De la contradiction

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

On me dit : « Vous avez annoncé la fin du capitalisme et la Bourse repart ! Et la récession est finie (selon 27 des 47 économistes consultés par le Wall Street Journal, onze autres disant que c’est pour le mois prochain) ! Et tous les penseurs qui avaient retourné leur veste en devenant marxistes l’année dernière, et qui la remettent aujourd’hui à l’endroit en redevenant ultralibéraux ! Qu’est-ce que vous en faites ? »

Je dis : « On n’a encore rien vu ». La raison, elle tient en un seul mot : « contradiction ». Il vient un moment où toute chose disparaît minée par ses contradictions. Ça se trouve chez Mao-Tsé-Toung (d’où le titre) et avant lui chez Marx bien entendu, mais ça se trouvait déjà avant eux chez Hegel, et avant Hegel, chez Aristote. Le capitalisme s’effondre sous le poids de ses contradictions. L’une des formes que prend en ce moment la contradiction, c’est la personne de Mr. Andrew Hall.

La presse parle beaucoup de lui. Voici pourquoi. Mr. Hall a fait gagner beaucoup d’argent l’année dernière à son employeur CitiGroup. Malgré l’argent gagné par Mr. Hall, CitiGroup a perdu tant d’argent l’année dernière que l’État américain a dû le tirer d’affaires avec l’argent du contribuable, pour la somme rondelette de près de 50 milliards de dollars. Le bonus auquel Mr. Hall a droit s’élève à 100 millions de dollars. Il les a gagnés en spéculant à la hausse du prix du pétrole.

La contradiction n’est pas très difficile à énoncer : le contribuable américain va verser 100 millions de dollars pour récompenser Andrew Hall de lui avoir fait payer l’essence plus cher l’année dernière.

On cherchera tant qu’on voudra, ce genre de problèmes n’a pas de solution à l’intérieur du système qui agonise depuis deux ans et demi : il n’a de solution qu’à l’intérieur d’un autre. Ça ne sert à rien de dire : il faut cesser de récompenser la prise de risque excessive, il faut cesser de rétribuer le profit à court terme, le gain immédiat. On le ferait, que Mr. Hall serait toujours là. Avec ses 100 millions versés par le contribuable pour avoir fait grimper le prix du pétrole et enrichi sa banque. Si la « main invisible » des marchés qui fait émerger l’intérêt général de l’ensemble des intérêts particuliers existe bien, ce n’est en tout cas pas là qu’on la trouve.

En principe, CitiGroup gagne de l’argent en faisant se rencontrer les épargnants et les entrepreneurs. C’est une belle et bonne chose, et grand bien lui fasse. Mais ce n’est pas en ayant fait cela que ses affaires s’arrangent un petit peu ces jours-ci : c’est au contraire en s’en abstenant soigneusement. Et de même pour les banques aux joues à nouveau bien roses : JP Morgan Chase et Goldman Sachs. Non : c’est en utilisant les fonds qu’on leur prête pour jouer à la roulette.

Quand Mr. Hall spécule à la hausse du prix du pétrole, il joue pour sa banque et ses actionnaires, pour ses dirigeants, pour son bonus à lui, un tout petit peu pour les employés du rang de CitiGroup, et massivement contre la collectivité toute entière. Quand c’est le contribuable qui le paie pour jouer contre la collectivité, la contradiction apparaît en pleine lumière. Ça ne veut pas dire qu’elle n’était pas là avant : le spéculateur a toujours joué contre la collectivité, le spéculateur joue toujours « perso » contre le reste du monde. Mais quand les choses vont mal comme maintenant – excusez-moi, « quand les choses vont pseudo-bien comme maintenant », la contradiction fait la une des journaux.

« Thank you Mr. Hall ! Made my day ! »

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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95 réponses à “De la contradiction”

  1. Avatar de arconus
    arconus

    Ils vous disent: « Vous avez annoncé la fin du capitalisme et la Bourse repart !  »
    Ils n’ont donc toujours pas compris que la bourse n’est pas le reflet de l’économie réelle, mais le reflet de la cupidité de la finance (qui crée les bulles et les refile ensuite aux petits épargnants juste avant qu’elles explosent). La remontée actuelle de la bourse n’est que de la manipulation, rendue possible par de très faibles volumes. Mais cette remontée basée sur du vent (étant donné l’effondrement des benéfices toujours en cours, malgrè les plans de licenciement appelés « gains de productivité » pour leur donner un bel aspect), arrive à son terme, et en octobre la bourse reprendra la direction qui doit être la sienne étant donné la conjoncture réelle (et non pas celle de statisitiques biaisées).

  2. Avatar de Piero
    Piero

    C’est le chant du cygne …

  3. Avatar de Christophe
    Christophe

    Reprise, pas reprise?
    Déflation ou hyperinflation?
    Au fond le problème de l’oligarchie financière représentée par les banques centrales ce n’est pas la déflation parce que l’argent ne leur coûte rien, ils peuvent en fabriquer autant qu’ils veulent et le déverser par tous les canaux existant par le biais des opérations d‘open market. Non, leur problème c’est qu’en luttant contre la déflation, ils risquent l’hyper-inflation où l’argent ne vaut plus rien se retrouvant de fait à « poil ». Devant un tel risque ils préféreront nous laisser galérer dans une déflation rampante en laissant les entreprises dégraisser où faire faillites pour préserver l’essentiel à savoir la valeur de leur argent.

  4. Avatar de yann
    yann

    Il ne faut quand même pas s’étonner qu’il fasse jour à midi.
    La contradiction est aux politiques ce que la farine est à la crêpe.

    Il n’y a qu’à voir la prime à la casse d’un coté et la taxe carbone de l’autre!
    Les politiques veulent sauver l’économie… en sauvant ceux qui l’ont asphyxié!
    La crise provient d’un excès de crédit et on la soigne à coup de dettes!
    Les États-Unis vantent le libéralisme mais nationalisent plus farouchement que Cuba!
    (…)

    Sauf que, la contradiction repose sur un écran de fumée: faite ce que je dis, pas ce que je fais.
    Il est destiné au petit peuple, au payeur de taxes, au con-tribuables que l’on peut traire, manipuler et convaincre de trois mots et deux coups de bâton.

    D’ailleurs, quand les « grands » se sont réunis au G20 pour annoncer que tous ensemble, ils allaient dépenser des milliards pour sauver les banquiers, les traders et les propriétaires de yatchs qui battent tous des pavillons de paradis fiscaux, le petit-peuple était là pour applaudir et se défroquer en leur disant: « prenez ca aussi, ca peut leur servir! »

    La contradiction, c’est d’avoir réussi le hold-up du siècle au bénéfice des plus riches tout en promettant la prospérité aux plus pauvres.

    Mais ca, c’est vieux comme le monde. Ca ne date ni d’hier ni de 29. La politique et la finance sont les deux faces d’une même mafia. La plus grosse contradiction, c’est de le savoir, d’en être farouchement outré et de voter pour, quand vient le temps des baise-mains.

    1. Avatar de cityislander
      cityislander

      « Il n’y a qu’à voir la prime à la casse d’un coté et la taxe carbone de l’autre! » etc.
      Bien vu!

      « La politique et la finance sont les deux faces d’une même mafia. La plus grosse contradiction,  »
      Bien dit, mais ca n’est pas propre a la finance.
      http://www.youtube.com/watch?v=8y06NSBBRtY

    2. Avatar de Ordjoun

      Bonjour à tous,

      @Yann dit: La contradiction, c’est d’avoir réussi le hold-up du siècle au bénéfice des plus riches tout en promettant la prospérité aux plus pauvres.

      Tout à fait ! cela me fait penser à la citation de Carlos Ruiz Zafon dans son bouquin, « l’Ombre du vent »:
      Le moyen le plus efficace de rendre les pauvres inoffensifs est de de leur apprendre à vouloir imiter les riches; C’est le poison qui permet au capitalisme d’aveugler les… »

  5. Avatar de jacques
    jacques

    Le problème , c’est pas Mr Hall , c’est son contrat . Qui l’a établi ? Là est le responsable. » Same player shoot again  » (excusez le peu d’académisme d’un accroc du flipper) pour celui qui établit un contrat sub-prime, prime, halte-là.(all along the watchtower … une casquette Goldman-Sachs à gagner pour qui trouve l’auteur de cette chanson)….Quid du tact et de la mesure ?Ou va -t-on? Responsable mais pas coupable.Privatisation des bénéfices, étatisation des dettes. On laisse le champ libre à un général Pinochet ou à la famille Soprano.La nuit du 4 aout va tourner au 18 Brumaire. Citoyens, réveillez vous !

