Money Creation ‘ex nihilo’, par Robert Mittelstaedt

Robert Mittelstaedt, qui a déjà eu l’occasion d’intervenir sur ce blog, a produit une vidéo intitulée Money Creation ‘ex nihilo’ . Son message, comme vous le verrez, est identique à celui que je vous ai proposé ici au fil des mois.

En guise d’introduction, je vous offre quelques extraits d’un livre que je suis en train de rédiger, sur le même sujet exactement que celui traité par Mittelstaedt dans sa vidéo :

Les banques n’ont cependant pas le droit de prêter tout l’argent sur votre compte-courant : elles sont obligées de tenir compte de votre désir éventuel de récupérer les sommes déposées sans préavis, comme le compte-courant le permet. Les réserves qu’elles sont tenues de maintenir légalement sont appelées « réserves fractionnaires ». Ces réserves sont faibles, aujourd’hui de l’ordre de 2 % généralement. Ce taux de 2 % a été calculé pour permettre à la banque de faire face aux retraits en temps ordinaire. Ceci suppose bien entendu une grande confiance de la part des déposants que leur argent demeure effectivement à leur disposition. En cas de panique bancaire ces 2 % ne feraient, cela va sans dire, pas l’affaire : seules des réserves couvrant la totalité des sommes déposées, c’est–à–dire des réserves fractionnaires de 100 % pourraient l’assurer.

Le système des réserves fractionnaires permet à l’argent inutilisé de ne pas être simplement thésaurisé mais d’être utilisé par l’économie là où le besoin s’en fait sentir. À cette fin, la fiction est maintenue que, bien que l’argent sur les comptes-courants aie été prêté – à l’exception des réserves fractionnaires – il demeure aussi disponible pour celui qui l’avait déposé sur son compte-courant. En général, lorsque celui-ci se présente pour retirer son argent, les réserves fractionnaires s’appliquant à une multitude de comptes permettent que la somme lui soit rendue. Si ce n’était pas le cas la banque devrait recourir à un expédient : ponctionner ses fonds propres, emprunter sur le marché interbancaire ou emprunter auprès de sa banque centrale.

Le système des réserves fractionnaires permet en fait une démultiplication monétaire qu’on aurait tort cependant de confondre avec une « création monétaire », le principe de conservation des quantités restant d’application sans être jamais enfreint.

Bien que les réserves fractionnaires soient aujourd’hui en général de 2 %, les illustrations de la manière dont le système opère utilisent le plus souvent le chiffre de 10 % et je ne faillerai pas à la tradition. La raison pour un nombre plus élevé se comprendra aisément. Voici comment le système fonctionne. Eusèbe dépose 100 € sur son compte à la banque. La banque est obligée de conserver sur cette somme des réserves fractionnaires de 10 %. Le reste elle peut le prêter. Ce qu’elle fait : Casimir avait besoin de 90 € et elle les lui accorde.

Le calcul à partir des réserves fractionnaires ne produit de chiffres mirobolants : 9 fois plus de crédits que de dépôts pour 10 %, 49 fois plus pour 2 %, que dans un seul cas de figure – qui n’a pas la moindre plausibilité dans le monde réel : qu’au sein de la chaîne de ceux qui empruntent, chacun utilise la totalité du montant de son prêt pour le déposer sur un compte à vue… tout en ne s’inquiétant pas du fait qu’il doive verser des intérêts pour ce privilège. Certains n’hésitent cependant pas à affirmer qu’un dépôt autorise une banque à accorder des crédits 9 fois, 49 fois… supérieurs aux dépôts. Comme seul un abruti emprunterait de l’argent à sa banque pour le laisser ensuite dormir sur un compte à vue, alors que sa banque lui compte des intérêts au fur et à mesure que le temps passe, la seule situation présentant une certaine vraisemblance est donc celle mise en scène par l’illustration initiale : celle où l’argent sur le compte-courant d’Eusèbe est prêtée à Casimir à concurrence de ce que les réserves fractionnaires autorisent, autrement dit que la banque est à même de percevoir des intérêts sur une somme un peu inférieure (90 % pour des réserves fractionnaires se montant à 10 %) à celle qui fut déposée initialement.

