Le monde se cherche une nouvelle représentation, par Nikademus

Billet invité.

Le plus difficile est de forger non pas un nouveau monde mais une nouvelle représentation. Après, le monde suivra. Dans le sens où l’humain est avant tout un être d’imagination. C’est ce que j’aime dans l’histoire ou l’ethnologie, ou les voyages, et au fond aussi dans la philosophie, et de plus en plus dans l’art : une fois les conditions données, l’homme est vraiment capable de tout, d’inventer n’importe quoi. Ce n’est bien sûr pas « n’importe quoi » : il y a toujours des conditions de départ, qui d’ailleurs continuent d’informer par la suite la construction ; et puis dans les constructions authentiques, destinées à durer, il y a toujours un fond de vérité, ou de sacré. Ce n’est pas sans contrainte : c’est plutôt sans limite. Dans ce sens, on comprend que « la foi » déplace vraiment les montagnes. Mais la plupart du temps, personne ne s’en rend compte car tout le monde est plongé au cœur-même des choses. Et voilà que maintenant c’est fini : une crise véritable, comme celle-ci. L’écart toujours grandissant entre la représentation et le réel est finalement devenu trop grand et ce fut l’effondrement. Le réel s’écroule, et la représentation est d’abord incapable d’y croire, de s’y adapter…

Je me souviens d’un de ces portraits de dernière page dans Libération, il y a un an ou deux (« avant », dans l’ancien temps, dira-t-on bientôt) : le trader auquel il était consacré (un fils d’instituteur je crois me souvenir, ou issu de la partie basse de la classe moyenne en tout cas) déclarait qu’il n’appauvrissait personne. C’était déjà intéressant (énervant aussi) : 1) il éprouvait (déjà ou quand même) le besoin de le dire, 2) c’était faux bien sûr : l’argent n’est pas magique.

Et à ce propos, un article extrêmement intéressant sur l’univers des traders dans Le Monde en date de jeudi : Pauvres traders ! de Claire Gatinois et Anne Michel, car on peut lui appliquer tous les filtres :

* Celui de la lutte des classes : Interne, entre traders issus du milieu de l’argent (Londres : capitale éternelle de la lutte des classes !) et parvenus de la classe moyenne, lutte externe du coup.

* Celui du moraliste individuel : Irresponsabilité : « Ce n’est qu’un jeu » mais aussi lucidité : « Le monde de la finance m’a rendu très cynique » !

* Ou du moraliste « social » : Fin du modèle de l’argent : le modèle planétaire du jouisseur a définitivement implosé.

* Celui du psychanalyste : tel un névrosé, notre trader cherche à énoncer LA phrase, sans la trouver, qui lui permettra de réconcilier le disparate d’éléments complètement contradictoires : « Je ne suis qu’un petit artisan de la finance » ET « Le monde de la finance est celui où tout se décide »…

Au fond, Alexandre, le trader de l’article a raison : « On n’a rien fait de mal ». Au fond, ce n’est qu’un jeu, une construction imaginaire de l’esprit. Et l’humain aime jouer et inventer des abstractions à manipuler, encore et encore.

Mais ce jeu-là – ce que personne ne leur avait dit ou trop faible voix qu’ils n’avaient pu entendre, et a contrario qu’ils croyaient valorisé par tous (puisque l’humain a besoin de reconnaissance, i.e. de jouer à plusieurs) – ce jeu n’est pas un jeu : des gens en meurent.

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72 réponses à “Le monde se cherche une nouvelle représentation, par Nikademus”

  1. Avatar de kabouli
    kabouli

    « Le plus difficile est de forger non pas un nouveau monde mais une nouvelle représentation. » C’est certainement l’inverse qui est vrai. la théorie arrive toujours trop tard. Celle-ci est l’oeuvre d’individus bien impuissants face à la multitude qui compose le monde.La représentation ne fait que courir après le monde et le plus souvent en boîtant. D’ailleurs quel intérêt que la Représentation c’est le monde qu’on veut goûter.

  2. Avatar de fnur
    fnur

    quand sa propre survie est en cause, alors les choses deviennent sérieuses, ultimement sérieuses. Ce sont les conditions de la guerre, et rien ne peut s’y opposer.
    La soit disant élite a tout fait pour pousser à la révolte. Les abrutis exploités ne l’acceptent pas, ils vont faire ce qu’il faut faire…ça sera douloureux.

    Il ne s’agit plus d’une petite haine au quotidien telle qu’entretenue par le patronat avec son savoir faire nauséabond, mais d’une haine sociétale aux implications historiques et irréversibles, ça change tout.

    Quoiqu’on dise, l’histoire est en marche, Geschichte aurait dit Marx.

    Le théâtre est dans la vie concrète, aucun besoin de s’imaginer des scènes imaginaires pour expanser ses expressions, la guerre et la révolution sont la scène réelle indépassable.

    Le reste du spectacle ne fait qu’édulcorer le sujet. Si on veut la vie, alors on la prend la en pleine face…

  3. Avatar de Eugène
    Eugène

    Un trader névrosé? laissez moi rire!

    Les caractéristiques essentielles des névrosés sont d’éprouver culpabilité ou honte au point de se paralyser dans leurs décisions. Ces sentiments me paraissent totalement absents dans les pratiques, comme ds les paroles des « pauvres traders » (l’article en lien).

    Pour info, mon chien, suivant l’heure et la chaleur du jour, accordera plus de VALEUR soit à sa gamelle d’eau soit à celle des croquettes, et c’est uniquement les valeurs qu’il accorde à l’une ou l’autre qui lui permettent d’en faire le choix ! Du coup les valeurs ne me font plus fantasmer, mais juste la façon dont nos projets valorisés s’analysent inconsciemment en nous, humains, suivant les deux directions possibles de la névrose ou de la psychopathie, à moins que ce ne soit ds le fragile équilibre entre les deux au risque, justement, de ces deux boussoles qui nous font remarquer que nous n’avions pas été à la hauteur (culpabilité) ou ds l’excès (honte) indépendamment du regard d’autrui.

    Ce dont l’humanité en ce moment a le plus besoin n’est pas d’une représentation du monde vers laquelle il faudrait tendre, mais d’une théorie à la hauteur, pour s’apercevoir, arguments a l’appui, qu’il n’est désormais plus possible en quelque domaine que ce soit (financier, économique, écologique mais pas seulement) de laisser faire juste les ambitieux mais plutôt ceux qui sont capables de ce juste milieu entre névrose et psychopathie. M’enfin!

  4. Avatar de Jef
    Jef

    Attention, attention, le petit tradeur n’est qu’un pion formé et utilisé pour le bien plus grand bénéfice de ceux qui le manipulent, le symbole porté aux nues il y a peu et le coupable trop facile d’aujourd’hui.
    Coupable en particulier pour les extrémistes et les imbéciles de tous bords, la dernière intervention de Le Pen sur les vilains traders responsables de tous les maux de la crise actuelle était d’ailleurs assez pitoyable.

    Qui est responsable, celui qui spécule sur le cours des matières premières ou les dirigeants qui rendent cette situation possible et ensuite laissent faire ?

    Si l’on tirer les bons enseignements de cette crise, c’est déjà du côté du système monétaire qu’il faudrait regarder.

    L’adoption du régime de change flottant et l’abandon de l’étalon or ont engendré 2 conséquences : le libre développement de la masse monétaire en circulation et l’acceptation du dollar comme devise de référence. Et comme rien n’est neutre, ces 2 conséquences sont devenues les causes d’autres conséquences « racines » de la crise actuelle.

    L’économie basée sur l’endettement exponentiel préalable comme moteur d’une croissance virtuelle est en bout de course, seul un développement basé sur la production de biens réels nécessaires et suffisants avec simplement la dette correspondante peut être durable.

    La seule question qui compte : comment passer à une économie saine ?

  5. Avatar de fnur
    fnur

    attention, les traders manipulés se sont laissés manipuler, pas d’excuse pour ces gens se prétendant l’élite. Ils ont failli, point.

    Trop facile de se cacher derrière la face de pion, les nazis des camps de concentration jouaient du même argument de la subordination à son employeur. Nul n’est irresponsable.

  6. Avatar de Jef
    Jef

    Voilà qui n’est pas très objectif, trop de passion… pour utiliser une métaphore moins douteuse, je dirais que le soldat n’est qu’un soldat. Si tu veux gagner la bataille, lève la tête, et vise le général.

  7. Avatar de Auguste
    Auguste

    Contrairement à une opinion répandue, l’émotion publique
    n’est pas le cauchemar des dircoms des transnationales financieres
    coopérant avec les ministeres impliqués [ Trésor, Economie-Finance, Sécurité,….]

    Pour les entreprises de l’Economie Reelle, c’est différent :
    l’emotion publique peut
    pulvériser des stratégies industrielles et
    transformer de virils fauteuils d’exécutifs en cuir
    en sièges éjectables.

    Les politiques au cerveau de moineau-charognard et
    les journalistes de news ont souvent un neocortex entartré
    et un « brouhaha limbique » perpétuellement immergé dans l’éphémère quotidien
    … une sorte de Dallas 24h/24 entrecoupé de « coups médiatiques » et de Star’Ac.

    Pour ces derniers,
    rien de plus gênant que le calme,
    rien de plus dangereux que le silence des 99,9 % de couilloné(e)s

    En effet,
    la tranquillité est propice à la contestation argumentée.
    Elle est favorable à la lente élaboration de nouvelles représentations concertées.

    Couplé à la « Nébuleuse informe des Altermondialistes » (niaKa)
    le tandem DroiteGauche compose un Chaos de Lorentz

    – – – – – – – – –
    Trois observations :
    – – – – – – – – –
    |1|
    Sans horizon pertinent, écrit et débattu, il n’est pas de réforme pertinente possible

    |2|
    Sans design de logiciels ad hoc il n’est pas de mutation possible
    … par exemple pour re-naturer
    (a) Euroclear, Clearstream, la Fed-of-New-York,
    les « Worst Principles de la BBA » (Bristish Bank Association), la BoE (Uk),
    la BCE, la BRI (Ch), ….puis
    (b) les top gunners qui gouvernent le LIBOR (Lloyds,…)

    |3|
    Le désordre fera la joie des commanditaires du G20.
    C’est certain.
    Les journalistes de news, ultra-primaires,
    le nez au raz-raz du guidon,
    se délecteront à commenter des situations qui FONT PEUR

    Par chapelets entiers,
    les prêtres du Clergé EtaticoTransnational :
    moralistes, universitaires, sociologues,
    sondeurs, chroniqueurs, etc. etc. viendront sans discontinuer occuper
    les studios de radio et les plateaux de télé … fier(e)s comme Artaban :

    Et … ça théorisera avec de « Grandes Figures », barbues ou non
    Et … ça émettra des préconisations de court-court terme
    Et … ça occultera les vraies questions


    http://www.pauljorion.com/blog/?p=2265#comment-19539

    Carluss le Cancre … hic …
    … entre deux moments de conscience … interviewé
    … pourrait faire la une des journaux
    par exemple s’il a été tabassé par la police
    ou s’il est gravement blessé
    [s’il a eu la sagesse de ne pas se mêler aux provocateurs,
    les medias trouveront quelqu’un d’autre.]

    Le goût du sang … vous connaissez … ça fait vendre
    ça attire … comme le miel pour les abeilles
    … ou l’or pour Lipsky, Obama-Brown, DSK, Bernanke, Paulson, etc.


    http://www.pauljorion.com/blog/?p=2265#comment-19539

    Le silence est le plus grand dommage que vous pouvez causer au pouvoir

    En effet,
    le jour où une solution forte et saine émergera
    le pourra n’aura qu’à quitter la place,
    comme le recommandent Edwy Plenel (Mediapart)
    Pendant les mois qui viennent
    n’oubliez pas ! … n’oubliez surtout pas !

    la Façade Sud d’une part des créanciers du G20 présente un total « Fonds propres » négatif
    les rois occidentaux du G20 sont nus

    Est-ce utile d’hurler ?
    Ne serait-ce pas attribuer beaucoup d’importance à la présente farce ?

    Tout le monde voit leur nudité
    Tout le monde sait que leur cache-sexe n’est qu’une mascarade de plus.

    Les commanditaires dans l’ombre et le pouvoir officiel c’est moins de 0,01% des peuples;

    Le clergé au service du pouvoir c’est davantage … en France, un fort % du PIB

    La lutte de l’homme contre le pouvoir
    est la lutte du neocortex
    ………… contre les grilles de lecture (filtres) médiocres (celles des medias à large audience)
    ………… contre l’ignorance induite par la censure (Radiofrance)
    ………… contre l’oubli
    ………… contre les parlementaires qui, depuis des décennies, n’ont pas voté les lois indispensables
    ………… contre les auto-amnisties des parlementaires occidentaux
    ………… contre les fausses revoltes des parlementaires à faux-nez, à gauche comme à droite

    @ Eugene
    La métaphore de votre chien vous serait t-elle apparue opportune,
    – vu l’absence de capacité d’anticipation des protodirigeants ?
    – vu l’absence de capacité de jugement de vos contemporains ?
    – vu votre doute sur le fonctionnement cérébral des champion(ne)s en « pseudoSciences humaines » ( ScPo, EcoPo, SocioPo, GeoPo,…)

    Cher monsieur Fnur [ ce jour 19:04 et 21:17 ]

    Ne désirez-vous pas être efficace ?

    Il est totalement certain qu’aucun changement pertinent
    ne proviendra de l’initiative des habituels partis de gouvernement
    bonnetBlanc-blancBonnet … incapacité totale à la prise de recul
    et à l’abandon de leurs privilèges infondés.

    Si vos exigences sont précises, cela peut être différent.
    D’autres peuples ont ouvert la voie.
    Un exemple ? Pourquoi pas Abaisser de 30% les membres du Clergé aux oeillères ?
    corps d’inspection compris (rien vu, rien entendu, rien dit) ?

    [Hors Recherche, Santé et qq autres lieux particulièrement utiles ]
    Difficile de trier entre ces cadres protégés entre leurs quatre murs
    qui gagnent plus de X fois le SMIC.

    Vous vous indignez de la responsabilité des traders.
    Le système législatif qui leur permet de gagner un argent fou, indéfendable,
    n’est-il pas une cause non négligeable du scandale ?
    De mon point de vue, le fait d’encaisser sans peine énormément d’argent
    ne saurait justifier une appartenance à une « élite », à une « autorité »,
    à un club respectable de la Pensée stratégique et de l’action.

    … où est l’autorité dans une Rolex bling-bling ?
    … dans la possession d’un tableau absolument nul valant une fortune ?

    Voudriez-vous entendre une « petite blague » très méchante
    (tendancieuse, erronée, disgracieuse, inexcusable) sur ce qu’est un traduire.
    De part du clown Auguste, les traders l’accepteront avec bonne humeur :
    Le trader ne connait, en tout et pour tout, que deux mots : Je prends – Je donne

    Connaissez-vous beaucoup de métiers de la Noblesse et du Clergé
    où il suffit de ne connaitre que deux mots ?
    Les montages juridico-financiers coupables ne sont pas conçus par les traders.
    Tous les métiers sont utiles y compris, parfois, celui de traders,

    Encore faudrait-il que les parlementaires et les multiples orgas (publiques ou privées déléguées)
    réputés d’encadrement [ régulation, surveillance, recording en temps réel, information du public, etc.]
    fassent leur boulot et le mette en cohérence avec les transformations quinquennales, décennales.
    Ce n’est pas le cas, pas du tout. Pourquoi ?
    Pourquoi ?

