Le monde se cherche une nouvelle représentation, par Nikademus

Billet invité.

Le plus difficile est de forger non pas un nouveau monde mais une nouvelle représentation. Après, le monde suivra. Dans le sens où l’humain est avant tout un être d’imagination. C’est ce que j’aime dans l’histoire ou l’ethnologie, ou les voyages, et au fond aussi dans la philosophie, et de plus en plus dans l’art : une fois les conditions données, l’homme est vraiment capable de tout, d’inventer n’importe quoi. Ce n’est bien sûr pas « n’importe quoi » : il y a toujours des conditions de départ, qui d’ailleurs continuent d’informer par la suite la construction ; et puis dans les constructions authentiques, destinées à durer, il y a toujours un fond de vérité, ou de sacré. Ce n’est pas sans contrainte : c’est plutôt sans limite. Dans ce sens, on comprend que « la foi » déplace vraiment les montagnes. Mais la plupart du temps, personne ne s’en rend compte car tout le monde est plongé au cœur-même des choses. Et voilà que maintenant c’est fini : une crise véritable, comme celle-ci. L’écart toujours grandissant entre la représentation et le réel est finalement devenu trop grand et ce fut l’effondrement. Le réel s’écroule, et la représentation est d’abord incapable d’y croire, de s’y adapter…

Je me souviens d’un de ces portraits de dernière page dans Libération, il y a un an ou deux (« avant », dans l’ancien temps, dira-t-on bientôt) : le trader auquel il était consacré (un fils d’instituteur je crois me souvenir, ou issu de la partie basse de la classe moyenne en tout cas) déclarait qu’il n’appauvrissait personne. C’était déjà intéressant (énervant aussi) : 1) il éprouvait (déjà ou quand même) le besoin de le dire, 2) c’était faux bien sûr : l’argent n’est pas magique.

Et à ce propos, un article extrêmement intéressant sur l’univers des traders dans Le Monde en date de jeudi : Pauvres traders ! de Claire Gatinois et Anne Michel, car on peut lui appliquer tous les filtres :

* Celui de la lutte des classes : Interne, entre traders issus du milieu de l’argent (Londres : capitale éternelle de la lutte des classes !) et parvenus de la classe moyenne, lutte externe du coup.

* Celui du moraliste individuel : Irresponsabilité : « Ce n’est qu’un jeu » mais aussi lucidité : « Le monde de la finance m’a rendu très cynique » !

* Ou du moraliste « social » : Fin du modèle de l’argent : le modèle planétaire du jouisseur a définitivement implosé.

* Celui du psychanalyste : tel un névrosé, notre trader cherche à énoncer LA phrase, sans la trouver, qui lui permettra de réconcilier le disparate d’éléments complètement contradictoires : « Je ne suis qu’un petit artisan de la finance » ET « Le monde de la finance est celui où tout se décide »…

Au fond, Alexandre, le trader de l’article a raison : « On n’a rien fait de mal ». Au fond, ce n’est qu’un jeu, une construction imaginaire de l’esprit. Et l’humain aime jouer et inventer des abstractions à manipuler, encore et encore.

Mais ce jeu-là – ce que personne ne leur avait dit ou trop faible voix qu’ils n’avaient pu entendre, et a contrario qu’ils croyaient valorisé par tous (puisque l’humain a besoin de reconnaissance, i.e. de jouer à plusieurs) – ce jeu n’est pas un jeu : des gens en meurent.

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72 réponses à “Le monde se cherche une nouvelle représentation, par Nikademus”

  1. Avatar de kabouli
    kabouli

    « Le plus difficile est de forger non pas un nouveau monde mais une nouvelle représentation. » C’est certainement l’inverse qui est vrai. la théorie arrive toujours trop tard. Celle-ci est l’oeuvre d’individus bien impuissants face à la multitude qui compose le monde.La représentation ne fait que courir après le monde et le plus souvent en boîtant. D’ailleurs quel intérêt que la Représentation c’est le monde qu’on veut goûter.

  2. Avatar de fnur
    fnur

    quand sa propre survie est en cause, alors les choses deviennent sérieuses, ultimement sérieuses. Ce sont les conditions de la guerre, et rien ne peut s’y opposer.
    La soit disant élite a tout fait pour pousser à la révolte. Les abrutis exploités ne l’acceptent pas, ils vont faire ce qu’il faut faire…ça sera douloureux.

    Il ne s’agit plus d’une petite haine au quotidien telle qu’entretenue par le patronat avec son savoir faire nauséabond, mais d’une haine sociétale aux implications historiques et irréversibles, ça change tout.

    Quoiqu’on dise, l’histoire est en marche, Geschichte aurait dit Marx.

    Le théâtre est dans la vie concrète, aucun besoin de s’imaginer des scènes imaginaires pour expanser ses expressions, la guerre et la révolution sont la scène réelle indépassable.

    Le reste du spectacle ne fait qu’édulcorer le sujet. Si on veut la vie, alors on la prend la en pleine face…

  3. Avatar de Eugène
    Eugène

    Un trader névrosé? laissez moi rire!

