L’OMBRE DE FUKUSHIMA S’ALLONGE, par François Leclerc

Billet invité

Le bilan est sans nuance : il ne reste plus que cinq réacteurs nucléaires en activité sur les 54 du parc japonais. Quatre unités supplémentaires doivent être stoppées d’ici mai prochain, la totalité d’entre elles pourrait même être arrêtée l’été prochain, période de pic de la consommation en raison de la climatisation des locaux et habitations.

Les autorités japonaises reconnaissent ne pas avoir de plan de remise en service des réacteurs, stoppés par précaution ou par des opérations de maintenance. Car leur redémarrage est soumis à la réalisation préalable de tests de résistance et doit être approuvé par les autorités locales, qui n’y sont pas favorables. Elles-mêmes sont sous la pression d’une opinion publique qui ne s’exprime que peu ouvertement mais n’en pense pas moins : le choc créé par la catastrophe de Fukushima est plus profond que n’en laisse paraître l’absence de réaction.

A l’arrivée, le Japon est en passe de réaliser une sortie inédite de l’électro-nucléaire, en dépit des résistances très fortes du lobby de cette industrie, une grande première à observer de près. Celle-ci sera provisoire ou définitive, suivant l’évolution du rapport de force, et pourra impliquer, si elle se confirme, une redéfinition des modèles de consommation et de production énergétique.

Dans l’immédiat, les conséquences de la catastrophe de Fukushima se révèlent dans toute leur étendue.

Sur le site même de la centrale, la situation n’est stabilisée qu’en apparence. L’opérateur contrôle celle-ci du bout des doigts et avec des moyens de fortune. Le système de refroidissement des réacteurs et des piscines est précaire et les structures des installations sont fragilisées, la menace que représenterait un nouveau puissant séisme est en conséquence toujours présente.

Fukushima-Daïchi est devenu une machine à fabriquer de l’eau contaminée en énorme quantités, dont l’évacuation et le stockage posent de tels problèmes que Tepco, l’opérateur, a cherché à en déverser à nouveau dans la mer. Les installations fuient de partout et l’eau contaminée a envahi les sous-sols techniques et ruisselle dans les sols et très probablement dans la mer. Il n’est pas donné d’information sur la cadence à laquelle l’eau est décontaminée, comparée au rythme de sa production.

Plus problématique, la situation des trois coriums reste une inconnue. La tentative de commencer à la déterminer de visu grâce à un endoscope a tourné court. Le réacteur numéro 2 avait été choisi, car le niveau des radiations y est inférieur, mais ce dernier a néanmoins perturbé les observations en raison des artefacts visuels qu’il a provoqués. La méthode n’a pas fonctionné. Faute d’évaluation précise de l’état interne des réacteurs et de la situation des coriums, il n’est pas possible de concevoir les technologies qui permettront un jour – dans dix ans est-il prévu – de les extraire, dans le cadre des opérations de démantèlement actuellement estimées durer 40 ans.

L’évaluation des effets de la contamination radioactive créée par la catastrophe ainsi que les problèmes liés à la décontamination sont passés au premier plan. En premier lieu en raison de la découverte de pollutions alarmantes qui se renouvellent, montrant que le danger peut être partout. Cela a en premier lieu été dans l’alimentation, dont la chaîne n’était pas strictement contrôlée, ou bien à l’occasion de la découverte de plaques géographiques, voire de lieux restreints, où elle est concentrée. Des bêtes envoyées à l’abattoir ont été contaminées par du fourrage provenant de la zone interdite. Un immeuble de logement a été récemment construit avec du béton radioactif utilisant du gravier prélevé dans celle-ci un mois après la catastrophe. Il en ressort que la dissémination de la contamination n’est pas 100% contrôlable quand elle a atteint une telle échelle. Créant un sentiment d’insécurité permanent.

Elle l’est d’autant moins que les conditions dans lesquelles la décontamination est effectuée sont problématiques. Les aspersions d’eau sur les façades ou les trottoirs ou les arasions de terre et de revêtement des sols ne font souvent que déplacer le problème, l’eau contaminée ruisselant dans les égouts et vers les nappes phréatiques, la terre et les débris étant stockés dans des excavations creusés dans le sol et exposés aux intempéries, donc aux ruissellements.

C’est semble-t-il le prix à payer pour que tout rentre en apparence et rapidement dans l’ordre. Dans la même intention, le gouvernement voudrait symboliquement favoriser le retour prochain d’une partie des 80.000 réfugiés dénombrés dans les lieux de la zone interdite, où la contamination est estimée la moins élevée.

Mais l’impact d’une décision prise par le gouvernement au début de la catastrophe trouve actuellement un nouvel éclairage. Celui-ci a alors promulgué un relèvement de la zone admissible d’exposition aux radiations, augmenté à 20 millisieverts par an, avec pour intention de limiter les évacuations de population et de minimiser ses conséquences.

Un rapport de l’Académie des sciences américaine vient de mettre en cause l’idée selon laquelle l’exposition à de faibles doses de radiations serait sans effet. Il montre comment, à la longue, celle-ci pourrait avoir des effets importants, tout spécialement sur les enfants et les femmes (et donc plus particulièrement les jeunes filles). Nous rappelant que les données utilisées pour mesurer la dangerosité d’une exposition aux faibles doses reposent sur une exposition concentrée dans le temps (une explosion atomique par exemple) et non à la longue et donc cumulée.

Enfin, le moment des décisions est arrivé en ce qui concerne le volet économique et financier. En dépit de ses résistances, l’opérateur privé Tepco devrait être nationalisé, ne pouvant faire face aux conséquences de la catastrophe qu’il doit assumer aux titres de l’indemnisation des victimes et du démantèlement de la centrale. Il est question d’une nationalisation provisoire pendant dix ans, qui s’apparenterait à la prise en charge par l’Etat de ces opérations avant que l’entreprise soit reprivatisée dans des conditions qui ne sont pas précisées.

Faisant suite à d’autres aides financières, un fonds auquel participe l’Etat et des opérateurs privés de l’électro-nucléaire doit prochainement injecter l’équivalent de 10,3 milliards d’euros dans Tepco, nationalisant l’entreprise dans l’immédiat, mais seulement de fait. Celle-ci a cherché à emprunter sur le marché, mais les banques auraient posé comme condition, selon la presse, une augmentation de 10% des tarifs d’électricité et le redémarrage du parc des réacteurs nucléaires !

Essentiellement centré concernant le Japon sur le tremblement de terre et le tsunami qui ont ravagé des régions entières, le rapport sur les « risques globaux » rédigé dans le cadre du prochain Forum économique mondial de Davos pratique l’art de l’escamotage. Il y décèle prioritairement une interrogation sur « le rôle du leadership, un défi à la communication en cet âge de l’information et la nécessaire conception de modèles économiques résilients en réponse aux crises de grandeur imprévue. »

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242 réponses à “L’OMBRE DE FUKUSHIMA S’ALLONGE, par François Leclerc”

  1. Avatar de RIOU René
    RIOU René

    le rôle du leadership, un défi à la communication en cet âge de l’information.

    Celle-là, j’ai failli la laisser passer….

    Il s’agit donc pour ces messieurs dames de Davos de contrer l’influence des sites tels que celui-ci qui s’acharnent à lever le voile sur leurs manipulations politico-economico-médiatiques alors même qu’ils ne cherchent qu’à opérer dans l’ombre.

  2. Avatar de RIOU René
    RIOU René

    Celle- là aussi….

    Hollande déclare la guerre à l’argent-roi

    Nous déclare la presse en folie….Mais nos journalistes ont-ils ne serait-ce que des promesses concrètes, écrites. S’agit-il de s’emparer du Glass-Steagall Act pour l’imposer une fois pour toutes à toutes nos banques ? Serait-il question de mettre en place une vraie politique industrielle ? Ou bien même de renégocier un certain nombre de règles scélérates imposées par l’OMC ou Bruxelles.

    Que non pas…Flanby continue à nous agiter sa gélatine sous le nez en espérant nous faire croire qu’il s’agit de ses muscles.

  3. Avatar de seb
    seb

    Vu sur le net :
    http://www.marketwatch.com/story/medical-journal-article-14000-us-deaths-tied-to-fukushima-reactor-disaster-fallout-2011-12-19

    Je ne connais pas ce site ni l’International Journal of Health Services qui est la source de l’étude. Du coup, quel crédit y accorder.

  4. Avatar de Samuel
    Samuel

    hors sujet (enfin d’une autre faille du cadre)
    Pour les chalands de médecine ou biologie, une émission sur arte le jeudi 26 janvier à 22h20.
    Je me permet d’en faire la promotion, car comme pour l’auteur de ce blog, qui aurait eût un meilleur niveau de vie en aillant plus l’esprit d’équipe, l’immunologue Dublanchet aurai du laisser tomber la phagothérapie (comme la fondation Pasteur la fait dans les années80).
    Et ainsi, il aurait profité de sa retraite, plutôt que d’éviter l’amputation en soignant des patients ayant des staphylocoque résistant, pour ce retrouver dans un tribunal.
    Les phages ont l’inconvénient majeur d’être peu profitable (par rapport à la médication classique), enfin tant qu’on ne les a pas modifiés pour en déposer le brevet.
    C’est donc la phagothérapie, le sujet de l’émission, auquel le Dc Dublanchet a largement participé.

  5. Avatar de Paco76
    Paco76

    Bref..Des nouvelles niponnes…ni mauvaises, enfin si…mauvaises…
    Rappel : 56 réacteurs rien qu’en France, et environ 430 en service dans le monde (combien arrêtés?), sans compter les navires civils ou militaires ( 750 construits depuis 1954, et 240 en services actuellement) et, cerise sur la gâteau, ceux embarqués sur des satellites…
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_r%C3%A9acteurs_nucl%C3%A9aires

    « Il est question d’une nationalisation provisoire pendant dix ans, qui s’apparenterait à la prise en charge par l’Etat de ces opérations avant que l’entreprise soit reprivatisée dans des conditions qui ne sont pas précisées. »
    Un grand classique : les pertes au public, les bénefs au privé…

  6. Avatar de izarn
    izarn

    « Un rapport de l’Académie des sciences américaine vient de mettre en cause l’idée selon laquelle l’exposition à de faibles doses de radiations serait sans effet. Il montre comment, à la longue, celle-ci pourrait avoir des effets importants, tout spécialement sur les enfants et les femmes (et donc plus particulièrement les jeunes filles). »

    Ils ont du copier sur les russes, car ils l’ont observé depuis longtemps…
    Faut dire qu’en France: Ca n’existe pas!
    Les gamins atteints de leucémies autour des centrales nucléaires, c’est dans la norme.
    Calculé hors norme en Grande Bretagne. Le CEA? Nan! C’est normal…
    C’est vrais quoi, il y a plein de tarés qui logent autour des centrales, c’est pour ça…Meme le maire est hyper content de sa nouvelle piscine Olympique et de son Stade de foot pret pour le Mondial…Pleins de logement sociaux pour fabriquer des mongoliens quadrisomiques…
    Payés par EDF, pardon le contribuable qui a payé 100% des centrales hein? Parceque c’est pas avec les benefs d’EDF qu’on a pu construire des centrales à 4 milliards piéces et encore le modéle obsolète, désormais c’est du huit milliards…Sécurité, sécurité, sécurité…
    (Tellement que la retraite EDF a était adossé sur le régime général, sinon EDF devait 70 milliards d’euros en reserve lors de sa privatisation: Impossible! Donc sarkosy l’a fourgué au Régime Général, alors qu’EDF navait rien payé au régime…Arnaque lamentable. mais bon sarkosy n’est qu’un nullard, pas la peine que Jorion aille chercher son discours de Toulon. Arnaque et pourriture.)
    Le jurassique de l’énergie ça coute cher…Normal, c’est la cause de leur disparition.