    Combien de « fonctionnaires dans la finance » (instituts d’émission, TBB, offshore, prix de transfert,…)
    ont des motifs de se féliciter de leur retraite « bien gagnée » ?
    Les membres ultra-qualifiés de ce Clergé aux oeillères ne sont-ils pas plus coupables que les traders que vous évoquez ?
    Qu’en pensez-vous ?

    [Retour à ce qui est dit plus haut]
    Je vous saurais gré de bien vouloir
    réfléchir à l’idée que vous pourriez rester calme,
    … et aux effets porteurs d’un tel choix

    @ Jef [ ce jour 20:43 et 21:54]

    Comment passer à une économie saine ?

    pas avec un retour à l’or !
    pas avec la référence aux vieux manuels d’EcoPo du XXe siècle (Paul Fabra et ses pairs)

    OK le trader est un soldat. Toutefois, l’étonnement indigné de Fnur est compréhensible.
    Qui peut comprendre qu’une solde de soldat puisse atteindre des sommes invraisemblables, insensées ?
    N’est-ce pas incompréhensible ?

    A vous lire,
    Très cordialement.

  8. Avatar de Gaillot B
    Gaillot B

    Les « traders » ont-ils conscience du risque, du danger, du mal que parfois leurs opérations font peser sur d’autres homes et femmes ? Non
    Pourraient-ils en avoir conscience ? Oui.
    C’est le cas pour l’ensemble de l’humanité. Chacun de nos actes peut avoir une répercussion plus ou moins directe sur notre environnement, humain ou non.
    L’informaticien qui maintient en état les systèmes d’information et de passage d’ordre des traders doit il être exempté de réflexion sur son travail et ses répercussions sur le monde ?
    Le DRH qui signe les payes et les bonus est il aveugle ? La secrétaire, le comptable, le trésorier qui saisie les notes de frais, de restaurant, de voyages, sont ils inconscients des raisons de ces somme vertigineuses ?
    NON, non, et non.
    Mais tout le monde en vie. Tout le monde en croque un peu. Il faut vivre, et bien si possible.
    Dans un monde idéal, personne ne se brulerait les doigts.
    Le monde n’est pas idéal, il est ce que nous en faisons, dieu merci…

  9. Avatar de fnur
    fnur

    Cher Auguste,

    Je suis tragiquement calme, au cas où vous ne vous n’en se seriez pas aperçu. Il s’agit de froideur dure et nécessaire que j’exprime, au sens de Sénèque ou d’Epictète.

    Quand le taureau arrive, seule cette attitude a un sens pour mobiliser toutes ses alertes et planter la pique, si nécessaire. Quelque soit mon rang dans la société, j’ambitionne la possibilité d’y dire ce que je j’ai à dire.

    C’est ma seule modeste ambition.

  10. Avatar de Vince

    Ah ! Les représentations, préludes naïves aux idéologies ! Qui se succèdent les unes après les autres avec toujours autant de succès ! Faire naître dans l’esprit du peuple des représentations – en particulier avant une élection… – est justement l’arme principale des décideurs qui ont ensuite tout loisir d’agir à leur guise.
    Ma foi, un peu de bon sens est largement suffisant, non ?

  11. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    (mon précédent message, est à effacer, si possible)

    @ Vince,

    Le bon sens il n’y a pas si longtemps c’était : “il faut s’adapter à la mondialisation”, discours repris en coeur aussi bien par la droite que la gauche qui se disait de gauche. Je ne doute pas que pour vous ce n’est pas de ce bon sens là qu’il s’agit, mais bien de celui qui vous dit que les choses ne pouvaient plus continuer comme elle le faisaient, car manifestement le système s’emballait …

    Le bon sens évoque le jugement personnel, l’intuition, basée sans aucun doute également sur des analyses réelles, pertinentes.
    Mais le bon sens cela n’indique pas forcément un nouvel horizon, le bon sens c’est surtout le constat qu’une certaine logique à l’oeuvre dans le réel ne fonctionne plus, car elle a épuisé ses ressources, s’est retournée contre elle-même. C’est ainsi que la nouvelle représentation joue un rôle positif car elle nous libère du carcan des anciennes contraintes que l’on croyait immuables, que l’on associait volontiers à des puissances – économiques, financières, politiques – que l’on croyait immuables, mais dont l’ immuabilité, ne tient en réalité qu’aussi longtemps que perdurent les représentations nécessaires au maintien de leurs pouvoirs.

    Vous dites, idéologies, c’est exact, toute représentation se fige tôt ou tard en idéologie, mais pour reprendre le titre d’un livre de Paul Ricoeur, “Idéologie et utopie”, toute réalité ne résulte-t-elle pas toujours d’une tension, d’une dialectique particulière, entre ces deux pôles inséparables que sont l’idéologie et l’utopie ? Si l’on comprend la notion d’”idéologie” comme le faisait ce philosophe, sous le double aspect de nécessaire représentation commune dans une société donnée et de discours de la domination au sein de cette même société, donc de discours de l’illusion manipulatrice, alors l’utopie c’est ce qui permet à la représentation d’être autre chose que pure idéologie manipulatrice, et permet en somme à l’idéologie de garder son rôle positif de stabilisateur social.

    Il me semble que ce dont parle Nikedamus dans ce billet c’est de cette nouvelle utopie nécessaire qui, telle la chrysalide qui permet à la chenille d’abandonner sa vieille enveloppe, permet au monde actuel d’abandonner plus facilement et rapidement ses représentations devenues nuisible car obsolètes. L’utopie est l’invention d’un monde nouveau, et c’est donc dans l’imagination que réside sa force. Peut-être l’utopie ne se réalisera-t-elle pas telle quelle, et d’ailleurs c’est parfois préférable, car telle n’est pas sa plus importante fonction, que de se réaliser de A à Z. L’utopie, en tant que modélisation nouvelle de la réalité, offre surtout un contre modèle de la réalité qui fait paraître la réalité qui passait jusqu’ici pour indépassable et nécessaire pour une simple contingence historique, une possibilité parmi d’autres de l’exploration d’un réel inépuisable. Bref, l’utopie, la nouvelle représentation, est un attracteur, un gradient dirait Paul Jorion, qui nous propulse vers une autre monde possible à la suite de l’histoire de l’humanité.

    En nous représentant un nouveau monde, on quitte un « coeur des choses mêmes » pour voir un autre « coeur des choses mêmes ». Le monde se décentre d’abord virtuellement pour ensuite trouver sa nouvelle assiette. La représentation, et cela les artistes le savent bien, n’est pas seulement chose intellectuelle, car elle engage aussi toute notre sensibilité. On ne goûte plus le monde de la même façon, et le monde se transforme avec nous. Nous par lui et lui par nous.

  12. Avatar de TELQUEL
    TELQUEL

    Bonjour, designer un coupable ? nous sommes tous coupable ,c’est vraiement une reaction en chaine .Quant aux traders on pourrait quasiment tenir les memes propos avec le tabac!

  13. Avatar de Fab
    Fab

    @ Nikademus,

    Par nouvelle représentation, pensez-vous à un plan D ?

  14. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    Puisque nous y sommes, je me lance. J’ai essayé d’étayer dans mes observations des sociétés un concept d’utopie réaliste, croyant à tort innover avant de découvrir qu’Edgard Morin en avait fait un temps son credo, pour passer ensuite à autre chose. Moins me concernant par goût des paradoxes, encore que, mais parce que je remarque qu’il s’agit de deux puissants moteurs qu’il est productif d’accoler. L’utopie en tant que représentation du désir social d’un dépassement, d’un accomplissement. Le réalisme en tant que structuration de principes (de réalité) d’organisation sociale. Les deux moteurs ne sont pas nécessairement synchrones, on l’a pour le moins constaté, avec la révolution russe et ses suites ou avec les luttes de libération coloniales. L’ensemble est l’équivalent collectif de ce qu’est individuellement le processus d’intuition raisonnée.

  15. Avatar de Jef
    Jef

    @ F.Leclerc.

    Voilà qui fait plaisir à lire. Non, vraiment pas synchrones, c’est le moins que l’on puisse dire.

    Même s’il en faut, un peu moins de rève et un peu plus de réalisme pourrait nous permettre d’avancer sur les « structurations de principe » d’une économie plus saine.

    Selon vous par quoi faudrait-il commencer ?

  16. Avatar de Jef
    Jef

    @ Auguste.

    Oui, c’est bien compréhensible, mais la solution ne passera pas par la guillotine.

    Pour essayer d’avancer un peu, sans parler de « bancor » pour l’instant, comment voulez vous fixer la masse monétaire sans retour à un étalon (pannier de monnaies ou autres) et un abandon du système de change flottant ?

  17. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Jef

    Oh, il y a bien des manières d’y parvenir, de petits fils rouges que l’on peut tirer dans beaucoup de domaines de l’activité économique, sociale et culturelle.

    Par exemple en réfléchissant à l’extension de la notion de bien publique et à ses conséquences sur les modèles de leur accès (et de financement de ceux-ci). A l’idée qu’il y a des biens qui bénéficient d’un statut particulier, qui justifient d’un « traitement adapté », que leur valeur n’est pas nécessairement monétisable. Que si leur échange justifie encore l’emploi de cet outil qu’est (que devrait être) l’argent, le financement de ce dernier devrait être opéré d’une manière appropriée, afin de le faciliter et non pas de le restreindre, afin qu’il soit partagé au mieux.

    On peut observer aussi, dans un monde de plus en plus « financiarisé » les réactions sociales que cela suscite. L’exemple le plus criant est celui de la libre circulation de la musique via Internet, dénoncée sous l’angle du « piratage », et de l’appropriation illégale. Il exprime à la fois un besoin social incontestable et pose un problème réel, celui de la rémunération des ayant-droits, des créateurs et non pas de leurs représentants du moment.

    Nous connaissons tous, dans notre environnement, des situations qui expriment, en creux, modestement ou même massivement, le paradigme possible mais inaccessible d’une alternative à nos sociétés. Sans doute peut-on même dire que ces mêmes sociétés, parce qu’elles révèlent comme parce qu’elles interdisent, portent en elles leur dépassement, mais que celui-ci n’a rien d’automatique. Le pire, dans ce que nous vivons actuellement, serait de devoir admettre que nous avons atteint des stades irréversibles. Qu’à l’implosion actuelle de la finance et à ce qu’elle va générer correspond « l’effondrement climatique »(George Monbiot, The Guardian, 12 mars 2009 – traduction contre info) et le gaspillage des ressources de la planète.

  18. Avatar de bob
    bob

    Il apparait très clairement que les USA sont proactif sur la crise financière et systémique alors que l’Europe est d’une passivité asymétrique.
    La RAISON de cette désynchronisation entre les 2 continents sont à mon sens, que les USA ont confiance dans leur économie et leur force de travail alors que l’Europe a peur d’investir dans l’avenir et dans ces ressources humaines.

    Mais pourquoi une telle peur ?

    Il est probable que les politiciens européens craignent des revendications citoyennes, en particulier si les Etats Européens contribuent au financement des entreprises privées et à un sauvetage du système banquaire.

    En fait, l’Europe continue sa politique de faible soutien aux investissements dans tous les domaines de l’innovation incluant l’innovation financiére.

    Voila en gros la conclusion du sommet des grands argentiers de la planète qui se sont réunis ce WE.

    Décidemment la grande faiblesse de l’Europe, c’est l’innovation.

  19. Avatar de Auguste
    Auguste

    @ Fnur [14 mars 23:43]
    Comme métaphore vous avez choisi de vous confronter à un Taureau.
    Pourquoi pas : il peut symboliser un obstable Sanguin, sensoprimaire,
    dans le Présent, pragmatique, un peu libéral qqpart, « artisan »,
    combatif s’il y a lieu, … et, surtout,
    attiré par les moyens techniques qu’il ne maitrise pas.

    Au cas où une part de sang espagnol coulerait dans vos veines,
    il se peut que vous trouviez ma prochaine corrélation inadéquate,
    propre à un horsain ne comprenant rien aux rites ancestraux.
    Je vous saurais gré de n’y voir aucun excès d’ethno-externalité.

    Plutôt que d’aller frapper la bête jusqu’entre les deux yeux (mise-à-mort),
    pourriez-vous vous satisfaire de la queue et des deux oreilles.
    Un Taureau doit pouvoir vivre sans queue et sans pointes d’oreille.
    Evidemment pour un bipède masculin, perdre sa queue … c’est un peu plus délicat.
    Il faudrait trouver autre chose … pour marquer le coup … sans que ce soit trop dommageable.

    Définition : « Clergé de la Branche Banques, BCE, BdF, Trésor, FMI, AMF » : Services publics (dont universitaires)
    impliqués dans ces orgas et institutions : « Stratégie Bien Commun », Régulation, Normalisation, Inspection,
    Information détaillée du public.
    Celle-ci doit être gratuite sur Internet, pas dans des bouquins à 30 euros pièce (« La Documentation Française »)
    « réservés aux seuls subventionnés qui ont à en connaitre« .

    Que pensez-vous d’abaisser de 30% le salaire du « Clergé de la Branche Banques, BCE, BdF, Trésor, FMI, AMF » ?
    Vu les centaines de milliers de personnes au chômage, trouvez-vous que ce n’est pas assez sévère ? ,
    Au profit des français(es) que faire du budget ainsi constitué ?
    Serait-ce un motif pertinent de 19 mars 2009 ?

    Pour Sénèque et Epictète, il faut que je me renseigne.

    Je suis désolé … ça m’intrigue …
    en quelle oeuvre mon corps sera t-il confronté à cette « froideur dure et nécessaire ».

    @ Vince
    Un peu de bon sens est surement largement suffisant pour différencier
    (1) une représentation dogmatique, carcérale, universitaire, cloissonnée par discipline, ENArchique
    (2) une représentation a-archique … partiellement séduisante pour un nombre limité de personnes
    (3) une représentation souple et polymorphe,    
    compatible avec 3 ou 4 douzaines de « familles » (dynamiques ?) cérébrales hétérogènes   
    compatible avec les institutions existantes

    Vous avouerez qu’il faut un peu plus que du bon sens pour
    (1) d’abord composer des représentations à peu près présentables
    ( y compris un Plan D ou E dogmatique ), puis
    (2) en débattre sans s’écharper.
    La diplomatie
    — ondoyante, onctueuse, indifférente aux pros & cons, paresseuse, cynique, opposée à tout conflit, etc. —
    n’est généralement pas la qualité première des créatifs.

    @ Jef
    L’expression « retour à un étalon » est impropre.

    Qui peut affirmer
    Le fait que des bipèdes extraient de l’or, comme des malades,
    soit en creusant comme des bêtes,
    soit en secouant des tamis comme des cinglés,
    constitue un étalon pour 6 milliards d’humains ?

    … en dehors de Jacques Rueff, Paul Fabra, etc.

    Dans l’histoire de l’humanité, il n’y a jamais eu d’étalon pertinent.

