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« Pourquoi Paul Jorion est-il contre la décroissance ? » – Blog de Paul Jorion

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6 réponses à “« Pourquoi Paul Jorion est-il contre la décroissance ? »”

  1. Avatar de Michel MARTIN

    J’ai rédigé un petit texte sur le même sujet sur mon blog il y a quelques jours. Je partage l’idée que la décroissance n’est pas une idée tenable. Je propose plutôt de garder le mythe du progrès et de s’orienter vers la mise en place d’indices plus raisonnables que le PIB qui me semble avoir fait son temps.

  2. Avatar de Dani
    Dani

    Encore et toujours, à mon avis, l’éternelle confusion entre notions quantitatives et notions qualitatives….. entre décroissance, développement, progrés….

    Si le PIB ou la production brute ou l’émission de déchets et pollutions ou l’extraction de matières premières croît, cela peut se traduire de la façon suivante. Imaginons une croissance moyenne à 3,5 % (pour faciliter les calculs, mais c’est en-dessous de la croissance mondiale du PIB de ces dernières années). A ce rythme, le doublement est atteint en 20 ans, donc le quadruplement en 40 ans, donc x8 en 60 ans, donc x16 en 80 ans, donc x32 en 100 ans. Maintenant, imaginons le monde 2109 avec un PIB 32x plus élevé, mais aussi avec une production matérielle 32x plus importante, des déchets 32x plus importants, une extraction de ressources 32x plus élevée…..etc. Vive l’exponentielle… Désolé, mais les mathématiques disent NON.

    Or, aujourd’hui plus que jamais, la croissance du PIB se traduit par une augmentation forte de ses effets. A titre d’exemple, la quantité de marchandises transportées par la route est passée d’un indice 100 en 1990 à un indice 145 aujourd’hui, alors que le PIB est lui passé de 100 à 120 dans le même temps… (Europe occidentale).

    Le mot décroissance est mal choisi, j’en suis de plus en plus convaincu. De plus, toutes sortes d’idéalistes hippies ou contre-culturels s’en emparent et en font n’importe quoi, ce qui finit par lui donner le sens de dé-développement ou dé-progrès.

    Mais peut-on vraiment, une fois prises en compte les mathématiques et les conséquences écologiques, être POUR la croissance économique ?

    Cependant, j’entends bien la réflexion de Paul Jorion : il faut à l’être humain un idéal à poursuivre, en allant « de l’avant » ! Alors, je propose : « la croissance du temps libre », « La croissance de la culture », « la croissance des échanges intellectuels »… que sais-je…. En effet, le PIB ne suffit plus et il y a urgence à le remplacer…

  3. Avatar de LU$$
    LU$$

    Le Grand Charles disait : « les français sont des veaux ! », donc des herbivores en herbe.
    Dans ce monde de prédation, l’homme est aussi une proie, et « un loup pour l’homme… ».
    En se repliant et en se démondialisant, un retour vers une forme d’autarcie paysanne d’antan serait un plébiscite à la décroissance. Broutons notre herbe verte tranquille, relocalisons notre économie, fuyons le spectaculaire débile, et ;-)… en fait, il nous faut une croissance propre, elle finira par s’imposer, et surtout il faut réglementer la finance. L’idée de la Convention de Jorion (La CdJ) est géniale, mais comment intervenir dans le panier de crabes et dans cette ambiance de folie de la rapacité… Le politique doit agir, Paul Jorion ne peut-il pas conseiller et influencer dans ce domaine ?
    Bon jour !

  4. Avatar de Jean-Paul Vignal
    Jean-Paul Vignal

    Plus je lis de débats à propos de la décroissance, et plus je trouve que le nom est vraiment une source d’incompréhension qui perturbe le dialogue et empêche de progresser. Il y a bien sur ça et la quelques défenseurs de thèses plutôt élitistes et malthusiennes, mais en y regardant bien, ce ne sont que quelques « epicuri de grege porci » isolés, qui profitent de la bonne réputation de la « décroissance » pour essayer de vendre d’autres idées, et d’autres convictions.