    Les caractéristiques essentielles des névrosés sont d’éprouver culpabilité ou honte au point de se paralyser dans leurs décisions. Ces sentiments me paraissent totalement absents dans les pratiques, comme ds les paroles des « pauvres traders » (l’article en lien).

    Pour info, mon chien, suivant l’heure et la chaleur du jour, accordera plus de VALEUR soit à sa gamelle d’eau soit à celle des croquettes, et c’est uniquement les valeurs qu’il accorde à l’une ou l’autre qui lui permettent d’en faire le choix ! Du coup les valeurs ne me font plus fantasmer, mais juste la façon dont nos projets valorisés s’analysent inconsciemment en nous, humains, suivant les deux directions possibles de la névrose ou de la psychopathie, à moins que ce ne soit ds le fragile équilibre entre les deux au risque, justement, de ces deux boussoles qui nous font remarquer que nous n’avions pas été à la hauteur (culpabilité) ou ds l’excès (honte) indépendamment du regard d’autrui.

    Ce dont l’humanité en ce moment a le plus besoin n’est pas d’une représentation du monde vers laquelle il faudrait tendre, mais d’une théorie à la hauteur, pour s’apercevoir, arguments a l’appui, qu’il n’est désormais plus possible en quelque domaine que ce soit (financier, économique, écologique mais pas seulement) de laisser faire juste les ambitieux mais plutôt ceux qui sont capables de ce juste milieu entre névrose et psychopathie. M’enfin!

  4. Avatar de Jef
    Jef

    Attention, attention, le petit tradeur n’est qu’un pion formé et utilisé pour le bien plus grand bénéfice de ceux qui le manipulent, le symbole porté aux nues il y a peu et le coupable trop facile d’aujourd’hui.
    Coupable en particulier pour les extrémistes et les imbéciles de tous bords, la dernière intervention de Le Pen sur les vilains traders responsables de tous les maux de la crise actuelle était d’ailleurs assez pitoyable.

    Qui est responsable, celui qui spécule sur le cours des matières premières ou les dirigeants qui rendent cette situation possible et ensuite laissent faire ?

    Si l’on tirer les bons enseignements de cette crise, c’est déjà du côté du système monétaire qu’il faudrait regarder.

    L’adoption du régime de change flottant et l’abandon de l’étalon or ont engendré 2 conséquences : le libre développement de la masse monétaire en circulation et l’acceptation du dollar comme devise de référence. Et comme rien n’est neutre, ces 2 conséquences sont devenues les causes d’autres conséquences « racines » de la crise actuelle.

    L’économie basée sur l’endettement exponentiel préalable comme moteur d’une croissance virtuelle est en bout de course, seul un développement basé sur la production de biens réels nécessaires et suffisants avec simplement la dette correspondante peut être durable.

    La seule question qui compte : comment passer à une économie saine ?

  5. Avatar de fnur
    fnur

    attention, les traders manipulés se sont laissés manipuler, pas d’excuse pour ces gens se prétendant l’élite. Ils ont failli, point.

    Trop facile de se cacher derrière la face de pion, les nazis des camps de concentration jouaient du même argument de la subordination à son employeur. Nul n’est irresponsable.

  6. Avatar de Jef
    Jef

    Voilà qui n’est pas très objectif, trop de passion… pour utiliser une métaphore moins douteuse, je dirais que le soldat n’est qu’un soldat. Si tu veux gagner la bataille, lève la tête, et vise le général.

  7. Avatar de Auguste
    Auguste

    Contrairement à une opinion répandue, l’émotion publique
    n’est pas le cauchemar des dircoms des transnationales financieres
    coopérant avec les ministeres impliqués [ Trésor, Economie-Finance, Sécurité,….]

    Pour les entreprises de l’Economie Reelle, c’est différent :
    l’emotion publique peut
    pulvériser des stratégies industrielles et
    transformer de virils fauteuils d’exécutifs en cuir
    en sièges éjectables.

    Les politiques au cerveau de moineau-charognard et
    les journalistes de news ont souvent un neocortex entartré
    et un « brouhaha limbique » perpétuellement immergé dans l’éphémère quotidien
    … une sorte de Dallas 24h/24 entrecoupé de « coups médiatiques » et de Star’Ac.

    Pour ces derniers,
    rien de plus gênant que le calme,
    rien de plus dangereux que le silence des 99,9 % de couilloné(e)s

    En effet,
    la tranquillité est propice à la contestation argumentée.
    Elle est favorable à la lente élaboration de nouvelles représentations concertées.

    Couplé à la « Nébuleuse informe des Altermondialistes » (niaKa)
    le tandem DroiteGauche compose un Chaos de Lorentz

    – – – – – – – – –
    Trois observations :
    – – – – – – – – –
    |1|
    Sans horizon pertinent, écrit et débattu, il n’est pas de réforme pertinente possible

    |2|
    Sans design de logiciels ad hoc il n’est pas de mutation possible
    … par exemple pour re-naturer
    (a) Euroclear, Clearstream, la Fed-of-New-York,
    les « Worst Principles de la BBA » (Bristish Bank Association), la BoE (Uk),
    la BCE, la BRI (Ch), ….puis
    (b) les top gunners qui gouvernent le LIBOR (Lloyds,…)

    |3|
    Le désordre fera la joie des commanditaires du G20.
    C’est certain.
    Les journalistes de news, ultra-primaires,
    le nez au raz-raz du guidon,
    se délecteront à commenter des situations qui FONT PEUR

