L’actualité de la crise : Par une belle journée de printemps, par François Leclerc

Billet invité.

PAR UNE BELLE JOURNEE DE PRINTEMPS

Est-il exagéré d’écrire que ce qui s’est produit de mieux lors ce G20, c’est qu’il vient de se terminer ? Bien qu’il soit déjà annoncé que le prochain sommet aura lieu en septembre prochain, sur les lieux mêmes du crime, après La City de Londres : New York et la place financière de Wall Street. Beaucoup d’argent va être mis sur la table, un montant de mille milliards de dollars et plus est évoqué, qui frappe les esprits. Remplaçant par des annonces astronomiques l’énoncé de mesures qui font défaut.

Gordon Brown a fait une envolée sur le « nouvel ordre mondial ». Nicolas Sarkozy s’est déclaré heureux de ce sommet qui a été « au-delà de ce que nous pouvions imaginer » (puisqu’il ne l’a pas quitté) et Angela Merkel a parlé d’un « compromis historique pour une crise exceptionnelle » (sans donner les modalités du deal). José Manuel Barroso, président de la Commission européenne a quant à lui salué le résultat « plus ambitieux qu’attendu » (sans préciser en quoi). Barack Obama parlera plus tard.

Le communiqué final prend cinq engagements, aussi prévisibles dans leur énoncé qu’incertains dans leur réalisation : restaurer la croissance et l’emploi, remettre sur pied les banques et l’activité de prêt, renforcer les institutions financières mondiales pour leur permettre de s’attaquer à la crise et d’empêcher que d’autres ne se produisent, promouvoir le commerce international et se garder du protectionnisme.

Il a été fait feu de tout bois pour parvenir à réunir cette somme, que le FMI et la Banque Mondiale vont gérer (comme de rembourser les emprunts qu’ils vont accorder). En ce qui concerne le FMI, qui va vendre de l’or, les Nouveaux Accords d’Emprunt (NAE) seraient activés. Il s’agit d’un cadre général auquel participent de Etats membres du FMI, en vigueur depuis 1998, qui complémente les Accords généraux d’emprunt (AGE). Les USA levant leur veto, une augmentation massive des allocations de DTS va également intervenir. Enfin, le FMI pourrait émettre des obligations directement sur les marchés. Ce serait également le cas de la Banque Mondiale.

Cet ensemble de décisions financières répond d’abord aux préoccupations des USA, et accessoirement des pays les plus démunis, qui peuvent en espérer des retombées. Mais ce dispositif un peu pompeusement qualifié de « nouvelle architecture de la finance mondiale » appelle plusieurs remarques :

1/ les USA ont obtenu un effort de relance très important, mais les mécanismes mis en place privilégient des organismes au sein desquels ils exercent certes une influence prépondérante, mais où les pays émergents vont monter un peu en puissance, d’ici un an maximum ont-ils obtenus. Le FMI, la Banque Mondiale, et le FSF (qui va, sous le nom de Conseil de Stabilité Financière, devenir le gendarme des marchés et des institutions financières) vont être appelés à jouer des rôles accrus, ce qui minore l’influence directe des USA, qu’elle entend évidemment conserver grâce à sa place financière de New York. L’OMC va poursuivre sa mission de garant de l’ouverture des frontières (pour le commerce international, les migrations n’étant pas de son ressort).

2/ La levée du veto à propos du vieux projet en suspens d’allocations supplémentaires de DTS, ainsi que les montants envisagés, est un pas notable, même s’il est limité, en direction des autorités chinoises, pour qui tout ce qui contribue à minorer le rôle international du dollar est le bienvenu. Il fallait bien aussi boucler le budget.

3/ Les nouvelles sollicitations du marché obligataire, venant s’ajouter à celles des Etats, y compris celles qu’elles vont devoir effectuer pour prêter au FMI, risquent de précipiter la hausse des rendements et d’augmenter pour tous les coûts de ces opérations.

La question de la relance financière était le plat principal, le reste n’étant que des à-côtés moins aboutis. La palinodie des paradis fiscaux se poursuit. En Europe, où les fers ont été croisés sur le pré, des discussions longues et discrètes à propos d’accords fiscaux bilatéraux entre Etats et paradis fiscaux vont permettre de régler la question entre gens du (même) monde. Le reste des paradis fiscaux, ceux de la Chine comme des USA, ainsi que les autres, semblent bénéficier de hautes protections. La suppression en Europe de quelques obstacles à la répression des délits fiscaux sera donc caduque dans les faits, à peine aura-t-elle fait l’objet de discussions préliminaires. Il suffira d’aller ailleurs. L’OCDE, finalement, publiera une liste de la honte, un mauvais moment à passer.

Autre opération de diversion destinée au grand public, des règles internationales de rémunération du monde de la finance ont été adoptées. Des mesures appelées à être très facilement contournées, par exemple via les paradis fiscaux, en application d’un savoir-faire à la base des métiers de la finance.

La crise du système financier international sort quant à elle largement escamotée de cette réunion, au profit de déclarations générales sur de futures mesures de régulation : enregistrement et contrôle à définir des fonds spéculatifs, surveillance des agences de notation. Tout ceci ne préjuge pas des modalités et de la rigueur des dispositifs qui seront finalement retenus.