    Dans les années 1975-1980 l’inflation faisait des ruines et des fortunes.
    En juin 1980, je fis une proposition écrite,
    transmise par courrier à 30 personnes dominant l’Economie d’alors.
    Une seule personne eut la politesse de me répondre : Paul Fabra.
    Je m’en souviens très bien, et je tiens à honorer sa haute civilité.

    A notre époque, n’est-ce pas ce qui fait le plus défaut ?
    La civi-li-sation ne commence t-elle pas par cela : la civi-li-té, la politesse.
    Dire bonjour, avec un sourire d’attention et d’accueil … Dire au revoir, avec un geste amical

    Revenons au « tas d’or »
    comme vieille référence des chimpanzés humains.
    La lettre de M. Fabra (1980) présentait un problème :
    son propos était tout structuré avec le paradigme de l’or.
    Son hypothalamus n’avait probablement pas saisi ce que j’avais écrit, surement beaucoup trop simple.

    Dans l’un des semestres prochains je m’y prendrai autrement.

    @ François Leclerc
    La « Nouvelle Représentation » peut être très différente de ce que vous suggérez :
    infiniment plus qu’un attracteur ou qu’un gradient.
    « révolution russe » … « empires coloniaux » … n’est-ce pas comme si vous parliez
    de Pépin-le-Bref … ou de la bataille de Lépante ?
    Pourquoi toujours vouloir faire dire beaucoup trop à de « vieilles têtes de propagande », enterrées depuis des lustres,
    qui, du fond de leurs caveaux respectifs, ne connaissent rigoureusement rien de notre époque actuelle :
    réseau Echelon – organiser le spectacle – veiller à ce que l’info soit « sécurisée », répétitive, limitée par des frontières invisibles et des déluges massifs d’insignifiances – etc.
    Bon. Nous avons un besoin impérieux d’historiens sérieux, mais le poids de leurs convictions (opinions, croyances absolues, préjugés) est à rabattre de 50%.

    L’immense difficulté est de chasser le dogmatisme.
    C’est 3 ou 4 ans de travail en plus.
    Heureusement, j’y travaille depuis 1995 environ et même avant   1992-93.

    @ jef > F.Leclerc


    Selon vous par quoi faudrait-il commencer ?

    Par le rêve ! … par le rêve ! … justement pas par le réalisme.

    Tout coach, champion en créativité [cf. J.Laurent (Creargie), …], maître en brainstorming
    vous le dira :
    Au départ,
    ne jamais s’autocensurer,
    ni couper autrui ! …
    Accepter les idées apparemment les plus insensées
    Toujours laisser passer 2 ou 3 nuits
    avant de rayer une piste trop hâtivement jugée irréaliste.

    Même chez des poètes pouvant apparaitre « fols dingues », irréalistes,
    il y a souvent des « petits … ? … filaments » … porteurs.

  20. Avatar de Alain A
    Alain A

    Quand on voit les « petits cadeaux » que les maîtres ont accordé à leurs valets (les traders), on réalise les montants astronomiques qu’ils encaissaient, eux. Certes, ont peut considérer ces traders comme les soldats de la finance mais il y a des soldats qui sont corrects et ne s’attaquent pas aux populations civiles. Par contre, j’ai la triste impression que les traders sont des soldats très peu regardants sur les victimes de leurs spéculations.
    dans cet ordre d’idée, je considère qu’une des meilleures images que Paul nous ai proposée ces derniers temps est celle relative aux escroqueries de Madoff. Ceux qui lui prêtaient leurs fortunes croyaient qu’il leurs offrait un taux de « return » de 15% en dépouillant les prolétaires, les habituels pigeons du système et en fait Madoff prélevait ces sommes colossales sur les derniers prêteurs entrants. Ca c’est vraiment pas correct : les vampires ne se sucent pas le sang entre eux, quand même : il y a des victimes désignées pour cela. Il est clair que Madoff sera sévèrment puni…

  21. Avatar de bob
    bob

    En Europe, les dirigeants politiques et économiques ne font pas confiance à leur concitoyens et réciproquement les concitoyens ne font pas confiance à leur dirigeants.

    Et avec cette crise systémique tout le monde va se retrouver dans l’arène. Reste à savoir qui sera le cavalier et qui sera le cheval.

    http://prorodeoonline.net/

  22. Avatar de LeClownBlanc
    LeClownBlanc

    La « mise en modération automatique » est curieuse.

    Pourquoi les deux messages 14:20@Jef et 14:21@Jef> F.Leclerc sont bloqués,
    alors que les trois autres — 14:19@Fnur, 14:19@Vince et 14:21@ François Leclerc — ne le sont pas ?

    … mystérieux

    Pour 11:23 je l’ai deviné et dit à Auguste.
    Il y a surement une limite en nombre de caractères.
    11:23 c’était l’identique (5 sections)
    mais en un seul et unique et moceau.

  23. Avatar de 2Casa
    2Casa

    @ Pierre-Yves D.

    Bonjour,

    Merci pour vos nombreux et très instructifs commentaires. Juste une question : Est-ce que dans votre acception le terme « idéologie » n’est pas un peu victime de son histoire (connotation péjorative) ?

    Ceci pour dire que l’opposition idéologie/utopie me semble certes correcte dans une perspective temporelle – idéologie comme « sclérose » – mais victime du travers dénoncé plus haut. L’opposition n’est-elle pas à chercher entre « conservation »/utopie ?

    L’ ici et maintenant face au changement, ce que l’on connaît et maîtrise face à un advenir indéterminé ? (Je cherche un mot autre que conservation ?) Les deux étant également idéologiques. Mais saisis à des moments différents. L’un établi, rassurant, défini, partagé, l’autre en mouvement, vaguement inquiétant comme peut l’être demain, en cours de définition – trouver un consensus suffisant, un dérangement pas trop profond, acceptable, la « juste mesure » des « cerveaux puissants » (simple conscience de la nécessité de ne pas trop perturber pour réussir, fin dernière « pratique » de l’idéologie) – en cours de définition, donc, en vue d’un consensus assez large pour s’imposer.

    Mais c’est une question, en fait.

  24. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Auguste

    Attracteur, gradiant, mon cher Auguste (si vous le permettez), vous me prenez pour un savant cosinus, or je ne suis qu’un nimbus.
    Révolution russe et libération coloniale, on a les fantômes que l’on peut. Mais je ne m’en sers pas comme de faciles repoussoirs et n’y faisait référence que pour illustrer le désynchronisme dont je parlais.
    Ayant eu la chance de naître dans un bain qui rejetait le dogmatisme, je n’ai même pas eu, comme vous, à travailler . Et c’est ainsi je n’applique pas des recettes toutes faites et scrute ce qui se passe à ma portée avec attention. Me prévenir si je dérape.

  25. Avatar de LeClownBlanc
    LeClownBlanc

    @ 2Casa

    – conservation idéologique [monorationnelle, a-rationnelle, dogmatique … ]

    – changement idéologique [monorationnel, a-rationnel, dogmatique … ]

    – utopie artistico-littéraire éventuellement ouverte [ à géométrie plus ou moins variable et curseurs 0-100 + ou – nombreux ]

    – utopie philosophico-universitaire [ avec notes en bas de page toutes les deux lignes, fermée aux artistes, festifs, etc ]

    – utopie 2050 (pour décontracter, rassurer) … où (en réalité) toutes les mesures pourraient être mises en oeuvre
    immédiatement

    – x x x x x x x x

    – Pourquoi le « rassurant » serait-il davantage dans le Présent ?
    – Les infrastructures télématiques actuelles seraient-elles gages de protection et de confiance ?

    – L’inquiétude quant à l’avenir ne résulte t-elle pas, pour l’essentiel, de l’absence d’horizon ?
    les étapes intermédiaires ne sont-elles, au contraire, une opportunité à « vivre xxxxxx » (xxxxxx, ?)

    Pensez-vous qu’un substantif bref — « micro-utopie de juste mesure » ou toute autre formule que vous pourriez inventer avec Pierre-Yves D — serait apte à rendre compte d’un « état d’esprit » ?
    A ce stade, j’en doute.
    Et pourtant, … il faudra bien
    … partager une appréciation, évaluation, préconisation, etc.

    Vu que X % de nos compatriotes (80%) n’ont guère d’autre représentation mentale dominanet
    que ce qui est … répété, répété, … 365 J/365 … spectacle, propagande, jeu sur l’émotionnel visuel, …
    seriez-vous assez gentil pour chahuter mon propos ?

  26. Avatar de ghost dog
    ghost dog

    Alain Bashung est mort.

  27. Avatar de 2Casa
    2Casa

    @ Ghostdog

    Surtout ne le réveillez pas avant 2043.
    Tout fout le camp.

    @ Auguste

    Votre propos n’est-il pas suffisamment chahuté comme ça ? 🙂

  28. Avatar de Auguste
    Auguste

    @ François Leclerc

    « intuition raisonnée » ? … oxymore ? … huile-et-eau

    L’ensemble des deux « moteurs » (c.ad. dynamiques) — (1) Représentation du «  »désir social » » d’un dépassement (ou accomplissement), et (2) Structuration concrète de principes d’organisation en Ordres (statutaires, régulés,…) —
    ne serait qu’une fantaisie poétique, … figure de style ?

    Reference au Slogan de 1968
    Un apparent « joli » slogan (infondé) « L’imagination au Pouvoir« 

    Et les faits : le pouvoir est à portée de main … simultanément l’imagination est nulle
             
    les retombées de l’imagination sont nulles (disons pas très loin de zéro pour ne vexer personne)

    Votre « désynchronisme », à ce stade, je pense ne pas le comprendre.
    Quelles que soient les époques que je mets en rapport (long terme, moyen terme, court terme)
    je travaille toujours
    les perspectives d’appropriation par le libre arbitre d’autrui,
    les enchaînements, le synchronisme, la faisabilité

    … mes fictions se fondent sur une sorte de « réalisme anticipateur« ,
    dans le genre 2040-2050 exécutable à une échéance quelconque, le cas échéant dans un an.
    Pensez-vous que votre intérêt pour le désynchronisme pourrait être une tournure d’esprit qui me serait étrangère ?

  29. Avatar de fnur
    fnur

    Bashung n’est pas mort, il vit chez nous.

  30. Avatar de rentacar
    rentacar

    @bob
    un rodéo peut être ou bien un combat de gladiateurs dans le cirque de l’empire romain en décadence.

  31. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ 2Casa

    Ce que vous nommez « conservation » et que je nommais idéologie, au titre de l’ensemble des représentations communes et qui donnent du liant aux mécanismes économiques, sociaux dans lesquels nous sommes tous impliqués à des degrés divers, ce n’est pas selon moi le fruit d’un consensus intellectuel, mais de l’ordre du donné social. C’est ce qui se constate, s’évalue le cas échéant.

    Ce n’est en aucun cas une justification de l’état existant. Il n’est pas besoin d’être conservateur pour qu’advienne dans le réel une certaine stabilisation de celui-ci. Les révolutions permanentes ne durent jamais qu’un temps. Je constate simplement l’existence d’un certains nombre de représentations, qui vont en effet du livre avec notes de bas de pages jusqu’aux discours de l’animateur de journal TV, en passant par tous les lieux communs du langage populaire, la muséographiei institutionnelle, les stéréotypes véhiculés par l’industrie du spectacle et du divertissement, autant de représentations du réel aux limites et effets parfois difficilement mesurables, mais qui assurent une certaine cohésion, évidemment toute relative, sans quoi les utopies n’auraient plus lieu d’être.

    A ces représentations j’oppose donc l’utopie, que je ne limite pas aux spéculations et modèles propres aux classes intellectuelles dont c’est le métier de réfléchir (en principe !!). L’utopie c’est tout schéma mental plus ou moins constitué, modèle, idée susceptible de fournir un cadre de référence à partir duquel ce qui apparaît comme élément(s) nécessaire(s) du présent et par extension du futur, devient simple contingence. Et les domaines ne manquent pas.

    Je n’ai pas développé ce point dans le précédent commentaire. Mais je peux vous préciser maintenant que pour moi il n’y a pas de grande et de petite utopie. Pour le réel, quant à son évolution, tout compte : des petites idées contestatrices qui ne participent pas forcément d’une vision alternative d’ensemble, jusqu’à la grande utopie systématisée. Bref, il ne me semble pas qu’il faille les opposer. C’est, me semble-t-il, de l’agrégation singulière des petites aspirations et des idées utopiques systématisées, qu’apparaîtra du nouveau. La grande utopie a besoin des multiples aspirations plus ou moins bien formulées qui portent déjà la possibilité de l’avènement d’un autre monde possible pour voir ses voiles se gonfler et la porter aussi loin que possible d’un réel de plus en plus étriqué et uniformisant. L’utopie fortement intellectualisée, ne se réalisera sans doute pas à la lettre, mais par les moyens du – politique, social, économique, épistémologique …? – certains de ses éléments, recomposés d’une façon inédite, ainsi que par le biais de certaines pratiques économiques et sociales à l’état embryonnaire, vont, à un certain moment, pivot, décisif — forcément politique (au sens fort qui dépasse le cadre purement institutionnel même si celui-ci peut jouer un rôle productif ou au contraire de repousseoir) — émerger du chaos, portés qu’ils sont par la vague puissante des petites utopies éparses et peu intégrées.

  32. Avatar de Grégory

    « Mais ce jeu-là – ce que personne ne leur avait dit ou trop faible voix qu’ils n’avaient pu entendre, et a contrario qu’ils croyaient valorisé par tous (puisque l’humain a besoin de reconnaissance, i.e. de jouer à plusieurs) – ce jeu n’est pas un jeu : des gens en meurent. »

    Je connais personnellement des gens à qui on ne l’a pas dit, mais qui l’ont compris (sans faire un invraisemblable effort de déduction, juste en ne se voilant pas la face) et qui se sont exclus d’eux même de l’activité financière, ne la supportant pas.

    Ca ne sert à rien de chercher des boucs émissaires et ça n’a pas grand sens de charger les médiocres. Mais si on les exonère, on insulte les Justes. Ces traders ont étouffé leur moral avec la bénédiction de leur environnement. Ils ne sont pas forcément plus coupable que tant d’autres impliqués dans cette large galère, mais une chose est sure : ils auraient pu faire autrement, les exemples ne manquent pas.

  33. Avatar de Nikademus
    Nikademus

    Michel Bounan rapporte, je ne sais plus où, que le jour où les Barbares se préparaient à prendre d’assaut Constantinople, un conclave de théologiens se réunissait afin de trancher une épineuse question : « Les anges ont-ils un sexe ? ». Il ajoute que ce n’était pas indifférence au désastre en cours, mais au contraire qu’on pensait trouver là une réponse aux étonnants changements qui venaient bouleverser un ordre millénaire, et donc qu’on pouvait supposer presque éternel.

    L’épisode a tout d’une fable, c’est-à-dire peut-être un peu libre par rapport à la réalité historique mais aussi, peut-être, instructive. Une représentation du monde peut, à certains moments, n’avoir plus de rapport avec la réalité que très lointain. On utilise d’anciennes catégories, mais le monde a changé, elles ne s’appliquent plus si bien pour l’expliquer, et puis, finalement, elles ne correspondent plus à rien. Les aspirations individuelles ou de groupes, les normes, les valeurs, le langage lui-même est affecté. On y est à l’étroit, insatisfait, en colère, inquiet, et pauvre aussi, pas reconnu, et surtout pas très enclin à transmettre, en tout cas tel quel, ce qu’on a trouvé là. Beaucoup de ce qui paraissait naturel, normal, acquis pour toujours, est remis en question.