    Par chapelets entiers,
    les prêtres du Clergé EtaticoTransnational :
    moralistes, universitaires, sociologues,
    sondeurs, chroniqueurs, etc. etc. viendront sans discontinuer occuper
    les studios de radio et les plateaux de télé … fier(e)s comme Artaban :

    Et … ça théorisera avec de « Grandes Figures », barbues ou non
    Et … ça émettra des préconisations de court-court terme
    Et … ça occultera les vraies questions


    http://www.pauljorion.com/blog/?p=2265#comment-19539

    Carluss le Cancre … hic …
    … entre deux moments de conscience … interviewé
    … pourrait faire la une des journaux
    par exemple s’il a été tabassé par la police
    ou s’il est gravement blessé
    [s’il a eu la sagesse de ne pas se mêler aux provocateurs,
    les medias trouveront quelqu’un d’autre.]

    Le goût du sang … vous connaissez … ça fait vendre
    ça attire … comme le miel pour les abeilles
    … ou l’or pour Lipsky, Obama-Brown, DSK, Bernanke, Paulson, etc.


    http://www.pauljorion.com/blog/?p=2265#comment-19539

    Le silence est le plus grand dommage que vous pouvez causer au pouvoir

    En effet,
    le jour où une solution forte et saine émergera
    le pourra n’aura qu’à quitter la place,
    comme le recommandent Edwy Plenel (Mediapart)
    Pendant les mois qui viennent
    n’oubliez pas ! … n’oubliez surtout pas !

    la Façade Sud d’une part des créanciers du G20 présente un total « Fonds propres » négatif
    les rois occidentaux du G20 sont nus

    Est-ce utile d’hurler ?
    Ne serait-ce pas attribuer beaucoup d’importance à la présente farce ?

    Tout le monde voit leur nudité
    Tout le monde sait que leur cache-sexe n’est qu’une mascarade de plus.

    Les commanditaires dans l’ombre et le pouvoir officiel c’est moins de 0,01% des peuples;

    Le clergé au service du pouvoir c’est davantage … en France, un fort % du PIB

    La lutte de l’homme contre le pouvoir
    est la lutte du neocortex
    ………… contre les grilles de lecture (filtres) médiocres (celles des medias à large audience)
    ………… contre l’ignorance induite par la censure (Radiofrance)
    ………… contre l’oubli
    ………… contre les parlementaires qui, depuis des décennies, n’ont pas voté les lois indispensables
    ………… contre les auto-amnisties des parlementaires occidentaux
    ………… contre les fausses revoltes des parlementaires à faux-nez, à gauche comme à droite

    @ Eugene
    La métaphore de votre chien vous serait t-elle apparue opportune,
    – vu l’absence de capacité d’anticipation des protodirigeants ?
    – vu l’absence de capacité de jugement de vos contemporains ?
    – vu votre doute sur le fonctionnement cérébral des champion(ne)s en « pseudoSciences humaines » ( ScPo, EcoPo, SocioPo, GeoPo,…)

    Cher monsieur Fnur [ ce jour 19:04 et 21:17 ]

    Ne désirez-vous pas être efficace ?

    Il est totalement certain qu’aucun changement pertinent
    ne proviendra de l’initiative des habituels partis de gouvernement
    bonnetBlanc-blancBonnet … incapacité totale à la prise de recul
    et à l’abandon de leurs privilèges infondés.

    Si vos exigences sont précises, cela peut être différent.
    D’autres peuples ont ouvert la voie.
    Un exemple ? Pourquoi pas Abaisser de 30% les membres du Clergé aux oeillères ?
    corps d’inspection compris (rien vu, rien entendu, rien dit) ?

    [Hors Recherche, Santé et qq autres lieux particulièrement utiles ]
    Difficile de trier entre ces cadres protégés entre leurs quatre murs
    qui gagnent plus de X fois le SMIC.

    Vous vous indignez de la responsabilité des traders.
    Le système législatif qui leur permet de gagner un argent fou, indéfendable,
    n’est-il pas une cause non négligeable du scandale ?
    De mon point de vue, le fait d’encaisser sans peine énormément d’argent
    ne saurait justifier une appartenance à une « élite », à une « autorité »,
    à un club respectable de la Pensée stratégique et de l’action.

    … où est l’autorité dans une Rolex bling-bling ?
    … dans la possession d’un tableau absolument nul valant une fortune ?

    Voudriez-vous entendre une « petite blague » très méchante
    (tendancieuse, erronée, disgracieuse, inexcusable) sur ce qu’est un traduire.
    De part du clown Auguste, les traders l’accepteront avec bonne humeur :
    Le trader ne connait, en tout et pour tout, que deux mots : Je prends – Je donne

    Connaissez-vous beaucoup de métiers de la Noblesse et du Clergé
    où il suffit de ne connaitre que deux mots ?
    Les montages juridico-financiers coupables ne sont pas conçus par les traders.
    Tous les métiers sont utiles y compris, parfois, celui de traders,

    Encore faudrait-il que les parlementaires et les multiples orgas (publiques ou privées déléguées)
    réputés d’encadrement [ régulation, surveillance, recording en temps réel, information du public, etc.]
    fassent leur boulot et le mette en cohérence avec les transformations quinquennales, décennales.
    Ce n’est pas le cas, pas du tout. Pourquoi ?
    Pourquoi ?

