Billet invité
L’opérateur se débat toujours avec la décontamination des masses d’eau hautement radioactives, diminuant en désespoir de cause les injections d’eau de refroidissement dans le réacteur n°3, au risque d’une élévation de sa température, afin de ne pas accroître leur volume. Ce réacteur est en effet le plus fort contributeur à la production d’eau contaminée.
Le système de décontamination en service fonctionne en effet toujours très en dessous de son rendement prévisionnel, tandis qu’un nouveau système, fabriqué au Japon, va être installé et doit encore être testé.
Les pluies torrentielles du typhon Ma-On qui se sont abattues sur une partie du Japon, dont la zone de la centrale, ont pour leur part contribué à faire monter les eaux contaminées dans les sous-sols des réacteurs, mais l’opérateur n’a que fort peu communiqué à ce sujet, après avoir mis en avant l’installation de grandes plaques métalliques de 5 mètres sur 16 mètres au sommet du réacteur n°3 pour tenter d’empêcher que la pluie n’y pénètre, ruisselle et soit contaminée avant de rejoindre les sous-sols.
Les injections d’eau ont donc été diminuées pendant le passage du typhon, pour contrebalancer la pluie parvenant à rentrer. L’enveloppement par des bâches fixées sur une armature métallique d’un premier réacteur ne commencera qu’en septembre prochain.
Tepco a également annoncé avoir découvert 700 nouvelles tonnes d’eau fortement contaminée – notamment par du césium 134 et 137 – dans les sous-sols d’un nouveau bâtiment, proche du stockage provisoire d’eau contaminée mis en place, une fois pompée des sous-sols. Le résultat probable d’une fuite qui est recherchée.
La découverte d’un pic de radioactivité très élevé de 10.000 millisieverts (10 sieverts) par heure, proche de débris entassés entre les réacteurs 1 et 2, a été suivie aujourd’hui de mesures, suite auxquelles une radioactivité de 5 sieverts par heure a été détectée dans un local du second étage du réacteur n°1. Après avoir reconnu être incapables d’identifier la cause de ces très fortes contaminations, l’opérateur a aujourd’hui incriminé des tuyaux ayant servi aux opérations de purification de l’air à l’intérieur des réacteurs, dont la présence a été localisée dans les deux endroits.
L’explication vaut ce qu’elle vaut, mais incite à relever qu’au fur et à mesure que des opérations de décontamination sont menées sur le site, des installations et des kilomètres de tuyaux contaminés s’y accumulent désormais, créant de nouvelles sources de pollution.
Enfin, la situation du combustible fondu (corium) ne fait toujours pas l’objet d’une quelconque communication.
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