Le Monde – Économie, lundi 8 – mardi 9 mars

LA MACHINE INFERNALE

Here for an English version.

La représentation de l’appareil économico-financier qui nous était proposée il y a cinq ans seulement était celle d’un système ayant atteint sa maturité : stable en raison d’une prédisposition généralisée à l’autorégulation et ayant découvert le moyen d’éparpiller le risque avec une telle efficacité qu’il soit de facto neutralisé.

L’autorégulation n’existait pas. Le risque bien qu’atomisé se concentrait néanmoins parce que les joueurs les plus avisés se constituaient d’énormes portefeuilles de produits financiers dont la prime de risque était conjoncturellement surévaluée ; quand eut lieu le retour de balancier, les Bear Stearns, Lehman Brothers, AIG, Fannie Mae et Freddie Mac, implosèrent.

L’informatisation avait favorisé une complexification de la finance sur la base du crédit qui lui interdisait désormais de fonctionner autrement qu’en régime de bulle : l’euphorie cachait alors l’absence d’autorégulation et, le risque étant provisoirement minime, sa concentration demeurait invisible.

L’actualité souligne au contraire le caractère dysfonctionnel de l’appareil économico-financier en l’absence d’une dynamique de bulle. Ainsi, dans la spéculation contre l’euro, la puissance de nuisance des divers éléments rassemblés se renforce par leur combinaison délétère.

Dans les années 2001-2002, l’Europe ferme les yeux sur des prêts déguisés en swaps de change consentis par Wall Street à des états européens pour leur permettre de respecter les termes du pacte de stabilité et de croissance de la zone euro. Or, la complexité croissante des produits financiers interdit désormais aux agences de notation d’évaluer correctement le risque qu’ils présentent. Lorsque la crise des subprimes éclate en 2007, les notateurs sont rapidement décrédibilisés. Les velléités de réformer ces agences subissent le sort de toutes les réglementations envisagées à l’époque (à l’exception de celles sans conséquences) : elles sombrent rapidement dans l’oubli. Pendant ce temps, les notateurs substituent à la rigueur scientifique introuvable, l’inflexibilité.

La rétrogradation des swaps de change trafiqués de la Grèce qui intervient alors, ne les situe plus qu’un seul cran au-dessus du niveau où sera activé un appel de marge que la nation est incapable d’honorer. La spéculation sur le défaut désormais probable de la Grèce se met en branle. En prenant des positions nues de Credit-Default Swaps (CDS), les spéculateurs s’« assurent » contre un risque qu’ils ne courent pas mais accroissent du coup la probabilité qu’il se concrétise. La hausse du prix des CDS, considérée dans le cadre de la théorie économique dominante du « marché efficient » comme une mesure objective du risque couru, génère une hausse proportionnelle du coupon exigé lors de l’émission de dette nouvelle par la Grèce, la pénalisant encore davantage. Une spirale mortifère s’enclenche que rien ne pourra stopper. D’autres États de la zone euro s’alignent du coup comme autant de dominos : chaque fois que l’un fait défaut, l’ensemble de ceux qui sont encore indemnes sera fragilisé et la spéculation se portera de manière instantanée sur le plus exposé après lui.

Lors de la chute des banques, les États se sont portés à leur secours. Le tour des États est maintenant venu. Le FMI restera seul pour tenter de sauver ceux-ci. Il a annoncé le 26 février, par la bouche de son président, Dominique Strauss-Kahn, qu’il était prêt à assumer ce rôle. On compte sur lui : le FMI est bien le dernier rempart.

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49 réponses à “Le Monde – Économie, lundi 8 – mardi 9 mars”

  1. Avatar de l.d.
    l.d.

    Bonjour,

    Quid de l’opération de refinancement, en apparence réussie, de la dette grecque ?

    Est-ce la fin de « la crise de l’euro » ?

    1. Avatar de Nicks
      Nicks

      Au mieux, la fin d’un spasme…

  2. Avatar de laurence
    laurence

    quelqu’un peut-il donner des infos sur le FMI ?
    J’ai lu précédemment que les nominations de ses responsables, la structure de manière plus générale en était assez opaque, certainement pas démocratique et que les liens avec le gouvernement US étaient particulièrement étroits ?

    Que savons-nous vraiment de ce ‘dernier rempart’ ?

    Si c’est à lui, en dernier ressort, de venir au secours des Etats, quelles pourraient en être les conséquences ?

