« Oh boy = Ô mes amis », le 4 juin 2020 – Retranscription

Retranscription de « Oh boy = Ô mes amis », le 4 juin 2020.

Bonsoir, nous sommes le 4 juin 2020 et ma vidéo s’appellera : « Oh boy ! (ce qui est de l’anglais ou de l’américain) = Ô mes amis ! », voilà, qui est du français. C’est la traduction française. Ça va être une petite réflexion en rapport à la vidéo, le fait de faire des vidéos.

Alors, je fais un petit historique. Pour moi, ça commence fin 2008, aux environs du mois de septembre, au moment où il y a l’écroulement, un écroulement dû à la crise des subprimes, c’est-à-dire un problème lié à la titrisation des prêts au logement (qui ne sont pas des prêts hypothécaires) des personnes qui ont peu de ressources aux Etats-Unis. Voilà, c’est un tout petit rappel. 

Il y a quelque chose qui s’appelle Rue 89, c’est une sorte de blog, de site sur l’Internet qui m’appelle en disant : « Eh bien, écoutez : on va faire une émission en direct. Les gens vont vous poser des questions et puis, vous répondrez ».

J’ai dit : « Mais comment on va faire ça ? ». Ils me disent : « Ecoutez, on va faire semblant, on va faire semblant, c’est-à-dire qu’on va vous envoyer des questions par mail. Vous allez les lire et puis, vous allez faire une petite vidéo et vous nous l’enverrez aussitôt. Et nous, on la mettra en ligne et, pour les gens, ça aura l’air d’être du direct ».

Alors, j’ai dit : « Oui, mais comment on fait pour faire des petites vidéos ? ». Ils disent : « C’est très simple. Il y a un site qui s’appelle Meetic (on était longtemps avant Daily Motion, avant YouTube) et c’est un truc, voilà, c’est un site de rencontres et là, on peut faire des petites vidéos pas pour faire de l’information mais c’est pour, voilà, pour faire sa publicité dans l’espoir de rencontrer des personnes du sexe opposé – ou du même – selon les préférences. Et je dis : « Mais comment je fais ça ? ». Ils disent : « Ecoutez, il faut acheter un petit machin qui s’appelle une webcam ». On était, là aussi, longtemps avant l’époque où il aurait une petite caméra qui serait là automatiquement dans votre ordinateur quand vous en achetez un.

J’ai dit : « Où on trouve ça ? ». « Vous regardez dans les magasins d’électronique. Ça doit se trouver ». Et je me rends effectivement… J’habite à Santa Monica à ce moment-là – récemment pillé, comme vous avez pu le voir, à la suite des incidents qui font l’actualité. Et je vais chez RadioShack qui est effectivement une chaîne de trucs d’électronique où on trouve, en général, surtout des choses pour des spécialistes, pas pour des gens ordinaires mais enfin, bon. Et je vais là, et c’est peu de temps avant leur… Je le sais parce que c’est quelques semaines avant la faillite de cette chaîne de magasins de ce type-là. Et il y a un petit machin effectivement qui s’appelle une webcam. Il faut mettre ça au-dessus de son ordinateur. Il faut apprendre à utiliser ça et je commence à faire ça. Et voilà. Et donc, on fait du pseudo-direct sur Rue 89 en 2008 et j’apprends comment on fait. Bon, j’ai l’équipement désormais et j’apprends comment on fait des vidéos et puis qu’on peut mettre ça aussi sur son blog.

Et puis, j’oublie ça, je ne sais pas, pendant quelques mois et, tout à coup, je me dis : « Je pourrais utiliser la même technique pour faire des petites vidéos qui ne seraient pas pour Rue 89 mais qui seraient pour les lecteurs de mon blog ». Et donc, je fais des vidéos à cette époque-là.

