SOINS PALLIATIFS, par zébu

Billet invité.

« Le Président a beaucoup parlé de l’instabilité des prix des matières premières et condamné la spéculation qui en est largement responsable à ses yeux. (…). Et il a confié à l’économiste Pierre Jacquet de l’Agence française de développement une mission sur la façon dont les pays pauvres pourraient utiliser des mécanismes d’assurance pour se prémunir contre les baisses brutales des prix des matières premières. Tout cela suffirait-il à stabiliser les prix des matières premières ? Le président le croit. »

Lorsque Christian Chavagneux nous relate sur son blog la conférence de presse du 24 janvier 2011 du Président de la République Française sur les objectifs de la France pour sa présidence du G20, il évoque la mission confié à Pierre Jacquet dont Paul Jorion nous a parlé hier, sur l’existence d’un rapport intérimaire ‘secret’ que le missionné a délivré au missionneur.

Outre le fait que les quelques ‘fuites’ organisées pour ce rapport ‘secret’ confirment que les économistes ont atteint le stade byzantin avancé de la réflexion quant à la bonne et la mauvaise liquidité qu’apporte la spéculation, on peut effectivement revenir sur ce que Christian Chavagneux nous révèle de la conférence de presse d’il y a quelques mois déjà, puisque c’est en lien : sur le sujet, les débats théologiques sont de règle puisque « Le président le croit. ».

Croyance donc que les mesures avancées suffiront bien à stabiliser les prix des matières premières. Demander une preuve de cet effet relèverait tout bonnement de l’iconoclasme et du bucher médiatique.

Mais croyance aussi en l’utilité d’une taxe sur les transactions financières, un des fondements de l’action de la France pour la présidence du G20 : « Comme il croit qu’une taxe sur les transactions financières permettrait de stabiliser les marchés financiers. Une telle taxe est, selon N. Sarkozy, morale face aux crises de la finance dont il a condamné l’instabilité croissante au cours des dernières décennies, utile pour lutter contre la spéculation et nécessaire pour financer l’aide de 100 milliards de dollars promise aux pays pauvres pour les aider à lutter contre le changement climatique. »

Ou quand l’éthique, l’utilitarisme et l’environnement se rejoignent, il apparaît inconvenant, incongru presque de demander en quoi cette taxe permettrait de ‘stabiliser’ les marchés financiers.

Pour autant, le Président est pragmatique, ce qui, on le constatera, ne peut qu’étayer rationnellement ce qui relève de la révélation quant à l’économie du salut nécessaire pour sortir du trou (infernal) dans lequel nous sommes tombés : « Interrogé pour savoir si la France pourrait mettre seule en œuvre une telle taxe, le président a répondu que ce serait mieux qu’il y ait au moins plusieurs pays, mentionnant l’Allemagne et le Japon comme partenaires possibles et indiquant que la France prendrait cette année des initiatives en la matière. »

Et ce qui fut dit fut fait (comme quoi, les méchantes langues sont bien torves quant à l’effectivité de la parole présidentielle …).

Quoique de manière fort détournée puisque c’est à l’initiative de l’opposition parlementaire qu’une proposition de résolution européenne fut déposée à l’Assemblée Nationale le 13 mai 2011, examinée par deux commissions (Affaires européennes et Finances), avant que d’être discutée le 09 juin 2011 à l’Assemblée Nationale pour être finalement proposée au vote le 14 juin, soit aujourd’hui même.

Or, au même instant, l’opposition allemande au Bundestag effectuait la même action mais pour un résultat bien moins positif puisque si le texte de résolution française a toutes les chances de passer, puisque résultant d’un accord entre la majorité et l’opposition, ce ne fut pas le cas pour le texte allemand, qui essuya un véritable tir de barrage de la majorité, notamment du FDP.

Pour une fois donc que l’opposition exauçait les vœux présidentiels, l’action conjointe et concomitante européenne s’enlisa dans la guerre de tranchées des arguties incontournables comme, entre autres, la nécessité de l’unanimité requise de tous les pays européens pour sa mise en œuvre.

Et que dit ce texte (du moins, le texte français) ?

Qu’il ‘recommande’ au gouvernement français de présenter une proposition législative au plus tard lors du premier Conseil européen … de l’automne 2011.
Proposition qui reprendrait les éléments suivants :
– taux de 0,05%,
– taxe incluant TOUTES les transactions (y compris des produits dérivés),
– une affectation aux budgets nationaux,
– pour l’UE ou à tout le moins les pays de la zone euro ou un groupe de pays de l’UE.