« A mes yeux, le sujet le plus important est que nous tombions d’accord, avec les Britanniques et les Américains aussi, sur le principe suivant : aucun produit financier, aucun intervenant sur les marchés et aucune place financière ne peut demeurer sans régulation et sans supervision », avait déclaré ce matin même Peer Steinbrück, ministre allemand des finances, sans en préciser l’étendue dans chaque cas. Il est préférable de le laisser maintenant juge, pour savoir si ces principes sont respectés. A défaut, cela restera un excellent programme de travail pour le prochain G20.

Un dernier mot à propos cette fois du système monétaire international, « Il y a eu des discussions isolées dans un format bilatéral sur ce sujet. Et je pense que c’est un sujet qui fera l’objet d’un futur approfondissement dans les mois prochains », a déclaré à la fin du G20 l’un des conseillers du président russe Medvedev, ajoutant que celui-ci souhaitait que la question soit abordée dans le cadre du FMI.

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32 réponses à “L’actualité de la crise : Par une belle journée de printemps, par François Leclerc”

  1. Avatar de bob
    bob

    Quand les citoyens ne s’organisent pas pour proposer et contrôler alors on ne peut que s’en remettre au bonne parole de ce G20 en priant que tous ce qui a été affirmé haut et fort soit effectivement réalisé.

  2. Avatar de cazier
    cazier

    Le moins que l’on puisse dire c’est que le président SARKOSY avait l’air de tout, sauf de quelqu’un d’heureux !!!
    A voir donc dans le détail, car si je ne fais pas confiance à notre président, à Gordon Brown encore moins et lui avait le sourire lors de son intervention.
    Je ne pense pas que les mesures adoptées lors de ce G20 sont là pour contribuer à améliorer la vie des simples citoyens, bien au contraire.
    A suivre donc…

  3. Avatar de alexbru
    alexbru

    Plethore d’annonces à l’éxecution soumise à interpretation. Qu’en restera t il lorsque les fumigènes se dissiperont…?
    La liste des paradis fiscaux… tremblez cocotiers! L’affichage des limitations de vitesse n’empechent pas les infractions et les morts… Ce qui les empêche c’est l’adjonction des contrôles effectués par des agents de police en nombre, dotés d’outils adéquoits et bien payés pour ne pas êtres corrompus … et dotés d outils de poursuite transnationaux. A ce jour une infraction à la vitesse en France commise par un etranger ne peut être poursuivie ailleurs danq la Cee. Ca fait combien de temps que ça existe la cee déjà?
    Le comble c’est la charge de la preuve du délit financier/fiscal au pays demandeur. C’est sur ce point une non-mesure.

  4. Avatar de Auguste
    Auguste

    @Cazier
    Vous dites « A suivre donc… »
    Ne l’auriez-vous pas dit, manchinalement ? … sans y penser ?
    … un peu comme bonjour ou bonsoir à un moment où vous il vous arrivé d’être un peu fatigué ?

    Accepteriez-vous de reprendre ces trois mots ? … « A suivre donc… »

    Mais pourquoi donc ? … au juste ?

    Personnellement, je ne regarde plus du tout la télevision
    quant à la radio ! .. j’appuie encore — de temps à autre sur « power » & « volume »

    … de telles âneries ! … qui vont réduire l’économie française à zéro !
    Que faire ?
    … des protojournalistes-protoéconomistes (style Brice Couturier) n’ayant besoin d’écouter personne
    persuadés de tout savoir parce qu’ils sont à allées à l’Ecole …
    n’ayant aucune idée de ce que peut-être, pour une PME, une « Besoin Permanent en Fonds de Roulement »
    vantant l’inflation ! … à nouveau !

    Je lui ai écrit, personnellement, à la Maison de la Radio, … en décembre !

    Novembre – Décembre – Janvier – Févier – Mars = cinq mois d’âneries nuisibles !!

    Que proposeriez-vous ? … une pétition ? …
    l’annulation de son diplôme ? … la suspension de ses vieux manuels au dessus de la Seine ?

    Laissez toutes les PME passer sous le contrôle de sociétés écrans détenus par des prêtes-noms
    aux commanditaires inconnus ?

    Faut-il s’étonner que les français(e)s soient dans la défiance et non dans la confiance ?

    Le document ci-après est à lire avec un esprit d’autant plus vigilant-méfiant et critique
    qu’il a été élaboré dans l’orbite de Daniel Cohen qui connait tout de même pas mal de choses :

    http://www.cepremap.ens.fr/depot/opus/OPUS09.pdf
    N’y a t-il pas une bonne part de vrai ?
    même si …

    LeClownBlanc se fera un plaisir d’expliquer :
    1/ la réalité (terrible !) du « Besoin Permanent en Fonds de Roulement »
    2/ l’épée de Damoclès à l’encontre des entreprises de l’Economie Réelle enregistrées en France
    3/ la nécessité de remplacer les économistes de France Culture par des quidams ayant le bac tirés au sort

    François Leclerc eut le mot heureux pour me ragaillardir !
    « Par une belle journée de printemps »
    ensoleillée
    les jonquilles sont
    toutes fieres d’elles !
    ça fait plaisir

  5. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    D’une part, on promet davantage de transparence mais de l’autre, la FASB permet aux banques de gonfler artificiellement leurs bilans en autorisant l’abandon la norme comptable « mark-to market ».

    Comme le dit l’article: « changing rules doesn’t change reality ».