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302 réponses à “Money Creation ‘ex nihilo’, par Robert Mittelstaedt”

  1. Avatar de Shiva
    Shiva

    Paul !

    Tu remets toi même le couvert ?

    Tu as raison il faut sortir la roue de l’ornière pour avancer sur de bonnes bases.

    Il y aura une traduction de la vidéo ?

  2. Avatar de pitalugue
    pitalugue

    un essai :

    j’achète un appartement de 100 avec un crédit de 80 et un apport (épargne préalable) de 20.

    ma banque qui détenait mes 20, me prête les 80 qui me manquaient.

    elle sort donc 100 de ses caisses (80 sous forme de crédit et 20 de dépôts) pour que je puisse régler le vendeur de mon appart.

    si j’étais le seul client de ma banque, elle ne pouvait sortir que 20 (mes fonds) et elle a donc du EMPRUNTER 80 (à une autre banque par exemple).

    après son décaissement, elle a zéro en dépôt (mes 20 sont partis) , 80 en actif (créance sur moi) et 80 en passif (dette auprès de celui qui lui a prêté 80).

    mon vendeur se présente à la même banque avec les 100 qu’il vient d’encaisser (de moi).

    il les dépose sur un compte. la banque a alors 100 en dépôt, et donc 80 en actif et 180 en passif (80 qu’ell doit à son financeur et 100 à mon vendeur).

    le bilan de la banque a augmenté de la valeur de l’appartement.

    le bien immobilier a été monétarisé, la pierre (appart) a été transforméé (pour le moment) en monnaie.

    la banque n’a rien créé, elle a du emprunter pour me préter.

    à qui a-t-elle emprunté ?

    à quelqu’un qui avait 80 à préter.

    ce quelqu’un est certainement une autre banque qui détenait au moins 80 de dépôt sur ses livres ( réserves obligatoires auprès de la BC déduites ) plus les « réserves » de précaution nécessaires pour faire face REGLEMENENTAIREMENT et CONJONCTURELLEMENT à des retraits immédiats de ses clients.

    il existe des contraintes réglementaires qui fixent la nature des dépôts qui peuvent être prétés et qui doivent être détenus par les banques.

    ce phénomène s’appelle la TRANSFORMATION.

    c’est une transformation de la durée (en général dépôts courts et crédits longs) pas du plomb en or.

    le fait que de (trop) nombreux clients demandent simultanément à retirer leurs dépôts met la banque en difficulté car ses fonds sont « bloqués » chez les emprunteurs qui ont signé un contrat leur permettant de rembourser dans la durée et pas tout d’un coup (en seraient ils d’ailleurs capables ? – je ne suis pas pressé que ma banque me demande demain de rembourser mon prêt que j’ai contracté sur 20 ans, d’ailleurs je n’ai pas l’argent pour le faire !)

    en espérant avoir apporté quelque chose…

  3. Avatar de pitalugue
    pitalugue

    euhhh
    un actif et un passif devant être égaux, il est peu probable :-)) que ce soit 80 contre 180.
    c’est donc 180 contre 180 soit 80 de créances sur moi, 100 de DISPONIBILITES ça c’est pour l’actif et le passif toujours 100 de dette envers mon vendeur et 80 envers le financeur de la banque.

    mais dans la caisse, il y a 100 moins les reserves auprés de la BC.

    pour la petite histoire, si une banque veut des billets ( pour les mettre dans son distributeur de billets par exemple) elle doit se les procurer auprès de la BC en échange d’un chèque qui est encaissé par la BC et la banque doit donc avoir la somme nécessaire disponoble pour avoir des billets.