Nonobstant donc que cette résolution européenne, en dehors du fait que le carrosse semble avoir perdu une de ses deux roues, ne soit qu’une recommandation aux gouvernements concernés pour présenter une proposition législative dans plusieurs mois (‘au plus tard’), en espérant que l’oreille gouvernementale ne se fasse pas trop tirer, ce texte anticipe l’argutie citée plus haut de l’unanimité requise, pour proposer la mise en œuvre au sein d’un ‘noyau dur’ européen, ce qui sur le sujet nécessiterait de démontrer sa faisabilité juridique. De même, le taux, qui n’a rien pour faire frémir, permettrait d’affecter les ressources aux budgets nationaux et non à un fond spécifique, soit de risque systémique soit pour financer les fameux 100 milliards que les pays riches ont promis aux pays pauvres pour financer les effets des changements climatiques, en grande partie par ailleurs produits par les dits pays riches.

Ce faisant, ceci nous rappelle la fameuse mais oubliée taxe sur le risque systémique, applicable cette année et votée en 2010, dont le taux n’est rien moins que … 0,25%, soit 5 fois plus que la dite taxe sur les transactions financières.

Sauf que « L’assiette de la taxe de risque systémique est constituée par les exigences minimales en fonds propres permettant d’assurer le respect des ratios de couverture ou du niveau de fonds propres adéquat prévus par les mêmes articles L. 511-41, L. 522-14 et L. 533-2, définies au cours de l’exercice clos l’année civile précédente. » (II. Article 235 ter ZE du CGI).

Soit, dans le meilleur des cas, avec Bâle III, 8% de la totalité du bilan des organismes concernés et donc une taxe de 0,25% x 8% = 0,02% du total. Mais comme Bâle III prend des vacances en Grèce, l’assiette ‘supportée’ ne devrait guère dépasser les 3%, soit un ‘bon’ … 0,0075%.

Cette taxe, dont Bercy estimait qu’elle devait ‘rapporter’ 500 millions d’euros la première année, sera directement versée dans le budget de l’Etat, ce qui est fort pratique pour s’assurer contre le risque systémique le moment venu.

De la même manière, le projet de taxe sur les transactions financières alimenterait tout autant les caisses des différents états.

Reste que le projet, pour la première fois et à contrario d’un taxe sur les échanges en devises qui a bien été votée mais qui attend qu’une réglementation européenne puisse la rendre applicable (« IV. – Le décret mentionné ci-dessus prend effet à la date à laquelle les Etats membres de la Communauté européenne auront dû achever l’intégration dans leur droit interne des mesures arrêtées par le Conseil prévoyant l’instauration, dans l’ensemble des Etats membres, d’une taxe sur les transactions sur devises, et au plus tôt le 1er janvier 2003. »), ce projet intègre tous les produits financiers, y compris donc les produits dérivés, qui représentent la très grande part des transactions financières.

Et ce, sans attendre, comme le décrit la taxe sur les devises, que l’ensemble des états membres soient d’accord pour la mettre en œuvre.

Les timides avancées recensées dans ce projet de résolution européenne, pour intéressantes qu’elles soient, ainsi que la (malheureuse mais notable) tentative conjointe de l’opposition européenne, ne doivent donc pas masquer le gouffre qui s’ouvre sous nos pieds : il faudra attendre, au mieux, que les gouvernements concernés proposent lors d’un Conseil européen à l’automne 2011 pour que ce projet soit débattu puis voté.

Et à supposer que ceci soit fait en temps et en heure (et en priant, puisque nous sommes dans le domaine de la foi, pour que la Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Irlande, ou que sais-je encore ne viennent mettre fin immédiatement à ce projet), une telle taxe ne servira … qu’à alimenter les budgets nationaux, ce qui est mieux que rien mais ne vient pas nous dire en quoi elle permettrait de ‘lutter contre la spéculation’ (sans compter que la dite taxe doit, aussi, servir à honorer les belles promesses des riches envers les pauvres, rapport aux effets de leurs pollutions envers ceux-ci).

On pourrait donc applaudir quant à l’intention, en ne prêtant guère l’oreille aux langues mal intentionnées qui susurrent que l’intention est bien tout ce qu’il reste aux pays riches.
Reste que le malade n’est plus aux urgences mais aux soins palliatifs.