    1. Avatar de RV
      RV

      Payés par EDF, pardon le contribuable qui a payé 100% des centrales hein?

      je ne connais pas votre source, je vous soumets celle ci :
      http://www.sauvonsleclimat.org/points-de-vue-de-signatairehtml/edf-cette-entreprise-quon-assassine/35-fparticles/119-edf-cette-entreprise-quon-assassine.html

      Il semble essentiel de souligner ici que le Parc Nucléaire a été financé par EDF grâce aux emprunts que l’entreprise, sur conseil du ministère des finances de l’époque, avait contractés auprès des grandes banques étrangères. La France n’aurait pas été en mesure d’assurer l’apport financier nécessaire. C’est donc bien EDF, Entreprise Publique qui a investi, sur fonds empruntés aux banques étrangères.

      En 1999, on pouvait lire sur le site Intranet de l’Entreprise, « La Crise pétrolière de 1973 – 1974, contemporaine d’un changement à la tête de l’Etat, rompt avec les pratiques instaurées seulement quelques années auparavant. Face à la forte hausse du prix du pétrole, dans une optique d’économie et d’indépendance énergétiques, le gouvernement engage un programme nucléaire d’ampleur auquel EDF est techniquement prête. L’Etat se fait plus interventionniste, limitant les hausses de tarifs et engageant l’Entreprise à emprunter sur marchés étrangers pour financer les investissements, ce qui, avec la hausse du dollar, alourdit ses charges financières. »

  7. […] période de pic de la consommation en raison de la climatisation des locaux et habitations. Par François Leclerc 22 janvier […]

  8. Avatar de Omar Yagoubi
    Omar Yagoubi

    Merci infiniment pour cet article François, je fais tourner. Comme pour l’Islande et la démocratie, le Japon est un véritable laboratoire où naîtra peut-être de nouvelles solutions, des manières plus intelligentes d’appréhender l’accélération de l’Histoire.
    pour info
    http://fukushima.over-blog.fr/article-fukushima-en-janvier-2012-97601880.html

  9. Avatar de Bernard Laget
    Bernard Laget

    Francois Leclerc
    Comment font les japonais pour vivre et travailler, si ils ont fermés quasi tout le parc de centrales nucléaires ?

    1. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      La part du nucléaire dans la production d’électricité totale est de 28,9 % au Japon, 78 %. en France (en 2009, source wikipédia).

      1. Avatar de Paco76
        Paco76

        ça tombe bien, je viens de recevoir ça :
        Hi hi !
        http://tr.news.edf-crm.fr/nl/jsp/m.jsp?c=38a4581188cb401903

    2. Avatar de François Leclerc

      Il semble possible de restreindre la consommation d’électricité, un exercice auquel nous ne sommes pas habitués ! Nous pratiquons un beau gâchis organisé, il est vrai.
      Les industriels japonais y trouveront une raison supplémentaire pour délocaliser leur production, ce qui est déjà en cours pour d’autres raisons.

      1. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        Du progrès,

        Comme il est obligatoire d’avoir téléphone et Internet il va être obligatoire d’avoir un vélo.

      2. Avatar de Paco76
        Paco76

        @Marlowe
        Pourquoi, vous avez encore une voiture ?

      3. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        à Paco76,

        Mon épouse et moi-même avons fait la moitié du chemin.
        Nous avions 2 voitures et nous n’avons plus qu’une voiture, fabriquée en Europe, et un vélo, fabriqué en Europe.
        Dans un mois, étant maintenant retraité, je n’aurai plus de téléphone portatif.

        Nous envisageons aussi le cheval, d’autant plus que nous réfléchissons à investir dans un vignoble, bio, comme cela doit sembler évident.

      4. Avatar de vigneron
        vigneron

        Dans un mois, étant maintenant retraité, je n’aurai plus de téléphone portatif.

        C’est trrrrrès bien, merci Bernard.
        Ps : ce dont nombre d’impénitents pêcheurs et pêcheresses vous seraient particulièrement redevables, dont moi vous avouerais-je, serait que vous décidiez itou que votre ordi et votre abonnement internet devinssent tout aussi superfétatoires.
        Ps2 : postier breton ?
        Ps3 : ouaaaaarf…

    3. Avatar de Didier
      Didier

      @ Bernard Laget

      voir mon commentaire en n°10
      1/ les Japonais n’ont presque pas réduit leur consommation (-3%)
      2/ ils produisent de l’électricité avec du gaz !

      Le Japon n’est pas un exemple pour le nucléaire et ne sera pas un exemple pour la transition énergétique.

      1. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        Ni pour la décroissance volontaire !

  10. Avatar de Papimam
    Papimam

    Ou est passé le corium ? C’est dramatique cette situation me semble t’il.
    Faudra t’il une réelle catastrophe en France ou aux abords pour que certains comprennent et s’interrogent enfin ?

    Terre à terre avait invité Bernard Laponche et Benjamin Dessus pour nous parler du nucléaire.
    Ils sont coauteurs d’un livre clair et concis qui démontre la nécessité et la possibilité d’en finir avec le nucléaire : »En finir avec le nucléaire – pourquoi et comment »
    Ils démontent les arguments spécieux des pro-nucléaires : indépendance énergétique, sûreté/sécurité, coût du kWh très sous-évalué, les marchés étrangers fortement surestimés, la problématique CO2 (pipi de chat), la question des déchets et aussi le risque inacceptable d’accidents majeurs tels que ceux de Tchernobyl et Fukushima.
    Un scénario raisonné de sortie du nucléaire est proposé.

    http://www.franceculture.fr/emission-terre-a-terre-sortir-du-nucleaire-2012-01-14

    Avec : Bernard Laponche, consultant international dans le domaine de l’énergie et Benjamin Dessus, président de Global Chance, association d’experts indépendants dans le domaine de l’environnement et de l’énergie.

    Lecture du bouquin fortement conseillée à tous les entêtés de cette filière et les sceptiques aux solutions alternatives, ils sont encore très nombreux et souvent totalement ignorants car baignés par le discours envahissant du lobbie nucléaire. Encore démontré dans Terre à terre de ce samedi par un modeste comédien dont les budgets sont sans commune mesure avec les budgets PUB d’Areva ou d’EDF qui se comptent en dizaines de millions/an. Ecouter l’intervention de Nicolas Lambert, la 2° moitié de l’émission.
    http://www.franceculture.fr/emission-terre-a-terre-regard-d%E2%80%99artistes-sur-le-nucleaire-2012-01-21

    La Tribune le 12/01/12
    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/20120112trib000677463/nucleaire-le-rapport-qui-va-jeter-le-trouble-dans-la-campagne.html

    Après avoir – longuement – établi que la seule construction du parc nucléaire actuel avait coûté 96 milliards d’euros (sur des dépenses nucléaires civiles totales – recherche, usines Areva, réacteurs arrêtés… – de 227,8 milliards d’euros), soit 1,5 milliard le mégawatt (MW) installé (contre 3,7 milliards le MW pour l’EPR, souligne la Cour), le rapport scrute les investissements à consentir en matière de démantèlement et de gestion des déchets. Et ces deux questions clés restent sans réponse, faute d’avancées concrètes de la part des opérateurs.
    Les charges liées au démantèlement sont estimées à 22,2 milliards d’euros. Mais la Cour recommande la plus grande prudence sur ces chiffres qui « doivent être regardés avec précaution, l’expérience en la matière, tant d’EDF [centrales de première génération] que du CEA ou d’Areva, ayant montré que les devis ont très généralement tendance à augmenter quand les opérations se précisent, d’autant plus que les comparaisons internationales donnent des résultats très généralement supérieurs aux estimations d’EDF »

    Quant aux provisions sur les coûts de la gestion des déchets de longue durée, « elles ne sont pas stabilisées », affirme la Cour. Elles reposent sur un devis de l’Andra de 2003 qui a, depuis, plus que doublé, passant de 15 à 35 milliards d’euros, « il y a donc un doute manifeste sur le bon niveau des provisions d’EDF, d’Areva et du CEA », écrit la Cour.

    Nouvelles locales de Fessenheim, l’analyse de Jean-Marie Brom suite au dernier rapport de l’ASN, L’Alsace du 4 janvier 2012.

    http://www.lalsace.fr/actualite/2012/01/04/sacrifier-fessenheim-pour-sauver-le-reste-du-parc-nucleaire
    « Jean-Marie Brom, physicien, chercheur au CNRS et porte-parole du réseau Sortir du nucléaire, évoque un « rapport nul », qui permet de satisfaire aussi bien les anti que les pro-nucléaires. »
    « La situation actuelle n’est pas saine : c’est comme d’encourager un cancéreux à continuer à fumer en attendant une chimio programmée dans cinq ans… »

    Technique, risques, coûts, sécurité, responsabilité, société, politique élections s’entremèlent.

    1. Avatar de Reiichido
      Reiichido

      « Ils démontent les arguments spécieux des pro-nucléaires »
      « Lecture du bouquin fortement conseillée à tous les entêtés de cette filière et les sceptiques aux solutions alternatives, ils sont encore très nombreux et souvent totalement ignorants car baignés par le discours envahissant du lobbie nucléaire. »
      « « Jean-Marie Brom, physicien, chercheur au CNRS et porte-parole du réseau Sortir du nucléaire, évoque un « rapport nul », qui permet de satisfaire aussi bien les anti que les pro-nucléaires. »

      « L’ennemi est con: il croit que c’est nous l’ennemi alors que c’est lui ! J’en ris encore ! »
      Pierre Desproges

      Ce que je veux dire par la c’est: avez-vous lu un livre ecrit par un pro-nucleaire ? Avez-vous assiste a une conference ? Evidemment, du point de vue pro-nucleaire, les noms d’oiseau que vous proferez ont un strict equivalent, et si l’on creuse bien, chacun des points abordes par BL&BD ont une reponse, que vous avez essaye de chercher peut-etre ?