    De plus, en permettant aux banques de gonfler la valeur de leurs actifs, la FASB torpille le plan Geithner, dans la mesure où les banques seront désormais moins incitées à vendre leurs actifs toxiques, maintenant que ceux-ci ont été miraculeusement réévalués.

    http://www.marketwatch.com/news/story/Markets-auditor-rule-some-less/story.aspx?guid={97500457-ADC6-4586-995E-DB051EE83DBE}

  6. Avatar de BA
    BA

    « La Société générale n’est pas la seule à prévoir d’importantes retraites surcomplémentaires pour ses dirigeants (33 millions d’euros pour six mandataires sociaux).

    BNP-Paribas a ainsi provisionné en 2008 28,6 millions d’euros pour les retraites « supplémentaires à prestations définies » du président, Michel Pébereau, du directeur général, Beaudoin Prot, et du directeur général délégué, Georges Chodron de Courcel, souligne jeudi 2 avril France Info, qui cite le document de référence de la banque, consultable sur son site Internet (voir les pages portant les numéros 232 à 235). »

    http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2009/04/02/pour-les-dirigeants-de-bnp-paribas-la-retraite-s-annonce-doree_1175571_1101386.html

    Une seule riposte possible :

    TOUT LE MONDE FERME SES COMPTES DANS LES BANQUES PRIVEES !

    TOUT LE MONDE DEPOSE SON ARGENT A LA BANQUE POSTALE !

    MAINTENANT !

  7. Avatar de Auguste
    Auguste

    @ Bob [19:19]
    Vous dites « … pour proposer » …
    Vous dites « Quand les citoyens ne s’organisent pas pour proposer (…) »
    Etes-vous sûr de na pas faire complètement fausse route ? …
    … proposer à qui ? … à un officiel (parlementaire, directeur de cabinet, enarque,..) qui serait prêt à vous écouter ?
    … dont le neocortex comprendrait ce que vous lui dites ?

    Hari Seldon : « Le Temps de la proposition au patriofurtifs et autres co-optés ou transfuges est à l’agonie »

  8. Avatar de JeanLuc
    JeanLuc

    Angela Merkel a parlé d’un « compromis historique pour une crise exceptionnelle » : justement, j’ai entendu qu’elle a dit « un compromis presque historique », évidemment le presque fait toute la différence.

  9. Avatar de iGor milhit

    L’OMC va poursuivre sa mission de garant de l’ouverture des frontières (pour le commerce international, les migrations n’étant pas de son ressort).

    Merci. On ne parle jamais assez de ce sujet.

  10. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ Auguste

    j’ai parcouru ce document, signé Pierre Cahuc, dont vous donnez le lien ci-dessus.
    Franchement, c’est de la littérature socio-économique de troisième zone.
    De l’idéologie en barre, du prêt à penser pour l’UMP-PS-MODEM, que vous ne manquez pas de fustiger vous-même dans vos commentaires.

    En gros la thèse, c’est la France représente une société de défiance généralisée, cause de tous nos maux, en particulier d’une défaillance du marché, y compris celui du travail qui serait trop réglementé. Et de citer en exemple le modèle suédois. Exit la lutte des classes !! L’approche chère à Paul Jorion qui consiste à considérer les rapports de force qui s’établissent entre entrepreneurs, investisseurs et salariés.
    Il est vrai ce document fut rédigé avant la crise. Il est aujourd’hui complètement à coté de la plaque.

    je cite une phrase qui résume le propos : « Le modèle social français, qui n’était peut-être au départ qu’un accident de l’histoire risque de s’éroder inexorablement la capacité des français à vivre heureux ensemble s’il n’y a pas réforme en profondeur. »

    Les auteurs du document de citer les trois principaux candidats à la présidentielles qui font ce même constat ! Chacun avec leurs mots propres. Royal avec son ordre juste, Sarkozy les droits et devoirs de chacun et Bayrou du même acabit.

    Mon cher Auguste-Clown-Blanc, ce document c’est de la bouillie pour chat.
    Un playdoyer pour la flexicurité. Bref, du traitement social des tares congénitales du capitalisme. Même le salaire minimum
    est visé dans le texte, au motif que l’Etat en l’instaurant priver les syndicats de marges de manoeuvre. ON croit rêver.

    Détail piquant une citation d’Alain Peyrefitte, préface le texte, lequel avait justement glosé sur la société de confiance.
    Quand on sait que ce monsieur fut un chantre de l’idéologie sécuritaire, il y a quoi de faire des bonds au plafond !!

    Une grande partie du document est consacré au détail d’une enquête visant à montrer que les français seraient défiants et particulièrement inciviques. Et de citer une étude anglo-saxonne qui fait l’étude comparative de l’attitude des diplomates des nations unies quant au respect des règlementations en matière routière. Les français viendraient juste après les diplomates des pays du golfe, et les africains, pour leur incivilité, les scandinaves et anglo-saxons faisant eux bonne figure.

    De qui se moque-t-on ?
    Les scandinaves et anglo saxons sont-ils plus civiques lorsqu’il s’agit d’ off shore ?

    ce pseudo rapport confond sens critique des français et incivilité.
    Les incivilités cela existe évidemment, mais s’emparer de ce phénomène pour justifier des régressions sociales, me paraît plus que douteux.

  11. Avatar de Duverger
    Duverger

    les membres du G 20 déclarent vouloir supprimer les paradis fiscaux, de la même manière Hiltler déclarait en 38 ne jamais vouloir envahir la Pologne …

  12. Avatar de Candide
    Candide

    @ Auguste

    Complètement d’accord avec Pierre-Yves. Quand on lit des déclarations telles que celle-ci…

    La figure 2 montre, pour chaque pays, la part des personnes déclarant n’avoir aucune confiance dans le système judiciaire. Le système judiciaire est une institution non partisane. Son impartialité ne devrait donc souffrir aucune discussion. Pourtant, les Français sont près de 20 % à déclarer n’avoir aucune confiance en la justice.