    1. Avatar de jacques
      jacques

      « Non à la provocation ! » dit le sur-moi.

    2. Avatar de TL
      TL

      Jimi Hendrix ?

    3. Avatar de jacques
      jacques

      Faux.Hendrix est un interprète de le chanson de Bob Dylan .There must be some way out of here; said the joker to the thief.Theres too much confusion, I cant get no relief.Andrew Hall drink my wine….

  6. Avatar de cityislander
    cityislander

    @PJ: « il faut cesser de récompenser la prise de risque excessive, il faut cesser de rétribuer le profit à court terme, le gain immédiat. »

    Quel en serait la pierre angulaire? Les lois sont statiques et leur complexite font les choux gras des « Corporate Lawyers ». Peut-on passer du statique au dynamique? Ou faut-il lui preferer une simplicite (relative), comme le dit Nassim Taleb, cad en gros s’inspirer du http://glass-steagallact.com/?

    1. Avatar de Paul Jorion

      PJ : il faut cesser de récompenser la prise de risque excessive, il faut cesser de rétribuer le profit à court terme, le gain immédiat.

      Coupé du contexte !

      Ça ne sert à rien de dire : il faut cesser de récompenser la prise de risque excessive, il faut cesser de rétribuer le profit à court terme, le gain immédiat.

    2. Avatar de cityislander
      cityislander

      @PJ « Non : c’est en utilisant les fonds qu’on leur prête pour jouer à la roulette ». Glass-Steagall II?

  7. Avatar de Crapaud Rouge

    Article croustillant ! Ca doit bougrement sonner dans les oreilles de cd Mr. Andrew Hal…

    1. Avatar de Eomenos
      Eomenos

      Lorsque l’on dispose d’une fortune de 100 millions, même de dollors dévalués, on se fout pas mal des chiens qui hurlent au passage de la caravane.

  8. Avatar de John Barleykorn
    John Barleykorn

    Je crois que tout le monde sait que le capitalisme dans sa forme actuelle prend l’eau et que la phase de transition vers autre chose sera dure, penible, violente et sanglante !

    Alors pour se premunir on accumule l’argent.
    Ceux qui en ont, en ramassent encore plus, ceux qui n’en n’ont pas le vol par tous les moyens. Cela passe du cadre superieur, a l’homme politique, puis au gars de base qui lui aussi veut en gouter.

    Dans cette histoire le seul gogo, c’est celui qui croit encore en la morale qui pense encore en terme de principe et d’ethique. Le bateau coule et les rats se gavent pour mieux flotter.

    MIam miam miam

  9. Avatar de liquoreux
    liquoreux

    Comparez ces deux graphiques du dow jones :

    Graphique journalier de 1929
    http://www.durangobill.com/1929Crash/DJIA1929.gif

    Graphique de 1999 à 2009
    http://www.abcbourse.com/Applet/applet.aspx?s=!DJIu

    Etrange similitude…

    Si cela se confirme, voilà ce qui attend la bourse. Quand ? Automne 2009 ou + tard?
    http://www.ablemesh.co.uk/Images/dowjones19201940sbig.png

    Rapporté à 1929, le dow jones serait actuellement situé au niveau entre 198,69 et 294,07.

    1. Avatar de Bob
      Bob

      Vouloir comparer le déroulement de la crise de 1929 avec celle-ci, reviens à vouloir lire l’avenir avec une boule de cristal. Même si on peut y trouver certaines similitudes, les différences de nature et de forme sont suffisamment importantes pour qu’on ne puisse calquer le déroulé de la première sur la seconde.
      -1 Cette dépression intervient dans un univers numérique mondialisé.
      -2 Elle est doublé d’une crise des matières premières (épuisement des ressources)
      -3 Elle est triplé d’une crise écologique
      -4 Nous sommes 7 milliards sur terre
      Enfin les gouvernements et les financiers à la lumière de ce qui c’est passé en 1929 essayent justement d’influer sur le cours des évènements sans tenir compte de cette conjoncture.

  10. Avatar de iGor milhit

    pas de solution à l’intérieur du système qui agonise depuis deux ans et demi

    système qui boit, fume, etc… depuis 2 siècles, et nous avec!

    reprise ou pas, la démocratie helv&tic trouve que tout est juste et bon(us): LeTemps: les Etats refusent de restreindre les bonus par les banques, 12 août 2009 vive les Mr Hall!

    honni soit qui mal(us) y pense… (n’y pense même pas)

    1. Avatar de François HieRoues (Jéru)
      François HieRoues (Jéru)

      Sur Changement de format, un message (attente de modération)
      après iGor milhit 12/8 19:28
      Le message a un lien important vers
      UN des AXES de ma S T R A T E G I E sur le billet du 8/8 France Inter
      commentaire de ce même jour 12/8 vers 20 heures.

    2. Avatar de iGor milhit

      @ François Hiéru (Jéru)

      vu. lu.

  11. Avatar de D comme David
    D comme David

    Je vous sens en colêre là parce que j’ai la réplique facile. Ce n’est pas parce que l’on spécule sur la hausse du pétrole que le petrole va augmenter, tout bon employé de Citygroup que l’on soit ; c’est un pari ; gagner à coup sûr c’est pas dit (après récompenser les  »héros » c’est autre chose).
    Mettre sur le dos de M.Hall le prix élevé des kms au volant de mon 4×4 j’oserais pas, le mec c’est un nul comme les autres qui a eu de la chance ce coup là sur ce coup là, qu’il y croit ou pas il ne se prend pas pour Dieu ou si peu (avec un nom pareil en +).
    C’est un profiteur, un parasite si vous préferez, mais la bête a besoin de ses parasites, on est rempli de bestioles horribles à voir en gros, individuellement ca se voit pas mais elles jouent pour la collectivité.
    Après une contradiction, ça n’existe pas si j’ai bien compris ; c’est que là aussi il n’y en a pas.

    1. Avatar de JJJ
      JJJ

      Votre raisonnement n’est pas tout-à-fait valide : la spéculation à la hausse du pétrole a fonctionné parce que des moyens considérables y ont été consacrés, plus la propagande émanant des mêmes institutions. En Bourse, on appelle cette manip « la chaudière ».
      Tels qu’ils sont organisés, les marchés à terme ne servent pas à « assurer la liquidité ». Cela a été largement démontré sur ce blog : la spéculation est un authentique fléau.

    2. Avatar de yann
      yann

      La spéculation tout seul, c’est bon pour le petit porteur. La spéculation entre initiés, ca s’appelle de la prévarication en droit commun ou du business en droit des affaires.

      C’est un peu comme les options de ventes sur American Airlines, 60 fois plus importantes qu’en temps normal, la veille des attentats (http://www.reopen911.info/News/2009/06/24/marc-chesney-le-11-septembre-et-les-delits-dinities-probables)

      L’argent se gagne d’autant plus facilement qu’on a de bonnes relations, de bons amis, un bon réseau et qu’on sait placer ses pions là et quand il le faut.

      Le travail, c’est pour les autres.

    3. Avatar de Crapaud Rouge

      Parce que vous croyez sans doute que le prix du pétrole augmente tout seul, qu’il grimpe de centaines de % parce que la production ou la consommation varient dans les même proportions ?

  12. Avatar de Alain Aubinet
    Alain Aubinet

    J’avoue toute mon incompréhension de ce qui se passe depuis plusieurs mois. En fait depuis la fin mars, où semble t il, les banques, puis les gouvernements ont décidé que la « re-création » était terminée. Tout doit aller mieux pour repartir comme avant. La moralisation du Capitalisme n’a plus raison d’être, les super profits bancaires sont repartis avec pour corollaire les super bonus. La bourse a recouvré une partie substantielle des pertes du début d’année voire de celles de la fin 2008, et les économistes se bousculent devant les micros et caméras, des media bienveillants, pour déclarer que ce n’est déjà plus le commencement de la fin, mais le début de la fin de la crise. Bref, tout est bien qui fini bien!
    Si ce n’était l’absence de recul du chomâge, ni ici, ni ailleurs; le développement du taux d’épargne des ménages américains, l’utilisation des fonds reçus par les banques au refinancement des actifs pourris, l’absence d’échanges interbancaires en l’absence de garantie gouvernementale,…etc. La liste de ces incohérences n’est, malheureusement pas exhaustive. Je suis bien d’accord avec vous il s’agit là d’une période remplie de contradictions. Le risque est effectivement de voir ces contradictions faire imploser le système actuel.
    Lors d’une de vos interventions radiophoniques, ou dans un de vos posts, vous avez expliquez que les super bonus des traders, en fait que la spéculation, était la contrepartie d’un travail effectué quelque part par d’autre qui ne recevait pas une juste rémunération, ou pis, de rémunération tout court. A votre avis, combien de temps peut tenir un système qui confisque les fruits du travail d’un grand nombre au profit d’un petit groupe qui fait semblant de produire?
    Le débat sur la création de la monnaie qui n’est pas selon vous ex nihilo pourrait avoir un prolongement dans la création des super bonus qui n’est pas ex nihilo….
    bonne soirée

  13. Avatar de Betov
    Betov

    @Paul jorion:

    « … pas de solution à l’intérieur du système »

    Moi qui suis un utopiste dans l’âme, cela me gêne toujours un peu lorsque j’entend parler de « changer de système ». D’une part, je suis convaincu que n’importe quel « système » est potentiellement viable, qu’il s’agisse de capitalisme, de communisme, de royauté religieuse, ou de n’importe quoi d’autre. D’autre part, je suis également convaincu qu’aucune solution aux excès des systèmes sociaux ne peut provenir de la création d’un nouveau « système », puisque celui-ci (si on en inventait un…) ne manquerait pas d’avoir ses propres dérives.