C’est tout à fait perdu : au moment où la firme Meetic se retire, fait faillite ou je ne sais quoi, ils m’envoient un gros fichier. A l’époque, c’était un gros fichier en tous cas, avec toutes mes petites vidéos faites sur Meetic. Je dois avoir encore ça quelque part sur des disques durs, sur des disquettes ou quelque chose. C’est bon pour les archives. Bon, en fait, c’est perdu. Ça n’a aucune importance.

À l’époque, voilà, je commence à faire un truc qui s’appelle « Le temps qu’il fait… » et puis je donne le jour. Je fais ça en général, si j’ai bon souvenir, je fais ça le vendredi. Je fais ça une fois par semaine. Et puis, j’abandonne. Je sais pas quand c’est. C’est il y a 2 ou 3 ans, j’abandonne la formule « Le temps qu’il fait » une fois par semaine. Et en fait, je me dis à l’époque – vous allez voir, c’est très rigolo : « Je vais en faire un peu moins ».

Je vais en faire un peu moins. Du coup, je me donne la liberté de faire des vidéos quand j’ai envie. Au début, peut-être, il y en a peut-être effectivement moins qu’une fois par semaine et puis ça devient 2 par semaine, parfois 3 par semaine. Parfois, il y en a, je ne sais pas, peut-être une tous les 10 jours mais enfin, ça devient rare.

Et pourquoi je vous parle de tout ça ? Eh ben, parce qu’aujourd’hui, je vais vous faire la deuxième vidéo dans la journée. Ça, c’est une première quand même !  Je crois que c’est une première que je fasse deux vidéos dans la journée. Pourquoi ? Parce qu’hier, j’ai fait une vidéo avec Stiegler, Bernard Stiegler. Ça m’a demandé quand même un peu de me préparer dans la matinée. Et puis, il y a d’autres choses. J’avais une réunion ce matin pour le département auquel j’appartiens à l’Université catholique de Lille. Cet après-midi, j’ai fait une vidéo avec François Ruffin et puis, il y a des gens qui me disent, qui m’envoient un message qui dit : « Mais, vous ne parlez pas de l’attitude des militaires par rapport à Trump ! » et c’est vrai.

Bon, je n’ai pas parlé de l’attitude des militaires vis-à-vis de Trump et, résultat, je me dis : « Je ne vais quand même pas aller dormir sans en avoir parlé » et donc voilà. Donc, je vous fais une longue introduction, historique, une forme de, comment dire ? de commentaire sur les archives avant de vous dire quelques mots quand même sur Trump et les militaires.

Ce qui a lancé tout ça, c’est l’appel de Trump en disant qu’il y a une loi sur l’insurrection qui lui permettrait d’envoyer l’armée au lieu de laisser les gouverneurs des états américains d’utiliser la Garde nationale qui sont en fait des réservistes militaires pour venir en complément de la police, des polices au niveau de l’état et au niveau des comtés puisque, voilà, les états sont divisés en comtés. C’est l’équivalent des cantons chez nous. Mais évidemment, les états américains sont beaucoup plus grands, en général, en surface que des départements et donc, les comtés ont parfois la taille d’un département chez nous. Et donc, bon, déjà, des réactions des uns et des autres en disant : « Mais qu’est-ce que c’est que cette affaire qu’il veuille faire intervenir l’armée ? Non, ce n’est pas ça ! ».  Des gens font des commentaires en disant : « Mais non, c’est à l’initiative seulement de nos gouverneurs qui peuvent se tourner au niveau fédéral et demander au président de faire intervenir l’armée à proprement parler ».

Et ça avait eu lieu, effectivement, en Californie, à l’époque des incidents autour [du tabassage] de Rodney King. Le gouverneur de la Californie, à l’époque [Pete Wilson], avait appelé le gouvernement fédéral à intervenir en faisant venir l’armée.

