L’actualité de la crise : CELA VA-T-IL SI MAL ? par François Leclerc

Billet invité

« Il est erroné de penser qu’une sortie de la Grèce de la zone euro n’aurait pas de très lourdes conséquences sur les banques européennes, sur la BCE, sur des pays comme l’Italie, l’Espagne et le Portugal à cause de la contagion. En outre, cela déstabiliserait l’ensemble de l’économie mondiale ». Tel est l’analyse qu’a livrée Charles Dallara, le directeur de l’Institute of Internationale Finance, dans Il Sole 24 Ore, le quotidien financier italien. Dans l’immédiat, l’euro continue de chuter par rapport au dollar et au yen, les investisseurs s’en délestant massivement.

Telle serait la capacité de nuisance de la Grèce, qui pèse environ 3 % du PIB de la zone euro, dont la sortie pourrait coûter de 500 à 1.000 milliards d’euros tout compris, selon les estimations qui circulent. S’il fallait une nouvelle illustration de l’extrême fragilité du système financier, elle serait toute trouvée.

Le compte-à rebours n’est pas seulement enclenché à Athènes, il l’est également à Madrid. Le gouvernement espagnol doit faire face à des besoins de financement de Bankia, la 4ème banque du pays, qui augmentent de jour en jour, aujourd’hui évalués à 19 milliards d’euros supplémentaires après avoir été de 4 milliards, déjà accordés il y deux semaines. Une nationalisation est désormais inévitable, afin de retarder une contagion atteignant le reste des Cajas, toutes en aussi mauvaise posture. Standard & Poor’s vient d’annoncer la baisse de la note de 5 banques espagnoles, dont Bankia.

Une autre addition ne cesse de s’élever, qui concerne les 17 régions espagnoles, et en particulier la première d’entre elles par son importance économique, la Catalogne, qui pourrait se trouver en cessation de paiement à la fin du mois et qui demande que l’État garantisse des émissions obligataires communes à toutes les régions (des hispanobonos). Il était question d’un besoin de financement de 8 milliards d’euros il y a peu, il est désormais question de 36 milliards d’euros pour l’ensemble des régions, une fois prises en compte les dettes contractées auprès des banques espagnoles. Le gouvernement est divisé sur la manière de contenir la dette des régions, ce qui ne fera de toute façon pas disparaître la dette nationale.

Déjà dans l’incapacité d’atteindre ses objectifs de réduction du déficit, comment l’État pourra-t-il financer ces montants vertigineux, les fonds de la structure de soutien aux banques (Forb) étant insuffisants, ses banques coupées du marché et lui-même ne parvenant qu’à réaliser des émissions de courte maturité et de montant réduit, mais à des taux de plus en plus élevés ? L’appel de Mariano Rajoy à ce que la BCE reprenne ses achats de la dette espagnole sur le second marché – qui n’ont pas repris – ne règlera pas la question. Il ne reste plus comme solution qu’un plan de sauvetage que le gouvernement espagnol cherche à tout prix à éviter, craignant ses répercussions dans le pays.

Dans ce contexte que l’on va s’accorder à trouver incertain – pour ne pas sombrer dans le catastrophisme – Mario Monti vient de proposer l’organisation d’une réunion commune avec Angela Merkel, Mariano Rajoy et François Hollande, qui précédera le sommet européen de la fin du mois. Encore une réunion de la dernière chance ! Elle est assortie d’un avertissement du président du conseil italien : « L’Europe doit donner le signe qu’elle associe son visage à la croissance et non à la seule discipline », a-t-il commenté, rajoutant : « L’Allemagne est une grande bénéficiaire de l’intégration européenne. Les Allemands en bénéficient aussi et avant tout parce qu’ils ont un grand marché dans lequel désormais les pays individuellement ne peuvent plus dévaluer ».

Mais les autorités allemandes n’en démordent pas. Selon Der Spiegel, elles prépareraient un plan de croissance pour les pays en difficulté, qui prévoit l’instauration de zones franches permettant d’attirer les investisseurs étrangers (mais pas d’accroître les ressources fiscales), de rendre plus aisés les licenciements, de diminuer les charges salariales, et enfin de privatiser des entreprises publiques.

Une même inspiration est à l’origine du plan de diminution du déficit public que vient d’annoncer le ministre néerlandais des finances, grand allié du gouvernement allemand, qui repose sur 12,4 milliards d’euros d’économies. Ont été énumérés une réforme de la législation du travail, un gel des salaires des fonctionnaires, la diminution du remboursement des soins de santé ainsi que des mesures affectant le logement.

Participant à un tir de barrage dans Le Monde auquel s’est prêté Jens Weidmann, le patron de la Bundesbank, le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders est venu à Paris déclarer que « si on partage la dette, on partage aussi la gestion du budget. Des euro-obligations pour financer un nouvel endettement sans objectif d’intégration budgétaire plus fort, on n’y arrivera pas ». Jens Weidmann s’est de son côté appliqué à renvoyer la création d’euro-obligations « à l’aboutissement d’un processus long » impliquant une union budgétaire renforcée.

Les partisans d’un compromis destiné à être présenté au prochain sommet vont avoir fort à faire, risquant d’être à tout moment dépassés par une situation qui leur a échappé des mains en Grèce et menace de le faire en Espagne. C’est à chaud que d’inévitables reconsidérations vont devoir être effectuées.

Afin de faire face, Angela Merkel s’efforce de conclure avec le SPD les négociations qu’elle a entamées afin d’obtenir son indispensable soutien à la création du Mécanisme européen de stabilité (MES), car une majorité des 2/3 est nécessaire au Bundestag. C’est une véritable course contre la montre qui est engagée, afin que le vote intervienne avant la date des vacances parlementaires, le 6 juillet prochain. Jörg Asmussen, membre du directoire de la BCE, souligne l’importance de la mise en place d’une garantie européenne des dépôts bancaires, afin d’éviter des retraits massifs faisant boule de neige dans toute l’Europe. Des rumeurs circulent à propos d’une baisse par la BCE de son taux de référence, actuellement de 1 %.

Mais les alertes résonnent à propos des coûts cachés qui résulteraient de la sortie de l’euro de la Grèce… Ewald Nowotny, un autre dirigeant de la BCE, redoute pour sa part un « choc massif ». Interrogé sur l’appréciation de la Bundesbank, selon laquelle celui-ci serait « maîtrisable », il a répondu : « Tout dépend ce que l’on entend par maîtrisable. On ne devrait pas prendre ces choses-là à la légère ».

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181 réponses à “L’actualité de la crise : CELA VA-T-IL SI MAL ? par François Leclerc”

  1. Avatar de l'albatros
    l’albatros

    Je me disais à propos de l’Espagne que du fait de la crise, elle ne pourra pas faire l’économie d’une réflexion sur son organisation politique et administrative.

    Est-ce que l’on va en Espagne sur un retour en arrière par rapport au fédéralisme ? Ou cela attise-t-il les velléités indépendantistes de certaines régions ?

  2. Avatar de jeanpaulmichel
    jeanpaulmichel

    @François,

    Dans ce concert de nouvelles alarmantes, je dois vous avouer qu’un passage de votre billet m’a bien fait sourire.
    Vous écrivez :  »C’est une véritable course contre la montre qui est engagée, afin que le vote intervienne avant la date des vacances parlementaires, le 6 juillet prochain. »

    Pensez-vous réllement que les vacances parlementaires auront lieu ?
    L’été sera chaud …

    1. Avatar de Oil Man

      Digression/Autre paramètre: si on assiste à des frappes contre les installations nucléaires iraniennes, je crois que de vacances parlementaires, il n’y aura point…

    2. Avatar de AncestraL
      AncestraL

      Ils auront des vacances !! Car cela donnera un air de « tout va bien Mme la Marquise »…

  3. Avatar de carlo
    carlo

    @marc
    « Les propositions hors système ; qui sont probablement des solutions d’avenir mais exigent le plus souvent des accords internationaux »
    Pourquoi exclure a priori la possibilité de solutions purement nationales, certains pays -notamment des pays membres de la zone euro- pouvant très bien vouloir expérimenter unilatéralement des mesures alternatives à celles préconisées par le FMI et les autorités européennes?