    A moins que vous parliez de mesures de contention de la folie humaine, comme je le fais moi-même en parlant, par exemple, de plafonner les fortunes personnelles (sur 5 millions d’euros…). Mais je ne dirais pas qu’il s’agit là d’un changement de système.

    Quand on plie un clou, inutile de courir acheter un nouveau marteau.

    1. Avatar de Moi
      Moi

      N’importe quel système est viable, oui. Mais aucun ne l’est pour l’éternité.

    2. Avatar de iGor milhit

      comment? n’est-on vraiment pas capable d’inventer un système non-viable? allons, un petit effort 😀

      tout à fait d’accord pour le plafonnement de la richesse, c’est un combat similaire à la lutte contre le tabagisme, il en va de la santé individuel du moneymane comme de son entourage très étendu.

    3. Avatar de Bob
      Bob

      Le capitalisme n’est pas une loi naturelle immuable. Dans un environnement finie (la terre) un système linéaire exponentiel (la croissance) ne peut pas être soutenu indéfiniment.
      C’est la raison pour laquelle il faut impérativement changer de système, sauf a vouloir supprimer une grande partie de la population mondiale pour permettre à quelques millions d’hommes de continuer à vivre l’américain « way of life »

  14. Avatar de D comme David
    D comme David

    Je suis ok avec Betov juste au dessus sauf que 5 millions …lol …c’est trop ! pourquoi ce chiffre ? le prix d’une vie  »réussie » lol ? la contention ça reste de la contention ; y’a personne qu’a envie d’être en bonne santé ?

    1. Avatar de Betov
      Betov

      Je suis arrivé à ce chiffre de 5 millions en partant des possibilités productives individuelles et de ce qu’on pourrait considérer comme un salaire maximum, mais non franchement indécent pour certaines exceptions (10.000 euros/mois, avec salaire minimum de survie universel à 750 euros/mois)… Mais peu importe le chiffre exact. C’est surtout le concept de plafonnement qui « compte ».

      « trop »: D’habitude, on me fait l’objection inverse… parce que les gens tendent à omettre les diverse formes de « propriétés collectives ».

    2. Avatar de Grimdor

      5millions ce n’est pas trop si l’argent circule (si elle emploie personnellement, investie etc etc). En gros je pense que le fond de la pensée de Betov réside dans le fait de faire circuler la monnaie, d’établir ainsi plus de parité et de réduire les matelas inexploités. Le truc c’est qu’un système tel que celui ci est impossible à instaurer à moins de vouloir faire fuir toutes les fortunes d’un pays. Ce dilemme dans notre pays s’est d’ailleurs posé à de nombreuses reprises au cours des dernières années. Un tel système est possible à condition d’être généralisé au monde entier. Vouloir tirer son épingle du jeu coule dans nos gènes et il est plus que temps de reconnaître que l’homme ne naît pas naturellement bon. En somme pour éviter tout abus je pense que certaines règles sont dans l’obligation d’être adoptée à l’échelle internationale sans pour autant rentrer dans le besoin d’une gouvernance mondiale. Niveler les monnaies pour favoriser l’économie locale et par la même occasion l’écologie par limitation des transports (du coup on crée moins de volatilité aussi). Il y a tout un tas de process à repenser pour réadapter le système à la collectivité… cependant vue la tournure que prennent les évènements c’est à se demander si la réflexion a une quelconque utilité… peut-être est-elle devenue trop marginale allez savoir.

  15. Avatar de cityislander
    cityislander

    @PJ:
    « La contradiction n’est pas très difficile à énoncer : le contribuable américain va verser 100 millions de dollars pour récompenser Andrew Hall de lui avoir fait payer l’essence plus cher l’année dernière. »

    Si la piece tombe pile Mr Hall gagne 10% de sa mise et face il ne perd rien personnellement, la bonne strategie c’est de miser le maximum. En ce sens la collectivite est desservie.

    A l’inverse, dans le cas ou Mr Hall est interesse au resultat (positif ou negatif), alors la speculation recompense ceux qui prevoient juste. Si les reserves de pretrole devaient s’epuiser, la collectivite a interet a le savoir tot plutot que tard : construire des raffineries ou des petroliers, serait en pure perte.

  16. Avatar de daniel
    daniel

    Arconus 12 août 2009 à 19:01 : c’est très vrai. mais faiblement opérationnel.
    Dans ‘La crise économique de 1929′ Galbraith affirme que le Bourse
    est consubstantielle au peuple américain, extraits page 215:
     » […] ne pas douter […] le peuple américain demeure sensible à l’ambiance spéculative, à la conviction que l’esprit d’entreprise peut être suivi de récompenses illimitées que chacun est appelé à partager. Un marché en hausse […] apporter la réalité de la richesse.[…].
    Le texte, avant et après, montre que c’est la bourse qui permet des récompenses illimitées.
    à l’ esprit d’entreprise.
    Bref, attenter à la bourse US est impensable; Mais on peut imaginer une restriction des sources
    et un assèchement des flux.
    Pour la situation actuelle, il est évident que le bourse est un système en boucle quasi-fermée
    sans rapport avec l’économie; presque un terrain de jeu , si la ponction
    n’était pas si gargantuesque

    Trouver le lien entre des faits sans corrélation évidente
    et identifier le résultat à une conception ( ‘contradiction’) qui a fait
    réfléchir des philosophes depuis des siècle, c’ est plus ‘éclairant’.
    C’est un des ( rares) exemples où la philo. sort du verbiage pour
    s’accrocher au réel.
    La bourse n’est porteuse d’aucune indication et le Wall Street Journal
    croit lire l’avenir dans la bourse: wsj fait dans l’intox. auto-réalisatrice espérée.

  17. Avatar de Di Girolamo
    Di Girolamo

    Le problème avec ce genre de contradiction c’est qu’elle peut durer ! pas indéfiniment ! c’est comme manger la planète qui est ronde et finie .
    Et que cette durée repose sur la souffrance de beaucoup d’hommes qui en crèvent de cette contradiction qui n’en finit pas de durer !

    Le système peut mettre très longtemps ,trop longtemps pour ceux qui en patissent , avant d’exprimer sa contradiction et de s’achever pour de bon.
    L’enjeu n’est donc pas de savoir que ça ne durera pas ; je parle du système global :économique ,politique , culturel ….Mais de savoir comment on peut éviter cette longue ,injuste et détestable agonie de gros porcs (quel autre mot employer? ) qui s’en gavent .Parce que si on ne l’évite pas ce sera coup double : souffrance d’un très grand nombre , injustice , médiocrité et fin douloureuse et peu glorioeuse pour tous .
    C’est du perdant perdant pour employer ces formules imbéciles de nos « dirigeants » .

    Relocalisation , réappropriation locale du pouvoir , démocratie participative active , économie solidaire ….Faudra sortir d’internet , des expertises et du blablatage ….même le bon blablatage !

  18. Avatar de D comme David
    D comme David

    5000000×7000000000=35000000000000000 Bon moi j’aime bien les zéros mais trop c’est trop.
    Un plafond c’est comme un plancher, une promesse de cave ou de grenier.
    J’ai bien peur que l’avenir soit moins compliqué.