    … on comprend tout de suite qu’il est inutile de poursuivre beaucoup plus avant la lecture de ce document de pure propagande néolibérale, dont l’objectif est de discréditer l’ensemble du système mis en place après 1945, même si ce système est évidemment loin d’être parfait et nécessiterait des ajustements.

  13. Avatar de Auguste
    Auguste

    @ Duverger [ 21:51]
    On ne saurait mieux dire !

    @ Pierre-Yves D [ 21:45 ]
    Eh oui ! elles ressemblent à cela les « études officielles » payées avec la TVA et l’IRPP !
    (ce qu’il en reste de l’impôt ! … l’IRPP ne peut plus faire face au « service » (service !) de la Dette
    Service de quoi ? … Au service de qui ? … de prédateurs opérant à partir d’un statut de non résident ou un autre

    Q1: Avez-vous confiance dans LaBrochette de patriofurtifs présents au G20 ?
    Q2: Faites-vous une différence entre “topCapitalisme furtif” et “bienPurEtatismeNonFurtif” ?
    Q3: Avez-vous confiance en l’Etat pour concentrer toutes les dettes d’intérêt collectif (Bien Commun) ?
    Q4: Dites-vous le contraire ? … faudrait-il choisir entre ces seules 2 formules (pour moi discréditées) ?
    Q5: Cherchez-vous à choisir entre “les deux systèmes” ?      
    (pour moi, en réalité un seul Vichyisme_PsUmp, modem insignifiant)
    Q6: Attendiez-vous une régulation pertinente sur le moyen et long terme en provenance de LaBrochette (FMI, OMC, G20) ?
    Q7: Question de votre choix que vous vous posez à vous-même au profit des blogueurs.

    Q8: Croyez-vous au statu quo ou à un quelconque retour en arrière (que ce soit 1950, 1976-80, 81-83, etc.)
    Q9 “Les banquiers privés créent de l’inflation; Pensez-vous que l’Etat n’en crée pas ?     
    [pour moi : sans arrêt, l’Etat ne cesse pas, lui aussi, de créer de l’inflation]
    Q10: Qu’ont fait les parlementaires ces 40 dernières années ?

    Un prolongement parmi d’autres :

    http://www.pauljorion.com/blog/?p=2591#comment-22141

  14. Avatar de Paul Kaizerman
    Paul Kaizerman

    Le G20 est une réunion destinée a impressionner les foules ignorantes. Rassurez-vous, il ne s’est rien passé et le vieux système pourra être remis en selle.

    Mais les gens normaux ne se préoccuperont pas des subtilités langagières et jugeront des résultats du G20 sur deux critères : y aura t-il moins de chômage dans les mois à venir. Mon pouvoir d’achat va t-il s’améliorer ? s’ils n’obtiennent ni l’un, ni l’autre, alors le G20 apparaitra aux yeux de tous pour insignifiant et inutile. A partir de là, je ne vois pas très bien ce que nos « élites » vont pouvoir inventer pour s’en sortir sans casse.

  15. Avatar de John Smith
    John Smith

    Personne ne l’a noté ?
    Pas un mot d’excuse pour les souffrances occasionnées ??? seul mot d’ordre rassurer les marchés.

    Un peu indécent tous cela n’est-il pas ?
    Is not it I’m sorry.

    Anyway still on the verge of collapsing, no more a house of credit cards.
    Plus qu’un tas de cendre qui ignore le battement d’aile du papillon de l’autre côté de la planète…

  16. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ JeanLuc

    D’après les agences de presse, elle a bien dit « un compromis historique pour une crise exceptionnelle ».

  17. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ Auguste

    Vous n’avez peut-être pas lu tous mes commentaires, mais j’ai à maintes reprises regretté les errances et mêmes erreurs de tous les partis que vous citez. La gauche dite de gouvernement ne fut pas en reste, puisque c’est elle qui dès les années 80 emboita le pas au mouvement général de dérégulation financière amorcé par les anglo-saxons. L’idéologie économiste de ces trois partis est commune, seule change la dose de traitement social apporté aux méfaits du capitalisme. J’ai donc bêtement toujours voté pour le moins pire, avec, il est vrai, quelques espérances, en 1981 ! Ce fut une belle fête et j’étais très jeune. Mais la parenthèse se referma bien vite. « Pragmatisme », « modernisation » et autres « réformisme » furent les mots valise qui cachaient l’absence de pensée économique et sociale novatrices.

    Il n’en reste pas moins vrai qu’un pays comme la France est aujourd’hui mieux préparé — du moins pour l’instant, je vous le concède — pour faire face à une crise d’une telle ampleur. Je pense sincèrement qu’il vaut mieux être chômeur en France qu’aux USA et cela nous le devons à un système social issu du Programme du Conseil de la Résistance, point de départ du compromis social d’après-guerre, ce que la droite au pouvoir se proposait justement de détruire avant que n’arrive la crise.
    On ne voit que trop bien que Sarkozy est écartelé entre sa volonté affichée de réformer – moraliser – le système financier et sa promesse de réformer le système social français jugé par ses partisans et alliés trop archaïque, trop rigide, alors que c’est précisément cet archaïsme que nous envient nombre de commentateurs d’outre-Atlantique. Un comble !

