L’actualité de la crise : Et voilà pourquoi nos banques sont riches, par François Leclerc

Billet invité.

ET VOILA POURQUOI NOS BANQUES SONT RICHES

Un article de Jeffrey Sachs, professeur à Columbia, vient de démonter le plan Geithner, mettant en évidence comment il a pour objectif de mettre à la charge des contribuables américains le sauvetage des banques, tout en protégeant leurs actionnaires.

En substance, l’intervention majeure attribuée à la FDIC (pour ne pas parler de celles de la Fed et du Trésor) va faire supporter à celle-ci, en tant que prêteur des futurs investisseurs privés sollicités pour participer aux sociétés de défaisance mixte, tous les risques de l’opération qui se prépare. Les apports respectifs des partenaires sont en effet, pour la FDIC, en tant que prêteur, à hauteur de 85,7 pour cent du montant des acquisitions d’actifs toxiques, et pour les investisseurs privés et le Trésor le solde à parité. Le prix d’achat va être calculé afin que les investisseurs récupèrent leur investissement sans avoir pris de risque réel, considérant que ces actifs auront une valeur résiduelle ultérieure non nulle et que leur apport ne sera que de 7,15 pour cent de leur acquisition, quitte à faire défaut du remboursement de leur emprunt auprès du FDIC, qui devra être renfloué par l’Etat d’une manière ou d’une autre. Jeffrey Sachs illustre ce mécanisme d’exemples chiffrés.

Il en tire la conclusion qui s’impose, le plan est un système permettant de renflouer les banques sur fonds publics, sans que leurs actionnaires en fassent en aucune manière les frais. Ce qu’il ne dit pas, c’est que les investisseurs privés devraient, dans ces conditions, être précisément les actionnaires des banques. Non seulement ceux-ci ne seront donc pas pénalisés, mais ils auront des chances, si la valorisation future par le marché des actifs achetés se révèle supérieure aux prévisions sur la base desquelles leur prix de vente immédiat va être calculé pour annuler les risques, de faire une excellente affaire.

Commentaire de Jeffrey Sachs, la réaction positive de Wall Street, les gains enregistrés sur les valeurs financières, illustre sans équivoque le fait que le sens du plan a été bien compris par « le marché ».

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64 réponses à “L’actualité de la crise : Et voilà pourquoi nos banques sont riches, par François Leclerc”

  1. Avatar de BA
    BA

    24 mars 2009 : début officiel de la guerre froide entre la Chine et les Etats-Unis.

    Combien d’années durera cette guerre froide ?

    Je ne sais pas.

    Lisez cet article :

    ” La Chine propose de remplacer le dollar par une nouvelle monnaie de réserve.

    Mardi 24 mars 2009, 09h21.

    La Chine propose de remplacer le dollar par une nouvelle monnaie de réserve mondiale contrôlée par le Fonds monétaire international (FMI), une initiative destinée à affirmer la position de Pékin à l’approche du sommet économique du G-20. ”

    http://fr.news.yahoo.com/3/20090324/twl-chine-monnaie-reserve-2f4e741.html

    Bon courage à tous.

  2. Avatar de barbe-toute-bleue
    barbe-toute-bleue

    Pourquoi, dans l’administration américaine actuelle, personne ne considère la possibilité croissante de se heurter à une fronde populaire, commençant par le refus de payer l’impôt ? je vois arriver ceci gros comme une maison squattée, car vide, inutile, et invendable sur un marché immobilier mort.

  3. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    Le rachat des actifs toxiques genre MBA sera de toute évidence une affaire juteuse pour les investisseurs si l’on en croit le verdict du marché et notamment la hausse en bourse des grands fonds déjà sur les rangs: Pimco & Blackrock.

    Cela dit, François Leclerc, si ces actifs sont revendus ensuite plus cher, l’Etat fait également un bénéfice, non? Ou y a-t-il une astuce que je n’ai pas compris?

  4. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    Pour ceux que cela intéresse, je signale que Michael Moore prépare un film sur ce qu’il faut bien appeler le plus grand hold-up de l’histoire. Même qu’il fait appel à des volontaires pour recueillir des confidences…
    http://www.michaelmoore.com/words/message/index.php?id=245

  5. Avatar de Claude Animo
    Claude Animo

    Je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi la spéculation sur les actifs toxiques, spéculation que ce plan va encourager, devrait mettre un terme à une crise qui semblerait d’abord être une crise de la solvabilité plutot qu’une crise de liquidités ?

  6. Avatar de louis
    louis

    Bonjour

    Non seulement intéressant mais nécessaire ce site de Paul Jorion.
    Sur le dernier article(et les autres qui précédent avec les multiples commentateurs avisés) ,j’ai envie de vous dire ceci,moi qui suis béotien-ignare(des chefs d’état le sont plus que moi ..Non ? ) ,alors donc ceci :
    Ces solutions ,y compris la « chinoise » (dévoilée déjà par LEAP 2020) sont toutes de replâtrage et de discours de mésaventures putôt que de bonnes(aventures).
    Le véritable pourquoi de cet anéantissement mortifére pour nous ,Humains normaux [ 6 milliards pour quelque 300 000 « billionnaires » (?) ]
    tient à ce veau d’or idôlatré ,fauteur de cupidité,malversations,rivalités douteuses et agressives,et j’en passe : « ..il est la source de bien des maux et en a perdu plus d’un « …dit La Bible.
    Bref : il s’agit évidemment d’une gigantesque crise de confiance .
    Celle ci ne sera pas obtenue par des incantations,des discours pseudo moralisateurs et autres balivernes servis autour de tables de « repas de travail »…
    Seule une moralité innée ,chez des Hommes et des Femmes intégres,des conseillers droits,des décideurs francs,parlant un langage du type de celui trouvé ici par exemple ou encore dans les lignes de Krugman,Stiglitz,Roubini et quelques trop rares autres ,est susceptible de réouvrir les sens abasourdis des investisseurs et des Peuples que nous formons.

  7. Avatar de Grynpas Jérôme
    Grynpas Jérôme

    Nationalisons définitivement « l’industrie » financière

    La vitesse avec laquelle on annonce des pertes “milliardaires” est sidérante. Et les experts de prédire que les demandes de hier ne sont rien par rapport à celles d’aujourd’hui et celles-ci du pipi de chat par rapport à celles de demain. J’en déduis que les subprimes ne peuvent être la seule cause de la crise, même si elles en ont été le détonateur.

    Etat des lieux
    Tant que l’ensemble de l’activité financière proprement dite (banque et assurance) sera d’initiative privée tôt ou tard les mêmes causes produiront les mêmes effets : la spéculation prendra le pas sur le reste et l’ensemble de l’activité économique dérapera.
    Il ne s’agit pas de dénier l’utilité de l’initiative privée quand elle se limite au strict domaine de la production des biens et des services. En effet, dans celui-ci les prévisions des bénéfices s’élaborent, d’une part, en fonction des coûts primaires de la production (matières premières, amortissement, fonctionnement de l’entreprise, imposition …) marié au coût politique des salaires et, d’autre part, sur le surplus (dégagé par la vente). Reste la question de la répartition de ce surplus entre amélioration salariale et rémunération du capital, question qui dépend de l’équilibre politique des forces en présence.
    Par contre, l’essentiel du profit financier ne se construit pas à partir d’un gain sur la production tangible d’un bien ou d’un service mais sur un pari extérieur à cette dernière. En effet, dans « l’industrie » financière – quelle rouerie sémantique que cette qualification – la majeure partie de son activité ne constitue pas une aide à la création de biens et de services. Seule compte la recherche de gains à partir de la manipulations de masses financières, parfois-souvent symboliques. Nul n’ignore plus qu’une part non négligeable des gains proposés sur le marché est constituée d’anticipations aux conditions de réalisation opaque pour le commun des mortels, fussent-ils experts. En d’autres mots, si ces masses financières ne servent qu’accessoirement à alimenter la production, elles alimentent, pour l’essentiel, leur propre accroissement – gain spéculatif – à travers des montages de plus en plus « sophistiqués ». Ceux-ci produisent des effets d’appel sur le marché qui à leur tour induisent des bulles qui finissent par éclater. Ce processus est inhérent à «l’industrie » financière ; aucune régulation ne peut y remédier.