    « Il faut que l’Europe soit forte et solidaire »
    « Sortir du cadre » exige peut-être de commencer par sortir de certains schémas de pensée et notamment de celui selon lequel il ne peut exister de solutions qu’au niveau européen…

  4. Avatar de François78
    François78

    Je comprends (et soutiens) l’Allemagne dans son souhait de ne pas financer les erreurs des autres, et de ne pas s’engager dans des dérives anglo-saxonnes.

    Il se peut que l’Allemagne soit une grande bénéficiaire de l’intégration Européenne et n’ait pas mené une stratégie coopérative. Elle a surtout été bien gérée, ce que tout autre pays pouvait faire.

    On a beaucoup parlé chez nous (et essentiellement parlé) de « pôles de compétitivité », et je trouve l’idée de « zones franches » excellente. On pourrait y essayer des solutions intelligentes (de vrais projets) et s’en servir comme bases de réindustrialisation (on pourrait même imaginer des zones franches presque à l’échelle de départements).

    Plutôt que s’opposer à l’Allemagne, on pourrait tenter de mettre en oeuvre avec elle, des vrais projets ambitieux, coopératifs cette fois, avec vigilance (ce sont aussi des concurrents) mais aussi avec bonne volonté.

    L’Allemagne va aussi avoir besoin de ces grands projets ambitieux pour continuer à se projeter dans l’avenir ; soit on l’invite à les mener chez nous et avec elle, soit elle les conduira à l’Est ou ailleurs sans nous (et l’Est est très vaste et demandeur). Mais on peut aussi commencer tous seuls.

    Note : quand je parle de projets, je ne vise pas uniquement des projets d’infrastructure ou des projets ciblés (comme Airbus, Ariane …) mais des projets globaux de création de tissus sociaux économiques et industriels complets …

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      «Des zones franches»… pas très franches à franchement parler, même si franchement françaises… Je propose le 9.3, la Corse, la Creuse, la Lozère, Hénin-Beaumont, La Réunion, tous les DOM, plus Belle Île, l’île de Ré, Ouessant, Tahiti, les îles Kerguelen, plus Monaco, Le Liechtenstein, le Luxembourg, Jersey et Guernesey, Hong Kong, Macao, Las-Vegas et la Suisse qu’on annexerait; ça devrait le faire, sûr…

      1. Avatar de Charles A
        Charles A

        JLM, parallèlement à son délire sur la France « grande puissance maritime »,
        a aussi proposé la Wallonie…

      2. Avatar de la m...
        la m…

        Mais non, il faut au contraire convaincre la Suisse d’annexer la France…

    2. Avatar de joe chip
      joe chip

      haaa, l’efficacité allemande … ça fait rêver hein. enfin moi pas trop, question d’attitude.
      et les zone franches, miam miam! le travail enfin rendu libre(des exigences du travailleur), bonne idée ça …
      ça me fait penser à un truc ….
      ils organiseraient les assemblées générales et nous les cocktails de fins de réunions
      c’est pas un bon plan ça?

  5. Avatar de Pablo75
    Pablo75

    L’Espagne, de plus en plus proche d’un « rescate » [mot qu’il va falloir apprendre et qui signifie sauvetage] européen.
    http://elpais.com/elpais/2012/05/25/opinion/1337972076_502524.html
    http://economia.elpais.com/economia/2012/05/25/actualidad/1337976175_791515.html

    Bankia avoue 9,7 Mds € de plus d’actifs toxiques dans l’immobilier. Pour l’instant elle dit avoir 41,1 Mds € en tout.
    http://economia.elpais.com/economia/2012/05/26/actualidad/1337995900_790529.html

    Les banques espagnoles commencent à brader sérieusement les appartements qu’elles possèdent. On en trouve à des prix de 1992.
    http://www.abc.es/20120526/economia/abci-pisos-bancos-radiografia-201205231239.html

    Non content de se tromper systématiquement en France, A.Minc donne maintenant de leçons de morale à Rajoy en Espagne:
    http://elpais.com/elpais/2012/05/23/opinion/1337776221_059099.html

    « Un fantasme parcourt l’Europe »
    http://elpais.com/elpais/2012/05/26/vinetas/1337987340_903256.html

  6. Avatar de François78
    François78

    Plutôt hors sujet, mais pas inintéressant.

    Après le lait cru, le Roquefort, les appellations des vins et autres AOC, et tant de sujets dont les techniciens Européens s’occupent (uniquement pour notre bien évidemment), un article sur les OGM et Monsanto …

    http://www.dedefensa.org/article-monsanto_les_ogm_la_france_et_l_ue_et_la_souverainet__25_05_2012.html

  7. Avatar de Marcel Séjour

    Ce que veut la Grèce, l’Allemagne ne le veut pas; et ce que veut l’Espagne ressemble furieusement à ce que ne veut pas l’Allemagne. La France veut et ne veut pas jusqu’au moment où elle voudra ce dont l’Allemagne commencera à vouloir. Pour résumer.
    Défaut, pas défaut…. Chacune des pays européens s’interrogent tour à tour. L’Europe, dans son ensemble, s’est-elle posé cette question? Fantasme; l’Europe toute entière se conduit comme l’Argentine. Je dis bien l’Europe toute entière, BCE comprise. Bien sur il existe des financiers de haut vol qui sont européens et qui vont tousser mais que pourraient-ils faire??? Tout ce que nous vivons aujourd’hui repose sur un seul présupposé, à savoir que celui qui a de l’argent a, de droit, plus de pouvoir que celui qui n’en a pas. Lordon a raison, l’économie existe moins que le politique. Il y a deux mille ans le religieux était la force politique; puis ce fut l’aristocrate possesseur de la terre, puis ce furent les militaires. Aujourd’hui ce sont les financiers. Quand je parlais d’épidémie psychique…
    Nos financiers maîtres du monde n’ont aucune vision politique ni aucun projet de société. Ils voudront continuer à acquérir et finiront par se mettre en danger mortel les uns les autres. Ils tenteront alors de conclure des alliances pour donner à leur mafia un exosquelette légal, donc monarchique, toujours oubliant le peuple qui ne peut pas avoir de place dans leurs calculs. Techniquement impossible. Et stupide car le peuple est la base même de toute construction sociale. Ad infinitum et ad nauseam…
    Je répète ma question; le défaut de TOUTE l’Europe, d’un seul coup a-t-il déjà été envisagé?

    1. Avatar de carlo
      carlo

      @ Marcel Séjour
      Ce que veut la Grèce, l’Allemagne ne le veut pas; et ce que veut l’Espagne ressemble furieusement à ce que ne veut pas l’Allemagne. La France veut et ne veut pas jusqu’au moment où elle voudra ce dont l’Allemagne commencera à vouloir
      Entièrement d’accord. Mais peut-on contraindre l’Allemagne à vouloir ce qu’elle ne veut pas? Certainement pas. Si son intérêt est de sortir de l’euro; elle le fera. Peut-on le lui reprocher? Pas davantage. Par les traités qu’elle a signés, l’Allemagne ne s’était nullement engagée à faire plus qu’elle ne fait.

  8. Avatar de Macarel
    Macarel

    Jacques Sapir a écrit:

    « Cette renégociation se heurte à l’inflexibilité de l’Allemagne, suivie sur ce (mauvais) terrain par notre gouvernement qui, obnubilé par les euro-obligations, veut croire qu’il pourra arracher de substantiels compromis en échange d’un front commun sur la “rigueur” face à la Grèce. Jamais stratégie de négociation ne s’est avérée aussi tragiquement fautive. Si un compromis peut être arraché à l’Allemagne, ce ne sera pas avant plusieurs mois, et pour des montants qui s’avèreront très inférieurs aux espoirs français. D’ici là nous aurons le drame grec et très probablement un retour de la crise espagnole (le gouvernement s’avère incapable de tenir les budgets des régions et doit dans le même temps consacrer des sommes immenses à la recapitalisation bancaire) et irlandaise. Il faut comprendre que la crise grecque ne peut être dissociée de la crise générale de la zone euro, crise dont les manifestations sont évidentes en Espagne, mais aussi au Portugal et en Irlande, ou encore en Italie.

