Billet invité.
Suite au billet « Une civilisation cognitive », de nombreuses remarques se sont fait jour, en particulier sur la seconde partie de l’article qui se voulait prospective et qui en lieu et place d’avoir circonscrit un périmètre d’étude est directement passé à la description des fonctionnalités possibles, sans passer par la case conceptualisation, ce qui ne rend bien évidemment la lecture ni aisée ni compréhensible.
Pour rappel, le paradigme de la mécanisation apparu avec la révolution industrielle est en train de s’écrouler, de par son extension logique : produire plus, signifiant consommer plus, d’où une société de consommation ‘de masse’, consommant de plus en plus ses propres ‘éléments’.
Ainsi du travail (en particulier le salariat), base sociale de ce paradigme, mais aussi de l’argent, devenu dans une économie financiarisée et libéralisée ‘totalement’ l’élément en passe d’être le plus produit et consommé sur terre avec l’énergie, qui elle, est de moins en moins produite.
Les États, qui ont joué une fonction de cheval de Troie pour l’économie financière et jusque là garants du contrat social, se retrouvent actuellement dans une double impasse.
Impasse financière, puisqu’ils ont financé par l’emprunt le fonctionnement d’un État social déclinant (du fait de la modification de la répartition des richesses produites, au détriment du salariat) et puisqu’ils ont apporté les garanties (sonnantes et trébuchantes) nécessaires à un capitalisme financier failli.
Impasse politique car cette même dette à l’égard de créanciers privés (ceux-là même qu’ils ont ‘sauvés’) les rend dépendants des ‘marchés’, les plaçant dans une position de faiblesse politique pour agir.
En d’autres termes, les États ont été et se sont abusés, ‘à l’insu de leur plein gré’. Mais la propagande que l’on a servi pendant des dizaines d’années aux citoyens pour qu’ils continuent à ‘jouer’ aux mêmes règles du jeu n’a pas connu, elle, de failles majeures, jusqu’à ce que la Grande Crise n’émerge dès 2007 et produise la rupture que nous connaissons actuellement, rupture que l’on ne pourra ressouder par les mêmes simples emplâtres employés jusqu’ici : il n’y aura pas de retours en arrière car la crise suit sa propre dynamique.
Or, les différents mouvements de résistance face à la révolution industrielle montrent qu’un luddisme (destruction des machines), même ‘rénové’, ne permettrait guère de faire face à cette situation. De même, une révolution sans idéaux et sans paradigme risque fort d’accoucher dans ou de la terreur, ou du chaos.
Reste que certains, au sein du capitalisme ont bien analysé l’impasse en vue et ont commencé à produire une tentative de nouveau paradigme : le ‘capitalisme cognitif’. Bien que son avatar européen, la Stratégie de Lisbonne, ait été un échec dès 2004, ce paradigme là reste d’actualité car il permettrait non seulement de sauver la mise à un capitalisme empêtré dans ses contradictions mais de récupérer la dite mise pour rejouer au casino, même joueurs, cartes neuves.
Un tel ‘capitalisme cognitif’ ne serait qu’une ‘extension du domaine de la lutte’ (chère à Michel Houellebecq) au cognitif et ne résoudrait pas de toute évidence les injonctions paradoxales qu’un tel ‘paradigme’ pourrait produire : concurrence/coopération, lucrativité/gratuité, productivisme/qualité, utilitarisme/préservation, etc.
C’est pourtant ce que d’aucuns, comme Yann Moulier-Boutang dans « L’abeille et l’économiste », nous prédisent comme avenir radieux, en s’appuyant d’ailleurs … sur le capitalisme financier, celui-là même qui est la cause de nos soucis actuels !
Autant dire un retour à la case départ, en prenant plusieurs millions de milliards d’euros, une erreur de la banque en sa faveur.
Afin d’éviter ce cercle infernal, il est alors nécessaire de définir un nouveau contrat social car celui en cours ne porte plus suffisamment en lui-même, aux yeux des citoyens, de courage et de volonté politique, de confiance partagée. L’État, en particulier, a promu depuis les années 70 des politiques publiques néo-libérales, celles-là même qui ont conduit à remettre en cause la stabilité d’un système social basé sur le travail, sur lequel un certains nombre de droits sociaux se fondaient, afin de généraliser une société de chômage de masse et la financiarisation de cette société (notamment par la dette), venant à saper les pouvoirs politiques de ces mêmes États.
Or, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les États avaient basé leur légitimité sur la protection qu’ils offraient des droits sociaux naturels, que la Déclaration Universelle des droits de l’Homme de 1948 avait consacrés.