Et que les dits soins palliatifs ne sont même pas définis et encore moins en service.
Et les pays pauvres de se moquer, à raison semble-t-il, des ‘intentions’ des pays riches.
Et ceux-ci de rétorquer que « Ce n’est tout de même pas à l’Hôpital de se moquer de la charité ».

Quand on vient néanmoins à examiner la réalité, il s’avèrerait sans doute que l’on parle bien de l’hôpital … de la charité.

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28 réponses à “SOINS PALLIATIFS, par zébu”

  1. Avatar de Revenu de Base Inconditionnel

    Qu’elles soient d’un pourcentage infime ou important, ces taxes ont elles uns sens pour la « guérison » de l’économie?
    En effet, on dit parfois que ces valeurs financières ne reflètent plus l’économie réelle et éclattent en bulles successives (jusqu’à déstabiliser l’économie réelle cependant).
    N’est il pourtant pas paradoxal d’imaginer financer sérieusement quoi que ce soit avec elles?

  2. Avatar de Boson
    Boson

    Bonjour Paul ,

    Désolé , je n’ai pas lu tous les articles m’étant absenté quelques jours …

    Mais je viens de lire celui-ci …

    Qui complète le tien …

    http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/usa-expulsions-sur-fond-de-marasme-95856

    Ca m’intéresserait que tu nous dises ce que tu en penses…

    Cdt.
    Bn.

  3. Avatar de zébu
    zébu

    Juste une petite parenthèse.
    La courbe de Friggit concernant le prix des logements en rapport aux revenus disponibles des ménages vient de battre un triste record : celui de son apogée fin 2007-début 2008.
    Sur le graphique, on constate bien la différence entre Paris (et sa région) et le reste de la France (province). Reste que même en province, les prix en indice sont revenu au niveau le plus haut précédent … De même, l’indice rapporté aux loyers indique bien la décorrélation énorme existante entre achat et loyer.
    Enfin, la comparaison internationale achève de nous achever puisque l’on constate très nettement que la bulle a plus qu’explosé (passant en dessous du seuil de 1 et continuant à s’enfoncer) aux US mais aussi en GB, bien que la chute ne connaisse pas la même décroissance que pour leurs voisins d’en face.

    Si on revient sur la France, on constate que lors des années 90 (1991), une bulle immobilière similaire avait explosé, avec les mêmes caractéristiques (écarts Paris-Région parisienne-province) mais avec une toute autre amplitude.
    Elle avait mis 7 ans à revenir à son étiage normal et avait bien participé à la crise des années 1992-1993, avant que d’être définitivement nettoyée fin des années 90 et permettre à l’économie française de repartir … en recréant une seconde bulle immobilière.

    Si celle-ci explose et alors qu’elle équivaut à 50% de plus que la précédente, les dégâts seront bien pires. Et nous fera entrer dans une récession profonde. Et bien que Friggit annonce qu’il existe deux possibilités (chute lente et longue ou dépression subite), le ‘meilleur’ n’est jamais sûr.

    Combien de temps faudra-t-il aux ‘responsables’ pour agir ?
    7 ans ?

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Mais non mais non Zébu ! Tu sais bien que le (beau) monde entier veut vivre en France et à Paris, jusqu’au bon dieu ! No souci…
      Sérieusement, le marché immobilier français, avec le chinois, qui commence lui à se dégonfler « en douceur », est en train de devenir « The Big Bulle immo » dans le monde…L’aberration française dans toute sa « splendeur ». Comme en 29 avec le franc-or et les 27% des réserves mondiales d’or accumulées par la France en 32, dont 20% entre 26 et 32… « la Crise ne passera pas par nous ! »…
      On va se marrer j’te dis, et très vite.

      4 mars 2011 :
      The Economist dévoile aujourd’hui son classement trimestriel des Etats où l’immobilier est le plus surévalué. En première position, L’Australie, avec 56,4 %, suivie de Hong Kong (53,7 %). La France obtient quant à elle la troisième place, avec des biens surévalués de 48,0 %.

      48%… Derrière Hong-Kong et les rentiers ossies… On applaudit siouplait.

      1. Avatar de zébu
        zébu

        @ Vigneron :
        Me vient une image : ‘la ligne bleue des Vosges’.
        Et immédiatement après, la vague du Tsunami au Japon.