    La seule stratégie possible et jouable consiste à mettre l’Allemagne devant ses responsabilités, en la menaçant de lui faire porter le fardeau d’un éclatement de la zone euro. Croit-on, en effet, que Berlin serait très heureux d’une sortie de la France accompagnée d’une dévaluation de 25% ? Croit-on que, politiquement, l’Allemagne puisse assumer l’éclatement de l’Europe ? On oublie trop souvent que ce n’est pas avec des ris et des sourires que l’on négocie. Et si jamais l’Allemagne s’entêtait, alors la France devrait en tirer les conséquences et proposer à ses autres partenaires la solution d’une dissolution de la zone euro, avec une entente sur les montants des dévaluations respectives. À terme, cela permettrait de reconstituer une zone de coordination monétaire en se protégeant soigneusement des marchés financiers, dont l’Allemagne et ses alliés seraient exclus. »

  9. Avatar de Jacoti
    Jacoti

    Le lien sur le film Catastroïka a certainement dû être fait sur ce site
    je le remets au cas où : http://www.catastroika.com/indexfr.php

    Les créateurs du Debtocracy, le documentaire vu par plus de 2 millions de spectateurs, reviennent avec une nouvelle production. CATASTROIKA cherche les conséquences de la liquidation totale de la Grèce.

    Révisant des exemples de privatisations dans des pays développées, CATASTROIKA essaie de prévoir ce qui va se passer si le même modèle s΄applique à un pays sous surveillance économique. Plus de détails…

    Un documentaire avec permission de libre distribution …

  10. Avatar de Contempteur
    Contempteur

    « Mais les autorités allemandes n’en démordent pas. Selon Der Spiegel, elles prépareraient un plan de croissance pour les pays en difficulté, qui prévoit l’instauration de zones franches permettant d’attirer les investisseurs étrangers »

    Ils sont complètement cinglés, Merkel en tête. Ou complètement achetés. Ou les deux.
    C’est faire évidemment le lit des multinationales qui déjà écrasent les pays de leurs diktats, font la pluie et le beau temps sur les prix, ne payent pas d’impôts ou presque…
    Hollande joue à front renversé, faisant semblant de croire qu’il obtiendra des politiques de relance, alors que Merkel et autres Barroso, Cameron, le néerlandais et les centaines de lobbies derrière ne cèderont rien sur ce front, ce serait d’une manière ou d’une autre désserer l’étau, et, de toute façon, avec les refinancements nécessaires pour la faillite annoncée de l’Espagne, y aura plus de fric.
    A moins de consentir que les banques centrales puissent financer les Etats, mais ce serait abattre le dogme fondamental des criminels libre-échangistes : l’inefficience de l’Etat. Qui a conduit à tous ces traités délirants où la puissance publique s’est progressivement lié les mains pour laisser les commandes au sage Marché. On voit le résultat.
    Mais de toute façon, il s’agit de justifications théoriques. L’explication réelle c’est que toute cette clique est corrompue jusqu’à l’os. C’est ce que comprennent et rejettent tous les peuples d’UE en renversant régulièrement les gouvernements de « droite » et de « gauche ». Ils savent bien que ces canailles sont intoxiquées à un niveau de rémunération incroyable, à une vie de contacts perpétuels avec la racaille financière, et plus que certainement une corruption fondamentale. Et qu’on ne vienne pas me dire que ce sont des chefs d’Etat et des responsables au plus haut niveau. On a vu des chefs d’Etat foutre le camp de leur pays, tellement leur corruption était avérée et leur peur patente. On a vu des individus du plus haut niveau convaincus des turpitudes les plus infectes, alors que tout le monde les encensait.
    Si on sort de la seringue dans laquelle ces canailles nous enferment peu à peu, il faudra que justice passe, sur les arrangements et les valises passées et présentes.

    1. Avatar de KIMPORTE
      KIMPORTE

      OUI, mais meme la justice ne passera pas , voir ci dessous les commentaires du numero 42

      1. Avatar de Contempteur
        Contempteur

        Ca va pas fort en Belgique…Partout les mêmes canailles ministérielles tendant à accorder l’impunité aux criminels en cols blancs de l’économie. Qui leur refileront plus de chèques sous la table et de places quand ces mêmes politiques sentiront le vent du boulet siffler, boulet balancé par des électeurs qui auront enfin sorti la tête du cul pour s’apercevoir qu’ils sont la plupart dirigés par des pourris ou des incompétents.

        En France, on a comme exemple, le marchandage sordide de l’affaire Tapie – petit vautour industriel qui prit les cartes des partis qu’ils estimait les plus à même de servir ses intérêts – où l’on vit une ministre, aujourd’hui directrice du FMI tout de même, servir au mieux les intérêts d’un seul en squeezant la justice normale, pour satisfaire ce Tapie qui fit sa fortune avec des procédures LBO où l’entreprise victime était obligatoirement dépecée et les salariés traités comme des chiens.

  11. Avatar de Dédale
    Dédale

    Oui, cela va très mal…
    La Belgique devient un paradis pour les escrocs en col blanc : voir ceci :

    http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/740256/les-criminels-lourds-pourront-racheter-leur-proces.html

    1. Avatar de Paul Jorion

      Oui, intéressant :

      JUSTICE

      Les criminels lourds pourront racheter leur procès
      Belga

      Mis en ligne le 26/05/2012
      – – – – – – – – – – –
      La circulaire contient une liste de délits pour lesquels les criminels peuvent monnayer leur procès.

      Olivier Pirard

      Les procureurs pourront à présent conclure des arrangements avec les criminels présumés pour des délits passibles de maximum 20 ans de prison. C’est ce qu’il ressort d’une circulaire élargissant le principe des règlements à l’amiable dans les affaires pénales, indiquent samedi les journaux L’Echo et De Tijd.

      La circulaire contient une liste de délits pour lesquels les criminels peuvent monnayer leur procès. Sur cette liste figurent notamment la corruption, la criminalité informatique, certains cas de coups et blessures, de faits commis en bande et de vols, et toutes les formes de fraude et de tromperie.

      Selon les deux journaux, la circulaire pourrait néanmoins susciter la controverse. Ils soulignent que l’arrangement peut être conclu à n’importe quel moment, durant ou même après le procès, tant que la condamnation n’est pas définitive. Le règlement peut même être inférieur à la peine prononcée et les juges ne pourront estimer s’il est approprié ou proportionnel. Les suspects qui peuvent payer garderont par ailleurs un casier judiciaire vierge, tandis que d’autres suspects, cités dans la même affaire, pourront encore être poursuivis.

      Pour la ministre de la Justice, Annemie Turtelboom (Open Vld), c’est une bonne chose que tous les procureurs aient à présent la même ligne directrice.

      « Maintenant, la loi peut-être pleinement appliquée », déclare-t-elle. La ministre souligne que la circulaire précise aussi que les victimes ont leur mot à dire sur le règlement.

      Cet article provient de http://www.lalibre.be

      « Selon les deux journaux, la circulaire pourrait néanmoins susciter la controverse. »

      On se demande vraiment pourquoi : parmi les trois pouvoirs, le judiciaire restait le seul qui n’était pas à vendre, l’anomalie sera bientôt réglée.

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        Sale état (État ?) la Belgique.

      2. Avatar de Moi
        Moi

        Le principe de la transaction pénale n’est pas nouveau, c’est déjà d’application en Belgique depuis quelque temps, et ils ne font que tenter d’accroître son champs d’application: http://www.liguedh.be/espace-presse/116-communiques-de-presse-2011/1288-transaction-penale-les-juges-ligotes-

        Le modèle américain…

        Et c’est pas un hasard si on en parle de plus en plus depuis 2009, cela vise l’impunité pour les crimes financiers: http://www.rtl.be/info/belgique/societe/237097/etendre-la-transaction-penale-jusqu-a-20-ans-de-prison

      3. Avatar de Jmemeledetout
        Jmemeledetout

        Rhooooo, ça alors, même mon imagination fertile ne l’aurait pas cru possible… légaliser la corruption.

      4. Avatar de meson
        meson

        Retour des indulgences !