      Ca me conforte dans l’idee que l’occupation principale de l’etre humain c’est de se creer un groupe d’ideologie commune et de se penser secretement superieur au reste de l’humanite…

      1. Avatar de Amsterdamois
        Amsterdamois

        Vous oubliez la dimension morale.
        Les anti-nucléaires ne contraignent pas l’humanité à vivre avec la façon la plus dangereuse qui soit de faire bouillir de l’eau… S’ils avaient installé leurs joujoux sur la lune, les nucléocrates seraient moralement à peu près en règle; mais ce n’est pas le cas.
        Ça fait toute la différence.

      2. Avatar de Papimam
        Papimam

        J’ai assisté à 2 conférences de Jean-Marie Brom qui est un anti qui maîtrise son sujet et dispose d’arguments forts d’expert.
        Il a su répondre à des questions posées par des pro, ingénieurs nucléaires ou EDF si je me souviens bien.
        J’ai aussi assisté à une conférence de Alain Grandjean qui me semble plutôt objectif et partagé.
        Aux pro-nucléaires de nous faire la preuve par a+b qu’ils ont raison de s’entêter dans cette filière.
        Il est certain qu’ils disposent d’un lobbie très puissant, ce n’est plus à démontrer et ils nous ont trop souvent fait prendre des vessies pour des lanternes.
        Le lien nucléaire militaire/civil existe, le MOX n’est pas sans danger, démantèlement et surtout stockage des déchets me laissent plus que sceptique.
        Comment peut on hypothéquer l’avenir pour des milliers d’années sur notre planète fragile et soumise à des périodes que l’humilité devrait nous garder d’en anticiper les évènements naturels possibles.
        Je préfère ne pas répondre à des pensums déclamés par certains au sujet des bougies.
        Je ne suis pas un expert ni un scientifique, un simple et modeste citoyen qui essaie de comprendre.

        Cependant, et je l’ai déjà exprimé sur ce blog, mon intime conviction est faite et je fais plus confiance aux analyses de Hubert Reeves qu’à ceux de biens d’autres experts, polytechniciens et ingénieurs de tous poils et horizons.
        Une simple question devrait vous interroger : pourquoi compte t’on une majorité de femmes opposées au nucléaire ?

        Concernant le danger des radiations à faibles doses, j’ai souvenir d’une communication d’un chercheur suisse proche de ma région et parue dans notre journal local, pas de quoi se rassurer de mémoire. Je vais tâcher de retrouver le papier. Nous recevons encore aujourd’hui durant les vacances des enfants des régions de Tchernobyl chaque année, ce n’est pas neutre.

      3. Avatar de Papimam
        Papimam

        Dommages génétiques sur 20 générations – Publié au mois d’avril sur le blog.
        A mon tour d’en rire alors qu’il y a plutôt de quoi chialer, punaise..

        Le professeur Michel Fernex, bien connu dans ma région, s’est exprimé.
        Il est professeur émérite de la Faculté de Médecine de l’Université de Bâle, a dirigé la campagne pour l’indépendance de l’OMS par rapport à l’AEIA et est aussi président de l’organisation « Les enfants de Tchernobyl Belarus »
        Son épouse, Solange, décédée, a démarré sa carrière politique à Mulhouse, elle était une pacifiste et adhérente d’Europe-Ecologie puis des Verts.

        Une interview a été publiée récemment dans notre journal régional :
        « l’irradiation peut provoquer des dommages sur 20 générations »
        http://www.lalsace.fr/actualite/2011/03/20/l-irradiation-peut-provoquer-des-dommages-sur-vingt-generations
        Extrait
        « La spécificité d’un accident nucléaire est que les dommages que causent les rayonnements ne se traduisent pas immédiatement par des symptômes visibles. Même s’ils ne sont pas brûlés, les gens irradiés portent en eux une fragilisation, un dommage génétique, qui va rester en place et se manifester très lentement au cours des années. Ce dommage est transmissible à leurs descendants, qui l’amplifient lorsqu’ils ont à leur tour des descendants. Et il semble que le temps d’amplification du dommage génétique soit de l’ordre de 20 générations, soit trois à quatre siècles pour les humains. On a étudié ça chez les rongeurs à Tchernobyl : il y a un certain tassement à partir de la 15 e génération mais on observe alors d’autres dommages, comme des morts intra-utérines ».

        Un article du Monde du 22 mars « Nucléaire : la catastrophe sanitaire » de Anne Thébaud-Mony, spécialiste des questions de santé au travail (limité aux abonnés)
        Que d’informations vitales et qui nous alertent sur les impacts dramatiques sur la santé, nous informe des conséquences de l’irradiation à bas bruit.
        Extrait (début)
        Alors que le Japon fait face à un désastre sans précédent, il faut mesurer désormais à quel point l’exploitation de l’atome est un danger pour la santé. Le peuple japonais vit l’un des pires accidents industriels de l’histoire du capitalisme. A l’occasion du 20e anniversaire de Tchernobyl, Sveltana Alexievitch, auteur biélorusse d’un livre de témoignages des victimes de Tchernobyl, avait eu cette pensée prémonitoire : « Tchernobyl : notre passé ou notre avenir ? » [Le Monde, 25 avril 2006]. Hélas, en ce 25e anniversaire de Tchernobyl, le cauchemar de Fukushima renoue, au Japon, avec cette expérience terrible de l’accident nucléaire.
        et aussi » (fin de l’article)
        Tricastin, Paluel ou Fessenheim, Tchernobyl et Fukushima, tous ces sites nucléaires participent d’un même catastrophe sanitaire d’une ampleur comparable à celle de l’amiante…..) (contamination à bas bruit ou pollution de grande ampleur)

        Dans l’Express : Tchernobyl: « En Biélorussie, 500.000 enfants attendent une aide »
        « 24 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les conséquences sanitaires sur la population bélarus sont encore redoutables. Les explications de Michel Fernex et Yves Lenoir de l’association Enfants de Tchernobyl Bélarus ».
        De nombreuses familles accueillent ces enfants dans notre région pour les vacances d’été.

      4. Avatar de blob
        blob

        Une simple question devrait vous interroger : pourquoi compte t’on une majorité de femmes opposées au nucléaire ?

        A question complétement con, réponse débile: Parce qu’il y a une minorité de femmes physiciennes…

        Je déteste profondément ce genre d’arguments.

      5. Avatar de Papimam
        Papimam

        @blob
        « A question complètement con, réponse débile : Parce qu’il y a une minorité de femmes physiciennes… »

        Merci pour le qualificatif inepte de la question, elle ne résultait pourtant que d’un simple constat issu de l’observation et de l’écoute et fait appel non pas au niveau de connaissance d’un domaine oh combien complexe mais à l’instinct naturel, vous devriez sortir un peu et échanger. Ou alors faire un sondage.
        On pourrait interroger un animal ou même un arbre ou une fleur, leur réponse ne serait peut être pas débile.
        De votre part, j’aurais préféré un début de réponse sensée.
        Vous devez sans doute être pétri de certitudes et le doute ne vous habite que très peu ou pas du tout.

      6. Avatar de blob
        blob

        >Papimam

        Alors donc pour vous Anne Lauvergeon, qui est agrégée de physique, n’est sans doute pas assez féminine d’après votre brillant critère…

    2. Avatar de Papimam
      Papimam

      @blob & reichido
      A toute règle il y a une exception, je considérais les femmes globalement avec leur conscience « viscérale » de mères soucieuses de leurs enfants.
      Hubert Reeves est aussi agrégé de physique et plus, ma confiance va plutot à lui.

  11. Avatar de Arthur
    Arthur

    L’ASN examine les conditions de réparation de défauts détectés dans une pénétration de fond de cuve du réacteur 1 de Gravelines….
    Voici une vraie information qui ne devrait pas laisser indifférent….
    Le talon d’achille du Nucléaire Français sont les PFC… Nos centrales vieillissent et pas des mieux… Cette problématique concerne tous nos réacteurs qui ont quasiment le même âge!!!
    Un vrai mode commun de nature à sonner le tocsin de la fission de l’atome en France… Bonjour le prix de l’électricité dans cette horrible perspective…

    1. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      Cela ne me rajeunit pas.
      Encore lycéen j’avais manifesté en 1980 devant la toute neuve centrale de Gravelines dont on allait mettre en service la première tranche. Des agents d’EDF (ou les RG) nous avait filmés !! Brice Lalonde était venu à Dunkerque — avec son écharpe rouge autour du cou, pour animer un débat lors de la projection du film Le syndrome chinois. Les écologistes locaux faisaient circuler l’info comme quoi en cas d’accident le Préfet déclenchait l’alerte et décidait de boucler avec l’armée une zone autour de la centrale dans laquelle les habitants seraient retenus jusqu’à décontamination. J’habitais à une douzaine de Km de la centrale !

      A l’époque, en dehors des écolos, on ne peut pas dire que la centrale mobilisait contre elle les foules. Ni sans doute encore aujourd’hui. La région, dunkerquoise, très industrialisée avait attiré des dizaines de milliers d’ouvriers dans la métallurgie, la pétrochimie. Autant dire que la centrale c’était la cerise sur le gâteau industriel. Bref, Gravelines, n’aurait jamais pu connaître la croissance qu’elle a connue et se payer de nombreux équipements (dont le Sportica qui abrite le BCM, équipe de basket de très haut niveau) s’il n’y avait eu cette centrale. On disait même que les habitants de la ville n’avaient pas à payer leur électricité ….

      PS. La centrale de Gravelines est à ce jour la deuxième la plus productrice d’électricité … en Europe… après l’Ukraine.

      1. Avatar de Pierre-Yves D.
        Pierre-Yves D.

        Pour la petite histoire, j’avais dans ma classe au Lycée le fils du sous-préfet, un certain B…. qui avait été nommé à Dunkerque spécialement pour « gérer » l’implantation de la centrale. S’il me lit … 😉

  12. Avatar de Béotienne
    Béotienne

    En baguenaudant à partir du PPE, je me suis lancée dans un petit périple intéressant qui m’a menée jusqu’aux enjeux et stratégies de la politique énergétique française.
    – Première étape, le PPE,
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_populaire_europ%C3%A9en

    – Deuxième étape, Le PPE à l’OTAN[modifier]

    En accord avec le statut du Parti, le PPE est également présent dans l’assemblée parlementaire de l’OTAN (NATO-PA) et constitue le Groupe “PPE et membres associés”. C’est un groupe politique actif qui est mené par l’homme politique allemand (CDU) Karl Lamers, qui est aussi le président actuel de l’assemblée.