  4. Avatar de Jonathan Livingston

    Merci pour ces explications précises,

    Voilà un moment que je saisissais que la multiplication fractionnaire étaient une illusion. Car le 2e dépôt payé par le premier crédit est bien de la sueur et du soleil et non, de l’invention de monnaie…

    N’empêche que la compréhension de cette aspect de la monnaie ne règle pas l’aspect gênant que des gens soient en mesure de thésauriser sans limite pour devenir des prêteurs qui vivent de la transformation en crédits de leur accumulation de sueur et soleil des autres grâce à une machine capitaliste qui les favorise à titre de prédateurs victorieux de la concurrence ou de membres de la confrérie des favorisés qui entretient sa noblesse.

    Cette démonstration ne règle pas l’aspect gênant qu’on supplée de plus en plus le rôle de redistributeur de la richesse de l’état, par l’émancipation d’une machine (la finance privée) à émettre du crédit facile et tentant qui calme un temps l’esprit revendicateur sur une promesse d’avenir radieux non encore réalisée, qui de fait enchâine l’emprunteur à son travail pour en faire un esclave toujours plus docile toujours redevable à un plus puissant qui l’enchaine toujours de plus en plus. Bon, la figure a été dépersonnalisé par l’institution bancaire et financière, mais tout emprunteur sait bien que quelqu’un vit des fabuleux intérêts qu’il paie dans un étalement de paiement hypothécaire…

    Cela ne change rien au fait donc que les favorisés d’un système, gagnant plus que le nécessaire peuvent toujours thésauriser pour subventionner avec retour par le crédit les gens qui le sont moins… Ce système, je crois mathématiquement tire les riches vers plus de richesses et la pauvreté vers l’obligeance servile, l’endettement et la faillite… Quand l’état est complice pour la paix des ménages, faire faillite est quasiment un acte de contestation…

    Quand on sait que la valeur accumulée dans les paradis fiscaux de sueurs et de soleil est probablement fabuleuse, on sait que tout cela est du crédit potentiel qui permet d’enchainer les gens dans des remboursements… On veut bien se mettre au new âge et avec Le secret (le fameux Best-seller) penser que la lampe d’Aladin est pour tous, on constate que statistiquement ils y a toujours un certain nombre (la majorité en fait) qui vont perdre leur vie à la gagner…

    Bref, on peut se demander parfois si la capacité de drainer la sueur et l’énergie des autres n’a-t-il pas une fin? La question de la justice est toujours une question pertinente quoi…

    L’alternative au crédit est aussi des conditions salariales décentes, moins de marge de profits permises, bref, moins d’évasion fiscale et j’oserais des limites à la luxure…

  5. Avatar de Fab
    Fab

    @ Pierre Lang,

    Cassoulet ?

  6. Avatar de pitalugue
    pitalugue

    toujours selon mes connaissances, la BC fabrique (ou fait fabriquer) de la monnaie constituée de pièces et de billets.

    Elle détient les comptes des banques ou institutions financières qui doivent réglementairement constituer des dépôts chez elle (réserves obligatoires) car elle est chargée du contôle de ces réserves.

    les banques alimentent leurs comptes à la BC pour constituer les reserves obligatoires, pour obtenir des billets et des pièces et pour régler les autres banques dans le cadre de la COMPENSATION.

    la compensation consiste à faire les comptes entre banques pour savoir qui doit à qui , et au final à régler le solde à celui qui doit le moins.
    ça évite d’effectuer tous les mouvements de fonds qui ont eu lieu entre clients des différentes banques et de se limiter à ne virer que le solde de ces mouvements.
    chaque banque fait ses comptes avec chacune des autres banques et paye ou encaise par le biais des comptes BC des banques le solde des transactions du jour.
    la compensation se passait jusqu’au milieu des années 1990 dans les locaux de la BC, chaque banque envoyant un employé qui emmenait pour les restituer les chèques tirés sur les autres banques que sa banque avait encaissés pour le compte de ses clients.

    la BC prête également de l’argent aux banques : avec intérêts, a court terme (3 mois maxi je crois) et seulement si les banques peuvent donner en garantie des actifs qu’elles possédent .