    Nationaliser l’activité financière
    Comment contrer ce fléau de la spéculation qui constitue à la fois la substance et l’objectif de « l’industrie » financière du secteur privé ? En nationalisant définitivement, à l’échelle européenne, cette activité.
    Pourquoi limiter cette mutation au Vieux Continent ? Imaginer des décisions fortes, c’est-à-dire structurelles à l’échelle mondiale, n’a aucune chance, politiquement parlant, de voir le jour ni aujourd’hui, ni demain. Conditionner donc cette nationalisation à sa mondialisation n’est qu’une façon d’en rendre sciemment la réalisation impossible. Quant aux Etats-Unis, ils sont trop engoncés dans leur mentalité capitalistique ( qu’ils baptisent sottement d’individualiste) pour accepter d’en discuter sérieusement. Ils s’empresseront de nationaliser les pertes pour rendre au privé un secteur financier « remis à neuf ». L’important est que les « affaires » reprennent : demain est un autre jour.
    Seule l’Europe, dans le chef de ses citoyens, est intellectuellement prête à réfléchir à cette proposition et donc politiquement capable de la mettre en application. Il s’agit, soulignons-le, de l’Europe dans son ensemble. Face à la pression intra et extra européenne, ni la puissante Allemagne, ni le minuscule Etat de Malte, ni la Flandre prospère ne peuvent – seuls – assumer cette mutation.
    Il faut en conséquence que s’affirme une pleine souveraineté européenne s’exerçant démocratiquement dans les domaines économique, social et fiscal. Deux remarques à ce propos. Primo, la Souveraineté européenne (SE), à la différence des Etats-nations qui la composent, est en mesure de résister à toutes les pressions qui s’exerceraient sur elle tout en disposant des ressources nécessaires à son épanouissement. Troisième puissance démographique du monde, première puissance commerciale, autosuffisante pour l’essentiel de ses besoin, manifestant une même culture démocratique, elle possède en outre un bon niveau d’éducation ce qui lui permet de produire biens et services les plus pointus. Secundo, en se réalisant la SE deviendra pour les autres nations un modèle attractif – non violent, non impérialiste – pour réaliser par étapes la seule mondialisation qui vaille : celle de la démocratie sociale.

    Justification
    Comme nous l’avons vu plus haut, « l’industrie » financière est structurellement inappropriée comme fournisseur PRIVE d’allocations en vue de la production des biens et des services et plus largement pour répondre aux besoins de la République et des citoyens. Ce rôle doit être réservé à l’Etat, comme tous les services dits de “consommation sociale” : éducation, santé, solidarité, sécurité, etc. Contrairement à ce que proclament les tenants du libéralisme économique, « l’industrie » financière n’appartient pas in nuce au secteur privé à la différence de la production proprement dite des biens et services. En effet, l’ « industrie » financière trouve dans l’Etat le garant (et le fournisseur) en dernier ressort des moyens de son fonctionnement. alors que l’initiative privée dans le domaine de la production des biens et des services a pour moteur et garant – à ses risques et périls – le flux consommatoire. La différence entre le risque de (mal) production des biens et des services et la (mal)production financière tient à ce que la première provoque des troubles « singuliers » – même éprouvants – pour un grand nombre de « particuliers » mais retrouve in fine son équilibre sur le marché, avec ou sans un coup de pouce de la collectivité. Quant à l’activité financière « pure », elle n’a pour moteur que l’attrait du gain, c’est-à-dire la spéculation. Sans compter deux effets collatéraux : primo, sa constitution en puissance transnationale qui la situe comme un « hors-loi » dominateur part rapport aux Etats ce qui accroît son irresponsabilité ; secundo, la quasi destruction de toute société développée en cas de faillite des réseaux financiers ce qui explique l’injection de centaines de milliards à laquelle nous assistons maintenant. Par contre, le financement durable par l’Etat des activités tant privées que publiques se limite à l’allocation de ressources financières avec un retour quantifié – non spéculatif – propre à assurer la continuation, voire le développement de sa fonction allocatrice. Pour cette raison, le financement par la puissance publique se distingue de la prétendue « industrie » financière. Il fait partie de la solidarité fonctionnelle entre les citoyens (et leurs entreprises) sans laquelle il n’y a pas de démocratie. Il doit être donc du seul ressort de l’Etat.

    Conclusion
    Deux remarques pour conclure. Primo, mettre fin à « l’industrie » financière, en tant qu’activité du secteur privé ramènera l’ensemble de la production des biens et des services au respect des lois puisque leur financement en dépendra. Qui s’en plaindra sauf ceux qui veulent s’en libérer pour accroître des profits incontrôlables. Secundo, l’Etat est un mauvais administrateur disent certains. Peut-être, mais que dire alors des managers de « l’industrie » financière tels qu’ils sont apparus au grand jour depuis le début de la crise, toujours gourmands et irresponsables, parfois escrocs.

    Jérôme Grynpas

    Jerome@grynpas.net

  8. Avatar de encelade
    encelade

    J’ai bien compris que c’est le contribuable qui va prendre à sa charge les pertes éventuelles des investisseurs-actionnaires des banques sur la liquidation des actifs qu’ils auront rachetés. Mais comment la perte de valeur des actifs toxiques des banques ou des sociétés de « défaisance »est-elle absorbée par les banques puisque les valeurs d’achat sont très inférieures aux valeurs nominales? Cela a-t-il quelque chose à voir avec le rachat des bons du trésor?

  9. Avatar de kerema29
    kerema29

    Finalement, cette équipe Obama n’apporte pas de changement dans sa vision du monde; je suis de plus en plus persuadé que Noam Chomsky avait raison lors de son dernier interview sur le choix de cette équipe et j’ai l’impression qu’Obama finira comme Carter mais dans un autre domaine, des velléités sans plus….

  10. Avatar de Ken Avo
    Ken Avo

    @Paul Jorion et @Grynpas Jérôme

    Oui, Paul disait dans la vidéo du 20 mars que la nationalisation des banques ne pouvait être pour lui qu’une mesure temporaire. J’avoue que ça me contrarie un peu à priori et j’aimerais en savoir plus sur ce qui motive votre opinion Paul s’il vous plait. Ayant beaucoup de mal – et plus que jamais – à me convaincre des bienfaits du privé en la matière. Le public pourrait-il faire vraiment plus mal ?

    Un grand politique français doublé d’un économiste reconnu ne disait-il pas que « les banques je les ferme et les banquiers je les enferme » ?

    La finance est chose trop sérieuse pour en laisser la gestion à des banquiers ! 😉

  11. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    Il est à noter que sur les blogs spécialisés, on voit fleurir des montages sophistiqués permettant de profiter au maximum du plan Geithner. Ici par exemple un montage limite-limite (mais semble-t-il légal) dans une version simplifiée exploitant un plan similaire, le TALF: http://marketpipeline.blogspot.com/2009/03/how-banks-and-hedge-funds-will-scam.html
    Plus techniquement ici (voir le schéma): http://zerohedge.blogspot.com/2009/03/amazing-talf-bait-and-switch.html
    je n’ai pas compris grand-chose sauf une: le contribuable américain a des chances d’être baisé.

  12. Avatar de bob
    bob

    La question la plus importante à mon avis ça n’est pas si l’Etat va s’engager financièrement sur le risque.

    Mais si l’Etat s’engage avec OUI ou NON un pouvoir décisionnaire sur la stratégie au sein même des entreprises qui participent à ce plan.

    C’est ici que doit se jouer la bataille des citoyens

    L’Etat intervient donc l’Etat contrôle les orientation stratégiques de ces entreprises.

    Et je pense qu’aux USA ça peut se faire sans passer par les nationalisations.

    Si quelqu’un à la réponse à cette question cruciale du contrôle de l’administration Obama et sous quel forme.

  13. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Ton vieux copain Michel

    C’est une hypothèse toute théorique, rassurez-vous !

  14. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    meilleur lien pour l’article de Jeffrey Sachs :

    http://www.voxeu.org/index.php?q=node/3339

  15. Avatar de encelade
    encelade

    UNE HYPOTHESE TOUT AUSSI THEORIQUE QUE DE VOIR LES CHINOIS ACCEPTER DE FACTO SANS REAGIR LA DEVALUATION DU DOLLAR.
    ET L’EUROPE AVEC SON SUPER EURO!
    C’ETAIT BIEN LE MOMENT DE REINTEGRER LE COMMANDEMENT MILITAIRE DE L’OTAN ( ALLUSION OPTIMISTE DANS LE CONTEXTE)

  16. Avatar de dissy
    dissy

    Obama de toute façon n’est qu’une marionette de wall street ,pour ceux qui avaient encore des doutes…jamais aucun président des USA n’a eu dans son gouvernement autant de gens de WS,summers et toute sa bande..ces gens sont des vampires qui ruinent la collectivité..je doute que la majorité silencieuse (moins stupide qu’on ne le pense)va encore accepter tout cela bien longtemps…car ici le hold up est collossal (loin d’être fini) et pire encore il ouvre la porte à des redites futures..pourquoi les banquiers se géneraient’ils alors qu’ils savent que cette fois ça a marché (le renflouage total par l’état)ils le referont jusqu’au jour ou ….Bush va bientôt nous manquer ..ce qui en soi est très grave comme conclusion..nouvelle version du libéralisme tous les bénéfs pour les actionnaires et quand il y a des pertes c’est pas pour eux..dans ce cas effectivement mieux vaut dans l’intérêt général nationaliser tout le système financier car le seul avantage au fait qu’il soit privé était de nous ‘sois disant’ apporter plus de choix et de richesse..ce qui n’est plus la cas du tout ..collectiviser les pertes ok mais alors les profits aussi !

  17. Avatar de bob
    bob

    http://www.lemonde.fr/europe/article/2009/03/25/la-chute-du-gouvernement-tcheque-embarrasse-l-union-europeenne_1172266_3214.html#xtor=AL-32280184

    Faudrait peut être commencer à réfléchir et qui va décider de quoi au G20 au nom de l’Europe.