  19. Avatar de ar.blanc
    ar.blanc

    François Jéru

    Une suite de débat déjà ancienne que vous avez peut être zappée
    http://www.pauljorion.com/blog/?p=4088#comment-36317

  20. Avatar de Wladimir
    Wladimir

    Pour ce qui est de la merveilleuse nouvelle tant attendue avec espoir par l’ensemble de la population mondiale, cette fin de la crise enfin annoncée par trente-huit « experts » économistes sur quarante-sept, il suffit de se référer au Figaro-Pravda qui traite cette information avec la plus totale désinvolture. Trente petites lignes sans aucune argumentation sauf « La récession est terminée », circulez, y a plus rien à voir…
    Il faut espérer que ce blog a au moins cette vertu , celle d’avoir convaincu les lecteurs du fossé béant entre les pseudo-analyses de la presse officielle et la moindre réflexion honnête du citoyen de base effaré du mensonge systématique érigé en vérité absolue, sinon nous désespérons définitivement Paul Jorion et François Leclerc. Les pseudo-experts interrogés complaisamment par les médias officiels, véritables mercenaires payés au kilomètre de mensonge débité ont deux tâches très précises. D’abord, semer la confusion la plus totale dans l’esprit des masses désorientées et masquer toute réalité déplaisante. Ensuite ensevelir sous le poids des discours pontifiants des blogs comme celui-ci, ou d’autres bien sûr, qui osent douter de l’avenir radieux de notre société. L’union soviétique exilait ses contestataires au fin fond de la taïga sibérienne, les sociétés occidentales les exilent au fin fond d’Internet en espérant que leurs analyses n’intéresseront que les éternels marginaux politiques revenus de toutes les aventures des dernières décennies…

    PS : cela dit, le Figaro d’aujourd’hui titre aussi sur l’essor spectaculaire des groupuscules armés d’extrême droite américains, ce qui me paraît une information un peu plus intéressante que la soi-disant fin de la récession.

    1. Avatar de yann
      yann

      Une technique connue qui joue un jeu de dupes: http://fr.wikipedia.org/wiki/Storytelling_(technique)

    2. Avatar de Grimdor

      Quoiqu’il en soit aujourd’hui les journaux servent essentiellement à faire circuler l’information. Il est à déplorer le peu d’article où il est possible de voir une véritable analyse de fond. C’est bien dommage d’ailleurs mais cela suit le besoin d’immédiateté et n’est pas issu du fruit du hasard…. De plus nous savons tous pertinemment ici que pour que la relance soit véritablement effective (pour ceux qui y croient) il faut renouer la confiance d’où il en découlera les dépenses. Ceci est une priorité et il n’est pas dans l’intérêt de la presse de placarder cela au grand jour.

  21. Avatar de Leduc
    Leduc

    J’ai lu quelques articles concernant les places boursières américaines ces derniers temps, je parle de l’amérique parce que de toute façon c’est la première puissance mondiale, que c’est là où tout a commencé et que cela devrait être là où tout doit finir. Je voudrais vos avis de spécialistes.
    Premièrement on a vu depuis mars une forme de « rally » à Wall Street. Alors que les places boursières reprennent des couleurs, certains analystes s’étonnent néanmoins que les volumes d’échanges soient en baisse. Est-ce qu’il y a une contradiction dans le fait que les indices boursiers de New York remontent fortement alors que le montant des transactions baissent depuis mars, semblant indiquer un manque d’engouement non ?
    Deuxième point : certains analystes mettent en avant le fait que des « insiders », les initiés, c’est à dire les hauts dirigeants d’entreprises ou les actionnaire importants (>5%) vendent beaucoups plus qu’ils achètent. Comment expliquer le fait que les personnes qui sont le plus au courant de la santé de leur propre entreprise, de l’entreprise sur laquelle ils ont décider de miser, vendent beaucoup plus qu’ils n’achètent ? Un des analyste a dit il me semble assez justement qu’on peut vendre pour un certains nombres de raisons différentes en bourse, mais que lorsqu’on achète en bourse c’est qu’il n’y a qu’une seule et unique raison : on pense que les actions vont monter, qu’on va pouvoir se faire un max de bénef et donc on achète au plus bas.
    Alors si tout ces faits s’avèrent vrai, comment se fait il que les volumes soient si peu élevés en bourse, comment se fait il que les initiés vendent les actions qu’ils détiennent de leur entreprises au lieu d’en acheter plus (est-ce qu’ils ont si peu confiance en leur entreprise et leurs perspectives de profits et dividendes qu’ils préfèrent intelligemment liquider leur positions ?)

    Messieurs , à vos claviers, j’attend impatiemment vos commentaires

  22. Avatar de FiatLux
    FiatLux

    Mr Jorion,

    Quelles solutions préconisez vous pour stopper ce phénomène d’avidités des banquiers junkies qui nous mène tout droit vers l’abîme (je fais allusion cette métaphore car il est vrai que cela ressemble étrangement à des drogués qui demanderaient une dernière dose en feignant de nous faire croire que ce sera la dernière et qu’ils arrêteront leur addiction)?
    Il est clair que le salaire des traders sert l’économie capitaliste notamment grâce à leur pouvoir d’achat conséquent qui permet de financer les boutiques de décorations, de luxe, les écoles privées, les maisons d’art, etc…
    Nous citoyens de la classe moyenne, notre seule arme c’est le vote et nous savons maintenant qu’il ne sert à rien (relire Jacques Ellul à ce propos « l’illusion politique ». Notre gouvernement élu à la majorité s’agite dans des incantations dérisoires. LE FMI? Son président a oublier qu’il était socialiste. Sa dernière déclaration relative au Bonus des traders n’est encore que pure incantation. Pourtant, il dispose d’un immense pouvoir pour stopper ces junkies, n’est ce pas?
    Alors, que devons nous faire?

    Un citoyen un peu désabusé.

  23. Avatar de Marc
    Marc

    On devrait peut-être définir d’abord ce que l’on entend par « capitalisme »? Que le système de spéculation actuel n’ait pas d’avenir, je l’espère, comme tout le monde (ou presque…). Peut-on réduire la spéculation actuelle sans trop changer le reste du système? Je ne sais pas. J’espère, je n’aime pas trop les grands chambardements.

  24. Avatar de dalembert
    dalembert

    Mr Jorion:

    On tourne en rond.

    Vous n’en sortirez pas avec la logique cartésienne ou la dialectique hégéliano-marxiste.

    Le capitalisme n’a cure des contradictions.
    Il est dans une autre logique, celle du désir et du manque.

    Encore une fois « l’Anti-Oedipe » avait déja tout expliqué en 1972, sous le titre « Capitalisme et schizophrénie »,
    je m’étonne d’être le seul sur ce forum ( enfin je crois ) à évoquer, sans échos, les mânes de Deleuze et Guattari.

    Comme vous le savez le désir se fout complètement de la contradiction, il veut jouir, c’est tout, comme l’inconscient.

    Pour ça il élabore ses « machines désirantes » pour détourner le narcissisme à ses propres fins, le néant psychique.

    Concrètement et en vrac : publicité, communication, consommation, médias, mode, addictions en tous genres…

    Notre civilisation est un asile psychiatrique, et heureuse avec ça.

    Elle n’a pas besoin d’économistes, mais de fossoyeurs.

    1. Avatar de Oscar
      Oscar

      non,vous n’êtes pas le seul , j’ai déjà posté sur ce site plusieurs fois , sous différent pseudos ,dans ce sens….
      (j’ai travaillé avec Félix G. , au moment de l’écriture du chapitre « Rhizome » du livre Mille-Plateaux(1980)avec G.Deleuze)
      manifestement , quand il me semble « raisonnable » de dire qu’ils faut essayer d’éclairer l’actualité de la crise que nous traversons
      les concepts récents de Bio-Pouvoir (M.Foucault , etc……), de Complexité (E.Morin),de Transversalité (F.Guattari..),
      je constate qu’il est possible d’envisager une résistance du Système , qui forge en temps réel de nouvelles solutions
      pour maintenir sa dominance (l’hypothèse du gouvernement mondial en est une) ,expliquant le manque d’intéret pour ces « Pistes » , qui restent
      bien-sûr à retravailler……….
      en tout cas , les concepts proposés proposés par F.G. ont donné lieu à des réalisations pratiques expérimentales…
      j’en sais quelque-chose……….mais la remise en question des systèmes hiérarchisés en est radicale
      je ne pense pas que ce blog soit ouvert à ces solutions vraiment innovantes ……..
      désolé pour Paul , dont je connais la ténacité………..

    2. Avatar de daniel
      daniel

      « je m’étonne d’être le seul »
      Normal, la philo. est verbiage pour une collectivité.
      Elle ne définit pas un but pratique et elle n’a rien d’un outil, dans les circonstances présentes.

