Il y a un truc qui m’épate : là à l’instant, vous regardez la vidéo que j’ai faite en anglais ce matin autant que mes vidéos en français d’habitude. L’explication vient peut-être de la qualité maintenant des sous-titres en anglais, j’ai regardé quelques minutes : pas d’erreur, sauf pour l’orthographe du nom de M. Kranish. Cela me rassure pour la qualité de mon anglais : les robots en tout cas le comprennent à la perfection.
Je reviens souvent à cette question que l’on m’a posée autrefois et à laquelle je m’efforce toujours de répondre : « Pourquoi est-ce qu’on ne vous écoutait pas quand vous annonciez la crise des subprimes ? »
La première remarque à faire, c’est que je ne suis pas sûr qu’on ne m’écoute jamais. Je dis ça parce que dans le cas du risque d’effondrement de la zone d’euro, on me dit parfois « Vous aviez annoncé ça et ça n’a pas eu lieu. Donc vous vous trompez parfois ! », et là ma réponse est « Non, c’est peut-être justement un cas où on m’a écouté ». Et là il y a déjà en soi une information intéressante : les mêmes personnes qui me disent – avec une certaine indignation dans la voix – « Pourquoi ne vous a-t-on pas écouté sur les subprimes ? », disent là – avec la même indignation dans la voix – « Pourquoi vous aurait-on écouté, vous, sur la question de l’euro ? », apportant involontairement une réponse : qu’il y aurait là une question de statut !
Et c’est bien possible, puisque quand j’annonce la crise des subprimes, je suis employé dans des banques américaines, alors que quand je crie casse-cou sur l’euro, c’est en tant qu’invité au Parlement européen (… pour avoir été précédemment le lanceur d’alertes ignoré des subprimes), devant des centaines de parlementaires, ayant mes recommandations écrites sous les yeux.
Toujours est-il que depuis 2015, j’observe avec attention vos réactions à mes mises en garde réitérées vis-à-vis de Trump, comme un éclairage indirect sur ma « prophétie » des subprimes et la question « Pourquoi le peu d’intérêt pour mon lançage d’alertes ? »
J’ignore si ma « prophétie » de longue date pour Trump qu’il sera un jour question de « haute trahison » se vérifiera ou non. Je sais juste qu’à chaque jour qui passe j’ai de moins en moins de raisons de la retirer. Mais imaginons un instant qu’elle se vérifie un jour, pourquoi votre quasi totale indifférence au fil des années pour une proposition pourtant aussi tonitruante ? Parce que – soyons sérieux – c’est une « prophétie » totalement complotiste ! Or on répète partout qu’une thèse complotiste rencontre 100 fois, 1000 fois plus de succès que des explications sérieuses, ce qui semble se vérifier en effet. Or quand moi je fais circuler une thèse complotiste, elle rencontre paradoxalement beaucoup moins de succès que les propos que je tiens habituellement.
D’où ma question : « Qu’est-ce qui manque à mes thèses complotistes, que toutes les autres ont ? » Ou pour le dire comme dans mon titre : « Pourquoi Paul Jorion est-il un complotiste raté ? »
Zut, démasqué !
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