    D’ailleurs je n’ai entendu aucun commentaire de la part des dirigeants européens concernant le diktat de la Chine pour créer une nouvelle monnaie d’échange.

  18. Avatar de béber le cancre

    Une nouvelle monnaie « de réserve », çà semble logique comme réponse à la défiance vis à vis du dollar.
    C’est pas parce qu’on est chinois qu’on trouve drôle de rire jaune…

    MAIS ZALOR ?!
    Une monnaie existante ou une monnaie inventée de toute pièce?
    euro-dollar, yen-rouble, ou yenoroublar ?

    PS : j’me dis que le montant des réserves or-devises de certains pays devraient notoirement influer sur la question .
    Ceci dit, j’y connais rien.

    Je retourne au piquet.
    http://www.jdf.com/taux-devises/2009/03/25/02009-20090325ARTJDF00004-la-chine-en-guerre-contre-le-dollar.php

  19. Avatar de JeanNimes
    JeanNimes

    Si je comprends bien le processus engagé par les USA :

    Le plan de reprise des actifs douteux va fonctionner très simplement, mais il camoufle sous une complexité apparente le fait que ce sont les contribuables qui vont continuer à payer les pertes :

    1/ Capital partagé entre le privé et le public (7,5 % pour le privé seulement !). Le privé fait les achats d’actifs pourris aux « enchères » !?

    2/ Le privé ne paye que 7,5 % des actifs achetés. L’état paye le reste.

    3/ Dans quelques années, revente des actifs, deux cas : a/ ils sont pourris, valeur nulle ou inférieure à 7,5 %, le privé ne perd au plus que 7,5 % de la valeur (à noter que c’est probablement la valeur attribuée à ces actifs pourris…) ; b/ ils sont moins pourris, le privé partage avec l’état les bénéfices (partage au prorata, j’espère !) mais dans x années, à la maturité des divers actifs achetés. Que se sera-t-il passé d’ici là ?

    4/ Le merveilleux de la chose, car ce n’est pas fini !, au total le privé aura reçu pour ses actifs pourris 92,5 % de leur valeur, dès maintenant et le complément éventuel ultérieurement. Puisque le « privé » est le vendeur-acheteur des actifs pourris ! Cela devrait s’appeler prise illégale d’intérêt !

  20. Avatar de bob
    bob

    Mais pourquoi ils démissionent tous alors que l’Europe a besoin d’être forte avant le G20.

    Ils pourraient prendre un peu sur eux et temporiser un peu quand même.

  21. Avatar de Dimezzano
    Dimezzano

    A QUAND LA REVOLTE POPULAIRE ?

  22. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ JeanNimes

    C’est encore un peu plus pervers que cela et de nombreux tours de passe-passe seront possibles au cours de ce processus financier complexe. L’idée est d’abord que le prix de revente ultérieur des actifs sera supérieur à 15 % du prix d’achat payé par les investisseurs privés et le Trésor. Ce prix dépendra de beaucoup de facteurs, dont la qualité variable des actifs, et du calendrier et du niveau de rétablissement du marché, aujourd’hui totalement incertain. Mais il suffit que la sa décote finale ne soit pas supérieure à 85 % du prix d’achat pour que l’investisseur ne perdre rien, étant entendu qu’il pourra faire défaut du remboursement de son emprunt auprès de la FDIC. Or le prix auquel il va acheter les actifs sera inférieur à leur prix facial, pas nécessairement de beaucoup, puisqu’il est garanti au-delà de 15% de décote. Cela signifie qu’une dépréciation devra être effectuée par la banque à laquelle ils vont être achetés, sauf si celle-ci a déjà été effectuée (et qu’elle a éventuellement été renfloué avec des aides publiques). L’idée est qu’elle ne le soit pas trop, pour éviter que l’Etat ait à intervenir pour renflouer la banque. Du point de vue des actionnaires d’une banque, il leur suffit de racheter de la main gauche ce qu’ils ont vendu de la main droite. Ils perdront un peu d’un côté pour gagner de l’autre. A noter que la FDIC dispose de la garantie de l’Etat.

  23. Avatar de encelade
    encelade

    VOIR L’ARTICLE DE GALBRAITH SUR LE SITE CONTREINFO.
    SELON LUI LE PLAN GEITHNER/OBAMA VISE AVANT TOUT A FAIRE GAGNER DU TEMPS AUX BANQUES PRIVEES (IL LE QUALIFIE DE « DENI ») ET A LEUR OUVRIR UN CHAMP DE SPECULATIONS.L’ETENDUE DE DEGATS A VENIR DES CREANCES TOXIQUES SUR LE SYSTEME BANCAIRE N’EST PAS EVALUE MAIS LA CROYANCE DU « RETOUR A L’EQUILIBRE » SERAIT TOUJOURS PRESENTE.L’HYPOTHESE DE L’ECHEC EST LA PLUS PROBABLE.PENDANT CE TEMPS LES VRAIS COUPABLES CONTINUERONT A SEVIR. ENSUITE….

  24. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    Il y a tout de même des choses étranges dans le raisonnement de Jeffrey Sachs. Une âme charitable peut-elle l’expliquer au béotien que je suis.

    1. D’abord il suppose assez arbitrairement qu’il y a 20% de chances pour que les actifs retrouvent 100% de leur valeur faciale et 80% de chances pour qu’ils soient valorisés à 20% de leur valeur faciale. C’est une distribution arbitraire. Pourquoi pas 80% de chances que ça finisse par valoir 50% de la valeur faciale?

    2. « With a little arithmetic » pour reprendre ses propos, il estime que le montant déboursé pour une valeur faciale de 1 trillion d’actifs toxiques sera en définitive de 636 milliards alors qu’en réalité et d’après son calcul (basé sur sa distribution arbitraire) elle ne vaudrait que 360 milliards. D’où sort-il le chiffre de 636 milliards?

    3. Pourquoi les investisseurs et surtout l’Etat seront-ils prêts à débourser 636 milliards pour des actifs qui en valent en moyenne 360 milliards? Il l’explique dans une phrase: « It might seem at first that the investment funds would bid $360 billion for these toxic assets, but this is not correct. The investors will bid substantially more than $360 billion because of the massive subsidy implicit in the FDIC loan ». Je veux bien admettre que deux facteurs vont inciter à faire monter la valeur de l’offre, à savoir, 1. Que l’Etat prête l’argent, donc il y aura un effet de levier 2. Qu’il s’agit d’un mécanisme d’enchères récompensant l’offre la plus élevée. Cela dit, on ne voit pas pourquoi les investisseurs seraient prêts à payer beaucoup plus cher que la valeur estimée, car eux aussi font leur calcul, et ils doivent faire leur bénéfice en revendant ces actifs.

    4. La preuve qu’il y a quelque chose qui cloche dans le calcul de Jeffrey Sachs, c’est que dans le meilleur de tous les cas, les investisseurs privés ne retrouvent que leur mise de départ (ici estimée à 45 milliards). Si dans le meilleur des cas, il ne gagnent ni ne perdent rien, on ne voit pas pourquoi ils investiraient.

  25. Avatar de Noviant

    @ Bob
    Finalement le plan Geithner n’a qu’une finalité, c’est transférer toujours plus de richesse vers les rentier. Qu’en penses-tu ?

    Pour le Dictat de la chine ? Je ne vois pas… Finalement, à part les pays du Commonwealth c’est une idée partagée par beaucoup, et soutenus par le FMI. Il me semble que plus rien ne justifie le modèle mis en place après guerre et qui est indirectement responsable des excès belliqueux et financiers des États-Uniens. Si l’on souhaite un monde multipolaire alors cela passe aussi par la perte du stat injustifié de cette devise. Si l’on souhaite que les USA soient plus responsables financièrement et économiquement, idem.

  26. Avatar de bob
    bob

    @Noviant:

    Non, je pense surtout que c’est un plan pour relancer l’économie, personnellement ça ne me dérange pas que les banques puissent retrouver des marges de manoeuvre pour prêter aux entreprises.

    Le problème c’est que si l’Etat intervient financiérement à ce niveau, il me parait évident que l’administration doit imposer l’orientation des décisions stratégiques de ces entreprises sauvées grace à l’Etat.

    Donc controler les bonus, les salaires et les décisions d’investissement.

    D’ailleurs je crois que c’est Goldman Sachs a refuser l’aide de l’Etat car l’administration demandait en contre partie de reduire bonus et salaires.

    Si quelqu’un ne remet pas de l’ordre dans cette pétaudière, on va tous se faire allumer pour de bon.

  27. Avatar de iGor milhit

    @ béber le cancre
    j’aime bien votre blog, ce con rigole! 😀
    qu’est-ce que la yenoroublardise?
    une nouvelle devise
    qui ressemble aux attrape-mouches
    mais en plus grand, pour les pigeons!

    yuan a encore? ou on peut continuer à roupie yeah?

  28. Avatar de bob
    bob

    Ce genre de nouvelles ça veut bien dire qu’il faut bien agir vite et beaucoup plus fort qu’actuellement.