    ça ressemble d’ailleurs beaucoup à ce qui se passe entre banques commerciales et clients, ceux-ci devant donner en garantie des crédits, des biens qu’ils possèdent.

    GROSSE DIFFERENCE toutefois, lorsque j’achète mon appartement c’est lui que je donne en garantie alors que je ne le possédais pas préalablement = la banque a accépté de m’avancer les fonds avant que je puisse lui donner mon appart en garantie (le notaire réalise les opérations concomitemment en fait).

    la BC elle ne prend pas en garantie des actifs qui ne pourront être achetés qu’avec ses fonds, elle ne prête qu’aux riches pour de vrai !
    les banques doivent apporter un actif déja détenu comme garantie au prêt que la BC va leur octroyer.

    ces actifs « mobilisables » sont des créances sur leur clientèle (certaines pas toutes) ou sur les états (obligations).

    la question n° 1 est :

    lorsque mon beau frère me demande de lui prêter 10 car il n’a pas pu se retenir d’acheter le dernier gadget à la mode (qu’il me propose de me remettre en garantie pour prouver son intention de me rembourser), et ce dans l’attente qu’il touche son salaire, est ce que je créé de la monnaie ?

    la n° 2 est :

    comment la BC peut elle créer de la monnaie en financant les banques ou les états ?

    étant donné que le patrimoine et les garanties que la BC possède (actifs) sont sans fin (puisqu’elle ne prête que contre des actifs pris en garantie), il me semble que :

    la seule façon de créer de la monnaie pour la BC est que ses prêts ne soient pas remboursés ET que les garanties rattachées à ces prêts non remboursés soient dévaluées ou non réalisables.

    si quelqu’un a une idée sur le rôle des entrées et sorties de capitaux de la zone couverte par la BC dans le phénomène de création de monnaie…

  7. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    Un point de sémantique : en français, on utilisera le terme de « réserves obligatoires » plutôt que « réserves fractionnaires », qui est une traduction littérale de l’anglais « fractionnal reserves ». « Fractionnaire » désignera le système, « obligatoire » le moyen.

  8. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    Si un abruti ne laisse pas dormir son prêt sur un compte à vue, c’est qu’avec ce compte à vue il va payer des fournisseurs, lesquels retrouveront en compte (à vue) cette monnaie (scripturale) sur un autre compte , dans la même banque ou dans une autre, sinon, pourquoi aurait-il eu effectivement besoin d’un prêt… (Dans l’hypothèse d’une banque unique, tout prêt à un agent est dépensé et la monnaie sort du compte du déposant concerné mais la monnaie revient à la banque unique, dans les comptes des fournisseurs ou prestataires, qui dispose à nouveau de la liquidité nécessaire à d’autres prêts.)

    Il y en a sur ce blog qui ont du mal à comprendre qu’une banque dispose du droit légal de porter à son actif une créance sur X lors d’un acte de prêt, et simultanément de porter à son passif le même montant en DAV au nom de X,

    Il y en a sur ce blog qui ont du mal à comprendre que la monnaie créée est une dette pour la banque (inscrite au passif) et une créance pour l’entreprise X qui va l’enregistrer à l’actif de son bilan (« avoir en banque »), mais évidemment également au passif de son bilan (« dette envers la banque »).

    Il y en a sur ce blog qui ont du mal à comprendre que la monnaie scripturale n’est finalement qu’une dette de banque commerciale qui circule, un élément du passif bancaire accepté comme moyen de payement; l’essentiel est que cette créance soit reconnue comme une véritable monnaie.

