C’est l’argent qui donne de la valeur à l’individu, par Anastasia

Billet invité.

J’ai perdu mon travail et le temps passant, le moral puis avec la fin des allocations de chômage, l’argent. C’est triste à dire, mais c’est en perdant tout revenu que j’ai découvert un autre regard porté sur moi dans mon entourage. C’est ce regard qui est le plus insupportable. Il est instructif aussi. On voit qui a le sens du partage et comme si cela s’inscrivait dans un logique implacable, on constate que la générosité se trouve là où il y a peu d’argent, là où les comptes sont à découvert mais où la richesse du cœur est inépuisable.

Beaucoup de chômeurs sont dans mon cas, avec des dossiers en attente, perdus ou égarés et ils se retrouvent sans le sou car ne peuvent prétendre aux aides sociales.

Certains se regroupent en collectifs et ces mouvements agissent sur place pour interpeler les directions des pôles emploi ou caisses d’allocations familiales, pour faire accélérer les traitements des dossiers.

Les pauvres commencent à bouger, ce n’est qu’un balbutiement mais, certains partis politiques regardent ce phénomène avec intérêt et tentent même des approches de ces collectifs de chômeurs.

Pour revenir à la valeur du travail, mon observation est que je rencontre peu de gens passionnés par leur travail et ceux qui l’ont été ont été surexploités par leur entreprise avant de connaitre le désenchantement.

Comme je vois les choses, c’est qu’aujourd’hui, ce n’est plus l’individu qui donne de la valeur au travail, c’est l’argent qui donne de la valeur à l’individu.

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346 réponses à “C’est l’argent qui donne de la valeur à l’individu, par Anastasia”

  1. Avatar de Joseph Meeusen
    Joseph Meeusen

    Courage Anastasia, retrouvez l’estime de vous même, n’ayez pas honte et malgré le peu de moyens essayez de profiter de la vie, la vraie.
    Le travail n’est pas consubstansiel à la nature humaine aujourd’hui encore moins que jamais. Le travail est une torture morale et physique, faut-il rappeller que le mot trouve son origine dans le latin tripalium? Fils de parents indépendants, j’aivu mon père et ma mère s’autoflageler quotidiennement pour accumuler tjs plus et se donner sans cesse plus de travail en réinvestissant dans leur activité tous leurs bénéfices. Ma mère est décédée à 56 ans, le coeur usé. Mon père attend la mort cramponné à son patrimoine, le corps brisé par les souffrances qu’il lui a infligé et ne pouvant profiter de rien car le travail lui a tout pris et ne lui a pas laissé entrevoir ce que la vie aurait pu lui offrir.
    Je travaille , et si mon activité à pu me donner certaines satisfactions et même certains plaisirs elle est devenue une contrainte qui n’a plus d’autre sens que de gagner de l’argent pour vivre et consommer des choses qui ont de moins en moins d’interets. On n’a même plus la satisfaction du travail bien fait car sous l’autorité de responsables toujours plus cons ont doit produire de la merde et arnaquer le client au maximum. Les relations entres collègues sont encore plutôt bonnes mais se dégradent de plus en plus sous la pression de chefs selectionnés pour leur caractère psycho-pathologique.
    Qu’on cesse de stigmatiser les chomeurs en parasites de la société. Ils participent à l’activité économique car les allocations qui leurs sont accordées, ils les dépensent pour vivre. Les cadeaux fiscaux que l’on octoie aux riches ne sont pas réinjectés dans le système, cet argent ne sert qu’a détruire par le biais de la spéculation sur tout ce qui s’échange et se vend. Même nos vies ne sont pour eux qu’une marchandise.Le problème est bien la concentration des richesses. La productivité est telle que l’on pourrait réduire le temps de travail à dix heures semaine. Le travail est une valeur complètement archaique.