    1. Avatar de I.Lucas
      I.Lucas

      Les USA ont une part dans le capital du FMI qui leur donne un droit de Veto.
      Traditionellement le directeur général du FMI est un européen ; le titulaire actuel de ce poste est Dominique Strauss-Kahn ; son économiste en chef est le français Blanchard qui est un économiste très connu.
      L’action du FMI a été très critiquée notamment lors de la crise asiatique de 1997. Stiglitz , ancien économiste en chef de la Banque Mondiale jusqu’en 2000
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Stiglitz
      (prix nobel 2001) a analysé les mesures préconisées par le FMI et a estimé qu’elles avaient renforcées la crise.
      Il faut constater que les USA confrontées en 2008 à la crise ont pris, pour eux, des mesures inverses de ce que le FMI avait préconisé en 1998.

    2. Avatar de svenmarq
      svenmarq

      Réponse à Laurence 18h09+18h28:

      /en substance: Que savons-nous vraiment de ce ‘dernier rempart’ ?
      &: SI les Etats faisaient TOUS défaut, répudiaient la dette, ses intérêts… Tout.
      Qu’adviendrait-il des ‘créanciers’ ? …des Etats ?

      /en synthèse: vous apportez la réponse sur un plateau:
      NOUS SERIONS A LA MERCI UN GOUVERNEMENT MONDIAL LUI-MèME A LA SOLDE DE LA BIGLOBALCOMPANY
      SOIT LE TRIOMPHE DE LA MONDIALISATION ANTIPEUPLE ABSOLUE !!!
      Et pour les éventuels récalcitrants, allez voir dans les archives du Monde Diplo vers ’95 comment les injonctions/les dictats successifs du FMI ont réduit un des états africains les plus structurés/administré de l’époque en « ZONE CAHOTIQUE INGOUVERNABLE », repaire de trafiquants et de pirates: la Somalie.
      A méditer…

    3. Avatar de Caleb Irri

      le FMI est un organisme au service des pays riches qui a pour but de maintenir cet équilibre. lorsqu’il prête de l’argent, il obtient le contrôle de l’argent qu’il prête (à des taux d’intérêt exorbitants puisque l’emprunteur n’est pas vraiment en mesure de négocier) en lui indiquant avec quelles entreprises il doit travailler (les entreprises des pays riches donc), ce qui met l’état emprunteur dans un état de dépendance dont il ne peut s’extraire que difficilement. non seulement il a du mal à rembourser les intérêts, mais en plus l’argent emprunté ne tombe qu’indirectement dans ses poches, en petites quantités.

      par contre, pour les pays riches, c’est gagnant-gagnant : les intérêts, plus les bénéfices sur les entreprises qu’ils ont réussi à placer, tout en exploitant la main d’oeuvre de ces pays en difficulté, à très bas coût.

  3. Avatar de dissy
    dissy

    Je découvre le plan de rigueur Portugais..qui peut m’expliquer la ‘logique'(au sens second du terme forcément)de cette  »rigueur » qui ne va créer dans ces pays (Grèce,Portugal ,ensuite les autres piigs et les non piigs par contagion)que plus de récession,moins encore de consommation etc …donc en résumé d’autres déficits,soit un cercle vicieux qui ne créera aucune croissance ça c’est certain..le font ils ‘exprès’??Ou sont ils stupides ?

  4. Avatar de laurence
    laurence

    Une autre question ‘toute théorique’ :

    SI les Etats faisaient TOUS défaut, répudiaient la dette, ses intérêts… Tout.

    Qu’adviendrait-il des ‘créanciers’ ?
    des Etats ?

    (je rêve qu’on me réponde : ils en seront pour leur frais, le bec dans l’eau -bien fait!- et les Etats seraient en position de se soucier avant tout du bien-être de leurs citoyens ;D )

    Sans rire, que se passerait-il??

    1. Avatar de jeannot14
      jeannot14

      En droit des souverainetés, souveraineté ne s’entend que par la réciprocité des actes.

      La nation souveraine X répudie les dettes de Y, Y répudie les dettes de X. POINT, les droits souverains sont respectés.

    2. Avatar de Lisztfr
      Lisztfr

      Mais ça a déjà été fait, et nous sommes encore là, le monde a continué… C’est donc possible.

      1) Après la Révolution, il y a eu la loi des 2/3,
      2) la Russie, les emprunts russes.