    – Troisième étape, Karl Lamers:
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Karl_Lamers

    Karl Lamers a étudié le droit et les sciences politiques aux universités de Bonn et de Cologne. De 1966 à 1980, il dirige une académie politique et mène en parallèle une activité politique au sein de la CDU. De 1968 à 1971, il préside l’organisation des jeunes du parti en Rhénanie. En 1971, il est élu membre du présidium local de la CDU. Député au Bundestag (1980-2002), il y devient président de la commission des affaires étrangères tout en étant porte-parole de la CDU pour les questions extérieures. Il est depuis 2004 membre du Conseil de surveillance de la Fondation pour l’innovation politique. Il est l’auteur de nombreux discours et publications sur les questions internationales et en particulier européennes

    .-Quatième étape , Fondation pour l’innovation politique:
    Très très instructif.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Fondation_pour_l%27innovation_politique

    – Fin du pèlerinage, Un Think Tank libéral, progressiste et européen
    Fondation pour l’innovation politique (Fondapol)

    « …Le débat sur l’énergie qui s’amorce est plutôt mal engagé. Il y a contraste entre la nature de long terme des choix énergétiques et les réactions émotionnelles de très court terme qui semblent parfois déterminer les propositions ou les postures. L’énergie s’accommode très mal des à-coups, des changements de cap, ou des atermoiements. Et que dire des critères utilisés ou … Lire la suite… »
    http://www.fondapol.org/

  13. Avatar de 20100
    20100

    Promo Nucléaire : pour toute centrale achetée, une leucémie en prime !
    http://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/promo-nucleaire-pour-toute-108219
    Note : Lecteur audio en haut du texte.

    1. Avatar de Reiichido
      Reiichido

      Pour chaque parc renouvelable installe, une leucemie en cadeau !

      « Confrontée à la multiplication des parcs éoliens et des projets de construction de centrales conventionnelles, l’Allemagne risque de manquer à court terme de lignes à haute tension, ont averti les autorités dans le quotidien économique Handelsblatt. »

      « Selon le rapport de l’OPECST, ces maladies touchent essentiellement les enfants de 0 à 6 ans. Elles sont multifactorielles et rares (470 cas/an en France). Les champs magnétiques, en général, n’en expliqueraient qu’entre 3 et 12, et ceux émis par les lignes à haute et très haute tension que 0,5 à 3. »

      Sources: ICI et LA.

  14. Avatar de Eric T
    Eric T

    Une question , comment font les japonais pour se passer de 90 % de leurs centrales nucleaires, en % quelle était la part de l’éléctricité produite par ces centrales ? quelle est la baisse de la production d’électricité au Japon ? Quel impact est ce que celà a sur le PIB japonais ? en fait celà fait plusieurs questions…

    1. Avatar de noux
      noux

      Tres bonne question monsieur.

      1. Avatar de Philippe
        Philippe

        Une autre question :
        Quelle la part actuelle de l’energie produite par les autres sources juste pour maintenir leur parc nucléaire en  » stand-by » ?

    2. Avatar de Delphin
      Delphin

      Citation Eric T :

      « Une question , comment font les japonais pour se passer de 90 % de leurs centrales nucleaires, en % quelle était la part de l’éléctricité produite par ces centrales ? quelle est la baisse de la production d’électricité au Japon ? Quel impact est ce que celà a sur le PIB japonais ? en fait celà fait plusieurs questions… »
      ——————-
      Chez nous, si 78% de l’électricité produite est nucléaire, celle ci ne représente finalement qu’une part relativement modeste de toute l’énergie finale consommée par le pays.

      Nous consommons d’abord du pétrole (49%), du gaz, du bois, du charbon, de l’électricité non nucléaire (barrages)…

      Après les 40% normalisés de rendement de production à la centrale et les 7% officiels de perte en ligne pour le transport du courant sur longues distan ces, l’électricité nucléaire ne représente que 17% de toute l’énergie finale du pays :

      Les instances officielles prennent en effet un malin plaisir à s’appuyer sur les quantités en énergie primaire et les journalistes à relayer sans réfléchir l’information.

      Il est donc moins difficile qu’il n’y paraît au Japon, de se passer de ses centrales, ce qu’il est en train de montrer en réduisant sa consommation et en important gaz et charbon pour faire tourner des centrales de remplacement.

      Delphin

      1. Avatar de Pierre-Yves D.
        Pierre-Yves D.

        Mise au point indispensable, merci.
        En effet, en rapportant la production d’électricité nucléaire à la production totale d’électricité on en oublie les autres sources d’énergie qui n’en sont pas moins consommées et contribuent pour une bonne part aux besoins (pour le moins, actuels) en énergie.

        Bref, la sortie du nucléaire est non seulement souhaitable mais, même chez nous, pas aussi difficile à réaliser qu’on le dit dans des délais qui ne se chiffrent pas en dizaines d’années comme chez notre ami Hollande qui ferait bien d’aller faire un stage de remise à niveau au Japon. Demeure tout de même le problème du charbon qui libère le Co2 dans l’atmosphère ! Mais il y a tellement à faire dans le domaine des économies d’énergie ! Je discutais avec un ingénieur il y a peu, il me disait qu’il était techniquement possible de réaliser des habitations ne nécessitant pas de chauffage …. y compris pour des pays comme les pays scandinaves où il fait froid. Bref on en revient toujours au même point, le problème est politique avant d’être technique.

      2. Avatar de Delphin
        Delphin

        Ca y est, j’ai encore loupé ma référence !

        Rappel ci-dessus :
        (« Après les 40% normalisés de rendement de production à la centrale et les 7% officiels de perte en ligne pour le transport du courant sur longues distan ces, l’électricité nucléaire ne représente que 17% de toute l’énergie finale du pays : »)

        référence AIE

        Delphin 2ème essai

      3. Avatar de Reiichido
        Reiichido

        @Delphin
        Pourquoi mettre une volonte deliberee dans le fait d’utiliser la part nucleaire dans l’electricite ? Il s’agit d’une donnee simple, comprehensible par tous, utilisee dans tout les pays et quelque soit le mode de production…toujours cette theorie du complot….

        Nous consommons d’abord du pétrole (49%), du gaz, du bois, du charbon, de l’électricité non nucléaire (barrages)…

        Ce que vous dites est incorrect: en terme d’energie finale, on consomme 1) du petrole 2) du gaz 3) du nucleaire… (ce qui aurait pu vous aiguiller: 49% de petrole + 17% de nucleaire laissent finalement peu de place pour autre chose…)

      4. Avatar de Delphin
        Delphin

        A Reiichido
        (« Ce que vous dites est incorrect: en terme d’energie finale, on consomme 1) du petrole 2) du gaz 3) du nucleaire… (ce qui aurait pu vous aiguiller: 49% de petrole + 17% de nucleaire laissent finalement peu de place pour autre chose…) »
        ———-
        Effectivement, j’ai oublié de placer l’électricité nucléaire, juste avant le bois, dans ma phrase « Nous consommons d’abord du pétrole (49%), du gaz, du bois, du charbon, de l’électricité non nucléaire (barrages)… », mais c’était parce que, dans mon esprit et dans le feu de l’action, cette phrase était là pour évoquer les autres énergies.
        ———————————————————————————
        « Pourquoi mettre une volonte deliberee dans le fait d’utiliser la part nucleaire dans l’electricite ? Il s’agit d’une donnee simple, comprehensible par tous, utilisee dans tout les pays et quelque soit le mode de production…toujours cette theorie du complot…. »
        ———-
        Cette apparente simplicité masque une tromperie implicite : Ce qui compte pour connaître l’utilité réelle du nucléaire, ce n’est pas l’énergie comptée à la production, mais celle qui parvient réellement, finalement, « à la porte » de l’utilisateur.

        Je suis sûr que vous allez finir par comprendre cette distinction fondamentale en lisant ceci :

        (Très important, pour tordre le cou à toutes les manipulations tellement efficaces, vu la puissance du lobby manipulateur) : Les cahiers de GLOBAL CHANCE n°29 avril 2011 :

        « Il existe plus généralement un écart important entre la perception entretenue de l’importance du nucléaire dans l’énergie française et sa contribution réelle. La production d’électricité nucléaire a représenté en 2009 une proportion de 75,6 % de la production totale d’électricité.

        Paradoxalement, cette part est encore plus grande – 82 % – dans la production
        totale d’énergie primaire : la raison est que si cette production intègre d’autres sources hors électricité, notamment 12 % d’énergies renouvelables pour les usages thermiques (bois) et de récupération de déchets, le nucléaire est compté par convention environ le triple de sa contribution en électricité (correspondant à un rendement de 33 % des réacteurs).

        Dans le même temps, l’électricité ne représentait en 2009 que 23,7 % de la consommation fi nale d’énergie en France. Le nucléaire ne représente donc que moins de 18 % de la réponse à la demande énergétique française, qui reste largement dominée, à près de 70 %, par les énergies fossiles (pétrole 43 %, gaz 22 % et charbon 3 % en 2009).

        Global Chance :
        « Publié par Benjamin Dessus et Bernard Laponche, « un court essai, dense et argumenté, qui devrait faire date pour ses qualités de réflexion, d’information et de prospective » (La Recherche, novembre 2011)

        Delphin

      5. Avatar de Reiichido
        Reiichido

        “Ce qui compte pour connaître l’utilité réelle du nucléaire, ce n’est pas l’énergie comptée à la production, mais celle qui parvient réellement, finalement, « à la porte » de l’utilisateur.”

        Oui, mais vous permettrez de n’être que moyennement d’accord avec cet argument. Ou plutôt, je suis d’accord, mais la prise en compte de cet argument conduit a un raisonnement bien différent de celui présenté par Global Chance.

        Pourquoi ? La question « comment mesure t-on l’énergie consommée dans un pays ? » est en fait terriblement complexe, et les réponses qu’on lui donne couramment (En distinguant « énergie finale » et « énergie primaire ») ne sont pas du tout satisfaisantes. En particulier, si l’on suit Global Chance, il faudrait toujours utiliser la statistique de consommation énergétique finale (voir p34 du rapport), sans doute car c’est celle qui laisse le moins de place au nucléaire. Mais il y a un problème.

        Pour les besoins de l’argumentation, je vais me baser sur ce rapport .

        L’utilisation de la production d’énergie primaire a un biais, que je ne développe pas car vous le présentez (ie : l’application du rendement de 30% dans la production électronucléaire). En revanche, elle a l’avantage de présenter le caractère spécifique de l’électricité, qui ne ressort pas du tout dans la consommation finale: c’est une énergie qui a souvent une utilisation particulière, qu’on ne peut pas remplacer par une autre. Concrètement, si le chauffage électrique est remplaçable, vous ne pouvez pas faire marcher votre TV ou votre ordinateur en les chargeant avec du bois, et personne pour l’instant n’envisage de remettre en cause l’électricité pour l’éclairage (a moins de vraiment « revenir a la bougie »). Or, produire de l’électricité consomme toujours beaucoup d’énergie primaire car il y a un rendement de transformation rarement satisfaisant : si vous voulez produire de l’électricité « finale », il vous faudra en moyenne utiliser de 2 a 3 fois plus d’énergie « primaire ».

        Pour donner une application concrète, si vous vouliez remplacer des maintenant l’électronucléaire par du thermique classique, il vous faudrait importer environ 100 Mtep de fossile (voir p18 du rapport, en réalité un peu moins car le rendement est meilleur), soit une augmentation de 60% des importations totales d’hydrocarbures et de charbon. Je reformule : remplacer les 17% d’énergie nucléaire finale par du thermique conduit, à cause du jeu du rendement de production d’électricité, à augmenter de 60% l’ensemble des importations de gaz, pétrole, charbon qui représentent actuellement 65% de notre consommation d’énergie finale.