    Des comportements quotidiens, comme de se découvrir et baisser la tête pour saluer le seigneur qui passe, jusqu’aux institutions qui sont la confirmation et le soutien de ces modes de rapports sociaux, voilà qu’à un moment, cela ne va plus, cela ne peut plus durer. Et un moment plus tard, quelque chose d’autre est là. Ce n’était pas un programme préétabli, ni en fait une tabula rasa intégrale comme on s’en aperçoit plus tard. C’était la réalisation d’aspirations nouvelles nées sur le sol ancien, conscientes et inconscientes, qui virent monter de nouveaux puissants, et laissèrent de côté d’autres qui resteraient toujours pauvres, du moins pour cette fois… C’était un nouvel épisode de l’histoire humaine.

    Et puisque j’évoque la Révolution Française, je dois dire que, pour ma part, j’estime que l’humanité, pour l’essentiel, y a gagné, malgré tout ce qui reste d’insatisfaisant : ici, et à la suite ailleurs, on ne se découvre plus pour saluer le seigneur qui passe, et pour le reste du monde, on a manifesté qu’on pouvait vivre autrement. J’en suis fier, comme je suis fier que très récemment les Guadeloupéens aient commencé les premiers à réactiver cette « passion » si typiquement française pour l’égalité. Dans des conditions très différentes – mais à ce trait qui fait que l’on reconnaît que se manifeste « l’esprit d’un peuple » : c’est-à-dire, en ce cas, « toutes tendances confondues », gaullistes et communistes ensemble – , ce qu’a fait le Conseil National de la Résistance me semble être un moment à méditer de définition collective des valeurs à travers des institutions qui les font vivre.

    D’un côté, je suis bien d’accord, la représentation est toujours en retard. C’est après coup seulement que l’on comprend ce qui a été fait et toutes ces conséquences, dans quelle mesure c’était nouveau, dans quelle mesure ce ne l’était pas. Et d’abord, pour cette bonne raison que dans le moment où l’on fait, surtout dans ces périodes si euphoriques de la création collective, on ne s’embarrasse pas tellement de questionnements infinis, on est tout à la joie de produire. D’un autre côté, les aspirations nouvelles ne sont pas sorties du néant, ni complètement imprévisibles (pas plus que la crise en cours) : l’insatisfaction grandissante envers ce qu’on a essayé de nous bonnir comme unique valeur : l’argent comme mesure de toute chose, voilà qui n’est ni incroyable ni franchement nouveau et inattendu. On a suffisamment entendu que la France restait très archaïque avec son refus de « s’adapter à la nouvelle donne » pour comprendre, d’autant plus maintenant, que c’était en fait une qualité plutôt qu’un défaut, et qui venait de loin.

    Ce que je voulais d’abord noter, et que je trouvais intéressant dans ce témoignage de traders et la manière d’en rendre compte, c’était le changement déjà commencé dans la définition collective, par tous donc, de ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas, de ce que nous, en tant que peuple, voulons. Et que l’on en voit déjà les effets chez des traders, qui comme tout humains qu’ils sont aussi !, cherchent à se justifier, avec peine maintenant, pour eux-mêmes, leurs proches, et les autres, de ce qu’il sont et de ce qu’il font. D’ores et déjà, il semble qu’il sera très difficile de revenir à l’état antérieur – tant mieux. Il ne sera pas si simple de nous refourguer le boniment qui date pourtant seulement de l’année dernière selon lequel seuls les riches produisent de la richesse et servent à quelque chose, tout doit être monnayé et se rendre monnayable, et finalement marche ou crève !

    Dans le même temps, ceux qui se sont laissés leurrer par les sirènes du marché, tout comme ceux qui restaient méfiants et ont essayé d’en prévenir et d’en limiter les effets destructeurs ont échoué collectivement. Les premiers à comprendre que nous formons des sociétés : l’action des uns a des répercussions sur la vie des autres, les seconds à trouver les nouvelles formes qui auraient permis de « défendre la société ». En fait, à moins d’avoir vécu ces trente dernières années en autarcie complète dans une cabane au fond des bois, j’ai du mal à comprendre comment on peut se sentir totalement irresponsable du monde tel qu’il est maintenant, et donc à l’inverse d’en faire porter le chapeau à quelqu’un d’autre en s’en lavant les mains, qu’on aurait déjà assez commodément propre d’ailleurs.

    Je veux bien qu’il y a une grande différence entre le cynique qui, en toute conscience, s’est dit : puisque tout le monde escroque tout le monde je vais me faire plus escroc que les autres, et l’instituteur qui a trouvé belle la vocation altruiste de transmettre un savoir et un mode de rapport au monde et aux autres. Mais personne ne porte la responsabilité à soi seul, ni de sauver le monde, ni de l’avoir précipité à sa perte. La définition des valeurs, ou l’impuissance à les définir, c’est une responsabilité collective, d’autant plus depuis la fin du temps des seigneurs, où la démocratie, aussi imparfaite qu’elle soit, nous a rendu tous impliqué dans, et intéressé à, ce que font et sont les autres (je veux dire à la différence du serf qui ne peut pas grand’ chose à l’état du monde qui l’entoure ni n’a les moyens de s’y intéresser).

    La désapprobation, comme l’insatisfaction, est tout à fait importante, ne serait-ce que dans la vie quotidienne, afin de manifester ce que nous voulons et refusons, ce que nous trouvons dignes d’êtres humains. De manière plus large, puisque c’est un type de rapports sociaux qui est finalement en cause, se pose de plus en plus nettement la question de savoir comment transformer les institutions qui les permettent, les valorisent, les créent, les transmettent. C’est cela qu’il faut commencer à réfléchir. Et il y a là quelque chose de l’utopie certainement, dans le sens où l’on doit s’autoriser à imaginer du nouveau, qui ne le sera peut-être pas tant, qui a déjà commencé, dont on verra plus tard que certains signes annonciateurs étaient déjà là, qui est aussi quand même imprévisible, et sans garantie, et en tout cas ne sera pas parfait. Ce sera un autre épisode de cette histoire humaine que l’on croyait finie ou arrêtée, il y a peu encore. On peut aussi espérer, que généralisation de l’éducation aidant (quand on y songe, ce n’est quand même pas rien, par rapport à il y a 50 ans, 200 ans, 2000 ans !), on sache inventer en même temps des formes de transition moins violentes que celles du passé. Là encore, c’est sans garantie, même si on peut déjà faire ce que l’on peut dans ce sens.

    En vous remerciant pour vos stimulantes remarques et critiques, il ne me reste qu’à souhaiter parvenir à faire plus court !

  34. Avatar de thomas

    Les traders sont produits par notre société, comme les commandos suicides sont produits par Gaza, ils ne sont que le symptome, la pointe d’un ensemble de responsables bien plus vaste. Ils n’ont en fait, aucune espèce d’importance.

  35. Avatar de Dominique B
    Dominique B

    Bonsoir,
    Ce soir, à 22h10, France culture rediffuse une émission dans laquelle Alain Bashung lit des lettres de Calamity Jane adressées à sa fille.

  36. Avatar de Jef
    Jef

    @ Auguste et F.Leclerc

    Il est assez surprenant, quand l’on veut évoquer l’idée d’un système à réserve pleine, qui ôterait aux dirigeants beaucoup de leviers de commande sur la fuite en avant par la dette, que l’or revienne systématiquement sur le tapis, avec tous ses clichés surannés, un peu comme si l’on était à la recherche d’un argument pour expliquer l’impossibilité de trouver un étalon pertinent.
    Il ne faudrait pas oublier que cette crise est avant chose une crise d’excès de dettes.

    Que pensez vous de ce développement (allez voir dans « la chine ne nous sauvera pas ») : http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2009/3/8/Non-la-Chine-ne-nous-sauvera-pas-

  37. Avatar de Auguste
    Auguste

    Pourquoi y a t-il excès de dettes ?

    Pas uniquement
    parce que les banquiers et assureurs (de telle ou telle catégorie) avaient « cru trouver »
    de bonnes astuces pour mettre davantage d’opérations sur leurs livres, en pensant (pour de vrai ou pour de faux)
    ne pas prendre beaucoup plus de risques qu’avant.

    Pas uniquement
    Aussi, pour une large part, parce que l’absence d’étalon sain ( à ce jour !! )
    permet — infiniment plus — de « jouer » avec l’argent
    … spéculer, tricher, … singer l’existence de certains marchés,
    … faire descendre les taux-de-base, stagner un moment, puis les remonter fortement en quelques mois
    bloum ! bloum ! bloum !
    Pour la Fed-of-NewYork et d’autres c’est la boîte-à-sous « Je gagne un max à tous les coups ! »

    Je ne vois pas le surprenant à cette corrélation

  38. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Jef

    Je découvre et on en reparle.

  39. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    Je n’ai pas le temps de traduite, mais cela vaut son pesant…d’or

    Banks and allies want ‘immediate’ fix to accounting rules
    4:12 PM, March 9, 2009 Los Angeles Times

    The big guns came out blazing today in the battle over « mark-to-market » accounting.

    In a letter to the leadership of the House Financial Services Committee — which will hold a hearing Thursday on mark-to-market rules — 31 industry groups and financial institutions called for « immediate action » to halt the « spiral of accounting-driven financial losses. »

    In other words, end mark-to-market as it is now broadly applied to the banking industry.

    The letter’s signatories included the American Bankers Assn., the Independent Community Bankers of America, the Mortgage Bankers Assn. and the U.S. Chamber of Commerce.

    Thursday’s hearing will be chaired by Rep. Paul Kanjorski (D-Pa.), who heads the Financial Services Committee’s capital markets subcommittee.

    Kanjorski For the last year, the banking industry has asserted that mark-to-market, or fair-value, accounting has worsened the financial crisis by forcing banks to drastically write-down the value of many mortgage securities they hold.

    The Financial Accounting Standards Board’s rules basically require financial institutions to value securities on their books at current market prices, even if the securities don’t mature for many years.

    Bankers say that has unfairly ravaged their balance sheets because, they say, market values of mortgage-related securities have been unrealistically depressed, reflecting the massive uncertainty over the housing market. As banks’ balance sheets have deteriorated, so has their ability to lend, they say.

    The groups writing today to Financial Services Committee Chairman Rep. Barney Frank (D-Mass.) and to ranking Rep. Spencer Bachus (R-Ala.) demanded that Congress « correct the unintended consequences » of market-to-market accounting. . . .

    From the letter:

    « Let us be clear, real economic losses should be recognized and are necessary for orderly markets. However, the recognition of losses that do not have a basis in economic reality is unsustainable in any environment. Appropriate changes in mark-to-market accounting should not wait until mid-year or year-end. This will only allow the spiral of accounting-driven financial losses to continue. »

    Investor groups and others that oppose tinkering with mark-to-market rules fear banks would choose to value mortgage securities at unrealistically optimistic levels, misrepresenting the quality of their balance sheets.

    The witness list for the hearing Thursday hasn’t yet been posted. I’ll put it on the blog as soon as I see it.

    As I noted Friday, two congressmen last week introduced a bill to create a new federal board to review the « application » of accounting principles dictated by the FASB.

    n Tom Petruno

  40. Avatar de Jef
    Jef

    Effectivement.

  41. Avatar de bob
    bob

    @F Leclerc
    ça vaut pas grand chose comme info vu qu’on ne sait pas d’ou ça vient ni de qui. De plus les propos me semblent assez peu clairs.

    Ya pas grand chose à dégager de ce papier du LA time.

  42. Avatar de J. Halpern

    « Pourquoi y a t-il excès de dettes ? » Incriminer la finance folle n’est qu’une tautologie, la vraie question est de savoir ce qu’apporte la finance folle au système. La réponse est qu’il ne peut plus s’en passer pour stimuler une demande à la hauteur des gains des productivité. Purger la bulle ne résoudra rien sur le fond, et si on en reste là de nouvelles bulles apparaîtront, sans doute toujours plus inégalitaires et explosives.
    Si l’on veut revenir à un système stable (mais on peut aussi préférer attendre de voir ce qui naîtra de l’effondrement général…) alors il faut mettre en œuvre des dispositifs institutionnels pour dynamiser la demande sans laisser filer l’endettement. Le retour à l’étalon-or, qui resurgit ici ou là, ne réglerait en rien cette question, bien au contraire : cela nous condamnerait à la déflation perpétuelle. Que faire alors ? Programmer l’augmentation des salaires et/ou celle des dépenses publiques en cantonnant la finance à l’investissement productif. Comme toute l’architecture de la mondialisation vise à interdire un tel choix, il suppose de proche en proche de remettre aussi en cause toutes les vaches sacrées des Trente Délirantes dont nous sortons : libéralisme, libre-échange, Europe, etc.

  43. Avatar de Auguste
    Auguste

    @Bob
    Si si Bob … c’est très vrai, très bien-fondé
    Et le constat existe depuis des lustres,
    et plus nettement depuis aout-septembre 2008.
    Les « Accounting Principles » de la FASB, pourtant souvent superbement bien écrits,
    sont en cas un sérieux facteur de « problème » (risque, dommage additionnel, destruction)
    La difficulté réside dans l’essence même du principe des Etats Finaciers
    On a l’habitude de regarder ces chiffres (Actif, Passif,…) comme si c’était le réel.
    En fait ce ne sont que des chiffres … parfois plus ou moins valables ou critiquable
    qui ont été établis en suivant des « principes officiels »
    (réglementés, avec ou sans latitude selon la nature des opérations)
    Parfois il vaudrait mieux écrire quelquepart ailleurs [dans une note distante, par ex.]
    Le réel se situerait plutôt entre tel minimum et tel maximum selon que l’on prend en considération … lalala (ceci ou cela)

  44. Avatar de Auguste
    Auguste

    Deux siècles d’erreurs conceptuelles vous ont conduit à écrire votre propos du 15 mars 2009 à 23:18
    C’est pourquoi il est pleinement acceptable humainement, en 1-to-1.
    Ces mêmes deux siècles d’erreurs conceptuelles ont simultanément conduite aux Trente Délirantes dont nous ne sortons pas [ultra-libéralisme corrompu, libre-échange étaticotransnational offshore, Europe de l’Ombre, etc.]

    Ce n’est parce que la “TopFinance privée” est
    régulée de traviole et
    inspectée-supervisée par des escrocs (en partie)

    qu’il faut réclamer n’importe quoi pour les autres parts
    [salaires publics, investissement public, etc.]

    Surtout qu’il y a autant d’escrocs (% inconnu)
    dans la Noblesse Etatique et le HautClergé à son service.

    Que faire alors ?
    Tout le contraire de ce que vous proposez.

  45. Avatar de Tigue
    Tigue

    Dynamiser la demande ?
    – donner des maisons a des gens insolvables ?
    – abrutir l’ homme (par la publicité) pour qu’ il consomme plus (ersatz nugetts de peau de poulet, produits dérivés toxiques de l’ ingénierie agroalimentaire…)
    Tout cela a déjà eté fait, cela ne donne pas de résultats probants.
    En ce qui me concerne, je reviens aux fondamentaux: manger, dormir, partager, apprendre, reflechir, compatir.
    C est ce que j’ essaie de transmettre aux enfants.
    Singulièrement, la télé est toujours off, et tout le monde s’ en fout.