    Je crois que le thème central de la décroissance n’est pas quantitatif, mais qualitatif, et consiste pour l’essentiel à sortir du marché tel qu’il est défini aujourd’hui. Il ne s’agit donc pas de « décroissance », mais de « dé-marchandisation ». Elle n’exclut pas la croissance en termes réels, mais refuse le dogme de la nécessité absolue d’une croissance uniquement mesurée en termes monétaires. C’est évidemment ennuyeux pour toutes les structures en place, à commencer par les Etats et leurs cohortes d’obligés, qui vivent en prédateurs de prélèvements sur le volume des échanges monétaires. Il n’est donc pas surprenant que cette notion soit vigoureusement combattue par l’establishment.

    Pour démonter cette logique du « toujours plus » monétaire, il serait sans doute utile d’essayer d’isoler dans la croissance la part, qui doit être considérable, qui est venue de la « marchandisation » d’activités jadis « bénévoles » que l’on a transformées en prestations de services effectuées à titre onéreux. Par exemple, il faut du personnel pour faire fonctionner les crèches qui gardent les enfants des parents qui travaillent, mais aussi des thérapeutes, des médicaments, des éducateurs et des policiers pour traiter plus tard les déséquilibres dont sont atteints bon nombre de ces enfants des kolkhozes capitalistes. En termes de PIB, la « croissance » est évidente. En termes de revenus net pour le couple de parents, le bonus final après déduction des prélèvements fiscaux et sociaux est probablement faible par rapport à la rémunération nette de celui des parents qui seraient autrefois restés au domicile pour élever l’enfant. Quant à l’impact social net, il est extrêmement difficile à chiffrer, car les coûts sont externalités, et personne ne souhaite vraiment savoir quel est le coût social réel de l’externalisation de l’éducation des enfants dans les kolkhozes du libéralisme avancé. Le même type de raisonnement s’applique aux industries alimentaires et à la restauration collective (emplois dans les usines et les restaurants, plus emplois induits dans les équipements, les emballages, etc., puis dans le système de santé pour cause d’obésité…).

    Faire la différence entre croissance « organique réelle » et croissance par extension de la marchandisation n’est pas simple, mais c’est probablement essentiel pour parler de décroissance sur une base aussi objective que possible.

    D’une façon plus générale, et bien qu’elles relèvent d’une approche très différente de celle de Fabrice Flipo et de Marc Humbert, car elles sont beaucoup plus fondées sur une banale analyse empirique de l’observation sur le terrain de l’évolution des technologies que sur une réflexion théorique solide, j’espère que les quelques remarques suivantes pourront éventuellement contribuer utilement au débat

    Le rapport entre l’homme et la nature doit effectivement être considéré en termes d’inclusion, et pas de proximité. Comme le montre l’analyse détaillée de la composition de son ADN, l’homme est partie intégrale du monde vivant, qui constitue que cela plaise ou non le support indispensable à sa survie et à son bien-être. Il n’est dans cette affaire ni spectateur, ni chef d’orchestre, mais bien acteur.

    Ses caractéristiques en font cependant un acteur privilégié, car elles lui permettent d’essayer de s’affranchir de cette appartenance et de ces contraintes grâce au savoir qu’il peut accumuler par son intelligence, et, de plus en plus, par les moyens technologiques qu’elle lui a permis de développer. L’histoire est ancienne, elle a commencé avec la confection d’habits et d’abris pour se protéger des variations climatiques, et s’est poursuivie depuis grâce à la mise au point d’outils, puis de machines, avec la maîtrise de l’agriculture, du stockage des aliments et de leur transport, puis de l’énergie, etc… Des résistances considérables se sont manifestées, – le plus souvent sous forme de « peurs » irrationnelles provoquées et entretenues pour l’essentiel par les vestales de l’ordre établi -, au franchissement de chacune des étapes importantes de cette « libération », la crainte de l’inconnu l’emportant à chaque fois pour beaucoup sur les promesses d’un avenir dit « meilleur » et l’inconfort relatif du vécu.