    Combien de « fonctionnaires dans la finance » (instituts d’émission, TBB, offshore, prix de transfert,…)
    ont des motifs de se féliciter de leur retraite « bien gagnée » ?
    Les membres ultra-qualifiés de ce Clergé aux oeillères ne sont-ils pas plus coupables que les traders que vous évoquez ?
    Qu’en pensez-vous ?

    [Retour à ce qui est dit plus haut]
    Je vous saurais gré de bien vouloir
    réfléchir à l’idée que vous pourriez rester calme,
    … et aux effets porteurs d’un tel choix

    @ Jef [ ce jour 20:43 et 21:54]

    Comment passer à une économie saine ?

    pas avec un retour à l’or !
    pas avec la référence aux vieux manuels d’EcoPo du XXe siècle (Paul Fabra et ses pairs)

    OK le trader est un soldat. Toutefois, l’étonnement indigné de Fnur est compréhensible.
    Qui peut comprendre qu’une solde de soldat puisse atteindre des sommes invraisemblables, insensées ?
    N’est-ce pas incompréhensible ?

    A vous lire,
    Très cordialement.

  8. Avatar de Gaillot B
    Gaillot B

    Les « traders » ont-ils conscience du risque, du danger, du mal que parfois leurs opérations font peser sur d’autres homes et femmes ? Non
    Pourraient-ils en avoir conscience ? Oui.
    C’est le cas pour l’ensemble de l’humanité. Chacun de nos actes peut avoir une répercussion plus ou moins directe sur notre environnement, humain ou non.
    L’informaticien qui maintient en état les systèmes d’information et de passage d’ordre des traders doit il être exempté de réflexion sur son travail et ses répercussions sur le monde ?
    Le DRH qui signe les payes et les bonus est il aveugle ? La secrétaire, le comptable, le trésorier qui saisie les notes de frais, de restaurant, de voyages, sont ils inconscients des raisons de ces somme vertigineuses ?
    NON, non, et non.
    Mais tout le monde en vie. Tout le monde en croque un peu. Il faut vivre, et bien si possible.
    Dans un monde idéal, personne ne se brulerait les doigts.
    Le monde n’est pas idéal, il est ce que nous en faisons, dieu merci…

  9. Avatar de fnur
    fnur

    Cher Auguste,

    Je suis tragiquement calme, au cas où vous ne vous n’en se seriez pas aperçu. Il s’agit de froideur dure et nécessaire que j’exprime, au sens de Sénèque ou d’Epictète.

    Quand le taureau arrive, seule cette attitude a un sens pour mobiliser toutes ses alertes et planter la pique, si nécessaire. Quelque soit mon rang dans la société, j’ambitionne la possibilité d’y dire ce que je j’ai à dire.

    C’est ma seule modeste ambition.

  10. Avatar de Vince

    Ah ! Les représentations, préludes naïves aux idéologies ! Qui se succèdent les unes après les autres avec toujours autant de succès ! Faire naître dans l’esprit du peuple des représentations – en particulier avant une élection… – est justement l’arme principale des décideurs qui ont ensuite tout loisir d’agir à leur guise.
    Ma foi, un peu de bon sens est largement suffisant, non ?

  11. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    (mon précédent message, est à effacer, si possible)

    @ Vince,

    Le bon sens il n’y a pas si longtemps c’était : “il faut s’adapter à la mondialisation”, discours repris en coeur aussi bien par la droite que la gauche qui se disait de gauche. Je ne doute pas que pour vous ce n’est pas de ce bon sens là qu’il s’agit, mais bien de celui qui vous dit que les choses ne pouvaient plus continuer comme elle le faisaient, car manifestement le système s’emballait …

    Le bon sens évoque le jugement personnel, l’intuition, basée sans aucun doute également sur des analyses réelles, pertinentes.
    Mais le bon sens cela n’indique pas forcément un nouvel horizon, le bon sens c’est surtout le constat qu’une certaine logique à l’oeuvre dans le réel ne fonctionne plus, car elle a épuisé ses ressources, s’est retournée contre elle-même. C’est ainsi que la nouvelle représentation joue un rôle positif car elle nous libère du carcan des anciennes contraintes que l’on croyait immuables, que l’on associait volontiers à des puissances – économiques, financières, politiques – que l’on croyait immuables, mais dont l’ immuabilité, ne tient en réalité qu’aussi longtemps que perdurent les représentations nécessaires au maintien de leurs pouvoirs.

    Vous dites, idéologies, c’est exact, toute représentation se fige tôt ou tard en idéologie, mais pour reprendre le titre d’un livre de Paul Ricoeur, “Idéologie et utopie”, toute réalité ne résulte-t-elle pas toujours d’une tension, d’une dialectique particulière, entre ces deux pôles inséparables que sont l’idéologie et l’utopie ? Si l’on comprend la notion d’”idéologie” comme le faisait ce philosophe, sous le double aspect de nécessaire représentation commune dans une société donnée et de discours de la domination au sein de cette même société, donc de discours de l’illusion manipulatrice, alors l’utopie c’est ce qui permet à la représentation d’être autre chose que pure idéologie manipulatrice, et permet en somme à l’idéologie de garder son rôle positif de stabilisateur social.