  29. Avatar de Moi
    Moi

    @bob: « D’ailleurs je crois que c’est Goldman Sachs a refuser l’aide de l’Etat  »

    Non, ils ont été aidés. Votre article en lien dit d’ailleurs qu’ils pensent rembourser l’Etat dans un mois (c’est probablement un mensonge). Sans oublier l’aide indirecte reçue à travers AIG.

  30. Avatar de bob
    bob

    @Moi: d’accord, mais ça veut bien dire que l’administration US contrôle quand même pas mal quand il prête sans nationaliser.

    « Les capitaux injectés par les pouvoirs publics s’accompagnent en effet d’une tutelle de l’Etat, et surtout d’une pression de l’opinion très sensible à ce qu’elle peut percevoir comme une mauvaise utilisation de son argent. »

  31. Avatar de antoine
    antoine

    « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ».
    Article 35, DDHC 1793

  32. Avatar de Champignac
    Champignac

    Quand Goldman Sachs, porte-parole des « marchés » met une pression maximale sur les gouvernements Européens.

    Le message, à peine subliminal, qu’adresse Goldman Sachs aux Européens, est le suivant:

    1. Vous n’en avez pas fini avec vos banques. Vous devrez les débarrasser de leurs actifs toxiques. Que cela vous plaise ou non.

    2. Tout le monde est mal barré. Mais nous le sommes moins que vous. Parce que les « efforts » Européens en faveur de leurs banques sont jugés insuffisants par les « marchés ». Tandis que le gouvernement US, lui ne ménage pas ses efforts en faveur de ses pauvres financiers sinistrés. Et, tout particulièrement, en faveur de Goldman Sachs…

    3. Les « marchés » attendaient une solution, plus ou moins définitive, des gouvernements pour se débarrasser (lire: nationaliser l’ensemble de leurs mauvaises dettes) de leurs actifs toxiques. Le gouvernement US, pour sa part, vient de la leur offrir sur un plateau.

    4. Maintenant que cette « solution » leur a été offerte aux Etats-Unis, les Européens n’ont plus le choix. Ils doivent suivre et mettre, rapidement, en place des « solutions » semblables pour le secteur bancaire & financier en Europe. Peu importe que les gouvernements rechignent à s’endetter davantage ou ne souhaitent pas mutualiser davantage les pertes des financiers, ils n’auront pas le choix. Ce que les marchés veulent, ils l’obtiennent.

    5. Si l’Europe continue à rejeter la « solution Américaine », non seulement son secteur bancaire resterait plombé pour longtemps, alors que les autres se referaient une santé, mais elle serait très certainement… sanctionnée pour cela par les marchés financiers.

    Le dernier paragraphe est, d’ailleurs, tout à fait clair sur ce qui est attendu par le secteur financier:

    « Il ne faut pas sous-estimer les nouvelles à venir, » a commenté Natacha Valla (NDLR: de Goldman Sachs). « Il y a encore une inconnue qui pèse sur l’ensemble des banques, c’est de mettre un prix sur les actifs toxiques. Tant qu’on aura pas de prix, on aura du mal à tracer une ligne finale. »

    Toujours l’arlésienne autour de laquelle tout le monde tourne depuis des mois: « à quel prix valoriser les « toxiques? », et « une fois le prix fixé, qui va les vendre, et qui va les acheter? »

    Il semble que le « prix » que le plan Geithner va fixer aux toxiques US conviennent fort bien aux financiers locaux. Et pour cause. Donc, il s’agit, maintenant, de forcer l’adoption de cette méthode ailleurs. En commençant par l’Europe.

  33. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    Cette fois je serai court.

    Ce plan Geithner c’est un hold up légal, à l’échelle d’une nation.
    J’avais dans d’autres commentaires applaudi l’élection d’Obama.
    Celui-ci me déçoit, le mal est plus profond que je ne le pensais.
    Il est très certainement lui-même un honnête homme, mais il est victime
    d’une idéologie, celle du marché, et les banquiers sont trop heureux d’en profiter un max.

    Seule l’épreuve des faits l’obligera — peut-être — à faire un virage à 380 °

  34. Avatar de bob
    bob

    @Champignac:

    C’est vrai qu’un plan de relance en Europe aurait le mérite d’éviter une chute trop importante, mais a t’on les moyens qu’ont les USA?

    L’Europe est t’elle capable d’attirer les capitaux par l’intermédiaire de bons du Trésor comme l’on fait les USA?

    A mon avis si l’Europe ne fait pas le plan de relance, c’est qu’elle a des doutes sur sa capacité à pouvoir emprunter à des taux raisonables (aussi faible que les USA). Et aussi, elle craint de se faire décoter par les agence de notation si elle emprunte trop.

  35. Avatar de Vince

    @ Pierre-Yves

    Un hold up légal, c’est tout à fait ça. Je suis moi-même déçu d’Obama, quoique pas complètement surpris – le monde politique reste encore solidement ancré à celui de la finance.
    L’administration américaine a déclaré qu’il fallait parfois que l’Etat « prenne des risques », et pour le coup on peut dire que le risque est énorme. A quoi seront indexés les actifs toxiques ? Globalement, le marché de l’immobilier. Lequel vient seulement d’entamer le dégonflement de sa bulle. Les investisseurs privés seront enchantés si rebond il y a. Sinon, pas grave, ils seront remboursés !
    L’Etat américain va se ruiner sur cette affaire.

  36. Avatar de bob
    bob

    D’ailleurs, je crois me souvenir que l’Allemagne n’a pas réussi à placer ces obligations d’Etat en pleine crise du mois d’Octobre. Mais je ne me souviens plus bien du montant de l’emprunt qu’elle souhaitait réaliser.

  37. Avatar de Philippe Deltombe
    Philippe Deltombe

    @antoine

    droit à l’insurrection – déclaration girondine de 1793… retour à des temps agités!

    merci de noter que les 3 versions de la DDCH (1789, 1793 & 1795) ne se prononcent pas de la même manière sur le sujet

    celle de 1789 consacre le droit de résistance à l’oppression à l’article 2 pour le mettre à néant dès son article 7 qui commande, par principe, d’obéir à la loi qui est l’expression du peuple, toute résistance étant dès lors illégale…

    la version de 1795 ne l’évoque plus…

    pour une référence plus actuelle: la déclaration des droits de l’hommme adpotée en 1948 par l’ONU
    le droit à l’insurrection n’y est pas consacré, sans surprise

    le recours au concept de désobéissance civile (Gandhi, King) me semble plus approprié

  38. Avatar de Philippe Deltombe
    Philippe Deltombe

    un bon article – qui cite Paul Jorion – sur Obama et le plan Geithner sur l’intéressant dedefensa.org.
    bho a peut-être plus d’un tour dans son sac de fin politique!

    http://www.dedefensa.org/article-en_rappel_dans_les_montagnes_russes_24_03_2009.html

  39. Avatar de Jean-Louis
    Jean-Louis

    Ce que le gouvernement américain essaie d’éviter c’est un bank-run généralisé. Il rassure donc les marché. Si il est très facile de duper les gens, les financiers ont, de leurs cotés, vraisemblablement tout compris de la manoeuvre.

    La forme de l’insurrection est simple : c’est le bank-run.

  40. Avatar de encelade
    encelade

    Finalement STIGLITZ(using the tax payers) et GALBRAITH (les pertes incomberont de toute façon au public) disent tous deux que les citoyens contribuables paieront.STIGLITZ semble approuver le retour des DTS.
    Quelle est la position de la FRANCE au G-20 face au nouvel ami?
    DEFENSA.ORG pose la question:temporisation d’OBAMA ou contradiction dans son positionnement ?

  41. Avatar de antoine
    antoine

    @ Philippe

    Je n’ignore pas cela… je n’ignore pas non plus que la DDHC de 1793 est la déclaration maudite.
    Mon terrain n’est pas juridique. Les questions de cet ordre ne devraient jamais relever du juridique, et on devrait adapter la fameuse sentence de St Paul « Que les juristes se taisent dans ces assemblées ». Le problème n’est pas en effet de savoir comment les différentes déclarations s’intègrent au bloc de constitutionnalité.

    Lorsque vous dites, « celle de 1789 consacre le droit de résistance à l’oppression à l’article 2 pour le mettre à néant dès son article 7 qui commande, par principe, d’obéir à la loi qui est l’expression du peuple, toute résistance étant dès lors illégale », vous vous trompez.
    Les 2 articles ne sont nullement en opposition. Ils disent exactement la même chose. Mais pour comprendre qu’ils disent la même chose, il faut comprendre ce que signifient les termes « loi » et « légal ». La déclaration ne nous dit rien à ce sujet. En quoi réside la légalité de la loi? Tous les textes votés par le Parlement sont-ils des lois? Ce en quoi réside la légalité de la loi définit les bornes de l’arbitraire et du pouvoir coercitif fondamental. Ce en quoi réside la légalité de la loi définit donc les termes de l’insurrection légitime (la question de la forme qu’elle peut prendre est une autre question). Et c’est pourquoi les deux articles ne s’annulent pas mais se complètent. Mais ceci implique de rompre avec la conception purement formelle – libérale- du droit et de la hiérarchie des normes (Il faudra remercier Kant, Kelsen… pour avoir réussi à repomper Rousseau tout en le dépouillant de tout ce qu’il y avait d’inouï dans sa compréhension des choses politiques…).
    En l’espèce, d’après la Déclaration de 1789, le Plan Geithner ne peut prétendre au statut de loi. Pour une raison simple: il viole le principe de souveraineté qui implique une volonté générale absolument simple, une, au sens de « indivisible ». Il n’y a plus en effet un peuple mais deux peuples: le peuple des banquiers, et le peuple des nons-banquiers.