    PS: on m avait apris que la peau du poulet est la partie contenant le plus de cholestérol dans la bestiole.
    Est ce vraiment pour le bien de mes petits que l’ idée d’ utiliser cette peau a germé ?
    Ce qu il faut revoir c est ce point précis : « que produire ? » ce qui equivaut a : »que rémunérer-récompenser ? »

  46. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Jef

    C’est une approche monétaire intéressante de la crise, qui ne prend toutefois pas en compte les causes mêmes de l’économie de l’endettement, adjuvent à des revenus indispensables à la croissance reposant sur la consommation qui font défaut. Et qui ne comprend pas les raisons pour lesquelles le monde change d’axe économique, au profit des pays émergeants.

    Le diagnostic est pertinent, mais la prescription ne l’est pas. A rester dans le monétaire on s’y perd.

    Voilà le constat :

    « L’occident ne peut espérer continuer à acheter en finançant à crédit des importations sans autres espoirs pour les épargnants que les promesses fallacieuses de la spéculation. Les pays émergents ne peuvent espérer devenir l’usine du monde et le détenteur des devises mondiales.

    Il faut évidemment des évolutions équilibrées qui passent par une maîtrise des déséquilibres des balances extérieures, dans un sens comme dans un autre. C’est impossible à faire dans un système de changes flottants qui au contraire provoque un gonflement incontrôlable des difficultés. »

    Voilà le diagnostic :

    « Le cœur de la réforme porte naturellement sur un système monétaire international dont les dysfonctionnements sont la cause principale de l’explosion qui vient de se produire. »

    « Il faut que l’Europe et les Etats-Unis se remettent à produire. Il y a aura nécessairement un rattrapage des pays en voie de développement. Nul n’est besoin de le rendre artificiellement destructif pour le monde entier ».

    C’est un peu court, car cela ne répond pas à trois questions :

    1/ Quel pourrait être un système monétaire international alternatif, auquel les USA se plieraient, eux dont la monnaie, le dollar, contribue à leur équilibre économique et social précaire (on le voit) grâce à son statut de monnaie de réserve ?

    2/ Quoi produire et à quel coût dans les pays occidentaux ?

    3/ Comment financer la consommation de ces produits si ce n’est pas par l’endettement des particuliers ? Surtout s’ils sont plus chers, ce qui revient à dresser à nouveau les barrières commerciales qui ont été partiellement abattues.

  47. Avatar de Eugène
    Eugène

    @ Auguste, (/votre message 14 Mars, 22:36)

    Je n’ai fait apparaitre la métaphore de mon chien que pour pointer – une fois de plus – qu’il partage avec nous cette « sacrée » fonction de valorisation naturelle qui le fait échapper à l’indifférence, relativement à ce qui nous fait humain de nous en distancier (l’analyser implicitement – inconsciemment aurait dit Freud) entre névrose et psychopathie, aux risques de la honte ou de la culpabilité que les traders semblent éprouver de façon paradoxale.

    Nikademus (15/03, 18:38) ds son propos complémentaire et conclusif voit une porte de sortie ds l’éducation, peut être bien, mais à condition qu’elle porte sur l’acquisition du cens moral, mieux sur l’entrainement du cens moral qui existe ‘a priori’ en chaque enfant à titre de potentialité (cens avec cette orthographe! par sa racine ds censure, ici autocensure par excès ou défaut; donc pour le distinguer radicalement du sens donc de la capacité de langage avec lequel il n’a rien à voir, mais d’en assurer au contraire le contrôle; exemple: ce site est d’une extraordinaire correction par l’absence d’insultes, autre exemple: il ne suffit pas de dire à un addict quelconque de cesser de trop boire (exemple) pour que sa dépendance cesse soit la preuve qu’elle dépend d’un autre déterminisme, même chose à l’envers pour les névroses ).

    Sur les sciences humaines effectivement, il serait plus que temps que les différents futurs dirigeants (politiques ou de la société civile) dont vous dressez une liste que je ne me souvenais pas avoir faite sortent un peu des sentiers battus et cessent de prendre pour sciences le cognitivisme ou les singeries mathématisantes. Il n’y a aucune science qui n’ait construit son objet, et que je sache, ce n’est pas en prenant comme modèle(s) (physicalistes ou biologisants) ce que nos facultés permettent de produire (puces électroniques ou ordinateurs, modèles biologiques des cellules) que l’on va comprendre ce que sont nos propres facultés.

  48. Avatar de bob
    bob

    C’est tous l’interet du protectionnisme vis a vis des pays qui ne s’aligne pas sur les mêmes considérations fiscales et sociales.

    Les Américains ont crée un « Buy America » et si la crise continue, ils ne feront pas marche arrière sur leurs principes de sauvegarde de la nation.

  49. Avatar de Auguste
    Auguste

    @ François Leclerc [08:31]

    Les réponses aux questions (2) et (3) ne sont pas trop derangeantes pour le lecteur
    une fois que l’on accepte de faire fonctionner son cerveau autrement pour les reponses à la question (1).
    La question (3) n’est pas une difficulte
    Nul besoin de l’endettement excessif et permanent des particuliers
    Nul besoin de dresser les barrières commerciales d’antan (droits de douane)

    Alors ?
    cette question 1

    D’abord il faudrait la reformuler un peu autrement :

    |_1_|
    Abonner l’expression « les USA ». Toujours bien différencier, par exemple

    les noyaux durs de creanciers (voire de shareowners) qui controlent les topTopBanques privées (Fed-of-NewYork, Fed-of-Chicago, JP Morgan Chase, et 2 ou 3 autres). Attention ! les % « américains » parmi les créanciers et investiusseurs sont inconnus
    les creanciers et investisseurs des topBanques de second rang,
    dans le sillage. [Attention ! les % « américains » sont inconnus]
    la NoblesseWashingtonienne et le HautClergé (neocons, thinktanks, …) à son service
    le solde du peuple américain (disons 99.99%) — republicains et democrates dans le même sac —
    [ Pour ce qui nous intéresse – (la question 1) — la différence est sans intérêt ]

    Petite observation sur la Noblesse et le Haut Clergé :
    Si les études les plus prestigieuses sont si coûteuses, c’est bien qu’elles ont de la valeur ! … n’est-ce pas ?

    hauts diplômés-gradés persuadés, par leur cursus et corps social, de détenir Le « TopSavoir » (la Verite Divine)
    En France l’ENA et l’X ne sont-elles pas (argent mis à part) dans une mythification (mystification) comparable
    à Yale (Geopolitique), Harvard (Droit), Stanford (Corporate Finance), Wharton (comptabilité), Columbia

    Reprenons votre segment de phrase

    … auquel les Usa se plieraient …

    le peuple américain (99.99%) n’aurait aucune raison de « se plier »
    à une proposition qui lui serait favorable

    |_2_|
    Ensuite, le mot dollar seul est nullement un mot signifiant

    – dollar onshore échangé entre fournisseurs et acheteurs sur le sol américain
    – dollar onshore ailleurs
    – eurodollar = faux marché (libor) manipulé par 5 banques avec le soutien de son lobby (BBA)
    – dollar doublement offshore ( 60% fraude fiscale et évasion fiscale, 30% corruption, 10% ops mafieuses)
    – dollar-en-reserve (Bank-of-England, BCE, Moscou, Pékin, etc.) = ? valeur refuge ?

    Aussi longtemps que les lignes qui précèdent ne sont pas
    (1) clarifiées, clairement exposées
    (2) comprises par 60% de la dernière catégorie du peuple américain (99.99% des gens)
    … il est impossible de commencer à répondre à la question 1.

  50. Avatar de Laurent S
    Laurent S

    Je comprends parfaitement le déni du trader. Il faut surmonter une émotion très forte pour assassiner quelqu’un avec un poignard, surmonter les cris, les coups et la détresse de la victime, surtout si on n’a aucun motif personnel contre elle. De ce point de vue, c’est plus facile de tirer avec un révolver à une dizaine de mètres. Quant au pilote de bombardier qui lâche des bombes au phosphore ou des bombes H à 10 km d’altitude en pressant sur un petit bouton, il ne voit même plus les centaines de milliers de victimes, c’est juste sa raison qui peut lui indiquer la gravité de son geste et ici le lien est encore direct entre l’acte (appuyer sur le bouton) et le résultat (une ville rasée) : c’est la bombe. Mais un trader ne fait pas la guerre et la chaîne de causalité est très longue et contingente entre son ordre de spéculer sur la baisse ou la hausse du riz et la famine en Afrique et en Asie. De plus si un militaire veut (au sens d’agir consciemment pour quelquechose) tuer pour obtenir la victoire, le trader n’a pas besoin de la famine pour faire son profit.

    Le trader n’est en fait qu’un relais anesthésié par un salaire indécent et imbu de son « intelligence » sanctionnée par des diplômes prestigieux. Et je doute que dans son système de valeurs il ne puisse un jour percevoir les crimes auxquels il participe. Pour un néolibéral le problème étant l’Etat, le néolibéralisme ne peut être invalidé car il n’a en fait jamais été appliqué puisque l’Etat est toujours intervenu dans l’économie. Comme un fou il ne peut donc être jugé mais cela n’empêche pas de l’interner. Et si je devais écouter mes instinct je le condamnerais à la pauvreté (au SMIC) à perpétuité.

    Quant à la nouvelle représentation, elle est sous nos yeux, c’est celle de la décroissance, c’est à dire l’oisiveté au sens du mot latin, otium, dont elle dérive (et dont la négation, negotium, a donné négoce…).

  51. Avatar de 2Casa
    2Casa

    @ Pierre-Yves D.

    Merci pour votre réponse que je découvre aujourd’hui. Peut-être que « consensus » était inadéquat. J’aurais dû employer « adhésion » à une idéologie dominante. Le consensus supposant l’accord conscient, volontaire, délibéré… Ce qui n’est sans doute pas le cas pour certains degrés de l’idéologie.

    Pourtant si les idéologies sont strictement des représentations pourquoi « idéologies » ? L’une de leurs caractéristiques – majeure ? – est d’être règle pour l’action, modèle pour l’action, ou « en vue de l’action » peut-être plutôt. Dimension pratique. Et non plus simple modèle théorique – pourquoi pas paradigme alors ou théorie ? Sinon que l’idéologie n’a que faire de la vérité, s’évaluant aux conditions de réussite.

    Qu’il y ait ensuite multiplicité, diversité, fonction du degré d’élaboration ne concerne finalement que les récepteurs de l’idéologie(*). Pas les définisseurs. D’où mon idée ensuite – plus une petite critique gratuite pour certains commentateurs au « cerveau puissant » (ah ah ah) le mesurant à l’aune de leur tiédeur – ou ce que j’appelle tiédeur : à savoir « des conditions d’adhésions suffisamment larges et pas trop révolutionnaires » (i.e. pas trop bouleversifiantes pour les cerveaux puissants) par là, à même d’obtenir ces conditions de réussite qui sont la fin de l’idéologie.

    [(*) même si on peut s’interroger sur une idéologie non partagée ou solitaire : qu’est-ce que c’est ?]

    Je reviens à mon idée de « consensus » : c’est sans doute dans la perspective temporelle (de l’idéologie secondaire de type politique à laquelle on adhère « volontairement » à l’idéologie primaire considérée comme « culture » plutôt de l’ordre de l’adhésion-réception passive ) que se joue cette modification que vous décrivez comme changement à travers les modèles de représentation dominants. C’est la condition de réussite de l’idéologie. D’où la nécessité pour elle de ne pas être trop radicale et d’intégrer suffisamment d’éléments anciens pour séduire la majorité… des tièdes.

    Pourquoi cette nécessité ? C’est là que je reviens à mon idée de départ, lutte entre « habitude » et « changement », de l’ordre du coût psychologique, entre immobilisme et mouvement, conservation et transformation. Aujourd’hui, demain. Sachant que pour les tenants d’une idéologie (récepteurs) elle est « vraie » et donne à voir le monde tel qu’il est. Ce qui n’est pas le cas des définisseurs oeuvrant plus ou moins consciemment.

    (Ai-je été clair ? Bof. Si on pouvait juste élargir le champ de saisie des commentaires, mettons 20 lignes ?)

    Quoi qu’il en soit, merci pour votre réponse et vos nombreux (et longs) commentaires ainsi, au passage, qu’à Antoine (pour les mêmes raisons) et à vos débats. Cordialement,

    2Casa

  52. Avatar de J. Halpern

    @ Tigue
    La planète compte 7 milliards d’êtres humains, bientôt 10 sauf catastrophe meurtrière. Ils aspirent tous à un niveau de vie comparable au nôtre. Cela vous déplaît peut-être, mais cela fait partie des données. Les « gens insolvables » qui vous semblent quantité négligeable méritent eux aussi une maison. Oui, je pense qu’il faut produire plus pour loger les mal-logés et réduire, plus généralement, les inégalités. Contrairement à vous, je ne prétends pas imposer un modèle de consommation au forceps, par l’appauvrissement général.
    Donc la croissance économique est un impératif catégorique, même si elle est loin d’être un objectif suffisant. Reste à discuter sa répartition et son contenu. Et bien sûr les moyens d’y parvenir.
    Pour le reste… le bavardage des nantis sur les bienfaits de la crise a tendance à m’insupporter…

  53. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ J. Halpern

    Le problème du logement n’est pas directement lié à la croissance, mais aux inégalités, dernier point sur lequel vous insistez d’ailleurs vous-même fort justement. Il faut construire plus de logements, privés ou sociaux, c’est un impératif, mais ce n’est pas un haut niveau de croissance qui le permet, la preuve par la présente crise, dont la catalyseur a été la crise dite des subprimes, liée comme vous le savez au problème du crédit au logement et, plus en amont encore, aux inégalités générées par une croissance, aveugle, débridée et inégalitaire.

    Quand on parle de croissance, il faudrait désormais analyser ce que cela recouvre exactement car il est tout à fait envisageable de décroitre en certains secteurs et d’accroitre dans d’autres.
    C’est d’abord une question de priorités. Veut-on, par exemple favoriser l’immobilier spéculatif, de luxe, ou bien le logement pour tous et de bonne qualité ? Veut-on utiliser les matériaux locaux ou bien bétonner massivement pour enrichir d’abord quelques bétonneurs cotés au CAC 40 et, dont l’un est possesseur d’une chaîne de télévision qui distille jour après jours son discours lénifiant ? Comme quoi tout se tient.

    Je ne pense pas qu’il soit souhaitable ni justifié de dire que partout dans le monde on nous envie nos autoroutes, nos automobiles et nos zones commerciales hideuses en périphérie des villes et de presque toutes les bourgades, je pense que, contrairement à vous, cela constitue un réel problème, et que ce mode de vie devrait être tout sauf enviable, et qu’en effet la publicité, les industries de la culture et du divertissement contribuent à faire la promotion de ce mode de vie.