      La Société a besoin de bases raisonnables et simples, essentiellement morales.
      La démarche se caractérise par perpétuation, continuité et agrégation progressive.
      Rien de transcendant. C’est hors de portée de la philo.
      Pour les questions actuelles, Deleuze et Guattari etc… sont à coté de la plaque
      en tant qu’outil collectif opérationnel. Ils nous font partir de trop loin…
      Le but est de surmonter les problèmes actuels urgents, tel le chomage.
      -le chomage n’est probablement qu’un symptome, mais il est essentiel
      pour les gens, la foule, les individus, tous. Sa solution suppose que les
      questions plus en amont soient résolues. C’est un bon indicateur-

      L’exhaustivité, la recherche de la complétude, l’abstraction désincarnée sont
      des freins. Ils garantissent la lenteur, l’inaction, la dispersion, l’immobilisme.
      J’imagine mal un unanimisme spontané à base de philosophie moderne.
      Encore moins un principe d’ action.
      La philosophie et les penseurs modernes nous invitent à une recherche personnelle,
      une aventure intellectuelle respectables. Généraliser, c’est du rêve.

      Je ne soutiens en rien le délire actuel, je n’y participe pas.
      Et la philo m’intéresse, mais moins que le chomage.

    3. Avatar de nef des fous
      nef des fous

      Voir à ce sujet le travail de Toni Negri et son capitalisme cognitif inspiré de schopenhauer et Bergson.

  25. Avatar de Samregarde
    Samregarde

    @Dalemberg : Bernard Stiegler illustre également très bien la captation de la libido, du désir, et l’anéantissement de l’amour de soi et de la société par la machine que vous décrivez « en vrac », notamment dans un petit livre au jargon pénible mais fulgurant sur le fond : aimer, s’aimer, nous aimer, du 11 septembre au 21 avril » .

  26. Avatar de Paul Kaizermann
    Paul Kaizermann

    C’est vrai que l’on tourne en rond !
    Ce ne sont pas des discours (même très lucides comme ceux de Paul Jorion et de François Leclerc) qui changeront le système. Le capitalisme se fout des discours comme de son premier bonus.
    A ce stade seule la fureur pourrait apporter un réel changement (vers où ?… ce n’est pas le problème, vers ailleurs en tous cas).

    Mais qui en a vraiment la force et qui est suffisamment fou pour y céder ?

    1. Avatar de dalembert
      dalembert

      Tout a fait d’accord avec vous.

      Les résistants, les forts et les fous se découvrent dans l’épreuve, rappelez-vous.
      Patientez encore un peu.

  27. Avatar de dalembert
    dalembert

    A propos de contradiction:

    Obama essaie de faire passer en ce moment un projet de Sécurité Sociale,version très light, faut pas rêver, au Congrès.

    Que voit-on ?

    Les lobbies du business de santé matraquent les médias en agitant l’épouvantail du « socialisme » auprès des 50 millions de pauvres sans couverture médicale et à qui ce programme est destiné.

    La décérébration fonctionne à plein.

    Sarah Palin évoque des « tribunaux de la mort » (sic), composés de bureaucrates de la Sécu qui décideraient qui a droit ou non aux soins.

    Même les pauvres préfèrent le système actuel, où la mort est au bout de la décision du médecin qui vous soignera ou non en fonction de l’appétence de votre carte de crédit.

    Et ça marche, les sondages montrent les pauvres en opposition à leurs intérêts les plus immédiats.

    Contradiction, je suppose, pour Jorion, pas pour eux.

    Ils préfèrent ne pas être soignés que guéris par des « socialistes ».

    Voyez comment fonctionnent les témoins de Jéhovah qui refusent les transfusions sanguines.

    Leur logique n’est pas de ce monde.

    Pour s’adresser à eux, il ne faut pas des économistes mais des faiseurs de miracles, qui parlent du diable, et c’est pas ça qui manque, c’est pour ça qu’ils sont heureux, imbéciles mais heureux !

    1. Avatar de Marc
      Marc

      Faut pas pousser. « Ils préfèrent ne pas être soignés que guéris par des « socialistes ». » Ne confondez pas quelques excités manipulés et la masse américaine. Il y a déjà assez de manipulateurs sur ce dossier.

    2. Avatar de yann
      yann

      Ils ont surtout peur de devoir payer, même pour eux.
      La santé, c’est abstrait.
      C’est pas comme du tangible, une voiture, une maison, un écran-plat…
      C’est cher et pour nombreux, c’est de l’argent perdu.
      D’ailleurs, si la santé était au centre de la préoccupation des américains, la bouffe serait différente et le sport ne se limiterait pas aux homosexuels de la cote Ouest et de Floride.
      Normal donc que des milliards soit dépensés pour des armes et des bagnoles.
      Pis rien pour le foie et les dents.

    3. Avatar de iGor milhit

      article de Chomsky, 9 juillet 2009

      One can argue that Iranian « guided democracy » has structural analogues in the US, where elections are largely bought, and candidates and programs are effectively « vetted » by concentrations of capital. A striking illustration is being played out right now. It is hardly controversial that the disastrous US health system is a high priority for the public, which, for a long time, has favored national health care, an option that has been kept off the agenda by private power. In a limited shift towards the public will, Congress is now debating whether to allow a public option to compete with insurers, a proposal with overwhelming popular support. The opposition, who regard themselves as free market advocates, charge that the proposal would be unfair to the private sector, which will be unable to compete with a more efficient public system. Though a bit odd, the argument is plausible. As economist Dean Baker points out, « We know that private insurers can’t compete because we already had this experiment with the Medicare program. When private insurers had to compete on a level playing field with the traditional government-run plan they were almost driven from the market. » Savings from a government program would be even greater if, as in other countries, the government were permitted to negotiate prices with pharmaceutical corporations, an option supported by 85% of the population but also not on the agenda. « Unless Congress creates a serious public plan, » Baker writes, Americans « can expect to be hit with the largest tax increase in the history of the world — all of it going into the pockets of the health care industry. » That is a likely outcome, once again, in the American form of « guided democracy. » And it is hardly the only example.

  28. Avatar de Grimdor

    Oui nous tournons en rond effectivement. Le système actuel montre ses limites de part ses contradictions comme le montre Paul. Cependant tous les systèmes parcourus montrent à terme des contradictions car elles sont la résultante d’un disfonctionnement préalable. Et il me semble peut être à tord que ce n’est pas forcément le système qui est à remettre en question mais la façon dont l’homme le perverti. Si aucun changement de mentalité n’a lieu tout système futur est voué à s’écrouler. Ce n’est pas le capitalisme qui est à changer mais notre façon de fonctionner et de raisonner. Un système qui pourrait être actuellement efficient devrait avant toute chose être protégé de la déraison de l’homme. Et même si cela était le cas en évoluant au fil du temps et en s’adaptant à notre évolution il finirait pas devenir déraisonné. La seule solution pouvant être pérenne consiste à changer individuellement et à modifier notre conscience pour la basculer unanimement vers le bien de la collectivité … autant dire une utopie dans l’état actuel des choses.

    1. Avatar de Bob
      Bob

      Si nous changeons de façon de raisonner(pas sur ce blog), nous nous apercevons que le capitalisme est absurde.

      Inutile de partir comme Don Quichotte, il suffit d’attendre un peu, quand le fruit est mûr il tombe de lui même.

      Nous ne tournons pas en rond, nous partageons des informations, des idées etc, c’est une phase de réflexion importante, pour envisager l’avenir.
      Je ne me contente pas de lire ou d’écrire sur ce blog, j’explique à mon entourage ce qui se passe réellement, je fais circuler l’info, je démontre les contradictions du système. Beaucoup de gens sentent intuitivement que les choses ne tournent pas rond, mais n’en comprennent pas les rouages. Je crois que c’est notre rôle de les aider à y voir plus clair et de démystifier l’info « officielle », si nous y parvenons, nous aurons fait œuvre utile.

      Celui qui ne comprend pas ses erreurs est condamné à les répéter,

  29. Avatar de vanham
    vanham

    Pourquoi le système neolibéral ne changera-t-il pas en France malgré la crise?
    Parce-que l’opposition est divisée…
    Prenons la dernière « révolution » : ’68.
    Il y avait deux « acteurs » : la droite (l’establishment) et la gauche (ouvriers, étudiants, pauvres, communistes…).
    Actuellement, la gauche est divisée sur des questions comme l’écologie, la religion, l’immigration,…
    (Sarkozy a pris beaucoup de voix de la gauche sur des thèmes comme l’immigration et la sécurité…).
    En plus, on peut constater que, actuellement, il n’y a pas de « leader » ou intellectuel charismatique de gauche, beaucoup ont touné leur veste..
    C’est pour cela qu’on ne peut pas s’attendre dans l’immédiat à un changement de système malgré la crise et l’inégalité des revenus.