        On est assez loin de l’impact marginal décrit par Global Chance. Alors certes, il est possible de réduire notre consommation d’électricité, encore qu’avec le recul prévisible du pétrole je doute, mais en tout état de cause vous comprendrez que la manière qu’a Global Chance de présenter les choses est au minimum incomplète.

      6. Avatar de Delphin
        Delphin

        A Reiichido,

        A la question, secondaire par rapport au problème qui nous occupait (confusion malicieusement entretenue entre éléctricité primaire et secondaire) de la spécificité éclairage et force motrice de l’électricité, Yves Lenoir, du groupe « Energie et développement », répondait ainsi en 1994 :

        Partir de l’utile en listant les différents usages de l’énergie :
        – thermique bas niveau
        -thermique haut niveau (électrotechnique…)
        – déplacement
        – éclairage, force motrice du particulier
        etc.

        Faire correspondre à chaque usage l’énergie primaire qui lui correspond dans la réalité :
        – thermique bas niveau —> tep utile = tep primaire correspondante / 2,8 ( rendement normalisé thermique classique avec pertes en ligne)
        – déplacement —> tep utile = tep primaire / 1
        -éclairage, force motrice du particulier, électrotechnique —> tep utile = tep primaire / 1 (substitution d’une autre énergie impossible)
        etc.
        ——————–
        « Une gageure: mettre un peu de cohérence dans les bilans
        Nous prions le lecteur de bien vouloir nous suivre plus avant dans l’examen détaillé du dossier.
        L’électricité est, on l’a vu, au coeur du problème, à cause des biais introduits par la comptabilité en «tep électriques», primaires et finales, pour rétablir la cohérence il faut et il suffit:
        1°) d’exprimer toutes les énergies finales en quantités d’unités physiques réellement utiles ou mises à disposition (à discuter au cas par cas);
        2°) de soumettre à l’épreuve du réel l’évaluation des quantités d’énergie primaire consommées par le système électrogène.
        La question de l’énergie finale ne peut être tranchée sans considérer l’existence de solutions concurrentes opérationnelles. Par exemple, tant qu’aucun vecteur d’énergie ne peut s’attaquer à l’imperium du pétrole sur les transports routiers, aériens et maritimes, il n’est d’aucune utilité de distinguer entre énergie mise à disposition (traitée par les statistiques) et énergie utile[8] (difficile à calculer par méconnaissance des rendements moyens des différents modes de transport). L’argument vaut aussi dans les secteurs industriels captifs d’une énergie, comme l’électrochimie.
        (suite) suite:
        En revanche, s’il s’agit d’applications très indifférenciées, car de bas niveau énergétique, comme les usages thermiques, alors c’est l’énergie utile qu’il conviendrait de retenir dans les bilans. Afin de simplifier l’exposé de notre tentative de mise en perspective, qui ne prétend pas être un exercice comptable «au centime près», et parce que les corrections à apporter ne joueraient qu’au premier ordre (la plupart des applications thermiques ont un rendement supérieur à 85%, alors que celui de la chaîne électrique stagne autour de 30%), on exploitera les chiffres des énergies mises à disposition.
        Cette manière de faire ne convient pas pour l’énergie solaire directe: celle-ci contribue plutôt à réduire les besoins d’achat d’énergie grâce à une action d’investissement technologique à l’interface entre l’environnement et l’usager, au même titre que l’amélioration de l’isolation d’un logement. C’est pourquoi la rubrique «énergies renouvelables» ne concerne que l’hydraulique et la biomasse.
        Mises à part ce qui touche à l’électricité, ces règles de calcul sont celles utilisées dans les documents officiels. Il nous suffit donc de rectifier les bilans spécifiques au vecteur électrique et d’intégrer les corrections dans les autres bilans pour atteindre l’objectif que nous nous sommes fixé. Les deux tableaux ci-après résument les résultats de l’opération[9].
        Il s’y confirme très concrètement l’importance démesurée attribuée officiellement à l’électricité dans la consommation finale, 36,9% contre 18,5% en réalité et l’impact sur les statistiques du mode de calcul de l’énergie primaire absorbée par la production d’électricité (.

        Les rendements réels du système électrogène et de l’ensemble du dispositif énergétique nationaux ne sortent pas indemnes de la confrontation avec la réalité physique: réduction des deux tiers pour le premier et d’un tiers pour le second (tableau 2, dernière ligne).
        On observe en particulier que, dans la réalité, l’électricité satisfait 18,5% des besoins énergétiques en engloutissant 43,3% de toute l’énergie primaire consommée, et non pas les respectivement 36,9% et 37,5% que suggère la statistique officielle. La perspective est tout autre…

        A ce sujet la phraséologie officielle joue sur deux ambiguités:
        – parler d’énergie consommée, sans préciser si c’est à la source ou par l’usager final, alors que la comptabilité est établie en énergie primaire;
        – user d’équivalences qui confinent à la supercherie.

        Comment soutenir une évaluation defacto en énergie primaire du taux de couverture des.besoins dès lors que la stratégie mise en oeuvre s’appuie sur un procédé à faible rendement, la filière nucléaire? En effet une telle règle coduit[3] à présenter la chaleur perdue (en l’occurrence presque les trois quart de l’énergie primaire nécessaire) comme un besoin économique. Plus le rendement d’un procédé est faible, plus sa généralisation serait idéologiquement souhaitable! Bref, une prime morale à la pollution… »

        (Yves Lenoir,Yves Lenoir est physicien. Il est responsable des politiques énergétiques pour le parti politique Cap 21, et conseiller de l’eurodéputée Corinne Lepage.)
        ———————-
        Il serait par contre regrettable de déduire hardiment du caractère captif de l’éclairage et de la force motrice, l’impossibilité de s’appuyer sur la notion d’énergie utile pour mettre un terme au nucléaire.

        Sobriété énergétique (isolation poussée des locaux par ex, lesquels représentent 46 % de toute l’énergie utile consommée) + cogénération + cycles combinés + renouvelables (dont éolien) = assez d’électricité sans nucléaire pour éclairage, force motrice.

        En 1974, le programme nucléaire n’existait pas, les trains roulaient, la France s’éclairait et ma perceuse fonctionnait.

        Delphin

      7. Avatar de RUTILY

        @ Delphin

        L’énergie finale est une notion économique, pas physique. C’est l’énergie qui est achetée par l’utilisateur final. Il ne faut pas la confondre avec l’énergie réellement utile à ce consommateur. Par exemple le carburant des automobiles est une énergie finale car vous l’achetez à la pompe mais l’énergie véritablement utile est l’énergie mécanique que produit votre automobile après transformation et…. perte de rendement.
        Finalement il vaut mieux considérer qu’il y a les énergies nobles : Mécanique, électrique et la chaleur qui peut être utilisée tel quelle mais qui est soumise au cycle de Carnot avec ses pertes de rendement sinon.
        Faire de la chaleur par effet de Joule avec de l’électricité c’est à dire transformer une énergie noble en chaleur est une abberation par contre on peut utiliser une pompe à chaleur qui produira autant de chaleur qu’il y en avait dans l’énergie primaire qui a permis de produire l’électricité.

      8. Avatar de Delphin
        Delphin

        IL y a l’énergie finale des physiciens et il y a l’énergie finale des statisticiens de l’énergie.

        Delphin

      9. Avatar de RUTILY

        @ Delphin
        Si vous connaissez des statisticiens, pourriez vous leur demander comment ils arrivent à interpréter les données relatives au Japon?
        Le nucléaire y représentait 30% de l’électricité soit 15% de l’énergie primaire et 5% de l’énergie finale. La catastrophe a eu lieu en Mars, la consommation électrique a baissé de 3%, les renouvelables ont été poussés au maximum, l’activité générale a été réduite et pourtant le Japon a du augmenter les achats de pétrole de 21,3%, ceux de charbon de 15,8 % et ceux de gaz naturel liquéfié de 37,5 %.
        http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/01/25/le-japon-enregistre-son-premier-deficit-commercial-depuis-30-ans_1634146_3234.html

      10. Avatar de Delphin
        Delphin

        A RUTILY

        ( « @ Delphin
        Si vous connaissez des statisticiens, pourriez vous leur demander comment ils arrivent à interpréter les données relatives au Japon?
        Le nucléaire y représentait 30% de l’électricité soit 15% de l’énergie primaire et 5% de l’énergie finale. La catastrophe a eu lieu en Mars, la consommation électrique a baissé de 3%, les renouvelables ont été poussés au maximum, l’activité générale a été réduite et pourtant le Japon a du augmenter les achats de pétrole de 21,3%, ceux de charbon de 15,8 % et ceux de gaz naturel liquéfié de 37,5 %. »)
        —————————

        + 21.3%, + 15,8%, +37,5% de quoi ?
        De la consommation totale d’énergie fossile ou de celle concernée par l’électricité, ou … ?

        Sans faire appel à mes amis statisticiens de l’énergie, je puis déjà dire que :
        – total pourcentage augmentation fossiles sur base inconnue : 74,6% —> = « Tep » primaire.
        – total « tep » primaire conduisant à la réalité « tep » utile : 74,6 / 2,8 = 26,6 (« Tep finale)

        Pourcentage d’augmentation de production réelle d’électricité sur base inconnue, à partir des 3 fossiles : 26,6 %

        (: 2,8 correspond au rendement normalisé des unités de production classiques augmenté des pertes officielles de transport de couranten sur longues distances)
        ———-
        Remarques personnelles :

        L’électricité des japonais est fortement à usage thermique, avec des pompes à chaleur réversibles (chauffage/climatisation, avec des locaux passoire puisque l’énergie était (faussement) bon marché.

        – Avec de l’électricité à partir de fossiles, l’incohérence saute aux yeux puisque le baril de pétrole directement utilisé dans une chaudière à condensation (rendement théorique 100 %), ne devient plus que 35 % de baril en équivalent électricité pour se chauffer.

        – hyperisoler les locaux (équivalent 20 cm laine de verre dans les murs, 35 cm sous toiture), conduirait à diviser les besions de chauffage par 5 et à se passer de climatisation, pour peu qu’on utilise une VMC double flux.

        Quand on sait que les besoins thermiques finaux des locaux s’approchent de la moitié des besoins totaux finaux…

        ————————————–
        Pourquoi tant d’agressivité latente, commune à nombre de personnes favorables au nucléaire ? Est-ce parce que leur beau rêve s’écroule et/ou leurs certitudes techniciennes sont mises en doute ?

        Delphin

      11. Avatar de RUTILY

        Bonjour Delphin

        Je vous assure qu’il n’y avait pas d’agressivité, peut être un peu de paresse et donc une intervention courte. J’ai remarqué que souvent les écrits courts donnent une impression fausse sur l’état d’esprit (cas des SMS aussi).