    1. Avatar de anastasia
      anastasia

      Merci Joseph,
      Ce que j’ai décrit, c’est d’une part ce que j’ai ressenti en voyant la pouvoir d’achat diminuer et d’autre part l’image (sous-entendue) que me renvoyait une partie de mon entourage. De cet étau, il est difficile de conserver l’estime de soi mais je tiens bon.
      Je pense à d’autres qui vivent des aléas similaires mais qui ne peuvent ni les exprimer ni avoir un appui comme j’en ai rencontré sur ce blog.
      L’argent ne fait pas le bonheur, il n’y contribue pas non plus, c’est ce que je pense. J’en ai eu tant de preuves.
      Pourtant, notre société a construit une forme de vie ahurissante car les sommes englouties dans le logement avec ce qui gravite autour, loyer, eau électricité, chauffage, assurances, etc ne permettent plus de se nourrir correctement et si cela touche les sans emploi, c’est aussi le cas de nombre de travailleurs.
      Alors, oui il faut un peu de cet argent distribué au peuple au compte-goutte, puis vite évaporé dans les besoins vitaux et les taxes diverses.
      quand le grand plongeon économique arrivera, je me demande qui sera le mieux armé pour faire face à une situation qu’on ne connait pas encore. Les nantis ou les plus démunis? Il y aura peut-être des surprises.
      Heureusement, le ciel, les étoiles, le chant des oiseaux, c’est gratuit… pour l’instant!

  2. Avatar de Zenblabla

    Eh Albin!
    @XIX° siècle…

    C’est où l’Amérique du XXI°? La lune du XX° peut-être?
    Vas-y, ou montres moi si tu y es, et sois pas bégueule si t’es rentier de vieilles pensée…
    Tais-toi et rame?

    Hélas!
    Dans une économie de marché qui dirige, par hypothèse comme vous parlez mais en quasi-convulsions comme aujourd’hui, il revient au capital de tenir son rôle, et au minimum de réaliser les investissements qui impliquent en juste place les populations, surtout si les marchés entendent réguler voire contrôler les états!

    Autrement dit, quels sont les territoires qui ne sont pas déjà multi-hypothéqués au sein de la valeur globalisée par les marchés?
    Qui supposez-vous et allez désigner me répondant comme indiens contemporains?

    La supplique d’Anastasia fait description de faits incontestables.
    Juger de tels faits n’est vraiment pas de mise, si cela veut juste dire: « salauds de pauvres ».
    Si le jugement est déplacé, votre propos est anachronique.
    Qui du fort ou du faible peut prétendre désigner l’autre, et qui de l’autre a réellement besoin?
    Il faut tenir compte du nombre pour savoir situer où est la force, raison pour laquelle c’est en juste convention que le faible sollicite à travers l’histoire le fort …
    Pourquoi aujourd’hui le fort manquerait-il à son devoir, ainsi que vous le suggérez? La force aurait-elle par le nombre basculée dans l’ailleurs, celui que vous proposez comme Amérique?

    Peut-être l’erreur fatale du fort d’aujourd’hui qui a fait le fort d’hier:
    Démunir complètement (par la valeur en argent qui est celle des marchés, là où bien des valeurs ne sont pas cotées, tandis que les états reconduisent seulement leur propre financement, là où il y aurait contre-valeur en argent…) le faible d’aujourd’hui…, erreur que vous reconduisez, mais parmi tant d’autres antiques!

    Comme vous faites, c’est la stupide injonction du marchand qui intime aux autres lui fournir quelque chose à vendre avant même gérer quelques commandes, et sans jamais investir dans la création de valeur, l’émigration en serait-elle.
    Sinon, la non moins stupide injonction du rentier qui intime aux autres lui verser les intérêts de sa rente, en exigeant de l’autre qu’il ne soit pas pauvre.

    Et cela nous ramène à l’esprit d’avant la crise que nous traversons, cet esprit qui a conduit à cette même crise….,est-ce vraiment compliqué ce que je présente, de la logique pure, et cela mérite-t-il la lune dont vous faites le doigt qui la montre?

  3. Avatar de zenblabla

    T’ain!
    j’en reviens pas…
    Pas de commentaires, zéro fautes!

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