  30. Avatar de Abdel
    Abdel

    J’aime bien l’avis de ce journaliste du Figaro : http://blog.lefigaro.fr/threard/2009/08/bonus-la-fausse-controverse.html

    Cela résume bien le clivage entre ceux qui s’en foutent, ceux qui n’y comprennent rien, ceux qui s’en font et ceux qui profitent.

    1. Avatar de Lisztfr
      Lisztfr

      Effectivement c’est un modèle du genre, infecte… déjà la présentation qui souligne le mot « jaloux », infantilisant le débat, rendant infantile toute réclamation de justice.

      « La France n’en finit pas d’entretenir des rapports embarrassés, équivoques, jaloux avec l’argent. »

      Oh mais surtout n’expliquez pas comment fonctionne votre argent de peur de faire comprendre quelque chose…

      « Enfin, on a tort de crier au scandale quand des banques enregistrent des profits et les redistribuent à leurs salariés, sous prétexte qu’elles sont aidées par l’État, donc les contribuables. Il faut rappeler que ce soutien n’est pas un don, mais un prêt qui doit même rapporter d’importants intérêts aux finances publiques. »

      Suite à ceci on pourrait se demander pourquoi ne pas rembourser l’Etat avec les bonus des traders.

      L

    2. Avatar de Bob
      Bob

      Plus que l’avis du « journaliste » , moi c’est le forum des lecteurs qui me plais, je ne sais s’ils achètent le journal ou s’ils se contentent de lire les article sur le net; Mais le moins que l’on puisse dire c’est que l’article passe de travers.
      J’ai tout de même l’impression qu’il y a de plus en plus de gens qui comprennent très bien la situation.

  31. Avatar de Moi
    Moi

    @Paul Jorion: « Il vient un moment où toute chose disparaît minée par ses contradictions. »

    Tout à fait. Et il faut bien insister sur le « toute chose » (seul un être parfait, incréé et éternel échappe à la contradiction).
    Mais ce qui m’intéresse c’est le moment. Pourquoi les contradictions du capitalisme, qui existaient depuis sa création, sont-elles maintenant insurmontables? C’est cela qu’il faut expliquer et auquel l’article ne s’attarde pas, ce qui fait que rien n’est prouvé.
    Est-ce le « principe vital » du système (qui permettait de surmonter ces contradictions) qui s’affaiblit ou est-ce l’environnement extérieur qui devient défavorable? Les problèmes écologiques, on les connait, mais ils ne peuvent expliquer la mort du capitalisme dans le court terme (les 5 prochaines années, disons). Je me demande donc à la lecture de l’article et si l’on annonce la mort du capitalisme: « le moteur du capitalisme » est-il cassé? Et quel est-il?

    1. Avatar de ybabel
      ybabel

      C’est l’énergie abondante et peu chère. Pour simplifier : le pétrole. Le pic oil est déjà passé (cf Patrick Reymond sur un autre blog)

    2. Avatar de Bob
      Bob

      Le moteur du capitalisme c’est la consommation.

      Celui qui ne peut pas acheter, ruine celui qui ne peut pas vendre.

      Regardez la crise de l’immobilier commercial qui se profile à l’horizon.
      Chaque semaine je vois des magasins à louer, mais pas de locataires, à ce rythme le centre ville va vite ressembler à une ville fantôme.

      Les autres crises, écologie, pic oil etc seraient surmontable avec une économie en bonne santé.

    3. Avatar de Ybabel
      Ybabel

      Je rajoute : la chine qui quitte le dollar.
      Je rajoute (pas de stats la dessus) : changement de mentalité. Je crois que les gens souffrent en occident de trop s’ennuyer et donc, de trop « passer le temps » et comblent comme ils peuvent le vide existentiel. Mais il se pourrait qu’ils aient finalement compris que c’est un puits sans fin. C’est hypothétique bien sur.

  32. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    @Paul Jorion:

    citation :

    « Il vient un moment où toute chose disparaît minée par ses contradictions. »

    Juste une petite remarque, ceci est un énoncé idéaliste, puisque c’est bel et bien une idée, ou une hypothèse, qu’on suppose valoir dans tous les cas. La dialectique est un idéalisme, donc le « matérialisme dialectique » n’est pas possible.

    Ou bien on est matérialiste et on n’a pas d’hypothèse à priori, ou bien adepte de la dialectique qui court dans tout Hegel d’ailleurs comme une méthode jamais critiquée, disait mon prof Nebenzahl.

    Est-ce que toute chose doit disparaitre par ses contradictions ? ou par d’autres facteurs ?

    On ne peut pas dire que la mort d’un être vivant résulte de ses contradictions, elle résulte d’une usure de l’adn..

    Un proton se détruit au bout de 10 EXP31 ans. en moyenne…

    On peut dire qu’il y a contradiction entre les forces qui maintiennent l’objet et celles qui le détruisent, en effet, mais concernant la mort par ex elle résulte de l’imperfection de la vie. Dans des systèmes où les parties sont remplacés comme dans le réveil ou la société, les contradictions ne sont pas celles de la mortalité, de l’usure, de l’entropie… dans un réveil on peut remplacer chaque pièce usée, ainsi le réveil est éternel. Ce ne sont pas SES contradictions qui le font mourir, mais des conditions générales de l’univers; la contradiction du réveil n’aura jamais raison de lui…

    Les contradiction d’une société humaines ne sont pas forcément mortelles, puisque du gravetien au magdalénien on a taillé régulièrement des silex, sur 20000 ans…

    L

    1. Avatar de Moi
      Moi

      Vous confondez « très longtemps » et « éternité » il me semble. Un réveil ne sera jamais éternel et on ne taille plus le silex même si on l’a fait pendant 20000 ans.
      Que l’on parle d’usure ou de facteur extérieur, cela reste une contradiction au système (interne ou externe).
      Mais dans l’ensemble, je crois que je me suis posé la même question que vous: comment se fait-il que des contradictions sont surmontables à un moment et deviennent fatales plus tard? La contradiction n’explique donc pas à elle seule la mort du sujet.

    2. Avatar de iGor milhit

      le matérialisme dialectique mourra-t-il de sa contradiction?

  33. Avatar de vanham
    vanham

    Aucun système ne changera tout seul malgré les contradictions,surtout quand une minorité a un intérêt évident à ce qu’il continue.
    C’est une majorité de gens qui peut changer un système si elle l’exige.

    1. Avatar de Lisztfr
      Lisztfr

      C’est pourquoi je distille de temps en temps des idées insurrectionnelles… Qui me sont cher. En fin de compte il ne fait aucun doute que nous prendrons le pouvoir, tôt ou tard. De plus il me semble que le pouvoir ne demande qu’à être pris, je suis sûr qu’il n’y a personne pour défendre l’Elysée en ce moment, il n’y a personne au pouvoir moralement en fait, et les institutions n’ont plus de véritable sacralité. A la limite on pourrait remplacer le gouvernement par un blog, comme celui-ci… Nous sommes les véritables souverains de ce pays n’est-ce pas, sinon que signifie le mot démocratie ? Il ne signifie pas oligarchie. Le « Contrat social » dit bien que le peuple est souverain, et ne sommes nous pas le peuple ?

      C’est la question de la démocratie, représentative ou directe. On tente de la confisquer, car aucun débat n’est soumis au peuple, et l’on légifère contre lui, dans la totalité des cas. Ce n’est guère mieux qu’en Iran… On peut être fier de notre « démocratie », ou l’on écarte les gens de toutes participation. Déjà Voltaire se méfiait de la « populace » aux affaires, mais c’est mépriser les gens que de parler ainsi…

      Parler ou agir, c’était déjà la question de Marx, et il va falloir agir, il faut penser à agir…. bientôt

      L

    2. Avatar de Grimdor

      Sur le papier je suis d’accord avec toi vanham, cependant si l’on se fie à l’histoire rare sont les systèmes permettant à une majorité d’y trouver un intérêt évident. D’ailleurs cette notion même d’intérêt me semble abstraite car elle revêt une constellation de notions étant relatives à leur temps. Parfois l’intérêt est même un simple mimétisme, on peut donc aussi y établir une hiérarchisation en terme de nécessité et de besoin réel. Je finis cet aparté pour dire qu’un des intérêts évident de cette minorité et de faire croire à la majorité qu’elle y trouve aussi un intérêt évident. C’est la fameuse fable du système gagnant/gagnant.