  12. Avatar de Princesse de Clèdes
    Princesse de Clèdes

    Rien à voir (pardon) avec le sujet.
    J’ai vu hier Cosmopolis de Cronenberg et ai détesté ce film verbeux et prétentieux. Il paraît qu’il a suscité une standing ovation à Cannes. Hé ben…avec de pareils « adversaires » le capitalisme n’a pas besoin d’ »amis ! Demain je pourrai enfin aller voir Margin call qui passe dans ma bonne ville et j’espère que ce sera meilleur.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Margin Call, vous le savez déjà : j’en pense du bien.

    2. Avatar de Pablo75
      Pablo75

      Il a pourtant de bonnes critiques…

      « Ce film, où l’interprétation de Robert Pattinson est sidérante, est le deuxième film à largement dominer la sélection cannoise de 2012. »
      http://www.slate.fr/story/56727/cosmopolis-cronenberg-bulle-voyage-siderant-robert-pattinson

      « C’était un court roman de Don DeLillo. C’est devenu un film dense et inspiré, à la fois physique et théorique. Cosmopolis, de David Cronenberg, présenté en sélection officielle à Cannes, est un manifeste d’une intelligence redoutable. Le réalisateur canadien livre une balade fantomatique d’un trader hors sol, métaphore d’un monde qui a perdu pied. Ce film se veut une description de ce qu’est devenu le capitalisme moderne, réduit à la vitesse et à l’ubiquité, où l’argent a perdu toute corporalité, tel un monstre sans organes. Et le réel lui-même devient introuvable. »
      http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2012/05/25/a-cannes-le-capitalisme-fou-de-cronenberg_1707447_3208.html?xtmc=cronenberg&xtcr=2

      « Cosmopolis », un chef-d’œuvre pour la Palme d’or ?
      http://leplus.nouvelobs.com/contribution/558405-festival-de-cannes-cosmopolis-un-chef-d-uvre-pour-la-palme-d-or.html

      « Don DeLillo, un entretien avec Slate: avec Cosmopolis, «mes mots ont pris une autre vie». Son 13e roman a été adapté par David Cronenberg.

      « Cinéphile érudit, DeLillo a depuis toujours installé le rapport au cinéma au cœur de ses romans, depuis Americana, son premier livre (1971), histoire d’un homme qui abandonne son travail dans la pub télé pour réaliser un film. Ce rapport au cinéma travaille son œuvre de l’intérieur, sans nécessairement renvoyer à des films ou à des réalisateurs existants: c’est bien d’une intelligence cinématographique du monde prise en charge par la littérature qu’il s’agit surtout.

      […]

      -Avez-vous lu le scénario?
      -Je l’ai lu, il était extraordinairement proche du livre. Bien sûr Cronenberg a éliminé quelques scènes qui ne convenaient pas, mais c’est entièrement fidèle à l’esprit du roman. Naturellement, je l’ai lu sans aucune intention de faire des commentaires, c’était devenu un film de Cronenberg. C’est mon roman et c’est son film, cela a toujours été très clair.

      Et ensuite, en mars, j’ai vu le film terminé, à New York. J’ai été très impressionné. C’est absolument sans compromis. J’ai aimé dès la première minute, dès le générique : commencer avec Jackson Pollock est une idée remarquable, tout comme terminer avec Rothko d’ailleurs. Et la scène finale, avec Robert Pattinson et Paul Giamatti – c’est extraordinaire !  »

      http://www.slate.fr/story/56689/don-delillo-cosmopolis

    3. Avatar de Contempteur
      Contempteur

      Cronenberg, c’est le Eastwood d’aujourd’hui, on dirait bien.

  13. Avatar de Bourdon

    nous ne parlons plus la même langue, chacun à son propre avis sur tout et sur rien, qqes exemples pris récemment.

    la semaine de 4 jours est plébiscitée par les parents d’élève mais refusée par les autres, et pourtant un jour tout le monde sera forcément parent d’élève, bref qui doit être le décideur puisque nos avis évolus en fonction de notre position de parent ou non ?

    Article du jour sur Tribune qui compare une personne comme vous et moi qui s’endette à 6 années de revenu et l’état, ceci afin de montrer que 80% du pib de dette c’est 6 années de remboursement, je n’ai pas vérifié, juste que lorsque qqun achète une maison, il aura des remboursements d’emprunt c’est un fait mais il économisera le loyer qu’il payait précédemment, quant à l’état, il emprunte mais il n’a pas d’économie à mettre en correspondance, un journaliste qui n’a rien compris, désespérant !

    Nathalie Arthaud est professeur d’économie, mon « bof » aussi remarquez bien, il ne connait rien à l’économie et pourtant il apprend aux jeunes ce qu’est l’économie, curieux pays qui apprend l’économie avec des qui sont contre l’économie

    Elie Cohen économiste lui aussi et apparemment proche de Hollande, en tous cas il a fait tout comme, avant hier sur C dans l’air, refuse le système allemand, vous vous rendez compte certains salaires sont inférieurs au Smic, et vous vous rendez compte si tout le monde est aussi compétitif que l’allemagne, ce n’est pas possible, par contre ne se pose pas la même question si les 35 heures sont transposables à tous les pays.

    Le même Elie aime bien les Eurobonds, vous voyez on met 10 milliards dans la BEI et ils nous prêtent 100, avec un tel effet de levier on relance, car il confond le bougre augmentation sur une année du PIB et la croissance propre à une entreprise, construire une ligne TGV, pour améliorer l’ancienne, bien évidemment cela augmente le PIB dans l’année de son inauguration, mais l’année suivante elle n’entre pas dans le PIB et donc il faut encore construire plus de voies TGV pour parvenir à cette CROISSANCE du PIB

    En théorie une croissance est récurrente, la création d’une entreprise si elle ne se substitue pas à une autre, c’est de la richesse en plus à travers les salaires versés, et ce chaque année qui suivra sa création, mais reconstruire une ligne tGV qui remplace une autre ligne, qu’est ce que cela rapporte en fait, juste sa construction l’année de sa mis en circulation, ensuite c’est du transfert de loyer et cela n’apparait plus dans le PIB en augmentation…

    Reste que l’Elie bien bloqué sur si on fait tous comme l’Allemagne, ne regarde surtout pas ce que ferait un système allemand que tout le monde appliquerait et c’est bien là le problème fondamental, refusé le système allemand car des salaires trop faibles, mais que fait-on contre les chinois, on dira ce qu’on voudra des allemands mais ils ont essayé de résoudre cette équation infernale, comment arriver à ne pas couler face à des chinois qui travaillent très bien et surtout avec une histoire qui fait que les salaires sont actuellement non comparables !

    Ou on confond Crédit et Crédit, il y a celui qui apparait sur nos comptes, bancaires ou comptables, c’est de l’argent que qqun nous doit et il y a le crédit que l’on nous accorde, les banques ne crée pas de monnaie, elle crée du crédit, et crédit et monnaie ce n’est pas pareil, de la monnaie cela nous appartient et nous ne devons rien à personne, un crédit que l’on nous accorde, c’est de l’argent que l’on a mais en contrepartie il faudra le rembourser, et là ce n’est pas pareil du tout.

    Monsieur Jorion, le problème ce n’est pas la monnaie, mais c’est le crédit, c’est sur le crédit que le monde se trompe.

    Un crédit logiquement c’est pour éventuellement résoudre un problème provisoire, c’est pour accélérer un projet, c’est pour améliorer un système, ce n’est en aucun cas pour remplacer l’argent que l’on a pas et que l’on aura jamais, voilà l’erreur de notre monde, M Jorion, à votre stylo et à votre clavier, ce n’est pas la monnaie qui crée la confusion, c’est le crédit car dans notre société française, on pense qu’on a des droits mais on oublie que l’on a des devoirs envers la société et lorsque tu empruntes, il y a un devoir, celui de rembourser, et si un crédit ne dégage pas par lui-même une richesse une fois qu’il a été utilisé pour effectuer qqe chose et bien il faut trouver ailleurs la richesse pour le rembourser, sinon cela ne marche pas …

    Voilà le mal de notre société le crédit facile, un crédit ne devrait être accordé que parce qu’il permet la création de la richesse qui permettra de le rembourser, tout le reste est ineptie, et nous sommes dans l’ineptie

    1. Avatar de Paul Jorion

      Votre usage emphatique du « Monsieur Jorion » suggère que vous imaginez être en désaccord avec moi. La lecture des pages 93 à 98 de mon L’argent mode d’emploi (2009), risque de vous décevoir profondément puisque ce que vous dites ici se trouve déjà écrit là.