    Il y en a sur ce blog qui ont du mal à comprendre que le système bancaire, dans son ensemble, crée – si on se limite à la création par le crédit – non pas 49 fois, mais environ 6 fois la monnaie centrale qu’accorde la Banque Centrale (ou que le système bancaire lui impose), même avec une obligation de réserve obligatoires (fractionnaires) aussi faible que de 2%, parce que ceux qui débattent de ce sujet oublient d’intégrer la demande de billets (monnaie centrale) dans leurs calculs (pourquoi pensez-vous que les banques poussent à l’utilisation des moyens de payement électroniques ?).

    La formule du multiplicateur de crédit du système bancaire (et non pas d’une banque isolée) est:

    k = 1 / b + h (1-b)

    avec b, coefficient de fuite sous forme de billets, et h le coefficient de fuite des réserves obligatoires.

    Sachant que dans la zone euro b = 15% et h = 2% , le système bancaire ne peut multiplier le crédit qu’au maximum 5,48 fois.

    Si b était de 0 (pas de monnaie fiduciaire), k serait bien de 50

    … mais évidemment les banques disposent d’autres techniques de monétisation supplémentaires… ( achat d’obligation ou de titre, achat pour le compte propre de la banque).

  9. Avatar de Fab
    Fab

    Bonjour,

    Bien que je ne parle pas couramment le serbo-croate, je pense avoir saisi l’essentiel du message que tente de faire passer M.Mittelstaedt. J’avoue cependant avoir toujours autant de mal à comprendre l’intérêt d’une telle réflexion en ces temps de crise. Vraiment du mal à comprendre…
    Cela dit, pourquoi les réserves fractionnaires sont-elles fixées à 2% et non pas à 98% par exemple ? N’est-ce pas en soi un formidable pari sur l’évolution des prix ?

    Est-ce également une erreur de parler de création monétaire ex nihilo par les banques commerciales lorsque celles-ci utilisent leur pouvoir démultiplicateur à partir de fausse monnaie, de monnaie blanchie, de monnaie issue du commerce de la drogue ou des armes, de monnaie issue de l’exploitation des enfants et/ou des adultes en voie de développement et de leurs ressources ?
    Sinon ça ressemble à l’histoire du fou qui peint le plafond…Un autre fou arrive : « accroche-toi au pinceau je t’emprunte l’échelle. ». Ou pour être plus proche de l’effet démultiplicateur : le type qui jette une boule de neige au sommet de la pente et retourne chez lui, de l’autre côté de la pente, en se disant que vraiment, les gens sont gentils de l’autre côté…

  10. Avatar de Archimondain
    Archimondain

    J’étais convaincu de cette explication avant.

    Mais depuis un certain temps je me pose toujours cette question à laquelle je n’ai pas réussi à avoir de réponse satisfaisante :

    Dès que l’argent des comptes courants ‘sort’ de la banque, alors oui, la banque ne peut pas donner de l’argent qui est déjà prêté. Et on serait tenté de se dire : n’importe qu’elle utilisation d’argent de la part du client implique que celui-ci doit sortir de la banque. Or de l’argent n’existe qu’à travers l’utilisation qui en est faite. C’est cette marque de confiance mutuelle entre l’acheteur et le vendeur au moment ou ils s’échangent de l’argent contre autre chose qui donne son sens à l’argent. On est donc tenté de se dire qu’aucun argent n’est créé, puisque, pour n’importe quelle utilisation de son argent par le client, la banque est tenu de ‘rembourser’ ce qu’elle a prêté (avec des réserves fractinnaires d’autres clients).

    Cependant, je maintiens que dans le cas d’un transfert entre deux comptes de la même banque, cela ne change rien pour la banque que l’argent transféré soit à un endroit ou à un autre. Elle n’a besoin de rien rembourser du tout. Par exemple, 100% des clients d’une banque pourraient tous transférer la totalité de leurs argent à une autre personne de cette même banque ‘en même temps’ sans que cela ne change rien pour la banque. Cela ne change rien pour la banque. Cependant, les clients ont bel et bien ‘utilisé’ cet argent qui a pourtant en même temps été prêté.

