas dans mon cas. Déjà étudié. L’extensification ne marche pas dans mon contexte !!!

        Pour moi ça veut dire travailler avec de l’herbe chez les VL et l’herbe j’en ai à peine assez pour en rajouter au maïs ensilage des vaches. Le principal de la production d’herbe passe dans l’élevage des génisses. Si je veux plus d’herbe, il faut que je consacre plus de terres labourables à l’herbe. Problème, je sous valorise les terres qui sont d’excellante qualité, l’herbe n’y poussera pas au dessus de 25°C, j’ai trop d’amplitude thermique en plaine, dans les côtes d’amor et en montagne, c’est pas pareil. En cette année de sècheresse, si je n’avais pas le maïs, j’aurais pas boucler le bilan fourrager c’est sûr. Les plus mauvaises terres, sont, chez moi, en luzernière cher ami.

        Travailler avec du maïs pour faire 5000 L ça ne marche pas. Trop d »énergie fermentiscible pas assez de protéine, qui dit énergie fermentiscible dit aliment riche en protéine en face, d’ou soja, lupin ou autre. Produire alors sa propre protéine me direz vous : plus de boulot pour un bilan technico économique équivalent à l’achat de tourteau et spécialisation de la surface dans une seule production : le lait, alors que je peux utiliser les terres vers d’autres marchés pour limiter la case quand il y a dans une année donnée une crise dans une filière et pas dans l’autre.

        Concernant les investissements « énormes » soit disant, j’ai une étable ammortie, louée, la moitié du matériel et fait appel aux entrepreneurs.

        Enfin, à 5000 L, je vous dis de suite qu’il faut passer au bio. Mais alors mon étable ne tient plus. Pour faire le quota, faudra doubler la place dispo et construire une nouvelle étable. Soit une charge dure dure dure à supporter.

        Et vous, le calcul, vous l’avez fait. Je le répète, les producteurs des zones herbagères ont tout à y gagner dans l’extensification et le passage au bio ! Pas les producteurs de plaine ou de zone intermédiaire qui on moins de 40% de la SAU en herbe. Si vous ne me croyez pas, faisons les calculs ensemble ! Et puis, si les races rustiques font plus de taux, c’est bon pour le porte monnaie, mais je peux dire aujourd’hui qu’a 42 de TB et 36 en TP, on produit un lait riche pour de la holstein !

        Ce n’est le productivisme qui est responsable. C’est le choix du système le plus efficace économiquement dans son contexte qui n’est plus en adéquation avec le marché lorsqu’il y a un crash. Enfin ,posez vous la question de savoir qui a le plus souffert de la sècheresse : les herbagers ou les polyculteurs ?
        Qui est venu à l’aide des herbagers ? ON NE PEUT PAS DEPLOYER LE MEME SYSTEME PARTOUT !!

        Je ne suis pas pour le productivisme à outrance, je vois juste que les autres solutions me mettraient encore plus bas en trésorerie etc. Je voudrais bien passer au slow food, mais il faut une valorisation supplémentaire. J’y travaille.

        Je n’ai rien contre vous car votre remarque me fait penser à ce que j’imaginez il y a 4 ans, avant mon installation…..j’ai très vite déchanté en analysant la chose, seul, puis avec 3 conseillers différents…

        Merci de votre remarque.

      5. Avatar de Samuel
        Samuel

        dix, pour l’herbe on peut faire de bons rendements (en 4 récoltes certes).
        Mes dérobés productifs en RGI, m’ont autant sauvés que le maïs (cette année c’est 55%trêfle/45%RGI), mais je l’ai paturé, il faisait doux (un pic de 38.9 de TP avec 42 de TB et sans méthionine ajouté, à 36 en noir j’en doute un peu:) ).
        Le truc, c’est que des qu’on fait plus de protéine, ce qui limite le rendement. (le soja a plus de protéine que le colza mais rend moi, pareil entre le lupin, la féverole et les pois, ils ont essayés de faire un maïs ogm avec 10% de protéine en plus, ils auraient du me demander, c’est de la dé-selection, résultat 20% de rendement et de sucre en moins, le rendement d’une féverole ensilé à peine sélectionné).
        Et les protéines sont soit en dollars (soja), soit subventionné par l’huile de colza, ce qui permet l’indexation sur le soja.
        Après y aussi l’inertie des subventions sur le maïs, tout le monde a accès à un semoir et une ensileuse, y des milliers de variété qui sorte chaque année ( alors que les autres fourrages n’en ont qu’une ou deux), on maitrise le produit. Et c’est plus facile de récolté une plante en surface, qu’en profondeur, puisque avant le maïs les vaches de pleines mangeaient des betteraves.
        Histoire de donné une exemple autre sur l’herbe, j’ai travaillé au pays-bas, ration VL standard 8 kg de maïs, 8 kg d’ensilage d’herbe pré-fané brin long, 8 kg de concentré et 2 kg de fécule.
        Les pays-bas sont plus intensifs, pourtant quand je leur disais que nos rations hivernales VL étaient à 80%, ils me disaient: vous êtes riche 😉

      6. Avatar de jérôme
        jérôme

        @ Dix,

        Bonsoir,

        Et des algues en complément alimentaire ?

        http://www.technap-spiruline.org/content/view/5/
        http://www.spirulinefrance.fr/lavis-des-specialistes/cfppa-formations-spiruline-hyeres

        « Et si l’on n’a pas de produits chimiques ?

        Il suffit d’ajouter 17 litres d’urine (c’est une dose moyenne puisque la concentration de l’urine est très variable en fonction du sujet et de l’heure) par kg de spiruline récoltée. L’urine apporte aussi un peu de carbone, ce qui réduit la tendance du pH à monter et permet d’augmenter la productivité de 2 g/m²/jour en l’absence d’alimentation carbonée. Cette solution n’est proposée que pour répondre à des situations de survie, ou pour fournir de la spiruline destinée à l’alimentation animale, ou encore pour ceux qui préfèreraient une spiruline vraiment « biologique ». Attention à répartir la dose régulièrement (comme pour l’urée) et à ajouter l’urine juste après la récolte (en tous cas pas le soir) et seulement par beau temps; en régime de croisière, il est recommandé de limiter la productivité à 7 g/j/m², donc de ne pas ajouter de sucre, et de maintenir une hauteur de liquide assez élevée (minimum 20 cm) et aussi une concentration en spiruline d’au moins 0,4 g/l. Pour une consommation personnelle de la spiruline produite, la stérilisation de l’urine avant usage n’est pas une nécessité (l’auteur ne l’a jamais pratiquée), mais sinon elle parait indispensable au moins pour des raisons psychologiques. »
        http://www.spirulinasource.com/cultivez/cultivez2d.html

        http://www.temoust.org/algerie-la-spiruline-une-algue-en,14170

        http://petites-nouvelles.pagesperso-orange.fr/pnaout2011.pdf

        http://quiperdgagnespiruline.blogspot.com/2009/04/la-chlorelleou-chlorella-aliment.html

        Peut être éloigné des VL, peut être pas ?

      7. Avatar de Dix
        Dix

        OUi samuel. OK sur le RGI mais c’est 4 tonnes. Chez moi le maïs c’est mni 15 et maxi 20 t de MS (l’alsace est propice au maïs). enfin, une récolte par type de produit dans un même silo par produit, c’est moins de transition, donc plus de santé pour les VL car moins de perturbation de la flore du rumen et donc, moins d’histamine, moins d’acidose.

      8. Avatar de Samuel
        Samuel

        Dés que tu limite le maïs, tu limites l’amidon (à moins de ramener des concentré fermiers), donc l’acidose.
        4 tonnes avec du RGI?, c’est à peine la première coupe, luzerne ou RGI/trêfle tu as minimum 8 tonnes, mais si tu le conduis comme un maïs plutôt 12, mais à 80 de PDIN, pas 50 (si légumineuse potasse/magnésie/souffre, si gaminé pure 80 à 100 unité d’azote).
        C’est pas la plante qui fait le rendement, mais la sélection par les sucres et la conduite de la parcelle.
        Après je suis d’accord, on peut pas refaire 60 ans d’évolution à l’envers, pour déculpabiliser un modèle qui ne nous nourrit pas.

      9. Avatar de Jason
        Jason

        @Dix, Samuel,
        Pour ma part je suis en allaitante, donc je vais pas vous faire la leçon. Mais les seuls laitiers que je connaisse qui vivent bien (revenu ET mode de vie), ils n’ont pas des holsteins. Et ils utilisent pas de maïs. Et y’en a qu’un en bio.
        Alors OK, ici on est en moyenne montagne, et on peut pas déployer le même système partout. Mais le fait est que votre système « optimisé », bien en accord avec ce vers quoi tous les laitiers ont été poussés, bien en accord avec les techniciens de la chambre, eh ben il vous rend fragile et pas heureux.
        Sinon, nous, la sécheresse, on l’a passée avec un stock de foin de l’année précédente. C’est ce que faisaient les anciens, avant la religion des flux tendus.

    3. Avatar de Delphin
      Delphin

      L’agriculteur industriel fait du faux lait ( vache Holstein, non pas 7 000 l, mais 10 000 l par an, avec de l’ensilage et des tourteaux), mais ce n’est pas bien grave, car ce faux lait est « mort » après procédés de conservation par stérilisation (la bouteille ou le carton de lait stérilisés sont des conserves, faire du fromage blanc « naturellement » n’est plus possible), mais ce n’est pas grave car le flan du boulanger n’a de flan que le nom (dépôt infâme d’une « gélatine » jaune sur une pâte et le citadin moyen, qui n’a jamais connu autre chose n’en rêve pas (humain hors sol, consommant le produit issu d’un animal « hors sol »)

      Quant aux pauvres bêtes près de chez moi, définitivement entravées le temps de leur engraissement, , elles sont les victimes d’une politique de profit aux procédés concentrationnaires.

      Décidément, la « crise de la dette » n’est qu’une des innombrables facettes de la crise de la vie.

      Il n’y a pas « des agriculteurs », mais là aussi, un puissant lobbye qui a aliéné une grande partie à son modèle de production. Ce modèle bât lui aussi de l’aile et les plus petits découvrent qu’ils sont finalement les dindons (investissements, agriculteur simple maillon pieds et poings liés aux gros fournisseurs et industriels clients).

      Un conseil à cet éleveur, qu’il rejoigne le mouvement initié par André Pochon il y a 40 ans des vaches retour à l’herbe, en prairies conduites scientifiquement,sans azote (label récent INRA !, lequel retourne sa veste comme les économistes orthodoxes), avec plus de mille exploitations sur le grand ouest, peu d’investissements, peu d’intrants donc une bonne rentabilité et des vaches heureuses.

      Une minute trente de l’inimitable André Pochon :

      1. Avatar de Kaiel

        @ Delphin
        Je connais bien André Pochon. C’est un clairvoyant, contrairement à de nombreux agriculteurs bretons il s’est enrichis en évitant de s’endetter et en inventant un modèle agricole durable!

      2. Avatar de Samuel
        Samuel

        Et pourtant même Pochon n’a pas eût à sa suite un éleveur laitier, mais un allaitant, car c’est moins de boulot. C’est encore la génération des vocations, où on ce consacre corps et âme à son travail (le médecin qui court les routes, le fonctionnaire qui prend pas toute ces semaines de vacance, le couvreur, le plombier, toujours disponible, etc…).
        Dans une société qui consacre beaucoup a ces loisirs (temps et argent), évitez s’il vous plait les retours facile au bon vieux temps.

  12. Avatar de Maud
    Maud

    Quel beau texte ! Quel beau témoignage !
    Espérons qu’il sera de plus en plus partagé car ainsi commence la vraie résistance celle qui conduira à terme à l’émergence d’un réel changement.

  13. Avatar de Michel Martin

    Ce qui ressort de ce témoignage et qui me semble assez incroyable, c’est la coupure technique qui s’est opérée dans la pratique agricole après les années 60. Les presque 1000 CETA (Centre Technique Agricoles) avaient pourtant contribué fortement à faire émerger l’agriculture de l’autarcie et accroître comme jamais les rendements, sans pour autant que ce soit au détriment de l’environnement. Mais le miracle du Maïs et de l’élevage « carcéral » n’avaient pas encore distillé son chant de sirène, coupant les agriculteurs de cette base d’échange de bonnes pratiques qu’étaient les CETA pour les rapprocher des fournisseurs de l’agro-industrie et des banques. André Pochon est un témoin attentif et averti de cette histoire malheureuse et un résistant au chant des sirènes productivistes. Dans son dernier livre de 2009 « Le scandale de l’agriculture folle » il donne enfin les bilans d’exploitation comparés de fermes des Côtes d’Armor productivistes et de fermes durables. Par exemple, la VA d’un kg de bœuf productiviste est de 0.25 Euro, alors qu’elle est de plus de 1.30 Euro en agriculture durable.

    1. Avatar de DIX
      DIX

      Pochon, j’ai travaillé dessus. Problème : les territoires ou l’herbager est à 15 tonnes de MS parceque pluie et température optimale ça passe. Mais ce n’est pas reproductible partout. Dans mon cas : parcellaire morcelé, amplitude thermique trop forte en plaine d’alsace. Voila…

      1. Avatar de Michel Martin

        Pochon a en effet développé l’agriculture qui convenait bien au lieu où il était (Côtes d’Armor), mais ce que je retiens, c’est sa méthode d’évaluation, il compte tout et ne cède à aucune mode. Il est très en phase avec les partisans actuels de permaculture. Il avait aussi noté l’importance du couvert végétal (c’est dans son livre « Les champs du possible »). Ce que je retiens aussi, c’est l’idée de réseau pour la mise en commun des meilleures pratiques, comme l’ont été les CETA à partir de 1944. Je crois que c’est indispensable, pour éviter de se faire embobiner par les bonimenteurs et pour consolider et enrichir ses propres observations.

      2. Avatar de Michel Martin

        Une expérimentation plus proche de votre situation, c’est en Belgique, vers Liège, Le CTA du pays des Condruses.

  14. Avatar de schizosophie
    schizosophie

    @DIX

    « Ce pourrait aussi être le pire du communisme, avec des plans, des contrôles ultra-pointilleux et inapproprié à notre échelle de production, des connivences entre le pouvoir et un syndicat majoritaire (…) »

    Pourquoi « pourrait » ? Ne l’est-ce pas déjà ?

  15. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    « Ingénieur de formation »

    Vous pouvez donc comprendre la Loi des débouchés de Say, et voir pourquoi le capitalisme est logiquement à l’agonie (et pas de façon fortuite)

    De l’idée de la concentration du capital, il est moins immédiat de déduire que nous avons un problème, car il faut passer par l’absence de croissance (assèchement de la demande), voire la dette, qui par l’intermédiaire du crédit qui concentre et donc assèche etc.. On pourrait Aujourd’hui doubler l’avoir de tous les grands capitalistes, il n’en résulterait dans les prochains jours rien de grave, or la concentration du capital serait doublée (en tout cas il faut passer par des détours pour expliquer pourquoi ça irait mal). Ou bien diviser la somme et pourtant cela n’irait guère mieux ! Les chaines logiques sont plus longues et moins évidentes que ce qui est décrit par l’équation de Say, qui montre pourquoi chaque entreprise produit plus d’offre que de demande, ce qui induit une surproduction inévitable.

    P.Jorion, parce qu’il vient du milieu financier, part du domaine des banques et de la finance pour expliquer nos ennuis, mais ce n’est pas le seul point de vue sur le problème.

    Pourquoi l’argent manque, selon P. Jorion ? Parce qu’on le prête et qu’il faut payer pour l’obtenir. C’est le « debt backed money ».

    Oui mais pourquoi on le prête ? Parce que les salaires sont trop bas. Et pourquoi sont ils trop bas est-ce structurel ou conjoncturel, conséquence de l’ultra libéralisme ?

    Les salaires sont trop bas parce que l’épargne (le profit) est trop élevée, mais l’équation de Say explique pourquoi le rééquilibrage n’est jamais possible : il faudrait que l’épargne soit de ZERO pour que le système soit en équilibre. Et ça P.J. ne peut pas l’expliquer à partir de son angle d’attaque. Bref, P.J. est un optimiste 🙂

    J’espère que j’évite les sottises … 🙂

    1. Avatar de fx
      fx

      à propos de l’argent – dette, il y a qqchose que je ne comprends pas : une fois la dette payée, l’argent s’est auto-détruit au fur et à mesure des remboursements auprès de la banque, mais cet emprunt a pu créer un patrimoine (une maison). En vendant cette maison, il y a injection immédiat d’argent (créé ?) dans le circuit non ?

      1. Avatar de Julien Alexandre

        @ fx

        L’argent, ça ne se détruit pas (en tout cas pas comme ça). Les reconnaissances de dette oui. Nuance… majeure !

      2. Avatar de fx
        fx

        bien, l’argent est créé par la banque alors dans ce système. Finalement, quel est le pb, hormis le taux d’emprunt qui fait que je paye le banquier ? je crois ne pas saisir le fond du pb là

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ fx

          Non, l’argent n’est pas créé par les banques commerciales. Un bon point de départ pour saisir le problème serait de lire « L’argent, mode d’emploi », disponible dans toutes les bonnes crémeries.

      3. Avatar de Pol
        Pol

        @fx
        Vous décrivez le processus de création de richesse, de la croissance !
        Idem pour le céréalier qui ensemence 1 ha de blé… ou un médecin qui s’installe dans le Berry !
        Quant à la masse monétaire, c’est à la banque centrale de veiller à l’équilbre entre celle-ci et la masse de biens et services créés. La BC émet donc de la monnaie à due proportion de la création de richesse (pour stabiliser les prix). Il n’y a que la banque centrale qui crée de la monnaie.

      4. Avatar de Pol
        Pol

        @fx suite
        A l’exception des faux monayeurs !

      5. Avatar de juan nessy
        juan nessy

        Relisez le blog depuis le billet d’Etiennne Chouard ici même , et vous allez trouver tout seul des éléments de réponse à votre propre question .

  16. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    PS : instabilité climatique :

    Nous avons pour la première fois des cigognes dans l’Oise, qui ne migrent donc pas. 5 qui se promènent dans les champs. jamais vu cela depuis 1976.

    1. Avatar de taratata
      taratata

      à Liszt
      C’est la preuve de quoi , les cigognes ?
      Un vol d’hirondelles ne fait pas le printemps .

    2. Avatar de chris
      chris

      Déjà vu il y a plus de 15 ans …rien de bien nouveau
      et quand bien même, voir un migrateur se promener dans un champ n’est la preuve de rien du tout

    3. Avatar de Maxfriend
      Maxfriend

      Pas nécessairement dû au climat. Elles peuvent faire partie des cigognes que nous acclimatons en Alsace et qui ne mignent plus. Cette méthode a évité leur disparition certaine il y a 35 ans. Ne vous inquiétez pas, lorsqu’elles auront le mal du pays, elles reviendront. 😉
      Allez voir le site cigognes-loutres.com pour des infos…

    4. Avatar de DIX
      DIX

      En alsace, les cigognes réintroduite ont été élevées l’hiver dans des parcs. Les descendants ne savent plus ce que migrer veut dire. Enfin, peut être viennent elles d’Alsace ?

    5. Avatar de arkao
      arkao

      @ Listz

      Ce n’est pas qu’elles ne migrent pas. Elles prennent leur temps en raison d’un automne particulièrement doux. Tant qu’il y a à manger en cours de route, autant s’accorder de plus longues poses et prendre des forces pour la suite du voyage.

  17. Avatar de RIOU René
    RIOU René

    Merci et bravo pour cet article clair et percutant !

    Vous nous dépeignez le tableau detestable de la situation d’un monde agricole aux prises avec une logique capitaliste débridée. Entendez que l’ensemble du corps social souffre des menées des pirates de l’économie et du TINA ambiant. Un grand nombre de docteurs ingénieurs en toutes sciences et dont les émoluments frisent le SMIC pourraient vous en raconter de belles à ce sujet. Les professeurs des grandes écoles contraints de dissuader les étudiants de poursuivre leur démarche scientifique au delà du BAC+5 parce qu’ils connaissent l’aversion des entrepreneurs pour ces intellos de doctorants auraient beaucoup de choses à dire s’ils ne risquaient pas de perdre leur poste en témoignant au grand jour.
    L’industrie nucléaire elle même vend son âme au diable pour respecter le dogme. Corinne Lepage, les syndicats, mais également plusieurs personnalités indépendantes, affirment tranquillement, et elles ont raison, que nos centrales nucléaires ne sont plus entretenues depuis des années afin de dégager des dividendes pour les actionnaires. Prenez une carte du Japon et pointez sur celle-ci la position des différents sites nucléaires. Vous constaterez que Fukushima n’est pas la centrale atomique la plus proche de l’épicentre. A présent demandez-vous pourquoi c’est ce centre de production qui a été touché plutôt qu’un autre. Entendez les remarques d’après-coup de nos politiques sur la gestion de la maintenance par TEPCO.
    Comme d’habitude, tout est dit. L’oligarchie nous mène tout droit vers l’enfer et par toutes les voies possibles. Si jamais une branche de l’activité des sur-riches échoue à nous mener dans le mur, d’autre voies vers le malheur ont été ménagées avec le plus grand soin.

    1. Avatar de Julien Alexandre

      @ René

      Pour Fukushima, vous confondez les dégâts causés directement par le tremblement de terre et ceux causés par le Tsunami…

      1. Avatar de RIOU René
        RIOU René

        @Julien Alexandre

        Le tsunami est en liaison directe avec le tremblement de terre dans sa forme et jusque dans son amplitude. Vous me permettrez d’insister lourdement, je trouve tout à fait interessant de noter qu’entre deux sites nucléaires exposés au même tsunami ce soit le plus éloigné qui ait le plus souffert. Cette différence de robutesse se justifie notamment par un moindre investissement de TEPCO dans l’entretien de son parc. En tous cas c’est ce que semblent affirmer pas mal de gens bien placés.
        Nous savons tous que la gestion de la maintenance est aussi une affaire de choix économiques. Le choix de la privatisation partielle de la production nucléaire française avec son cortège d’économies imbéciles réalisées sur le dos de la machine pour assurer des dividendes confortables aux actionnaires produira ses effets un jour ou l’autre.

        Merci pour votre remarque qui me permet d’éclairer et de conforter mon propos

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ René Riou

          Votre raisonnement pourrait se tenir si :
          – les 3 centrales touchées par le Tsunami n’étaient pas toutes 3 opérées par des prestataires privés, Tepco pour Daiichi et Daini, Tohoku Electric Power Company pour Onagawa, tenus donc aux mêmes pratiques néo-libérales observées par l’ensemble du secteur privé du nucléaire de maximisation du profit par la réduction des protocoles de sécurité.
          – les 3 centrales aient été de conception similaire ;
          – que la vague ait touché chacun de la même façon.

          Bref, ça fait beaucoup de « si » pour tirer la conclusion que vous faites, à mon sens. Sans que sur le fond les critiques ne soient justifiées. C’est leur valeur d’explication a posteriori que je questionne.