        Je vous ai posé cette question pour vous faire réfléchir parce que de mon point de vue, vous ne sembliez pas accepter la réalité en négligeant une définition physique de l’énergie utile.

        Je ne rève pas d’un futur nucléaire, et même je peux dire que je préfèrerais que l’on produise l’énergie électrique avec du renouvelable. Je pense que je serais dans ce cas un privilégié qui peut se la payer.

        Pour remplacer le nucléaire, le problème principal c’est le temps puis l’argent. Mais restons en au temps (c’est moins polémique). Vous connaissez sans doute le rapport peaking of world oil production de Robert Hirsch. Les écologistes le cite souvent comme preuve que notre consommation de pétrole est insoutenable. Mais ce rapport n’est pas écologiste du tout, il ne prétend pas qu’il va y avoir une crise de l’énergie, au contraire il précise bien que l’énergie restera abondante à court terme (au sens des 10 à 20 ans de l’horizon du rapport). Du point de vue du rapport il va juste y avoir une pénurie de carburant liquide et donc les principales mesures préconisées ont pour but de réduire l’écart entre les besoins et la production.

        Mis à part les économies d’énergie, qui pourraient être mise en oeuvre en 20 ans, le moyen le plus facile pour remplacer le pétrole c’est le charbon puis le gaz. Le but principal de ce rapport c’est de mettre en garde que si on anticipe pas on aura pas le temps de construire toutes les usines nécessaires pour compenser la déplétion du pétrole.Et bien entendu on a rien fait.

        Vouloir en plus sortir du nucléaire en utilisant des renouvelables est complètement utopique.

        Pour en revenir à la question que j’avais posée, l’article que j’avais mis en lien ne traite pas spécialement de l’électricité mais de la balance commerciale du Japon et donc les pourcentages d’augmentation sont relatifs aux importations globales de chaque catégories.

        La proportion de chacune de ces catégories n’est pas donnée, mais l’aumentation moyenne des combustibles fossiles importés est comprise entre 15,8 et 37,5 %, mettons 20% pour faire un calcul d’ordre de grandeur.

        Comme le Japon importe tout son combustible fossile et que dans les pays industrialisés celui-ci représente toujours plus de 80% de l’énergie totale on peut estimer que le Japon a du importer 16% d’énergie en plus. Pour remplacer 5% d’énergie finale soit 15% d’énergie primaire le Japon a du importer 16% d’énergie en plus. C’est donc bien l’énergie primaire qui compte.

    3. Avatar de quelqu'un
      quelqu’un

      La réponse est simple: Les Japonais peuvent assez facilement et assez rapidement se défaire du nucléaire parce qu’ils n’ont pas fait la faute (comme la France) de s’en rendre complètement dépendant. Avant Fukushima la part nucléaire était de 23% . Les autres sources de productions électriques ont put prendre la relève, travaillant à plein régime et répondant à une demande qui aura très probablement chuté (crise économique, dévastation tsunami, évacuation de territoires contaminés).
      L’impact à long terme sera que le Japon misera sur les énergies renouvelables pour recouvrer une véritable indépendance énergétique, durable.
      Le potentiel géothermique y est énorme, le Japon est l’un des pays qui dispose des plus grandes ressources géothermiques, avec presque 200 volcans et près de 28000 sources d’eaux chaudes. Sur la base des technologies conventionnelles, l’énergie géothermique pourrait fournir une capacité de production électrique de plus de 80000 mégawatts, permettant de couvrir la moitié des besoins en électricité du pays.
      http://www.ecologik-business.com/newsletters/newsle133.html
      De même, l’énorme potentiel éolien du Japon est peu exploité. Fin 2010, le Japon avait installé 2300 mégawatts de capacité éolienne, soit de quoi couvrir les besoins de 700 000 foyers japonais. Les objectifs officiels pour 2020 et 2030 sont de 10000 et 20000, ce dernier chiffre représentant 6 % de la consommation électrique actuelle du Japon. Mais une étude de 2009 publiée dans un compte-rendu de l’Académie Nationale des Sciences estime que les ressources éoliennes terrestres du Japon pourraient produire la moitié de son électricité ; et en prenant en compte les ressources offshores, le potentiel éolien dépasse de loin ses besoins actuels en électricité.

      Les objectifs Japonais les plus ambitieux en matière d’énergies renouvelables sont ceux relatifs au solaire photovoltaïque (PV), essentiellement sous la forme de panneaux installés sur les toits. Parmi les leaders mondiaux en terme de capacité PV installée, le Japon a mis en service en 2010 une puissance estimée de 900 mégawatts, portant sa puissance totale à plus de 3500 mégawatts. Le Japon prévoit de multiplier ce chiffre par 8 d’ici 2020 pour atteindre 28000 mégawatts, puis 53000 en 2030. Ce chiffre permettrait de couvrir les besoins de 18 millions de foyers japonais.

      Le solaire PV doit sa rapide progression aux fortes politiques incitatives mises en place au Japon. Le gouvernement prend par exemple en charge jusqu’à 35 % des coûts d’installation d’un système PV individuel. L’obligation qu’ont les fournisseurs de racheter aux propriétaires individuels à un tarif privilégié l’électricité d’origine renouvelable renvoyée sur le réseau rend le PV résidentiel encore plus attractif. Mis en place à la mi 2009, le tarif de rachat du PV au Japon est près de 2 fois supérieur au tarif de vente normal du kilowatt-heure aux particuliers. De plus, grâce aux progrès technologiques et aux nouvelles installations prévues dans le cadre du programme PV2030+, le gouvernement vise à faire du solaire PV l’une des solutions de production électrique les moins chères du marché.

      Les idées ne manquent pas, mais il sera particulièrement difficile pour le Japon d’entretenir et de croire en une vision d’avenir très gravement hypothéqué par la catastrophe de Fukushima.

      1. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        Le tarif de rachat,

        Produire de l’électricité sur son toit, c’est très bien.
        Le problème c’est que les prix de départ peuvent être incitatifs, voire complètement déconnectés de la réalité, et que les producteurs isolés, n’ont qu’un acheteur possible et sont désarmés quand le prix de rachat baisse, comme celà s’est déjà vu.
        Cela s’apparente au servage ou au péonage.

      2. Avatar de quelqu'un
        quelqu’un

        C’est vrai Marlowe, il m’est arrivé de penser la même chose, mais les énergies alternatives sont très diverses et de nature à être décentralisées et Il est permis de penser que les monopoles des domaines énergétiques en souffriront d’autant plus lorsque l’énergie produite localement peut être consommée localement, donc sans même devoir passer par un fournisseur.
        Par ailleurs il est possible partout en Europe de changer et donc de choisir son fournisseur d’électricité (donc même France) .

      3. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        à quelqu’un,

        Il est possible de choisir son fournisseur d’électricité comme il est possible de choisir la marque de sa voiture, de son téléviseur ou de son ordinateur, ou de son député.
        Pour ma part, je choisis de consommer aussi peu d’électricité possible, mais cela est devenu l’effort de toute une vie, surtout quand on fréquente Internet…

        Je suis bien d’accord avec toi sur un point essentiel : ce qui est produit ici doit être utilisé (je préfère utiliser à consommer) ici : l’énergie, comme la nourriture.

        Demeurent quand même un ou deux points non-résolus : le vin, problème terrifiant pour les Français du Nord et les cigares, problème insoluble pour qui ne réside pas à Cuba.

      4. Avatar de Delphin
        Delphin

        A « quelqu’un » :

        Nous ne sommes pas aussi dépendants qu’on nous l’instille, pour que rien ne change.

        Voir, post précédent le vôtre, les données Global Chance, par exemple :

        Nous ne dépendons, en énergie utile ou finale, celle qui compte véritablement, que pour 18% de l’électricité nucléaire ( l’électricité finale représentant moins de 24 %, contre près de 40% en primaire).

        Delphin

      5. Avatar de quelqu'un
        quelqu’un

        à Delphin: La notion d’energie finale me semble peu utile dans le sens où elle ne dit rien sur la forme de l’énergie et donc rien sur la production d’électricité. Vous avez bien raison de rappeler qu’on peut choisir de produire l’électricité avec autre chose que du nucléaire, mais c’est un fait que chaque pays a besoin d’une certaine quantité d’électricité et que la France a commis la faute de miser principalement sur la méthode de production probablement la plus chère et certainement la plus dangereuse qui soit (on le saura!).
        Cette faute n’est pas encore irréversible dans le sens où une sortie progressive mais sans équivoque est faisable (même financièrement) et qu’elle pourrait réduire considérablement le risque d’un accident majeur en France et pour l’Europe entière.
        Nous attendrons le rapport de la cour des comptes pour y voir plus clair, mais si ce rapport est incomplet ou incorrect (pour quelle cause que ce soit) alors une sortie plus rapide devrait être envisagée par tous les partis politiques.

      6. Avatar de Delphin
        Delphin

        « à Delphin: La notion d’energie finale me semble peu utile dans le sens où elle ne dit rien sur la forme de l’énergie et donc rien sur la production d’électricité. Vous avez bien raison de rappeler qu’on peut choisir de produire l’électricité avec autre chose que du nucléaire, mais c’est un fait que chaque pays a besoin d’une certaine quantité d’électricité et que la France a commis la faute de miser principalement sur la méthode de production probablement la plus chère et certainement la plus dangereuse qui soit (on le saura!). »
        ———–
        La notion de besoin doit être utilisée avec beaucoup de précaution.

        EDF a « aliéné » (j’adore ce mot, employé sur ce blog au sujet de la dette) au dispendieux chauffage électrique pour lancer le grand programme nucléaire (Il fut un temps où l’installateur d’un chauffage électrique recevait une prime, EDF fut même autrefois condamnée pour avoir comparé la consommation d’une maison « tout électrique » bien isolée, avec une au fuel peu isolée) et toute l’histoire énergétique passée de notre pays résonne d’une propagande opiniâtre pour une électrification maximale des usages, pour la plus grande joie des fournisseurs de matériels (chauffage de l’eau sanitaire, électroménager, pompes à chaleur…).

        La propagande a tellement marché qu’en France, énergie est devenue synonyme d’électricité.

        Finalement, une fois dégrisé (cf.Japon), le besoin d’énergie électrique est bien moins important qu’il ne semble à condition de savoir, comme pour le reste, se modérer.

        Les choix se révèlant possibles – puisque la place de l’électricité n’est pas celle propagée – la notion d’énergie finale ou utile prend donc tout son sens pour comparer, entre les différentes énergies, celle qui donne FINALEMENT le meilleur service pour un coùt écologique et économique moindre.

        Amicalement,

        Delphin

      7. Avatar de quelqu'un
        quelqu’un

        Les bienfaits des subventions au solaire en Allemagne :
        50% de la production d’énergies renouvelables en Allemagne est citoyenne

  15. Avatar de gibbs17
    gibbs17

    bonjour à tous,
    ce qui m’étonne c’est le nombre de centrales arrêtées
    quelqu’un a une explication ?
    principe de précaution ? Pourquoi en laisser 5 tourner ?
    ou bien contamination virale généralisée du type Stuxnet ?