      On pourrait exproprier les épargnants qui détiennent trop de dette…. on peut tout faire. Dans ce processus de répudiation, ne rembourser que les petits épargnants. Mais pas les gros, ni les Hedge fund, etc. Seuls les hyper riches seraient lésés……….

      Au USA, je crois que 400 personnes détiennent 1500 milliards, il y a des concentrations de capital qui n’ont pas de sens

    3. Avatar de jeanpaulmichel
      jeanpaulmichel

      J’ai l’impression que tout s’écroulerait. Les assurances vie par exemple, comprennent une large part d’obligations émises par les ét

    4. Avatar de jeanpaulmichel
      jeanpaulmichel

      Désolé mais j’ai fait une envoi précipité du message.
      A mon avis, ce serait un effondrement généralisé. Par exemple, les contrats en assurance vie comprennent une large part d’obligations émises par les états ou organismes publics (EDF par exemple, PTT…).
      Comme tout se tient, tout s’écroulerait à mon humble avis.

    5. Avatar de GAUVIN ALAIN

      Laurence,

      L’Argentine en 2001/2002 est un bel exemple de ce qu’il arrive lorsqu’un Etat est en défaut, pour ne pas dire en faillite. Les créanciers – pas seulement institutionnels, mais aussi l’investisseur lambda – dégustent, mais aussi les populations. L’Argentine, surnommée Grenier du Monde, a vu sa classe moyenne dans la rue, non pas faire grève pour la retraite à 55 ans, ou pour les 35 heures, mais simplement pour manger: un Etat défaillant, c’est un Etat qui connaît les difficultés d’un pays du tiers-monde.

      Bien cordialement,

    6. Avatar de Millesime

      @alain Gauvin
      qu’est-il- advenu à l’Argentine depuis 2002 ? (sachant que ce pays a « viré » le FMI à l’époque)

    7. Avatar de arkao
      arkao

      @ Alain Gauvin

      Mais si on s’entête à rembourser la dette, cela reviendra au même.

  5. Avatar de yvan
    yvan

    Dommage que je ne connaisse pas assez le FMI pour vous répondre correctement, Laurence.
    Par contre, de ce que j’ai pu lire de différentes sources, aucun pays ne s’est redressé grace au FMI.
    Et considérer que le Royaume-« Uni » ait remplacer sa création de richesse industrielle par une pseudo-création financière pour se « redresser » est une erreur grave.
    En effet, il suffira juste de quelques jours pour un écroulement de City et un pays qui serait directement en faillite sans aide possible.

    1. Avatar de GAUVIN ALAIN

      Yvan,

      Je ne suis pas supporter du FMI, mais il lui arrive de jouer un rôle positif dans l’aide qui doit être apporté aux Etats. Il l’a démontré dans le cadre de la dernière restructuration de la dette des Seychelles.

      Bien cordialement,

  6. Avatar de Karluss

    est-il vrai que le « dernier rempart » liquide ses stocks d’or pour secourir les victimes des spéculateurs effrénés ?
    sur quelle crédibilité tirer alors les futurs DTS, sur de nouvelles dettes créant mécaniquement de nouvelles dettes potentielles ?
    on marche sur la dette !

  7. Avatar de Maître Dong
    Maître Dong

    Rempart fait songer à digue, et digue à Nouvelle-Orléans ou Vendée.

    1. Avatar de jeannot14
      jeannot14

      Que ce soit rempart, mur, digue, forteresse, la protection est généralement éphémère, le ding de fin de partie va retentir.

  8. Avatar de Jaycib
    Jaycib

    Et si nous avions, comme on le susurre à droite et à gauche depuis le week-end, un Fonds Monétaire Européen (FME) pour s’interposer entre les états membres défaillants de la zone euro et le FMI, les conditions ne seraient pas moins draconiennes, tant s’en faut: l’UE arriverait ainsi à ses fins en imposant une dictature financière/fiscale aux états « délinquants ».

    « Je préfère faire la guerre à mes ennemis qu’à mes enfants » (Louis XIV, en rapport avec la guerre de succession d’Espagne). Franchement, je préfère DSK à la CDU-CSU soutenue par Sarkozy.

    1. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      @ Jaycib
      @Charles

      Le FMI n’est plus exactement le même FMI que celui d’avant la crise (voir article du Monde daté du 8 mars), qu’en particulier les dernières aides n’ont plus été – si j’en crois l’article du Monde – assorties comme dans le passé de coupes claires dans les dépenses sociales des pays aidés. On ferait même l’inverse dorénavant. C’est vrai que le FMI est moins dogmatique sur la question de l’inflation … Que DSK se fait plus présent, plus incisif.