      2. Avatar de RIOU René
        RIOU René

        Pour ne rien oublier, je dois signaler que dans le cas du nucléaire comme dans celui du Crédit Lyonnais, un système d’alliance façon carpe et lapin est aussi dangereux qu’un système libéral monomaniaque aussi brutal soit-il. En clair, on ne peut pas demander à la même entreprise de s’exposer à la foire aux requins tout en poursuivant des objectifs sociaux. (péréquation tarifaire, sûreté nucléaire…et spéculation, par exemple)

      3. Avatar de Thomas

        Tiens, à propos de Japon, quelques photos avant/après qui témoignent du travail accompli….

        http://blogs.sacbee.com/photos/2011/09/japan-marks-6-months-since-ear.html

      4. Avatar de RIOU René
        RIOU René

        les 3 centrales touchées par le Tsunami n’étaient pas toutes 3 opérées par des prestataires privés,

        Je dois encore enfoncer le clou…

        Les centrales atomiques doivent répondre à des exigences qui ne s’évaluent pas en termes de moyens mais de résultats. Une installation dont la défaillance peut mettre en jeu la vie et la santé de milliers de gens doit pouvoir encaisser tout type d’agression sans JAMAIS sortir du cadre de fonctionnement pour lequel elle a été conçue. Or la sûreté nucléaire pâtit facilement d’une gestion de la sûreté qui s’appuie sur de l’à peu près en termes de conception ou de maintenance. L’analyse du retour d’expérience du nucléaire américain privatisé fait apparaître de nombreux incidents plus ou moins graves dus à des défaillances dans la conception ou au manque de rigueur dans l’exploitation (TMI). Les japonais ont également connus d’assez nombreux incidents avant Fukushima. L’Allemagne et la France ont étés relativement épargnées grâce au sérieux germanique ou aux contraintes rigoureuses imposées par l’état français à une EDF 100% nationale et donc controlable.
        Je vous épargnerai la longue litanie d’accident qui ont suivi la privatisation des services publics en Angleterre pour en venir à l’essentiel de mon propos et à l’histoire de l’aiguilleur qui tousse. Bien sûr que les catastrophe n’arrivent jamais systématiquement, mais elles arrivent d’autant plus fréquement et d’autant plus fort qu’on accumule en amont des erreurs de jugement et de management. Dans la foulée des privatisations le gouvernement français à fait le choix de la privatisation d’EDF et de son parc nucléaire et un jour nous le payerons. La seule chose dont je ne sois pas certain c’est de la forme et de l’intensité de la punition.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ René

          Le clou que vous enfoncez est en papier crépon : la seule chose mise en relief dans mon commentaire est l’inutilité du lien que vous tentez d’établir en illustrant l’inégalité de traitement devant la catastrophe de deux centrales qui étaient fondamentalement opérées de façon similaire. Rien de plus.

  18. Avatar de Paco76
    Paco76

    Quelle belle réflexion de Dix, ‘producteur’ de lait Alsacien…
    Ado, je passai quelques semaines l’été chez un cousin agriculteur (exploitant agricole !) en Bretagne, près de Messac pour ceux qui connaissent…
    Ferme de taille moyenne pour la Bretagne, on y retrouve cette ‘fuite en avant’ obligatoire pour ne pas disparaître, modernisation, diversification, productivité, labeur intensif malgré la mécanisation…
    L’un des fils a repris l’activité aujourd’hui, il lui faudra beaucoup de courage, d’imagination, et d’humour !
    Sketch P. Font 1977 ou 78, « le ministre de l’agriculture »…
    http://www.dailymotion.com/video/xaxwdi_font-et-val-l-autogestion-le-paysan_fun

  19. Avatar de Rodrigue
    Rodrigue

    Que penser de Pierre Rabhi et des solutions qu’il préconise ?

    1. Avatar de alain audet
      alain audet

      Moins de1% de la population est en production agricole soit une personne devant en nourrir 99 autres. Cette proportion devrait être ramené à 20% soit une personne devant en nourrir 5 incluant elle-même.
      Celui-ci aurait plus temps à vraiment faire de l’agriculture, meilleur soins aux plantes et animaux moins de pétrole que l’on retrouve partout aujourd’hui sur une ferme, carburant, plastique, herbicides, pesticides.
      Les aliments seraient beaucoup plus sains, rendant moins malade le consommateur qui par le fait même fréquenterait moins les hôpitaux etc.
      Le crédit que ces agriculteurs ont supporter est trop considérable, ceux-ci réagissent en travaillant plus ce n’est pas la solution.
      Ils sont crédito-pétroli dépendant
      Le nouveau cadre anticipé qui doit avoir comme base d’édification la disponibilité des ressources et leur pérennité doit en priorité s’assurer du bien être de ces gens.
      Se nourrir est la chose que nous ne pouvons pas ne pas faire dans une journée

      1. Avatar de Delphin
        Delphin

        « Nous redeviendrons paysans » de Philippe Desbrosses, agriculteur, docteur en sciences de l’environnement (fondateur de la ferme Sainte Marthe).

        (préface de l’abbé Pierre) 1ère édition 6/12/2007

        Delphin

    2. Avatar de DIX
      DIX

      Toutes les solutions alternatives doivent pouvoir s’intégrer au territoire et trouver les politiques publiques qui les soutiennent. Dans de nombreux cas de figure, il n’y a pas de réponse facile. Des années sont nécessaire pour revitaliser un territoire agricole qui a connu la déprise. Et toutes les solutions alternatives font un moment donnée appel soit à la compétitivité d’une technique de production ou d’un marché porteur (circuit court). Si il n’ya pas de ville ou de territoire périurbain à proxmité, le producteur est isolé et ne pourra donner de la viabilité.
      L’agri ruralité qui consiste à exercer plusieurs activités dont l’une est agricole et l’autre pas devient alors la seule solution pour garder un aménagement du territorie par l’agriculture. Le pouvoir d’achat des territoriaux est également nécessaire. Si il y a crise, il n’y a potentiellement pas de marché car les produits fermiers sont généralement plus chers hormis les légumes.

      1. Avatar de DIX
        DIX

        Autre remarques : « produits fermier plus chers ». En réalité ils ne le sont probablement pas si l’on retire les subventions et que l’on prend le prix de revient des productions hors aides. Vos impôts vous permettent d’acheter la nourriture à moitié prix dans certains cas. Les aides sont là pour compenser ce que le marché n’intègre pas à savoir le coût réel de production. Elles permettent enfin de vendre à moindre prix pour envoyer l’excédant commercial sur le marché mondial, ce qui a des répercussions significative dans les pays du sud !

      2. Avatar de michel lambotte

        Je suis fils d’agriculteur laitier, j’ai connu l’époque de l’industrialisation de l’agriculture dans les années 50 et 60
        A cette époque, j’avais l’intuition que quelque chose clochait dans le développement, le toujours plus grand ne me plaisais pas.
        J’ai entrepris des études et suis aller travailler en usine.
        Aujourd’hui, près de la retraite je pense que le monde est à un tournant important et que même pour nous les travailleurs salariés, ils ne sera pas évident de préparer l’avenir.
        Voici un projet qui vient de démarrer http://www.pointferme.be/ il est animé par un ingénieur agronome actif au Centre Technique Agricole de Strée en Belgique, je pense que cela répond à l’attente de nombreux agriculteurs de la région.
        je pense que ce qu’il veut mettre en route va dans le sens de vos souhaits

        Il faudrait commencer par reprendre ce qui a été merdé. Certains agriculteurs pensent qu’il faut scinder la production et de la transformation pour retrouver l’indépendance, en créant une organisation horizontale des relations commerciales entre producteurs et industriels plutôt que verticale. On n’y est pas encore….

        Je vous remercie de votre billet et vous souhaite la réussite de tous vos projets.
        Mes meilleurs voeux pour 2012

    3. Avatar de Lien
      Lien

      Elles sont assez radicales…
      Probablement viables sur le long terme, notamment du fait de la prochaine fin du pétrole, elles ne sont pas compétitives à l’heure actuelle.

  20. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    J’ignore ce qu’il en est dans le détail pour le secteur laitier, en revanche pour ce qui concerne l’élevage avicole cela ne fait aucun doute: Les agriculteurs ne sont plus de longue date que des exécutants sans aucun pouvoir décisionnel.

    Le système par intégration notamment fait que ceux-ci ne sont même plus propriétaires du cheptel dont ils s’occupent. Ils ne sont par conséquent plus que les métayers au service du suzerain que sont au choix les abattoirs, les vendeurs d’aliment ou les couvoirs (lesquels peuvent éventuellement être concaténés aux sein d’un unique groupe industriel) ce qui permet à ces derniers « d’externaliser les risques » (ça ne vous rappelle rien?).

    Le principe de la coopérative agricole, un peu à l’image de la banque mutualiste, a été dévoyé au dernier degré (voir l’exemple Triskalia).

    L’activité névralgique de l’installation des lots d’animaux à la sortie du couvoir puis de la désinstallation au départ vers abattoir jouit par ailleurs d’un prodigieux flou en matière de droit du travail (via le statut d’ouvrier occasionnel – dont il est bien difficile de trouver une définition en dehors du site de la MSA).

    Bref, c’est sans doute en fait tout le modèle agro-industriel qui est à revoir, et pas seulement l’un ou l’autre secteur. Là aussi, poser les questions c’est déjà en partie y répondre, mais d’une réponse qui ne satisfait pas les acteurs de la filière, car la remise en cause que cette réponse implique est bien trop profonde pour leurs frêles épaules.

    1. Avatar de Bruno
      Bruno

      « Le principe de la coopérative agricole, un peu à l’image de la banque mutualiste, a été dévoyé au dernier degré (voir l’exemple Triskalia). »

      Il serait bien d’aborder ce sujet: le dévoiement du statut de coopérative: « super »… sur le papier (à l’égard des salariés, en particulier), mais dans la réalité, cela semble être une autre affaire; dans un certain nombre de cas, ces coopérative semble avoir plus que profiter dudit statut, et être devenu pire que les meilleures entreprises privées « capitalistique », dans le genre…

      Cf. par exemple ce qui semble se passer du côté du Crédit Mutuel de Bretagne (par un montage idoine: l’encadrement payé par une SA créée de toute pièce, et facturant la prestation à ladite mutuelle, si j’ai bien compris cette histoire: merci pour « le petit personnel »…), ainsi que d’autres (j’ai eu l’expérience d’un cas – de l’ordre d’un millier de salariés, à travers le monde -, en tant que salarié: des plus caricatural dans le genre! Heureusement, cela n’a pas duré très longtemps, pour moi…).

      1. Avatar de toutouadi
        toutouadi

        « Le principe de la coopérative agricole, un peu à l’image de la banque mutualiste, a été dévoyé au dernier degré (voir l’exemple Triskalia). »

        Oui oui… Je connais des cas qui confirment cela…
        Et d’après ce que j’avais compris, c’est la « réalité financière » par l’intermédiaire de placements « juteux » qui est souvent à l’origine des ces dévoiements.

      2. Avatar de Dissonance
        Dissonance

        Je voudrais en outre préciser une chose qui n’est pas forcément évidente pour qui ne connait pas la filière à propos du système par intégration, lorsque couplé au « phénomène triskalia »: Le producteur se retrouve alors pieds et poings liés en face d’une seule entité qui est à la fois son client (détient les abattoirs qui achètent sa production) et son (ses) fournisseur(s) (détient la production d’aliment et éventuellement les couvoirs) qui conduisent à des effets pervers assez ubuesques:

        Sur le marché de la dinde notamment, qui est en crise de surproduction de façon assez récurrente, un intégrateur détenant à la fois abattoirs et production d’aliment a tout intérêt à laisser les lots qu’il a placés le plus longtemps possible chez le producteur. Il peut ainsi écouler ses excédents tranquillement et par ailleurs continuer de gagner de l’argent sur le dos du producteur en continuant de lui vendre de l’aliment (éventuellement en pure perte pour le producteur puisque passé un certain stade, les animaux ne prennent plus de poids – c’est sur ce critère qu’est principalement indexé le prix de la production – mais continuent néanmoins de manger).

  21. Avatar de lars
    lars

    Il y a dix ans, le lait produit en Aquitaine atterrissait dans l’usine Chambourcy de Carbon-Blanc à côté de Bordeaux, maintenant, il part à….Barcelone.

  22. Avatar de lars
    lars

    Et j’oubliais un tout petit détail, les quelques centaines d’ ouvriers de l’usine Chamboucy sont partis à Pôle-emploi.

    1. Avatar de fx
      fx

      quelle hypocrisie lorsque les dirigeants disent lutter contre l’effet de serre : on envoie le lait par camion à Barcelone…

  23. Avatar de Kercoz
    Kercoz

    Il vous faudrait changer de métier ….devenir Paysan par exemple.

    1. Avatar de Julien Alexandre

      @ Kercoz

      2012, année des solutions simplistes et insultantes ?

      1. Avatar de toutouadi
        toutouadi

        @JA

        Pourquoi insultante???

        Non non !!! y’a de l’idées là… c’est déjà jouable avec un peu d’astuce et avec la stratégie des petits pas:
        Cotisant solidaire à la MSA, réseaux solidaires, journée chinoise (mutualisation de certains travaux), AMAP, SEL etc… Et même que ça marche parfois très bien.

        Bon ok !! pas de sous, mais qualité de vie et sommeil de bébé garantis.

        Mais bien sur … cela pourrait être bien plus développé et pérennisé en changeant de cadre/ paradigme… la Solution locale ne devant, ne pouvant pas camoufler la foret.

      2. Avatar de Kercoz
        Kercoz

        Tous mes voeux cher modo …. Le terme Paysan est le contraire d’ une insulte sur mon clavier. J’essayais la concision , il ne faudrait pas se méprendre . Passer d ‘agriculteur a Paysan , serait une solution. La mono activité est une calamité pour celui qui en vit , celui qui en mange et pour le décor. Il est , je le sais tres difficile de le faire sans passer par la case départ . Pas le meme matos , pas les memes procédures , pas les meme filieres ….mais quitte a gagner peu , autant le faire plaisamment. La poly activité permet de stabiliser les risques et meme d’éviter des TVA.
        avec le NPK à 80% en prix de gaz et le cout élevé du petrole (partiellement détaxé donc plus « sensible » pour l’agri)… l’agriculture indus n’a plus aucun avenir , si elle réussi a perdurer ce sera en affamant (craburant) et avec des esclaves .
        Si j’ai un conseil a donner à Dix , c’est de se réfugier sur ses meilleures terres , diversifier ses activités, et attendre ….pas trop longtemps d’ailleurs , les réfugiés Urbains qui ne tarderont pas a fuir les zones urbaines sans boulot et dangereuses .

      3. Avatar de Dup
        Dup

        Bien d’accord avec le modo,

        Pourquoi ne pas devenir intelligents messieurs (dames?) qui ne trouvez pas ça insultant???

        Sinon pour Dix : +10 sur le fond et +9 sur la forme

      4. Avatar de toutouadi
        toutouadi

        Paysan (agriculteur non productiviste) = insulte!!!!

        Visiblement on ne partage pas les mêmes valeurs et on ne bouffe pas les mêmes rillettes!!!

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ toutouadi

          Vous ignorez certainement l’historique et le contexte du blog dans lequel Kercoz tient ces propos. Etre paysan n’est absolument pas une insulte. En revanche, venir faire la leçon d’un trait de plume en soutien d’une propagande survivaliste et en niant l’engagement et le métier (ou agriculteur est un métier, nourrir la population à une certaine échelle n’est pas plus une tare que de le faire en tant que paysan à une plus petite), c’est insultant. Ce n’est pas le mot, mais l’invitation sans encombre à la transition qui l’est.

      5. Avatar de toutouadi
        toutouadi

        Oui… je commence à connaitre ses engagements…et sans les partager j’ai bien aimé sa formulation un tantinet provocatrice et pleine d’humour.

        « Il vous faudrait changer de métier ….devenir Paysan par exemple. »

        Mais c’est vrai merde!!! kercoz, tu fous le bordel !!!

      6. Avatar de vigneron
        vigneron

        Dup, Bingo ! + 10

      7. Avatar de kercoz
        kercoz

        Panne d’ ordi …..
        @Julien :
        Si « Paysan » est un compliment dans mon esprit …Survivaliste est pire qu’ insultant a mon oreille , une GRRRosse erreur … Je ne pense pas qu’on redescende a ce niveau .
        La pluspart des gens (sur ce site ou ailleurs) sont marqués d ‘ un scientisme aggravé et l’ affect de ta réaction agressive en est le la marque . Croire que les délitements a venir sont plus graves que la majorité ne le croie (ou craint ?) est jugé « extrémiste » … Peur de la réalité ? il y a d’autres termes impliquant le refus d’ icelle.
        Pour alimenter le débat , je te signale que pour l’élevage indus intensif , je peux témoigner de réalités vécues : je connais des éleveurs et des habitants voisins …tte ma famille habitant a moins de 3 km de St michel en grève et je connaissait personnellement une personne décédée en footing trouvée ds les algues ….3 ans avant le « cheval » .Mais pour St M .les problèmes viennent plus des lisiers de porcs sur choux que des bovins .

    2. Avatar de Cyberpipas
      Cyberpipas

      +1

      L’autonomie de l’exploitation assurée, les surplus de production permettent d’effectuer des échanges, pas forcément marchands. Le bon sens paysan n’est pas celui des affaires.
      Cela peut être, par exemple, creuser des cuves à Biogaz plutôt que continuer à couiner après réception de la facture d’énergie.

      Chaque expérience locale contribue au changement de cadre, l’une après l’autre.

      1. Avatar de Dup
        Dup

        payer la facture d’énergie = 10
        creuser les cuves = 100

        On va chez le banquier???

        C’est ça le capitalisme : l’argent n’est pas là où il y en a besoin, Bref Jorion vous expliquera mieux que moi.

      2. Avatar de toutouadi
        toutouadi

        Il n’y a pas que le problème financier, mais aussi la confrontation avec tout un système qui de part sa philosophie ne pérennise que des structures commerciales ayant des taux de croissances positifs et pénalise les entreprises aux ambitions limitées et à développements faibles.
        Entreprises pourtant viables potentiellement.

      3. Avatar de Cyberpipas
        Cyberpipas

        Pas besoin de 10 ni de 100, encore moins de banquier: il y a le woofing, et tellement plus encore.
        C’est ça le post-capitalisme.

      4. Avatar de Dup
        Dup

        @toutouadi

        La philosophie c’est bien joli mais ça vient quand t’as le fric pas avant.
        Moi, si j’avais eu du fric, au lieu d’arracher les vignes que j’avais planté avec papa étant petit pour liquider les MSA, Warrant et autres délicieux produits dérivés et de partir bosser salarié, j’aurais certainement pris la suite. Mais ces messieurs avaient alors besoin de terrain à bâtir bradé et à profusion d’où les subventions d’arrachage et le durcissement des conditions de financement à court terme. Un jour ils sont venu d’une banque, nouvelle dans l’agriculture à l’époque, nous proposer du moyens terme avec garantie sur vignoble, Je les ai foutus dehors avec pertes et fracas, mon paternel en est resté tout abasourdis mais avec un petit sourire en coin, j’ai pris mon pied ce jour là je dois dire 😉
        Car quand on a besoin d’un prêt, en agriculture, le prêteur s’implique dans la « philosophie » d’investissement et on ne fait plus ce que l’on veut mais alors plus du tout!! Et dans ce genre de situation où c’est la garantie (terrain) qui intéresse le prêteur : t’es mort, il fera tout pour que tu coule et aura le terrain à moins d’un dixième de sa valeur.
        Mieux!!! : pour t’installer Jeune Agriculteur on te subventionne avec des taux réduits où l’argent ne passe même pas sur ton compte, il vas direct à la banque pour payer les intérêts si si ! des fois que t’ai des idées et que tu le dépense pas comme c’était prévu 😉 mais si ! on en est là et depuis longtemps déjà, moi c’était ya 15 ans.

        Donc j’ai pris ma valise et suis partis voir ailleurs vu que s’était l’option productiviste sur-endetté à gratter pour eux et à la manière qu’ils l’ont décidés, eux ; où rien du tout.

        Nota : A ce jour je regrette pas sauf quand j’ai le mal du pays (mais quand on y revient ça fait parfois plus mal que quand on n’y est pas…..).

        Ceci dit je fais de la Résistance, j’ai gardé 4 ha (les meilleurs 😉 les subventions d’arrachages ça sait pas faire la différence entre le bon grain et l’ivraie lol) je suis aujourd’hui agriculteur à titre secondaire et cotisant solidaire avec même pas une Couverture Maladie en échange ; alors les Chantres du cotisant solidaire sur ce blog y me font rire à me faire péter la rate ( vu que le foie dans la profession, il est déjà suffisamment sollicité 😉 ). Heureusement je suis couvert par la sécu étrangère (sic!) de mon boulot salarié, si ça c’est pas être solidaire et patriote en plus ;-).

        Voilà la réalité de ce que l’on réserve aux petits Vilains dans mon genre : allez hop à louer tes bras pour payer ta protection sociale, ton loyer (sur la maison qui était pourtant fini de payer ! SIC! les subventions d’arrachages furent judicieusement calculées pour que les petits ne puissent s’échapper sans piocher dans leur capital amorti et dussent lâcher au moins un peu de terrain ou d’immobilier), ta bagnole (à crédit) et surtout tes taxes. Ton lopin ce sera pour les dimanches et les congés : pas rentable, pas la SMI, mais t’as vu l’EBE jamais t’aura les ratios si tu vends au cours etc etc!
        J’avais étudié le bilan avec mon prof de conta-gestion agricole, conclusion : tu vas bosser ailleurs et tu reviens quand t’a économisé au moins 100K€ les banquiers y te suivront pas, c’était un mec cool en plus qu’avait une exploit légumes bio et qui était prof au CFA surement pour le plaisir tellement y devait gagner avec son agriculture non conventionnelle……, je l’ai pris aux mots.

        Bref, j’ai sauvé la baraque et le sol (comme dit Vigneron on a pas les terres au bilan chez nous!) ainsi qu’un vieux chai tout délabré mais c’est dans les vieux pots…..
        A noter ici que 5 ans après la fin de l’emprunt initial de mes parents l’hypothèque était encore en vigueur vu qu’elle se reconduisait automatiquement même sur une dette de 0 et re-sic! et comme de bien entendu frais de dossiers pour la lever, Je sais pas comment ya pas eu gifle quand on m’a expliqué ça, juste une petite, ça aurait pas été du luxe 😉

        En somme je suis un homme heureux de les avoir envoyer paître, malgré mon fondement meurtri 😉

        Mais un jour – I’ll be back !!!- et aussi Bio que possible et le premier qui se pointe avec un cahier des charges ou un quelconque porte document je tire à vue (à l’âge que ça me fera d’ici là, j’aurais plus grand chose à perdre vu qu’au rythme ou je vais plus que 90 ans pour économiser 100K€ ! 😉 )

        Garanti 100% que du vécu de Paysan, expérience locale.

        « Le vieux moujik éberlué : Ils vous laissent avoir des chèvres !!!
        L’agriculteur Européen : Oh oui! et en plus ils vendent le lait…. »

        @ Ciberpass : Le woofing ??? kezako? faut que je cherche.
        A l’époque y avait pas internet, donc ces messieurs étaient de plus notre principale source d’information avec leurs acronymes et leur prestige de notable et tout et tout, beurk!.

  24. Avatar de Didier
    Didier

    En lisant ce genre de constat, je me dis que l’avenir appartiendra aux nations de taille moyenne qui auront su reprendre en mains leur destin. Il faudra retrouver des systèmes gérables, avec droits de douane, contrôle des changes et crédit bancaire administré. La situation actuelle débouche sur des crises qui ne peuvent plus être maîtrisées. Sans hégémonie américaine éclairée, les marchés ouverts internationaux ne peuvent être régulés.

  25. Avatar de baretous
    baretous

    ancien producteur de lait comme 2ddg et comme l’auteur de l’article Dix je ne peux qu être d’accord. J’ai tout balancé.

    1. Avatar de Efarista
      Efarista

      Té le baretous et ses mousquetaires ! la laiterie d’ Ance rachetée par Salakis à seule fin d’être en définitive fermée !