    Pour ce qui est de la distinction entre insurrection, désobeissance civile et objection de conscience, je vous renvoie à Rawls plutôt qu’à Gandhi ou de King. La distinction ne repose pas sur la forme (violente/non violente) que prend la contestation, mais plus profondément sur la nature des revendications émises et sur la façon dont celles-ci s’articulent au lien politique qui unit les citoyens d’une démocratie. Cette approche, brillante!, est en accord avec la compréhension rousseauiste des choses politiques impliquée dans les Declarations de 1789 et 1793.

    Je me fous comme de l’an 40 de la Déclaration de 1948… et des Droits de l’homme en particulier… entreprise de domination culturelle pure et simple. En revanche je suis très interessé par les DEVOIRS des citoyens, parce qu’alors on se tient à de toutes autres hauteurs dotées de toutes autres implications pratiques.

  42. Avatar de béber le cancre

    @ Igor

    J
    « ce dictionnaire
    qui change toutes les définitions
    à chaque fois qu’on le referme… »

    Les poètes sont à la pensée ce que la connexion est aux neurones.

  43. Avatar de Jason
    Jason

    Ce plan Geithner, même du peu que l’on en comprend, est juste ahurissant.

    Mais outre son immoralité intrinsèque, on se demande comment il va pouvoir être financé.

    Est-ce que les chinois vont accepter d’acquérir des bons du trésor pour que cette manipulation puisse avoir lieu ?

    Je commence à avoir de serieux doutes sur la capacité des USA à financer tous ces plans, en plus du déficit budgétaire abyssal qui est déjà le sien.

    J’ai bien peur que la phase ultime de la crise (faillite des états) vienne plus vite qu’on ne le pense.

  44. Avatar de Patrice
    Patrice

    Dans l’ordre à Vincennes :

    @ Ton vieux copain Michel

    Le rachat des actifs toxiques genre MBA sera de toute évidence une affaire juteuse pour les investisseurs

    Et comme la partie étatique de l’investissement devrait être financée (si je ne m’abuse) par des bons du trésor U.S. achetés par… la Chine et les P3 (Pays Producteurs de Pétrole), devinez qui sera le dindon de la farce ?

    @ encelade

    Aïïïe les caps (majuscules en français) ça irrite les poches à larmes.

    @ Philippe Deltombe

    La non-violence est utile et souhaitable lors d’un conflit entre groupements de personnes (afro-américains vs ségrégationnistes pour le cas de King par exemple). L’ultra-libéralisme qui a produit la crise actuelle ressemble plutôt a un courant de pensée autonome, et dans ce cas les outils utilisables lors d’un conflit ne sont pas forcément les mêmes.

  45. Avatar de Philippe Deltombe
    Philippe Deltombe

    @ Antoine

    j’admets que votre terrain n’est pas complètement juridique car il est profondément politique, mais concédez que votre intervention est quoi qu’il en soit diablement… juridique!
    que vous évoquiez Kelsen et Kant, notamment, ou encore la notion de légalité de la loi!

    cela étant, en juxtaposant dans cette affaire le peuple des banquiers et celui des non banquiers (que l’on supposera monolithiques pour ne pas s’égarer dans d’autres débats) et en constatant, si je vous suis bien, que le plan Geithner brise la volonté générale qui ne peut être qu’indivisible pour mériter le certificat de légitimité, vous sautez l’obstacle d’une autre légitimité, celle du pouvoir exécutif détenu par Obama/Geithner via le suffrage universel.

    il ne s’agit ici ni de soutenir Geithner ni, à l’opposé, de nier a priori tout droit à l’insurrection mais de se demander comment établir les paramètres objectifs qui détermineront les circonstances et conditions de la violation du principe de souveraineté par le pouvoir exécutif, en gardant à l’esprit que le Congrès détient, théoriquement, l’option de la censure de l’exécutif.

    merci pour la suggestion de lecture de Rawls

  46. Avatar de Moi
    Moi

    @bob: « d’accord, mais ça veut bien dire que l’administration US contrôle quand même pas mal quand il prête sans nationaliser. »

    Je reprends le passage important: “et surtout d’une pression de l’opinion très sensible à ce qu’elle peut percevoir comme une mauvaise utilisation de son argent.”
    L’Etat est un agent neutre qui va où la pression le pousse. Quand l’opinion publique s’endort, la pression des lobbies bancaires fait ce qu’elle veut de l’Etat. Quand l’opinion publique se réveille, ça devient plus difficile. Mais ne croyez pas un seul instant que les banques vont se désintéresser de l’Etat pour cela et lui tourner le dos. Elles ont besoin de lui pour s’enrichir.
    La phrase du type de Goldman Sachs c’est juste de l’esbrouffe du genre du mendiant qui menace de vous rendre votre sou lorsque vous lui posez des questions gênantes sur ce qu’il va en faire (acheter de l’alcohol? etc). Evidemment, il n’a pas l’intention de rendre le sou, il en a besoin, il veut juste que vous arrêtiez de le contrôler.

  47. Avatar de bob
    bob

    « il ne s’agit ici ni de soutenir Geithner ni, à l’opposé, de nier a priori tout droit à l’insurrection  »

    Je n’arrive pas à comprendre le cheminement intellectuel entre le plan Geithner, la constitution et l’insurrection ici.

    Certains sur ce blog seraient des CAJUN, français régional louisianais.

  48. Avatar de François78
    François78

    Les sens du plan a été bien compris par les Chinois aussi. La Chine se réveille (à nouveau) avec un gros mal de tête …
    Je les comprend, mais sans la bêtise des pays développés, il n’auraient pas pu connaître une telle expansion.

  49. Avatar de antoine
    antoine

    1/
    La question de la légalité de la loi n’est pas elle même une question juridico-légale. Elle est la question centrale de la science politique moderne (pour certaines raisons, les classiques n’envisageaient pas le problème sous le même angle). En effet, toute opinion sur la légalité de la loi implique nécessairement à titre de prémisse une opinion préalable sur la répartition des pouvoirs entre gouvernés et gouvernants.

    Je ne faisais que rappeler que les Déclarations citées impliquent une conception du lien civique différente de celle qui prévaut dans nos démocraties purement formelles (moribondes pour cette raison même). Que selon cette conception il n’y a aucune contradiction dans les termes des articles que vous avez cité.
    Il aurait suffit aux signataires de 1789/1793 de montrer que le plan Geithner consacrait la défense de certains intérêts particuliers ( dans une monarchie il y a au moins deux peuples: le roi et les autres), et que ceci ne peut ressortir du domaine de la Loi. Ces mêmes signataires auraient interdit les lobbies (comme la Libye, quoique pour d’autres raisons).

    2/
    « Mais de se demander comment établir les paramètres objectifs qui détermineront les circonstances et conditions de la violation du principe de souveraineté par le pouvoir exécutif, en gardant à l’esprit que le Congrès détient, théoriquement, l’option de la censure de l’exécutif ».
    La recherche de ces critères « objectifs » est l’objet de la science politique moderne: Hobbes, Locke, Rousseau, Hume, Rawls (ou plutôt quelques disciples également juristes), Nozick, Hayek, Habermas… Autant d’auteurs, autant de critères… Ce n’est pas un post mais un livre, alors, qu’il faudrait écrire…

    Ce qui importe, c’est la conformité de la justification publique avancée pour telle ou telle « mesure » à l’idéal politique et moral qui sert de guide à la communauté, à la façon dont les destinataires de la loi la perçoivent. Chaque fois que le pacte gouvernants/gouvernés est violé, les gouvernés ont un titre légitime à faire valoir. Autant d’ interprétations du sens de l’égalité démocratique, du lien civique, autant de de pactes, et autant de critères différents (ce qu’on devrait appeler « la culture politique » d’un peuple). Dans le cas du plan Geithner, ça paraît quand même assez évident…

  50. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ Antoine

    Si on résume, d’un point de vue formel, le plan Geithner est légal, au sens libéral : il respecte des procédures conformes
    aux lois en vigueur, celles relatives au droit commercial et à tout type de droit des affaires.
    Mais du point de vue de l’esprit des lois, il pourrait, le cas échéant, ne plus l’être.

    Toute la difficulté est de déterminer ce : « le cas échéant ».

    Le problème c’est qu’aucune constitution n’indique qui décide et en quelles circonstances on passe de l’interprétation formaliste à l’interprétation selon l’esprit des lois, autrement dit selon l’esprit de la constitution.