      Mais justement, pour toutes ces raisons, j’ai trouvé la conclusion de l’article de Paul très malicieuse. Je suis convaincu que Paul est européen, il l’a déjà prouvé en se rendant au parlement européen. Et c’est précisément parce qu’il croit en l’Europe qu’il essaie encore une fois de mettre son petit grain de sel via un journal de « référence » comme le Monde pour sortir de leur léthargie nos « décideurs » et les mettre une fois de plus en face de leurs contradictions. La principale étant qu’ils voudraient sauver la zone euro sans prendre les mesures qui s’imposeraient pour protéger l’Union des spéculateurs. Le seconde étant qu’ils voudraient imposer des sacrifices alors que ces sacrifices ne feront qu’aggraver la crise, donc le chômage, la déflation salariale.

      A vrai dire, l’idée que le FMI mette certains pays de l’Union sous sa tutelle ne m’enchante guère.
      Mais, après tout, si cela peut faire pousser à bout les néo-libéraux qui sont aux commandes de l’Union, c’est bien joué. Si le FMI devait intervenir la doxa néo-libérale en vigueur à Bruxelles en prendrait un sacré coup. L’équipe dirigeante de l’Union serait discréditée. Et J.-C. Trichet (qui entre parenthèses vient d’être élu à l’académie des sciences morales et politiques, cela ne s’invente pas !) le premier. ON tournerait la page d’une certaine Europe qui a fait la preuve de son incompétence et de son absence de vision.

      En toute logique l’équipe dirigeante va donc tout faire pour garder la main, mais alors en risquant d’exaspérer les tensions sociales si elle devait mettre en oeuvre de vastes plans d’austérité. Ce qui encore une fois la pousserait jusque dans ses derniers retranchements face à un mécontentement général. C’est une chance que l’on ait un vrai keynésien embusqué au FMI ! DSK n’est pas ma tasse de thé je précise, car j’en garde l’image d’un social-libéral. Mais s’il pouvait pour une fois se montrer utile ! 😉 On sait jamais.

  9. Avatar de dissy
    dissy

    http://letemps.ch/Page/Uuid/9b55e1b0-2a8a-11df-9430-6778e9c7e283/Touche_pas_%C3%A0_mes_rentes

    Le peuple suisse refuse de payer les pots cassés de la crise financière

  10. Avatar de ybabel
    ybabel

    En quoi les DTS sont-ils différents de la fausse monnaie ?

  11. Avatar de dissy
    dissy

    http://market-ticker.denninger.net/

    A raw admission that the banks are carrying these loans at dramatically above their actual value.

    Yes, this means that essentially all balance sheets must now be considered fraudulent, and thus the valuations assigned by the market to them are also fraudulent.

    Extending this to the stock market as a whole you now have a market that is intentionally overvalued as a direct and proximate consequence of fraud, permitted and endorsed by the government, of somewhere between 25-40%.

    Of course this « valuation » expressed in the market can only be maintained for as long as the fraud is. If the ability to maintain that fraud is lost for any reason then values will instantly collapse back to reflect reality.

    1. Avatar de GAUVIN ALAIN

      I do not see any resaon why you can assert that market valuations are fraudulent. It can certainly be considered that market valuations (mark-to-market) is not the right valuation rule in a huge crisis context like the one in which we live. The problem is that we are all aware that the irrelevancy of this valuation rule – which wants to be fair – since the Asian crisis and nothing has been done so far. I take the view that, if current market-quotations were applied to Lehman, then it would have not gone bankrupt. May I invite you to read my article « Is ISDA documentation reliable in case of early termination of transactions » (Banking Law Journal 2000) – which I can send you – which comments on a decision from the High Court of London settling the Peregrine/Robinson Matter and which evidences that « Market Quotation » is far from being reliable in case of crisis. Regards,

  12. Avatar de la ciotat
    la ciotat

    strauss kahn né à neuilly un 25 avril c’est bientôt son anniversaire.
    Il a été ministre des finances de la dernière fin de siècle.
    Il n’a jamais aimé la ville de la ciotat ou fut tourné le 1er film de l’histoire.
    Les murs s’en souviennent, encore taggués de son nom en hommage à la destruction des chantiers navals.
    dernier rempart par la couche de peinture des tags oui !!!