  26. Avatar de Reno Future
    Reno Future

    Oui, demain il faudra bien continuer à boire autre chose que la soif, à manger autre chose que la faim. Comme vous le soulignez, l’agriculture est vraiment paradigmatique, pour le pire comme pour le meilleur : le meilleur, c’est l’aventure intellectuelle, technique, scientifique, culturelle, voire spirituelle et même politique que constitue l’invention somme toute récente de l’agrobiologie.

    Paradigmatique, en ce sens que l’agrobio demande aux agriculteurs conventionnels d’opérer une véritable « conversion », de changer le cadre du raisonnement : n’est-ce pas justement le défi auquel la crise financière nous confronte ?

    Il y aurait peut-être matière à études anthropologiques à propos des conversions à l’agriculture biologique. Quels sont les déclencheurs ? Je repense à ce qu’écrit Lordon dans sa postface à  » D’un retournement l’autre, comédie sérieuse sur la crise financière », écrite en alexandrins. Il cite Spinoza :

     » La connaissance vraie du bien et du mal ne saurait réprimer aucun affect en tant qu’elle est une connaissance vraie mais seulement en tant qu’elle est considérée comme un affect » (Ethique 4, 14).

    Spinoza, nous dit Lordon, « énonce froidement l’impossibilité des conversions purement intellectuelles ».

    Qu’est-ce qui pousse un agriculteur « chimique » à se convertir à la bio ?
    Et qu’est-ce qui pourrait pousser un banquier, un trader, et même n’importe quel détenteur d’assurance-vie à se convertir au « jorionisme » (ou au « lordonisme » , ou à tout ce qu’on voudra, c’est juste une image…) ?

    D’après ce que j’ai pu observer, concernant les « affects » pouvant amener à la conversion à la bio, on trouve :
    – des problèmes de santé (hommes, animaux, sols), liés à l’emploi de la chimie.
    – des problèmes financiers
    – des altérités (la conjointe…)
    – des exemples, tel voisin, tel beau-frère s’y est mis, et sa marche
    – des rencontres (suite à une conférence de Claude Bourguignon, par exemple)
    – des opportunités (aides financières, …)
    – liste non exhaustive !

    Pour ma part, je me suis intéressé à la bio suite à une expérience bouleversante : le ramassage de volailles industrielles. Il s’agit d’un travail qui s’effectue la nuit, quand les volailles sont endormies, dans ces hangars que l’on peut voir en nombre dans les campagnes bretonnes. On les attrape par les pattes, deux dindes dans chaque main, on les charge dans le camion qui les emmène à l’abattoir. L’odeur est pestilentielle. De nombreuse dindes gisent, à moitié mourantes, malades, attaquées par leurs congénères. Scènes d’horreur. Qui rappellent ce que l’on sait des camps de concentration. Impression que si l’on est capable de faire ça à des animaux, rien ne dit que nous ne pourrions pas être amenés à recommencer avec des humains. Et ce serait donc ça de la nourriture ?  » Pour notre consommation personnelle, on en élève quelques unes en plein-air » me rassure « l’exploitant »…

    Voilà, c’est juste une petite allégorie pour commencer deux mille douze en douceur ; à tous, amour, paix, santé, bonheur.

    1. Avatar de Delphin
      Delphin

      C’est parce que le concentrationnaire des camps pensait que les juifs n’étaient pas tout à fait des humains comme les autres qu’il pouvait oeuvrer.

      C’est parce que l’agriculteur concentrationnaire pense que ses prisonniers ne sont pas tout-à-fait des animaux comme les autres qu’il peut oeuvrer.

      Que se recréent des conditions sociales dérivées de la crise de 29 aux Etats Unis et réapparaîtront le même genre de symtôme social, adapté à notre modernité :
      – misère noire
      – humiliation (Allemagne écrasée par les conditions de la défaite de 14, financières, territoriales).
      ———-
      Les lobbies sont tellement puissants, que même les agriculteurs bios ont intégré les termes »agriculture conventionnelle », utilisés au lieu de « agriculture industrielle ».
      L’agriculture industrielle actuelle n’a rien de conventionnel. 50 ans d’existence, c’est un peu juste pour parler de conventionnel.

      Pour une bonne agriculture, une agriculture et des agriculteurs (polyculture) à choyer, il faudrait une participation de tout le corps social (payer plus cher les produits, service national civique d’aide aux agriculteurs « nounous » des animaux 7 jours sur 7, 365 jours par an pour les soulager un peu etc.)

      Delphin

      1. Avatar de ouannesseuponneutime
        ouannesseuponneutime

        Pour une bonne agriculture, une agriculture et des agriculteurs (polyculture) à choyer, il faudrait une participation de tout le corps social …

        Une de mes filles (au chômage depuis plus d’un an) et son conjoint ont choisi d’aider un agriculteur voisin en difficulté (refus de crédit de la banque) en lui prêtant ce qui leur reste d’une prime de licenciement pour l’aider en partie à racheter un troupeau de moutons et son pré. En cas de difficulté majeure à rembourser le « capital » prêté, il a été convenu que le dit agriculteur leur paierait le solde en nature (viande, légumes, etc), au fur et à mesure des besoins, ainsi le couple s’est-il assuré de pouvoir nourrir la famille (5 enfants) dans les années à venir.

        Je ne connais pas les termes exacts de leur contrat, ni ne sais si le futur leur donnera tort ou raison, mais j’ai trouvé que l’idée (pragmatisme et inventivité) qui la sous-tend (au moins ce qu’ils m’en ont dit tout récemment) était belle.

        Bonne année à tous et à tous merci pour le blog !

    2. Avatar de nol
      nol

      Que Dieu prenne soin de nous et des dindes.
      Croyant à la réincarnation depuis le berceau, je ne suis cependant pas au fait des procédures post-mortem qui décideront comment ma petite âme sera réabsorbée dans la Grande Soupe Primordiale puis réactivée dans un autre organisme. Je prie donc humblement mon Créateur de m’épargner ce cauchemar récurrent où je me réveille halluciné dans le corps d’un poulet d’élevage industriel, à me disputer avec d’autres psychopathes aux yeux injectés de sang les pauvres 550 cm2 alloués par la réglementation, rendus fous par la vomissure blanche des néons, picorant non stop, et je peux apercevoir au bout du hangar, assis dans son bureau vitré qui surplombe le champ de ses esclaves, l’infâme humanoïde, une calculette dans la main, occupé à vérifier le montant des subventions européennes.

      1. Avatar de Dissonance
        Dissonance

        @nol

        Les 550cm² ne concernent que les cages dans lesquelles sont placées les poules pondeuses en élevage hors-sol. Il n’en va pas de même pour les élevages de pondeuses en semi-liberté, pas plus que pour les élevages de poulets de chair. Dans ces deux derniers cas, exit les cages, l’espace disponible est bien plus conséquent, mais il subsiste néanmoins bien d’autres problèmes pas moins lourds, tel que notamment, le microbisme se développant dans ces hangars confinés. Les mouvements de foule provoquant des étouffements en masse ne sont pas rares non plus dans ces élevages, comme quoi l’espace…

  27. Avatar de taratata
    taratata

    Merci pour cet exposé si juste et touchant .
    J’apprécie tout particulièrement « l’espièglerie  » du grand capital…
    Bon courage . Ecrivez de votre belle plume , mais des tracts aussi ! Nous ne nous laisserons pas faire !

  28. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    http://cjoint.com/12jv/BAbw7RqRA3n.htm

    « Made in France ».

    Ca mérite d’être vu ! Y a pas écrit « Made in China »

    1. Avatar de Achille
      Achille

      Collector ?

  29. Avatar de DIX
    DIX

    PS : pour ceux qui parle de changer de stratégie, c’est mon projet d’installation.

    Je vais construire un local de transformation de mon lait avec un produit de qualité et un projet de magasin collectif.

    Je voulais vous montrer ce que vivent les paysans qui ont le sentiement de ne pas avoir d’issues.

    1. Avatar de Paco76
      Paco76

      @DIX
      Y’a t-il des aides financières nationales ou européenne pour ‘changer de stratégie’ avec votre ‘projet’ ambitieux ou bien les ‘gros’ céréaliers de la Beauce ramassent le tout ??
      Quand au ‘sentiment de ne pas avoir d’issues’, je vous assure qu’il est malheureusement partagé par beaucoup de salariés du privé ou du public (ouvriers, techniciens et même cadres)…

      1. Avatar de Dix
        Dix

        L’europe a ce que l’on appelle dans notre vocabulaire le « deuxième pillier de la PAC ». Il s’agit de cofinancement Europe – Région via le fond FEADER. Dans mon, 40% d’un plafond de 120 000 €

      2. Avatar de Paco76
        Paco76

        @DIX
        Merci pour cette information.
        Les choses peuvent donc évoluer dans le bon sens avec les Conseils Régionnaux et notre « Europe » souvent critiquée (à juste raison) en ce moment !?

      3. Avatar de Dissonance
        Dissonance

        @Paco76

        Dénoncer les gros céréaliers de la Beauce c’est une chose, ceci dit eux au moins sont vraiment producteurs. En revanche quand un groupe agro-industriel comme Doux (abattage et transformation de volailles) touche 62 millions d’euros en 2009 au titre de « l’aide à l’exportation » de ladite PAC, et que dans le même temps il délocalise l’essentiel de son activité en Amérique du sud, c’est à mon sens bien plus choquant. Moins image d’Epinal en revanche, sans doute.

      4. Avatar de dix
        dix

        Dans le cadre actuel, des solutions et des aides publiques existent pour « faire autre chose ». Autrement dit, comment sortir du cadre à partir du cadre. MAIS, comme je le disais plus haut, rien n’est gagné ! Si le porte monnaie des consommateurs n’est pas correctement pourvu, ces tentatives restent anecdotiques, des niches de marché. Dans un sens, c’est une façon de s’adresser aux consommateurs de l’étage supérieur pour redistribuer. Mais c’est élitiste de développer une commercialisation à forte valeur ajoutée en circuit court. Tout le monde n’en profitera sans doute pas….C’est pourquoi je pense que le cadre général est effectivement à revoir.

    2. Avatar de Jean
      Jean

      Avec des vaches à 12000 l de lait (par an, c’est à dire que la vache produit environ 15 fois sont propre poids en lait…), ça va être difficile de faire de la qualité !!!

      1. Avatar de dix
        dix

        TOTALEMENT FAUX Jean !

        Aujourd’hui mes taux cellulaire, les germes et le taux de matière grasse et de matière protéique n’a jamais été aussi bon dans mon exploitation (je suis en passe de gagner le challenge qualité de ma laiterie) ! Le seul hic sur la qualité que je vais resoudre en 2012 consistera à ne plus alimenter les bêtes en soja OGM, mais en PCR négatif (sans OGM). Enfin, sur la matière grasse, je vais intégrer la démarche bleu blanc coeur qui consiste à utiliser la graine de lin en alimentation animale pour augmenter significativement les OMEGA 3 du lait. Tout celà est possible à 10 000 L par VL. Viens chez moi on en discutera autour d’un bon verre…de lait frais. Et tu verras que j’ai des vaches qui brillent ! Comme toi, je pensais que nos systèmes au maïs ensilage c’était de la merde. Et en essayant de retrouver de l’efficacité et de la rentabilité dans ce système, j’ai découvert qu’il n’était en aucun cas incompatible avec la santé animale ou la qualité organo ou nutritionnelle du lait si y met les moyens.

      2. Avatar de michel lambotte

        Admettons, cependant, avez vous déjà calculez le rendement énergétique de l’entièreté de l’opération?

      3. Avatar de Michel Martin

        Pour le maïs, une expérience peut-être intéressante, celle de Michel Lucas, mais c’est en vendée. Un des points qui me semble intéressant, c’est de ne pas laisser le sol à nu qui produit des coulées de boues lors de grosses pluies et l’inutilité des désherbants.

      4. Avatar de dix
        dix

        Comme je l’ai dis dans ce blog, la question énergétique est cruciale ! Dans l’état actuel des choses, le bilan planète (NRJ directe et indirecte) n’est peut être pas aussi bon au 1000 L qu’un bilan sur une ferme POCHON, c’est vrai. Mais je suis en step by step. Si on veut changer de modèle énergétique pour la ferme laitière, il faut accepter de revoir à la baisse la productivité. Il faut que les économies d’energie humaine et pétrolière s’équilibre avec la perte de productivité. Et encore, ce n’est pas gagné que l’on réalise une plu value. Personnellement dans mon cas, parcellaire morcelé + production d’herbe pas sécuritaire pour le bilan fourrager, je pense que la conversion énergétique ne passerait pas. Pour l’instant je fais tourner la boutique et je prépare une valorisation de la matière première pour espérer un jour pouvoir me payer le luxe d’un système plus sobre…c’est ça le rêve mais je pense que le coût énergétique du système doit exploser pour passer à un autre. MAIS QUID DU RESULTAT SUR L’ENTREPRISE ?

      5. Avatar de michel lambotte

        Merci de votre réponse, mais je ne pense pas que le prix de l’énergie va exploser, il me semble qu’à un certain niveau (environ 100$ le baril) c’est tout le système capitaliste qui s’éffondre.
        Cela les riches ne le veulent pas et ont opté par obligation pour une réduction artificielle de la consommation pour les moins favorisés, c’est à dire nous (rigueur).
        Ils font coller la consommation d’énergie à un certain niveau de telle manière que le prix du baril soit limité.
        Nous n’avons pas le choix, c’est sur base volontaire qu’on devra passer à autre chose en se basant sur la satisfaction des besoins des plus démunis en consommant moins de ressources planétaires.
        Je sais que c’est pas gagné mais c’est nécessaire, il faudra que les agriculteurs et les citoyens puissent discuter de ce sujet autour d’une table.
        D’une manière ou d’une autre, nous devrons nous entraider.
        Nous n’en sommes encore qu’au début et je considère que l’évolution que vous entrevoyez va dans le bon sens.
        Votre démarchevis à vis du blog va dans ce sens et je vous en remercie.

  30. Avatar de Ardéchoix
    Ardéchoix

    Notre système capitaliste est fou ,le dernier scandale sur les implants mammaire est un exemple flagrant , histoire
    Si ces prothèses mammaires se vendaient comme des petits pains, c’est parce que leur prix était imbattable. Alors que l’entreprise commence à gravement souffrir de la baisse du dollar et de la concurrence asiatique, Jean-Claude Mas président du conseil de surveillance prend un virage stratégique qui lui sera payant: il décide de remplacer le gel de silicone traditionnel par un gel non-conforme, dix fois moins coûteux.Un additif pour carburants figurait-il dans la composition des prothèses mammaires défectueuses de l’entreprise PIP ? C’est ce qu’affirme RTL lundi 2 janvier; Cette opération lui permet de réaliser une économie d’environ un million d’euros par an. En 2008, PIP emploie 116 salariés et affiche un chiffre d’affaires avoisinant les 10 millions d’euros. Entre temps, en 2003, elle s’attire les faveurs du fonds d’investissement américain GEM, qui rentre au capital. L’avocat de l’entreprise PIP évoque une »démarche capitaliste »et »C’est un probléme économique ,c’est ça la réalité » .Nous y voilà « une démarche capitaliste » .En France On estime à 60 millions d’euros le coût de l’opération d’explantation, qui sera prise en charge par la Sécurité sociale.
    je crois qu’il est vraiment temps de changer de cadre

    1. Avatar de michel lambotte

      En plus toute l’opération sera comptabilisée en positif dans le PIB.
      Mais pourquoi se faire installer des implants mamaires ? Dans le domaine de l’épanouissement, il faudrait aussi changer de cadre.

      1. Avatar de gennesson
        gennesson

        Sauf la chirurgie réparatrice qu’il faut prendre en compte

      2. Avatar de Soizik
        Soizik

        Posez la question aux femmes ayant subi l’ablation d’un sein,suite à un cancer…

      3. Avatar de Efarista
        Efarista

        @ Soizik………. là bien sur s’impose une prothèse mammaire mais je pense que les implants dont parle Ardéchoix sont majoritairement un problème de gestion de l’apparence physique….qui s’apparente a la connerie humaine dans ce cas de figure.
        Ceci dit Messieurs, c’est quand même vous qui ne nous parlez pas les yeux dans les yeux !! éh oh ça va…. je plaisante !

      4. Avatar de Ardéchoix
        Ardéchoix

        @Efarista
        Cela doit être parce que je suis timide 🙂
        En ce qui concerne la suite du labo PIP ,deux autres sociétés se sont crées pour continuer la vente de protheses mammaires GEMCARE sociétés fille de GEM fond d’investissement , et France Implant Technologie toutes deux situés dans le Var .

      5. Avatar de michel lambotte

        @ soizik
        Veuillez me pardonner, je n’avais pas pensé à ce cas que j’excluais bien entendu de mon commentaire.

      6. Avatar de Bruno
        Bruno

        Cela doit être parce que je suis timide 🙂

        http://www.youtube.com/watch?v=opmX-X7XAd4 😉

  31. Avatar de DIX
    DIX

    Dernière remarque : le passage au bio, on l’a étudier par deux fois avec des expertises technico économiques.

    Ca passe plus facilement dans des territoires où l’agriculture est déjà plus tourné vers la production herbagère. Dans mon contexte, j’aurais été perdant car je système de départ étant déjà plus intensif et les bâtiments devant être entièrement reconstruit pour passer aux normes du cahier des charges: bilan du budget partiel : – 50 000 par an.

    Alors, il faut bien savoir de quoi on parle quand on dit « il faut que ». Ce n’est pas si simple. La réalité économique vous ratrape rapidement.

    1. Avatar de Paco76
      Paco76

      @DIX
      Et que pensez-vous de ‘l’agriculture raisonnée’ ?
      Propagande ‘FNSEA’ ou réelle évolution ?
      Merci

      1. Avatar de Dix
        Dix

        L4agriculture raisonnée est un référentiel dans lequel l’agriculteur démontre qu’il a mis en place des procédures de contrôle intelligentes de ses pratiques. Pour la fertilisation par exemple, il utilise le bilan de fertilisation. APPORT = BESOIN (f(rendement) – PERTE + APPORT SOL pour simplifier. Il calcul ses opérations pour augmenter son rendement marginal à moindre coût. Lorsque l’on surdose en fertilisation, chaque unité de fertilisant apporté en plus génèrera un gain de moins en moins élevé: l’agriculture doit caler sa dose pour ne pas entrer en rendement décroissant. C’est donc « une façon raisonnée » d’exercer son métier, pour l’environnement (pas trop n’en faut) et pour le porte monnaie (ce que j’apporte rapporte de manière optimale).

        Une révolution ? Peut être si l’on part de l’idée que beaucoup il y a 20 ans ne se poser peut être pas trop la question. Mais depuis quelque année, celà s’est généralise avec les Chambres d’agriculture et les coopératives qui donne les outils et les conseils pour raisonner les pratiques.

        Ce qui est révolutionnaire concerne les pratiques agronomiques et zootechniques qui ambitionnent de booster les activités biologiques naturelles qui intervienne dans la formation des produits terminaux des processus de production, en travaillant différement le sol pour le rendre de plus en plus vivant (vers de terre, meilleure valorisation des déchets végétaux et animaux, augmentation du taux de matière organique des sols, etc.) ou en utilisant des probiotiques naturels chez les animaux (exemple des levures chez les ruminants). On cherche à rendre plus bio l’agriculture conventionnelle !

  32. Avatar de Jean-Luce Morlie
    Jean-Luce Morlie

    … RICHE EN CAPITAL COMME UN PETIT SEIGNEUR MAIS QUI NE DEGAGE AUCUN PROFIT.,

    Oui ce sont les choses qui nous possèdent. Pourquoi ne pas donner vos terres, à disons à 25 chômeurs urbains, puis sur cette base, créer avec une coopérative un homme une voix avec pour objectif de construire un système d’agriculture de précison, lequel serait couplé à un réseau de distribution intégré ? Vous pourriez transmettre votre savoir, la relève serait assurée et les paysages revivifiés. Il serait en outre envisageable de créer un néo hameaux de type habitat intégré, afin de réduire et les couts en déplacement et l’empreinte écologique globale de l’habitat?

    D’autres fermiers, que le hasard aura jusqu’ici, relativement mieux placés relativement au seuil rentabilité des subventions, seront sans doute dans l’obligation morale de participer à l’effort de réciprocité, sous l’une ou l’autre forme juridique de join venture avec les pouvoirs communaux, de façon à repenser l’organisation du travail agricole sur base de la solidarité active, la construction de « logement tiroir » et l’amortissement de cet investissement dans un processus continu de réinsertion par le travail de la terre. Je présume que la sagesse des banquiers aidera à la réussite de ces projets écosiociétaux.

    Je ne crois pas à un retour à la lutte des classes, mais plutôt, pour l’inévitable transition, à la nécessité de prendre compte des rapports de forces dans la diversité des groupes sociaux; je ne cherche qu’à poser cette question.

    1. Avatar de DIX
      DIX

      Beaucoup de règles actuelles empêcheraient celà (exemple : l’urbanisme). MAis cette optique n’est pas à evincer du moment que tout le monde s’y retrouve!

      1. Avatar de Jean-Luce Morlie
        Jean-Luce Morlie

        l’habitat intégré (regroupé)devient la norme; la question principale est celle de la propriété de la terre; manifestement celle-ci est promise à un rente de situation perpétuelle? Lorsque trois générations de fermiers ont survécus à la PAC en agrandissant leur domaine, il semble difficile de leur faire comprendre ce problème. Que pensez-vous de la possibilité d’organisation d’une féodalité terrienne et Municipaliste ?
        A+

      2. Avatar de Dix
        Dix

        L’autonomie alimentaire ne sera jamais à 100 % atteinte par l’organisation que vous décrivez. Néanmoins, il existe des modèles de communauté pas inintéressants. La vraie question dans cette optique de féodalité, c’est la valeur ajoutée que chaque participant souhaite y trouver. Il faut pour cela changer nos normes sur le concept « d’une vie bien réussie », une éducation tout autre de la vie… vous me parliez du savoir faire, le problème aujourd »hui, c’est que pour faire, il faut des moyens techniques, et pour obtenir les moyens techniques, il faut fonctionner avec le système autour. Donc, il faut créer de la richesse, il faut pouvoir investir ensemble etc….

      3. Avatar de Samuel
        Samuel

        dix, on a surtout besoin de compétence, de capital humain, ça sert à rien d’avoir 100 personnes qui plantent leurs salades le même jour et en jette car elles pourrissent, la production, la conservation, la gestion, la préparation, etc… il suffit pas d’avoir une bonne conscience et un peu de temps.

      4. Avatar de Jean-Luce Morlie
        Jean-Luce Morlie

        La question est celle de la normalisation des saisonniers, de la petite main d’œuvre qui vient de loin dormir sous les plastics… et (avec un peu d’imagination ) les RSA collectés le matin par bus aux lisières urbaines.

        L’ensemble du cycle de transformation peut se faire sur place par des technologies « small is beautifull »

        Quelle part de la superficie agricole française possédée en titre par 1,5% d’agriculteurs ? Bien entendu les banques, peuvent les posséder potentiellement comme garanties d’emprunts. Avons-nous un cadastre de la propriété des terres agricoles ?

        Les terres agricoles ne devraient-elles pas redevenir un bien commun ?