      Du moment que cette illusion reste partiellement instaurée cette majorité ne voudra pas changer. De plus, nous sommes tous victimes du syndrome Kitty Genovese. En addition à cela il y a également des peurs dont nous devons nous affranchir telles que la riposte par la force, celle de l’inconnu, la perte d’un ordre social, se décloisonner de nos habitudes et de notre confort individuel…. Sans compter qu’il n’y a également,comme tu l’as souligné préalablement, aucun contre pouvoir en action digne de ce nom. Bref, sans vouloir être défaitiste, cela me semble mal barré. Sans raison évidente, sans possibilité de rassemblement et de structure adéquat, cette majorité pourra exiger ce qu’elle voudra elles resteront des voix épars ne criant pas à l’unisson.

  34. Avatar de Moi
    Moi

    ybabel: le pic oil n’explique rien. Le capitalisme existait avant le pétrole et pourrait très bien subsister sans lui. Il n’a pas besoin d’énergie bon marché. C’est la société de consommation et l’industrie qui risquent d’y passer, mais ce n’est pas la même chose que le capitalisme.

  35. Avatar de Eric P.
    Eric P.

    Monsieur,

    Je découvre aujourd’hui votre blog après avoir regardé avec beaucoup d’intérêt la vidéo de votre interview du 5 juin dernier sur le plateau de Parlons Net.

    Je partage votre vision du W lesté à droite, de même que votre idée selon laquelle la spéculation financière est à l’origine de la plupart de nos problèmes actuels et futurs.

    Toutefois, je crois que la solution ne réside pas tant dans le fait de remettre en question l’existence-même des marchés financiers que de débarasser les bourses des parasites (si vous me passez l’expression) qui ont fini par prendre le dessus, allant jusqu’à représenter plus de 80 ou 90% des volumes de transactions. Je veux parler ici de la « pure » spéculation, celle du profit immédiat et de la finance « casino », pour reprendre une de vos images.

    D’après moi, la solution la plus juste consisterait à 1/ limiter strictement l’usage des options à la couverture des risques des entreprises, et 2/ interdir l’utilisation d’effet de levier sur les actifs échangeables en bourse.

    En revanche, je suis persuadé que l’existence des bourses est une bonne chose. Elles ont jusqu’ici permis à bon nombre d’entreprises de financer leur croissance et à bon nombre d’entrepreneurs/fondateurs de trouver la liquidité qui a initialement pu les inciter à entreprendre. Supprimer les bourses reviendrait donc à se priver d’une croissance que je qualifierais de « réelle », en comparaison avec la croissance virtuelle de la finance « casino » dont nous sommes aujourd’hui en train de subir le contrecoup.

    Cordialement,

    Eric P.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Je ne sais pas si vous le savez mais votre position est identique à la mienne.

    2. Avatar de Crapaud Rouge

      Et quand vous aurez chassé la « « pure » spéculation« , elle reviendra par la fenêtre… Les financiers se sont mis à inventer des tas de trucs et de machins, ils ne vont pas s’arrêter.

    3. Avatar de Paul Jorion

      C’est pour cela qu’il faut couvrir cela par un article de constitution et non par des lois ou des règlements.

    4. Avatar de Lisztfr
      Lisztfr

      Tout ceci ne suffira pas, et vous occultez le problème de la surproduction inhérent au capitalisme.

      L

  36. Avatar de vanham
    vanham

    La politique actuelle n’a plus rien à voir avec les « vieilles » idéologies (communisme, libéralisme, socialisme, gaullisme, socialisme, capitalisme…) qui, par « facilité », ont été nommées ‘de droite’ ou ‘de gauche’.
    En effet, qu’est ce que le socialisme actuel a encore en commun avec la politique de Léon Blum et la Commune, ou le Gaullisme avec la politique de Sarkozy, ou Besancenot avec Lénine ?
    En effet, tous les partis actuels ont adopté la politique néolibérale sous une forme ou une autre. Ceci a été une véritable révolution et sans versement de sang….Le meilleur exemple est le Labour Party (un parti socialiste transformé du jour au lendemain en un parti néolibéral) en Grande-Bretagne.
    Les masses populaires actuelles ont, notamment par ou à cause de leur «éducation », abandonné toute forme de contestation violente. Il suffit de regarder les manifestations contre la guerre en Irak : alors que 80% des gens étaient contre la guerre, les gouvernements (Grande-Bretagne, Espagne Italie …) n’ont pas eu beaucoup de problèmes à imposer leur agenda. Seul exception : les manifestations en France par une population en majorité d’origine étrangère, qui n’a pas encore été formatée à notre système…
    Tout cela pour dire qu’il ne faut ne pas s’attendre à une ‘Révolution’ telle que dans le passé en Europe ou aux USA : les mentalités ont changé et ceci est, en quelque sorte, une bonne nouvelle.
    Ce qui ne veut pas du tout dire qu’il ne faut rien faire et continuer à se laisser dépouiller, exploiter et contrôler par une toute petite minorité …
    Une révolution non violente est possible : ou bien en transformant les partis politiques existants, ou bien en créant un nouveau parti. Si ce fut possible en très peu de temps en Grande-Bretagne (par Blair ou Thatcher) dans un sens, cela doit être possible dans l’autre sens !
    C’est pour cela qu’il est très important pour les intellectuels de tous bords d’essayer de convaincre le pouvoir en place de la nécessité du changement, et de connaître les aspirations et désirs des masses afin de se préparer aux prochaines élections …

  37. Avatar de Vince

    Je ne suis pas certain que le spéculateur joue contre le reste du monde… Le spéculateur joue parce qu’il est attiré par l’appât du gain, quelle que soit sa mise, 100 euros ou 100 millions ! Evidemment, le bon sens voudrait que le perdant quitte le jeu ; c’est d’ailleurs comme cela que les choses se passent au casino, non ? Mais quand la banque, dans son infinie miséricorde, et avec la bénédiction du maire, autorise le perdant à continuer à jouer, comment blâmer le spéculateur d’obéir à sa nature joueuse ? Surtout lorsque la banque et le joueur ne font qu’un… (pardon pour mon cynisme !)
    Au fond, que le maire soit blanc ou noir, gaucher ou droitier, il semblerait que la banque soit toujours gagnante !

    1. Avatar de Bob
      Bob

      Les vrais casinos à Las Végas vont très mal, en ce moment, plusieurs et pas des moindres sont en faillite.

      Au casino, on joue son argent et cash.
      A la bourse on peut jouer l’argent des autres et à crédit.
      La différence a son importance

    2. Avatar de yann
      yann

      @ Bob,

      Très bien dit!
      Et je rajouterai qu’au Casino, le joueur gagne quelquefois et perd souvent.
      A la Bourse, le trader gagne tout le temps, seuls les autres perdent.
      A ce jeu, ils n’ont pas envie d’arrêter.

  38. Avatar de Kay
    Kay

    Pour faire dans la contradiction, on pourrait envisager que l’effondrement du système actuel, ne commence pas à sa base, les salariés, travailleurs, mais par le haut, les « élites ». Nos dirigeants, qu’ils soient des financiers ou des hommes politiques, ils n’ont pas de réels contre pouvoirs, ils sont habitués à imposer leur lois, qui répondent toujours aux besoins qui sont les leurs et non pas ceux de la masse informe que nous (le petit peuple) sommes pour eux.
    Je doute fortement qu’ils soient sérieusement remis en causes.

    Cependant, les individus ont tous un désir d’autodestruction en eux. J’ai parfois l’impression que ceux qui nous dirigent vont sciemment vers l’abysse, par ennui, parce qu’ils ont déjà tout essayé, testé et ont fini par s’en lasser.
    « A quoi ressemblerait Rome dans les flammes ? »
    Une sorte de manque de challenge, d’ennui.

    De fait, tellement habitués a imposer leur volonté sans même plus y réfléchir et avec tant de facilité, puisque nulle opposition ne vient les contrarier, ils font … N’importe quoi. Alors pourquoi pas faire s’effondrer le système qui les nourris ? Pas mal de traders ou d’élites financières ont un discours assez nihiliste, c’est peut-être une conséquence de leur milieu très individualiste.

    J’espère me tromper.