    2. Avatar de Mathieu
      Mathieu

      M Jorion, à votre stylo et à votre clavier, ce n’est pas la monnaie qui crée la confusion, c’est le crédit

      Ouvrez donc les yeux Monsieur Jorion, et au boulot non de dieu !

    3. Avatar de lisztfr
      lisztfr

      @Bourdon

      1) Il n’y a pas de solution au problème que vous soulevez, que le crédit remplace la monnaie.

      Nous avons déjà eu les eurobonds, a dit quelqu’un dans la mémorable matinale de FR C cette semaine (déjà citée), au début de l’euro lorsque le crédit était facile. Donc ce n’est pas non plus la solution, j’ajoute que nous avons déjà eu tous les pactes de croissance, etc au niveau mondial avec la période d’avant les Subprime. Avant 2008. Lorsqu’on arrête la subvention, le système s’écroule.

  14. Avatar de Genetais
    Genetais

    Enfin des idées et des propos clairs sur les nécessités de la Grèce !

    ENTRETIEN
     » La rigueur n’est pas la condition sine qua non de l’appartenance à l’euro  »
    La députée grecque Rena Dourou expose la position de son parti, le Syriza, face à Bruxelles

    Rena Dourou est députée au Parlement grec, responsable des questions européennes, au sein de Synaspismos, la composante principale de Syriza, la coalition de gauche radicale. Son parti, qui a effectué une percée spectaculaire lors des élections législatives du 6 mai en arrivant deuxième (16,75 % des voix), jouera un rôle déterminant lors du scrutin du 17 juin. Opposé aux mesures d’austérité incluses dans l’accord du deuxième prêt international en mars, Syriza dispute la première place à Nouvelle Démocratie (ND, droite).

    En cas de victoire, Mme Dourou entend que son parti fasse sortir la Grèce de son rôle de  » cobaye de la rigueur en Europe « , transformant le peuple grec le modèle de la résistance au capitalisme financier.

    La Grèce doit-elle rester dans l’Union monétaire ?

    Un retour à la drachme aurait des conséquences catastrophiques pour notre pays et pour l’Europe en général tout en favorisant les guerres commerciales. Cela dit, nous revendiquons un changement radical de la politique économique et monétaire européenne : la politique de l’euro fort n’a que des conséquences néfastes sur des économies comme la Grèce.

    Syriza évoque l’idée d’annuler la dette : peut-on se le permettre ?

    Dès le début de cette crise inique, Syriza a répété qu’il fallait que le pays se débarrasse du mémorandum menant à la catastrophe la société grecque et la zone euro. Mais nous excluons les décisions unilatérales : nous voulons négocier avec nos partenaires pour tout changer. Nous ne ferons rien qui puisse justifier des sanctions.

    Pour autant, nous allons enfin – les gouvernements précédents n’ont pas eu cette audace – remettre sur la table des négociations une politique qui porte l’accent sur l’emploi et la croissance. Nous le ferons au nom du peuple grec, qui, le 6 mai, a envoyé un message très clair : assez de cette politique d’austérité qui désorganise l’économie et est en train de tuer la société. Ce message sera amplifié le 17 juin.

    Refuser l’austérité, c’est risquer de quitter la zone euro…

    Nous contestons l’équation qui veut que la rigueur soit la condition sine qua non de l’appartenance à l’euro. Sans être contre l’assainissement de nos finances, nous revendiquons de tout renégocier dans une logique bien différente de la politique actuelle.

    Mais on se gardera bien de procéder à une action unilatérale qui pourrait se traduire par des sanctions. Même si nous avons noté que le FESF – le fonds européen – n’a transféré, début mai, qu’une tranche de 4,2 milliards d’euros à la Grèce, au lieu de 5,2 milliards prévus, sans que cela soit justifié par les conditions de l’accord…

    Le pays souffre de désindustrialisation, quel est votre projet pour relancer l’activité ?

    Pour enrayer la désindustrialisation galopante, il faut repartir sur des bases saines, dans le cadre d’une restructuration productive totale de notre économie, en mettant l’accent sur l’esprit d’entreprise public et coopératif. Et cela dans le but d’une croissance durable, loin de la spéculation. Notre logique est différente de celle des gouvernements précédents : elle vise la satisfaction des besoins sociaux.

    La Grèce est décriée, notamment du fait d’une lourde bureaucratie imposée aux entrepreneurs. Comment y remédier ?

    Vous avez raison, l’écueil de la bureaucratie, créée depuis quarante ans par les deux partis au pouvoir, Pasok (socialistes) et ND, décourage souvent les jeunes entrepreneurs. Nous proposons des mesures concrètes pour aider la création de PME, en facilitant, par exemple, l’accès à des programmes de financement européen ou public et en simplifiant les procédures. Ce qu’il faut, c’est restaurer la confiance entre les jeunes entrepreneurs et l’Etat, sapée par la corruption. Si le jeune entrepreneur sait qu’il n’a pas à verser des pots-de-vin à tout bout de champ, cela changera radicalement le climat économique en faveur des activités saines créatrices d’emploi.

    Les Grecs se plaignent du clientélisme : comment rétablir la justice sociale ? Eviter la corruption ?

    L’Etat grec moderne a été fondé sur le clientélisme et la corruption par les conservateurs et les socialistes. Pendant quelque quatre décennies, nous avons assisté au développement d’un dispositif étatique éteint tout le dynamisme d’une société qui, juste après la chute de la dictature, aspirait à la justice sociale.

    Les responsabilités de ces deux partis sont extrêmement lourdes. Après les résultats des législatives du 6 mai, nous sentons que nous sommes face à un nouveau départ. Nous ne devons pas décevoir les citoyens qui sont en train de se porter vers nous pour mener les réformes nécessaires de l’Etat et du secteur public.

    A titre d’exemple, les entreprises publiques, pour servir la restructuration économique que nous prônons, doivent fonctionner sous contrôle social et public, de façon transparente. Ce sont là des gages pour le changement de cap nécessaire.

    On entend dire que les syndicats ont eu un rôle dévastateur. Qu’en pensez-vous ?

    Il s’agit là d’une petite musique bien connue depuis longtemps. Le rôle principal dans le développement de la bureaucratie, qui mène à la corruption, revient aux deux partis et à leurs représentants qui en ont largement profité.

    L’Etat doit-il maigrir ?

    L’Etat doit être réformé pour mieux servir les besoins sociaux. Actuellement, on constate des manques criants de personnel dans les hôpitaux ou l’éducation. Dans le même temps, le Mémorandum impose 150 000 suppressions d’emplois dans le secteur public… Ce qu’il nous faut, c’est mieux répartir le personnel vers les services publics. Depuis quarante ans, le Pasok et la ND affectent des gens à des postes dans des bureaux, loin des besoins des gens. Ce favoritisme politique a ruiné les finances publiques.

    Que faire pour lutter contre le chômage des jeunes ?

    Rejeter le Mémorandum ! La récession provoquée par la politique de rigueur qu’il prône a fait qu’un jeune sur deux est sans boulot. Triste record qui démontre l’échec de cette politique. Ce qu’il faut, ce sont des investissements publics pour créer de l’emploi.

    Quel rôle l’Europe devrait jouer pour soutenir la Grèce ?

    Surtout pas le rôle de père fouettard ou de donneur de leçons. Elle doit accompagner et assister la Grèce dans son effort de redressement, non seulement financier mais aussi politique.

    La société grecque, au lieu de servir de cobaye pour la rigueur en Europe, deviendra ainsi un nouveau paradigme pour les peuples européens : celui de la résistance aux logiques du capitalisme financier, le genre de la résistance prônée par Stéphane Hessel !