Mais qu’est-ce qui s’est passé ces jours derniers ? C’est qu’un certain nombre de personnes se sont insurgées contre cet appel, enfin cette menace de la part de Trump de faire intervenir l’armée. Son ministre de la Défense, M. Mark Esper, avait commencé par dire que, oui, c’était une bonne idée mais hier, il est quand même apparu pour dire : « Non, finalement, cette histoire d’insurrection, de loi insurrectionnelle, ce n’est pas la chose à faire maintenant ! ». Et surtout, il y a eu aujourd’hui (ou c’était peut-être hier dans la soirée [c’était en effet le 3 juin]) une déclaration de M. Jim Mattis qui a été le ministre de la Défense de Trump et qui avait donné sa démission. Je ne sais plus exactement l’incident qui avait provoqué sa démission [le 20 décembre 2018, suite à la décision par Trump de retirer les troupes américaines du nord de la Syrie]. Et qui, aujourd’hui, fait donc une déclaration en s’élevant de manière extrêmement vigoureuse, avec beaucoup de force, contre ce qu’a dit Trump, parlant en réalité d’un président véritablement à la dérive [« Donald Trump est le premier président de mon vivant qui n’essaie pas d’unir le peuple américain – il ne fait même pas semblant d’essayer. Au lieu de cela, il essaie de nous diviser. Nous sommes témoins des conséquences de trois années de cet effort délibéré. Nous sommes les témoins des conséquences de trois années sans direction éclairée. » *]. Ce qui pourrait venir effectivement de gens dans l’opposition mais il s’agit-là de quelqu’un que Trump avait nommé comme ministre de la Défense à une époque et donc, qui, là, donne le ton de la part de certains militaires contre le président en disant que, en laissant entendre que, c’est un fou qui dirige maintenant la nation.

Et l’incident qui avait eu lieu, c’était donc avant-hier, c’était donc que Trump, pour aller faire une photo devant une église où il allait brandir une bible avait demandé au ministre de la Justice, M. William Barr, qui est son toutou, qui est la personne qui avait fait dérailler les conclusions de la commission Mueller en annonçant un mois avant que le texte ne soit véritablement diffusé, en disant qu’il n’y avait rien à voir : « Circulez, il n’y a rien à voir. Il n’y a rien là-dedans. Il n’y a rien qui incrimine véritablement le président » et donc, M. William Barr a fait intervenir la police, les services secrets, la Garde nationale, pour faire dégager des gens qui étaient là, des protestataires qui étaient là paisiblement, pour les faire dégager avec les moyens habituels : lacrymogènes, balles en caoutchouc et autres grenades de désencerclement, et des machins comme ça, simplement pour que M. Trump aille donner un spectacle où il est là, devant une église, devant l’entrée d’une église, brandissant une bible.

Alors, c’est un peu passé à côté [du message souhaité] parce qu’on a vu, j’ai vu au moins une demi-douzaine de prêtres être interviewés sur différentes chaînes et disant : « Qu’est-ce que c’est que ce truc ? Où est-ce qu’on va ? Où est-on tombé ? ». Et là, le fait est que les commentateurs – peut-être pas ceux qui soutiennent Trump – disent : « On n’a jamais vu ça dans l’histoire des Etats-Unis ! ».

Je vous ai mis une très très belle déclaration de Cornel West, qui est un philosophe américain, afro-américain, une personnalité. Et je vous ai mis cette vidéo où il parle, où il répond aux questions selon le mode classique des preachers, des prédicateurs protestants qui, en général, commencent leur prêche de cette manière-là, comme il l’a fait lui et qui, aussitôt, entonnent une chanson et entonnent a gospel song, une chanson d’évangile qu’on appelait aussi autrefois negro spiritual.

Et voilà où on en est : une nation absolument déchirée où il y a d’un côté un général qui accompagne Trump pour aller se mettre à côté de lui pour qu’on prenne la photo [le général Mark Milley s’en excuserait quelques jours plus tard, laissant entendre qu’il s’était laissé piéger] et, d’autre part, d’autres généraux, d’autres militaires disant : « La dérive de nos institutions est catastrophique et extrêmement dangereuse ».