      5. Avatar de dix
        dix

        Pour ma part je suis fermier à 100% à ce jour. Aucun titre. Je peux intégrer qu’il puissent s’agir d’un bien commun. Mais on ne peut exploiter ensemble ce bien tant que le cadre est là, bien ancrer, bien enraciné. Je pense que votre réflexion et vos propositions relève d’un modèle post apocalyptique (sans vouloir vous vexer, bien au contraire). Au niveau des communes, je peux vous dire que les élus ne sont pas prêt à ce genre de discours. Pour créer et bâtir ces modèles, ça va drainer du monde en campagne et dans mon cas, je ne me vois pas venir chez le maire avec une proposition de construction de logements intégrés qui seront, d’après lui, un bâtiment de logement collectif, ni plus ni moins. Et comme je ne paye pas la taxe pro, je ne sais pas si nos petits esprits peuvent concevoir celà actuellement. Dans mon village, on a essayé de bloquer mon projet de sortie d’exploitation (mon local de transfo), mon permis est en cours d’instruction mais les voisins craignent que je ne vienne leur polluer la vue, les narines etc….
        J’ai dû donner publiquement des garanties !

        Pas facile aujourd’hui d’exercer son métier avec les rurbains.

      6. Avatar de Jean-Luce Morlie
        Jean-Luce Morlie

        Déjà si les Pôles Emplois pouvaient provisionner de filières temporaires dans l’agriculture, la pression sociétale ferait bouger les Mairies. Un peu comme les « pod » d’éoliennes constituent une rente pour l’agriculteur et une aubaine pour les finances communales

      7. Avatar de Samuel
        Samuel

        @Jean-Luce Morlie, dans un cadre qui ne valorise pas le travail manuel, faudra combien de temps avant que les reconvertis appellent ces fermes municipales des kolkhoz et viennent à reculons?
        Et le tout local à un prix, des petites minoteries, des petites presses à huile, des petits abattoirs, des conserveries mais à nos normes actuelles (travail, sanitaire), vous sous estimez le besoin de technique (et la gestion de récolte irrégulière).
        Ce qui enlève une bonne partie de la compétitivité gagné sur l’après-guerre avec la technique (40% de l’alimentation dans le revenu.
        Quand on achète un panier de légume, c’est sympa l’été, mais l’hiver on ne mangera plus que des endives?

      8. Avatar de dix
        dix

        Si elle revient au bien commun, va falloir clairement que la population accepte de retourner ses manches et de ne plus vivre dans le confort. Si c’est pour laisser la terre s’enfricher par manque d’attention à son travail…aiih !

      9. Avatar de Jean-Luce Morlie
        Jean-Luce Morlie

        Est-il légitime que seul un petit nombre d’agriculteurs (1,5% à 2% de la population) soient propriétaires d’une bonne part de la terre agricole de France ? Ne peut-on envisager la généralisation programmée d’un système de propriété collective de type « La Foncière Terre de Liens »

        Par ailleurs, tous les fermiers n’étant pas endettés à mort, avez-vous une ventilation de la concentration des patrimoines agricoles comme résultats de la PAC dans les soixante dernières années (la taille moyenne des exploitation est passée de 11ha à +/- 200 ha , je crois) ? Dans cette perspective, le retour au bien commun semble finalement assez naturel ?

        A+

      10. Avatar de Samuel
        Samuel

        Jean-Luce Morlie, j’ai un parcellaire de 115 Ha, avec 11 propriétaires et je suis nu propriétaire de 10 Ha.
        Quand je vois la gestion du foncier de la Cdc d’à coté et de ces emprises, en bien commun, on mangera deux fois plus de terre agricole, si y à pas des paysans qui râlent et on importera ce dont on a besoin (après quelques tentatives dignes d’un jardinier du dimanche).
        Et j’ai aussi 6 formes de coopératives (achat/vente, sélection, sanitaire, contrôle laitier, 2 en matériels) soit 10 assemblé générale par an (5 au niveau de la coop (une par filière, lait/viande/pomme/céréales et section), auquel je n’ai pas le temps d’aller et ce qui est plus mutualiste (une de mes 2 banques, centre de gestion, de vulgarisation et complémentaire santé).
        On est en France le pays, ou la liberté du propriétaire terrien est entravé par le code rural, qui a mis sa table à manger à l’UNESCO, avec plein d’associations écolos/alimentations, un centre de recherche national agricole, des écoles qui dépendent du ministère de l’agriculture et non de l’académie. On est pas aux states.
        Même s’il faudrait démocratiser les filières, y intégrer les consommateurs (je vois pas trop la compétence municipal pour l’alimentation, déjà l’eau, les espaces verts, ils sous-traitent) et augmenter la part de l’alimentation/revenu…. au final c’est ça qui coince

      11. Avatar de Samuel
        Samuel

        Et évidement la place des subventions et leurs concentrations.

      12. Avatar de Jean-Luce Morlie
        Jean-Luce Morlie

        @ Samuel,

        J’ai utilisé l’expression « retour au bien commun » non pas comme retour à la « friche communale » dans laquelle chacun se servirait selon ses besoins, mais comme une façon d’envisager la question de la désaccumulation de la terre agricole par quelques-uns et sa transmission comme patrimoine générateur de pouvoir… en 2009 les investisseurs ont acheté en Afrique 60 millions d’hectares de terres agricoles !

      13. Avatar de Samuel
        Samuel

        là je suis d’accord (bon c’est mon domaine, allez demander à un médecin d’écouter l’avis de tout ces patients 🙂 ).
        Je sais bien que la propriété est une maladie, mais la supprimer ne donnera que d’autres formes à la maladie. Et durant la transition, on n’avancera pas.
        C’est pas évident, on a pas mal d’idéaux à 20 ans on fait des choix, on essaye de les assumer et à la trentaine on est déjà vacciner contre les solutions faciles (la révolution).
        Bref, si on change tout, là seul chose qui est sur, c’est que tout le monde sera perdu.
        Un des avantages des voyages, c’est d’apprendre que l « on n’est fort que dans nos habitudes » (faudrait imposer aux nationalistes à s’expatrier, mais pas dans un ‘club med’, au moins ils seraient pourquoi ils sont de cet nation et ferai moins preuve de force).
        Au final, on fera tout pour que ce soit comme avant (en profondeur).
        Donc, ce modèle est pas génial, mais le seul chemin intéressant est de faire avec et par conséquent et malheureusement ( 😉 ) d’écouter les paysans/agriculteurs.

    2. Avatar de jeansaurat
      jeansaurat

      vous avez les GFA (Groupements Fonciers Agricoles) qui permettent à tout un chacun de protéger la terre des rachats de gros propriétaires.

      1. Avatar de Jean-Luce Morlie
        Jean-Luce Morlie

        La propriété de la terre agricole n’est-elle une rente de situation transmissible ? La terre agricole doit-elle appartenir aux fermiers ? Peut-elle être mise définitivement hors marché ? Peut-elle être restituée au bien commun ?

    3. Avatar de Jean-Luce Morlie
      Jean-Luce Morlie

      @samuel, précisément j’écrivais ceci en début fil :

      Je ne crois pas à un retour à la lutte des classes, mais plutôt, pour l’inévitable transition, à la nécessité de prendre compte des rapports de forces dans la diversité des groupes sociaux; je ne cherche qu’à poser cette question.

      à dans quelques jours A+
      jean-luce

  33. Avatar de Kaiel

    Un début de solution, une agriculture à plus petite échelle, plus de bras moins de pesticides…
    Ici comment certains jeunes agriculteurs décident de s’installer sans s’endetter: http://collectifcitoyen.org/fc/viewtopic.php?t=559&nrvid=4
    Ils choisissent de fixer leurs prix eux mêmes grâce à la vente directe : http://collectifcitoyen.org/fc/viewtopic.php?t=559&nrv
    Issus d’autres métiers (cadres, ingénieurs…), ils ont réussi à collaborer pour monter un PVC,
    Le plus important ils sont heureux de pratiquer leur métier.

    à taratata:
    concernant l’invention récente de l’agrobiologie, je ne suis pas sûr, voyez ce qu’en pense deux agriculteurs :

    Ah! C’est un point de vente intégralement bio, il y en a 3 en France, (tous en Drôme), il devrait y en avoir au moins un par canton.

  34. Avatar de zanni
    zanni

    Tout est dit!

  35. Avatar de Hervey

    Oui, la pression ne s’exerce pas de la même manière dans tous les tubes de la machine sociale. Chacun peut constater que L’Etat n’applique pas le principe des vases communicants et il l’applique d’autant moins que le ou la mode de gouvernance politique fait tout ce qu’il faut pour qu’il (ce vieil esprit de l’Etat) renonce à actionner tout levier en ce sens. La crise tombe à pic comme une grosse excuse. Rien de plus. Aujourd’hui que le système bat de l’aile, tout devient visible. Seuls quelques déments égarés de type Couturier tâtonnent encore le chemin le regard vide.
    Ce qui fut pris sur le dos des salariés devait forcément l’être sur le dos du monde rural. Longtemps on a cru qu’il y avait entre les deux une ligne de partage, que la propriété protégeait le propriétaire. Oui et non, c’est une question de degré. Aujourd’hui on voit que c’est plutôt non. Il leur faut donc en tirer les conséquences. Elles seront POLITIQUES.

  36. Avatar de Imagine
    Imagine

    Clés pour l’avenir

    1) L’intuition:

    Crac, paf, un coup d’oeil sur la situation, crac boum, décision prise aussitôt
    et non pas des analyses et des synthèses cartésiennes qui n’en finissent pas ou qui finissent avec notre mort

    2) La télépathie:

    Crac, paf, un coup d’oeil sur l’interlocuteur, crac boum, c’est marqué « voleur » ou « gentil garçon » sur son front (à l’intérieur)–> séparation instantannée du bon grain de l’ivrai.

    1. Avatar de Tikarol
      Tikarol

      Imagine,
      on peut encore améliorer votre méthode en combinant intuition et télépathie ;
      crac crac
      paf paf
      boum boum
      et là çà fait vraiment mal .

  37. Avatar de Charles A.
    Charles A.

    Puisqu’il est question du capital, voici des nouvelles d’un autre de ses « exploits » fort connu du blog…

    La valeur des emprunts dits « structurés » détenus par le secteur public local dépasse les 30 milliards d’euros. Plus de la moitié sont « toxiques ».
    http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/politique-eco-conjoncture/politique-economique/221141778/emprunts-communaux-respons

  38. Avatar de Macarel
    Macarel

    En fait nous avons à faire face à deux défis majeurs:

    1- La question sociale, d’une répartition plus juste des richesses produites par les hommes et les femmes: à l’intérieur de chaque pays et entre les pays.

    2- La question écologique du fait que les richesses gratuites que nous procure notre Terre mère (la Pachamama de amérindiens) ne sont pas inépuisables et que notre mode de croissance produit des dégâts irréversibles à la biosphère.

    Aucune politique responsable, j’entends par là qui envisage le temps long, ne peut ignorer ces deux aspects. La question sociale étant enchâssée dans la question écologique, nous ne résoudrons pas nos problèmes économiques par un retour à la sacro-sainte croissance. La croissance devra être repensée, son contenu même devra être repensé.
    Certaines choses devront croître et d’autres décroître: moins de croissance matérielle et plus de croissance du vivre ensemble et du vivre mieux, moins de croissance matérielle pour ceux qui ont déjà le superflu et plus de croissance matérielle pour ceux qui n’ont pas encore le nécessaire. Plus de croissance de l’éducation des populations, ce qui est une condition d’une moindre croissance de ces populations, etc …

  39. Avatar de Lien
    Lien

    Pouvez-vous nous expliquer la différence entre Momagri et Via Campesina, et la raison pour laquelle vous avez choisi la première?

    1. Avatar de DIX
      DIX

      De ce que je sais Momagri est un think thank, Via campesina un regroupement des syndicats agricoles alternatifs.

      LEs écrits de momagri ne me déplaisent pas. Via Campesina non plus. Je lis ce qui est interessant et les deux là ont plutôt l’air de converger.

      Je n’ai pas d’apriori, l’entente idéologique du pluralisme syndical est pour moi la clef de la réussite du pouvoir des agriculteurs. ll est nécessaire de converger mais quand tous les agriculteurs de différents syndicats « cotisent volontairement de manière obligatoire » (CVO : cotisation volontaire obligatoire) dans des interprofessions dont le collègue producteur n’est constitué que d’un seul syndicat qui n’ouvre pas sa porte car il est plus à l’écoute des intérêts industriels que les autres, on ne me fera pas dire qu’il y a ceux qui savent et ceux qui ne savent pas. C’est le manque d’ouverture qui est toxique.

      1. Avatar de loick
        loick

        Momagri a été fondé par Pierre Pages, ex-président de Limagrain, grand groupe semencier, défendeur des 0GM.

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        Limagrain est un groupe coopératif agricole international, basé à Chappes dans e Puy-de-Dôme.
        Le groupe est spécialisé dans les semences de grandes cultures, les semences potagères et les produits céréaliers. Fondé en Auvergne en 1942 et dirigé par des agriculteurs français, Limagrain est le quatrième semencier mondial grâce à sa holding Vilmorin & Cie, leader européen en farines fonctionnelles (Limagrain Céréales Ingrédients), et le deuxième boulanger et pâtissier industriel français ( Jacquet-Brossard).
        Le groupe réalise un chiffre d’affaires de plus de 1,5 milliard d’euros (2010- 2011), 91 millions de résultat net, et rassemble près de 7 200 collaborateurs dont 1 400 chercheurs dans une quarantaine de pays. En Auvergne, la Coopérative regroupe 3 500 agriculteurs adhérents.

        Ahhhh… 1942… la Terre…
        Mais ils sont pas tous seuls les auvergnats…
        http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Euralis
        Et pleins d’autres… 17 000 coopératives agricoles en France, 150 000 employés, 80 milliards de CA, la moitié du secteur agro-alimentaire…

      3. Avatar de dix
        dix

        OK. Merci pour l’info, je n’avais pas connaissance de celà. C’est bon à savoir. L’unique n’a pas science infuse

      4. Avatar de Papimam
        Papimam

        Comme alsacien votre billet a particulièrement attiré mon attention et me rappelle le constat fait il y quelques années, entendu à la ferme-auberge du Gresson que je fréquente régulièrement
        « nous avons arrêté les vaches laitières, pas rentable, beaucoup de travail »
        Pour l’agriculteur fermier aubergiste dans les Vosges, seule la fréquentation régulière de clients en restauration et aussi en hébergement assure un minimum de rentabilité.

        J’en viens à l’objet de mon commentaire, Limagrain.
        Un article, ou plutôt un conte de Noël du magazine hebdo du Monde du 24/12 et qui s’intitule « Semences de Noël » de JP Géné traite de la nouvelle réglementation de la commercialisation des semences mise en place à l’initiative de l’UMP avec le soutien de la FNSEA.

        On cite Limagrain qui fait parti des grandes multi-nationales semencières (Bayer, Monsanto, Pioneer, Vilmorin ou Syngenta).

        La règlementation actuelle ne permet que de cultiver et commercialiser des semences inscrites au catalogue de l’OCVV. Elle a ainsi entraîné la quasi-disparition des semences paysannes au profit du groupe auquel appartient Limagrain.
        Agriculture intensive ===> érosion extraordinaire de la diversité des plantes cultivées.
        Jusqu’à présent le paysan pouvait librement réutiliser les semences achetées.d’une année sur l’autre.
        Depuis la loi du 28/11/2011 il devra verser une contribution volontaire obligatoire !

        « Bien joué, messieurs les semenciers, avec le soutien de la FNSEA et les voix de l’UMP ! Au nom de la contribution à la recherche sur les espèces cultivées. Ce texte est une nouvelle entrave à l’usage libre et gratuit des graines, qui est le fondement même de l’agriculture. Il vise à décourager à terme de faire des semences à la ferme pour asseoir définitivement le monopole de l’industrie semencière sur notre alimentation. »

        http://www.lemonde.fr/m/article/2011/12/23/semences-de-noel_1621825_1575563.html

      5. Avatar de Samuel
        Samuel

        papiman, en fait ça fait des décennies qu’on a pas le droit, cela n’est qu’une application tardive d’un lobbying des semenciers à la commission, mais vu qu’en France on est pas tout à fait civilisé, on prend le temps pour les appliquer
        (imaginez en Normand, je trempe mes tartines dans mon bol de lait, ce qui est un acte de barbarie au Royaume uni et même en Irlande, et une opération physique aux Pays-Bas: « pourquoi faire sécher mon pain dans un grille pain, pour l’humidifier dans mon bol? », je suis resté silencieux, « pour le goût? », oui 🙂 )

      6. Avatar de Papimam
        Papimam

        @samuel
        Merci pour ce recadrage; je ne suis qu’un simple citadin qui s’intéresse cependant aux semences les considérant comme un élément essentiel de notre planète et sa diversité.
        D’autre part, un de mes grands-pères était un modeste jardinier et avait même pendant un temps vendu des graines sur les marchés paysans, il doit rester un fond rural dans mon instinct.

  40. Avatar de Steve
    Steve

    Bonjour

    Je vis désormais auprès de « petits » éleveurs de bovins et vois donc chaque jour ce que décrit ce billet. Je connais aussi quelques agriculteurs pardon exploitants agricoles céréaliers enrôlés de force dans » la course du rat ».
    Plus généralement il faut noter que le changement de mode de production et de financement de l’agriculture s’est accompagné d’un changement sémantique qui en dit long:
    Pour exemple tristement célèbre, la Bretagne dont l’eau a pu désaltérer ses habitants pendant quelques dizaines de milliers d’années. C’est fini! désormais l’eau des sources est imbuvable du fait des nitrates rejetés par les 7 millions de porcs industriels maltraités par , non plus des paysans ou des agriculteurs ou cultivateurs – dénominations – toutes liées à la culture au sens de civilisation. Les empoisonneurs de l’eau sont des cultivateurs dégradés en exploitants agricoles – avec en plus une faute tartuffienne de grammaire: allez vous chez le coiffant? – en bon français des exploitEURS agricoles, qu’il le veuillent ou non.
    Il n’est que de revoir les débuts des temps modernes de Chaplin – tout aussi explicite mais bien plus marrant et concis qu’Hegel sur le même sujet- pour observer, avec R Girard aussi, ce que produit l’aliénation de la culture: la régression vers la barbarie.
    A nous tous, les témoignages de ces hommes de cultures démontrent ,sans appel, la nocivité mortelle pour l’humain de ce système, capitaliste, de cette l’idéologie presque devenant idolâtrie qui tue notre planète et nous tue lentement.
    A ceux qui pensent qu’il suffirait de l’amender ci et là , je voudrais dire avec force qu’ils se trompent!
    Ce système doit être détruit!

    Bonne année à tous.

    1. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      Pas tellement d’accord avec votre remarque sur la grammaire car en l’occurrence, ceux que vous désignez comme exploitEURs se font en fait assez largement exploiter, notamment par leur(s) banque(s) (prêts à très longue échéance pour financer les locaux, le matériel, etc), marchands d’engrais et de semences (pour ces derniers la loi les rend même incontournables – voir l’affaire Kokopelli) et autres acteurs d’un poids économique d’une ampleur telle que l’idée d’un hypothétique rapport de forces est illusoire.

      1. Avatar de Nerima-kun
        Nerima-kun

        …oui, mais c’est la beauté du capitalisme « moderne » néolibéral d’impulsion anglo-saxonne (one has to call a spade a spade), de transformer les exploitants en exploités et aussi en exploiteurs… (idem épargnants)

    2. Avatar de gigi
      gigi

      Je suis bien d’accord que le capitalisme prédateur doit être détruit ,mais pour le remplacer par quoi???
      Par le communisme agricole actuel, géré par les fonctionnaires de Bruxelles ???
      Les agriculteurs ( exploités agricoles ) ne se font un salaire qu’avec les DPU distribuées par l’Europe et leurs exploitations ressemblent à s’y méprendre à des kolkauses soviétiques
      Sans DPU les comptabilités sont négatives ( avec aussi ,de plus en plus souvent )
      Tout le productivisme agricole a été mis au point par le capitalisme et pour son seul profit, mais pour autant ,faut -il tomber dans le communisme avec la « mutualisation  » des moyens de production ???
      Pour faire barrage au capitalisme ne faudrait -il pas que chacun de nous devienne un tout petit capitaliste pour empêcher le gros capital de prospérer
      Le communisme n’est il pas un capitalisme d’état dirigé par une nomenklatura richissime
      CAPITALISME ET COMMUNISME NE SONT QUE LE COTE PILE ET FACE D’UNE MÊME PIECE

    3. Avatar de toutouadi
      toutouadi

      « Plus généralement il faut noter que le changement de mode de production et de financement de l’agriculture s’est accompagné d’un changement sémantique qui en dit long: »

      L’arme de la sémantique a fait des ravages, on y perd son latin.
      J’ai un p’tit faible pour « modernité » et « archaïsme » qui sont tous les deux utilisés avec un parfait contre-sens.
      Orwell au secours!!!

    4. Avatar de Delphin
      Delphin

      Ce que l’homme ne peut faire – on ne peut être dans le cadre, sans y être aliéné – la réalité réchauffement /ressources/pollutions est en train de le réaliser en s’invitant au banquet.

      La fiction de réalité, opiniâtrement bâtie par nos dominants efficacement secondés par ceux qui veulent des miettes, s’effondre devant le simple mortel ahuri de découvrir qu’il s’agissait d’un joli décor, derrière lequel se profile l’implacable réalité.

      Et le capitalisme mourut, faute de son principal carburant , le « no limit ».

      Ce qui advint allait poser d’autres problèmes à d’autres humains, ainsi que tourne la roue.
      Les conditions nouvelles, une planète finie, les obligeait à plus de sagacité.

      Delphin

  41. Avatar de François78
    François78

    Un article de Frédérice Lordon, que je trouve une peu optimiste lorsqu’il évoque, dans le dernier paragraphe, la possibilité (le rêve) d’une grande lessive.

    http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/74705/date/2012-01-01/article/2011-vu-par-frederic-lordon-les-ingredients-du-desastre/

  42. Avatar de cultive ton jardin

    Outre les SCI et les GFA, il y a aussi « La Foncière Terre de Liens ». Pour l’instant, elle rachète des terres agricoles pour les donner à bail à des paysans qui veulent s’installer et n’ont pas de terres. Mais on pourrait aussi imaginer qu’elle rachète une partie des terres d’un paysan en exercice pour le « dés-étrangler ».

  43. Avatar de Jos Le Fur
    Jos Le Fur

    Je suis en contact assez fréquent (lors de réunions) avec des représentants du syndicat majoritaire et des chambres bretonnes d’agriculture. Je suis toujours stupéfait de constater que leurs prises de position vont très souvent à l’encontre des véritables intérêts de la profession agricole, et sont en faveur de l’agro-alimentaire et de la mouvance « périagricole » en général (vendeurs d’intrants et services divers, de machines, de crédits, etc.). Leurs motivations restent pour moi un mystère.

    1. Avatar de Kaiel

      Oui, j’ai appris récemment qu’un représentant de la chambre d’agriculture de Drôme avait essayé de faire inscrire dans une charte du contrat de développement Rhône-Alpes une ligne pour que la région subventionne les OGM!

      1. Avatar de Tikarol
        Tikarol

        A ce niveau çà n’est plus de la motivation mais du dévouement

    2. Avatar de gigi
      gigi

      Tous les hauts responsables agricoles de la FNSEA sont achetés par les gouvernements successifs gauche et droite confondue .La plus grosse contribution au budget de la FNSEA vient de l’état et non pas des cotisations des adhérents .On ne mords pas la main qui nous nourrit .
      Le maire de ma commune ,haut responsable FNP est fier d’afficher dans son bureau les photos de ses embrassades avec J. Chirac.
      Ces gens là se prostituent pour frayer dans les allées du pouvoir

    3. Avatar de Delphin
      Delphin

      « Leurs motivations restent pour moi un mystère »
      ———-
      Aucun mystère là dedans.