    1. Avatar de Reiichido
      Reiichido

      On arrête pour rechargement les centrales tout les 1 an et demi (ca dépend de la gestion, mais en moyenne). La catastrophe a eu lieu il y a 10 mois, donc beaucoup de centrales ont été arrêtées. Ajoutez à cela les arrêts pour incidents, et le compte y est.

      Quand au fait que 5 tournent encore, la précédure en cours c’est: on les laisse produire, mais dés que l’une d’entre elles s’arrête son redémarrage est conditionné par une autorisation. Qui ne vient pas.

    2. Avatar de taratata
      taratata

      @ gibbs17
       » Les autorités japonaises reconnaissent ne pas avoir de plan de remise en service des réacteurs, stoppés par précaution ou par des opérations de maintenance. Car leur redémarrage est soumis à la réalisation préalable de tests de résistance et doit être approuvé par les autorités locales, qui n’y sont pas favorables. Elles-mêmes sont sous la pression d’une opinion publique qui ne s’exprime que peu ouvertement mais n’en pense pas moins : le choc créé par la catastrophe de Fukushima est plus profond que n’en laisse paraître l’absence de réaction.  » François Leclerc , plus haut , deuxième paragraphe …
      Ça ne te paraît pas clair ?
      Laisse tomber ton virus machin …

    3. Avatar de Delphin
      Delphin

      La confiance en le nucléaire de la population et des autorités locales est perdue.

      La réalité contrebalance la propagande, ce qui est un moment rare dans l’histoire.

      Amicalement,

      Delphin

    4. Avatar de G L
      G L

      Ca m’a surpris aussi. J’ai cherché longuement hier soir sans trouver autre chose que l’indication que sur 50 réacteurs nucléaires au Japon, seulement une vingtaine était en fonction au moment du tsunami et qu’ensuite seulement 17 étaient en fonction.

      Ce matin les infos que je trouve sont beaucoup plus intéressantes !

      http://edition.cnn.com/2012/01/19/world/asia/japan-nuclear-reactors/index.html :

      « Every 13 months, nuclear plants are taken off-line for maintenance. But in the wake of the disaster, those plants have not come back online.
      Currently, only five reactors are in operation. By April, if more reactors are not brought back online the country will have no nuclear plants in operation, placing more pressure on its energy suppliers. »

      http://mdn.mainichi.jp/mdnnews/national/news/20120114p2g00m0dm014000c.html :

      « Before the March disaster, about 70 percent of the reactors were operating in January and February last year. Many reactors have been suspended for extended examinations after the disaster.

      In the 1970s, just below 60 percent of power utilities’ reactors were in service. The ratio jumped to over 80 percent in 1996 to 2001 and later fell to the 60 to 70 percent level due to scandals and trouble.

      By late April, all of the 54 rectors in Japan are expected to be idled after the reactors currently in service will be suspended for scheduled inspections. »

      Pas étonnant donc que l’info soit difficile à trouver puisque, s’il était déjà connu que le nombre de réacteurs arrêtés pour maintenance est anormalement élevé au Japon, ce qui est dit ci-dessus c’est que depuis l’accident quand on procède à un arrêt de maintenance on ne semble plus oser ensuite redémarrer le réacteur. C’est une information très importante:

      Les risques financiers attachés aux réacteurs nucléaires sont entrain de devenir énormes et si les 54 réacteurs du Japon sont à l’arrêt fin avril ce sera un coup extrêmement dur pour l’industrie nucléaire mondiale !

    5. Avatar de Didier
      Didier

      Il y a certes des raisons techniques mais il faut également regarder la situation du marché de l’électricité au Japon. C’est un marché entièrement « libéralisé », privé quoi. La surcapacité installée est énorme. Pensez que le manque de production d’origine nucléaire a pu être immédiatement et intégralement compensé par les centrales au gaz montre que celles-ci étaient déjà en place et ne devaient tourner qu’à faible puissance voire peut être même ne pas tourner du tout pour certaines. Une aberration économique. De là à penser que certaines centrales nucléaires étaient de ce cas avant la catastrophe, il n’est pas interdit de l’envisager.
      Entre parenthèses, cette situation aberrante,elle arrive en France. L’installation de producteurs privés entraine une forte surcapacité et des exportations d’environ 150TWh par an ! Le lobby gazier après le lobby nucléaire !

      1. Avatar de Delphin
        Delphin

        Le nucléaire français est toujours entre excès et manque de capacité.

        Manque de capacité, en grande partie par l’absurde chauffage électrique, lors des pointes froides d’hiver, parc alors sous dimensionné —> rachat hors de prix de courant étranger.

        Surcapacité en été, pour cause de parc alors surdimensionné —> vente à bas prix hors des frontières.

        Delphin

      2. Avatar de G L
        G L

        En France comme ailleurs la consommation d’électricité n’est pas régulière: elle varie énormément selon l’heure et la saison.

        Le chauffage électrique est utilisé par 32% des logements (70% des logements neufs), l’Allemagne, très connectée à la France pour des échanges dans les deux sens va arrêter ses centrales nucléaires, le réseau haute-tension est fragile dans certaines régions (PACA, Bretagne), la demande augmente d’environ 1% par an.

        Pour toutes ces raisons, mais en tenant compte de ce que de puissants lobbies cherchent à exagérer la menace, le risque de black-out en France en hiver est à prendre en considération.

        Pour éviter ces pannes et les gaspillages (à la fois financiers et écologiques) il faudra être capable de limiter les pics de consommation et avoir un réseau électrique très bien organisé.

      3. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        à delphin,

        Il faut prendre un décret rendant la climatisation obligatoire, l’été, quand il est midi à 14 heures.

      4. Avatar de Delphin
        Delphin

        Inutile, puissant intérêt mercantile + débouché bien venu de l’excédent estival = aliénation de la majorité au faux confort climatisation.

        Delphin

      5. Avatar de timiota
        timiota

        Il y a aussi une volonté d’indépendance géostratégique du Japon vis à vis du pétrole ou du charbon, il n’y a rien sur l’archipel, donc diversifier les sources quand on est à peine parano (jusqu’en 1992, leur voisin du Nord s’apelle l’URSS, celui de l’Est la Chine), c’est un biais qu’on peut comprendre, sinon adopter.

      6. Avatar de blob
        blob

        Il y a aussi une volonté d’indépendance géostratégique du Japon vis à vis du pétrole ou du charbon, il n’y a rien sur l’archipel, donc diversifier les sources quand on est à peine parano (jusqu’en 1992, leur voisin du Nord s’apelle l’URSS, celui de l’Est la Chine), c’est un biais qu’on peut comprendre, sinon adopter.

        Même pas besoin d’être parano: a Chengdu, en Chine, lors du tsunami et après l’accident de Fukushima, des gens ont applaudi et on fait sauter des pétards…

  16. Avatar de Ardéchoix
    Ardéchoix

    Bonjour
    vidéo et commentaires de la construction de la centrale de Fukushima-Daiichi, en japonais mais façon doc URSS
    http://www.gen4.fr/blog/2012/01/technique-vid%C3%A9os-et-commentaires-de-la-construction-de-la-centrale-de-fukushima-daiichi-12.html

  17. Avatar de cultive ton jardin

    Tout simple: ils les ont arrêtées discrètement les unes après les autres pour des opérations de maintenance et des incidents divers. Mais personne ne veut prendre le risque de les redémarrer. Parce que du coup, cela veut dire que quelqu’un de parfaitement identifié en aurait la responsabilité. Ceux qui nous gouvernent se cachent derrière une nébuleuse, un système. La responsabilité individuelle est noyée dans ce flou.

    Quand ce n’est pas possible, AUCUN d’entre eux n’ose se mouiller. Ainsi, et paradoxalement, c’est le refus par ses dirigeants de prendre leurs responsabilités qui pourrait faire sortir le Japon du nucléaire…

    Les cinq qui restent sont des survivantes provisoires. mais n’oublions pas que toutes restent actives pour des dizaines d’années, et en ce qui concerne les déchets pour un temps tellement long que je n’ai pas pris la peine de le mémoriser. Rassurez-vous, ardents artisans du nucléaire, vous n’êtes pas près de manquer de boulot!

    1. Avatar de Reiichido
      Reiichido

      Vous avez beau jeu de presenter les choses comme ca, mais je vous propose une autre explication tout aussi plausible: les reacteurs sont soumis a autorisation locale prealablement au redemarrage, or depuis la crise de Fukushima de nombreux responsables locaux refusent de laisser un reacteur demarrer. Ce n’est donc pas une absence de responsabilite individuelle qui conduit au non-redemarrage, mais bien son exercice.

  18. Avatar de Bossuet
    Bossuet

    À lire absolument :

    Samedi 21 janvier 2012
    Fukushima en janvier 2012

    http://fukushima.over-blog.fr/

  19. Avatar de Bossuet
    Bossuet

    La dernière video (sous-titrée en français) de Gundersen :

    Gundersen, risques de cancers minimisés pour les enfants…

    http://www.dailymotion.com/video/xnvwbh_gundersen-risques-de-cancers-minimises-pour-les-enfants-de-fukushima-17-01-2012_news?start=0#from=embed

  20. Avatar de AntoineY
    AntoineY

    Je me souviens qu’un commentateur avait indiqué un ouvrage de référence d’un bloggeur anglo-saxon sur la question énergétique, faisant autorité tant auprès des pro- que des anti. Mais impossible, hélas, de retrouver la référence.
    Quelqu’un s’en souvient-il? Merci.

    1. Avatar de Christophe SELLIER
      Christophe SELLIER

      Il s’agit peut-être de Arnie Gundersen ?

      visible ici sur youtube

    2. Avatar de blob
      blob

      http://www.withouthotair.com/

      Without Hot Air de David MacKay: excellent bouquin d’ingénieur.

      1. Avatar de timiota
        timiota

        Oui, c’est ça, j’ai du en parler deux trois fois.
        Veiller au grain quand il sera publié en français, pour se le passer.

        C’est assez rare comme ça de se dire qu’on peut ne pas mourir bête !

      2. Avatar de quelqu'un
        quelqu’un

        Un site subtilement pro nucléaire, il me semble…

      3. Avatar de timiota
        timiota

        @quelqu’un
        En italien, subtil (sottile) veut dire « mince ». Dans cette acception, on peut le dire sans doute.

    3. Avatar de AntoineY
      AntoineY

      Oui c’est ça Da Blob!
      Je regarde la video Christophe.
      Merci à vous!

  21. Avatar de Patrick J.
    Patrick J.

    « le rôle du leadership, un défi à la communication en cet âge de l’information et la nécessaire conception de modèles économiques résilients en réponse aux crises de grandeur imprévue. »

    Ouahouh, on est sauvés mes amis !!