    Les formalistes se réclameront de leur formalisme pour prétendre garantir la sécurité de tous, pour préserver l’ordre publique, qu’il mette au dessus de tout, car en définitive il garantit d’abord leurs intérêts, leurs titres de propriété et leurs contrats de tous types.
    Les constitutionnels objecteront que la sécurité de tous, ou mieux encore, le bien commun ne sont plus assurés, et qu’il faut donc réviser le contrat social.

    Pour ceux qui mettent l’accent du droit selon son esprit, la réponse est évidente : l’esprit prime sur la lettre, même si dans la réalité, d’un point de vue pratique il n’est nul besoin de contester la lettre, puisque l’esprit est le plus souvent respecté. C’est donc une conception du droit qui ne peut concevoir celui-ci sans l’adosser à une dimension éthique dont la volonté souveraine et indivisible est une expression.

    Vous revenez à Rousseau et donc au contrat social. Manifestement il peut y avoir des cas où le contrat social est en danger, et en l’occurrence c’est ici le cas.

    Les néo-libéraux, à la suite de Von Hayek, ont une conception du droit purement fonctionnelle. Le droit c’est pour eux l’ensemble des règles qui permettent d’établir le cadre à l’intérieur duquel l’ordre spontané du marché va pouvoir effectivement se réaliser. Le rôle de l’Etat se borne alors à garantir le caractère pérenne des contrats et titres de propriété, sans lesquels le capitalisme n’aurait plus la maîtrise du temps, et donc plus de stratégie qui vaille. C’est d’ailleurs toute la contradiction du néo-libéralisme, aujourd’hui criante, que de faire dépendre sa logique économique et financière court-termiste du gardien du temps long qu’est l’Etat. Or, l’Etat, en obéissant aux injonctions des capitalistes-investisseurs devient à son tour court-termiste, ce qui ne peut que menacer le capitalisme lui-même, ce dernier ne pouvant se passer d’un gardien du temps.

    Tout ceci me fait encore penser que B. H. Obama est un spécialiste du droit constitutionnel. Qui sait, il n’est pas exclu qu’à la surprise générale, il recourt à un article de constitution américaine qu’il utiliserait comme un joker face aux puissances de l’argent.
    On peut rêver, mais c’est presque mission impossible.

    Le sixième amendement de la Constitution américaine est très clair :
    … »nulle propriété privée ne pourra être expropriée dans l’intérêt public sans une juste indemnité. »

    Le juste est réservé à la propriété privée. Autant dire que ceux qui détiennent des actifs pourris peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Seule lueur d’espoir, peut-être, le préambule à la Constitution :

    « Nous, le Peuple des États-Unis, en vue de former une Union plus parfaite, d’établir la justice, de faire régner la paix intérieure, de pourvoir à la défense commune, de développer le bien-être général et d’assurer les bienfaits de la liberté à nous-mêmes et à notre postérité, nous décrétons et établissons cette Constitution pour les États-Unis d’Amérique. »

    On parle aussi de désobéissance civile, mais il y a un nom qui n’a pas encore été cité : Gustav Thoreau, et pourtant il est américain ! Peut-être y aura-t-il alors de nouveaux amendements à la constitution américaine à la faveur de cette crise sans précédent qui remettent en question les fondements du pacte républicain.

  51. Avatar de antoine
    antoine

    @ Pierre-Yves

    Je n’aime pas trop le terme « néo-libéral », qui ne veut rien dire pour moi. Même si je vois en général de quoi on veut parler.Je vois des auteurs qui se déclarent libertariens, voire real-libertariens, ou encore minarchistes, anarchistes individualistes, anarcho-capitalistes, mais aucun qui ne se considère comme « neo-libéral », étiquette fourre-tout qui ne veut pas dire grand chose en dehors du fait « qu’on ne les aime pas ».

    1/ Le Droit est une chose. la Loi en est une autre.
    2/ Il y a une différence entre justifier « l’institution de la peine en tant que telle » et justifier le code qui définit « le régime des peines applicables » (je reconnais qu’ici c’est subtil).
    Qu’est ce qui devrait primer dans l’analyse des phénomènes juridiques: l’institution qui produit la règle (point de vue thomiste à la Hauriou), ou les règles qu’elle produit (point de vue socio-psychologique)?
    3/ La différence substantiel/formel ne recouvre pas du tout la différence entre l’esprit et la lettre. Pour une analyse approfondie de ce problème, il faudrait poursuivre à nouveaux frais le débat qui a opposé le judaïsme rabbinique au karaïsme. Partant la question du choix à faire entre interprétation formelle/substantielle, telle que vous semblez la poser, ne se pose pas… ou plutôt pas en ces termes.
    4/Il y a confusion entre le problème de la sélection des critères d’interprétation des règles de droit et le problème de l’essence de la loi dans son rapport avec la question du meilleur régime.
    Pour un aperçu de ces problèmes et d’une articulation possible de ces deux questions, voire l’approche de Dworkin/Hercule. Ces 2 questions sont indépendantes de la question de la justice sociale.
    5/ Je ne vois pas ce que vient faire Hayek ou le capitalisme viennent faire ici :-).

  52. Avatar de walter bunker

    voir à ce sujet mon billet,

    en version complète :

    http://blogduglobe.wordpress.com/2009/03/23/point-du-2303-le-rebond-geithner-mouais/#more-143

    Le CAC et la MM10 du taux de RSI supérieures à 70 au sein du Dow Jones

    Voilà, c’est pas joli si l’on reste dans le cadre d’une interprétation qui cherche les signes d’une rechute du patient CAC 40 ! Mais comme le but n’est pas d’être fidèle à une idée, mais plutôt de se demander ce que peut devenir le marché, on va essayer de réfléchir sur ce qui pourrait favoriser la poursuite d’un trend haussier. Je vais quand même avoir du mal à défendre cette thèse, j’avoue… Les news du jours oscillant entre l’US postal qui s’apprête à expédier 150000 employés en préretraite, les détenteurs d’obligations GM s’inquiètent pour leurs sous, Srauss-Kahn n’en finit pas de faire des déclarations alarmistes… Bref rien de bien positif. Même la hausse des ventes de logements anciens aux USA laisse perplexe : oui ça a augmenté par rapport au mois précédent, mais ça reste en baisse…et puis surtout les ventes sont le résultat de faillites des ménages, d’ailleurs les familles qui se retrouvent à la rue sont obligées de brader leur bien immobilier…si bien que si le nombre de ventes augmente, les prix sont eux toujours en chute libre. Mais est-ce que c’est vraiment ce qu’il faut regarder ? Le Dow Jones vient de passer les +5% de hausse à l’instant, alors il faut envisager la chose suivante : “les mauvaises nouvelles, on s’en fout royalement”.

    En fait il semblerait que la mayonnaise que l’on a décrit dans un post précédent a bien prise, elle n’est pas faite avec des oeufs frais, mais les gens semblent néanmoins la trouver ferme, apétissante…bref ils ont envie de se gaver en oubliant pour un temps les risques d’indigestion. Il y a donc des fois où le marché décide d’une direction…peu importe laquelle il s’en fout, il va là où il veut et il NE faut PAS se mettre en travers. La réalité le rattrapera…mais plus tard. Je crois que l’on est dans ce cas de figure… Le plan Geithner ne présage en effet rien de bon et il est la suite logique des annonces de la FED qui a décidée rembourser la dette américaine elle même. A ce propos, l’édito de Krugman donne un bon aperçu de ce qui a été annoncé aujourd’hui, pas tant pour le côté technique du “comment” de l’opération, mais plutôt sur le principe qui guide l’opération et par conséquent sur les faibles probabilités de succès du plan de rachat d’actifs pourris.

    Pour le côté technique, cliquez ici pour en avoir un résumé rapide en anglais. De façon plus fondamentale, je résumerais la situation ainsi : la semaine dernière on a appris que les USA allaient commencer à se rembourser eux mêmes leur propre dette, cette semaine on apprend que Geithner a mis sur pied un plan de rachat d’actifs pourris basé sur le modèle de ce que proposait Paulson : le congrès, c’est à dire les élus, ont été court-circuités. Le plan Geithner est monté en association avec la FDIC et la FED, deux institutions non démocratiques, avec lesquelles il est par conséquent possible de négocier sans l’intermédiaire de quelconques votants représentant le contribuable. La semaine dernière était un exemple du pouvoir énorme d’une institution comme la FED : son numéro un peut initier une politique qui pourrait couter très cher aux USA…sans avoir à en référer à personne -imprimer 300 milliards…c’est se lancer sur la voie de l’hyperinflation… Hé bien cette semaine la FED et la FDIC rendent possible un chèque en blanc aux banques qui risque de couter bien plus que les plusieurs milliers de milliards de dollars qui ont déjà été injectés par différents biais depuis le début de la crise.