      Le monde agricole est passé en 60 ans d’environ 3 millions d’exploitations a à peine 600 000.

      Le monde agricole, un monde où ses représentants n’a de cesse que de le faire disparaître.

      Le monde agricole, un monde où ses représentants représentent les intérets de l’agrobusiness et pas ceux des adhérents.

      Le monde agricole – un livre ouvert sur le libéralisme – où on touche du doigt que, plus la croissance de la poduction augmente, plus disparaîssent ses participants.

      Delphin

  44. Avatar de tchoo
    tchoo

    A tous les tenants des solutions alternatives, type AMAP et autres Ventes Directes ou après transformation.
    Elles sont une solution ponctuelle pour des cas particuliers, nullement à négliger, d’ailleurs habitant en zone rurale, je suis le premier à en profiter.
    Mais l’évolution de notre société, fait que de plus en plus d’entre nous vivent en ville ou en zone urbaine, loin (relatif) des zones de productions. il est donc nécessaires d’organiser la distribution (ou d’en organiser une autre).
    Les Coopératives pourraient, dans le sens où elles sont l’émanation directe du producteur (à condition qu’elles n’aient pas perdus celui-ci de vue, situation bien trop souvent constatée) en directement les actrices, encore faudrait-il que les petites féodalités paysannes avec son corollaire d’honneur et de distribution de défraiement régulier ne soient pas une entrave au travail en commun.

    1. Avatar de Kaiel

      Je crois que les grandes agglo ultra bétonnée vont devoir disparaître ou devenir des zones de pauvretés déjà 200 000 parisiens quittent Paris tous les ans.
      Montréal au Canada est en grande partie nourrie par sa ceinture verte, même si le Canada est loin d’être un modèle en matière d’agriculture et de gestion forestière avec un premier ministre totalement acquis aus lobby pétroliers entre autres.

      1. Avatar de Itaki75
        Itaki75

        « 200 000 parisiens quittent Paris tous les ans. » : ? Sur 2 millions? Viens dans le coin, prends les transports, tu verras si Paris se dé-densifie! Mais sur le fond, tu n’as pas tort sur les menaces pesant sur les grandes agglomérations 😉

      2. Avatar de Paco76
        Paco76

        @Kaiel
        Je pense que vous évoquez ‘le bassin Parisien’, soit environ 15 millions de personnes…
        Si 200 000 en sortent, combien y entrent ?

  45. Avatar de christian de nissa

    Blog d’un paysan éleveur de charolaises qui écrit bien, sa devise :
     » Prendre ce que la nature veut bien me donner. Vivre avec ce que les hommes me laissent ! »
    http://paysanheureux.canalblog.com/archives/2012/01/01/23134684.html

  46. Avatar de tomate
    tomate

    @ Mr DIX :

    Merci pour ce billet et merci pour l’équipe du BLOG , d’avoir fait paraitre ce billet !

    Mr DIX , pourriez nous donner votre sentiment sur :
    – La SAFER
    – La défunte ADASEA et la nouvelle  » section CHAMBAGRI , ayant pris le relais !
    – LA Methodologie pour les DPU
    – Le droit de préemption
    – La priorité donnée à l’Installant /à l’installé
    – La situation « GLOBALE » de la MSA (OTISATIONS/PRESTATIONS) et de la section agricole de la MSA , et dans une moindre mesure des sections agricoles

    1. Avatar de Dix
      Dix

      SAFER : colabore largement au développement des infrastructures économiques et routières par la création des porte-feuilles fonciers (qu’elle à du mal à remplir par endroit), prend desfois une bonne marge, est intimement lié aux politiques départementales des chambres et donc des syndicats. Application des règles parfois avec conflit d’intérêt sans doute. Essaye comme même d’avoir une politique de partenariat en faveur du maintien de l’activité agricole voire de l’installation en zone de déprise.

      ADASEA : leur intégration aux chambres n’est pas nouvelle. Dans mon ancien boulot, j’étais rattaché à une ODASEA intégrée à la chambre depuis plus de 30 ans. Disons que celà peut permettre de faciliter le montage des dossiers économiques et des installations, de fluidifier les relations entre les politiques d’aides régionales et l’aide aux acteurs économiques sur le terrain. Par contre, l’ADASEA ne pouvait pas tenir plus longtemps puisqu’on leur a coupé les moyens. C’est les chambres qui doivent renflouer mais toutes n’ont pas les moyens de péreniser ces structures

      DPU : je ne trouve pas normal qu’il y ait eu découplage. Cela a permit à certain d’arrêter des productions non rentables ou trop fortement soumis à des aléas tout en conservant le porte feuille d’aides : JACKPOT pour moins de tracas. Le problème aujourd’hui c’est qu’on veuille les liser tout en renforcant les exigences agrienvironnementaux. Dans certains territoires ce sera bien venu, dans d’autre celà enlèvera de la compétitivté aux exploitations puisque les prix de revient vont augmenter et le marché n’intègrera par essence pas cette nouvelle donne.

      Droit de préemption : celà depend duquel vous parler. Celui de la SAFER, celui du fermier, celui des collectivités ?

      Priorité à l’installé : c’est important. Il faut donner la chance aux jeunes sur tout les fronts. Taux de subvention et plafond, foncier, etc…est ce que celà est vrai partout, je n’ai pas encore connu de contre exemple. En revanche, certains jeunes abuse de ce statut de favorisé pour faire des conneries mais je ne dirais pas lesquels sur ce blog.

      MSA : un fond qui risque de ne pas tenir si l’on continue de caler les cotisations sur la manière dont on réduit le résultat. Une misère pour la retraite quand on connait la pyramide démographique de la population des agriculteurs. Sur les prestations, je dirais que les agris doivent privatiser leur sécurité sur leur aléas de santé…les 70% de prestations, c’est peu au regard des risques professionnels, psychologiques etc…

  47. Avatar de tomate
    tomate

    NB /

    Votre sentiment sur :
    – La situation du CA et dans une moindre mesure, BP ( Banque populaire 666> Section agricole) en devenir ……
    – Sur les « casquettes » du nouveau président de la FNSEA .
    – Les magouilles entre SAFER, CHAMBAGRI et les « INFLUENTS » ( Dominants?????), Etudes Notariales….: femmes à DODO LA SAUMURE, enveloppes, palettes à foison ….. Matériels !!!!

    Merci de vos réponses , Pour que les autres comprennent … l’ampleur du désastre !!!!

    Respectueusement ,

    TOMATE

    1. Avatar de Dix
      Dix

      Le crédit agricole : démontre par son désengagement sur l’activité « affaire » qu’il a senti le roussi et qu’il souhaite sécurisé le pognon qui tourne en agriculture, pour financer les projets terre à terre et l’on m’a annocé que les taux devrait rester plus stable pour les prochains mois. Pour la banque pop je ne sais pas. En revanche, j’ai eu le CIC qui m’a démarché pour me parler de son développement agriculture. Récement, je leur demande de me communiquer une offre commerciale pour un prêt. On m’a clairement fait savoir que ce n’était leur cheval de bataille de faire du crédit mais ils préfèreraient l’épargne. Autrement dit, ce qui se lance vers l’agriculture, ce n’est pas forcément pour développer le secteur mais peut être pour recherche de la liquidité un peu plus sûre, plus stable car nous sommes de bons petits soldats : travailleurs, responsable et on fait tourner beaucoup d’argent !

      1. Avatar de Dix
        Dix

        Sur les taux, ce n’est pas si sûr ce que l’on ma raconté. Du côté du Libor, on voit que la prime de risque a été plus importante que les autres banques. donc, ce que je dis ne veut pas dire grand chose.

      2. Avatar de Jean
        Jean

        Vous admettez que votre exploitation n’est pas rentable (surement à cause des annuités d’emprunts gigantesques en regard au montant de LA REPRISE de votre structure).
        Les banques avaient donc raison d’émettre des doutes.

        Vous récupérerez votre argent le jour ou à votre tour vous cèderez votre exploitation.

      3. Avatar de Dix
        Dix

        A Jean

        NON JEAN ! Je n’ai pas repris l’intégralité de la structure patrimoniale, j’ai crée une société avec mon père et je lui loue le patrimoine. Je n’en ai fait aucune acquisition ! Et même là, c’est galère. Mon père utilise cet argent pour rembourser son PARTAGE entre frère et soeur.

        N’imaginez pas que celà soit aussi simple

      4. Avatar de Dix
        Dix

        Les banques n’ont eu aucun doute et nous font complètement confiance. C’est ça le truc, nous sommes de bons petits soldats !

        Concernant les emprunts, on les bornes par un seul de gestion au delà duquel ce n’est plus correct de travailler: 70 € d’annuité pour 1000 L produit . Et encore, on a des besoins d’investissement beaucoup plus important pour travailler correctement vis à vis de la règlementation, des progrès qualitatif qu’on nous demande.

      5. Avatar de Dix
        Dix

        Enfin, je souhaiterais rajouté que mon père à apporter le matériel d’exploitation pour créer le capital d’exploitation. Moi, je lui ai acheté une autre partie du matériel pour avoir une part (30%) du capital. L’argent que mon père à encaisser à été entièrement reversé à la Mutualité sociale agricole et au fisc pour cause de taxation sur les plu-value !!! La moitié de cette somme était de l’argent de l’état (DJA) qui est reparti à l’état et l’autre moitié a été emprunté. Il me reste 70% du capital d’entreprise à acquérir au départ à la retraite de mon père, plus rembourser le compte courant associé pour l’apport des encours qui a été réalisé par mon père, et je ne parle pas du patrimoine qui reste à partager avec mes frères et soeur. Je vous invite à venir constater la chose sur place et à me donner la solution….mais je n’y compte pas, on est pas fou, penser une seconde vouloir acquérir tout ça tout seul est pure folie.

        Je privilégie la logique d’entreprise à la logique du patrimoine.

  48. Avatar de quelqu'un
    quelqu’un

    Je crois qu’aucun secteur économique n’est aussi transparent et règlementé et bien-sûr contrôlé que celui de l’agriculture européenne. (modèle pour les banques?)
    Le résultat est certainement imparfait au point de vue environnemental, mais économiquement moins catastrophique qu’on pourrait penser, car il laisse à mon avis suffisamment de liberté de manœuvre à ceux qui veulent et qui doivent diversifier et valoriser leur production en essayant parfois même de quitter prudemment les « sentiers battus ».
    Il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions…Du lait frais et bio disponible 24h/24 ! (Alsace)

  49. Avatar de Vincent Wallon
    Vincent Wallon

    Qu’il est bienvenu que nous parlions d’agriculture sur le blog.

    Quelques questions à DIX que je rencontre ici avec intérêt et samuel, qu’on côtoie depuis un moment avec plaisir.

    – Quel est la réaction d’un agriculteur de nos jours face à des éléments comme la permaculture, l’agro-forestie, le BRF, les cultures en semis direct, la révolution des sols vivants ?
    – Quel est votre réaction face à des reportages comme « planète à vendre » ?
    – Comment ressentez-vous le suicide d’un paysan indien qui ne peut plus payer les semences, pesticides et engrais ?
    – Comment vivez-vous les récentes lois sur les taxes sur semences paysannes, le débat sur les OGM ?

    Je donne un aperçu de ma réaction, un truc comme « la vache, y’a du boulot pour tout le monde sur toute la planète et personne n’y parviendra par ses propres moyens, par ses propres intérêts, et encore moins par nos « dirigeants » sans qu’il y ait de la casse à très très brève échéance ».

    1. Avatar de Dix
      Dix

      L’agriculteur redevient attentif. Nous même engageons une reflexion technico idéologique sur ces aspects. Je fais parti d’un réseau BASE en Alsace. Les sols vivants, on développe une approche progressive pour y arriver, passage en non labour à 50% et 100% en 2012. Rotation + couverts environnementaux. Sur les phytos, les formations au bas volume et à la réduction de dose sont entrain de se généraliser. On avance dans le bon sens !

      Planète à vendre : celà démontre combien l’agriculture et la spéculation sont en fusion, déni complet du droit des autochtones à poursuivre leur développement, négation des états qui laisse au capital le soin d’agir selon son bon vouloir…SOUS PRETEXTE DE NOURRIR LA PLANETE ALORS MEME QUE LES PAYSANS SUR PLACE SONT FLOUES, MATTES ! Le sommum de l’impérialisme libérale. La bouffe, un bien sacré de l’humanité, un droit sacré ? Non, pure mensonge, les porte feuille d’investisseurs sont bien plus sacrés.

      Suicide en inde : allez en campagne française, on a les mêmes, plus que vous ne croyez

      Taxes sur les semences fermières: inutile à mon sens, le taux appliqué est tellement faible que je me demande comment ils vont faire pour financer une campagne de recherche ?
      Le problème c’est que l’on cherche l’argent chez certain et pas chez tous, après tout si c’était pour mutualiser la recherche variétale pourquoi pas…mais que nous tous, utilisateurs et bénéficiaires, puissent y contribués avec l’assurance que l’on ne nous fassent pas payer deux fois. Mais prélever la taxe sur ceux qui réutilise la semence….c’est une stigmatisation du « fraudeur ». A defaut de pouvoir breveter le vivant, on pique au c… celui qui travaille naturellement avec la nature.

      OGM : personnellement, je pense que c’est une bombe à retardement si on laisse faire n’importe quoi. J’entends aussi les arguments de mes confrères sur le fait que l’on pourrait améliorer les plantes pour que des graminées puissent produire de l’azote comme les légumineuses ou qu’elles deviennent résistante au stress hydrique et donner un rendement en grain satisfaisant avec moins d’eau pour l’appareil végétatif. Mais, faire produire de l’azote à une graminée, celà va lui demander beaucoup d’énergie, et potentiellement moins de rendement, donc, utilité ? Quand on sait que l’on a des excédants d’azote sur certains territoires et qu’il faudrait les exporter pour préserver la qualité de l’eau, voilà la meilleure source d’engrais naturel ! Sinon, pour les OGM pesticides, je pense qu’il y a consensus pour dire que c’est une erreur dangeureuse à très brève échéance et une course sans fin contre la nature : la resistance des ravageurs à ces OGM montre que la nature nous répond violament, à brève échéance, et que si un jour nous sommes dépourvus d’une réponse d’attaque plus puissante qu’elle, ce sera la catastrophe…donc, plutôt contre, on peut y peut être y gagner à court terme dans nos portes monnaies (et monsanto aussi) mais le sous jacent est énorme.

      1. Avatar de timiota
        timiota

        @ Dix (1) merci pour le témoignage

        (2) Sans tout lire sur le fil, étonné de ne pas trouver mention de Pierre Priolet, le bonhomme qui avait expliqué aussi quel enclume et quel marteau cisaillaient les agriculteurs de la provence (autour de cavaillon ou du Ventoux…) et auquel le patron de Buffalo Grill avait offert une partie de ses surfaces de parking pour faire de la vente directe sans engraisser les grandes surfaces qui s’en mettent plein les poches.

        Ce Pierre Priolet aussi sorti un livre co-écrit (peu ou prou) avec J C Jaillette, un journaliste semi-scientifique (y a boire et à manger, soyons poli) qui défend dans une certaine mesure les OGM, et fait souvent des piges dans le magazine Marianne.

        Enfin il a fondé « consommer juste« , pour lequel j’ai eu posté sur ce blog en mon temps.
        http://www.consommer-juste.fr/

        (3) Dans le débat dont parle vigneron [ je résume : tous les agriculteurs sont peu ou prou des acteurs d’un système agro-industriel, qui n’a rien a envier au complexe militaro-industrial qu’Einsenhower dénonça dans son « farewell address » de 1960 (de mémoire).] votre avis sur la perte de savoir-faire ? n’est-ce pas là un dénominateur commun ?
        C’est un concept qui me turlupine, brandi par Bernard Stiegler et au coeur de la simple notion de réciprocité. Notion qui s’enrichit à diverses sauces : empathie/liens qui libèrent (Généreux, Michéa, tant d’autres de N façons) / partage du risque, avance du salaire autant que du capital (Jorion, dit « le taulier »)/ etc.
        Merci

      2. Avatar de kercoz
        kercoz

        @DIX:
        Vous n’ avez pas répondu sur les BRF . J’ai été étonné que ds un colloque du Gers , Conrad Schreiber , qui a fait un boulot énorme sur le SD et les TCS en Bretagne , se mette soudain a préconiser les BRF en maraichage et meme en agriculture .
        Le CTA de Wallonie préconise aussi le BRF pour les animaux sur les emplacements humides (parcours , parcs etc ..)

    2. Avatar de Samuel
      Samuel

      Vincent Wallon, mon ressenti (post nouvel an) sur la technique (au sens écologique et agronomique), c’est qu’on peut faire plein de choses bien, mais pas avec 2 à 3% de la population active (et il suffit pas d’augmenter le nombre, faut aussi que ce travail plaise).
      On digère plus les normes, les attentes sociétales et la compétitivité.
      Âpres je suis bien content qu’il y est un dix qui écrive un billet et qui soit sur les commentaires (on est plus léger, c’est bon, ça roule sans son égo).

  50. Avatar de Ardéchois
    Ardéchois

    Parfaite illustration de la concurrence entre agriculteurs:les projets de libéralisation des plantations de vigne dont le but est de créer une abondance de vin,sans souci des qualités pour bien entendu payer le moins possible ….Créer de la mauvaise qualité en laissant produire en abondance,avec comme seule garantie pour le consommateur une étiquette et pour le viticulteur la certitude de voir s’effondrer les prix…Malheureusement derrière les Barroso se cachent les industriels de l’agro et derriére eux,un peu plus discrets les syndicats(???) agricoles,qui ont toujours quelques complicités locales …C’est vrai pour le lait ,les fromages,et bientôt(aprés les élections )pour les OGM

  51. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    – Le prof. à sa classe : « Les enfants, aujourd’hui on va faire du calcul avec l’ordinateur. Combien font 10 ordinateurs moins 5 ordinateurs ? »

    (façon de sortir du cadre ou j’ai tout faux ?)

  52. Avatar de Nerima-kun
    Nerima-kun

    Merci de ce témoignage, nous en sommes là, déjà, en France, en Europe ! Dans d’autres pays, l’intégration, de gré ou de force, de la paysannerie aux structures capitalistes néolibérales (mise en concurrence exacerbée, rejet du risque au départ de la chaîne de production-vente, contrôle monopolistique des moyens, machines, semences, etc.) aboutit à des drames humains croissants : comme en Inde avec le tsunami de suicides paysans, où l’on retrouve l’un des usuals suspects : la firme Monsanto, fleuron de l’exploitation états-unienne des ressources, des peuples et des hommes qui, outre l’exploitation monstrueuse par le capital, joue littéralement aux apprentis sorciers :
    – témoignages : http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2321
    – témoignage vidéo : http://www.lesmotsontunsens.com/inde-suicide-collectif-1-500-paysans-ogm-coton-bt-monsanto-4131
    – mise en situations : http://fr.globalvoicesonline.org/2009/08/26/17763/
    – mise en concurrence des peuples : http://www.liberterre.fr/liberterres/arnaque-revolver/devinder01.html
    …idem Haïti, application parfaite de la Doctrine du Choc (cf. Naomi Klein), avec la complicité des « autorités » locales :
    http://www.france24.com/fr/20100605-haiti-milliers-paysans-colere-contre-monsanto-le-gouvernement
    http://www.commondreams.org/view/2011/06/28-9

  53. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    D’après les échos que j’ai sur les aides européennes, elles vont le plus souvent aux gros agriculteurs (industriels) et l’aide est donc distribuée à contre-sens. Le développement est moins important que le fait d’engraisser les plus riches.

    Pour en revenir à la concentration du capital, le danger est aussi qu’il donne trop de pouvoir politique à ceux qui le détiennent, et en fait pour cette seule raison il faudrait nationaliser toutes les grandes entreprises, comme pouvoir concurrent de la souveraineté d’Etat.

    Il est bien gentil d’affirmer comme Hobbes que chacun se défait de sa violence particulière pour la remettre au niveau du pouvoir central, le cas est aussi valable pour le pouvoir économique…

    1. Avatar de Samuel
      Samuel

      ça fait plus de dix ans que 80% des aides vont à 20% des paysans, mais les 80/20 sont une règle que n’importe quel cadre intègre depuis longtemps.

      1. Avatar de Lisztfr
        Lisztfr

        Si vous saviez… parce que là aussi le 1% du haut reçoit son dû. Pas les 20%, les très gros…

    2. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @Lisztfr

      cf. ma réponse à Paco76 au post 29: 62 millions d’euros au groupe DOUX en 2009 (Il y a encore plus étrange, mais pour le découvrir je vous laisse lire l’article).

      A l’époque les subventions étaient encore consultables librement sur ce site. Depuis, une décision de justice européenne en a suspendu la diffusion.

  54. Avatar de Charles Rolland
    Charles Rolland

    Je viens de lire ce texte de Lordon dans les inrocks. Remarquable. Mais on est habitué avec lui. Il est difficile après ça de crier « bonne année, bonne santé ! »
    J’ai lu attentivement le texte de DIX. Je suis ignare en matière agricole, comme dans d’autres domaines d’ailleurs, y compris l’économie (mais ça vient, avec des profs comme Jorion, Lordon et autres) mais ce qui me frappe ce sont les commentaires ici. Pas que sur ce texte d’ailleurs. Que de solutions ! Sauf que c’est toujours dans le même cadre. Que de belles pensées ! Mais individuelles. Que de superbes réflexions et analyses, mais débouchant sur quoi ?
    Je suis un vieux monsieur désormais, mais comme un certain vieux monsieur… je peux encore crier aux plus jeunes : certes indignez vous ! mais agissez non de Dieu ! Si, comme le fait justement remarquer un commentateur plus haut, il n’y a que 10% de personnes qui se bougent – ou essayent – et qu’on les retrouve en partie ici, mais unissez vous ! Si les structures politiques ne vous satisfont pas, créez les ! Face à, je cite Lordon :  » Tous ces gens, hommes politiques de gauche, de droite, experts dévoués, chroniqueurs multicartes, éditorialistes suffisants et insuffisants comme disait non sans cruauté Bourdieu, tous ces répétiteurs, voués à la pédagogie du peuple obtus, se sont trompés sur tout, et les voilà qui contemplent sidérés l’écroulement du monde dont ils ont été si longtemps les oblats. Et l’on se prend à rêver de les voir eux aussi partir par la bonde à l’occasion de la grande lessive. « , mais alors qui vous empêche de les inonder, non pas d’injures, mais d’infos, de réflexions, de leur renvoyer leur propre miroir.
    Paul Jorion ne peut rien tout seul, même si il est médiatisé.
    Rien ne sera possible sans le collectif. Ou il faut s’attendre au pire…

    1. Avatar de Efarista
      Efarista

      Oui …..message n°41 de François78 à 16h24

    2. Avatar de taratata
      taratata

      @ Charles Rolland
      Patience , patience …
      Dans le monde entier se lève une étrange tornade !
      Des forces , celles de Jorion , Lordon et beaucoup d’autres , et pas seulement en France , conjuguées aux luttes de toutes parts , construisent un mouvement qui doit devenir mondial .
      L’exhortation , papy (sourire), n’est pas la bonne méthode .