    Ceci dit, je ne suis pas passéiste. Vous avez lu mes commentaires sur ce blog.
    En matières de démocratie, d’écologie et d’économie, je suis pour le moins critique.
    J’ai lu l’Etat industriel de J.-K. Galbraith, publié il y a quelques dizaines d’années et où il était montré que l’industrie — pour ne pas dire le capitalisme — vit en symbiose avec l’Etat. Nous y sommes toujours. Quand Sarkozy va en République du Congo c’est pour le business d’Areva, garantir nos approvisionnements en uranium, et tant pis pour les dégâts écologiques locaux occasionnées par l’exploitation des mines, sans parler de la collusion avec un régime peu démocratique.

    Je ne pense pas possible ni souhaitable une simple réforme du capitalisme. Je pense que ce système a fait son temps, et si ce n’est pas le cas, il doit laisser la place à autre chose. Sur ce point nous sommes d’accord. Mais de grâce, pas la flexicurité ! (je ne dis pas que c’est ce que vous préconisez, mais le document de Cahuc, c’était bien cela, d’où ma diatribe un peu enflammée, car la flexicurité c’est pas vraiment une nouvelle formule !

    Pour être clair, je ne crois ni au statu quoi ni au retour en arrière.
    Et je pense comme vous, et Paul Jorion, François Leclerc et d’autres sur ce blog, que les nationalisations éventuelles des banques ne résoudront pas les problèmes de fond, même si, sur le moment, elles sont nécessaires. Si Wall Street rechigne au mot tabou « N » comme nationalisation, c’est tout de même qu’ell y voit une menace pour ses prérogatives. L’Etat peut être complice des natiofurtifs, mais il ne s’y identifie pas complètement.

  18. Avatar de clive
    clive

    http://www.monde-diplomatique.fr/2009/04/CORDONNIER/17032

    extrait:

    « quels sont les types d’institutions les mieux à même de remplir ces fonctions… Et surtout : de quelle partie de l’échafaudage actuel de la finance a-t-on (vraiment) besoin pour remplir ces fonctions ? (…) c’est tout un secteur d’activité, employant des centaines de milliers de personnes dans le monde, mobilisant une part non négligeable de matière grise, et captant une fraction disproportionnée du revenu global (profits et très hauts salaires confondus), qui devrait justifier de son utilité sociale. »

    les utiles et les parasites.
    Le Grenelle 20 n’a pas dégraissé…

  19. Avatar de Dominique Larchey-Wendling
    Dominique Larchey-Wendling

    Super plan média ce G20 …. tous les tambours ont été sortis et toutes les officines d’ »influence » (faiseurs d’opinion) ont fonctionné à plein … que dire. Bravo !

  20. Avatar de Noviant

    Et sous nos yeux encore éblouis par l’évènement du G20 les dieux de la finance dérégulent à tout va. Le FASB (Financial Accounting Standards Board), organisme définissant les règles comptables des banques, change la méthode de valorisation des actifs non liquide. Plutôt que de retenir la valorisation du marché les banques pourront calculer une valorisation plus favorable ! Ils appellent cela le “fair value” accounting…
    Vous allez-voir la nouvelle profitabilité des banques ! On va avoir l’impression que la crise est finie. Au mois au début… Après, attention pour la confiance.

    Il y a un article sur le Financial Times d’aujourd’hui, et la news sur le site de la FSAB :
    http://www.fasb.org/action/sbd040209.shtml

  21. Avatar de Cécile
    Cécile

    à Pierre-Yves D
    je dirais qu’on peut faire dire n’importe quoi aux chiffres, il suffit de s’y tenir avec obstination (manipulation, récupération, faux-semblants….)

    donc nous sommes d’accord …

    puisque qu’il n’empêche (que quelque part il me semble) que tout se retourne (car même plus haut que ça la modernité est en train sous nos yeux de se retourner comme un gant) …
    Bref les français n’ont pas confiance des pouvoirs qui les manipulent, et alors ? Où est le problème ? (ça veut dire quoi déjà « trust » en anglais? (Do you trust …. my trust … or not … ?)
    et l’incivisme (la désobéisance civique, la désobéissance civile sont-elles à confondre ?)

    je te joins un discours de Petain (j’en suis à la page 45 du pdf) célèbre de son
    « Le régime nouveau sera une hiérarchie sociale. Il ne reposera plus sur l’idée fausse de l’égalité naturelle des hommes, mais sur l’idée nécessaire de l’égalité des « chances » données à tous les Français de prouver leur aptitude à « servir ». »
    (liberté -du marché-, égalité -des chances-, fraternité -de….)