    1. Avatar de merou
      merou

      un vieux port au grand charme ou l’on peut dejeuner « sous les lampions »,restaurant d’un camarade breton…oui DSK n’a pas fait que du bien lion s’en faut.

  13. Avatar de charles
    charles

    @Jaycib: le Financial Times Deutschland estimait ce week-end avant le ‘blitz-krieg’ou ‘spin’ médiatique que le projet, vocalisé par le ministre des Finances allemand était déjà dans un tiroir..

    @ Paul Jorion: votre article me laisse perplexe, aussi deux remarques-questions:

    1) Comprenant les limites de l’exercice, je trouve néanmoins étrange que vous omettiez-ici
    le lexique est incertain- l’existence de ‘bulles’, crevées mais dissimulées comme l’immobilier
    espagnol, en formation lente mais sure ( l’immobilier en Chine ), ou en formation de type ‘tsunami’comme l’immobilier commercial américain ( CRE ). Ne pas effrayer les lecteurs
    ‘bullés’du Monde ou de ses restes, soit.

    2) L’Europe, comme le Japon,le Royaume-Uni ou les Etats-Unis ( pays, Etats, qui, à la différence de l’Eurozone, disposent de l’usage de la planche à billets) est en ‘faillite virtuelle. Wolfgang Munchau conclut aujourd’hui un éditorial du FT, ‘Pourquoi l’euro continuera à tomber’ en disant que nous savions qu’il n’y aurait pas d’union monétaire viable sans union politique. Or, hormis les propos de Sieur Trichet la semaine dernière sur la nécessité de réformes structurelles, je pense que vous mesurez très bien que les déclarations récentes du FMI sont des ‘messages télephonés ‘à l’Europe, tout comme celles de Mr Papandréou de recourir au FMI, qui signifient de facto, dans le cas de quelque intervention, l’ éclatement de l’euro-zone et de sa ‘doxa’déja ébranlée, confirmant que le remède avec le FMI est toujours pire que le mal. Pour couvrir l’Eurozone ( je ne trouve pas l’équivalent francais de ‘to deck’ ),il me semble, amha, que le seul remède, qui ne nécessite pas l’ élaboration d’un autre traité, est la solution de l’ euro-bond’ comme plus petit dénominateur commun d’une volonté politique d’éviter la falaise…

  14. Avatar de laurence
    laurence

    merci pour vos réponses!

  15. Avatar de Papimam
    Papimam

    Le Monde du 6 mars a publié plusieurs articles concernant l’euro et la Grèce, dont :
    . Comment sortir de la crise – pour une agence européenne de la dette
    . L’UE souffre du décalage entres ses frontières économiques et politiques
    . Instaurer un mécanisme de stabilité financière est indispensable de Pervenche Berès Pdt de la commission de l’emploi et des affaires sociales du Parlement européen et Poul Nyrup Rasmussen Pdt du Parti socialiste européen, cet article me semble particulièrement pertinent :
    « nous sommes dans la 3ième phase du grand krach, apparition d’une crise de solvabilité de l’Etat »
    il est question de GS et des CDS où aucune transparence n’existe
    « la situation actuelle appelle à des actions immédiates : interdiction des ventes à découvert (CDS), … »
    Même la France et l’Allemagne sont désignées coupables.
    http://www.lemonde.fr/opinions/article/2010/03/05/instaurer-un-mecanisme-de-stabilite-financiere-est-indispensable-par-pervenche-beres-et-poul-nyrup-rasmussen_1314898_3232.html

    . Athènes est au bord de la faillite mais les grecs sont riches (article très critique)
    http://www.lemonde.fr/opinions/article/2010/03/05/athenes-est-au-bord-de-la-faillite-mais-les-grecs-sont-riches-par-guy-burgel_1314899_3232.html

    1. Avatar de Emmanuel Haydont
      Emmanuel Haydont

      La Grèce c’est le Canada des années 90. Un pays en faillite, rattrapé par sa dette. Et la suite de l’histoire on la connait. Un premier ministre de Gauche (comme en Grèce) qui sabre les services publics pour satisfaire la Finance mondiale. Heureusement les ressources minières du pays on changé la donne aujourd’hui, mais il y a des cicatrices. Pour ne prendre que l’exemple de la santé : Accès aux services médicaux très réduits, pas de médecins de familles, etc.
      Je suis fraichement immigré au Canada depuis bientôt 3 ans, et quand moi ou un de mes enfants tombe malade, je dois aller passer la journée à faire la queue aux Urgences…
      Bref, tous les pays n’ont pas les ressources du Canada… Alors imaginez ce qui les attend.