  55. Avatar de vigneron
    vigneron

    Popopo dis ! Ce délire dès qu’on parle de la terre et d’la bouffe dans ce pays ! Ça débloque à tout va ! Ça phantasme et ça psychote. Tout le monde veut en placer une. Un régal d’anthropologue… Le nombre de bouses au m2 sur ce fil C’est plus un pré le blog à Jorion, c’est une stabu ! Y’en manque pas un des lieux communs. Quand on pense que la bouffe ne fait plus que 14 % du budget moyen (50 % pour le plus pauvre qui se fournit à 20 % en Discount…) contre 30 % en 1960, loin derrière le logement (pour … les pauvres encore) ou le transport (pour les riches et moins pauvres)… J’vous laisse, trop à dire.
    Tain ! Quand on pense en plus que les céréaliers de la FNSEA viennent de perdre le Sénat… leur reste plus que la Commission Européene, les géants de la coopération es interprofessions, les journaux agricoles, l’ORAMA des producteurs regroupés de blé (Agpb), de maïs (Agpm) et d’olépro (Fop), 325 000 exploitants- »cotisants volontaires obligés », 14 millons d’hectares…. plus les Corporatio… euh… Chambres Départementales d’Agriculture, plus la MSA, évidemment… Démontez moi tout ce bin’s et après on discute d’avenir. Là franchement, causer agri, entendre les mêmes pleurnichades ou sottises depuis 40 ans, sans façons

    1. Avatar de Nerima-kun
      Nerima-kun

      …Vigneron seul contre tous… (et s’il n’en reste qu’un) … j’implore une grâce collective, les boeufs que nous sommes n’ont pas encore donné de quoi suffire à Sa Suffisance ; condescendrait-elle à nous dispenser un peu de ses lumières omniscientes sur les problèmes agricoles en France et dans le monde, pour que nous bousions plus juste et droit (dans sa ligne) ?

    2. Avatar de Efarista
      Efarista

      Mais dans ce cas pourquoi intervenir ?????

    3. Avatar de Jean
      Jean

      @ Vigneron : enfin des propos cohérents !

      Je suppose que personne a forcé Dix de s’installer en reprenant à prix d’or une structure hyper productive ?

      1. Avatar de Dix
        Dix

        Personne certes. Je ne me suis pas installé pour poursuivre l’existant mais parce que j’ai l’intime conviction de pouvoir le changer. Là ou certain disent il faut faire ceci et celà, moi, je pense avoir le courage de remonter mes manches et de dire : j’ai là uine exploitation, pourquoi aller ailleurs, le travail est là. Il faut poursuivre encore un temps l’existant puis renouveler l’ensemble progressivement. sans pour autant prétendre vouloir acquérir le patrimoine doré ! Cher ami, il y a ceux qui agissent et ceux qui commentent. Je ne veux pas refaire le discours de Toulon, mais lachez tout l’or du monde pour une bombe « dorée » à désamorçer et vous comprendrez l’ardeur de la tâche à laquelle chacun d’entre nous va devoir se frotter.

      2. Avatar de Samuel
        Samuel

        @Jean, tu n’as jamais eût la satisfaction de voir un veau naitre, ni de l’avoir vu grandir (et d’autres mourir). Vigneron a le droit de râler, car c’est son émotion, ces tripes, son expérience, mais faut pas le prendre au facile.

    4. Avatar de pv
      pv

      ah oui !!!
      une CVO(cotisation volontaire obligatoire)
      y a qu un paysan qui peut comprendre ce genre de sigle

      et une association de droit privée financée(genre CNIEL) financée grace a un arrreté ministeriel qui « officialise »  » cette CVO

      si si ca existe et depuis des années

      bonjour a 2 dg et alm

    5. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @vigneron

      56% du budget dans mes calculs, ceci dit on peut se renvoyer des chiffres à l’emporte pièce ou alors expliciter d’où ils viennent:

      revenu: RSA socle, 480 euros mensuels à la louche (source)
      3 repas par jour, 3 euros par repas, soit 270 euros par mois (à ce compte là ce sont des repas de ministre, je suppose).

      270/480 = 0.56.

      Après, on peut discuter des phantasmes et autres bestioles hallucinatoires, si vous voulez.

      1. Avatar de Julien Alexandre

        @ Dissonance

        Bien vu, mais le chiffre de Vigneron est basé sur le revenu median ou bien la moyenne des revenus, et vous conviendrez que l’un ou l’autre sont encore (pour le moment) assez éloignés du RSA.

      2. Avatar de Dissonance
        Dissonance

        @Julien

        Je n’en doute pas. Néanmoins une remarque: Le salaire médian ou le salaire moyen ne concernent personne en particulier, ce ne sont que des statistiques impersonnelles et peu représentatives – pour le salaire moyen, pas représentatif du tout, du fait de son effet lissant (un très gros revenu suffit à tirer la moyenne très largement vers le haut, même si l’ensemble des revenus considérés est très bas, l’effet Bill Gates comme on dit), ce qui conduit justement les statisticiens à plutôt s’intéresser au salaire médian – à l’inverse de chiffres clés comme le RSA socle ou le smic qui concernent très directement des millions d’individus. Ceci étant dit, je vous le concède, à ce niveau on est dans la rhétorique pure.

        Une occasion de rappeler aussi, histoire d’en rajouter une couche, que le RSA socle s’élève à peu près à 1/2 seuil de pauvreté (954 euros en 2009 selon l’INSEE), ce qui le place effectivement très loin du salaire médian (environ 1500 euros mensuels en 2009, toujours selon l’INSEE)

      3. Avatar de vigneron
        vigneron

        Pffff Dissonance, j’ai dit 50 % pour les plus pauvres, tu me dis 56, c’est bon. M’emmerde pas avec les moyennes qui présentent l’énorme inconvénient d’être des moyennes, mais aussi, figure toi, l’énorme avantage d’être des moyennes… C’est fatiguant ces rengaines. Tu sais juste avec ces moyennes insee que tu consacres à la bouffe une part 4 (quatre) fois plus importante de ton budget que ceux qu’ont un revenu moyen, point. (Et donc qu’il leur reste, en sortant de table ou de l’hyper, prés de 8 fois ce qu’il te reste à toi.)
        Et pour l’insee en 2009, et pour t’énerver, le revenu moyen des ménages (avant impôts…), tiens toi bien, c’était 42 000 €, pas moins, dont 8,1 % de revenus du patrimoine, 7 mois de rSa…
        http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATCCF04205

      4. Avatar de Dissonance
        Dissonance

        @vigneron

        j’étais sur que tu apprécierais ces quelques précisions, comme en témoignent celles que tu apportes à ton tour. 😀

      5. Avatar de Delphin
        Delphin

        La réponse décroissance pour que les « pauvres » consacrent beaucoup moins de revenu à la nourriture :

        Jardins collectifs (partagés, mot à la mode) en ville, à la place d’une partie de ces espaces verts tondus ras semaine après semaine.

        Plus arbres fruitiers rustiques (pommiers surtout, « une pomme chaque matin éloigne le médecin »).

        Plus éducation au menu fortement dé(sin)carné, très coûteux et concentrant toxiques et toxines.

        Avantage nourriture saine + lien collectif intergénérationnel + réinscription dans l’utilité sociale + fonction socialement apaisante de l’arbre prouvée (Francis Hallé, « du bon usage des arbres », travaux de l’université de l’Illinois entre autres)

        Le monde de la croissance, en mercantilisant tous nos espaces de vie, fait de nous des êtres dépendants, passifs et assurant finalement mal ses besoins.
        ———–
        « Si on mettait en culture les surfaces disponibles dans les villes on pourrait produire le plus gros de nos besoins alimentaires. »
        Jean-Luc Saladin – 14 janvier 2011 ‘exemple du calcul pour la ville du Havre

        Delphin

      6. Avatar de Michel Martin

        @Delphin

        une pomme chaque matin éloigne le médecin

        oui, à condition de bien savoir viser!

      7. Avatar de vigneron
        vigneron

        Si on mettait en culture les surfaces disponibles dans les villes on pourra produire le plus gros de nos besoins alimentaires. 

        C’est ça, après la ville à la campagne, la campagne à la ville… qui dit mieux ? Vais même pas voir les salades de Salladin. 200 g de céréales par jour pour une personne, juste ça, tu sais ce que ça représente à 3 T/Ha de blé en bio ? 250 m2. Soit, par exemple, pour 10 millions de franciliens, 2,5 milliards de m2.
        Sans aborder le prix du m2 à Paris ( ! ), 250 000 Ha, 2 500 km2, un petit carré de 50 km sur 50 km de « jardins céréaliers » (plus les allées, les accès, les abris, etc) juste pour une baguette par jour et par tête de pipe parisienne… Restent les fruits, les légumes, les produits laitiers, les viandes, les patates, les pâtes…
        Té, laisse faire les pros va…

      8. Avatar de Delphin
        Delphin

        Extrait :
        « On considère que sous nos latitudes il suffit de 200 métres carrés pour nourrir une personne à l’année en culture potagère.

        Un exemple (On trouverait la même chose pour toutes les villes) :

        LES SURFACES DU HAVRE

        – – – – – – – – – – – – – – – – – – –

        55 000 000 M2 AU TOTAL, dont :

        7 000 000 M2 d’ ESPACES VERTS

        39 500 000 M2 de PARCELLES

        7 500 000 M2 BÂTI

        8 800 000 M2 ROUTES, TROTTOIRS, PARKINGS

        soient donc environ: 55 000 000- 7 500 000- 8 800 000=

        38 000 000 M2 « CULTIVABLE » POUR 185000 HABITANTS

        CELA FAIT GROSSO MODO … 200 M2 PAR HABITANT

        (Auxquels il faudrait ajouter les balcons, les terrasses, les dispositifs de cultures verticales le long des murs, et ce qui pourrait être cultivé derrière les fenêtres. )

        ET DONC LA QUASI SUFFISANCE ALIMENTAIRE. »
        ———–
        Bien sûr, il n’est pas question d’appliquer à la lettre cette démonstration théorique, qui sert avant tout pour faire réfléchir. Le jardin partagé, en ville, est un des puissants moyens de reconquérir une partie de son pouvoir abandonné au mercantilisme.

        Détroit, ex capitale de l’automobile (Regards.fr 10 février 2011) :
        « L’accès à une alimentation saine est un enjeu majeur, autour duquel les habitants cherchent à réinventer Motor City. « Nous continuons à construire notre ville, et c’est de cette histoire dont nous voulons parler », explique Will. Detroit compte 1 200 jardins collectifs. Une manière de survivre, sans dépendre de l’infrastructure capitaliste – « nous pouvons nourrir nos proches sans l’intervention d’entreprises privées » – mais aussi une opportunité de se réapproprier une identité collective noire – « nos parents et nos grands-parents ont une longue expérience du travail de la terre ». Detroit est encore loin de l’autosuffisance alimentaire, mais le potentiel est là : plus de 100 km2 de friche. Kamena s’occupe de la « D-town farm » [1] : « Ce que nous faisons est loin d’être vain. Nous commençons à fournir les cantines de plusieurs écoles. » La ferme va s’agrandir et sert de centre de formation et de pépinière pour susciter des vocations. »

        Delphin

        Paris, ville profondément anormale

    6. Avatar de tomate
      tomate

      @ Rogne vie :

      Bonjour !

      Vous ne pouvez pas être plus clair pour ceux qui veulent comprendre … Je parle de ceci : « Tain ! Quand on pense en plus que les céréaliers de la FNSEA viennent de perdre le Sénat… leur reste plus que la Commission Européene, les géants de la coopération es interprofessions, les journaux agricoles, l’ORAMA des producteurs regroupés de blé (Agpb), de maïs (Agpm) et d’olépro (Fop), 325 000 exploitants- »cotisants volontaires obligés », 14 millons d’hectares…. plus les Corporatio… euh… Chambres Départementales d’Agriculture, plus la MSA, évidemment… Démontez moi tout ce bin’s et après on discute d’avenir. Là franchement, causer agri, entendre les mêmes pleurnichades ou sottises depuis 40 ans, sans façons ».
      —> J’espère que vous n’êtes pas en monoculture et mono circuit commercial … Ca va pleurer dans votre chaumière !!!! Dans le cas contraire —> Vous savez ce que vous devez entre prendre sur votre secteur !!!!

      Signé : La ritale et son cousin ( le poivron) … Et toc !

  56. Avatar de 2013
    2013

    @vigneron
    14% du revenu dans la bouffe par mois lol et le reste c’est de l’epargne, du crédit banquaire ? Le sénat il est aux mains du PS donc le lobbying est pratiquement le même que celui de l’ump la preuve sur les mesures pour garder la bulle sur l’immobilier du PSvsUMP, c’est moins pour engraisser les grosses boites mais toujours pour engresser une même génération ( toute pourrite 68 ) aux détriment des autres.

    1. Avatar de Bruno
      Bruno

      C’est aussi pour que la valeur des actifs immobiliers dans les compagnies financières (assurances, en particulier) ne s’écroule pas! C’est toujours ça de moins en besoins financiers, pour les fonds propres.

      Et puis: ah, la sensation d’être « riche »…

      De plus, on ne peut pas dire que le secteur de l’immobilier – actifs immobilisés en France, ne risquant pas de s’échapper: intéressant pour le fisc -, dans sa globalité, sente véritablement… « la rose »!

      A propos, vous êtes-là, RED_BAKKARA? Salutations!

    2. Avatar de Dup
      Dup

      « Enfin tous ça c’est le conflit des générations, Je viens rechercher mes bonbons »

      http://www.wat.tv/video/jacques-brel-bonbons-67-english-xx8f_2frhb_.html

      😉

  57. Avatar de Itaki75
    Itaki75

    @ DIX : merci pour votre billet et les réponses précises et instructive aux commentaires.
    Et bonne année, ainsi qu’à toute l’équipe et aux commentateurs (même les plus lourds!).

  58. Avatar de Keny
    Keny

    L’impacte du capitalisme sur l’agriculture se fait sentir de façon monumentale à la fin de la 2eme guerre mondiale.

    Certain film comme le Monde selon Monsanto
    ou encore Solutions locales pour un désordre global

    Ou bien entendu le livre de Bruno Parmentier « Nourrire l’humanité ».

    Les agriculteur sont très important dans notre système car il permette de satisfaire des besoin primaire indispensable a notre survie.

    Et beaucoup trop de personne les délaisse.

  59. Avatar de Dup
    Dup

    Avis à la population, le jour où les agriculteurs feront la grève des semis, vous pourrez toujours envoyer l’armée, la saison sera passée……. vous mangerez l’année prochaine…… 😉

  60. Avatar de aikongo
    aikongo

    Fondamentalement le problème est que nous n’avons aucune reconnaissance pour le système qui nous a donné la vie, qu’on l’appelle la nature, la terre ou autre chose. On a l’impression que certains ont même un profond mépris pour notre environnement et ne le perçoivent que comme un objet consommable à exploiter, détruire et saccager sans tenir compte des conséquences. C’est irresponsable et je pense que d’ici quelques années certains devront rendre des comptes pour cela, comme c’est déjà le cas pour les crimes contre l’humanité.

    LE film de coline serreau dont parlait un intervenant est une mine d’informations sur les erreurs que notre génération commet !

    http://www.youtube.com/watch?v=CI7nMaLnUa4&feature=related

    1. Avatar de Bruno
      Bruno

      1/2) http://www.youtube.com/watch?v=7YNyiGxGjXw&feature=related (57:07 )

      2/2) http://www.youtube.com/watch?v=LG8_ZNX6EbE&feature=related (55:44)

      Il manque malheureusement les bonus, particulièrement intéressants pour certains.

      On n e peut pas tout avoir…

    2. Avatar de izarn
      izarn

      C’est tout simplement parce que l’économie capitaliste est l’exact opposé de l’économie du vivant.
      Adam Smith et tous les libéraux se sont trompés sur l’essentiel.
      Influencé par un pseudo-christianisme pervers, ils ont saboté le message.
      Oui, il faut « etre charitable » c’est à dire aider son prochain, mais aussi:
      Atteindre le paradis pour un riche c’est comme faire passer un chameau dans le trou d’une aiguille.
      En clair, aider le faible et amoindrir le fort…Sinon pas de paradis…
      Censuré par Rome. Mis à l’Index. Hérésie.
      C’est comme cela que la cellule se protège du monde extérieur pour créer un milieu stable propice aux réactions biochimiques très complexes de la vie. Sinon nada.
      Autre exemple: On doit distribuer de l’electricité de maniere trés stable. Par exemple dans un générateur hydroélectrique, quand il y a trop d’eau, une vanne se ferme pour limiter la vitesse de la turbine (Raboter le riche) et au contraire la vanne s’ouvre quand il n’y a pas assez d’eau (aider le pauvre)
      Un sytème socialiste essaie de faire exactement ça, un système libéral fait exactement l’inverse: Quand il y a beaucoup d’eau il ouvre encore plus la vanne, pour produire encore plus d’électricité. Bien sur la surtension fait péter les ampoules, les plombs…
      C’est le krak!
      Mieux encore, quand il n’y pas assez d’eau, il ferme les vannes. Plus d’électricité et vous vivez dans les ténébres.
      Quand la Grece est faible on lui augmente les intérets, quand l’Allemagne est forte, on lui prete gratuitement.
      Vous connaissez l’adage: On ne prete qu’aux riches.
      J’ai l’impression que les libéraux sont des dinosaures, il leur manque un élément vital pour s’autoréguler…

  61. Avatar de pol
    pol

    Ce serait bien de faire un film documentaire précis sur votre histoire; Si vous voulez prenons contact par l’intermédiaire de Paul Jorion
    PIerre Oscar Lévy

    1. Avatar de dix
      dix

      Pourquoi pas mais je ne cherche pas à me faire connaitre sous l’angle de celui qui se plaint tout le temps. Ce blog est ouvert pour exposer le post trauma de la crise du lait de 2009 et pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise…mais quand on voit les fruits et légumes en 2011, on peut craindre que cela ne devienne ultra cyclique…

      1. Avatar de Hervey

        ATTENTION AU POISSON PANGA (info dans ma boite ce jour)
        Le panga est un nouveau poisson asiatique que nous trouvons chez CARREFOUR et PICARD, surtout sous forme de filets, à un prix relativement bas. Au Vietnam, le panga est un poisson de culture industrielle intensive, plus exactement, il vient du delta du Mekong, et il est en train d’envahir le marché à cause de son prix.
        Voici ce qu’il y a à savoir sur le panga : le Mekong est l’un des fleuves les plus contaminés de la planète. Les pangas sont infectés, à hauts niveaux, de venins et bactéries (arsenic, résidus industriels toxiques et dangereux, sous-produits du secteur industriel en pleine croissance), métaux contaminés, phénols polychlorés (PCB) ou DDT et leurs (DDTs), chlorate ; des composants relationnés (CHLs), hexachlorociloxane, isomères (HCHs) et hexachlorobenzène (HCB). Ils sont alimentés avec des poissons morts, des restes d’os et avec une farine d’Amérique du Sud, le manioc et des résidus de soja et graines.
        Il est évident que ce type d’alimentation peu salubre n’a rien à voir avec l’alimentation d’un environnement naturel. Cela ressemble beaucoup à l’alimentation des vaches folles (vaches qui furent alimentées avec des vaches. Vous en rappelez-vous ?).
        L’alimentation des pangas est complètement en dehors de toute réglementation judiciaire. Le panga grandit 4 fois plus vite que dans la nature, à l’état normal. De plus, les pangas sont injectés avec (PEE).
        Quelques scientifiques ont découvert que si l’on injectait les femelles panga avec des hormones féminines dérivées d’urine déshydratée de femmes enceintes, la femelle panga produirait ses oeufs plus rapidement et en grande quantité, ce qui n’arriverait pas dans un environnement naturel (une femelle panga arrive ainsi à produire 500.000 oeufs en une fois).
        De fait, ce sont des poissons qui ont des hormones injectables (produites par une « entreprise pharmaceutique chinoise » pour accélérer le processus de croissance et de reproduction. En achetant du panga, nous collaborons avec des entreprises gigantesques sans aucun scrupule et spéculatrices, qui ne se préoccupent pas de la santé et du bien-être des êtres humains.
        NOTE : Etant donné la prodigieuse quantité de pangas disponible, ils termineront également dans d’autres aliments : surimi (ces petits batônnets faits avec de la chair de poisson), poisson en boîte et probablement dans quelques aliments pour animaux (chiens et chats).

  62. Avatar de Bert67
    Bert67

    @ DIX

    Merci pour l’article, plein de réalité et de révolte, même si je ne suis qu’à moitié surpris, connaissant votre goût (ou votre dégoût) immodéré contre les pratiques du grand capital ! A vous écoutez je serai presque prêt à voter Mr Mélenchon aux prochaines présidentielles comme le proposait un proche parent à moi 😀 … mouarf, voilà qu’un excès d’espérance en un monde meilleur vient à nouveau nous pousser dans les bras du marxisme … ou comment court-circuiter toute indépendance quand la multitude recherche la pleinitude !

    D’ailleurs en parlant de court-circuiter, ne voyez-vous pas un rapprochement avec les circuits courts ?? Oui ?? Ah, donc ce serait un peu fait exprès de l’avoir appeler ainsi 🙂 Ca m’évoque d’ailleurs tout un art des principes de guerilla … et j’éviterai subtilemment le rapprochement avec le Che (et je ne parle pas de Chevènement hein !) et son affiliation bolchevico-bolchevique … mais je m’égare ^^

    Bref tout ça pour dire que s’il faut vous aider à faire de la com, je veux bien être votre homme 🙂

    Je vous dis donc à bientôt jeune bout-en-train !

    1. Avatar de pladao
      pladao

      Juste une question ils donnent quoi a manger aux poissons et autres crustacées dans le reste du monde
      la même chose

  63. Avatar de 2013
    2013

    non je ne crois pas, c’est bien pire que ça, cette fois ci il me s’emble, l’effet iceberg.

  64. Avatar de izarn
    izarn

     » NI PERTE, NI PROFIT » Vous dites?
    Dans l’optique capitalistique du système libéral tel qu’il est, on peut protester qu’en effet, le capitalisme ne tient pas ses promesses. Ben oui!
    Alors il faut refonder le capitalisme et ragna gna…Comme le discours de Toulon de l’autre pinocchio? Surtout pas. Memes causes, memes effets.

    Il y a des gens qui seraient très heureux de vivre indépendants, sans patron et libres, avec une entreprise « ni perte, ni profit ».
    Les entreprises du spectacle, sauf les vendeurs de musico-soupe (Malgrés HADOPI complètement éreintés par le net, on ne va pas s’en plaindre) sont très heureuses quand elles n’ont pas de pertes.
    Il en est de meme de la Presse…Les journaux qui bouclent sont heureux.
    Bien sur ni perte ni profit, après salaires et charges et impots. Evidement.
    Pour tout ces gens, la capital est un instrument de travail et meme de liberté, pas de profit, ni instrument de spéculation. Comme avec les SCOP. On n’est pas obligé de trouver dans le travail, uniquement la motivation du profit. C’est presque une perversion de l’esprit.
    On ne peut pas reprocher aux marchés de faire du profit avec le lait, alors que soi-meme on recherche le profit. A mon avis la posture est indéfendable, et c’est une bataille de boutiquiers.
    Comme on dit; vouloir le beurre et l’argent du beurre….

    1. Avatar de dix
      dix

      LE problème c’est que le salaire n’est pas garantie !!! ça dépend de la trésorerie et donc de la conjoncture des prix et des charges de l’année. Quand je dis ni perte ni profit, c’est pour cette année. Demain, je ne sais pas ce qu’il va se passer.

      Le problème, le vrai problème c’est NI PERTE, NI PROFIT…MAIS LABEUR EN PLUS pour pouvoir assurer cette maxime. Quand vous donnez le maximum au point de mettre toute votre vie entre paranthèse, donnez encore plus c’est souvent frustrant.