    Il me semble que ce dont parle Nikedamus dans ce billet c’est de cette nouvelle utopie nécessaire qui, telle la chrysalide qui permet à la chenille d’abandonner sa vieille enveloppe, permet au monde actuel d’abandonner plus facilement et rapidement ses représentations devenues nuisible car obsolètes. L’utopie est l’invention d’un monde nouveau, et c’est donc dans l’imagination que réside sa force. Peut-être l’utopie ne se réalisera-t-elle pas telle quelle, et d’ailleurs c’est parfois préférable, car telle n’est pas sa plus importante fonction, que de se réaliser de A à Z. L’utopie, en tant que modélisation nouvelle de la réalité, offre surtout un contre modèle de la réalité qui fait paraître la réalité qui passait jusqu’ici pour indépassable et nécessaire pour une simple contingence historique, une possibilité parmi d’autres de l’exploration d’un réel inépuisable. Bref, l’utopie, la nouvelle représentation, est un attracteur, un gradient dirait Paul Jorion, qui nous propulse vers une autre monde possible à la suite de l’histoire de l’humanité.

    En nous représentant un nouveau monde, on quitte un « coeur des choses mêmes » pour voir un autre « coeur des choses mêmes ». Le monde se décentre d’abord virtuellement pour ensuite trouver sa nouvelle assiette. La représentation, et cela les artistes le savent bien, n’est pas seulement chose intellectuelle, car elle engage aussi toute notre sensibilité. On ne goûte plus le monde de la même façon, et le monde se transforme avec nous. Nous par lui et lui par nous.

  12. Avatar de TELQUEL
    TELQUEL

    Bonjour, designer un coupable ? nous sommes tous coupable ,c’est vraiement une reaction en chaine .Quant aux traders on pourrait quasiment tenir les memes propos avec le tabac!

  13. Avatar de Fab
    Fab

    @ Nikademus,

    Par nouvelle représentation, pensez-vous à un plan D ?

  14. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    Puisque nous y sommes, je me lance. J’ai essayé d’étayer dans mes observations des sociétés un concept d’utopie réaliste, croyant à tort innover avant de découvrir qu’Edgard Morin en avait fait un temps son credo, pour passer ensuite à autre chose. Moins me concernant par goût des paradoxes, encore que, mais parce que je remarque qu’il s’agit de deux puissants moteurs qu’il est productif d’accoler. L’utopie en tant que représentation du désir social d’un dépassement, d’un accomplissement. Le réalisme en tant que structuration de principes (de réalité) d’organisation sociale. Les deux moteurs ne sont pas nécessairement synchrones, on l’a pour le moins constaté, avec la révolution russe et ses suites ou avec les luttes de libération coloniales. L’ensemble est l’équivalent collectif de ce qu’est individuellement le processus d’intuition raisonnée.

  15. Avatar de Jef
    Jef

    @ F.Leclerc.

    Voilà qui fait plaisir à lire. Non, vraiment pas synchrones, c’est le moins que l’on puisse dire.

    Même s’il en faut, un peu moins de rève et un peu plus de réalisme pourrait nous permettre d’avancer sur les « structurations de principe » d’une économie plus saine.

    Selon vous par quoi faudrait-il commencer ?

  16. Avatar de Jef
    Jef

    @ Auguste.

    Oui, c’est bien compréhensible, mais la solution ne passera pas par la guillotine.

    Pour essayer d’avancer un peu, sans parler de « bancor » pour l’instant, comment voulez vous fixer la masse monétaire sans retour à un étalon (pannier de monnaies ou autres) et un abandon du système de change flottant ?

  17. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Jef

    Oh, il y a bien des manières d’y parvenir, de petits fils rouges que l’on peut tirer dans beaucoup de domaines de l’activité économique, sociale et culturelle.

    Par exemple en réfléchissant à l’extension de la notion de bien publique et à ses conséquences sur les modèles de leur accès (et de financement de ceux-ci). A l’idée qu’il y a des biens qui bénéficient d’un statut particulier, qui justifient d’un « traitement adapté », que leur valeur n’est pas nécessairement monétisable. Que si leur échange justifie encore l’emploi de cet outil qu’est (que devrait être) l’argent, le financement de ce dernier devrait être opéré d’une manière appropriée, afin de le faciliter et non pas de le restreindre, afin qu’il soit partagé au mieux.

    On peut observer aussi, dans un monde de plus en plus « financiarisé » les réactions sociales que cela suscite. L’exemple le plus criant est celui de la libre circulation de la musique via Internet, dénoncée sous l’angle du « piratage », et de l’appropriation illégale. Il exprime à la fois un besoin social incontestable et pose un problème réel, celui de la rémunération des ayant-droits, des créateurs et non pas de leurs représentants du moment.