  39. Avatar de Sylvie
    Sylvie

    Marx est un penseur décomplexé :

    il prend le millénarisme chrétien :

    « …tous ceux qui refusèrent d’adorer la Bête…reprirent vie et régnèrent avec le Christ mille ans » (Apocalypse)

    met le peuple à la place du Christ sauveur

    (pourquoi le peuple ? parce que dans un conte, il y a les bons et les méchants)

    l’affuble d’un pouvoir dictatoriel

    puis, pour se donner une assise objective, se sert des idées d’ Hégel, après les avoir mis à l’envers

    on a vu ce que cela a donné

    qui en reprend ?

    quand à la contradiction : contra-dictio, elle tient au discours (in voce) et non pas aux choses (in res)

    dans les choses, il y a opposition

    mais même, le fait seulement que les riches et les pauvres sont deux catégories opposées
    n’implique nullement, par un soi-disant ordre des choses, que cette distribution sociale doive disparaitre

    il est connu que le pauvre souhaite devenir riche

    1. Avatar de Patadelphe

      @Sylvie : » la contradiction tient au discours et non pas aux choses »

      En effet… Hegel et les hégéliens confondent la logique et l’existence…
      Hypostase, réalisme nominal, réalisme conceptuel… c’est le travers méthodologique habituel des intellectuels et des idéologues.
      La confusion des deux ordres, ordre du discours et ordre des faits.
      C’est la preuve ontologique continuée… faire exister les concepts…
      D’où toutes ces considérations intempérantes sur le prétendu « système » capitaliste…

      Occam avançait la nécessité d’apprendre la logique avant de s’engager dans des débats sans objet…

      Divertissement.

      1. Contradiction, quand tu nous tiens…

      A l’Ubuniversité.

      Un Docte, lointain disciple de Kojève et hégélien valeureux, s’agite devant une assistance clairsemée d’escholiers.

      -savez-vous quel est le Moteur de la Pensée et du Réel, le levain du progrès de la Conscience universelle ? demande-t-il lyrique et exalté aux étudiants.

      Lesquels, interpellés et se sentant soudainement agressés se taisent obstinément.

      -la Contradiction !

      -ça alors ! s’esclaffe l’un d’ entre-eux. Je n’aurais jamais pensé que le fait d’ affirmer et de nier en même temps une même chose pût à lui seul transformer le réel.

      -cet esprit là manifestement déraille, s’étonne discrètement son compagnon. Il faudra donc accepter que l’ existence soit ventriloque et que le réel soit habité par la logique.

      -et tu crois qu’ il nous faudra reproduire ces extravagances dans nos copies ?!

      -bah! s’il s’ agit de faire le singe … reprend l’autre d’un air entendu…

      Le concours ne vaut-il pas une messe ?

      2. Le Mouvement de l’Histoire….

      Autre classe, autre prêcheur.

      Un clerc en fonction ne cesse d’ invoquer devant ses élèves lassés, le Mouvement de l’ Histoire.

      -mouvement absolu ou relatif ? susurre insolemment un élève incrédule.

      3. La différence.

      Dans une salle voisine un troisième Docte, Deleuzien fanatique celui-ci, se gausse de ses collègues hégéliens.

      Il ne cesse d’ invoquer l’autre Principe explicatif et grand fétiche logico-métaphysique : la Différence.

      -différence, peut-être, ricane un étudiant, mais identité d’objectif et d’attitude, très certainement !

      Cordialement.

  40. Avatar de Bob
    Bob

    @ Monsieur Jorion

    Vous nous parlez des 38 économistes sur 47 qui voient la fin de la crise.
    Que disent les 9 qui ne sont pas de cet avis, et qui sont-ils ?

  41. Avatar de Crapaud Rouge

    Finalement, ce qui semble faire problème, (et contradiction), c’est la spéculation érigée comme moyen de « pilotage » de « l’économie ». Les guillemets s’imposent parce que ce « pilotage » ne semble guère judicieux, et parce qu’on ne sait pas très bien ce qui est effectivement « piloté » (les libéraux diraient « optimisé »). Le couple finances/économie ressemble à ces ménages où le mari claque dans des jeux d’argent tout son salaire et celui de son épouse, ne laissant à celle-ci que des miettes et des dettes. La différence entre les deux tient à la nature de la dette, (on en revient toujours là) : pour un ménage réel, l’argent perdu au jeu est réellement perdu, donc il y a dette pure et dure; mais les financiers, eux, n’ont jamais l’impression de perdre bêtement du fric parce qu’ils achètent (ou prêtent à) des titres divers et variés dont la valeur est censée se maintenir et même augmenter.
    Bref, pour moi, l’analyse du trio monnaie/dette/titre/chose-réelle reste à faire.

  42. Avatar de yann
    yann

    Une vidéo de Ben Bernanké le nouveau superman de la crise.
    Avec des clown pareils, le Cirque du Soleil doit craindre pour les siens.

    (ps: attention, l’hilarité peut rendre incontinent. N’ajoutez pas une consternation à une autre)
    http://www.youtube.com/watch?v=9QpD64GUoXw

  43. Avatar de nef des fous
    nef des fous

    Chanté par Jhonny Cash, votre billet donne cela

    Well, my name it is Sam Hall, Sam Hall.
    Yes, my name it is Sam Hall; it is Sam Hall.
    My name it is Sam Hall an’ I hate you, one and all.
    An’ I hate you, one and all:
    Damn your eyes.

    ;-)))

  44. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    « L’économiste en chef de la BCE estime que la croissance pourrait revenir plus vite que prévu »

    Si c’est alors l’économiste en chef de la BCE qui le dit ! Seule la croissance est bonne … Seule la croissance me soutient, m’éclaire, m’anime de la tête aux pieds … Seule la croissance nous apporte le bonheur – la richesse – la vertu – la sagesse – la prudence – la raison sans cesse les premiers … Ou est le salut dans la croissance ? Ou est l’étique ? Ou est le bien ? Ou est la prudence ? Ou est la liberté ? La réponse toujours dans la croissance et dans l’usage répété de ce seul mot magique dans l’esprit des gens, c’est aussi un grand lavage de cerveau, croissance, croissance, et nous réglerons toujours les problèmes de la sorte, croissance, croissance, quelle grande folie illusoire des grands de ce monde …

    C’est bien la terre qui ne va pas du tout être contente d’entendre cela …

  45. Avatar de Enrique
    Enrique

    Puisqu’on vous dit que tout va bien M. Jorion ! Ne mettez pas une mauvaise ambiance. Evidemment, personne n’y crois, c’est de la propagande. « Faites-nous confiance » semble dire le gouvernement. Les chômeurs jugeront.

  46. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    Croissance toujours plus vite, plus vite encore c’est tellement plus intelligent à voir.
    http://www.youtube.com/watch?v=59ydrUVrIzs&NR=1

  47. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    Pouvons nous envisager une société sans croissance ? sans pollution ? sans spéculation sur d’autres matières premières ? Sans non plus retomber de nouveau dans la guerre économique ? Pouvons nous imaginer une vie, dans laquelle on ne nous rabâche pas continuellement les mêmes choses pour nous endormir, croissance, croissance, la crise est finie, etc, vous savez comme autrefois. Imaginons une vie dans laquelle le seul usage supplémentaire de ce mot là ne puisse plus faire rêver les foules, pour y trouver la consolation, la sécurité, qu’on ne puisse pas toujours dépendre de la croissance pour mieux rester en vie. Une société sans croissance dans laquelle personne ne pourrait davantage trouver le pouvoir et les moyens d’asservir son monde, celui de nous rendre économiquement plus heureux ou pas. Une société dans laquelle vous refuseriez que l’on vous mène davantage en bateau, croissance, croissance et si nous parlions de temps en temps de la perte de croissance du végétal, des plantes, pour changer un peu. Une société sans lavage de cerveau, une société dans laquelle vous n’auriez besoin d’aucune autre grande firme pour nous sentir mieux, ne plus vouloir être mouton envers quiconque, aucune marque, aucun parti, et non pour la seule tutelle de quelqu’uns sur tous ce n’est jamais assez de vendre davantage son monde pour en obtenir croissance.

  48. Avatar de Blaise
    Blaise

    Ouais-ouais…

    Ce genre d’article est fait pour les supporters d’un camp. Means : pendant ce temps-là, celui d’en face prépare sa réponse. Elle sera de mauvaise foi, aura certainement quelques couplets soufflés par un foie sale, mais elle satisfera à son tour ses propres supporters. Bref, pendant que les galères bravent leur tempête, leur sillons s’affrontent.

    « Allez Leonardo, à la proue !
    Le soleil est là ?
    Ohhh, que c’est joli… »

    Cher monsieur Jorion, il n’y a qu’une phrase qui me semble intéressante dans votre article : « ce genre de problème n’a de solution qu’à l’intérieur d’un autre système. »

    Pour ma part, c’est celui de Yunus et de ses Bourses Sociales.
    Et vous ?

  49. […] du capitalisme ou “Comment récompenser ceux qui nous font perdre ?” par Paul Jorion http://www.pauljorion.com/blog/?p=4128 […]

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