    2. Avatar de jducac
      jducac

      @ izarn 3 janvier 2012 à 03:04

      Il y a des gens qui seraient très heureux de vivre indépendants, sans patron et libres, avec une entreprise « ni perte, ni profit »

      Le monde agricole s’est toujours plaint et se plaindra presque toujours.

      C’est tout à fait logique car c’est un secteur qui capte de l’énergie diffuse dispensée par le soleil sur des moyens de captation rudimentaires et naturels qui ont une durée de vie saisonnière. A chaque saison, il faut réimplanter les capteurs solaires, les amener à maturité afin qu’ils aient stocké le maximum d’énergie puis, rassembler la récolte, la stocker et la commercialiser. Les grands espaces de plaines hautement mécanisés sont bien plus performants que nos minuscules confettis de terres agricoles hyper morcelés dans notre vielle Europe.

      Pour le lait, en fait, Dix est un artisan, une sorte d’auto entrepreneur travaillant à façon. Je le vois œuvrer dans une industrie de transformation utilisant comme « machines » des vaches qui, grâce à l’apport d’énergie, peut-être issue de pays émergents (soja du Brésil, d’Argentine ou autre et avec l’aide de pas mal d’énergie fossile issue d’autres endroits) élabore un produit périssable, ce qui rend la profession plus vulnérable que celle des céréaliers, par exemple.

      Dans sa situation, qu’il ressent comme inconfortable, Dix ne voit pas, qu’en fait il est privilégié. D’une part, il n’a pas de patron et il est libre comme vous le soulignez, mais surtout, il dispose d’un capital (s’il ne s’est pas trop surendetté) qui lui permet de vivre et lui permettra de survivre quand beaucoup d’autres, en période de longue déflation qui s’annonce, seront en limite de survie, voire pire.
      http://www.countercurrents.org/chefurka201109.htm

      Ceux qui ont vécu la dernière grande crise en Europe, celle des années 40, (il ne doit pas y en avoir beaucoup qui interviennent sur le blog), savent que c’est le monde agricole qui a le mieux « profité » ou le moins perdu dans la période de restrictions qui a amené des tickets de rationnement pendant presque 10 ans. A l’après guerre, la plupart de ceux qui pouvaient s’acheter des voitures automobiles appartenaient au monde agricole.

      Certes, dans ce milieu comme dans d’autres, ceux qui ont voulu devenir rapidement riches avant d’avoir été suffisamment économes, se sont laissé aller à trop s’endetter comme ce fut la tendance générale ces 40 dernières années dans de nombreux domaines, et pays. Je souhaite que Dix ne soit pas dans ce cas.

      1. Avatar de dix
        dix

        On maitrise l’endettement pour avoir un peu moins d’un SMIC. L’endettement pour être productif et répondre à un certain niveau de marché, réduire la pénébilité du travail et répondre aux attentes sociétéales, il est nécessaire. Vous n’imaginez pas comment on casse du matériel en travaillant avec la nautre. Il est vrai que nous profitons d’un cycle chaque année et de garantie d’achat mais aucune garantie de prix. Et comme l’investissement et l’endettement est nécessaire pour pérenniser la campagne qui suit, vous arrivez dans des situations de crise ou la trésorerie se tend. Lorsqu’un agriculteur arrête, c’est parcequ’il a été usé. Les grandes banqueroutes instantanné sont rares dans les productions intégrées et on les voit venir à petit pas. CE n’est que de l’usure humaine la plupart du temps !

        Par contre, ce que je souhaite exprimer c’est que les contraintes du moment (augmentation de la production, règlementation, attente de nos familles pour une meilleure qualité de vie) nous poussent à nous ré endetter de manière cyclique et que la baisse moyenne des prix et le renchérissement des infrastructures de l’entreprise diminue et annule toute perspective de rentabilité du capital alors que le risque s’est accru.

        Je vais vous dire : lorsque vous privilégiez vos investissements professionnels à vos investissement privés, vous êtes en préparation de votre avenir professionnel. Mais quand vous décidez de ne pas avoir d’enfant (ex: c’est la tendance de fond en Allemagne) pour cette raison ou que vous ne souhaitez pas retaper la maison ancestrale parceque c’est trop, vous avez le sentiment de cramer un autre « capital », celui de pouvoir pérenniser sa transmission de savoir et de compétence à une lignée. Ca peut paraitre ridicule mais, c’est tout ça qui vous permet de manger des denrées alimentaires…..vous êtes sur la mauvaise voix en expliquant qu’on a pas vraiment à se plaindre. Le système agricole est d’une apparente stabilité, l’usure des hommes est permanente.

      2. Avatar de jducac
        jducac

        @ dix 3 janvier 2012 à 12:26

        Ca peut paraitre ridicule mais, c’est tout ça qui vous permet de manger des denrées alimentaires…..vous êtes sur la mauvaise voie en expliquant qu’on n’a pas vraiment à se plaindre. Le système agricole est d’une apparente stabilité, l’usure des hommes est permanente

        Vous m’avez mal lu, ou bien je me suis mal exprimé, car je n’ai jamais laissé entendre que vous n’aviez pas à vous plaindre au contraire, j’ai même trouvé que c’était « logique » que l’agriculture se plaigne depuis toujours et pour presque toujours du fait de son mode rudimentaire de captation d’énergie par la flore et de sa transformation par la faune.

        Ce que je voulais souligner, c’est qu’en période de réduction du niveau de vie, que nous pourrions connaître comme dans les années 40, l’agriculture est celle qui s’en tire le mieux. Contrairement à beaucoup d’autres professions, elle dispose des moyens indispensables à sa propre survie ce qui est loin d’être le cas de toutes les autres professions. A mon avis, si vous ne vous endettez pas trop, votre situation a toutes les chances d’être enviée d’ici quelques temps. Vous le mériterez et apparaîtrez comme un entrepreneur ayant acquis, par son travail, un capital productif (la terre, le cheptel et autre) dont la valeur ira croissant, ce qui n’est pas le cas dans tous les domaines.

        Peut-être n’aurez-vous pas travaillé beaucoup plus que vos parents et grands parents qui devaient probablement se plaindre aussi. Eux n’avaient pas la possibilité, grâce à internet et au travail de beaucoup d’autres travailleurs dans d’autres domaines, de le faire savoir à la terre entière, comme l’autorise le blog de Paul Jorion.
        Combien sont-ils nos semblables agriculteurs ou autres en Asie ou ailleurs dans le monde à s’user au travail, pour que nous vivions avec nos niveaux de vie alors que nous ne les entendons pas ? C’est vrai qu’ils sont victimes du grand capital et pourtant nous en profitons tous, vous y compris, pour communiquer à bon compte, par exemple.

        Les hasards de la vie nous font naître dans un milieu qui nous oriente, mais qui nous permet aussi de faire des choix plus ou moins risqués et bénéfiques. Une fois faits, il nous faut bien les assumer. C’est la rançon de notre liberté.

      3. Avatar de dix
        dix

        Désolé. J’ai en fait lu trop vite. Je dois pas mal répondre et surveiller le blog en même temps que je travaille dans l’étable. J’ai installé un PC à côté de la stabu dernièrement. Ca me permet d’être à plusieurs endroit sans m’éloigner des bêtes.

        Cordialement

      4. Avatar de dix
        dix

        Pour ce qui est des anciens, ma grand mère avait bâti 1 grange, 1 logement et une étable après la guerre avec 10 fois moins de production….aujourd’hui, c’est eux qui me plaignent. Mais ça m’encourage, car je me dis qui si les anciens ne trouvent pas celà normal, alors il y a la lueur d’espoir que le bon sens l’emportera à terme.

      5. Avatar de jducac
        jducac

        @ dix 3 janvier 2012 à 22:35

        Pour ce qui est des anciens, ma grand mère avait bâti 1 grange, 1 logement et une étable après la guerre avec 10 fois moins de production….aujourd’hui, c’est eux qui me plaignent.

        Sans chercher à porter un jugement sur chacune des générations de votre lignée, lesquelles ont probablement fait de leur mieux pour adapter leur vie aux conditions de leur époque, il ne serait pas inutile de dresser le même bilan pour vos arrières grands parents et pour vos parents, sachant qu’eux bénéficiaient, outre de l’énergie captée sur leurs terres, d’une énergie importée sur l’exploitation à bien meilleur compte que celle qui vous est nécessaire (en alimentations diverses, en investissements et équipements) pour produire aujourd’hui. Si votre père a eu de la peine à rembourser leur part d’héritage à ses 2 frères durant sa vie active, compte tenu de l’évolution prévisible du coût de l’énergie, il est probable que vous devrez travailler au moins autant que lui en intensité et en durée, car la part d’énergie tirée de vos terres est probablement faible au regard de toutes celles que vous mettez en œuvre.

        Ma mère, issue d’une famille de 10 enfants, servante de ferme à 13 ans et mon père issu d’une famille de 7 enfants, commis de ferme à 14 ans, puis ouvrier agricole jusqu’à 25 ans, n’ont pas eu d’autre choix que de gagner leur vie ailleurs que dans l’agriculture. Mais ils ont conservé toute leur vie et transmis à leurs enfants, ce qu’ils avaient appris dans leur premier métier. Ce précepte sera de plus en plus d’actualité, quel que soit le domaine d’activité.

        « Travailler beaucoup et bien, tout en consommant le moins possible » était leur slogan.

        En travaillant dans le domaine spatial, j’ai trouvé qu’il était tout aussi valable. Il est probablement d’application universelle. Il permet d’accéder au capital, à l’essentiel, qui n’est pas de consommer, mais de transmettre la vie en même temps que les moyens pour vivre et se perpétuer.

        Courage ! Vous êtes dans un bon créneau à condition de consommer le moins possible, ce qui veut dire s’endetter modérément, en ne sous estimant pas les risques.

  65. Avatar de Homere
    Homere

    Ce qu’est devenue l’agriculture française en l’espace de 4 décennies est la parfaite illustration de la terrible nocivité des concepts neonaziberaux.
    On ne pouvait rêver de la mieux détruire en la réduisant à une économie au service de la finance…

    Un échec exemplaire des politiques technocrates.

  66. Avatar de Pirouli
    Pirouli

    C’est facile d’accuser les méchants spéculateurs et la main invisible du grand capital.

    Mais les agriculteurs se la sont tiré eux mêmes la balle dans le pied.

    C’est qu’il a fallut les supprimer tous ces intermédiaires (bouchers, chevillards, maquignons) qui s’engraissaient sur le dos de ces pauvres paysans.
    Les SICA ont donc remplacé des centaines d’acheteurs. Jusqu’à se retrouver dans certaines régions, le SEUL acheteur du marché.

    1. Avatar de dix
      dix

      Oui, ces cas existent, Paul J expliquait déjà que ce n’est pas nécessairement des personnes ciblés qui sont responsables, nous baignons tous dans la complexité et nous avons tous notre part de responsabilité. Enfin, pour ce qui me concerne, j’ai grandi dedans, je ne l’ai pas alimenté et aujoiurd’hui je vais le changer. Chacun à sa manière a une clef

      1. Avatar de Pirouli
        Pirouli

        D’accord vous allez essayer de changer les choses.

        Mais combien comme vous pour un seul comme mon voisin qui vient de racheter des quotas (Il doit être à plus d’un million de litres annuel). Il n’arrive même pas à se payer un employé et le grand père qui a plus de 80 ans passe ses journées sur le tracteur.
        A part tout saloper autour de son exploitation (et « saloper » est euphémisme quand je vois des tas de fumier à base de sciure de pin de plus de 6 mètres de haut sur 200 mètres de long qui sont là, au dessus des nappes depuis plus de 10 ans) je ne vois pas trop à quoi cela sert. Surtout qu’il doit juste boucler en fin d’année.

      2. Avatar de dix
        dix

        C’est vrai, c’est la fuite en avant que j’exposais dans mon billet. En agriculture aussi l’idée de « TOO BIG to FAIL » est présente. Le problème, c’est que l’on ne sensibilise pas assez les agris aux calculs de leur prix de revient. Pour ma part, je n’en ai pas acheté un seul litre et j’essaye de saturer l’ancienne étable et ne pas avoir à en construire une autre car, ce que l’on vous donne en litrage pour l’installation, c’est pour votre revenu, ça ne suffit pas pour le revenu + une nouvelle étable. Du moins, c’est ce qui ressort. e mon approche économique. Je ne sais pas comment les autres l’envisage.

        SI, j’ai quelqu’un de ma famille qui a fait le raisonnement suivant : ils ont converti le salaire de leur parent en annuité à rembourser lors de leur départ à la retraite. Bien sûr les parents vont continuer à travailler, mais quant ils ne seront plus là ou malade, qui va se taper le boulot. Du capital (robot de traite : +25 €/1000 L de prix de revient) ou de la main d’œuvre (qu’on ne trouve pas) qu’on n’arrivera pas à payer sans se sacrifier le salaire ou autre besoin immédiat.

        C’est ça aussi les sacrifice de ce métier pour se donner l’impréssion que « l’on avance ». Mais je ne dis pas que c’est une mauvaise chose. Parce que si on doit faire des sacrifices économiques pour pouvoir diminuer la pénibilité du travail ,on essaye au moins de sauver le capital humain et la santé (si toutefois les investissements sont judicieux et pour ne pas se retrouver à 80 ans sur un tracteur tap cul sans cabine dans le froid, la pluie et le vent)

      3. Avatar de vigneron
        vigneron

        A quoi ça sert de produire un million de litres de lait ? A fournir, par exemple, le lait et les produits laitiers à près de 5000 français, juste ça. Et je parle pas de la viande.

      4. Avatar de Delphin
        Delphin

        « Déjà trop de blé, trop de vin, trop de betteraves.
        Or voici depuis quelques semaines, on redoute
        une nouvelle surproduction : trop de lait et trop de
        beurre en perspective… Les experts du plan Monnet
        pensent que le Français pourrait boire 120 litres de
        lait par an, au lieu des 95 actuellement… »

        Henri Fesquet, « Le Monde » 7 avril 1954
        ———-
        « Ce n’est donc pas à une nécessité anti-famine qu’ont été sacrifiés la biodiversité agricole et tout le conditionnement écologique de la production… »

        François Terrasson, maître de conférence au Muséum d’histoire naturelle de Paris (décédé le 2 janvier 2006)

        Delphin (moine copiste)

    2. Avatar de Samuel
      Samuel

      Et le reste de la société?
      ça me fascine, ce besoin de dissocier les professions, pour chercher le méchant.

      1. Avatar de Pirouli
        Pirouli

        Le reste de la société idem.

        Ils sont tous tombé dans le panneau du miracle de la grande distribution et du saumon fumé moins cher que le jambon cru.

        Résultat. Même le saumon sauvage est pécolé par les antibiotiques des saumons d’élevage.

        Vous pouvez faire le parallèle avec des milliers de produits.

      2. Avatar de Samuel
        Samuel

        On est d’accord, faut faire évoluer le cadre?, pas simplifier sur le voisin.

  67. Avatar de Philippev
    Philippev

    Une super animation de Louis Rigaud ou l’agriculture expliquée à la généraion PC.
    http://www.dailymotion.com/video/xidvv3_copier-cloner_news

    Un système d’achat et distribution de lègumes citoyen qui fonctionne à Bruxelles :

    http://www.gasap.be/?lang=fr

    Un GASAP (Groupe d’Achat Solidaire de l’Agriculture Paysanne) est un groupe de soutien à l’agriculture paysanne. Il permet de soutenir des producteurs locaux travaillant selon des méthodes respectueuses de l’environnement et des savoir-faire traditionnels.

    1. Avatar de Bruno
      Bruno

      Gasap? Quelle bonne idée! C’est aux consommateurs de »se prendre par la main », et créer leurs propres structures pour obtenir ce qu’ils souhaitent, des produits de qualité provenant des agriculteurs respectant certains principes (Différent de l’AMAP, où c’est l’agriculteur choisi – dont on dépend… -, qui gère tout).

  68. Avatar de RolandT
    RolandT

    A raison de 12000 litres de lait par vache et par an… Si on considère que 65 millions de français consomment un litre de lait par jour (ce qui est déjà beaucoup), ils ont besoin de la production annuelle de 5400 vaches laitières par jour, soit un cheptel total nécessaire de 2 millions de têtes.

    Il y a 4 millions de vaches laitières dans le pays. Vous pourrez retourner le problème dans tous les sens hein…

    1. Avatar de Pirouli
      Pirouli

      Que voulez vous. Les techniciens de l’agriculture (dont DIX faisait parti) bourrent le crane des agriculteurs depuis 50 ans en leur expliquant que si ils utilisent le dernier aliment, l’antibiotique miracle, le complément magique, etc. Ils vont enterrer leur voisin.

      Le paysan est comme ca. Toujours prompt a manifester groupé pour réclamer des aides de la PAC et occasionnellement déverser un épandeur de fumier devant la préfecture.
      Mais dès qu’il est chez lui, la belle unité de façade disparait et il rêve de voir son voisin disparaitre.

      Le concept « du producteur au consommateur » ne fonctionnera qu’anecdotiquement du fait de cette mentalité détestable.

      1. Avatar de Samuel
        Samuel

        Y avait combien de transporteur indépendant?, de commerces?, de stations-essences?, de petites scieries? de petits garages?, etc..
        La logique de concentration qui permet de faire des économies d’échelles, mais nécessite du capital est partout, sauf dans certaine branche du tertiaire, or c’est le tertiaire qui devait avalé les emplois passés dans ces métiers.
        Mais non, je suis idiot, c’est juste les agriculteurs 😉

      2. Avatar de dix
        dix

        Si les techniques avec lesquelles on nous « bourrent le crane » améliore le rendement technico-économique (plus de produit, plus de revenu) par une amélioration de l’EFFICACITE (je ne parle pas de polluer, mais de valoriser) alors, le bourrage de crâne est bon. Si c’est des balivernes et de la poudre de perlin pinpin, alors c’est de l’arnaque et l’agriculture est souvent seul à devoir faire le tri. Souvent, il est obliger de passer par la case « essai » pour savoir si il y a efficacité ou non. Ca lui coute, comme ça peut lui rapporter !

    2. Avatar de Samuel
      Samuel

      la moyenne national est en dessous de 7000L/vache

      Quantité de lait entier mise en œuvre pour la fabrication des produits laitiers suivants :

      1 kg de beurre –> 22L
      1 kg d’emmental –> 12L
      1 litre de yaourt –> 1L
      1 camembert (250g) –> 2L
      1 kg de lait en poudre –> 8L
      1 kg de lait écrémé en poudre –> 10,5L

      [Source CNEIL chiffres cles 2008]

  69. Avatar de pierre brunaud
    pierre brunaud

    @Samuel, poursuivez votre raisonnement jusqu’au bout.
    consommation moyenne par habitant de produits laitiers en France en 2007: 367litres, répartis comme suit:
    Lait: 67 l
    Autres produits laitiers (yaourts aromatisés,crême fraiche, dérivés du lait, fromages frais): 40 l
    Fromage (du camembert à l’émmental, à raison de 10l de lait par kg de fromage: 80 l
    Beurre (à raison de 22l par kg de beurre): 176 l
    total annuel : 363 l de lait par an et par habitant.
    soit un total de 23 958 000 000 litres de lait pour une population de 66 000 000 .
    Production laitière en France: 25 216 000 000 de litres
    solde excédentaire de 1 milliard 258 millions de litres.
    @ DIX maintenant: Lorsqu’on sait que plus de 82 % de la production de lait est transformée par l’industrie Agro alimentaire et que cette industrie a redoublé d’effort pour faire doubler la consommation des « autres laitages frais » entre 1980 et 2007, je veux parler des yaourts aromatisés et de desserts lactés; si l’on tient compte des coûts de marketing et de publicité pour inciter à la consommation de ces produits, il me semble difficile pour la filière lait de valoriser seule son produit ,auprès d’une clientèle finale, sans passer par les voies du marketing et du lobby.
    Autre chose: Considérons aussi la pyramide des ages en France, et la consommation de produits laitiers par cohorte (la consommation diminue avec l’age). Intéressons nous aussi à la particularité des aliments carnés lactés et oeufs, qui induisent une acidité sanguine chez le consommateur, ce qui entraine un rééquilibre du ph sanguin par extraction du complexe phospho-calcique depuis nos os. Les conséquences étant connues sous le nom d’ostéoporose (entre autres). Si le phosphate vient rétablir le ph sanguin d’un régime carné lacté, il entraine dans sa course (élimination rénale) le calcium si difficilement fixé dans nos os. 50 ans de ce régime suffisent à nous affaiblir et fragiliser notre carcasse.
    Difficile donc, pour une filière qui trouve son plein essor dans un pays à forte croissance démographique comme dans les années 50, mais qui ralentit à mesure que sa population vieillit. Autre piste: La Chine, qui n’est pas du tout contente de découvrir des Aflatoxines M1 (toxiques et carcinogènes) dans son lait (je passe sous silence la mélamine), serait peut être contente de consommer le notre. (reste à savoir à quel prix).

    1. Avatar de Samuel
      Samuel

      @pierre brunaud, oui mais l’objet de la PAC, c’est d’intégrer une consommation et une production Européenne et la surproduction date des 1970, on produit 10% d’excédent depuis 1983, c’est un acte politique, validé administrativement par les quotas.
      Depuis 5 ans production augmente, mais comme vous dites les classes moyennes Chinoises nous en achète (je préfère l’autonomie Européenne, mais c’est pas la mode).
      Ce qui est cruel c’est l’exportation qui a tué la production en Afrique.
      Pour la consommation de lait vous inquiétez pas on va créer une surproduction, puis conséquence directe, une sous production l’année suivante, comme ça les industrielles vont refaire le coup des pâtisseries sans lait (on a remplacé le beurre par de l’huile de palme (très saturé qui aura surement un potentiel allergène comme l’arachide) et du soja (aux estrogènes naturels)), en 2009 la commission voulait passé l’appellation produit laitier avec uniquement 50% de lait dedans, mais ils ont pas osés (la grève tout ça).
      Les margarines actuelles sont plus saturé que du beurre (et sans vitamine pour le cœur), mais c’est pas grave c’est pas carné c’est végétal, donc c’est merveilleux.

  70. Avatar de juan nessy
    juan nessy

    Sur l’agriculture , un grand ministre qui avait enfin fait lle lien entre agriculture et aménagement du territoire , et un grand bonhomme ( et qui l’est toujours ):

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Edgard_Pisani

    Et un peu de posélytisme pour 2012 et au delà :

    http://www.alimentons2012.fr/

    1. Avatar de kercoz
      kercoz

      J’ ai entendu Pisani regrèter amèrement d’avoir négocier l’ exclusivité des produits fourragers contre le plan Marshall …cet accord tient toujours ..nous sommes déficitaire en terme de balance calorique ..meme en octroyant malgres ces importations 71% de nos sols aux animaux …..Ce modèle ne peut tenir ..il nous faudrait consacrer aux animaux que les terres impropres a d’autres cultures , pour conserver un processus vertueux .

      1. Avatar de dix
        dix

        Peut être. J’ai déjà souvent songé à cette question. On sait que le rendement entre le soleil, la terre et les calories dispo à l’assiette est moins bon avec l’élevage qu’en production végétale, ceci laisse aussi des possibilités d’augmenter le potentiel alimentaire, mais c’est compter sur des changements de consommation.

        Admettons que l’on souhaite partir d’une autonomie alimentaire pour l’élevage à 100% à partir de nos sols, on augmentera sans doute le coût de production c’est quasi sûr et je ne vous parle pas de la transition pour le systèmes d’élevage et le système de culture au sein de l’exploitation : potentiellement bon agronomiquement, du travail en plus, mais de la production diversifié en moins puisque l’on va concentrer nos efforts de production sur une production marchande.