    « Français,
    La France a connu, il y a quatre mois, l’une des plus grandes défaites de son histoire.
    Cette défaite a de nombreuses causes, mais toutes ne sont pas d’ordre technique. Le désastre n’est, en réalité, que le reflet, sur le plan militaire, des faiblesses et des tares de l’ancien régime politique.
    Ce régime, pourtant, beaucoup d’entre vous l’aimaient.
    Votant tous les quatre ans, vous vous donniez l’impression d’être les citoyens libres d’un État libre, aussi vous étonnerai-je en vous disant que jamais, dans l’histoire de la France, l’État n’a été plus asservi qu’au cours des vingt dernières années.
    Asservi de diverses manières : successivement, et parfois simultanément, par des coalitions d’intérêts économiques et par des équipes politiques ou syndicales prétendant, fallacieusement, représenter la classe ouvrière.
    Selon la prédominance de l’une ou de l’autre de ces deux servitudes, des majorités se succédaient au pouvoir, animées trop souvent du souci d’abattre la minorité rivale. Ces luttes provoquaient des désastres. L’on recourait, alors, à ces vastes formations dites « d’Union Nationale » qui ne constituaient qu’une duperie supplémentaire. Ce n’est pas, en effet, en réunissant des divergences que l’on parvient à la cohérence. Ce n’est pas en totalisant des bonnes volontés que l’on obtient « une volonté ».
    De ces oscillations et de ces vassalités, la marque s’imprimait profondément dans les mœurs, tout criait l’impuissance d’un régime qui ne se maintenait au travers des circonstances les plus graves qu’en se renonçant lui-même, par la pratique des pleins pouvoirs. Il s’acheminait ainsi, à grands pas, vers une révolution politique que la guerre et la défaite ont seulement hâtée.
    Prisonnier d’une telle politique intérieure, ce régime ne pouvait, le plus souvent, pratiquer une politique extérieure digne de la France.
    Inspirée, tour à tour, par un nationalisme ombrageux et par un pacifisme déréglé, faite d’incompréhension et de faiblesse (alors que notre victoire nous imposait la force et la générosité), notre politique étrangère ne pouvait nous mener qu’aux abîmes. Nous n’avons pas mis plus de quinze ans à descendre la pente qui y conduisait.
    Un jour de septembre 1939, sans même que l’on osât consulter les Chambres, la guerre, une guerre presque perdue d’avance, fut déclarée. Nous n’avions su ni l’éviter, ni la, préparer.
    C’est sur cet amas de ruines qu’il faut, aujourd’hui, reconstruire la France.
    L’ordre nouveau ne peut, en aucune manière, impliquer un retour, même déguisé, aux erreurs qui nous ont coûté si cher, on ne saurait davantage y découvrir les traits d’une sorte « d’ordre moral » ou d’une revanche des événements de 1936.
    L’ordre nouveau ne peut être une imitation servile d’expériences étrangères. Certaines de ces expériences ont leur sens et leur beauté. Mais chaque peuple doit concevoir un régime adapté à son climat et à son génie.
    L’ordre nouveau est une nécessité française. Nous devrons, tragiquement, réaliser dans la défaite la révolution que, dans la victoire, dans la paix, dans l’entente volontaire de peuples égaux, nous n’avons même pas su concevoir.
    Indépendante du revers des ses armes, la tâche que la France doit accomplir l’est aussi et à plus forte raison des succès et des revers d’autres nations qui ont été, dans l’histoire, ses amies ou ses ennemies.
    Le régime nouveau, s’il entend être national, doit se libérer de ces amitiés ou de ces inimitiés, dites traditionnelles, qui n’ont, en fait, cessé de se modifier à travers l’histoire pour le plus grand profit des émetteurs d’emprunts et des trafiquants d’armes.
    Le régime nouveau défendra, tout d’abord, l’unité nationale, c’est-à-dire l’étroite union de la Métropole et de la France d’outre-mer.
    Il maintiendra les héritages de sa culture grecque et latine et leur rayonnement dans le monde.
    Il remettra en honneur le véritable nationalisme, celui qui, renonçant à se concentrer sur lui-même, se dépasse pour atteindre la collaboration internationale.
    Cette collaboration, la France est prête à la rechercher dans tous les domaines, avec tous ses voisins. Elle sait d’ailleurs que, quelle que soit la carte politique de l’Europe et du monde, le problème des rapports franco-allemands, si criminellement traité dans le passé, continuera de déterminer son avenir.
    Sans doute, l’Allemagne peut-elle, au lendemain de sa victoire sur nos armes, choisir entre une paix traditionnelle d’oppression et une paix toute nouvelle de collaboration.
    A la misère, aux troubles, aux répressions et sans doute aux conflits que susciterait une nouvelle paix faite « à la manière du passé », l’Allemagne peut préférer une paix vivante pour le vainqueur, une paix génératrice de bien-être pour tous.
    Le choix appartient d’abord au vainqueur ; il dépend aussi du vaincu.
    Si toutes les voies nous sont fermées, nous saurons attendre et souffrir.
    Si un espoir au contraire se lève sur le monde, nous saurons dominer notre humiliation, nos deuils, nos ruines. En présence d’un vainqueur qui aura su dominer sa victoire, nous saurons dominer notre défaite.