    Dans les pays dits riches nous sommes beaucoup à ne plus nous satisfaire de ce mode de vie, et même pensons qu’il devient nuisible, pour nous-mêmes mais aussi pour l’humanité toute entière. Il ne s’agit pas de revenir à l’age de pierre comme une caricature facile semble assimiler les tenants d’une certaine décroissance (terme que pour ma part je trouve peu attractif, et qui ne devrait pas concerner tous les types de production).
    Avez-vous lu sur Contre-Info l’article de George Monbio intitulé : « Climat : il est temps de cesser de parler de « changement » pour décrire une catastrophe ».

    Ce qui est insupportable, ce n’est pas de réfléchir sur la crise, ce que nous faisons tous ici. L’insupportable c’est de voir certains décideurs, sous le prétexte qu’il y a crise, demander à d’autres décideurs, entrepreneurs, qu’ils prennent les mesures adéquates pour que l’on diminue les salaires des infirmières et des postiers, pour être plus ….. compétitifs.

  54. Avatar de François Jéru
    François Jéru

    @ Tel Quel
    [15 mars 2009 à 04:48]

    Recherchez-vous un prêtre ?
    Je le suis … (attendez) … dans un instant.
    OK
    Je vous pardonne.
    En pénitence, vous lirez le prêche de Michel Dubost,
    Evêque d’Evry – Corbeil-Essonnes, publié dans Corbiniana d’octobre-novembre 2008.

    L’exemplaire que j’ai sous les yeux provient du périodique Passerelles de l’Yvette
    Journal chrétien du secteur de l’Yvette
    [ Bures, Chebry-Belleville, Gif, Les Ulis, Orsay, St-Aubin, Saclay, Villers-le-Bâche ]
    Mon petit-fils a eu 6 ans recemment. Dans le cycle « formation musicale elementaire » de sa commune,
    il y a qq minutes de sensibilisation à l’orgue par l’organiste de l’église. Je l’accompagnais.

    Revenons au prêche de l’évêque

    Editorial : Crise
    Cette rentrée aura été marquée du sceau de la crise. Et comme à chaque fois, en pareil cas, par la recherche des coupables. Je ne défendrai personne, ni les parachutes en or, ,i les banquiers trop aventureux, ni les politiques trop timides devant le pouvoir économique. Pour autant, il me semble que nous devons tous nous interroger : il ne suffit pas de frapper sur la poitrine des autres en disant : c’est sa faute ! Il convient aussi de nous demander : est-ce que j’ai une responsabilité dans ce qui vous arrive ? Certes, … etc. […]
    Je n’y peux presque rien. Il est même vrai qu’il faut que la machine tourne pour produire de la richesse et pouvoir la partager. Je n’y peux presque rien. etc. […]

    En pénitence (ou en exercice) vous relèverez les erreurs conceptuelles de l’évêque dans les parties […]
    non citées ici.
    Je suis désolé Non-Non-Non je suis totalement innocent
    et beaucoup plus de 80% des gens sont totalement innocents.
    A dire que tout le monde est coupable, dans un siècle on continuera à voir pulluler les mêmes âneries
    sur des millions de milliers de blogs … se reproduisant à l’infini comme les virus sanguins, virus informatiques
    et multiplications-des-pains.

    Le 19 février 2009 sur France Culture
    Alan Brandler écrivait (à tort, grand tort) : « Nous sommes tous coupables »
    Il lui fut répondu ce qui suit :

    http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/dossiers/2008/regards-crise/forum_voir.php?forum_id=200110229&dossier_id=230000053&message_id=435171015&pg=5

    En bas-de-page et en haut-de-page
    vous avez des navigations pour évaluer l’amont et l’aval

  55. Avatar de tigue
    tigue

    @Halpern
    C’ est drole comme vous faites exprès de comprendre le contraire de ce qui est dit…

    Je répète et précise: la relance de la demande par le credit est arrivé au point absurde de preter à des gens insolvables pour acheter des maisons qu ‘ils ne pouvaient acheter, ce qui equivaut à « les donner provisoirement », la dette impossible a rembourser, se chargeant de les jeter dehors.
    Qui parle « d’ imposer un modèle de consommation au forceps » sinon vous ?
    Qui parle de d’ impératif catégorique (la croissance économique) sinon vous ?

    Qui a des oeillères ?
    qui a un faux nez ?

    Il faut penser, prendre du recul…plus on pense, moins on se fait gruger par les faux nez pseudo révolutionnaires.

  56. Avatar de François Jéru
    François Jéru

    @ Tigue [ 07:57 puis le 16 mars à 14:09]
    @ Halpern [ 23:18 puis le 16 mars à 11:59 ]
    – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –

    J. Halpern a dit le 15 mars 2009 à 23:18

    Si l’on veut revenir à un système stable (mais on peut aussi préférer attendre de voir ce qui naîtra de l’effondrement général…) alors il faut mettre en œuvre des dispositifs institutionnels pour dynamiser la demande sans laisser filer l’endettement. Le retour à l’étalon-or, qui resurgit ici ou là, ne réglerait en rien cette question, bien au contraire : cela nous condamnerait à la déflation perpétuelle.
    Que faire alors ?
    Programmer l’augmentation des salaires et/ou celle des dépenses publiques en cantonnant la finance à l’investissement productif.

    Connaissez-vous beaucoup de méthodes pour dynamiser la demande sans laisser filer l’endettement ?

    Vous en proposez deux

    A : Augmenter les salaires. Immédiatement vous enchainez surcroit d’endettement (ce que vous voulez éviter), élevation des besoins permanents en fonds de roulement, alourdissement des charges en intérêts bancaires, élevation des prix et/ou dégradation des marges (pour former, embaucher, investir, rebondir,…), surcroit d’endettement, plus grands nombre de PME en difficulté ou en faillite

    B: Augmenter les dépenses publiques, c.a.d augmenter l’endettement (ce que vous aimeriez pouvoir réduire)

    Il y aurait une solution, mais il faudrait que vous commenciez par accepter d’abandonner toutes vos « croyances absolues »
    (au sens du psychologue new-yorkais Jeffrey Young)

    Tigue a dit le 16 mars 2009 à 07:57

    Dynamiser la demande ?
    – donner des maisons a des gens insolvables ?
    – ….[…]
    Tout cela a déjà eté fait, cela ne donne pas de résultats probants.
    En ce qui me concerne, je reviens aux fondamentaux: manger, dormir, partager, apprendre, reflechir, compatir.
    C est ce que j’ essaie de transmettre aux enfants […]

    Ne pourriez-vous pas relire … très lentement … votre propos
    et
    demain
    vous interroger
    Ne me suis-je pas exprimé … un peu vite … de façon un peu trop mécanique

    Est-ce totalement stupide de chercher à donner
    (de façon plus ou moins provisoire) un toit aux personnes insolvables ?
    Comment opérèrent les dictatures de gauche ou de droite ou tous autres régimes foireux ?

    Est-il sûr que tous les concepts concevables aient été imaginés ?
    Est-il certain que ce serait irréaliste de continuer à chercher un pansement factible ?
    Que direz-vous à vos enfants (compatir ?) quand il y aura 8 millions de chômeurs en France ?

    Que diriez-vous de répondre plutôt demain ou après-demain ?

  57. Avatar de Auguste
    Auguste

    kademus

    Non-Non, ne vous excusez pas; c’est parfait ainsi
    très bien écrit.
    Ne faites pas plus court … si vous ne le sentez pas ainsi.
    Faites comme vous l’entendez !
    Ce qui est importe c’est d’arriver à vous faire comprendre
    et d’obtenir un feedback …
    la reconnaissance d’un unique lecteur doit pouvoir vous suffire
    Eh oui ! … une fois que vous avez réussi, à deux, à démontrer que les anges ont un sexe
    est-ce que la partie n’est pas déjà en partie gagnée ?
    Vous finirez bien par trouver un troisième larron prêt à partager votre découverte ou « nouvelle croyance plus avancée »

    Les personnes inaptes à lire plus de 10 lignes participent t-elles beaucoup
    à la folle tâche titanesque (déraisonnable) osant croire à la possibilité de composer
    xtaposer, interroger, détruire partiellement, inventer, recomposer, déstructurer, ré-évaluer…)
    une nouvelle représentation ?
    Guère. Bien.

    Vous nous remerciez de nos stimulantes remarques et critiques.
    Serait-ce un appel à ce que nous cherchions à donner un bon coup de pied dans vos certitudes ?
    Mais est-ce plaisant d’être dérangé par un imbécile (moi) qui ne partage pas vos croyances ?
    En votre for intérieur, vous pouvez penser : « C’est un idiot. Il est inutile que je prête attention à son propos »

    – L’acceptation d’une nouvelle représentation est collective

    – Les dernières étapes d’élaboration d’une nouvelle représentation est collective

    – Des pièces clefs de la nouvelle représentation peuvent être inspirées d’époques lointaines de l’Histoire

    – Des pièces banales de la nouvelle représentation ne peuvent être issues que d’une toute autre perception
    de dynamiques en vigueur au Présent, mais les mots manquent pour les faire comprendre

    – Des pièces cruciales doivent provenir de difficiles processus inventifs,
    d’abord inaudibles par votre voisin (ici aussi les mots manquent, les micro-représentations graphiques manquent,
    les personnages emblématiques aptes à rendre appropriable par autrui manquent,…)

    En résumé, vous l’avez compris, les premières étapes — mêlant tout et n’importe quoi, inventives —
    ne sont pas exécutables dans une ambiance collective, … … « tous ensemble, tous ensemble… »
    … s’agisant des premières étapes.
    Les années passent,
    puis vient
    un bout d’exposé et immédiatement les critiques
    … de toutes natures …
    y compris par ceux qui auront déjà tout compris avant d’avoir lu 10 lignes,
    persuadés que leur neocortex a déjà à l’avance toutes les réponses à toute nouveauté

  58. Avatar de LeClownBlanc
    LeClownBlanc

    @Nikademus

    Dans la perspective de votre prochain billet,
    pourriez-vous, préalablement, reconsidérer vos trois derniers paragraphes


    […] A moins d’avoir vécu ces trente dernières années en autarcie complète dans une cabane au fond des bois, j’ai du mal à comprendre comment on peut se sentir totalement irresponsable du monde tel qu’il est maintenant, et donc à l’inverse d’en faire porter le chapeau à quelqu’un d’autre en s’en lavant les mains, qu’on aurait déjà assez commodément propre d’ailleurs

    Lire supra [14:45] François Jéru
    Comme lui je me sens parfaitement innocent … avec les mains bien propres,
    sans le moindre besoin d’une personne à qui confesser une faute.
    … pas de télévision … pas d’achat inconsidéré … J’accepte votre questionnaire !
    Merci de faire suivre

    De surcroit, je n’ai aucune honte à en faire porter le chapeau à moins de 0,01% de la population mondiale
    beaucoup plus qu’aux autres 99,99%. Aucune gêne
    Merci de me contredire.


    Je veux bien qu’il y a une grande différence entre (…) et (…) Mais personne ne porte la responsabilité à soi seul, ni de sauver le monde, ni de l’avoir précipité à sa perte

    Qui aurait une telle pensée extrémiste ?
    0,01% de 6 milliards = 60 millions de personnes, dont
    (a) un pourcentage d »arrières petits-enfants de salopards ou de souverains,
    (b) un % d’héritier(e)s nullement dans « les affaires »,
    (c) un % de fonctionnaires ayant pris (avec l’âge) du grade dans le Haut Clergé,
    (d) un % de fraudeurs fiscaux ou de champion(ne)s en évasionfisacle (fiscalistes, experts-comptables, avocats, audits,…)
    (e) un % de corrupteurs et/ou corrompus, dits actifs, passifs ou conjoints
    (f) un % de perspnnes qui n’y sont, il est vrai, pas pour grand chose

    A 18 ans, Edouard Stern, plus tard dénommé Fils du Serpent, n’y était pour rien.
    Il aurait pu tourner autrement.
    Je vous conseille le livre d’Airy Rouquier, fils du Serpent. Vie et mort du banquier Stern
    (Albin Michel isbn 2-226-15997-5)

    [J’ai tronqué le début] L’impuissance à définir les valeurs est (en partie, peut-être) une responsabilité collective
    [Quant à la suite, sur la démocratie, ça ne va pas du tout] depuis la fin du temps des seigneurs, où la démocratie, aussi imparfaite qu’elle soit, nous a rendu tous impliqués dans, et intéressé à …]

    George Orwell est dépassé. Lisez Les Nouvelles Censures (Paul Moreira) – Les EclaireursLa Guerre ne fait que commencer (Bauer & Raufer), etc. – les articles sur la réduction des libertés – observez l’abrutissement télévisuel, les campagnes électorales où tout s’achète avec des centaines de millions de $, les faux débats, les faux-nez, les Shadow Cabinets, …

    (…) puisque c’est un type de rapports sociaux qui est finalement en cause, se pose de plus en plus nettement la question de savoir comment transformer les institutions qui les permettent, les valorisent, les créent, les transmettent. C’est cela qu’il faut commencer à réfléchir.

    Je ne crois pas. Les comportements et les amendements aux institutions m’apparaissent comme l’une des dernières étapes de l’analyse préalable.

    s’autoriser à imaginer du nouveau, qui ne le sera peut-être pas tant, qui a déjà commencé, dont on verra plus tard que certains signes annonciateurs étaient déjà là (…)

    Je ne crois pas. Parmi les pièces cruciales,
    il y a celles qui n’ont pas déjà commencé,
    il y a celles qui n’ont pas même été débattues quelque part,

  59. Avatar de J. Halpern

    @Pierre-Yves D
    Je suis assez d’accord avec la façon dont vous présentez les choses. Comme je l’écrivais, nous pouvons / devons réfléchir au contenu de la croissance – aux choix collectifs, en fait. Mais la croissance elle-même, qui est une notion quantitative, est nécessaire pour opérer ces choix – par exemple pour financer la recherche et la mise en œuvre des substituts aux hydrocarbures qui nous permettraient de freiner l’effet de serre sans condamner la moitié du monde à la misère. Je suis tout à fait ouvert sur ce débat, cependant ce n’était pas là-dessus que portait mon post de départ, mais sur les moyens de nous préserver d’une résurgence des bulles financières, qu’on peut interpréter comme une monstrueuse réponse du capitalisme pour échapper à la surproduction.
    @François Jéru
    Vous semblez condamner l’endettement en général. Or dans notre système économique, les moyens de paiement se forment par l’endettement. La production se finance par l’endettement, y compris la trésorerie. Cette dette n’est pas nocive, car elle a pour contrepartie la production (alors que la dette créée par les bulles financières s’appuie sur des titres dont la valeur elle même dépend de l’afflux d’argent frais, donc de la dette elle-même). La monnaie de crédit est la forme pratique des anticipations, sans elle toutes les opérations se bloquent – comme c’est en train de se produire maintenant. Un monde sans dette n’aurait rien de commun avec ce que nous connaissons. Le féodalisme ? La Corée du Nord ? En tout cas nous serions très loin de la réforme du système que j’évoquais.
    En revanche le capitalisme a besoin d’une demande suffisante pour absorber l’accroissement de la production, les innovations, etc. D’où viendra la demande supplémentaire ? La réponse « du système » fut la bulle financière et immobilière, avec les dégâts que nous connaissons. En d’autre temps ce fut le surinvestissement et la guerre. La solution alternative, que j’évoquais, c’est qu’une partie du crédit courant finance l’augmentation régulière des salaires et l’investissement public (dans l’investissement public, j’inclus entre autres les coûts probablement immenses de la réorientation de » notre modèle énergétique)

  60. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ Le Clown Blanc

    Vous commentez Nikedamus lorsqu’il évoque l’imagination du nouveau :

    : « Je ne crois pas. Parmi les pièces cruciales,
    il y a celles qui n’ont pas déjà commencé,
    il y a celles qui n’ont pas même été débattues quelque part »

    Ce commentaire, c’est une profession de foi, et très certainement une stratégie, elle-même fruit de votre épistémologie, et il est difficile de vous contredire sur ce point, puisque vous évoquez ce qui n’a pas encore été pensé, un futur inconnaissable par définition. Mais, en attendant, il faut bien commencer quelque part, et c’est précisément parce que nous aurons commencé quelque part — ce quelque part est lui même en chantier permanent –, que nous aurons peut-être quelques chances que les bonnes pièces cruciales se mettent en place. Non ?