Et là, je vous en ai déjà parlé beaucoup. Comment est-ce possible ? Comment est-ce possible ? C’est possible simplement parce que tous les parlementaires, les sénateurs « prêtent allégeance », comme on dit, à la Constitution. Ils prêtent serment en disant qu’ils respecteront la Constitution et on a vu, depuis que Trump a été élu, contre l’appareil du Parti républicain qui s’est battu jusqu’au bout pour qu’il ne soit pas le candidat officiel du parti, au moment où il a été élu, il y a eu un ralliement en masse qui a continué à se manifester, qui se manifeste toujours et qui a conduit au fait que la procédure d’impeachment, de destitution, capote au niveau du Sénat quand les sénateurs Républicains ont refusé de faire venir des témoins, rendant impossible un véritable procès.

Et donc, voilà, les gens qui n’approuvent pas ça sont consternés devant le fait que cette allégeance, le fait d’avoir prêté serment à la Constitution ne représente absolument plus rien pour ces sénateurs et probablement aussi pour les congressistes : les parlementaires attachés au Parti républicain. Ils ont mis en…

C’est triste. Vraiment, c’est une critique de la démocratie par les faits. Ils mettent leur boulot, leur renouvellement à leur poste et probablement, au premier plan de ça, les émoluments, la rémunération qui est attachée à ça, avant la défense de l’intérêt général dans leur pays. Alors, est-ce que ça va durer ? Eh bien, ça dure, ça dure. Ils le font depuis le début. Il n’y a encore eu, dans mon souvenir, il n’y a encore eu qu’un seul sénateur américain qui, voilà, qui ait jeté l’éponge. Il y en a qui ont décidé de ne pas se représenter et qui, du coup, ont fait des déclarations très critiques vis-à-vis de Trump mais ça ne leur coûtait pas cher. Ceux qui étaient en phase d’être réélus, il n’y en a qu’un qui ait rompu les rangs et qui ait dit ce qu’il en pensait. Donc, voilà.

Quand tout à l’heure je parlais avec François Ruffin, en interview, l’entretien que je faisais avec lui, et qu’il disait : « On fait des petits pas. On est déjà contents quand on avance. Si on peut faire quelque chose, on est déjà bien contents », je lui disais : « Mais regarde quand même ce qui se passe aux Etats-Unis ! ». S’il devait y avoir un flottement au niveau du pouvoir ! Et M. Obama, malheureusement, a favorisé ça en n’étant pas à la hauteur des espoirs qui avaient été mis en lui.

Le pouvoir est à prendre et on peut, par des accidents divers, voir arriver au pouvoir… je regardais un commentateur et on lui demandait : « C’est quoi Trump ? ». Et il surprend un peu celui qui l’interroge à la télévision en disant : « Eh bien, écoutez, c’est un fasciste, c’est tout. C’est un fasciste ! ».

Et le journaliste n’est pas habitué manifestement à ce vocabulaire. Ou alors, c’est que simplement, il est un Américain et à l’idée qu’un président de son pays pourrait être un fasciste, il croit que c’est un mirage. Il ne peut pas… il y a une « dissonance cognitive ». Il est obligé de se dire : « Non, c’est pas possible ! Ce n’est pas possible  je rêve. Je rêve ! ».

Mais non, mais non, mais non : moi, je l’ai appelé proto-fasciste depuis 2015 parce que je connaissais le bonhomme. En 2015, quand il apparaissait comme le candidat du Parti républicain.

Pour ce monsieur, il hésite toujours… un politologue lui dit : « Bah écoutez, c’est un fasciste, ouvrez les yeux ! ».

Voilà où on en est. Ça ne va pas… comme je le disais à Ruffin, ça va aller encore beaucoup plus mal avant que ça n’aille mieux. Il faut qu’on s’accroche. Il faut qu’on sache qu’on est dans les montagnes russes. Il faut qu’on sache qu’on n’est pas à l’abri, où qu’on soit, qu’on n’est pas à l’abri de ce genre de choses.