  16. Avatar de zébu
    zébu

    @ P. Jorion (hors sujet) :
    Que pensez-vous de cette investiture d’une candidate ‘démocrate’ pour les élections de mid-terms au Texas, élue sur le slogan (entre autres) « Save NASA, Impeach Obama » ?
    http://www.chron.com/disp/story.mpl/headline/metro/6899832.html
    Epiphénomène ou reconfiguration des indépendants (notamment les jeunes) vers une ligne de front contre Obama, y compris (et surtout ?) au sein des démocrates ?
    Je sais qu’au Texas, c’est plein de républicains mais quand même …
    C’est comme si une jeune de 30 ans avait gagné la désignation de l’UMP dans une circonscription de gauche pour des élections législatives en se basant sur la destitution de Nicolas Sarkozy …
    Est-ce que les indépendants peuvent voter pour qui ils souhaitent au Texas pendant les primaires ?

  17. Avatar de Pierre
    Pierre

    « Une spirale mortifère s’enclenche que rien ne pourra stopper »
    « Dominique Strauss-Kahn, est prêt à assumer ce rôle. On compte sur lui : le FMI est bien le dernier rempart. »
    La digue la digue!
    les joueurs les plus avisés se constituaient d’énormes portefeuilles de produits financiers dont la prime de risque était conjoncturellement surévaluée »
    Personne ne « crois » encore à la tempête en cestemps….
    « Pendant ce temps, les notateurs substituent à la rigueur scientifique introuvable, l’inflexibilité. »
    Les digues, Les digues tiendront.
    « les spéculateurs s’« assurent » contre un risque qu’ils ne courent pas mais accroissent du coup la probabilité qu’il se concrétise. »
    Construisons en zones inondables. Les digues, Les digues tiendront. Nicolas, là.
    « un appel de marge que la nation est incapable d’honorer »
    Tiens donc, la terme populiste de « nation », plutôt que celui « d’état » est employé au milieu de l’inondation. La barricade s’effondre.
     » caractère dysfonctionnel de l’appareil économico-financier en l’absence d’une dynamique de bulle. »
    Les poissons d »eau douce » crèvent quand la mer entre dans l’aquarium.

  18. Avatar de anastasia
    anastasia

    Tout ça sent la faim du monde.

  19. Avatar de bb
    bb

    Spread the word…

    THE INFERNAL MACHINE
    Only five years ago, we were led to believe that the advertised model of the economic and financial apparatus represented a system that was finally mature: stable because thoroughly predisposed to self-regulate and practically safe thanks to super-efficient risk-spreading.
    Self-regulation did not happen. Risk, although atomized, was nonetheless concentred by the more astute players into enormous portfolios of financial products with, influenced by the economic climate, inflated risk premium; an unavoidable downside correction triggered the implosion of the Bear Stearns, Lehman Brothers, AIG, Fannie Mae, and Freddie Mac.
    Computers brought a complexification on the basis of credit to the world of finances that from then on prevented it to function in anything but a bubble environment: euphoria concealed the non-existence of self-regulation, while concentration of risk, for a time minimal, went undetected.
    By contrast daily events highlight the dysfunctional nature of the economic and financial workings outside the dynamics of an economic bubble. Thus, in the case of the speculation against the Euro, a collection of harmful elements combine in a potent toxic mix.
    Sometime during 2001-2002, the European Union turns a blind eye to Wall Street’s currency swaps-disguised loans to member states in order to allow them to comply with the terms of the Eurozone Stability and Growth Pact (SPG). Yet, the increasing complexity of financial products makes it impossible for rating agencies to correctly assess the underlying risk. When the subprime crisis breaks in 2007, rating agencies are rapidly discredited. Vague attempts to reform those agencies suffer the fate of all proposed regulations at the time (with the exception of some, sufficiently innocuous): they are shelved into oblivion. Meanwhile, scientific rigor proving elusive, rating agencies will do with inflexibility.
    The downgrading of Greece tainted currency swaps put them just a notch above the trigger for a margin call that that nation is unable to honour. Speculation on the, by now, strong likelihood of Greece defaulting gets under way. By taking long positions in Credit-Default-Swaps (CDS), speculators are “insuring” against a risk they don’t face, but by so doing, increase the likelihood that it materializes. Rising CDS prices, considered as an objective measure of risk, according to the prevailing economic theory of “efficient market”, generate a proportional increase of the coupon required upon issuance of new debt by Greece, further penalizing her. A vicious spiral snaps in place that nothing can stop. Like so many dominoes, other Eurozone states are being lined up. Once one is in default, the rest of those still unscathed would be weakened, and speculation will immediately target the next most exposed.
    When banks were failing, States provided help. The heat is now turned on States. Only the IMF will be left to stage a rescue. On February 26, an announcement was made, through its president, Dominique Strauss-Kahn that the IFM was ready to take up its role. We count on it: the IMF is surely the last defense.