      2. Avatar de zébu
        zébu

        Ou les chars de Guderian.
        Et « L’étrange défaite’, de Marc Bloch.

        J’en vois une de belle qui s’annonce …

      3. Avatar de jérôme
        jérôme

        @ Vigneron,

        Puisque tu négliges mes foies,

        Tiens, prends ça,

        saumur trust.
        http://www.youtube.com/watch?v=U-NGPAsdLrA

        Dis, avoue, t’es moustachu du coeur?

      4. Avatar de Karluss
        Karluss

        nous sommes le peuple élu par la République, et sans culotte, couilles à l’air nous combattrons. Notre ligne Maginot de la pensée est plus solide que 15 grandes murailles made in China ou ailleurs. La France reste debout face à son destin, modèle républicain devant le village globale et blogualisé, et devant l’éternel !
        De diou ! …

    2. Avatar de chris06
      chris06

      Merci Zébu pour ce billet et cet aparté sur la bulle immo française.

      C’est ce qu’on appelle en Anglais, un magnifique BULL TRAP (piège à boeufs).

      Je me lance dans une prévision : 2eme/3eme trimestre 2011 sera le TOP historique de cette méga bulle.
      Le volume de transactions est en baisse confirmée partout en France et les prix suivent toujours derrière, 3 à 6 mois après.

      Et ça m’étonnerait fort que cette fois ci, il y ait un deuxième piège à boeufs.

      1. Avatar de bertrand
        bertrand

        Il n’y a jamais d’explosion d’une bulle immo , ceux qui ont acheté pour eux paient leurs dettes , ceux qui ont acheté pour revenu sont très mal , les professionnels porteurs de crédit court ou long font faillite , le marché s’arrete , c’est tout , et les prix redescendent de moitié en 10 ans.
        Sauf que 1 spéculé du double = 2 , 2 acheté à crédit 30 ans =6 , 1 dévalué de moitié = 0,50.
        L’écart est de 12 fois , remboursement impossible avec le revenu.
        12*30= 360 ans pour apurer la dette.

      2. Avatar de zébu
        zébu

        @ Bertrand :
        « ceux qui ont acheté pour eux paient leurs dettes » : non, pas forcément.
        Tout simplement parce que si les propriétaires s’aperçoivent qu’ils remboursent surtout des intérêts pour un bien qui a pris une décote telle (genre, -40%) en ‘valeur’ (de marché) que le jeu ne vaut plus la chandelle.
        Cf. aux US avec les mises en faillite personnelle croissante, avec abandon croissant des débiteurs de leurs remboursements de créances, même avec abandon de leurs biens (qui ne vaut plus tripette).
        D’où la réflexion nécessaire sur ce qu’est une ‘valeur’ de marché, comme moteur de bulle immobilière : tout le monde espère la plus-value. Pas la moins-value.
        Si à cela vous rajoutez le coût du crédit, cela devient délirant et propre à faire pêter les plombs des dits propriétaires (surtout ceux qui sont arrivés en dernier) …

    3. Avatar de Pierre Sarton du Jonchay

      @Zebu,
      Vous avez oublié de dire que la compétition étant féroce sur les marchés financiers, toutes les grosses transactions spéculatives ou non se négocieront hors des pays qui taxent. Nos banques ne peuvent pas se permettre de perdre un ou deux points de base sur des marges qui ne sont pas suffisantes pour couvrir leurs risques…

      1. Avatar de zébu
        zébu

        @ Pierre :
        Tout à fait. Oubli donc réparé 😉
        Le coup du ‘groupe de pays européens’, c’est non seulement difficile à valider juridiquement (quoique, on l’a vu, on peut décidément tout faire en UE, mêmes renier ses propres principes …) mais aussi qu’il faudrait que ce groupe soit sacrément costaud pour éviter ce phénomène d’éviction, ce qui pose la question de la GB et de la City, effectivement.
        Comme disait De Gaulle, dès que la GB entrera dans l’Europe, ce sera foutu.

  4. Avatar de pseudo cyclique
    pseudo cyclique

    Allegorie par Imitation de Desprosges Le Grand

    Observons un capitaliste moderne : il est en costard cravate , il tient un T-Bond et il apporte au monde un avis de recouvrement.