    Nous connaissons tous, dans notre environnement, des situations qui expriment, en creux, modestement ou même massivement, le paradigme possible mais inaccessible d’une alternative à nos sociétés. Sans doute peut-on même dire que ces mêmes sociétés, parce qu’elles révèlent comme parce qu’elles interdisent, portent en elles leur dépassement, mais que celui-ci n’a rien d’automatique. Le pire, dans ce que nous vivons actuellement, serait de devoir admettre que nous avons atteint des stades irréversibles. Qu’à l’implosion actuelle de la finance et à ce qu’elle va générer correspond « l’effondrement climatique »(George Monbiot, The Guardian, 12 mars 2009 – traduction contre info) et le gaspillage des ressources de la planète.

  18. Avatar de bob
    bob

    Il apparait très clairement que les USA sont proactif sur la crise financière et systémique alors que l’Europe est d’une passivité asymétrique.
    La RAISON de cette désynchronisation entre les 2 continents sont à mon sens, que les USA ont confiance dans leur économie et leur force de travail alors que l’Europe a peur d’investir dans l’avenir et dans ces ressources humaines.

    Mais pourquoi une telle peur ?

    Il est probable que les politiciens européens craignent des revendications citoyennes, en particulier si les Etats Européens contribuent au financement des entreprises privées et à un sauvetage du système banquaire.

    En fait, l’Europe continue sa politique de faible soutien aux investissements dans tous les domaines de l’innovation incluant l’innovation financiére.

    Voila en gros la conclusion du sommet des grands argentiers de la planète qui se sont réunis ce WE.

    Décidemment la grande faiblesse de l’Europe, c’est l’innovation.

  19. Avatar de Auguste
    Auguste

    @ Fnur [14 mars 23:43]
    Comme métaphore vous avez choisi de vous confronter à un Taureau.
    Pourquoi pas : il peut symboliser un obstable Sanguin, sensoprimaire,
    dans le Présent, pragmatique, un peu libéral qqpart, « artisan »,
    combatif s’il y a lieu, … et, surtout,
    attiré par les moyens techniques qu’il ne maitrise pas.

    Au cas où une part de sang espagnol coulerait dans vos veines,
    il se peut que vous trouviez ma prochaine corrélation inadéquate,
    propre à un horsain ne comprenant rien aux rites ancestraux.
    Je vous saurais gré de n’y voir aucun excès d’ethno-externalité.

    Plutôt que d’aller frapper la bête jusqu’entre les deux yeux (mise-à-mort),
    pourriez-vous vous satisfaire de la queue et des deux oreilles.
    Un Taureau doit pouvoir vivre sans queue et sans pointes d’oreille.
    Evidemment pour un bipède masculin, perdre sa queue … c’est un peu plus délicat.
    Il faudrait trouver autre chose … pour marquer le coup … sans que ce soit trop dommageable.

    Définition : « Clergé de la Branche Banques, BCE, BdF, Trésor, FMI, AMF » : Services publics (dont universitaires)
    impliqués dans ces orgas et institutions : « Stratégie Bien Commun », Régulation, Normalisation, Inspection,
    Information détaillée du public.
    Celle-ci doit être gratuite sur Internet, pas dans des bouquins à 30 euros pièce (« La Documentation Française »)
    « réservés aux seuls subventionnés qui ont à en connaitre« .

    Que pensez-vous d’abaisser de 30% le salaire du « Clergé de la Branche Banques, BCE, BdF, Trésor, FMI, AMF » ?
    Vu les centaines de milliers de personnes au chômage, trouvez-vous que ce n’est pas assez sévère ? ,
    Au profit des français(es) que faire du budget ainsi constitué ?
    Serait-ce un motif pertinent de 19 mars 2009 ?

    Pour Sénèque et Epictète, il faut que je me renseigne.

    Je suis désolé … ça m’intrigue …
    en quelle oeuvre mon corps sera t-il confronté à cette « froideur dure et nécessaire ».

    @ Vince
    Un peu de bon sens est surement largement suffisant pour différencier
    (1) une représentation dogmatique, carcérale, universitaire, cloissonnée par discipline, ENArchique
    (2) une représentation a-archique … partiellement séduisante pour un nombre limité de personnes
    (3) une représentation souple et polymorphe,    
    compatible avec 3 ou 4 douzaines de « familles » (dynamiques ?) cérébrales hétérogènes   
    compatible avec les institutions existantes

    Vous avouerez qu’il faut un peu plus que du bon sens pour
    (1) d’abord composer des représentations à peu près présentables
    ( y compris un Plan D ou E dogmatique ), puis
    (2) en débattre sans s’écharper.
    La diplomatie
    — ondoyante, onctueuse, indifférente aux pros & cons, paresseuse, cynique, opposée à tout conflit, etc. —
    n’est généralement pas la qualité première des créatifs.

    @ Jef
    L’expression « retour à un étalon » est impropre.

    Qui peut affirmer
    Le fait que des bipèdes extraient de l’or, comme des malades,
    soit en creusant comme des bêtes,
    soit en secouant des tamis comme des cinglés,
    constitue un étalon pour 6 milliards d’humains ?

    … en dehors de Jacques Rueff, Paul Fabra, etc.

    Dans l’histoire de l’humanité, il n’y a jamais eu d’étalon pertinent.