    Ces « conquêtes » ont toujours eu un impact sur le reste de la biosphère. Il a cependant été pendant longtemps suffisamment limité pour être négligé, car non visible, ou, au pire, non gênant, au point que l’on a fini par oublier que ce système de support indispensable à la vie humaine telle que nous la connaissons, pouvait être dégradé par l’activité humaine. Le réveil a été brutal. Le premier avertissement radical a été la mise au point des armes de destruction nucléaires, qui ont clairement montré que l’espèce humaine avait désormais les moyens de se saborder, et que cette possibilité etait d’autant plus effrayante que la décision qui pouvait conduire à cette autodestruction était entre les mains de quelques individus dont on ne pouvait qu’espérer qu’ils avaient l’intelligence et le sang-froid nécessaires.

    Le tournant actuel de la biotechnologie, des nano-technologies et des NTIC est moins radical quant à ses effets à court terme, mais plus effrayant par ses conséquences, car (i) il s’agit maintenant de la maîtrise de la vie et de « l’intelligence » grâce, entre autres, aux progrès de la biologie synthétique et de l’intelligence artificielle pour en faire les « machines » de l’ère dite post-industrielle, (ii) les critères de sélection ne sont plus du tout « utilitaristes» ni même fonctionnels, mais totalement déterminés par des considérations de rentabilité financière, qui plus est à terme de plus en plus court. Bien que ce ne soit pas encore techniquement possible, on peut raisonnablement penser que la création d’une forme de vie artificielle, éventuellement plus performante que l’homme, n’est désormais qu’une question de temps, plus de principe.

    Confronter le vertige d’un tel défi aux mythes fondateurs nécessiterait un consensus fort sur des valeurs communes. Or ce consensus n’existe pas. Les modes de gouvernance n’ont ainsi pas du tout suivi cette progression galopante du savoir et du « pouvoir », ni dans leur organisation ni dans leur fonctionnement. Bien au contraire, toutes les considérations éthiques et morales qui avaient tant bien que mal permis d’assimiler les révolutions technologiques antérieures ont été balayées, et remplacées par la recherche de la plus-value financière individuelle maximale. Au moment où on aurait eu le plus besoin d’eux, les pouvoirs politiques, de droite comme de gauche, ont privatisé en faveur d’un soi-disant marché l’essentiel de leurs prérogatives, qu’il s’agisse de monnaie, d’orientation de la recherche, de promotion des investissements structurels ou de plus en plus d’éducation voire même de maintien de l’ordre, et ce sans obtenir en échange la moindre contrepartie d’organisations à but très lucratif, dont la mobilité transnationale garantie par la libéralisation des échanges via l’OMC, rend dérisoire le peu d’autorité qui reste aux Etats en l’absence d’une gouvernance économique, écologique et politique mondiale digne de ce nom.

    Il n’est pas étonnant dans ces conditions que la tentation soit grande aujourd’hui de condamner le savoir, cet orgueil insensé qui ose défier les croyances, pour se tourner vers les formes modernisées de croyances rassurantes.

    Recréer des modes de gouvernance qui permettent, entre autres, de réconcilier l’exigence d’équilibre entre solidarité collective et initiative individuelle n’est pas simple. Le projet de Constitution de Paul Jorion est sans doute une façon de le faire, en proposant à tous ceux qui le souhaitent de s’associer à l’indispensable recherche du contenu d’un nouveau contrat économique et social.

  5. […] mouvement qui milite en faveur de la décroissance. J’ai déjà eu l’occasion de le citer, dans « Pourquoi Paul Jorion est-il contre la décroissance ? » et je lui ai directement répondu dans Un nouveau paradigme doit être en prise avec le monde tel […]

  6. Avatar de Z
    Z

    Une autre pièce au débat, qui met davantage l’accent sur les conditions de réalisation et les modalités de transition : http://yannickrumpala.wordpress.com/2009/06/23/dossier-decroissance/

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