    Propos recueillis par Claire Gatinois

    © Le Monde

  15. Avatar de LOUPNOIR
    LOUPNOIR

    Les pertes sont certaines. Continuer à subventionner la Grèce ne fera qu’en rajouter. Arrêtons les conséquences de cette abomination irresponsable à ce qu’elles sont aujourd’hui. La vérité est que la Grèce est en faillite et que ce n’est pas compatible avec son maintien dans la zone Euro. Il faut le lui signifier avant ses élections législatives si l’on veut espérer la renaissance d’une démocratie dans ce pays sur les braises brûlantes de cette ploutocratie anarchisante, sangsue agrippée à l’UE qu’il est devenu depuis trop longtemps.

    Cela va-t-il si mal? Non, ça ira encore plus mal si on ne coupe pas la branche immédiatement.

    1. Avatar de Paul Jorion

      LOUPNOIR,

      vous êtes sympa en beauf’ mais vous ne croyez pas que votre gravatar vous trahit et qu’on reconnaît en vous l’un des commentateurs de longue date du blog parmi les plus sympathiques ?

      Je dis ça comme ça !

    2. Avatar de tchoo
      tchoo

      c’est comme ça que vous faites LOUPNOIR dès que vous avez mal à un membre vous vous le coupez?

      faites attention à ce que vous sectionnez

      1. Avatar de charly
        charly

        tchoo

        La banalité du mâle engendre la banalité du mal
        Je dis ça comme ça !

    3. Avatar de Dr Georges Clownet
      Dr Georges Clownet

      @ LoupNoir,

      « Vous aurez beau tourner ausi vite et aussi longtemps que vous voudrez autour du pot; votre raison comme la mienne est un outil nécessaire et efficace dans certaines limites et pas au delà. Vouloir ex-pliquer certaines choses, certains états, certains phénomènes est juste une entreprise impossible comme prendre un électron avec une fourchette… juste gare à l’infatuation du « moi »! »

      Dieu du vent un peu seul franchement.

    4. Avatar de LOUPNOIR
      LOUPNOIR

      Ah! Trahi par son « avatar »… Docteur Jekill ne peut plus avoir son mister Hyde ni sa folle du logis… Triste monde de l’unilatéralité… et pourtant… « les dieux eux-mêmes » comme le suggérait une nouvelle d’Isaac Asimov…

      1. Avatar de Dr Georges Clownet
        Dr Georges Clownet

        Mais si, ici certains le font souvent, Vigneron le fait très bien tout en gardant le même gravatar et le même pseudo c’est vous dire. Sinon penser à changer d’adresse email…

        Sinon, à quoi ça sert d’avoir une araignée au plafond à part choper les mouches ?

    5. Avatar de vigneron
      vigneron

      Scwarze Wolfe, pas reconnu le gravarar dans sa version Jekill, mais n’en référez pas à Asimov please. L’ambivalence revendiquée s’arrangerait beaucoup plus élégamment d’un unique pseudo. Quant à la référence aux Loups noirs alsaciens, même si assurément de circonstance dans la pseudo crise de ménage du couple proéminent européen, on peut pas dire qu’elle arrange votre (vos ?) curriculum.

      1. Avatar de LOUPNOIR
        LOUPNOIR

        Cette nouvelle m’est depuis longtemps parue fascinante (entre autres) parce que trois personalités dissociées s’y fondent en une seule qui les intègre toutes.

  16. Avatar de NiFuNiFa
    NiFuNiFa

    Christine Lagarde en grande forme !
    L’article est içi : http://www.guardian.co.uk/world/2012/may/25/payback-time-lagarde-greeks
    Elle a déclaré au Guardian, je cite :

    Mais je pense plus aux petits enfants d’une école d’un petit village du Niger qui ont classe deux heures par jour, en partageant une chaise à trois, et qui ont très envie de pouvoir étudier. Je les garde tout le temps à l’esprit. Parce que je pense qu’ils ont encore plus besoin d’aide que les gens à Athènes

    1. Avatar de Inox
      Inox

      Et elle attend quoi M.Lagarde pour aider le Niger ? Le remboursement de la Grèce ? Donc selon elle, l’évasion fiscale en Grèce est honteux et ils méritent (tous) leur sors. Mais l’évasion dans les paradis fiscaux ailleurs est… Normale ?

      Quelque chose m’échappe dans ses propos.

      Sous entend elle que les capitaux accumulés dans les paradis fiscaux vont être partagés avec les plus démunis ? Ou est ce de la simple et grandiose hypocrisie ?

    2. Avatar de Renou
      Renou

      Heureusement qu’elle ne les garde qu’à l’esprit. Pauvres gosses!…

    3. Avatar de jeanpaulmichel
      jeanpaulmichel

      Christine Lagarde ne sait pas de quoi elle parle, car elle n’a pas tout vu. Il y a pire.

      Voici un court récit d’un récent voyage.
      Je suis allé en forêt équatoriale l’été passé et j’ ai marché des jours et des heures entières dans des sous-bois infestés de moustiques et de serpents.
      Rien, pas de douche, la solitude, pas de distributeur de coca, pas de prise pour recharger mon téléphone 58G+.
      Finalement, nous arrivâmes dans une tribu de pygmées, dénudés, qui n’avaient rien d’autre à nous proposer que du crapaud farci à la sauterelle carnivore. Pas de micro-ondes pour réchauffer mes repas lyophilisés.
      Pas de médecin, pas de chaise, pas d’école, pas de retraite, pas de sécurité sociale, pas de syndicat.
      Pas d’internet, pas de blog de Paul Jorion, pas de Jorionite ou Leclerite aigue.
      Le Darwinisme à l’état pur.

      Alors lorsque j’entends nos compatriotes se plaindre, je garde tout le temps à l’esprit cette famille perdue au milieu de nulle part, sans existence officielle parce que je pense qu’ils ont encore plus besoin d’aide que les gens à Athènes, à Madrid, à Rome, à Lisbonne, à P…

      Vous êtes priés de ne pas me croire.

      1. Avatar de KIMPORTE
        KIMPORTE

        OK pour lagourde, mais les pygmées , ils etaient vraiment malheureux?

      2. Avatar de NiFuNiFa
        NiFuNiFa

        Bah on est passé en 130 ans de la colonisation à la colonisation ‘capitaliste’, rien de neuf sous le soleil.
        Je ne pense pas qu’exporter notre système de société capitaliste leur offrira vraiment le bonheur.
        Le 25 juillet 1885, Ferry déclarait :

        « On peut rattacher le système [d’expansion coloniale] à trois ordres d’idées : à des idées économiques, à des idées de civilisation… à des idées d’ordre politique et patriotique.

        Ce qui manque à notre grande industrie… ce qui lui manque le plus, ce sont les débouchés… La concurrence, la loi de l’offre et de la demande, la liberté des échanges, l’influence des spéculations, tout cela rayonne dans un cercle qui s’étend jusqu’aux extrémités du monde… Or, ce programme est intimement lié à la politique coloniale… Il faut chercher des débouchés.

        Il y a un second point que je dois aborder… : c’est le côté humanitaire et civilisateur de la question… Les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Je dis qu’il y a pour elles un droit parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures.

        Il n’y a pas de compensation pour les désastres que nous avons subis… Mais est-ce que le recueillement qui s’impose aux nations éprouvées par de grands malheurs doit se résoudre en abdication ?… je dis que la politique coloniale de la France s’est inspirée d’une vérité sur laquelle il faut rappeler votre attention : à savoir qu’une marine comme la nôtre ne peut se passer, sur la surface des mers, d’abris solides, de défenses, de centres de ravitaillement.

        Rayonner sans agir, en regardant comme un piège, comme une aventure toute expansion vers l’Afrique ou vers l’Orient, vivre de cette sorte pour une grande nation, c’est abdiquer. »

        Je veux bien que Ferry ai voulu éduquer les « malheureux’ Africains, mais étaient-ils vraiment malheureux ?
        Est-ce que l’export de notre mode de vie occidental doit être considéré comme capital pour résoudre les ‘malheurs du monde’ ?
        Le soucis c’est qu’aujourd’hui il faut faire parti du système, s’auto exploiter pendant 40 ans pour avoir droit à la retraite, la sécu, tout ça …
        Alors oui aux ONG mais non au développement économique à marche forcée.
        Nous devons exporter nos progrès mais sans nos propres malheurs !