    1. Avatar de jérôme
      jérôme

      @ pseudo cyclique,

      Bonjour,

      Un vrai papyrus long comme
      Le conte de résultat d’homme
      En plaintes et en chiffre
      Le porteur du titre en clou né
      Sentait du derrière
      Mais alors si mauvais,
      Qu’il fallut recycler sa doléance
      Pour les lui torcher
      Merde aux chiffres
      Vivent les hommes

      Berurier noir _ « Salut à toi »
      http://www.youtube.com/watch?v=uPaDgBPbTqA&feature=related

      Crie plus fort, c’est bon quand c’est vrai

      1. Avatar de pseudo cyclique

        @jerome

        Maurice « dis le que tu aimes l’argent »

        tooujours d’actualité , une chanson qui casse l’hyprocrisie ,nos sociétés sont avant tout matérialistes .

  5. Avatar de izarn
    izarn

    Ce projet de taxation des transactions financieres, frole la démagogie totale.
    J’aimerais savoir comment les états vont taxer les transactions hors bilan, « over the counter » de gré à gré qui sont de règle pour les CDS et autres produits dérivés.
    CDS qui avec les agences de notations s’attaquent aux états.
    Or c’est justement aussi le hors-bilan qui plombe les banques. Avec le « in the counter » les banques affichent sois-disant une santé « insolente »…
    Vous croyez à ces aneries? Taxer la spéculation n’est-il pas le moyen de justifier la spéculation? De valoriser les « industries financiéres » qui grace au quantitative easing surnagent encore?
    Pourquoi a-t-on subitement annulé le « mark to market »? Eh bien parceque sinon les actifs des banques ne vaudraient plus tripette…
    On nage dans le virtuel, l’hallucination collective que le syteme est sauvé…
    Pourquoi les mégabanques s’alarment de l’arret du quantitative easing?
    Ce projet est tellement nul, que je n’ai meme pas meme envie de continuer à le commenter.
    Taxer la spéculation! Si on interdisait les CDS et le hors bilan, un grand pas serait franchi.
    Inutile de commenter la pensée de sarkosy; c’est du délire ultralibéral qui se la joue soucieux des effets marginaux de la spéculation:
    La Crise n’est qu’un petit souci: Il Suffit que les producteurs s’assurent contre les marchés avec des CDS: J’hallucine!
    Il vivent sur une autre planete!
    Comme Paul Jorion je suis écoeuré!

    1. Avatar de zébu
      zébu

      Disons aussi, très franchement, que si hallucination collective il y a, l’opposition, que ce soit le PS en France ou le SPD en Allemagne y participe et pas qu’un peu, puisque ces formations politiques sont à l’origine de ce type de proposition qui pouvait éventuellement être intéressante fin 2008 mais qui est dérisoire, pour le moins, en juin 2011.

      L’opposition politique aura aussi sa part de responsabilité à assumer.

      1. Avatar de D.Cayla
        D.Cayla

        L’opposition politique aura aussi sa part de responsabilité à assumer.

        Euh ?

        Qu’entendez-vous par « assumer » au juste ?

        Cherchez bien, et vous verrez qu’en dehors de perdre les élections, ils n’ont pas grand chose à craindre… Et vous aurez remarqué tout comme moi que les cycles électoraux ne sont pas du tout synchrones. La gauche a perdu les législatives, mais elle domine les régions, les départements, les communes.

        Pire, seule une petite fraction des élus fait les frais des alternances, les grands barons sont solidement enracinés dans des territoires où ils seront systématiquement porté aux urnes par des scores à la soviétique… Or, ce sont bien ces grands barons solidement implantés dans leurs fiefs électoraux respectifs qui font et défont les représentants nationaux.

        Sans assise locale, les candidats aux législatives sont quasiment condamnés à l’impuissance ; personne ne les connaît ! Et quand je regarde tout autour de nous, je ne vois aucune formation politique capable de présenter à la fois un discours cohérent ET des candidats potables.

        Je ne dis pas que la situation est sans espoir, les choses peuvent changer très vite, mais nos actuels élus ont l’assurance que le choix des électeurs se portera forcément in fine entre eux et un représentant du grand parti d’en face. Et c’est bien là tout le problème. Assumer ne fait pas partie de leur vocabulaire.

        Ils pris l’habitude depuis bien trop longtemps de ne devoir rien assumer. Comment s’étonner dans ces conditions qu’ils ne fassent rien ?