    Si un client dépose 100 et que la banque en prête 90. Le client à toujours le loisir d’utiliser 100 pour acheter quelque chose, tant que le vendeur place immédiatement cette argent sur un compte de cette mênme banque : de cette manière la banque n’a pas besoin de récupérer les 90 prêté. Et en même temps le client peut utiliser ses 100. Il y a donc bien usage de 190 en même temps. Il y a donc bien création monétaire.

    Qu’en pensez-vous ?

  11. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    @Archimondain
    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=50612

    S’il n’y avait qu’une banque et pas de banque centrale (qui induit les « fuites »), il n’y aurait aucune limite à la création monétaire (si ce n’est « la demande »)

  12. Avatar de JJJ
    JJJ

    Vais changer de comptable et prendre Pitalugue. Saurais au moins pourquoi suis ruiné (lol)

  13. Avatar de elasticfox
    elasticfox

    Bonjour,

    Pour ceux que cela interessent, un dessin vaut mieux qu’un long discours, voici un lien pour un BD sur l’économie, qui parle de la création de la monnaie, de l’inflation, de l’économie.

    Fichier PDF à télécharger:
    Lien: http://www.savoir-sans-frontieres.com/JPP/telechargeables/Francais/economicon.htm

    Elle a été réalisé par Jean-Pierre Petit (http://jp-petit.org) scientifique français. Et vulgarisateur voir le site: http://www.savoir-sans-frontieres.com/

    Bonne lecture.

  14. Avatar de JeanNimes
    JeanNimes

    Deux remarques :

    1/ Le tableau des rapports entre crédits et dépôts dans les banques est édifiant : {{http://www.journaldunet.com/economie/expliquez-moi/banques-ratio-prets-depot/en-savoir-plus.shtml}}

    En effet, si les banques respectaient le ratio de Bâle II de réserve obligatoire, elles ne devraient pas ouvrir un montant de crédits supérieur à 92 % des dépôts reçus. Or visiblement des dizaines de banques (expertisées par celle qui a fait faillite !) sont bien au-delà de 92 %…

    Ainsi les schémas rationnels qui nous expliquent qu’il n’y a pas de création ex-nihilo sont incapables de rendre compte de la création monétaire par toutes les banques qui sont en situation illégale puisqu’elle prêtent plus de trois fois pour certaines le montant des dépôts qu’elles ont reçus. Cela n’a semble-t-il ému aucune agence de notation ni de contrôle, peut-être bien parce que la finalité du système mis en place s’y trouve magnifiée… (créer de l’argent avec de l’argent, sans avoir à passer par la case production et vente de marchandise… cela me rappelle quelque chose !)

    2/ J’ai déjà essayé de dire modestement dans ce blog que ces processus ne sont pas analysables sans tenir compte du temps historique, pas du temps logique tel qu’il est utilisé dans les schémas de circulation. En effet, si les banques respectaient la réserve obligatoire, le cycle création-destruction de la monnaie se déroule sans que personne n’y voit à redire.

    Mais à un instant T, dans le temps historique, il y a superposition de plusieurs processus de circulation avec la présence simultanée de la monnaie et de la monnaie scripturale. La somme « réelle » en circulation dépasse alors ce que la théorie affirme puisqu’un cycle va utiliser un montant de monnaie qui n’est pas encore détruit dans le cycle d’origine. Ce cumul peut être exponentiel.

    Pour résumer : tant que la circulation suit un processus unique, il n’y a pas de problème, ce qui est écrit dans les manuels se produit. Mais quand la circulation s’accélère (ce qui a été le cas avec la dématérialisation de la monnaie, des échanges et la mondialisation électronique) elle se démultiplie en une infinité de processus parallèles de maturités très variées qui exploite en quasi-simultanéité le cumul de la monnaie et de la monnaie scripturale. On entre alors dans le monde magique de la création ex-nihilo virtuelle. La preuve qu’elle existe ? La crise est là pour nous en faire sortir !