Les Américains n’en croient pas leurs yeux, enfin certains. Quand je dis certains, je veux dire 60 % de la population parce que, eh bien, il y a toujours 40 % de la population qui trouve que c’est formidable d’avoir un fasciste à la tête de l’Etat ! Personne ne se doutait de ça. On parlait, voilà, de majorité silencieuse mais personne n’imaginait qu’il y aurait, aux Etats-Unis, si l’occasion leur était donnée, de voter pour un fasciste et de le soutenir, qu’il y aurait 40 % de la population qui le ferait.

Mais, je suis anthropologue. Je connais les pays dans lesquels j’habite. Je connais un peu l’histoire. Je sais ce qu’il s’est passé entre 1940 et 1945 dans le pays d’où je viens. Je me suis un peu renseigné sur ce qui s’est passé dans les autres. Il n’est prouvé que dans la plupart des « démocraties », comme on dit, entre guillemets, occidentales (je dis démocratie entre guillemets parce que ce sont des systèmes qui ont vraiment dérivé de manière tout à fait oligarchique), si on me disait : « C’est un mirage de croire qu’il y a 40 % dans nos pays qui, à toute époque, qui à toute époque, auraient été prêts pour s’engager derrière un personnage de ce type-là », je n’exprimerais pas mon scepticisme. Je dirais : « Oui, c’est possible. C’est peut-être simplement parce qu’on ne leur a pas donné l’occasion de se manifester », parce qu’il y a toujours eu des institutions qui paraissaient suffisamment stables pour qu’il y ait une espèce de balancement au centre, plus ou moins à gauche, plus ou moins à droite mais toujours au centre et que, finalement, les 40 % de la population qui, eux, sont – bon, je ne vais pas fâcher l’ami François Ruffin – je ne vais pas dire « fascistes dans l’âme » mais qui, pour une raison X ou Y, par un esprit de revanche, par un esprit de ressentiment, parce que – comme disait Zazie : « Pour faire chier les mômes ! » – simplement pour emmerder le monde, par des votes de protestation, on serait prêt à porter au pouvoir des gens de ce type-là.

Voilà. Vous me direz que, quand je fais mes vidéos à 22 h ou passé 22 h, je suis plutôt pessimiste. J’ai un neveu (je peux vous le signaler), j’ai un neveu qui, quand je fais des vidéos après 22 h, il m’appelle après en disant : « Mais c’est extraordinaire, qu’est-ce qui s’est passé ? Tu es vraiment fatigué ? » et où je suis obligé d’attirer son attention sur l’heure à laquelle je fais ces vidéos qui lui donnent l’impression que je suis particulièrement fatigué.

Voilà, allez. Je ne peux m’empêcher de sourire mais ce n’est pas un sourire de joie. C’est un sourire de résignation devant les temps difficiles dans lesquels nous sommes mais vis-à-vis desquels, comme je le dis, je ne crois pas que ça ira mieux avant que ça n’aille encore beaucoup plus mal et qu’on puisse éventuellement récupérer à la sortie, d’où mes avertissements à François Ruffin en disant : « Si on veut que les choses changent, il faut le faire maintenant et pas nécessairement par des petits pas. Il faut mettre le paquet ! ». Il faut mettre le paquet, sinon, ça va très mal tourner pour le Peuple en général, pour la population dans son ensemble et pour des gens en particulier, comme nous tout spécialement.

Allez, à bientôt !

==========

* Déclaration de Jim Mattis :

Dans l’Union réside la force

J’ai suivi les événements de cette semaine, en colère et consterné. Les mots « Equal Justice Under Law » sont gravés sur le fronton de la Cour suprême des États-Unis. C’est précisément ce que les manifestants réclament à juste titre. C’est une demande saine et unificatrice que nous devrions tous pouvoir soutenir. Nous ne devons pas nous laisser distraire par un petit nombre de contrevenants. Les protestations sont définies par des dizaines de milliers de personnes de conscience qui insistent pour que nous soyons à la hauteur de nos valeurs – nos valeurs en tant que peuple et nos valeurs en tant que nation.