  22. Avatar de El JEm
    El JEm

    FukuSUSHIma révolutionne le Sushi !
    c’est le premier sushis au poisson cuit, qui se mange chaud (il est d’ailleurs impossible à refroidir)
    et qui brille la nuit.

    Le progrès, en blouse blanche et lunettes rondes, a encore frappé.

  23. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    L’élite japonaise s’offre une ville en Inde?
    Les parias sont fréquentables car pas encore radioactifs!
    http://www.scoop.it/t/environnement-par-la-cftc-hus/p/998019667/fukushima-l-elite-japonaise-s-offre-une-ville-en-inde

    1. Avatar de Jérémie
      Jérémie

      Quand les rats quittent le navire le naufrage n’est pas loin pour l’humanité,

      Les élites du monde se ressemblent bien toutes entre elles dans l’histoire,

    2. Avatar de Reiichido
      Reiichido

      Et voila. Comment la phrase « Certains au Japon y voient un plan de l’élite Japonaise en vue d’ abandonner le navire. » sur Agoravox sortie d’on ne sait trop ou par on ne sait trop qui et justifiée on ne sait trop comment, devient « Fukushima: l’élite japonaise s’offre une ville…en Inde ». Et bientôt: « Les elites au courant du tremblement de terre du siecel au Japon ? »

      Franchement….desesperant.

  24. Avatar de taratata
    taratata

    Extrait d’un document confidentiel d’ EDF , 1983 :
     » Lorsque les écologistes militants qui sont aujourd’hui axés sur le nucléaire prendront dans leur collimateur les lignes THT , la situation risque d’être grave car , si l’on peut protéger les centrales nucléaires par des barbelés et éventuellement par des pelotons de CRS , ce n’est pas le cas des pylônes  » .

    1. Avatar de quelqu'un
      quelqu’un

      Plus la production électrique sera décentralisée et démocratisée, moins on aura besoin de lignes de THT.
      C’est d’ailleurs pour cela par ex. que la Photovoltaïque est subventionnée : elle produit non loin de là où elle est utilisée.

      1. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        à quelqu’un,

        En France, il nous reste à éjecter tous les élus qui sont à la botte d’EDF pour pouvoir organiser des productions collectives locales d’énergie et de nourriture.
        Il y a du boulot.

      2. Avatar de RV
        RV

        pas évident !
        A moins d’accepter des « zones riches » et des « zones défavorisées », non ?
        La péréquation tarifaire du « service public » est notamment la possibilité de produire ici et de consommer ailleurs, au même prix, donc il faut bien transporter l’électricité.
        Par ailleurs le transport d’électricité se fait avec moins de perte sur des lignes à très haute tension, voir wikipédia où c’est bien expliqué.
        Rien n’est simple, comme le dessinait Wolinsky . . .

      3. Avatar de Reiichido
        Reiichido

        Le problème mes cocos c’est que le foisonnement (qui est la réponse utilisée par exemple dans le scenario Negawatt contre l’argument « ce sont des énergies intermittentes ») n’est possible qu’avec un réseau très haute tension particulièrement important.

        A l’heure actuelle l’Allemagne se bataille pour imposer au niveau local (parfois de manière autoritaire) la ligne très haute tension nécessaire pour transmettre au Sud l’électricité produite dans les champs éoliens en mer au Nord.

      4. Avatar de quelqu'un
        quelqu’un

        à Reiichido: c’est vrai qu’il y a un problème de flux électrique du nord au sud, en Allemagne, mais ce problème résulte non seulement de la mauvaise répartition des sites de production mais aussi d’une « Altlast » datant de l’ère du lobby nucléaire Allemand, lequel a longtemps réussi à empêcher ce projet de raccord (par la »Kraftnaf Verordnung ») qui devait être prolongé jusqu’en Norvège . La Norvège a un énorme potentiel hydraulique (= 60 centrales Atomiques,) et aurait été le partenaire idéal pour les parcs éoliens de la mer du nord (cf projet « NorGer »), non pas pour acheter de l’électricité quand le vent vient à manquer mais pour la stocker dans ses barrages , selon le principe des stations de pompage-turbinage, lorsque le vent souffle en abondance.
        Mais bon, les temps ont changé outre Rhin et les Allemands rattrapent le temps perdu alors que d’autres ne font que perdre du temps…(et si ce n’était que ça….!)

      5. Avatar de quelqu'un
        quelqu’un

        Zut, un camion est passé à travers…voici le bon lien sous : « empêcher ce projet de raccord « 

      6. Avatar de quelqu'un
        quelqu’un

        La Deutsche Bundesbahn,transportera-t-elle l’électricité du nord au sud de l’Allemagne?
        Une étude de faisabilité est en cours pour voir si le réseau électrique des chemins de fer allemands peut contribuer à l’amélioration du flux électrique du nord de l’Allemagne (où il y a de grands parcs éoliens) au sud du pays (fortement industrialisé).
        (Saarbrücker Zeitung)

  25. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    Fukushima n’est qu’un début,

    Chaque onde est un tremblement,

    Chaque terre tremble de temps en temps,

    Dans un tel monde il y a bien peu de place pour tous,

    La terre ne sera pas toujours la meilleure amie de l’assureur,

    Ils profitent sans cesse des choses de la terre tout en la dénaturant,

    Si la terre se mettait davantage à trembler le monde ferait plus pâle figure,

    La terre retremblera là où on y pense même plus dans notre temps,

    Le temps des marchands c’est le temps où la terre tremble peu,

    La terre ne sera pas toujours violentée pour tout corrompre,

    Si tu va chez l’autre pour voler sa terre alors que fera-t-il demain ?

    Ils vivent tellement pour les choses de la terre qu’ils ne la respectent pas plus,

    Sommes-nous vraiment nés sur terre pour perfectionner seulement les corps lourds ?

    Toutes les plus pédantes interactions cartésiennes ne valent rien lorsque la terre tremble,

    Tout homme qui ne recherche qu’à marchander içi bas ne verra pas plus un autre monde,

    Seuls les gens moins attachés aux choses de la terre lui sont moins nuisibles,

    Quand la terre tremble peu les élites mondiales en font bien plus à leur tête,

    Un jour le sol se dérobera en dessous même des gens les plus Caïns,

    Si la terre pouvait davantage secouer le monde serait tout autre,

  26. Avatar de warestoth
    warestoth

    visiblement la veritée est encore plus moche qu’elle en a l’air, les autorites ont caché les niveaux de radiation (on s’en doutait un peu), ont prevenu les ricain de la vérité (qui se sont tous barrés) mais pas la population, et les journalistes qui enquetent depuis sont surveillés étroitement, dont un canadien le recement qui s’est fait dépouillé en regle par les autorités en repartant pour le Canada.

    http://www.ritholtz.com/blog/2012/01/fukushima-cover-up-unravels-too-much-radiation-to-cover-up/

    http://www.washingtonsblog.com/2012/01/japanese-canadian-and-american-officials-have-betrayed-their-citizens-by-hiding-radiation-akin-to-murder.html

    http://boingboing.net/2012/01/22/foreign-journalist-claims-corr.html

    1. Avatar de Moi
      Moi

      Dans le genre, on n’a pas de compte-rendus des réunions de crise. C’est ballot : http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2012/01/23/002-japon-fukushima-reunion-crise-aucune-trace.shtml

  27. Avatar de taratata
    taratata

    @ TARTAR
    Et d’autres japonais écrivent des haïkus :

     » Milieu de l’été  » Poussières du printemps !
    Sur les plages , délaissés , Je touche ma thyroïde
    Les cadavres contaminés !  » Machinalement  »
    Yasuko KOBAYASHi Yoshimi WADA

     » Les fleurs de Sakura  » Désormais et pour longtemps ,
    Tombent sur d’autres Sakura , Il n’y aura plus d’enfants
    Ma fille , pardonne-moi !  » Pieds nus sur le gazon .  »
    Seegan MABESOONE Mitsuru IKEDA
    (Sakura : cerisier)

     » Je suis en vie ,
    Je fais ce que je peux ,
    Les feuilles du printemps aussi .  »
    Tomiko OKUDA

  28. Avatar de quelqu'un
    quelqu’un

    Forms of support for nuclear power
    Research by the Energy Fair group has identified 9 existing or proposed subsidies for nuclear power and 2 potential subsidies. They are described in the reports “Nuclear Subsidies”1 and “Subsidies for nuclear power in the UK government’s proposals for electricity market reform”2and they are summarised here:
    Limitations on liabilities: The operators of nuclear plants pay much less than the full cost of insuring against a Chernobyl-style accident or worse.
    Underwriting of commercial risks: The Government necessarily underwrites the commercial risks of nuclear power because, for political reasons, the operators of nuclear plants cannot be allowed to fail.
    Subsidies in protection against terrorist attacks: Because protection against terrorist attacks can only ever be partial, the Government and the public are exposed to risk and corresponding costs.
    Subsidies for the short-to-medium-term cost of disposing of nuclear waste: In UK government proposals, the Government is likely to bear much the risk of cost overruns in the disposal of nuclear waste.
    Subsidies for the long-term cost of disposing of nuclear waste:With categories of nuclear waste that will remain dangerous for thousands of years, there will be costs arising from the dangers of the waste and the need to manage it. These costs will be borne by future generations, but they will receive no compensating benefit.
    Underwriting the cost of decommissioning nuclear plants: In UK government proposals, the Government is likely to bear much the risk of cost overruns in decommissioning nuclear plants.
    Institutional support for nuclear power: the UK government is providing various forms of institutional support for the nuclear industry.
    Exemption from tax. Uranium is exempted from the tax on fuels used for the generation of electricity.
    Feed-in tariffs with contracts for difference. Although it is a mature technology that should not need subsidies, nuclear power would be eligible for the same system of subsidies as is proposed for renewable sources of power.
    Capacity mechanism. The UK government’s proposals for a ‘capacity mechanism’ as a backstop for the power supply system are not yet finalised. However, there is potential for the proposed mechanism to be used to provide unjustified support for nuclear power.
    Emissions Performance Standard. Although nuclear power emits between 9 and 25 times more fossil carbon than wind power, it appears that the effect of the proposed new standard would, for the foreseeable future, be to lump them together as if they were equivalent in their carbon emissions.
    1 “Nuclear Subsidies”, Energy Fair, http://www.mng.org.uk/nsubsidies.
    2 “Subsidies for nuclear power in the UK government’s proposals for electricity market reform”, Energy Fair, http://www.mng.org.uk/emrdoc.

    A formal complaint about subsidies for nuclear power has been sent to the European Commission which, if upheld, would make it unlikely that any new nuclear power stations will be built in the EU.

  29. Avatar de quelqu'un
    quelqu’un

    Japan Times : Fallout from Fukushima No. 1 on rise
    The amount so far has come to 70 million becquerels per hour, compared with 60 million becquerels in December.

  30. […] background-position: 50% 0px; background-color:#222222; background-repeat : no-repeat; } http://www.pauljorion.com – Today, 7:49 […]

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