  17. Avatar de tchoo
    tchoo

    Mais les autorités allemandes n’en démordent pas. Selon Der Spiegel, elles prépareraient un plan de croissance pour les pays en difficulté, qui prévoit l’instauration de zones franches permettant d’attirer les investisseurs étrangers (mais pas d’accroître les ressources fiscales), de rendre plus aisés les licenciements, de diminuer les charges salariales, et enfin de privatiser des entreprises publiques.

    c’est ça le but, poursuivi
    et peut-être comme le remarque Vigneron que « les marchés » poussent la France dans le bras de l’Allemagne parce que la montée de Syriza en Grèce est une alerte sérieuse pour la politique néo-libérale vérité révélée d’aujourd’hui sans autre alternative possible, avec son degré de contamination et un Front de gauche en embuscade en France.
    De quoi faire peur à tous ceux qui ont peur de perdre quelque chose!

    1. Avatar de Daniel
      Daniel

      comme le remarque Vigneron

      Sûr(e) ?

      Extrait :
      […] comment se fait-ce que nul complotiste de derrière la fagottière n’ait encore relevé que, contrairement à ce qui était claironné (Euro OAT future…), ce n’est pas en poussant les taux d’intérêts français à la hausse, mais très nettement à la baisse,[…] , pour rapprocher les points de vue entre Fr. et De.

      Il n’y a pas de complot ni de chef d’orchestre,
      mais de pauvres hères déboussolés se disant gestionnaires de fonds
      qui ne savent plus quoi faire… gestionnaire et moutons de panurge.
      Et encore 0.07% pour certaines obligations Allemandes.
      ( et comme noté ailleurs un différentiel qui baisse.)

      En fait le pb c’est cette masse de capitaux devant se placer à tous prix,
      et ici au prix d’une perte sûre.
      C’est cette masse qu’il faudrait diminuer par des impôts à la source,
      à partir de la classe moyenne capable d’épargne; impôts
      progressifs rattrapant tous les avantages du capital par rapport
      aux salaires.

      .

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        Tss tss, c’est pas le problème Daniel. La question est : qu’est-ce qui fait que les zinzins trouvent subitement la dette française si sexy au point de faire descendre le rendement de l’Oat 10 ans au niveau de l’inflation et 100 pdb seulement au-dessus du Bund ? Le sourire prussien d’Ayrault ? Non. Méluche ? Pas plus.

      2. Avatar de tchoo
        tchoo

        Pourquoi pas Méluche, ou plutôt la peur qu’il pourrait susciter?
        sont près à tout pour sauver leur lucratif bizness
        ils vont pas rendre gorge au premier grognement, ils sont plus coriaces que cela!.

        Désolé je ne vois pas d’autres explications, mais suis près à vous lire!

      3. Avatar de zenblabla

        Mais enfin, écoutez BFM!
        L’imagination des investisseurs, c’est Alan POE, peau de chagrin…
        Vivement quelques mètres carré de bureaux, quelques rond-points et quelques entreprises de nettoyages justement faillitaires!
        Faut faire Luxe en nettoyage, faire croire au delà des tiques, et au delà du toc…

        L’investisseur, au delà la pute au delà de sa frontière, celle qui investit en sac Vuitton plutôt qu’en Yourte auprès sa famille, puisque serait là une perdition, il sait plus où donner en dehors de sa dette remise à l’autre…
        Comment établir un régime approprié, celui de l’investissement forcément failli?

      4. Avatar de Daniel
        Daniel

        Vigneron, si vous voulez insinuer que cette baisse
        est le résultat d’une concertation , va falloir apporter des preuves,
        sans vouloir trop vous contraindre.
        Peut-être pas des preuves fermes mais des amorces,
        ou des preuves indirectes, mais plus que des coincidences.

        J’y croirais quand elles seront là.
        En attendant je parie sur leur médiocrité, d’ailleurs y’a pas opposition.

        La concertation – la version acceptable du complot- amènerait à se poser
        des tonnes de question.
        Remarquons que ce « complot »-là leur coûte….

      5. Avatar de zébu
        zébu

        @ Vigneron :
        Je crois que Daniel a raison. Je ne vois pas d’intentions ordonnées (et encore moins ‘coordonnées’) de ‘les marchés’.
        Je vois surtout LA grande raison : la trouille.
        Et la nécessité, celle de se placer, malgré tout.
        Or, une fois que l’on a fait le tour des placements les moins risqués, à savoir les T-bonds et les bons allemands, que reste-t-il ?
        Les OAT français.
        Pour quelle raison ?
        Pas pour le sourire d’Ayrault, non, encore moins celui de JLM.

        Tout simplement parce que la France est encore un des rares pays à … pouvoir lever l’impôt.
        Politiquement, financièrement, techniquement.

        Compare avec l’Espagne, ou l’Italie. Ou même la Belgique ou la Hollande.
        Institutions politiques ‘stables’ et en voie de le devenir encore plus si Hollande obtient sa majorité.
        Services fiscaux encore suffisamment efficients.
        Encore 1500 milliards de dépôts en ass-vie .
        Etc.

        Si c’est pas suffisants comme raisons …

      6. Avatar de vigneron
        vigneron

        Oui oui Zeb, remarque que je ne fais qu’un double constat :

        1) quand les agences et les marchés dégradent la signature française il s’en trouve à foison pour dénoncer les spéculateurs qui s’attaquent à la Nation, mais dans l’autre sens, et alors que les mêmes à foison encore avaient annoncé les pires avanies pour les Oat, on entend quoi ? Nada. Les marchés sont efficients sans doute… Ah si : on te dit «ce sont de pauvres hères déboussolés» ou «z’ont peur de Tsipras et Méluche»…

        2) les intérêts français, dans tous les sens du terme, se rapprochent bel et bien de ceux des allemands.

      7. Avatar de zébu
        zébu

        @ Vigneron :
        Oui, les vilains spéculateurs sont bien ‘meilleurs’ pour la France que les bons z’épargnants en ass-vie : comme quoi …
        Les intérêts se rapprochent certes mais à court terme. A mon sens, les intérêts à moyen et à long terme sont à l’opposé.
        Hollande devra faire un choix, cornélien en politique : sacrifier le court ou le long terme.
        Jusqu’à maintenant, tous les politiques ont sacrifié au court terme.
        On verra bien.

  18. Avatar de Pablo75
    Pablo75

    « La patron d’EADS craint la fin de l’euro.

    Une fin de l’euro serait très coûteuse et aurait d’importantes répercussions sur le groupe industriel européen EADS, a averti le président exécutif d’EADS, Louis Gallois, dans un entretien à la presse allemande.

    Estimant que la crise de la dette dans la zone euro s’est aggravée, avec le scénario évoqué d’une possible sortie de la Grèce de l’euro, le patron d’EADS a prévenu qu’un tel événement « aurait en tout état de cause un coût très élevé », dans l’édition dominicale de Die Welt. Pour ce qui est de son groupe, il souhaite « garder l’euro, car nous travaillons en Allemagne, en France et en Espagne. Notre dispositif industriel est basée sur l’existence d’une monnaie commune », a rappelé M. Gallois. »

    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2012/05/26/97002-20120526FILWWW00527-la-patron-d-eads-craint-la-fin-de-l-euro.php

    1. Avatar de lisztfr
      lisztfr

      Il faut sortir ses mouchoirs ? Non c’est trop affreux..

      En Pologne, en arrivent, la première chose que je faisais c’était bien d’aller voir le « Kantor »…; pour 100E on avait entre 350 et 400 zloty, sachant qu’à l’époque, le litre de lait était à 1,57 zloty. Déjà, la « convergence » ne pouvait apparaitre que comme chimérique.

      Il parait que la Pologne change beaucoup en ce moment. Il y a déjà quelques années, on a commencé à « restaurer » Varsovie, c’est dire à faire disparaitre son charme un peu déglingué, tout ce qui fait l’authenticité d’un endroit, même si c’est pas beau… je hais la modernité, un crime architectural inexpiable. Bref On rénovait les rues, on les aplanissait, on bricolait un peu partout, de sorte que le « géant russe » par exemple, le palais culturel, se trouve peu à peu cerné par des building modernes…

      et c’est partout pareil.

      Ils ne peuvent pas laisser les choses en l’état….