Lorsque j’ai rejoint l’armée, il y a environ 50 ans, j’ai fait le serment de soutenir et de défendre la Constitution. Jamais je n’aurais imaginé que des troupes prêtant ce même serment se verraient ordonner, en quelque circonstance que ce soit, de violer les droits constitutionnels de leurs concitoyens – et encore moins d’offrir une séance de photos bizarre au commandant en chef élu, avec les dirigeants militaires à ses côtés.

Nous devons rejeter toute idée de nos villes comme un « espace de combat » que nos militaires en uniforme sont appelés à « dominer ». Chez nous, nous ne devrions utiliser nos militaires que lorsque les gouverneurs des États le demandent, en de très rares occasions. La militarisation de notre réponse, comme nous l’avons vu à Washington, crée un conflit – un faux conflit – entre les militaires et la société civile. Elle érode le fondement moral qui assure un lien de confiance entre les hommes et les femmes en uniforme et la société qu’ils ont juré de protéger, et dont ils font eux-mêmes partie.

Le maintien de l’ordre public incombe aux dirigeants civils de l’État et des collectivités locales
qui comprennent le mieux leurs communautés et sont responsables devant elles.

James Madison a écrit dans Federalist 14 que « l’Amérique unie avec une poignée de troupes, ou sans un seul soldat, présente une posture plus dissuasive face à l’ambition étrangère que l’Amérique désunie, avec cent mille vétérans prêts au combat ». Nous n’avons pas besoin de militariser notre réponse aux protestations. Nous devons nous unir autour d’un objectif commun. Et cela commence par la garantie que nous sommes tous égaux devant la loi.

Les instructions données par les départements militaires à nos troupes avant le débarquement de Normandie ont rappelé aux soldats que « le slogan nazi pour nous détruire… était « Diviser pour mieux régner ». Notre réponse américaine est  » Dans l’Union réside la force « . Nous devons faire appel à cette unité pour surmonter cette crise, convaincus que nous valons mieux que notre politique.

Donald Trump est le premier président de mon vivant qui n’essaie pas d’unir le peuple américain – il ne fait même pas semblant d’essayer. Au lieu de cela, il essaie de nous diviser. Nous sommes témoins des conséquences de trois années de cet effort délibéré. Nous sommes les témoins des conséquences de trois années sans direction éclairée. Nous pouvons nous unir sans lui, en nous appuyant sur les forces inhérentes à notre société civile. Ce ne sera pas facile, comme ces derniers jours l’ont montré, mais nous le devons à nos concitoyens ; aux générations passées qui ont versé leur sang pour défendre notre promesse ; et à nos enfants.

Nous pouvons traverser cette période difficile plus forts et avec un sens renouvelé de l’objectif à atteindre et du respect mutuel. La pandémie nous a montré que ce ne sont pas seulement nos troupes qui sont prêtes à offrir le sacrifice ultime pour la sécurité de la communauté. Les Américains, dans les hôpitaux, les épiceries, les bureaux de poste et ailleurs, ont mis leur vie en danger pour servir leurs concitoyens et leur pays. Nous savons que nous valons mieux que l’abus de pouvoir exécutif dont nous avons été témoins à Lafayette Square. Nous devons rejeter et tenir pour responsables ceux qui, au pouvoir, se moqueraient de notre Constitution. Dans le même temps, nous devons nous souvenir des « meilleurs anges » de Lincoln et les écouter, alors que nous nous efforçons de nous unir.

Ce n’est qu’en adoptant une nouvelle voie – ce qui signifie, en vérité, revenir à la voie originale de nos idéaux fondateurs – que nous serons à nouveau un pays admiré et respecté chez nous et à l’étranger.

James Mattis

Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite) + l’aide de PJ (être humain)

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