    En effet, si les marchés ont si bien réagi à l’annonce du plan Geithner, ce n’est pas vraiment pour son montant de départ plus haut que prévu (1000 milliards au lieu de 500), mais d’abord pour le type de position dans laquelle les potentiels investisseurs privés vont se trouver : ILS VONT POUVOIR CONTINUER “COMME AVANT”. Dans quel sens me direz-vous ? Hé bien il vont pouvoir continuer à investir de l’argent en prenant les plus values, si gain il y a, mais en se débarrassant des pertes si les choses tournent mal. Comme le relève Krugman, Geithner a bel et bien réussi à persuader OBAMAGIC de faire une croix sur l’idée de changer les choses. L’État endossera les risques via la FDIC et la FED. L’investisseur privé ramassera ses billes si il arrive à rentabiliser son investissement…sinon c’est l’État qui passe à la caisse. On voit bien le but : l’État dit “allez spéculez à nouveau avec ces machins…faites les vous passez l’un à l’autre de façon à ce que ces actifs redeviennent liquides et que l’on puisse leur assigner une valeur”… C’est un chèque en blanc, parce que l’on ne sait pas ce que représentent “ces actifs pourris”. Pour vous donner une idée, cher lecteur : non seulement on ne sait pas pour combien il y en a…mais on ne sait même pas où est-ce qu’il faudrait regarder pour le savoir ! Un ami analyste me disait ” il y a des cadavres dans les placards, on le sait. Mais on ne sait pas encore combien de cadavres il y a et on ne sait même pas où sont tout les placards”. C’est donc un chèque en blanc parce qu’on ne sait pas quel montant il faudrait inscrire pour que ce soit efficace, et c’est un chèque en blanc puisque le(s) nom(s) du bénéficiaire(s) ne figure(nt) pas non plus sur le contrat. On ne sait exactement ni quoi, ni où, ni comment (comment faire un premier pricing ?).

    Cette crise est une bulle sur de la dette qui est en train d’être traitée avec de la dette. Cette crise trouve ces racines dans l’irresponsabilité des acteurs du monde financier : comment traite-t-on ce problème ? En continuant de bercer les acteurs du système dans l’irresponsabilité. Si vous me suivez vous comprenez mon pessimisme ! Mais comme je l’ai dit au début, il faut peut-être par conséquent envisager un petit rallye haussier ! Et oui…on est bien en train de bercer le marché dans ses illusions et si on ne traite pas le problème de fond ce n’est pas grave. Donc avec un programme pareil on ne résoud rien, par contre la machine peut continuer de tourner encore un peu… Y a bien un joint de culasse de la structure qui va sauter à un moment ou à un autre…mais à priori…on peut s’asseoir un peu sur cette hausse ! Par contre…je déconseille à quiconque de partir en vacances en laissant tourner les actions BNP sans stops ! Le retour de manivelle va être violent et les armes de la FED et de l’équipe Obamagic, même non conventionnelles, risquent de devenir de plus en plus inutiles et risibles avec le temps… Le futur du dollar semble de plus en plus inconcevable…les américains ont réussi à filer leur bouts de papiers à tout le monde…tout le monde en a…personne ne veut le voir s’écrouler…mais à la fois…bref…si ça continue…

  53. Avatar de Philippe Deltombe
    Philippe Deltombe

    @ Antoine, Pierre-Yves, @ Paul

    Pierre-Yves espère un joli coup d’Obama via la Constitution. C’est pas gagné!

    Il faut en effet tenir compte d’un arrêt démentiel de la cour suprême (1996) que ne peut pas avoir ignorer Obama, le constitutionnaliste.
    L’arrêt dit Winstar justifiait ma précaution lorsque j’écrivais dans un commentaire de l’après-midi que le Congrès peut « théoriquement » censurer l’exécutif qui aurait par exemple, comme dans le cas du plan Geithner, ignoré « l’ideal politique et moral qui sert de guide à la société » (Antoine).

    Le commentaire ci-dessous est de Susan Koniak, Professeur à Boston University, posté sur le NYTimes à la suite de l’article de Krugman commenté également par Paul Jorion

    « You are right, but understate the problem because you leave out two factors.

    1) Obama’s housing plan (…)

    2) Winstar! Both the President’s housing plan and this new bank plan are based, not on legislation, but on contracts between the government and private actors.

    Winstar is a Supreme Court case, coming out of the savings and loan crisis, which says that when the government enters into a contract with a private party to induce it to do x (here buy these assets), Congress cannot — when the plan fails — legislate to adopt a more sensible plan without being potentially liable for HUGE damages to the private parties whose expectations were thwarted.

    This case, a bad decision but one this conservative Supreme Court will stand by, puts executive agencies (those who write these deals with private parties) above Congress and in effect renders future elections to change policy near meaningless as it allows private contracts made by unelected agency officials to make legislation to change course too expensive to adopt (because it would require paying massive damages to compensate private folks who acted on the basis of the contracts about to be entered into to implement Geithner’s plan and the near useless housing plan).

    Winstar means that it is not just public bailout fatigue, as Paul Krugman says, that may prevent us from later adopting sensible policy. The costs of sensible policy are likely to become prohibitively high once we walk down this path of inducing private parties to « help » us out of this mess with the Geithner plan to be adopted today (and the housing plan, which also involves private contracts with the big banks, who are the servicers of most subprime mortgages) ».

    La question peut évidemment être reposée à la cour suprême qui pourra le cas échéant infirmer Winstar mais le déficit démocratique actuel est consternant, et Obama ne pouvait pas ne pas le savoir…

    Compte tenu de l’autorité incontournable des arrêts de la cour suprême en droit américain, j’estime que les gouvernés tiennent là un argument fondamental et de surcoît de nature purement formelle (et objective) pour poser la question d’une contestation (insurrection?) légitime du plan Geithner.

    Au passage on pourra s’épargner le plongeon dans l’océan – au demeurant passionnant – de la science politique moderne, à la recherche des critères objectifs qui ne relèveraient pas de la conception formelle de nos démocraties fatiguées … -)

  54. Avatar de Champignac
    Champignac

    L’Angleterre, commence, elle aussi, à avoir des problèmes pour financer ses emprunts d’Etat.

    http://info.france3.fr/economie/52845201-fr.php

    Pour la première fois depuis 2002, un emprunt d’Etat anglais à long terme n’a pas pu être complètement souscrit. Certes, il l’a été à 93%. Mais c’est nouveau. Un avertissement pour les politiques de relance massive par la dette? Ou une conséquence de la politique de « quantitative easing » adoptée récemment par la BoA?

  55. Avatar de JeanNimes
    JeanNimes

    @ François Leclerc

    Merci du complément d’info.

    Effectivement la manœuvre est bien montée pour à la fois servir les banquiers et camoufler son objectif.

    Tout ceci n’est pas l’analyse que font certains néolibéraux qui paraissent croire dur comme fer que tout va aller de mieux en mieux. cf. http://www.jpchevallier.com/

    J’ai l’impression que les hypothèses vont être décidées vraies/fausses très vite maintenant.

  56. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ Antoine

    Vous dites :

    « Qu’est ce qui devrait primer dans l’analyse des phénomènes juridiques: l’institution qui produit la règle (point de vue thomiste à la Hauriou), ou les règles qu’elle produit (point de vue socio-psychologique)?  »

    De mon point de vue vous scindez artificiellement des choses qui sont en réalité liées. Dans mon analyse j’essayais justement de les penser ensemble.

    Il n’y a pas d’abord la théorie et- ou le philosophique puis le social qui en serait un produit dégradé, ou l’inverse.
    Dans le social il y a du théorique — les individus véhiculent des théories, les recomposent, les subissent ou au contraire les font travailler par exemple lors des luttes sociales en les utilisant par petits bouts ou par pans entiers — et dans le théorique il y a un rapport au monde particulier, lequel, s’il ne se confond pas avec l’existant, y est néanmoins lié. Le plus original des penseurs pense toujours à partir d’une position spécifique qu’il occupe dans le monde. Mais cela ne signifie pas pour autant que cette position spécifique explique sa théorie. Tout au contraire, c’est souvent parce qu’il ne se satisfait pas de l’explication du monde existant qu’il en invente un autre possible. Mais cette invention n’aurait elle-même pas eu lieu s’il n’avait pensé dans le monde.

    Bref, ni théorie ni donné social ne sont mécaniquement les reflets l’un de l’autre. Cette vision appartient à une vulgate marxiste dépassée depuis longtemps même si d’aucuns la réaniment de temps à autre. Bourdieu, pour ne citer que lui, distingue bien le théorique du social, mais il ne les dissocie pas pour autant. D’où sa théorie des champs (sociaux), où l’histoire et la logique propre à un champ particulier – avec ses concepts propres- font que les enjeux et les positions des individus qui relèvent de ce champ ne sont pas entièrement déterminés par les positions sociales économiques qu’ils occupent par ailleurs, dans les autres champs. Ainsi, mettons un artiste qui serait issu de la bougeoisie, peut très bien agir au sein du champ artistique en révolutionnaire des formes. Un exemple : Baudelaire dont la mère et le beau-pères menaient vies bourgeoises et l’étaient et contre lesquels il s’inscrivit, écrivant des choses inédites. Certes les exemples ne sont pas innombrables, mais l’anomie est une caractéristique du social et c’est l’expression même de l’originalité. Bref, il n’y a pas de solution de continuité entre l’institutionnel et le sociologique. Le sociologique ce n’est pas le règne de l’opinion basée sur un empirisme dénué de tout fondement. L’interprétation des règles et l’institution de la société ou d’un ordre juridique, ne sont pas des phénomènes d’une nature fondamentalement différente. C’est en interprétant à nouveau frais des règles que l’on pense injustes que l’on contribue à l’élaboration de nouvelles institutions, y compris via l’instauration d’une constitution.