        Potentiellement risqué car on va tout miser dans l’atelier principal.

        La diversification des produits terminaux devient alors une voix. Mais quand on connait la position de certains élus agricole sur cette option, c’est là aussi pas gagné. Et puis, pour les exploitants, je ne vous parle pas du niveau d’incertitude qu’on va créer pour eux. Les exploitations ayant choisi la spécialisation on de la surface. Mais le capital étant positionner dans une logique de réinvestissement cyclique, on se demande souvent comment on pourrait faire pour se rediversifier. Les incertitudes sur le marché sont par ailleurs énormes et l’absence d’une force de vente (collective ou sur l’exploitation), on se dit « mieux vaut pas prendre de risque ».

        Je connais un ancien éleveur laitier qui l’a fait : il est passé d’une exploitation hypersépcialisée dans le lait (il nourrisait les vaches avec de l’herbe et des desserts glacés et des rebus de fabrication de l’industrie)….il a tout abandonné et est passé à la production légumière et fruitère bio avec un atelier de transformation (dessication, fabrication de chips de fruits etc…) avec des produits haut de gamme vendus à l’international

        En fait, il ne faut pas avoir peur d’être orignal et de tenter l’aventure des « nouvelles stratégies ».

      2. Avatar de kercoz
        kercoz

        @Dix:
        C’ est la structure globalisatrice du système actuel et sa dynamique-inertie qui est perverse :
        Alors que la pauperisation en cours sur les sociétés occidentales exigerait qu’on produise des calories végétales plutot qu’animales (rapport 1/10 en surface) …Il est probable que vos surfaces cultivables seront destinées a la viande pour l’asie (qui s’y met , la chine n’ayant que 7% de terres cultivables), comme celles des « vignerons » pour les rupins chinois . Sans compter celles destinées au craburant du 4×4 de madame avec , au début l’excuse d’alimenter tracteur et pompier.
        Pour une stabilité locale ET globale , tout système doit etre morcelé et tendre vers une auto-organisation . De façon théorique bien sur , un paysan devrait diversifier sa production au maximum , ce qui permet , outre un auto-recyclage et d’éviter des taxes , de s’adapter aux conditions et situations exogènes (demande , climat , etc ..) sans se fragiliser et sans meme une assurance …mais ce modèle n’est acceptable (et meme agréable-valorisant du point de vue humain) qu’en dessous d’une certaine taille . Il reste a déterminer le type de société qui DEVRA s’adapter a cette taille , puisque c’est sur le gain de productivité acquis sur la production de produits essentiels qu’est basée toute l’économie (au sens propre s’il en a un)réelle .
        Autre problème connexe :
        On sait que 80% du cout des NPK est en gaz .
        Si la production animale doit baisser , il y aura moins de lisier/fumiers .
        Pour nos sols, il nous restera les boues urbaines (Les couches culottes comme dit Bourguignon)et …les BRF
        Le problème des resources en lignine c’est qu’elles sont convoitées par d’autres prédateurs :chauffage , craburant et autres « plaquettes » .
        Un peu de prosélytisme : contrairement aux « composts » herbacés (monocotylédons)les ligneux , en s’associant aux basydiomachins et autres fungus bloquent toute pollutions chimio et metaux lourds ….ils serviraient meme a dépolluer des sols surdosés en lisiers (à confirmer …je trouve plus les sources).
        En tout cas merci de ton intervention chez les éconotristes .

      3. Avatar de vigneron
        vigneron

        Kercoz, toi qu’aimes tant les chiffres, sois précis s’il te plaît.
        La Chine, premier producteur agricole mondial de loin, c’est pas 7 % de terres cultivables, c’est 15 %… Soit 140 millions f’hectares, plus de deux fois et demi le superficie métropolitaine française… Soit 10 % de la surface agrigole mondiale. Pour 20 % de la population ? Ok, mais 140 millions d’hectares à très haute productivité dont plus de 500 millions d’hectares irrigués, avec 200 millions de ménages agricoles (0,65 ha par ménage..) pour les travailler.
        Résultat ? Hyper-intensification à l’hectare / faible productivité par UMO. Mais près de 20 % de la production mondiale de céréales (soit 480 milliards de kilos de céréales en 2008 ! ), 27 % de la production mondiale de viande (soit 75 milliards de kilos en 2008 ! )…

      4. Avatar de DIX

        Sur l’utilisation de surface : j’ai fait un petit bilan sur ma situation. Sur 85 ha, 35 sont des prairies naturelles et 50 des terres labourables. Sur les terres labourables, j’en consacre 4 pour de l’orge autoconsommé et 14 en maïs ensilage, celà veut dire que je consacre 34% de mes terres « diversifiable » pour l’élevage. Si j’avais à produire ma propre proétine, ex : du lupin blanc, il me faudrait peut être 15 à 20 ha en plus. Au final, le système d’élevage utiliserait 74% du potentiel de terres diversifiables…..Tu as donc raison.

    2. Avatar de vigneron
      vigneron

      Salut Juan, Pisani… t’as lu son « Persiste et signe » autobiographique ? Sinon rate pas ça, il a été écrit pour des mecs comme toi ce bouquin. Un Juste ce Pisani.
      Il raconte bien sûr dans ce bouquin comment lui, sénateur venu de la préfectorale et homme de gauche plutôt mendésiste, s’est retrouvé ministre de l’agriculture de de Gaulle en 61…
      Pendant les débats sur la célèbre Loi d’orientation au Sénat où il a été désigné pour assurer la permanence de son groupe, il s’ennuie ferme après des interventions de droite comme de gauche « forcément conservatrices et démagogiques » (on cause agriculture…). Il se fait déja tard, il monte au perchoir discuter le bout de gras avec Monerville pendant une suspension de séance. Il se marrent sur le thème de « l’inépuisable et inutile éloquence agricole »… Et Pisani de lui dire en se marrant qu’il lui demanderait presque de l’inscrire sur la liste des orateurs pour dire à tous ces nazes ce qu’il pense de leurs discours creux. Aussi sec Monnerville l’inscrit devant son nez en dernier orateur…
      Il « bacle » en deux heures des notes pour un discours recadrant les enjeux agricoles dans une perspective économique, sociale, politique, internationale qu’il finit à deux du mat quasiment devant le seul ministre dans le public.
      Il connaissait de l’agriculture l’aménagement rural comme préfet et des paysans, point.
      Un mois après, alors qu’il avait décidé d’abandonner son désespérant mandat sénatorial sous régime gaulliste (et de passer dans le privé ! ) et que les paysans étaient dans les rues, grâce à ce discours forcé par Monerville, il était nommé ministre de l’agriculture (poste que lorgnait un certain ministre du budget nommé VGE…).
      Le ministre que remplaça Pisani pour mener à bien la Loi de 61 avait repris point par point le discours de ce dernier pour son intervention devant le Sénat dans l’après-midi même…

      1. Avatar de Kercoz
        Kercoz

        Les 7% m’étaient restés en mémoire et ça a l’air d’etre plus , mais 15 me parait optimiste au vu de cette doc :
        http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?langue=fr&codePays=CHN&codeStat=AG.LND.ARBL.ZS&codeStat2=x
        (ou j’ai pas tout pigé !)

  71. Avatar de lau
    lau

    Merci de tout coeur pour cet échange qui permet de remettre l’ essentiel au coeur de nos préoccupations!
    (Et aussi de mieux comprendre votre vécu…)

    Et chapeau à tous les agriculteurs qui tentent de rester debout dans ce contexte écrasant !

  72. Avatar de Royant Patrice
    Royant Patrice

    Bonsoir DIX,
    Merci pour votre témoignage courageux..et de parler de votre métier et bonne année 2012.
    Merci à Paul Jorion d’avoir permis à DIX ,de pouvoir s’exprimer sur la Filière Lait et bonne année 2012.
    Paul , vous représentez beaucoup pour nous.. Merci encore..Votre blog , à travers ,les réactions de certains blogueurs me choquent par leur » violence » ,trop souvent ,par ignorance de la vie réelle !!.
    Continuez à publier des témoignages concrets sur la vie quotidienne…On en a besoin!!

    Kenavo.
    PR

  73. Avatar de yoananda

    Sauf que l’histoire de Paul Jorion sur la répartition des richesses n’est pas vraie pour la France : http://www.inegalites.fr/IMG/bmp/Saez_Piketty-2.bmp

    elle ne marche que pour les USA et d’autres. En France la part des revenus allant aux plus riche est stable depuis l’après guerre.

  74. Avatar de dalio
    dalio

    Bonjour toutes et tous,

    La surprise m’étouffe à la lecture de Yonoanda. L’année 1945 est elle une année exemplaire?

    La ruine était générale et la statistique doit être considérée avec prudence tant la mesure comptable était bouleversée comme le reste à cette période. Inclure cette année dans la statistique pour élaborer des courbes et des tendances est judicieux mais de là à faire de 1945 un repère , je crois que ce n’est pas une bonne idée.

    Et si sur la courbe on préférait 1960 ? On constate alors que la position initiale d’inégalité en 1960 est en passe d »être rejointe, annulant les effets des politiques de redistribution construites
    (l’éducation, la santé, les allocs familiales , les régimes légaux et complémentaires d’assurances sociales, les actions associatives, etc…) dans l’intervalle et qui font l’ingéniosité /la fierté du modèle politique européen (et pas uniquement « social »).

    Vous avez compris que pour moi les classes dites « moyennes  » sont l’avenir de l’humanité , même si souvent « elles » croient appartenir aux classes dominantes et rallient leur égoïsme sottement.

    (pour cette raison, les dossiers en vrac EPAD, bettencourt, tapie, clearstream, dsk guerini ont dévoilé à beaucoup le vrai monde des puissants et ça c’est utile)

    Doit-on désormais parler au passé? Le blog qui tourne nous assure que l’ingéniosité continue, alors vive 2012.

    Merci à toutes et tous,
    Dalio

  75. Avatar de L'enfoiré

    @L’auteur,

    « le remplacement du salaire par le crédit »‘
    Paul a reçu un mail de ma part. Il en a fait part mais ne l’a pas communiqué ici.
    A ce sujet, je lui ai dit quelque chose bien plus d’actualité que les stock options et le crédit:
    je reprend ma phrase, moi qui ai fait partie de ce qui tournait autour des machines et du numérique, en y ajoutant:
    >>
    Auparavant, comme personnel, nous avions des possibilités d’acheter des actions de notre société à un taux avantageux. Donc, du crédit avec une participation aux bénéfices qui est devenu ensuite des pertes.

    Les stock options, oui, mais pas pour tous le monde. Pour les vendeurs des machines qui se faisaient des ponts d’or.
    Vous oubliez qu’aujourd’hui, on remplace les salaires par des titres dans le middle management.
    Et on en crée des échelons avant d’arriver au sommet. Les salaires eux, n’en parlons pas trop, surtout arrivé au net.
    Petites précisions qui a son importance.

  76. Avatar de L'enfoiré

    @Paul,
    Mais qu’êtes vous venu faire dans cette galère?
    Celle de la radio belge qui vous prenait à témoin ce matin à la Première au sujet des hackers de Mittal?
    Que pouviez-vous ajouter.?
    Là, on s’est trompé d’histoire d’amour, manifestement.
    Je leur écrirais bien pour le signaler…

    1. Avatar de L'enfoiré

      Voilà, ce qu’on disait dans un article ceci pour ceux qui ne sont pas au courant en France. Voilà que vous êtes expert en informatique. 🙂

    1. Avatar de Papimam
      Papimam

      Merci Kercoz pour ce lien.
      C’est géant ce que nous dit cet homme, lumineux aussi.

      Je venais de poster en complément à un échange précédent ce qui suit au sujet de Limagrain.

      Un article, ou plutôt un conte de Noël du magazine hebdo du Monde du 24/12 et qui s’intitule « Semences de Noël » traite de la nouvelle réglementation de la commercialisation des semences mise en place à l’initiative de l’UMP avec le soutien de la FNSEA.

      On cite Limagrain qui fait parti des grandes multi-nationales semencières (Bayer, Monsanto, Pioneer, Vilmorin ou Syngenta).

      La règlementation actuelle ne permet que de cultiver et commercialiser des semences inscrites au catalogue de l’OCVV. Elle a ainsi entraîné la quasi-disparition des semences paysannes au profit du groupe auquel appartient Limagrain.
      Agriculture intensive ===> érosion extraordinaire de la diversité des plantes cultivées.
      Jusqu’à présent le paysan pouvait librement réutiliser les semences achetées.d’une année sur l’autre.
      Depuis la loi du 28/11/2011 il devra verser une contribution volontaire obligatoire !

      « Bien joué, messieurs les semenciers, avec le soutien de la FNSEA et les voix de l’UMP ! Au nom de la contribution à la recherche sur les espèces cultivées. Ce texte est une nouvelle entrave à l’usage libre et gratuit des graines, qui est le fondement même de l’agriculture. Il vise à décourager à terme de faire des semences à la ferme pour asseoir définitivement le monopole de l’industrie semencière sur notre alimentation. »

      http://www.lemonde.fr/m/article/2011/12/23/semences-de-noel_1621825_1575563.html

  77. Avatar de zenblabla

    Arrgch!!!
    Vous décrivez vrai!

    Parmi les rares fois quand, en Alsace, j’ai dessiné un établissement agricole pour un agriculteur, sans compter la fois d’un concours gagné accompagnant des subventions allouées avec les « bois ronds », c’était pour l’agrandissement d’une porcherie, sise dans le Haut-Rhin.
    Les moyens étaient tellement chiches que la précipitation régnait tout au long de l’établissement du dossier administratif du permis de construire…

    Alors un jour, un commis de la DDE (d’époque) me joignit-il au téléphone un peu gêné, pour me demander de modifier les pièces du dossier, avant même que cela soit nécessairement formalisé par un courrier.
    Ma gêne fut alors encore plus forte:
    Par la grâce des traitement de texte de l’époque, j’avais laisser filer en instruction un dossier titré sur plans et formulaires « Création d’un hôtel 50 chambres »

    Oui, vous avez bien raison!
    Aujourd’hui, nul commis de DDE n’aurait bougé mieux qu’en retournant un tel dossier, par voie anonymement officielle, afin de compléments avec meilleure perte de temps!!!
    En outre, les agriculteurs avec lesquels j’ai pu commettre en Alsace, ils était tous employés par ailleurs, menuisiers viticulteurs ou Mercedes-Arbeiteren bouilleurs de cru, ou lotisseurs obligés…, sinon attachés à loger leurs enfants en faveurs d’indépendance.
    Je crois que les poursuivis du Crédit Agricole, ils construisaient par la force des choses sans jamais rien demander, et on ne peut pas les en blâmer!

    Je pourrais vendre des terrains en bourgogne, constructibles!
    Heureusement, ils sont cultivés, rendez-vous compte par un cultivateur, si fait que toute vente ne peut se faire avant neuf années, tant mieux….
    Il y a moins de cinq fois neuf années, de tels terrains étaient cultivés par six familles de douze personnes.
    Et la banque je l’ai vue, était dans la soupière rare du buffet!
    Aujourd’hui, un seul exploitant remplace sur ces terrains pas moins de soixante douze personnes, sous-traitant l’une ou l’autre fois auprès un entrepreneur agricole distant.

    Nous décrivons différemment la même chose?

  78. Avatar de thierry
    thierry

    agriculteur comme toi prenant la suite de l’exploitation de mon père et analysant les problémes due au systéme « agricole intégré » , je me suis lancé dans l’aventure en 1998 produire en bio et de vendre en direct ma production.
    le prmier obstacle a été la sortie du systéme auprés des fournisseurs les primes a la conversion bio ont seulement suffit a soldé les ligne de crédit qu’ouvre les fabricant d’aliment au agriculteurs, s’en suivent 4 année difficile pour remettre le navire a flot , des journée de 4h a 21h passant du marché au tracteur a la charcuterie 50 60 80 je ne compté plus les heures, les organismes se fatique le stress monte les découvert ce creuse , pas le temps de s’occupé des compte les foin attendent. Puis viens la sécheresse de 2003, de 2004 et la chute des prix du blé en 2005 qui finisse de fragilisé le systéme, une jambe cassé et un grave accident de mon fils compléte le tableau, n’ayant plus de « parrain » dans l’industrie agro-alimentaire seul mon travail effrainé permetté de faire fasse aux engagements , le Crédit Agricole me demande remboursé tout mes encours constitué en grande partie de court terme, je payer alors la modique somme de 16 000€ par an de frais financier dont plus des 3/4 en agio et je remboursé 60 000€ d’emprunt par an , je commence par négocié un étalement du principale de la dette sur 10 ans .
    refus puis tribunale.
    avec l’aide d’amis nous restructurons la ferme diminution de la surface de 1/3 vente d’une partie du cheptel ;reprise des actifs du CA avec l’aide la nef en passant par la création d’une SCI .
    aujourd’hui suite a ce montage je ne dépense plus que 1500€ de frais financier et je rembourse 20 000€ d’emprunt.
    ma ferme a repris gout a l’avenir ,un jeune agriculteur c’est installé sur les terre que j’ai laissé et je peut enfin faire mon travail sereinement.
    les sécheresses a jambe cassé l’accident mon fils ont été des periodes des plus éprouvantes mais tous ces fait ont permis que ma ferme retrouve une coherence que les 50 dernieres année de croyance dans les chimére du progrés lui avait fait perdre.
    tout ça pour dire que je comprends les agriculteur qui sont en conventionnel bien confortablement installé dans le systéme CA, Groupama, négociant céréales, et IAA, on travil dure on ne ce pose pas de question et si l’on arrive pas a nourrir ça famille le découvert augmente d’autant.
    situation assez confortable a la seule condition de ne jamais ce posé de question sur l’efficacité économique de ce systéme et de prier pour qui je s’écroule pas.

    1. Avatar de kercoz
      kercoz

      Merci de ce témoignage qui remet en perspective les difficultés et la dynamique perverse du système . Nous vivons ds une cage de lus en plus petite …meme si la porte est grande ouverte .

    2. Avatar de J.Gorban
      J.Gorban

      merci pour votre intervention

    3. Avatar de Dix
      Dix

      Merci de ton témoignage. Je pense aussi que la reconversion du capital vers des exploitations « à taille humaine » et bien plus pertinant.

      Je pense qu’un jour, la question se posera pour moi.

      Cordialement

    4. Avatar de kercoz
      kercoz

      Je profite de ce fil, pour promouvoir l’emission de ruth sur Fr Cult. : « Terre a terre » du samedi matin à 7H. L’émission de ce matin expose de façon intelligente les principes et gros avantages de l’agro-foresterie . à ne pas rater :
      http://www.franceculture.fr/emission-terre-a-terre-agroforesterie-2012-01-07

      Pour ceux qui ont la patience de « traduire » , une étude chinoise qui démontre l’apport de MO , par radicelles « caduques » annuelles : 7 à 9 Tonnes /ha de radicelles inf a 4 mm de section .
      Ces methodes démontrent a mon sens les performances des BRF et de l’agro-foresterie

      1. Avatar de kercoz
        kercoz

        J’ai zappé le CC:
        ////////////////////////

        «  » » » » » » » » » » » » »
        Titre du document / Document title
        Fine root distribution, seasonal pattern and production in four plantations compared with a natural forest in Subtropical China
        Auteur(s) / Author(s)
        YANG Yu-Sheng (1) ; CHEN Guang-Shui (1) ; LIN Peng (2) ; XIE Jin-Sheng (3) ; GUO Jian-Fen (1) ;
        Affiliation(s) du ou des auteurs / Author(s) Affiliation(s)
        (1) Dept. of Geography Science, Fujian Normal University, Fuzhou 350007, CHINE
        (2) Dept. of Life Science, Xiamen University, Xiamen 361005, CHINE
        (3) Dept. of Forestry, Fujian Agriculture and Forestry University, Fuzhou 350002, CHINE
        Résumé / Abstract
        La répartition, l’évolution selon les saisons et la production nette de radicelles (< 2mm en diamètre) ont été étudiées de 1999 à 2001 dans deux plantations âgées de 33 ans de deux conifères, le sapin de Chine (Cunninghamia lancolata, CF) et Fokienia hodginsii (FH) ainsi que dans deux plantations de feuillus, Ormosia xylocarpa (OX) et Castanopsis kawakamii (CK). Celles-ci ont été comparées à une forêt naturelle voisine de Castanopsis kawakamii (NF, 150 ans) à Samming, Fujian, Chine. La biomasse et la nécromasse de radicelles ont été obtenues par carottage dans le sol effectué deux fois par mois. Les carottes de sol ont été divisées en 10 éléments selon la profondeur: 0 ∼ 10, 10 ∼ 20, 20 ∼ 30, 30 ∼ 40, 40 ∼ 50, 50 ∼ 60, 60 ∼ 70, 70 ∼ 80, 80 ∼ 90, et 90 ∼ 100 cm. On a utilisé des sacs à litière (18 x 18 cm2, maille de 0,25 mm) pour déterminer le taux de décomposition des radicelles ( CK > FH > OX > CF. On a enregistré des différences significatives de biomasse et nécromasse, selon les saisons dans tous les peuplements (P 0,05). Pour tous les peuplements, on enregistre un pic de biomasse de radicelles au début du printemps (mars), les valeurs minimum intervenant au cours d’étés secs ou d’hivers froids. Pour le NF, 59,8 % de la biomasse de radicelles se situe dans la zone superficielle du sol (0-10 cm) où les différences de biomasse de radicelles entre peuplements sont les plus marquées, les valeurs pour NF étant respectivement 2,37 fois, 3,55 fois, 8,12 fois et 17,12 fois plus élevées que celles de CK, FH, CF, et OX. Les pourcentages de la biomasse d’origine, perdue pendant la première année de décomposition, vont de 43 % à 56 % pour FH, de 68 à 80 % pour NF. Les moyennes annuelles de décomposition, mortalité et production des racines s’étagent entre 8,47 Mg ha-1 a-1, 8,63 Mg ha-1 a-1 et 9,5 Mg ha-1 a-1 dans le NF à 2,50, 2,49 et 2,51 Mg ha-1 a-1 pour le CF, avec par ordre décroissant, NF > CK > FH > OX > CF. Le taux de turnover de racines va de 1,48 a-1 pour FH à 1,78 a-1 pour N » » » » » » » » » » » » » » » » » » » » »

  79. Avatar de Samuel
    Samuel

    Toujours dans la thématique agricole, mais sur les conflits de génération (puisque ce métier est souvent une transmission, l’émancipation ce fait de façon frontal et non par un départ à la FAC et un travail au loin)
    http://www.dailymotion.com/video/xddixc_les-paysans-bonus-5-9-conflit-de-g_shortfilms#from=embediframe

    1. Avatar de Samuel
      Samuel

      J’ai entendu dire qu’un trentenaire sur 2 en Espagne habitait chez ces parents, sans boulot pour s’émanciper, on est juste en train de détruire l’un des fondamentaux du socialisme. Avec un peu d’amplitude historique, le défaut partiel de l’occident, l’arrêt des paris, le contrôle des capitaux devraient nous sembler facile à réaliser, par rapport à ce qu’on a à y perdre.

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  1. A MORT LA SOLIDARITE¨¨¨¨¨….VIVE LA CONCENTRATION…!!!… avec son RISQUE COLLATERAL COLLECTIF https://www.lecho.be/entreprises/banques/qui-est-vraiment-accenture-le-geant-a-qui-bnp-paribas-fortis-veut-transferer-ses-employes/10587940.html (…) …  » Accenture réalise peu de bénéfices…

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