  15. Avatar de Ybabel
    Ybabel

    Donc si je comprends bien la question des la « création » (ou pas) monétaire est simplement déportée sur les banques centrales.
    Les banques commerciales n’étant que des « relais ».
    Ok, mais alors, d’ou la banque centrale sort son argent ?
    Quand la banque centrale fait un prêt un swap ou autre … d’ou elle sort son argent, et a qui elle verse les intérêts ?

    @Paul
    http://forums.oleocene.org/viewtopic.php?f=13&t=211&p=228447
    que pensez vous de cette description frappante des USA ???

  16. Avatar de Ybabel
    Ybabel

    @JeanNimes
    Sans compter qu’il y a toute une économie parallèle (de grès a grès) qui s’est développée autour des produits dérivés. Une autre « monnaie » qui s’échange, un peu comme des tickets resto pour riches, ou disons des tickets « immo » qui doivent bien avoir un impact quelque part

  17. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    JeanNimes dit :
    28 janvier 2009 à 12:07

    Il y a un peu moins d’un an Daniel Cohen déclara dans un entretien que les banques ne respectaient pas les accords de Bâle II. Je l’ai déjà signalé sur ce blog mais il n’y a pas eu d’écho.

    Ybabel dit :
    28 janvier 2009 à 12:12

    Les banques centrales peuvent émettre de la monnaie pour ainsi dire à l’infini sans contrepartie. C’est, sauf erreur, ce qu’elles sont décidées à faire actuellement.

  18. Avatar de Ybabel
    Ybabel

    @Rumbo,
    dans ce cas, sous quel prétexte demandent-elles un intérêt, et a qui est versé cet intérêt ? (question plus que cruciale il me semble…)

  19. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    @jean Nimes

    Je crois que vous confondez la nécessité de fonds propres et le montant des réserves obligatoires.

    Quand au journaliste de Journal du net qui écrit  » Ce ratio (prêts/dépôts) indique la capacité des banques à financer elles-mêmes les prêts accordés. Au-dessous de 100%, elles le peuvent intégralement, au-dessus, elles doivent trouver des financements extérieurs.  » il devrait retourner à l’école…

    @Ybabel
    La banque centrale émets sa monnaie en prenant en pension des titres (des créances « solides » ) que lui apportent les banques commerciales. On en a beaucoup parlé lorsqu’on voyait tous les jours les montants des « refinancements » offerts aux banques commerciales.
    Mais les banques commerciales, pour bénéficier de cette monnaie centrale doivent leur payer un intérêt à la B.C. (le taux de refinancement) . Actuellement, certaines banques étant « surliquides » (elles ont trop de monnaie centrale par rapport à leurs besoins en monnaie scripturale et en réserves obligatoires) prêtent à celles qui sont « sous liquides » .. c’est ici le taux EURIBOR.
    C’est quand une banque n’arrive plus à financer ses besoins de monnaie centrale ( les autres banques n’ont plus confiance en elle) auprès des autres banques sur-liquides qu’elle fait appel à la banque centrale.

  20. Avatar de pitalugue
    pitalugue

    je vais revoir ma copie en essayant de tenir compte de vos remarques.

    @ JJJ : c’est du lard ou du cochon ? (je suis même pas capable de le déterminer ;))

  21. Avatar de Ybabel
    Ybabel

    @Stilgar
    Comment ca ???? la BC prêtes aux banques grâces aux « dépôts » de celles ci chez elle ? … dépôts obtenus grâces aux prêts qu’elle fournit, non ? C’est l’oeuf et la poule qui se mordent la queue tout ça je trouve ! j’avoue que je pige pas vraiment …
    On tourne en rond la, d’ou sort l’argent initial ?

  22. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    @Ybabel
    Oui, vous tournez en rond comme tous ceux qui pensent qu’on ne peut prêter que de l’argent préexistant.
    Ce n’est pas comme cela que ca se passe. Lisez le lien que j’ai cité
    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=50612

    C’est quand même simple à comprendre: Les banques disposent du droit légal de créer de la monnaie (de l’argent!) par simple inscription d’une créance (une garantie) à leur actif. Les banques commerciales peuvent le faire pour émettre de la monnaie scripturale (dans les limites légales) et la banque centrale peut le faire pour émettre la monnaie dite « centrale ».