    On en revient aussi toujours au même point d’achoppement dans nos discussions.
    Vous n’aimez pas les définitions génériques. 😉
    Pourtant vous vous référez parfois à la modernité, c’est pourtant un concept établi a posteriori.

    Quand je me réfère au néo-libéralisme je ne me réfère pas à un auteur en particulier mais à un faisceau de courants de pensée qui vont de Von Hayek à Gary Becker en passant par Milton Friedman et Williamson et quelques autres. Bien entendu ces auteurs divergent sur certains points. Mais, en l’occurrence, ce n’est pas cela qui m’intéresse. Ce qui m’intéresse c’est l’effet global que produisent ces théories sur la société, l’économie, le politique. Ces théories n’en restent donc pas au stade théorique mais trouvent une traduction matérielle, dans les comportements, les lois, les règlements. Le néo-libéralisme n’est pas revendiqué en tant que tel par beaucoup d’auteurs, mais ce terme n’a’ pas été inventé seulement par rejet. En somme le néo-libéralisme c’est l’idéologie de la classe dominante dans notre monde depuis une trentaine d’années. A titre anecdotique, Valéry Giscard d’Estaing, ancien président de la République française, dans un de ses livres anciens, qui date d’une vingtaine d’années ou plus, introduisait son livre en commençant par nommer son concept, et ce concept n’était autre que celui de néo-libéralisme, pratiquement inconnu alors en France et dans lequel il voyait une grande destinée.

    Il a été pensé avant cette période, et continuera d’avoir des influences par la suite (voir ce que dit Werrebruck de l’ordo-libéralisme.). je vous concède qu’il est important pour démonter les mécanismes de l’aliénation de contester, réfuter, point par point les arguments avancés par les différents théoriciens. Mais ceci n’empêche pas l’autre approche. Elles sont complémentaires.
    Elles sont même liées organiquement.

    Le néo-libéralisme :

    un ordre juridique formaliste et fonctionnaliste ( par opposition à un ordre constructiviste) +

    le monétarisme +

    le marché dérégulé piloté par les Etats et certaines organisations internationales +

    une société du contrôle social pour palier à l’opacité des marchés ou, autrement
    dit, la rationalité marchande comme but et moyen de la société +

    la croissance de la production et du crédit

    = absorption du politique, du social dans l’économique.

    Concernant Von Hayek il se trouve qu’un pan entier de sa pensée concerne l’institution de la société — pour lui la société c’est le produit d’une logique de marché — dans laquelle le droit et l’ordre juridique ont une place de choix. Hayek a donc tout à voir avec le problème qui nous occupe. Toute son oeuvre théorique est une entreprise de légitimation d’un ordre juridique formaliste dans le but d’établir la société de marché. Et selon lui les constitutions se résument à cela. Il traite du juste et de l’injuste et des inégalités, nous sommes au contraire au coeur du sujet.

  57. Avatar de Champignac
    Champignac

    Sommet du G20:

    Les dirigeants des 13 plus grandes banques mondiales rencontrent Gordon Brown pour lui demander des réformes financières « douces ».

    http://www.telegraph.co.uk/finance/financetopics/recession/5045143/Banks-demand-light-touch-regulatory-reform.html

    Craignant visiblement de se voir imposer « trop de règles », ils reconnaissent, du bout des lèvres, que des « erreurs » ont été commises dans le passé. Mais affirment que des « progrès ont été faits depuis ». Sous-entendu, « on à fait quelques petites bêtises, mais, laissez-nous faire (pas punir, papa), et on ne recommencera plus. Promis-juré! »

    « In a rare meeting with Gordon Brown, the bankers warned that a knee-jerk response to the crisis could undermine economic recovery and regulatory reform. Ahead of a meeting of G20 leaders in London next month, they also stressed the need to avoid protectionism.

    Among the bankers present was John Varley, chief executive of Barclays, Josef Ackermann, chief executive of Deutsche Bank, Bill Winters, co-head of investment banking at JP Morgan Chase and Alfredo Saenz, chief executive of Abbey-owner Santander.

    They accepted mistakes had been made in areas such as governance, risk management and compensation but claimed progress was being made that would help restore stability in the financial system. « 

  58. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ Philippe Deltombe

    Merci pour l’info, j’avais oublié la Cour suprême, qui joue en effet un rôle d’arbitre, capital,
    que l’on songe que à première élection de Bush jr qui n’avait tenu qu’au vote de cette cour suprême.
    L’arrêt Winstar semble se référer au sixième amendement à la constitution. La propriété privée (au sens de richesse quantifiée (même si ces actifs sont aujourd’hui peu quantifiables, on un prix hasardeux, au doigt mouillé comme dirait François Leclerc) doit passer avant tout le reste !

    Dans le cas de Bush les institutions avaient été assez solides pour tenir le choc. Il y avait eu un mouvement de contestation puis tout était rentré dans l’ordre. Pensez-vous que cette fois, les américains, au delà de leur ressentiment vis à vis du monde de la finance pourraient douter des institutions elles-mêmes ? Sous la pression populaire, la Cour pourrait aussi défaire ce qu’elle a fait, comme vous en évoquez la possibilité. Bref, beaucoup d’incertitudes !

  59. Avatar de Philippe Deltombe
    Philippe Deltombe

    @ Pierre-Yves, Antoine

    L’arrêt Winstar ne se prononce pas sur l’interprétation du 6ème amendement.

    Il redessine la définition de la souveraineté des actes du gouvernement lorsqu’il contracte avec des parties tierces et annihile le droit du pouvoir législatif de changer la donne par la suite sans se rendre coupable, en quelque sorte, d’une résiliation abusive du contrat initial.

    Le Chief Justice Rehnquist (dissenting) voit les choses comme ceci:

    « It (l’arrêt) drastically reduces the scope of the unmistakability doctrine, shrouding the residue with clouds of uncertainty, and it limits the sovereign acts doctrine so that it will have virtually no future application. »

    L’arrêt Winstar précise (http://www.law.cornell.edu/supct/html/95-865.ZO.html):

    « The unmistakability doctrine marks the point of intersection between two fundamental constitutional concepts, the one traceable to the theory of parliamentary sovereignty made familiar by Blackstone, the other to the theory that legislative power may be limited, which became familiar to Americans through their experience under the colonial charters.

    In his Commentaries, Blackstone stated the centuries old concept that one legislature may not bind the legislative authority of its successors (1765).(…) »

    L’arrêt Winstar permet donc de considérer que le plan Geithner lie ses successeurs, càd. les actuels et futurs détenteurs du pouvoir législatif.

  60. Avatar de Philosophe
    Philosophe

    Si on s’embrouille tant sur ce plan Geithner, c’est parce qu’il est construit sur une contradiction: il s’agit bel et bien de nationaliser le crédit (banques et assurances), mais en laissant tout le pouvoir à Wall Street, comme avant. S’il ne faut pas dire qu’on nationalise (alors qu’il y a déjà une nationalisation de fait), ce n’est pas pour des raisons idéologiques, parce que le mot serait insupportable aux USA. C’est parce que le but de la nationalisation, c’est la « relance » de la même machine, celle d’avant, en ayant juste nettoyé les actifs, mais avec les mêmes machinistes aux commandes.

    Prenez la question du point de vue de Wall Street, et tout devient clair: OK, nous avons besoin de l’intervention de l’Etat. Mais c’est notre Etat, il est à notre service – enfin quoi, c’est bien nous qui avons fait élire Obama, non? L’Etat intervient pour nous donner un coup de main, mais c’est nous, bien entendu, qui gardons le pouvoir. Pour faire une comparaison: quand la direction d’une entreprise fait appel à la police pour mater son personnel en grève, ce n’est pour transmettre la direction de la boîte aux policiers, c’est pour que la police l’aise à conserver son pouvoir.

    La justification donnée par Geithner, à savoir qu’il faut déterminer un prix de marché pour ces actifs (au lieu de le fixer d’autorité), donne la bonne réponse: il s’agit d’utiliser l’argent public, mais en laissant le pouvoir au marché.

  61. Avatar de Moi
    Moi

    @Philosophe : ben oui, c’est exactement ça. La métaphore de la direction qui fait appel à la police est particulièrement bien trouvée je trouve.

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  1. Et dans son dernier numéro de DJ : Les Beach Boys et les B2 : https://x.com/TrumpDailyPosts/status/1937660042955649113?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1937660042955649113%7Ctwgr%5E13d055df7cf7264feab2c31dfdf09d11af0b1463%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.ouest-france.fr%2Fmonde%2Fetats-unis%2Fdonald-trump%2Fbomb-iran-netanyahou-sur-un-transat-pourquoi-trump-relaye-t-il-autant-de-videos-bizarres-aeb261f8-526e-11f0-9d8f-210ccc004fd7

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