      2. Avatar de zébu
        zébu

        @ D. Cayla :
        C’est pour cela qu’il faut les violenter (enfin, manière de dire, je fais attention, en ces temps dskesques …) !
        Soit, leur tendre un marché : c’est soit vous intégrer quelques bonnes mesures bien radicales (et non l’esbrouffe pour TF1 que vous nous vendez régulièrement), soit ce sera la politique ‘blanche’.
        Et comme ils ont besoin, aussi, des abstentionnistes pour passer le premier tour, m’étonnerait qu’ils crachent dans la soupe. après, qu’ils appliquent leurs promesses, c’est une autre histoire mais on peut aussi se prémunir en intégrant dans la liste un référendum d’initiative populaire, avec contrôle et proposition des lois … 😉

    2. Avatar de chris06
      chris06

      Plus les financiers savent très bien contourner ce genre de taxes. Les titres français seront côtés simultanément à Londres, et voilà, le tour est joué, pas de taxes pour l’état français.

      Les Suédois en ont déjà fait la malheureuse expérience. Ils ont arrêté au bout de deux ans après avoir récolté en tout 3% des sommes qu’ils avaient budgété et tout le volume de transactions de la bourse de stockholm était parti à Londres.

      Sarkozy ne croit tout de même pas que les britanniques vont accepter de voter cette taxe??? Imaginez un peu le Royaume sans sa city a-dorée?

      1. Avatar de zébu
        zébu

        @ Chris :
        Ben, dans le domaine de la croyance, je voudrais pas avoir la même (mauvaise) foi que lui.
        Parce qu’il ne croit pas en ce qu’il dit mais en lui.
        Et ça …

      2. Avatar de M
        M


        « LE PRESIDENT
        Mon cher Premier ministre – et quand je dis  » mon cher »
        Ce n’est pas figuré tant ma cote est à terre.
        Car le coût politique de votre économie
        Devient exorbitant, jusqu’à l’apoplexie.
        La magie de Toulon inexplicablement
        A cessé d’opérer depuis un certain temps.
        Se peut-il que mon verbe ait pu ne pas jouer,
        Comme le vulnéraire qu’il a toujours été?
        (début d’exaltation)
        Mon discours porte loin, ma parole a sa force
        Qui n’appartient qu’à elle, que j’enferme en mon torse,
        Ne m’interrogez pas, vous ne pouvez comprendre,
        Ce sont étranges choses qu’à César il faut rendre…
        ( soudainement désorienté)
        Or quoique j’aie parlé, l’économie s’écroule,
        C’est à n’y rien comprendre, à y perdre la boule.
        … »
        D’un retournement l’autre / F.Lordon.

  6. Avatar de Runn
    Runn

    Merci pour cet article.

    Effet secondaire d’une telle taxe : rendre le budget de l’état dépendant de la spéculation, élargie à une grande échelle et rapportant de gros montant, cette taxe ne peut plus être supprimée sous peine de mettre l’état en faillite, la boucle sera donc bouclée en rendant la spéculation impossible à interdire… sauf si la taxe sert à rembourser la dette et qu’ensuite la spéculation est interdite, ceci dit, il ne faut pas trop réver…

    1. Avatar de hema
      hema

      @Runn
      On en est plus au soins palliatifs, c’est plutôt une mise en bière.

  7. Avatar de zébu
    zébu

    Attention, clic-clac, c’est dans la boîte :
    Pour : 477
    Contre : 2
    Unanimisme quasi absolue donc.
    Surtout quand on sait que cela ne mange pas de pain.
    La réponse d’ATTAC n’en reste, elle qu’au niveau de ‘l’assiette’ pertinente géopolitique, soit l’UE, ce qui est un voeux pieux, tant que la City sera dans l’UE.

    De sorte que tous les politiques, quelque soit leurs bords, sont en accord avec ce type de proposition.
    Et même les associations militantes prennent des vessies pour des lanternes : « Son taux, quoique deux fois plus faible que celui qu’Attac recommande (0,1%), aurait déjà un impact réel sur le volume de la spéculation financière. »

    Il n’y a décidément rien à attendre de ce côté-ci non plus.
    Fermez le ban.

  8. Avatar de karluss marxuss
    karluss marxuss

    zébu ? la bulle ?
    pétera, pétera pas ?
    encore du méthane…

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