    Exemple: Je suis propriétaire d’un appartement qui vaut 100000 euros. Je demande à la banque de me prêter 100000 euros. Elle portera cette créance (garantie par exemple par une hypothèque sur mon appartement, mais je reste évidemment propriétaire de mon appartement) de 100000 euros à son actif et inscrira 100000 euros sur mon compte à vue (sans rien enlever à qui que ce soit)… je pourrai me servir de ces 100000 euros comme bon me semble, jusqu’au terme du contrat de prêt où je devrai rembourser les 100000 + intérêts.

    Si ma banque a besoin de 100000 euros de « monnaie centrale » (par exemple de billets, ou de réserves de monnaie centrale supplémentaires), elle pourra transférer sa créance (l’hypothèque sur mon appartement) à la Banque Centrale qui la portera en actif, et qui, en échange (portés au passif dans son bilan) lui donnera les 100000 euros en billets.

  23. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    @ Stilgar :

    Votre appartement qui vaut 100.000 €, vous l’avez construit vous-même de A à Z, sans acheter de matériaux, ou bien vous l’avez acheté 100.000 € à quelqu’un d’autre? (si vous l’avez acheté 50.000 € et que vous comptez empocher 100.000 € le jour où vous le vendrez, vous êtes un « méchant spéculateur » :))

    Intéressant ce lien vers un article d’André-Jacques Holbecq sur Agoravox qui explique comment « ça se passe »…

  24. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    Le lien sur l’article Agoravox: simplement parce qu’il est impossible d’insérer ici un article complet avec schémas.. sinon je l’aurais fait…

    Quand à votre réflexion sur cet appartement fictif, je ne vois aucun rapport avec la monnaie…

  25. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    Si la banque accepte de vous prêter 100.000 €, il faudra bien qu’ils sortent de quelque part.
    J’ajoute que personne ne défend l’excès de « monnaie » temporaire ou le fait qu’elle devienne quasi-permanente.

  26. Avatar de Mathieu
    Mathieu

    « Si la banque accepte de vous prêter 100.000 €, il faudra bien qu’ils sortent de quelque part.
    J’ajoute que personne ne défend l’excès de “monnaie” temporaire ou le fait qu’elle devienne quasi-permanente. »
    Non cet argent est une inscription sur votre compte.
    C’est la différence entre moi et une banque commerciale. Elle a une compte a la banque centrale, et elle a le droit de création monétaire, dans les limites de la règle des réserves fractionnaires

  27. Avatar de Mathieu
    Mathieu

    Je rajoute qu’il faut arrêter de croire que tout argent est billet ou pièce. C’est complètement faux aujourd’hui.
    Le rêve des banques est d’ailleurs de faire disparaitre cette monnaie physique (cela rajoute une contrainte a celle des réserves fractionnaire, car il faut pouvoir fournir les clients).

  28. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    Mathieu, vous connaissez beaucoup de gens qui empruntent 100.000 € à leur banque, mettons à 5% d’intérêt, pour le mettre sur un compte non rémunéré?

    Je ne pense pas, après 65 billets sur la monnaie sur le blog de Paul Jorion (auxquels un grand nombre des participants de ce billet a participé), qu’il soit nécessaire de rappeler ici que la monnaie n’est pas que « billet ou pièce ».

    Je rappelle également qu’il faut parler de « réserves obligatoires » dans un système de « réserve fractionnaire » : soit 2% pour les dépôts à vue et à terme d’une durée inférieure à 2ans avec préavis, ainsi que les titres de créance d’une durée inférieure à 2 ans ; soit 0 % pour les dépôts, pensions et titres de créance d’une durée supérieure à 2 ans.

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