      Partout pareil, non. Peut-être Naxos est l’île mystérieusement tenue à l’abri du bétonnage. Santorin est couverte de blocs d’hôtels préfabriqués, non fini. Un peu comme des blockhaus.

      A Varsovie en ce temps là, m’attendait la seul personne pour qui je représentait quelque chose, d’où sans doute la nostalgie incurable, le fait de tout se remémorer, de ne pas avoir oublié une minute de ce temps-là. Varsovie était un échappatoire, que personne ne comprendra sans doute plus, pour d’autre ça a été une tragédie, pour moi la nouveauté incroyable, parce que c’est Le pays de l’Est. Quand Barthes va au Japon, il y emmène ses malles… ça reste intellectuel, ça n’a rien à voir. La Pologne avec toutes ses traditions est ou a été le seul pays dont la mentalité n’est pas celle de l’Ouest, les infos ne tournaient que sur le pays lui-même, c’était une grande province qui se tenait à l’abri du monde.Elle était à l’abri de l’uniformisation, et j’y retrouvais des traditions germaniques également (schnitzel…), une sorte de prisme pour voir dans le passé confusément. On n’a pas idée si l’on n’y songe que le passé est irrémédiablement perdu… et qui s’en souvient ?

      1. Avatar de Gyps
        Gyps

        Le charme des villes succombe sous l’uniforme, l’informe. Et des « rénovations » stupides. Si vous aviez vu Bruxelles il y a 50 ans, petite ville presque provinciale, et ce qu’elle est devenue, en chantier continuel, gangrenée par les bâtiments mésopotamiens de l’UE et des bureaux verre et fer « bauhaus ». Et ce n’est pas fini, la mégalomanie UE a décidé de s’approprier la rue de la Loi (sic) y imposant un ensemble de tours. Un immeuble en forme d’oeuf est en construction pour loger les excellences de l’UE, à côté d’un immeuble à résidences des années 30: Quelle horreur!
        Oui, je sais, beaucoup de personnes aiment Bruxelles. Ou ce qu’il en reste…
        Sans parler les loyers qui montent, misère pour l’habitant noyé dans près 2 millions de nouveaux arrivants en 10 ans, et qu’il faut loger.

        Dans la campagne, c’est pareil, l’uniforme maisonnette préfabriquée au lieu de la bâtisse en style de la région, les lotissements… Partout, on construit, certains pour transformer leur pactole en dur, beaucoup en s’endettant pour 30 ans. Et partout le pittoresque se fait tout propre ou disparaît sous le béton et les briques de parement.

        Drôle d’époque. Un coup de spleen là.

  19. Avatar de Axel V.
    Axel V.

    Une chanson de Yannick Noah à Angela … Davis 🙂

  20. Avatar de Papimam
    Papimam

    La 12:15 du Monde du 24 mai signale un article de Télos : « Grèce : la catastrophe qui arrive….. »
    Retard et poker menteur, n’importe quoi.
    Très brefs extraits car repro interdite.
    « Les premières victimes de l’inflation sont les personnes les plus vulnérables » toujours les mêmes.
    « Les coûts seraient astronomiques » rien que ça.
    « On croit rêver un mauvais cauchemar » il y en a marre.
    Et si par malheur (presque certain) il y aurait un effet dominos……….===> Grèce puissance n
    http://www.telos-eu.com/fr/europe/grece-la-catastrophe-qui-arrive.html

    Dommage que malgré nos alertes faites à la demande de Paul il n’y a pas si longtemps ILS avaient réagi rapidos ?
    Je me souviens avoir alerté Jacques Muller (ex sénateur vert remplaçant du JMB local, centre droit un peu gauche) et un certain Pierre Moscovici qui vient d’acquérir des gallons.

  21. Avatar de dissy
    dissy

    Sans audit sur les dettes souveraines, les mesures d’austérité imposées aux nations européennes sont tout simplement du vol.

    Désobéissance civile au Québec:

    http://www.youtube.com/watch?v=rPQboFSXDeA&feature=player_embedded#!

    http://www.youtube.com/watch?v=M9xCYqN8pR8&feature=player_embedded#!

    1. Avatar de jeanpaulmichel
      jeanpaulmichel

      Sans audit c’est du vol mais du vol qui n’est pas rendu public.
      Avec audit, le vol serait rendu public avec les risques que l’on peut deviner.

      Conclusion : que l’opacité régne.

  22. Avatar de Charles A
    Charles A

    Source: http://www.atlantico.fr/decryptage/crise-dette-banques-europeennes-danger-francois-leclerc-367765.html
    Quand la BCE se substitue aux marchés

    Les analyses de François Leclerc écrites entre septembre 2011 et mars 2012, sur le blog de Paul Jorion éclaircissent la crise du capitalisme financier. Une seule certitude parcourt les « Chroniques de la Grande Perdition »: la crise a brisé un cadre qui se voulait immuable, la voie est ouverte pour que se dessine une succession émancipatrice au système actuel (Extrait 1/2).

  23. Avatar de Nemo3637
    Nemo3637

    la voie est ouverte pour que se dessine une succession émancipatrice au système actuel (Extrait 1/2).

    C’est vrai.
    Comme disait, en balayant énergiquement, notre vieille concierge, pleine de sagesse, quand on avait fait des…bêtises: « ça, on vous l’avait bien dit ».
    François Leclerc n’est en rien une vieille concierge, mais un meccano revenu de tout, qui a constaté, arguments à l’appui, que la vieille guimbarde allait rendre l’âme…
    Et il vous l’avait bien dit. Vous vous êtes fait « avoir » en ayant cru avec ce modèle, acheté d’occase, vous aviez fait une affaire. Tu parles !
    Mais « la voie émancipatrice » trouvera devant elle le barrage de l’absurdité, de la folie, de ceux qui veulent à tout pris conserver le système, revenir à « comme avant ». Et là ça va saigner !

  24. Avatar de vincentr
    vincentr

    En lisant votre article quelque chose m’a frappé, à chaque fois qu’un gouvernement annonce des mesures d’austérité, c’est toujours les mêmes, je cite : « une réforme de la législation du travail, un gel des salaires des fonctionnaires, la diminution du remboursement des soins de santé ainsi que des mesures affectant le logement » .
    N’y a t-il point d’autres endroits du budget qui méritent des réductions, par exemple on entend jamais parler de réduction sur les budgets de la défense, ou encore d’aller chercher de nouvelles recettes, ou autre …
    En fait, il semble que ces messieurs au pouvoir (et leurs conseillers), n’aient qu’une seule solution à leur disposition, tailler dans les budgets sociaux et libéraliser le marché du travail, Paul Krugman disait à ce sujet quelque chose comme ça, le marché du travail américain doit être le plus libéral au monde (comprendre le plus brutal), il y a pourtant plus de 8% de chômeurs (officiellement).

    Parfois je me demande jusqu’où devra-t-on aller pour que nos «  »puissants » » commencent à envisager d’autres solutions que ces vieilles rengaines éculées et au mieux peu efficaces (en mesure de réduction de déficit, par contre en mesure d’augmentation de la misère et de réduction du tissu social ça a l’air très efficace)

    Bref, quand arrêteront-ils de sacrifier les travailleurs et les peuples sur l’autel du capital ?

    1. Avatar de NiFuNiFa
      NiFuNiFa

      « Sur l’autel du capital »
      Je dirais sur l’autel de leur capital.
      A t-on déjà vu un député voter une baisse de son indemnité parlementaire ? Non.
      A t-on déjà vu un gros patron renoncer à son parachute doré quand cela allait mal ? Non.
      Tous les « puissants » ont encore plus à perdre que nous, et ne seront pas près de le lâcher.
      Pour le peuple d’en-bas lorsque qu’il n’aura plus rien à perdre, ça commencera à bouger, les Grecques ont déjà commencé à le faire.
      Parfois je me dis ‘autant les laisser-faire’, quand je vois le nombre de gens ‘anesthésiés’, je me dis qu’un grand coup de pied bien placé ne leur ferai pas de mal. Mais a t-on besoin d’une action violente ? Non, on a juste à laisser-faire, moins voir plus d’état tout court. Vous laissez infusé 5 ans et vous regardez le résultat à la fin.

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