    Bref, si je résume votre pensée et votre position, pour ce que j’en perçois et comprends, et pour appeler un chat un chat, votre « solution », ne consiste-t-elle pas à faire travailler ce chaos — cette perturbation, anomalie dirait Paul, qu’est la crise actuelle — y compris en l’amplifiant, en s’efforçant de faire voler en éclats tous les conformismes et dogmatismes qui y sont liés, de sorte que, naturellement, sans doute, dans une phase avancée du chaos en cours les « pièces cruciales » que nous ne connaissons pas encore se mettront en place ?

    Vous accordez ainsi beaucoup d’importance à l’aspect stratégique pour faire advenir un nouveau monde possible, c’est certes un point très important, mais cette stratégie ne perd-t-elle pas en puissance si elle vise principalement l’anéantissement du système actuel et qu’elle s’évertue (même si cela est nécessaire pour faire muter le système) principalement à désigner de grands coupables, alors que, selon vos dires mêmes, nous sommes les proies de la publicité, du consumérisme et des manipulations en tous genres ? Je veux dire par là que le système ce n’est pas le grand guignol avec ses marionnettes qu’un habile manipulateur (ou des manipulateurs) manipule à son gré. La métaphore a ses limites. Car les manipulateurs autant que nous-mêmes, simples pékins, sommes de la même substance humaine, nous avons tous un cerveau, des affects, des idées sur la vie, le monde, nous sommes tous nés d’un père et d’une mère, et nous mourrons tous un jour. Bref, nous ne sommes pas différents, par essence, de ceux qui détiennent la puissance et l’argent. Ce sont les mécanismes sociaux, économiques, politiques et les hasards de l’histoire humaine et individuelle qui nous ont placés là où nous sommes. Ceci pour dire que si un nouveau monde doit émerger, il faudra bien que nous en soyons tous parties prenantes, tout comme du mode de vie actuel, pour la quasi totalité d’entre nous, nous en faisons partie intégrantes, même si nous ne sommes pas décideurs. Posséder une télévision, une automobile, cela n’est qu’une partie émergée de l’iceberg des comportements, compétences que supposent notre socialisation dans le système actuel.

    Or un système ne tient qu’aussi longtemps qu’il peut compter sur la passivité générale, passivité qui en réalité se traduit par des actes, des opérations techniques, bien réels, qui participent au « fonctionnement » du système. Evidemment chacun a son éthique, sa morale personnelle, autant dire ses limites au delà desquelles il a le sentiment de faire plus de mal que de bien. Penser alors que personnellement on serait d’une autre espèce que ceux qui ont fauté ou en ont bien profité, est illusoire. Il existe certes quelques spécimens humains amoraux, qui vivent par delà le bien et le mal, ou qui malgré le fond puritain de leur éducation, vivent en purs jouisseurs, mais ce ne sont pas eux qui font que le système tient. Ce qui fait basculer durablement — et non pas le temps d’une révolution sanglante et totalitaire — un système sur un autre axe ce n’est donc pas la rééducation de quelques uns ou de tout un peuple, mais bien le changement des représentations, des plus insignifiantes aux plus grandes car c’est de l’agrégat de toutes ces représentations qu’un système tire sa cohésion, malgré les contradiction internes toujours à l’oeuvre.

    Comme le remarquent beaucoup de commentaires récents, les étatsuniens sont plus victimes d’eux-mêmes, de leur individualisme méthodologique, que des puissances de l’argent. Comme l’a très bien vu un commentateur, il n’est pas certain que si l’on proposait une solution avantageuse au peuple américain, il la choisirait. Où je veux en venir, c’est que les représentations comptent, que le formidable réservoir des idées que l ‘humanité a engendrées, mémorisées, n’est pas négligeable. Aux USA un Jefferson fut bien élu président, il fut comme un des rares contre-exemples dans toute la lignée des présidents, mais il prouve qu’y compris dans ce terreau individualiste qu’était et est toujours celui des Etats-Unis d’Amérique, un autre courant pouvait émerger pour peu que d’autres conditions plus favorables, permettrait son épanouissement. Sans doute voulez-vous signifier que les US — et par extension nous-mêmes, ne changeront pas, à moins d’un véritable séisme de la dimension de la Grande dépression, sinon plus grand encore. Mais si nulle part une idée, un contre modèle, des aspirations nouvelles portées par des idées contre-tendance, ne se proposent à l’horizon des univers mentaux, les chances d’une évolution significative en seront diminuées d’autant. Je vous accorde volontiers que la productivité du chaos est un réel facteur, crucial même, mais ce chaos dessine toujours une forme, une configuration, politique, sociale, économique, paradigmatique, et cette forme ne vient pas de nulle part.

    Vous m’avez cité vous-même dans un autre commentaire la fameuse réplique de Lampédusa : « il faut que tout change pour que rien ne change ». Or, ne pas s’atteler à la tâche qui consiste à penser un nouveau monde possible dès maintenant, n’est-ce pas donner l’avantage à ceux qui voudraient que rien ne change ?

    Le nouveau, n’apparaît pas « ex nihilo ». Il est toujours l’aboutissement d’un processus.
    Or à vous entendre, on pourrait presque penser qu’ il ne sert à rien d’ imaginer d’autres possibles » car alors on fait les affaires des puissants qui sont aux commandes du système, en se détournant de la question la plus importante qui serait l’effondrement préalable du système, et ce en s’attaquant principalement à ceux qui en sont les sujets les plus puissants.
    Pourtant, qui dit sujet puissant d’une part, implique d’autre part sujet impuissant. Comment envisager alors un monde où les puissants seraient moins puissants, s’il s’agit simplement de remplacer les anciens puissants par de nouveaux puissants ?

    S’il faut vraiment que les choses changent, je crois que chacun peut y contribuer et qu’il n’y a pas de sésame ouvre-toi.
    Chacun doit pouvoir explorer jusqu’au bout les pistes de réflexion qu’il s’est proposées. Le débat, la critique, les réfutations, sont alors les moyens par lesquels nous nous évitons d’emprunter trop longtemps les fausses pistes. Mais pour savoir s’il y a bien bonne ou fausse piste encore faut-il d’abord proposer des visions, des modèles, des représentations qui puissent se discuter.
    De même les nouvelles valeurs axiales du prochain monde ne seront jugées meilleures que les précédentes qu’à la condition qu’elles ne traduisent pas un nouveau rapport de forces tout aussi aliénant que l’ancien. D’où l’importance de la formation d’un nouvel éthos, de nouvelles représentations, ou du moins de prémisses à de nouvelles représentations, sans quoi le prochain monde sera un monde encore plus comportementaliste, instrumental que l’actuel. L’éthique n’est pas une pacification du politique digne de ce nom mais sa condition. Inversement une éthique dénué d’engagement politique et d’action politique n’a pas de sens.
    L’éthique c’est en réalité ce qui fait lien entre l’individuel et le commun. Il suppose un éthos.

  61. Avatar de Nikademus
    Nikademus

    Une chanson pour Pierrot, et aussi pour Auguste (hier à 15:36 et 16:22),
    (Même si j’ai toujours eu peur des clowns, surtout s’ils portent un nom d’Empereur, qui en plus faisait mine de ne pas en être un…)

    Prologue : tout doucement

    D’abord, on peut, ou plutôt on doit, en effet croire qu’on va trouver des lecteurs bienveillants, et même au-delà de 10 lignes. Mais évidemment, l’épreuve de leur patience supposait aussi, dans mon cas, sinon d’être parvenu à restituer ce qui pouvait l’être en moins de 10 lignes, au moins d’avoir essayé, et en quelque sorte de le signaler en manière d’excuse, puisque cela avait été manifestement en vain cette fois !

    Premier couplet : guilleret (dans le genre punk : « I fought the law »)

    Ensuite, vous me faites bien de l’honneur en vous posant modestement en imbécile (vous) qui ne partagez pas (mes) croyances. Prenez garde que je n’en profite ! Mais non… Pas cette fois, puisque je souscris à tout ce que vous énumérez alors (que je ne reproduis pas : limite des 10 lignes oblige!). Et même, encore mieux, à la pique qui relève que mon emploi forcené du terme « collectif » peut aussi évoquer un très fatigant unanimisme boy-scout (tous ensemble… tous ensemble… ouais !). Vous avez raison, on se laisse à planer, on synthétise, on cuisine de l’histoire humaine à grands moulinets, on en oublierait les poètes maudissants, hauts détenteurs en illuminations pour gros temps:

    « Au revoir ici, n’importe où. Conscrits du bon vouloir, nous aurons la philosophie féroce ; ignorants pour la science, roués pour le confort ; la crevaison pour le monde qui va. C’est la vraie marche. En avant, route ! » (Rimbaud)

  62. Avatar de Nikademus
    Nikademus

    Aussi à François Jéru (hier à 14:08)

    Deuxième couplet : dramatique mais cum grano salis (sur l’air de conclusion de Don Giovanni : le Commandeur vient chercher Don Juan)

    Innocent ? Les mains propres ? Tu réclames sans rougir la confession ! Scellerato ! Pas de télévision et tu penses que cela suffira pour obtenir l’absolution ! Infâme ! Tu croyais donc que le capitalisme n’était qu’un système ! Qui dormait derrière un écran ? ; qui reposait, balloté par une douce houle, dans la marina de Monaco ? ; qui se réunissait en conclave à Davos ? Alors tu croyais peut-être qu’il suffisait de savoir à quoi s’en tenir quant aux trafics des marchands, aveugle que tu es… Mais toi que faisais-tu quand tu t’en allais, avec ce CV en main qui récapitulait tes caractéristiques objectivées pour être bien vendable ? Tu ne portais pas le capitalisme, alors ? Et ce n’était pas toi sans doute qui achetais ces vêtements – fabriqués comment et par qui ? – ni toi qui mangeais ses oranges calibrées pour être toutes identiques à elles-mêmes, enrobées de pesticides et ramassées par des esclaves ? Comment ? Tout ton monde était capitaliste, et toi, innocent ? Et quand tu parlais ? Peut-être, était-ce contre ton gré, mais tous ces mots qui véhiculaient la représentation du monde de l’argent, tu n’as pas pu t’empêcher de les proférer au moins une fois, n’est-ce pas ? Croissance ! Epargne ! Gérer ! Investir ! Optimiser ! Ce n’était pas toi sans doute ? Ah, tu dis maintenant que c’est parce que les autres le faisaient aussi ! Mais n’as-tu jamais pensé qu’ils le faisaient parce que, toi, tu le faisais ? Abjure tant qu’il est temps ! Abjure ! Ah ! Tiempo più non v’è !

    Ta da ! : la terre tremble, des flammes jaillissent, Don Juan est englouti !

  63. Avatar de Nikademus
    Nikademus

    Et aussi, notamment, à fnur, Thomas, Laurent S , Grégory

    Troisième couplet : sur l’air bien connu de la Carmagnole

    Je suis bien d’accord, il suffit d’un peu de bon sens, comme dirait Vince, pour constater que la vie des riches est, en soi, stupide, ennuyeuse, et insignifiante : en-dessous du puéril quand elle se propose de collectionner des objets brillants, et au-delà de la pire horreur conformiste quand elle oblige à n’être rien d’autre que le passeur d’un patrimoine. Je me réjouis grandement de ce que ce que l’on nous présentait comme un modèle de vie tout à fait enviable apparaisse enfin pour ce qu’il est : bâti sur du sable, et plein de vent.

    Pour ma part, ne les enviant pas, et si leurs petits jeux pervers ne touchaient qu’eux, je ne m’occuperais même pas de leur existence, pas plus que je ne m’inquiète, ni ne me soucie des manies des constructeurs de maquettes ou des joueurs d’échecs pathologiques : chacun ses vices. Seulement voilà, comme on voit, nul ne thésaurise si ce n’est au dépens des autres, et de tout le monde maintenant. On ne peut pas vraiment dire qu’ils soient sans importance.

    J’ai donné l’impression d’être un mou ? Et peut-être un coquin déguisé ? Mais non ! Que tous ceux qui doivent aller au tribunal y aillent ! Et s’il arrive qu’un juge se sente obligé de prononcer une condamnation « injustement » sévère, à cause de la pression populaire et médiatique, contre des aigrefins à la Madoff, tant mieux. Beaucoup de voleurs de mobylettes sont passés par là, ça équilibrera.

    En ce sens, c’est-à-dire ne serait-ce que juridique, François Jéru a bien raison : tout le monde n’est pas également responsable ou coupable. Mais lorsqu’on place la question sur le terrain moral (elle y est venue en quelque sorte « toute seule »), alors on passe à une tout autre étape, celle que j’avais en fait en vue, qui me semble déjà poindre à l’horizon : il n’est plus seulement question de juger des gens qui ont fait quelque chose « de mal » dans l’ancien cadre, il est question de changer de cadre. Il me semble que cela commence déjà à se produire…

  64. Avatar de Nikademus
    Nikademus

    Allez, à tous (ceux qui veulent),

    « Grand final » : Le temps des cerises

    Je pourrais presque acquiescer sans réserve à la remarque de Grégory plus haut : on pouvait savoir et ne pas se voiler la face en pratiquant indignement un métier indigne. Cela étant, on ne peut pas considérer que les incitations, à « bien » se conduire autant que se peut d’un côté, et à « vivre et penser comme des porcs » de l’autre aient été très équilibrées ces dernières décennies. Très nettement, la balance penchait d’un côté.

    Dès lors, en n’exonérant personne, en manifestant sa désapprobation, il est clair tout aussi bien que tous « les coupables » ne seront pas jugés, ne serait-ce que parce qu’en fait il n’y a eu ni action illégale et que justement c’est la question de la définition collective de ce qui est acceptable qui se pose (plus encore que la légalité, « la moralité »). Si vous voulez, c’est un genre de situation « à la sud-africaine », toutes proportions gardées.

    Il y avait tout de même bien une responsabilité collective des Afrikaners à l’Apartheid. Il y aurait bien eu quelque chose d’indécent pour un blanc à se dire « innocent », que d’ailleurs il votait pour un parti progressiste, que c’était un système dont il n’était pas responsable alors qu’il le portait, précisément dans ce cas, sur lui au jour le jour. De là, il aurait été tout aussi bien aberrant d’imaginer vouloir les traduire tous en justice, et le policier tortionnaire, et l’employé de bureau, et le président de l’Assemblée. Et d’abord ils ne se seraient pas laissés faire évidemment.