    Dans les années 1975-1980 l’inflation faisait des ruines et des fortunes.
    En juin 1980, je fis une proposition écrite,
    transmise par courrier à 30 personnes dominant l’Economie d’alors.
    Une seule personne eut la politesse de me répondre : Paul Fabra.
    Je m’en souviens très bien, et je tiens à honorer sa haute civilité.

    A notre époque, n’est-ce pas ce qui fait le plus défaut ?
    La civi-li-sation ne commence t-elle pas par cela : la civi-li-té, la politesse.
    Dire bonjour, avec un sourire d’attention et d’accueil … Dire au revoir, avec un geste amical

    Revenons au « tas d’or »
    comme vieille référence des chimpanzés humains.
    La lettre de M. Fabra (1980) présentait un problème :
    son propos était tout structuré avec le paradigme de l’or.
    Son hypothalamus n’avait probablement pas saisi ce que j’avais écrit, surement beaucoup trop simple.

    Dans l’un des semestres prochains je m’y prendrai autrement.

    @ François Leclerc
    La « Nouvelle Représentation » peut être très différente de ce que vous suggérez :
    infiniment plus qu’un attracteur ou qu’un gradient.
    « révolution russe » … « empires coloniaux » … n’est-ce pas comme si vous parliez
    de Pépin-le-Bref … ou de la bataille de Lépante ?
    Pourquoi toujours vouloir faire dire beaucoup trop à de « vieilles têtes de propagande », enterrées depuis des lustres,
    qui, du fond de leurs caveaux respectifs, ne connaissent rigoureusement rien de notre époque actuelle :
    réseau Echelon – organiser le spectacle – veiller à ce que l’info soit « sécurisée », répétitive, limitée par des frontières invisibles et des déluges massifs d’insignifiances – etc.
    Bon. Nous avons un besoin impérieux d’historiens sérieux, mais le poids de leurs convictions (opinions, croyances absolues, préjugés) est à rabattre de 50%.

    L’immense difficulté est de chasser le dogmatisme.
    C’est 3 ou 4 ans de travail en plus.
    Heureusement, j’y travaille depuis 1995 environ et même avant   1992-93.

    @ jef > F.Leclerc


    Selon vous par quoi faudrait-il commencer ?

    Par le rêve ! … par le rêve ! … justement pas par le réalisme.

    Tout coach, champion en créativité [cf. J.Laurent (Creargie), …], maître en brainstorming
    vous le dira :
    Au départ,
    ne jamais s’autocensurer,
    ni couper autrui ! …
    Accepter les idées apparemment les plus insensées
    Toujours laisser passer 2 ou 3 nuits
    avant de rayer une piste trop hâtivement jugée irréaliste.

    Même chez des poètes pouvant apparaitre « fols dingues », irréalistes,
    il y a souvent des « petits … ? … filaments » … porteurs.

  20. Avatar de Alain A
    Alain A

    Quand on voit les « petits cadeaux » que les maîtres ont accordé à leurs valets (les traders), on réalise les montants astronomiques qu’ils encaissaient, eux. Certes, ont peut considérer ces traders comme les soldats de la finance mais il y a des soldats qui sont corrects et ne s’attaquent pas aux populations civiles. Par contre, j’ai la triste impression que les traders sont des soldats très peu regardants sur les victimes de leurs spéculations.
    dans cet ordre d’idée, je considère qu’une des meilleures images que Paul nous ai proposée ces derniers temps est celle relative aux escroqueries de Madoff. Ceux qui lui prêtaient leurs fortunes croyaient qu’il leurs offrait un taux de « return » de 15% en dépouillant les prolétaires, les habituels pigeons du système et en fait Madoff prélevait ces sommes colossales sur les derniers prêteurs entrants. Ca c’est vraiment pas correct : les vampires ne se sucent pas le sang entre eux, quand même : il y a des victimes désignées pour cela. Il est clair que Madoff sera sévèrment puni…

  21. Avatar de bob
    bob

    En Europe, les dirigeants politiques et économiques ne font pas confiance à leur concitoyens et réciproquement les concitoyens ne font pas confiance à leur dirigeants.

    Et avec cette crise systémique tout le monde va se retrouver dans l’arène. Reste à savoir qui sera le cavalier et qui sera le cheval.

    http://prorodeoonline.net/

  22. Avatar de LeClownBlanc
    LeClownBlanc

    La « mise en modération automatique » est curieuse.

    Pourquoi les deux messages 14:20@Jef et 14:21@Jef> F.Leclerc sont bloqués,
    alors que les trois autres — 14:19@Fnur, 14:19@Vince et 14:21@ François Leclerc — ne le sont pas ?

    … mystérieux

    Pour 11:23 je l’ai deviné et dit à Auguste.
    Il y a surement une limite en nombre de caractères.
    11:23 c’était l’identique (5 sections)
    mais en un seul et unique et moceau.

  23. Avatar de 2Casa
    2Casa

    @ Pierre-Yves D.

    Bonjour,

    Merci pour vos nombreux et très instructifs commentaires. Juste une question : Est-ce que dans votre acception le terme « idéologie » n’est pas un peu victime de son histoire (connotation péjorative) ?