    Le régime nouveau sera une hiérarchie sociale. Il ne reposera plus sur l’idée fausse de l’égalité naturelle des hommes, mais sur l’idée nécessaire de l’égalité des « chances » données à tous les Français de prouver leur aptitude à « servir ».
    Seuls le travail et le talent deviendront le fondement de la hiérarchie française. Aucun préjugé défavorable n’atteindra un Français du fait de ses origines sociales, à la seule condition qu’il s’intègre dans la France nouvelle et qu’il lui apporte un concours sans réserve. On ne peut faire disparaître la lutte des classes, fatale à la nation, qu’en faisant disparaître les causes qui ont formé ces classes, qui les ont dressées les unes contre les autres.
    Ainsi renaîtront les élites véritables que le régime passé a mis des années à détruire et qui constitueront les cadres nécessaires au développement du bien-être et de la dignité de tous.
    Certains craindront peut-être que la hiérarchie nouvelle détruise une liberté à laquelle ils tiennent et que leurs pères ont conquise au prix de leur sang.
    Qu’ils soient sans inquiétude.
    L’autorité est nécessaire pour sauvegarder la liberté de l’État, garantie des libertés individuelles, en face des coalitions d’intérêts particuliers. Un peuple n’est plus libre, en dépit de ses bulletins de vote, dès que le gouvernement qu’il a librement porté au pouvoir devient le prisonnier de ses coalitions.
    Que signifierait d’ailleurs, en 1940, la liberté (l’abstraite liberté) pour un ouvrier chômeur ou pour un petit patron ruiné, sinon la liberté de souffrir sans recours, au milieu d’une nation vaincue ?
    Nous ne perdrons, en réalité, certaines apparences trompeuses de la liberté que pour mieux en sauver la substance.
    L’histoire est faite d’alternances entre des périodes d’autorité dégénérant en tyrannie et des périodes de libertés engendrant la licence. L’heure est venue pour la France de substituer à ces alternances douloureuses une conjonction harmonieuse de l’autorité et des libertés.
    Le caractère hiérarchique du nouveau régime est inséparable de son caractère social.
    Mais ce caractère social ne peut se fonder sur des déclarations théoriques. Il doit apparaître dans les faits. Il doit se traduire par des mesures immédiates et pratiques.
    Tous les Français, ouvriers, cultivateurs, fonctionnaires, techniciens, patrons ont d’abord le devoir de travailler, ceux qui méconnaîtraient ce devoir ne mériteraient plus leur qualité de citoyen. Mais tous les Français ont également droit aux travail. On conçoit aisément que, pour assurer l’exercice de ce droit et la sanction de ce devoir, il faille introduire une révolution profonde dans tout notre vieil appareil économique.
    Après une période transitoire, pendant laquelle les travaux d’équipement devront être multipliés et répartis sur tout le territoire, nous pourrons, dans une économie organisée, créer des centres durables d’activité où chacun trouvera la place et le salaire que ses aptitudes lui méritent.
    Les solutions, pour être efficaces, devront être adaptées aux divers métiers. Telle solution qui s’impose pour l’industrie n’aurait aucune raison d’être pour l’agriculture familiale, qui constitue la principale base économique et sociale de la France.
    Mais il est des principes généraux qui s’appliqueront à tous les métiers.
    Ces métiers seront organisés et leur organisation s’imposera à tous.
    Les organisations professionnelles traiteront de tout ce qui concerne le métier, mais se limiteront au seul domaine. professionnel. Elles assureront, sous l’autorité de l’État, la rédaction et l’exécution des conventions de travail. Elles garantiront la dignité de la personne du travailleur, en améliorant. ses conditions de vie, jusque dans sa vieillesse.
    Elles éviteront enfin les conflits, par l’interdiction absolue des « lockout » et des grèves, par l’arbitrage obligatoire des tribunaux de travail.
    Le régime économique de ces dernières années faisait apparaître les mêmes imperfections et les mêmes contradictions que le régime politique.
    Sur le plan parlementaire : apparence de liberté.
    Sur le plan de la production et des échanges : apparence de libéralisme, mais, en fait, asservissement aux puissances d’argent et recours de plus en plus large aux interventions de l’État.
    Cette dégradation du libéralisme économique s’explique d’ailleurs aisément.
    La libre concurrence était, à la fois, le ressort et le régulateur du régime libéral. Le jour où les coalitions et les trusts brisèrent ce mécanisme essentiel, la production et les prix furent livrés, sans défense, à l’esprit de lucre et de spéculation.
    Ainsi se déroulait ce spectacle révoltant de millions d’hommes manquant du nécessaire en face de stocks invendus et même détruits dans le seul dessein de soutenir le cours des matières premières.
    Ainsi s’annonçait la crise mondiale.
    Devant la faillite universelle de l’économie libérale, presque tous les peuples se sont engagés dans la voie d’une économie nouvelle. Nous devons nous y engager à notre tour et, par notre énergie et notre foi, regagner le temps perdu.
    Deux principes essentiels nous guideront : l’économie doit être organisée et contrôlée. La coordination par l’État des activités privées doit briser la puissance des trusts et leur pouvoir de corruption. Bien loin donc de brider l’initiative individuelle, l’économie doit la libérer de ses entraves actuelles en la subordonnant à l’intérêt national. La monnaie doit être au service de l’économie, elle doit permettre le plein essor de la production, dans la stabilité des prix et des salaires.
    Une monnaie saine est, avant tout, une monnaie qui permet de satisfaire aux besoins des hommes. Notre nouveau système monétaire ne devra donc affecter l’or qu’à la garantie des règlements extérieurs. Il mesurera la circulation intérieure aux nécessités de la production:
    Un tel système implique un double contrôle :
    Sur le plan international, contrôle du commerce extérieur et des changes pour subordonner aux nécessités nationales l’emploi des signes monétaires sur les marchés étrangers ;
    Sur le plan intérieur, contrôle vigilant de la consommation et des prix, afin de maîtriser le pouvoir d’achat de la monnaie, d’empêcher les dépenses excessives et d’apporter plus de justice dans la répartition des produits.
    Ce système ne porte aucune atteinte à la liberté des hommes, si ce n’est à la liberté de ceux qui spéculent, soit par intérêt personnel, soit par intérêt politique.
    Il n’est conçu qu’en fonction de l’intérêt national. Il devra, dans les dures épreuves que nous traversons, s’exercer avec une entière rigueur.
    Que la classe ouvrière et la bourgeoisie fassent, ensemble, un immense effort pour échapper aux routines de paresse et prennent conscience de leur intérêt commun de citoyen, dans une nation désormais unie.
    Telle est, aujourd’hui, Français, la tâche à laquelle je vous convie.
    Il faut reconstruire.
    Cette reconstruction, c’est avec vous que je veux la faire.
    La Constitution sera l’expression juridique de la Révolution déjà commencée dans les faits, car les institutions ne valent que par l’esprit qui les anime.
    Une révolution ne se fait pas seulement à coups de lois et de décrets Elle ne s’accomplit que si la nation la comprend et l’appelle, que si le peuple accompagne le gouvernement dans la voie de la rénovation nécessaire.
    Bientôt, je vous demanderai de vous grouper pour qu’ensemble réunis autour de moi, en communion avec les anciens combattants déjà formés en Légion, vous meniez cette révolution jusqu’à son terme, en ralliant les hésitants, en brisant les forces hostiles et les intérêts coalisés en faisant régner, dans la France nouvelle, la véritable fraternité nationale. »