  20. Avatar de schizosophie
    schizosophie

    Tiens ! « Karl Marx » a disparu des tags de la colonne de droite, lui étaient pourtant attribué 8 sujet, soit 2 de plus que « France » ou « interdiction des paris sur les fluctuations des prix » ! Comment se fait-ce ?

    1. Avatar de Paul Jorion

      Où est donc Ornicar ? Où est passé Karl Marx ? Bonne question : la réponse se trouve dans L’écharpe rouge.

    2. Avatar de schizosophie
      schizosophie

      C’est donc parce que vous recevez « des courriels où l’un [vous] dit que la révolution mondiale n’attend qu’un signal de [vous] pour se déverser sur le monde, un autre que la Terre n’a jamais connu pire crapule vendue à la finance. » que les accès aux billets et commentaires autour de Marx et l’économie politique sont moins visibles ?
      Je pense que vous vous laissez influencer par deux types contradictoires de crétins. Evidemment, ce genre d’influences a peu de chance d’advenir avec des billets sur Emmanuel Kant.

    3. Avatar de Paul Jorion

      Mais non : personne n’a touché au tag « Karl Marx », il y a probablement d’autres tags qui l’ont dépassé en fréquence, c’est tout.

    4. Avatar de schizosophie
      schizosophie

      Effectivement, j’ai vérifié, après coup, il n’y a que 5 sujets sur Marx, et non 8 comme je le croyais. http://www.pauljorion.com/blog/?tag=karl-marx

      Votre première réponse en est moins compréhensible, mais ce doit être un réflexe ou une association d’idées (Marx-écharpe rouge).

    5. Avatar de JeanNimes
      JeanNimes

      C’est un peu de ma faute…

      Je ne fais pas de commentaires réguliers sur la pensée-Marx depuis quelques semaines !

      Elections régionales obligent !

    6. Avatar de schizosophie
      schizosophie

      Le compteur ne dépend pas du contenu des commentaires, mais du nombre cumulé de « tags » inscrits, par le « ouaibmestre » au bas des chaque billet, lors de leur mise en ligne. Les tags ne fonctionnent en interne comme un moteur de recherche cumulant la fréquence des occurrences, ils dépendent des thèmes des billets et plus précisément de leur désignation.

      Quant aux urnes… mais c’est une autre histoire, de conteurs.

  21. Avatar de bric à brac baroque

    L’absolutisme capitaliste verra aussi sa fin, comme tous les absolutisme!

    1. Avatar de krym
      krym

      Ca ne nous laisse que peu de choix Bric à Brac Baroque, en dehors du capitaisme que connaissons-nous sinon des absolutismes ?…Moi je préfère les absolutismes en fin de vie dans ce cas…

  22. Avatar de Fab
    Fab

    Bonjour,

    Existe-t-il un produit financier qui permette aux particuliers de spéculer sur la faillite du FMI ?

    Comment/faut-il/doit-on/peut-on/ abattre le dernier rempart ?

    De quoi le FMI est-il le dernier rempart ? De la forteresse humaine ? Se peut-il s’il tombe que l’homme puisse enfin se regarder ?

    Masque ou rempart ?

    1. Avatar de Thomas

      Comment savoir, nous sommes tous derrière un écran….

  23. Avatar de Mata
    Mata

    Bonjour à tous,

    Quelqu’un pourrait-il m’expliquer par quel mécanisme se crée de la monnaie (artificielle) sur les marchés financiers au travers des fluctuations des prix ?

  24. […] an English translation of La machine infernale, my monthly column for March in Le Monde – […]

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