    Ceci pour dire que l’opposition idéologie/utopie me semble certes correcte dans une perspective temporelle – idéologie comme « sclérose » – mais victime du travers dénoncé plus haut. L’opposition n’est-elle pas à chercher entre « conservation »/utopie ?

    L’ ici et maintenant face au changement, ce que l’on connaît et maîtrise face à un advenir indéterminé ? (Je cherche un mot autre que conservation ?) Les deux étant également idéologiques. Mais saisis à des moments différents. L’un établi, rassurant, défini, partagé, l’autre en mouvement, vaguement inquiétant comme peut l’être demain, en cours de définition – trouver un consensus suffisant, un dérangement pas trop profond, acceptable, la « juste mesure » des « cerveaux puissants » (simple conscience de la nécessité de ne pas trop perturber pour réussir, fin dernière « pratique » de l’idéologie) – en cours de définition, donc, en vue d’un consensus assez large pour s’imposer.

    Mais c’est une question, en fait.

  24. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Auguste

    Attracteur, gradiant, mon cher Auguste (si vous le permettez), vous me prenez pour un savant cosinus, or je ne suis qu’un nimbus.
    Révolution russe et libération coloniale, on a les fantômes que l’on peut. Mais je ne m’en sers pas comme de faciles repoussoirs et n’y faisait référence que pour illustrer le désynchronisme dont je parlais.
    Ayant eu la chance de naître dans un bain qui rejetait le dogmatisme, je n’ai même pas eu, comme vous, à travailler . Et c’est ainsi je n’applique pas des recettes toutes faites et scrute ce qui se passe à ma portée avec attention. Me prévenir si je dérape.

  25. Avatar de LeClownBlanc
    LeClownBlanc

    @ 2Casa

    – conservation idéologique [monorationnelle, a-rationnelle, dogmatique … ]

    – changement idéologique [monorationnel, a-rationnel, dogmatique … ]

    – utopie artistico-littéraire éventuellement ouverte [ à géométrie plus ou moins variable et curseurs 0-100 + ou – nombreux ]

    – utopie philosophico-universitaire [ avec notes en bas de page toutes les deux lignes, fermée aux artistes, festifs, etc ]

    – utopie 2050 (pour décontracter, rassurer) … où (en réalité) toutes les mesures pourraient être mises en oeuvre
    immédiatement

    – x x x x x x x x

    – Pourquoi le « rassurant » serait-il davantage dans le Présent ?
    – Les infrastructures télématiques actuelles seraient-elles gages de protection et de confiance ?

    – L’inquiétude quant à l’avenir ne résulte t-elle pas, pour l’essentiel, de l’absence d’horizon ?
    les étapes intermédiaires ne sont-elles, au contraire, une opportunité à « vivre xxxxxx » (xxxxxx, ?)

    Pensez-vous qu’un substantif bref — « micro-utopie de juste mesure » ou toute autre formule que vous pourriez inventer avec Pierre-Yves D — serait apte à rendre compte d’un « état d’esprit » ?
    A ce stade, j’en doute.
    Et pourtant, … il faudra bien
    … partager une appréciation, évaluation, préconisation, etc.

    Vu que X % de nos compatriotes (80%) n’ont guère d’autre représentation mentale dominanet
    que ce qui est … répété, répété, … 365 J/365 … spectacle, propagande, jeu sur l’émotionnel visuel, …
    seriez-vous assez gentil pour chahuter mon propos ?

  26. Avatar de ghost dog
    ghost dog

    Alain Bashung est mort.

  27. Avatar de 2Casa
    2Casa

    @ Ghostdog

    Surtout ne le réveillez pas avant 2043.
    Tout fout le camp.

    @ Auguste

    Votre propos n’est-il pas suffisamment chahuté comme ça ? 🙂

  28. Avatar de Auguste
    Auguste

    @ François Leclerc

    « intuition raisonnée » ? … oxymore ? … huile-et-eau

    L’ensemble des deux « moteurs » (c.ad. dynamiques) — (1) Représentation du «  »désir social » » d’un dépassement (ou accomplissement), et (2) Structuration concrète de principes d’organisation en Ordres (statutaires, régulés,…) —
    ne serait qu’une fantaisie poétique, … figure de style ?

    Reference au Slogan de 1968
    Un apparent « joli » slogan (infondé) « L’imagination au Pouvoir« 

    Et les faits : le pouvoir est à portée de main … simultanément l’imagination est nulle
             
    les retombées de l’imagination sont nulles (disons pas très loin de zéro pour ne vexer personne)

    Votre « désynchronisme », à ce stade, je pense ne pas le comprendre.
    Quelles que soient les époques que je mets en rapport (long terme, moyen terme, court terme)
    je travaille toujours
    les perspectives d’appropriation par le libre arbitre d’autrui,
    les enchaînements, le synchronisme, la faisabilité

    … mes fictions se fondent sur une sorte de « réalisme anticipateur« ,
    dans le genre 2040-2050 exécutable à une échéance quelconque, le cas échéant dans un an.
    Pensez-vous que votre intérêt pour le désynchronisme pourrait être une tournure d’esprit qui me serait étrangère ?

  29. Avatar de fnur
    fnur

    Bashung n’est pas mort, il vit chez nous.

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