    Dans un changement de configuration de ce genre, et pour pouvoir le faire, on doit vivre avec le fait qu’on ne jugera pas tout le monde, ni au sens large les « coupables » d’avoir vécu dans un monde qui les favorisaient injustement, ni même au sens limité tous les coupables « sale profiteur » : ce n’est pas pourtant dire qu’on ne doit juger personne.

    A l’heure même où Obama cherche comment contourner la légalité pour ne pas avoir l’air de payer les bonus des traders, donc à redéfinir la légalité, je ne pense pas faire de la prospective délirante en amenant la question là (après d’ailleurs je crois Pierre-Yves D. et Antoine dans un autre post).

    Plus même, à se penser en termes de « complètement innocent », ou posture symétrique, à chercher seulement « les vrais coupables », il me semble qu’on ne voit pas venir, ou on risque de passer à côté de la reconfiguration (« le changement de représentation ») qui atteint, concerne, est fait, par définition, par tous. Et que l’on risque de se trouver à faire plutôt une transition à la manière du bloc de l’Est en 1989 : en Roumanie de vrais méchants coupables ont été jugés, à bon droit si ce n’est de la bonne manière ; la police politique a disparu, pour un temps du moins ; on a pu avoir de grandes espérances de refondation ; on n’est pas impressionné par le résultat.

    Pendouiller tous les membres du parti communiste n’était pas possible, c’est entendu. Mais à ne pas affronter du tout la remise en cause collective, à mettre à la ligne à 0,01% de « coupables » (pourquoi pas 2%, ou 10,32% ? : où et comment s’arrêter ?), on risque seulement de se trouver de nouveaux maîtres plus malins (n’est-ce pas, en général, le 0,1 % juste en-dessous de ceux où « on s’est arrêté » ?).

    Je ne crois pas que la question de « la représentation du monde » sur laquelle j’ai voulu attirer l’attention occulte la responsabilité ou même prévienne avec une mansuétude déplacée le jugement ou même la simple désapprobation de quiconque. Il me semble qu’on commence déjà à voir les prémisses de quelque chose de plus large.

    Sur ce, en vous remerciant (particulièrement ceux qui ont subi l’intégralité des bien plus de 10 lignes auxquelles je m’étais censément contraint d’accord avec Auguste 😉 )

  65. Avatar de Auguste+LeClownBlanc
    Auguste+LeClownBlanc

    @ Pierre-Yves D et @ Nikademus
    – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –
    – Je viens de sauvegarder vos textes — depuis 00:53 — pour y répondre   
    précisément le moment venu.

    – N’étant malheureusement pas historien,
    je viens d’aller jeter un coup d’oeil à l’homonyme du personnage-clown Auguste
    qui fut empereur (le 1er) à Rome … une toute autre personnalité que le clown-personnage Auguste

    1er siècle: Il parvient à laisser à la postérité l’image du restaurateur de la paix, de la prospérité et des traditions.
    Par son ami et conseiller Mécène, son règne est caractérisé par une floraison remarquable des arts et des lettres, valant au « siècle d’Auguste » de rester une référence culturelle mythique.

    Pour ce qui est de son apparence, on peut se référer à Suétone et à son ouvrage Vies des douze Césars:
    « Auguste était d’une rare beauté, qui garda son charme tout le long de sa vie […] Ses yeux étaient vifs et brillants» ; « il voulait même faire croire qu’il y avait dans son regard une autorité divine et, comme il le fixait sur quelqu’un, il aimait à lui voir baisser la tête, comme ébloui par le soleil. »

    Peut-on se fier à Suétone ?

    – S’il dit vrai, Auguste aurait été un cas pathologique, surement référencé dans le DSM IV

    – S’il galège, Suétone serait, pour une part, à lier à des pamphlétaires tels que ceux de l’émission « Les Guignols«  qui passionne, y compris en pleine crise, 2 à 3 millions de français (chiffre cité ce matin aux Nouvelles par Olivier Duhamel; c’était sa chronique)

    Ignorant en droit romain du Ier siècle, je n’ai pas davantage été formé par l’Ecole du Cirque.
    Je prends conscience qu’il me faut au moins faire l’effort de m’initier
    aux dynamiques mentales qui sont propres au ClownBlanc
    et à celles, très différentes,
    qui sont réputées caractériser son protagoniste

    Le clown blanc. En apparence, il est digne et autoritaire ; il porte le masque lunaire du Pierrot. Son costume est chatoyant. Il a un maquillage blanc, et un sourcil (plus rarement des) tracé sur son front appelé signature. Il révéle le caractère du clown. Le rouge est utilisé pour les lèvres, les narines et les oreilles. Une mouche, référence certaine aux marquises, est posée sur le menton ou la joue. Le clown est beau, élégant. Aérien, pétillant, malicieux, parfois autoritaire, il fait valoir l’auguste, le met en valeur.

    L’Auguste est le clown au nez rouge. Il déstabilise le clown blanc, même s’il est plein de bonne volonté. Le clown doit réaliser une performance au travers d’un numéro dans lequel les accidents s’enchaînent. Son univers se heurte souvent à celui du clown blanc qui le domine. Sa dynamique ? … Il est totalement impertinent et se lance dans toutes les bouffonneries. Son look : des vêtements burlesques de couleurs éclatantes

    Wikipedia Clown

    C’est une façon d’être moins analytique, plus poétique et in fine plus clair.
    Chaque action réclame du temps (et j’ai beaucoup de travaux qui attendent)

    A ce stade, pour être juste, je ne mérite pas ce rôle de biclown.
    J’en suis conscient …
    Sur un blog, il est difficile de ne pas répondre « à chaud ».
    Le temps est-il suffisant
    pour travailler la forme,
    les styles verbaux respectifs des 2 personnages,
    des toutes petites répliques très brèves.

    Sans aller jusque là, je fis un premier essai grossier
    dans le billet 1673

    http://www.pauljorion.com/blog/?p=1673#comment-15457

    Tiens, en cet instant, cela me fait penser
    que j’avais alors écrit 7 ou 8 scènes biclown
    (à enjeu économico-financier)
    elles doivent être enfouies, pas loin,
    au milieu d’une pile de mes écrits et dessins du trimestre.

    Pierre-Yves D décrit plus haut à Vince

    la chrysalide qui permet à la chenille d’abandonner sa vieille enveloppe

    L’idée « clown » revient à Shiva s’adressant à Fab
    le 9 janvier dernier à 19:34 [ billet 1448 du 8 janvier ]
    9 jan2009 à 19:34

    Innocent et naif, c’était ma première visite.
    Barbe-toute-Bleue prit la parole …

    Plus de deux mois 1/2 se sont déjà écoulés !

    Pour mon épistémologie, le concept de degré de culpabilité à des degrés divers est incontournale
    que le seuil soit à 0,01% … 2% ou 10,32 % … ou ce que vous voulez.
    Pour ma part, je ne passerai pas plus d’une minute à chercher une position optimum de curseur
    ni à évoquer des noms qui devraient sur une liste. Cela m’est indifférent.
    Seul le petit référent (repère) jouant dans la construction systémique est utile à mes travaux;
    (point virgule); je me plaçais au niveau de la réflexion théorique (nécessaire en amont)
    pour ébaucher des esquisses de Nouvelles Représentations qui puissent intéresser Nikademus.

    En effet, pour cela, on n’échappe pas à la nécessité d’identifier et
    de hiérarchiser des collectifs-réseaux (Instituts d’émission, Trames de clearing transnational, Bankinsurers à différents rangs dans une hiérarchie féodale digne du Moyen-Age, etc. vagues corps d’inspection)
    depuis les plus dommageables au grand nombre
    jusqu’à ceux (autres collectifs-réseaux)
    qui font à peu près correctement ce qui est écrit sur leur mandat,
    dans leurs statuts …
    … validés ou non par un peuple ayant (ou non) son libre arbitre.$

    Ne pas confondre Régulation (crédible, de confiance) et Inspection (crédible, de confiance)
    Pour ce qui est du premier terme et de l’existant
    vous pouvez notamment lire « L’Ordre (désordre?) économique mondial – Essai sur les Autorités de Régulation » d’Elie Cohen (2001) chez Fayard.

    La parenthèse (désordre?) est signée Auguste
    celui au nez rouge, l’impertinent … pas l’ami de Mécène.

  66. Avatar de antoine
    antoine

    « En revanche le capitalisme a besoin d’une demande suffisante pour absorber l’accroissement de la production, les innovations, etc. »

    Si les gens décident tous d’acheter un rasoir japonais 500 roros (du genre qui fait 2 ou 3 générations), plutôt que ces m… jetables à 2/3/4/5! lames qui en plus rasent mal, vous êtes foutu. Si les gens changent leur modèle de consommation le roi est nu. Et le changement a déjà commencé. Bien sûr viendra un temps ou ils voudront consommer de nouveau, « avoir plus » plutôt que de se contenter du nécessaire et de ce qui a de la valeur mais qui ne coute rien… mais d’ici là la hausse du coût de l’énergie et la répercussion de la raréfaction des matières premières sur la courbe des prix auront sans doute déjà commencé leur office.

    Nous n’avons pas encore compris que le travail de tous n’est plus à proprement parler nécessaire dans les sociétés occidentales. Que signifie le chômage (on peut soutenir, certes, que l’option « plein emploi » est délibérément écartée/mise sous le boisseau pour des raisons x ou y, mais il reste que ceci prouve que même à 35h l’économie a déjà toute la main d’oeuvre dont elle a besoin)… nan? Le seul espace qui semble requérir une main d’oeuvre exponentielle, c’est celui de « l’aide sociale » sous toutes ses formes, et la santé (on pourrait y engloutir la totalité du budget d’une nation si on voulait… pour « gratter » quelques mois ou quelques années…). La donnée stratégique pour les nations industrialisées de l’Ouest ce n’est plus le travail, mais la garantie de l’accès aux ressources (qui font tourner la machine)… et donc… la guerre à terme si on continue sur ce modèle. Sinon y a toujours de la place pour les « petites mains » dans les pays dits pauvres ou « émergents » (plus si émergents que ça d’ailleurs parce-que je ne sais pas si vous avez remarqué mais ils n’en finissent pas « d’émerger »…)

    A bien des égards, l’incapacité à penser/concevoir cette donnée fondamentale, ce basculement anthropologique majeur et le nouvel « ethos » qui l’accompagne est lié à la « réussite » du système. Une seule question importante c’est: « comment allons nous distribuer ce que personne ne veut se coltiner s’il sait qu’il peut en être dispensé, à savoir le temps de travail? ». Ce basculement met à mal la tripartition « travailleur/entrepreneur/capitaliste » puisqu’elle y ajoute une catégorie inédite, celle des « oisifs qui ne sont pas des parasites ».

  67. Avatar de LeClownBlanc
    LeClownBlanc

    @Antoine
    ! Urgent ! Urgent !

    Ou puis-je trouver un rasoir japonais 500 roros (du genre qui fait 2 ou 3 générations),
    ou bien un manche pour les anciennes m… jetables à 2 lames ?
    Il n’y a plus que
    (a) les seules lames pour les anciennes m… jetables à 2 lames Sans Les Manches !        
    ou bien
    (b) les recentes m… jetables à /3/4/5! lames qui ne rasent qu’une fois
    (voire deux fois si je fais tres attention et me salope la 2e fois ou m’affiche + ou – mal rasé )

  68. Avatar de antoine
    antoine

    LOL
    Et bien… au Japon?
    Sur la baie?
    coupechouclub.com c’est une bonne base…

  69. Avatar de antoine
    antoine

    Toutefois, je vous conseille de commencer par un truc européen style « western »… Vous nous êtes trop précieux ici. Je ne voudrais pas que vous vous tranchiez la gorge. Vous auriez deux… sourires.
    http://www.coupechouclub.com/papotages-f15/rasoir-japonais-t295.htm

  70. Avatar de Fred L.
    Fred L.

    @ Nikademus

    Pourquoi garder cet horizon du jugement ? Pourquoi ne pas penser que dominés comme dominants, tous participent de la domination? N’est-ce pas justement parce que le capitalisme, censé remplacer la domination personnelle par une régulation impersonnelle, l’a en réalité remplacé par une domination structurelle, médiatisé par l’argent, que Marx la justement dénoncé ? N’est-ce pas par ignorance, ou plutôt par déni de notre ignorance, que nous avons tous pu participer d’un système qui nous semblait nécessaire alors qu’il ne l’était pas ? Mais alors pourquoi bénir le jugement des coupables tout en admettant son caractère limité ?

    Vous en appelez à la Révolution française, mais vous ne dites rien de la révolution industrielle. Pourtant quels sont les Louis XVI et les Robespierre du capitalisme ? Ne sommes-nous pas les acteurs d’un système qui nous dépasse tous, et dont certains, de par leur position, souvent héritée, profitent, tandis que d’autres, beaucoup plus nombreux, pâtissent ? En quoi l’inversion des valeurs, faire payer le dominant pour rembourser le dominé, sera-t-il un progrès ? Un nouveau dominant remplacera l’ancien, et après ?

    Je partage votre idéal de l’égalité, mais n’oubliez pas Tocqueville, le revers et le danger de l’égalité sont l’envie et le ressentiment. Les mêmes qui admiraient les traders les poursuivent aujourd’hui de leurs foudres. Peut-être parce qu’il est plus facile d’attribuer des responsabilités que d’avouer notre ignorance devant une domination dont nous sommes à titres divers les auteurs et qui pourtant nous dépasse ?

  71. Avatar de antoine
    antoine

    Si tout le monde est responsable c’est que personne n’est responsable… Mais si personne n’est responsable c’est que tous sont responsables… et alors je tire « à l’aveugle » sur la foule…
    Ne cherchez pas plus loin l’origine de cette pratique qui tend à se répandre dans un certain genre de société uniquement… c’est une question de « climat », une espèce d’impunité générale faite de lâcheté, d’hypocrisie, de cynisme, de narcissisme infantile, d’anonymat, et de désespoir (qui allume la mèche)…
    … un peu comme le phénomène des tueurs en série constitue, semble-t-il, ne s’épanouit nulle part aussi généreusement qu’à l’ombre de la culture WASP.

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Commentaires récents

  1. @GmM Vous semblez oublier ceci https://www.leparisien.fr/international/un-danger-pour-la-democratie-donald-trump-purge-larmee-americaine-12-04-2025-EU2ZFLGB3JDQZHT7AEV326TL2Y.php Et cela https://www.lexpress.fr/monde/amerique/cia-le-grand-menage-de-donald-trump-pour-reformer-le-service-secret-americain-JZACLZV6UVHC3GTNVKNDNJEUP4/ Sans compter le DOGE qui a viré des milliers de fonctionnaires…

  2. @Vincent Rey « mais n’oublions pas de dire qu’Hitler n’aurait pas émergé, sans… » « Le soutien des élites économiques et militaires, qui…

  3. Terrifiant….mais n’oublions pas de dire qu’Hitler n’aurait pas émergé, sans le ressentiment des allemands…le peuple dans sa très grande majorité,…

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