    Le discours du 10 octobre 1940, parfois daté du 11 octobre, aurait été prononcé sur les ondes de la radio par J-L. Tixier-Vignancourt le 10 octobre, publié au JO du 11

  22. Avatar de jacques
    jacques

    « 3/les nouvelles sollicitations du marché obligataire,venant s’ajouter…. » Gravez ce paragraphe dans vos mémoires et on en reparle dans trois mois de cette nouvelle bulle mortelle pour les refinancements à court terme des entreprises qui couvrent leurs besoins en fond de roulement,idem pour les mairies , les hopitaux,les conseils généraux,….etc.Ou l’on va s’apercevoir que les investissements à long terme et les frais de fonctionnement sont couverts par du crédit à court terme.

  23. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    Le camp de la régulation financière et de la réforme du capitalisme, personnifié dans ses effets de manche par Nicolas Sarkozy, vient de connaître une première victoire à la Phyrrus. L’OCDE a bien publié, comme il en a obtenu de haute lutte le principe, la fameuse liste noire des paradis fiscaux. Mais celle-ci ne comporte que le nom de quatre pays : le Costa Rica, la Malaisie, les Philippines et l’Uruguay.

    Une deuxième liste regroupant les pays ayant pris des engagements, mais ne les ayant pas « substantiellement » mis en œuvre, comprend 38 pays, dont Monaco, le Liechtenstein, la Suisse et le Luxembourg, dont on devine qu’ils en sortiront bientôt.

    Faut-il considérer que les autres mesures de régulation évoquée dans le communiqué final du sommet connaîtrons le même rétrécissement au lavage ?

  24. Avatar de EOMENOS
    EOMENOS

    @Duverger

    J’aime beaucoup votre humour.

    Nous allons donc envahir les paradis fiscaux avec nos banquiers comme fers de lance ?

  25. Avatar de JJJ
    JJJ

    @ François Leclerc

    Votre titre me fait penser à Si par une nuit d’hiver un voyageur, le « roman du roman » d’Italo Calvino. Qui balaie toutes les techniques de la fiction romanesque. On est en plein dedans…

  26. Avatar de Franck
    Franck

    Une compromission plutôt historique pour un sommet exceptionnel, le comble de l’enfumage c’est de faire croire qu’ils ont fait les bons choix qui ne dérangent pas trop les autres, hélas ils sont complètement dépassés par les événements.

    Attention à la prochaine lame de fond …

  27. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    Un article du New York Times relate la trouvaille sémantique concoctée par Barack Obama pour aplanir le conflit entre Sarkozy et Hu Jintao, qui menaçait de tourner au vinaigre. Sarkozy exigeait la publication d’une « shame list » de paradis fiscaux, laquelle aurait mentionné Hong-Kong et Macao, ce que le communiste Hu Jinato ne voulait sous aucun prétexte (on appréciera l’ironie de la situation). Obama aurait trouvé la parade.

     » Mr. Sarkozy was referring to Mr. Obama the mediator. For a tense hour on Thursday, Mr. Sarkozy and President Hu Jintao of China were going back and forth about tax havens. In a large conference room at the Excel Center, surrounded by 18 other world leaders, the two men sniped at each other, according to officials in the room.

    Mr. Sarkozy wanted the big communiqué produced by the Group of 20 to endorse naming and shaming global tax havens, maybe even including Hong Kong and Macao, which are under China’s sovereignty. Unsurprisingly, Mr. Hu was having none of it. He appeared angry that Mr. Sarkozy was effectively accusing China of lax regulation, and that the French leader was asking China to endorse sanctions issued by the Organization for Economic Cooperation and Development, a club of wealthy nations that Beijing has yet to join.

    According to accounts provided by White House officials and corroborated by European and other officials also in the room, Mr. Obama escorted both men, one at a time, to a corner of the room, to judge the dispute. How about replacing the word “recognize,” Mr. Obama suggested, with the word “note?”

    The result: “The era of banking secrecy is over,” the final communiqué said. “We note that the O.E.C.D. has today published a list of countries assessed by the Global Forum against the international standard for exchange of tax information.” Hong Kong and Macao did not appear on the list. »

    http://www.nytimes.com/2009/04/03/world/europe/03assess.html?hp

  28. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ JJJ

    Extrêmement flatteur ! Mais je préfère encore Tabuchi.

  29. Avatar de iGor milhit

    @ Cécile
    juste une référence intéressante:
    Les Etats autoritaires en Europe : 1919-1945 / Paul Pasteur
    Paris : A. Colin, 2007
    Coll. Cursus. Histoire
    ISBN 9782200268961

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