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Sciences Critiques, « Que sont la technologie et la critique de la technologie ? », le 29 mai 2019 – Retranscription – Blog de Paul Jorion

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3 réponses à “Sciences Critiques, « Que sont la technologie et la critique de la technologie ? », le 29 mai 2019 – Retranscription”

  1. Avatar de Marc PELTIER
    Marc PELTIER

    Deux idées surgies à la lecture de votre texte :

    1) A propos de la méconnaissance de soi

    D’une façon plus générale encore, il y a dans l’humanité une incapacité structurelle à percevoir ce qui est. Les êtres humains n’interagissent pratiquement jamais avec les choses telles qu’elles sont. Ils ne sont pas, psychiquement, constitués pour ça. En tant qu’animaux ultra-sociaux, les êtres humains n’interagissent, quasi exclusivement, leur vie durant, qu’avec des représentations socialement partagées, qui seules importent vraiment, même lorsqu’elles sont en contradiction avec l’évidence. Par exemple, on peut croire, pendant des générations, que la vraie vie ne commence qu’après la mort, et cette représentation peut être perçue comme le cadre central de la réalité.

    Les scientifiques, par fonction, se confrontent au réel, mais ce qu’ils racontent alors est si éloigné des représentations usuelles que c’est tout-à-fait inutilisable pour la vie courante, si bien que l’habitude est d’ignorer ce qu’ils disent. On veut bien admettre qu’ils parlent du réel, mais c’est une sorte de « méta-réel », assez décoratif, qui n’a pas beaucoup d’importance pratique.

    Le vrai réel est social. Si quelqu’un veut vous ramener « aux exigences du réel », ou bien « dans le cercle de la raison » ;-), il y a fort à parier qu’il cherche en fait à vous faire partager ses propres représentations, dans le cadre d’un jeu hiérarchique toujours en construction. C’est ainsi que cela fonctionne, entre primates humains… Le discours scientifique n’est pas du tout immunisé contre ces mécanismes sociaux fondamentaux, on peut en voir l’évidence, hélas, chaque jour davantage.

    Nous ne sommes pas psychiquement équipés pour percevoir ce qui est. Nous sommes structurés pour croire en priorité aux représentations que nous créons, précisément pour y croire, et y faire croire. Ces représentations /croyances sont les éléments fondateurs de la construction sociale, et le réel ne pèse pas bien lourd, en contrepartie.

    C’est sans doute la rançon du chemin évolutif, par ailleurs si fécond, qui nous a rendus aptes à anticiper la chasse ou la cueillette du surlendemain, et à nous organiser en groupe dans ce but, en ignorant au besoin les opportunités de l’instant.

    2) A propos de la technique issue du manque

    J’ai l’impression que la technique est plutôt d’essence ludique, qu’elle est issue du jeu, de la séduction. Le poète, celui qui fait, se sert de sa créativité comme outil de position sociale. Il séduit son groupe. La technique commence par des parures, des danses, des jeux, des astuces pour épater les copains… Ensuite, secondairement, les pratiques les plus adaptées à la prospérité du groupe sont sélectionnées.

    A mon sens, c’est toujours largement vrai aujourd’hui. Notre économie est faite de désirs, plus que de besoins. C’est l’économie de l’offre… Bien sûr, on fait aussi de la technique par intérêt, mais est-ce vraiment central ?

    C’est d’ailleurs ce qui rend si difficile le retournement radical qui s’impose désormais à nous : fini de jouer ! Et fini de croire !

    1. Avatar de G L
      G L

      « Le discours scientifique n’est pas du tout immunisé contre ces mécanismes sociaux fondamentaux, on peut en voir l’évidence, hélas, chaque jour davantage. »

      Un bel exemple dans cet article : « Les techniques numériques sont porteuses d’erreurs funestes si elles ne s’appuient pas sur des résultats scientifiques »

      « Les enthousiasmes technologiques (blockchain, machine learning, intelligence artificielle) gagneraient à se confronter avec la réalité des résultats de la recherche en informatique, observent, dans une tribune au « Monde », les chercheurs Michel Raynal, Professeur émérite des universités et Gérard Roucairol, Président honoraire de l’Académie des technologies. »

      Si les théoriciens (matheux) et les praticiens de l’informatique n’arrivent pas à collaborer (comme le montrent les commentaires de l’article) on peut en déduire que les responsables politiques et leurs électeurs n’ont pas grande chance de s’y retrouver eux non plus (les mêmes questions, relatives à l’impossibilitè de prouver qu’un programme d’ordinater fonctionne comme prévu, se posent à propos des logiciels qui depuis longtemps pilotent les avions ou les centrales nucléaires et permettent de construiredes barrages et des ponts suspendus ayant un coût jugé « raisonnable ».)

      Finalement toutes les décisions à prendre reposent sur des enchaînements de personnes qui se font confiance les unes aux autres, ou pas!

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/07/07/les-techniques-numeriques-sont-porteuses-d-erreurs-funestes-si-elles-ne-s-appuient-pas-sur-des-resultats-scientifiques_5486463_3232.html

  2. Avatar de Jac
    Jac

    Monsieur Jorion
     » j’ai effectivement ce sentiment qu’il faut aller de plus en plus vite parce que nous n’avançons pas dans la solution des problèmes qui peuvent conduire à notre extinction. »

    Bon je n’ai pas tout lu, presque aussi long à lire que vos vacances à Morrow Bay (mais en bien moins agréable j’en suis sûre), mais je m’arrête là de la lecture parce qu’effectivement s’il est lassant de toujours répéter la même chose c’est tout autant lassant de la lire. A force, à force on s’enfonce et on finit par devenir gâteux sans même s’en rendre compte.
    C’est bien ce que j’avais pressenti avant même que vous soyez trader (j’ai moi aussi le sens de la prédiction mais en plus précoce) quand j’avais compris que la théorie rabâchée aeternam ne mène à rien et que tout changement constructif partait de l’exemple (concret) et que je m’apprêtais en 93/94, bien avant le rapport Attali, à créer un exemple concret de changement (optimiste). Mais voyez, n’ayant pas pu le faire (vous savez pourquoi), même vous n’êtes pas curieux de connaître ce projet avorté. Certes vous ne pourriez faire mais pourriez transmettre (les conférences c’est aussi votre gagne-pain, pas pour moi, d’autres chats à fouetter).
    Alors voyez…. Continuez à répéter.

    PS : « Mes vacances à Morrow Bay » c’était bien, rafraîchissant certes, ça changeait. Mais 1h de lecture environ (et encore parce que souvent distraite) c’était un peu court pour du rafraîchissement. Je vous en dirais plus…

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