Pire, l’assujettissement de ces mêmes États aux politiques financières remet en cause les droits naturels politiques acquis depuis la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789, en rendant inopérants les choix souverains opérés par les citoyens à certaines occasions, notamment en 2005 lors du Traité européen ou même en proposant de ‘constitutionnaliser’ des choix de politiques économiques relevant de cette même souveraineté populaire.
C’est donc l’ensemble des héritages politiques, en France notamment (CNR, 1936, 1789) qui sont remis en cause mais aussi les droits naturels obtenus lors de ces combats politiques : droits politiques, soumis à la prépondérance du droit à la propriété privée, droits sociaux, soumis à la prépondérance du droit du créancier sur son débiteur.
Denis Kessler, vice-président du MEDEF, n’avait-il pas écrit le 04 octobre 2007 un éditorial dans le journal ‘Challenges’ intitulé « Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde ! » et annonçant le détricotage du programme du CNR par Nicolas Sarkozy ?
C’est donc l’ensemble du contrat social qui est remis en cause, quelle que soit la philosophie du contrat social par ailleurs. Car la préservation, libérale, de Locke des droits naturels par l’État se réduit de plus en plus, par l’extension sécuritaire de l’État, à la propriété privée. Celle de Rousseau, à fortiori, de souveraineté populaire, est démontée, tant l’État est devenu une instance de représentations des intérêts individuels, à l’encontre de l’intérêt général prôné par l’auteur. Enfin, le « Léviathan » de Hobbes que les citoyens craignaient ne s’est pas révélé être celui que l’on attendait : en lieu et place de l’État, nous avons eu celui ‘des marchés’.
Il est donc temps de se remettre à l’ouvrage philosophique afin de redéfinir un nouveau contrat social, dont l’objet ne serait pas ‘que’ une ‘simple’ préservation des droits naturels définis tels qu’actuellement mais bien par l’extension de ces droits naturels, qui seuls permettront d’étendre la lutte contre les dangers qu’avaient pu déjà identifier les philosophes des Lumières, à savoir le totalitarisme, l’intérêt particulier et le non respect de la liberté individuelle.
De la même manière que ceux qui conquirent les nouveaux droits politiques sur la base des travaux réalisés pendant le Siècle des Lumières et de ceux qui conquirent les nouveaux droits sociaux sur la base des luttes sociales menées au début du 20ème siècle pour fonder ou refonder le contrat social, il est nécessaire d’étendre les droits naturels pour refonder le contrat social.
C’est à mon sens avec de nouveaux droits, cognitifs ceux-là, qu’un tel contrat social peut voir le jour. A la fois pour lutter contre ceux-là mêmes qui prétendent utiliser la cognition pour refonder le capitalisme et à la fois pour lutter contre les effets engendrés par le capitalisme.
Plus profondément même, il s’agit de lutter contre ce qui fonde le capitalisme : la machinisation, le productivisme, la concurrence, la lucrativité sans limites, l’accumulation de la propriété privée comme seul horizon et comme seul véritable droit naturel. Scientifiquement, le paradigme capitalistique se fonde aussi sur un rationalisme transformé en positivisme, alimenté par un technologisme indépassable, seul moteur apte à réaliser la nécessaire dialectique entre le savoir et la réalité.
Or, affirmer que la cognition devient la base du contrat social, c’est affirmer que la raison et la conscience ne sont pas les seules ‘capacités’ de l’être humain, que l’affect fait partie intégrante de sa dimension. C’est affirmer que le concept falacieux ‘d’Homo oeconomicus’ est et doit être limité, que la ‘science’ économique telle que conçue actuellement est et doit être limitée, que l’économie doit revenir à la place qui lui est due : un outil, non une fin en soit.
Affirmer que le contrat social est fondé sur la cognition, c’est affirmer que la concurrence seule est inapte à atteindre l’objectif de l’accès à la connaissance car cette connaissance ne peut être que partagée. C’est affirmer que la coopération peut aussi bien sinon mieux atteindre cet objectif, que le productivisme matérialiste est désormais ‘relatif’ puisque l’objet n’est pas de produire plus de biens ou de services mais bien de mieux connaître.
C’est aussi affirmer que la propriété privée ne peut pas à elle seule permettre la connaissance car elle limite de fait son développement : l’accumulation et la lucrativité ne sont que des ‘outils’, parmi d’autres, comme la circulation et la vitesse ou l’échange et le don, tout aussi sinon plus ‘performants’.
C’est enfin affirmer qu’il existe des savoirs ‘communs’, à la fois exogène et endogènes à l’être humains, conditions du développement des savoirs humains, comme l’air, l’eau, l’espace, les patrimoines génétiques et culturels, la biodiversité et la paix, savoirs irréfragables, tant collectivement qu’individuellement.
C’est affirmer que puisque chaque individu possède les capacités cognitives à sa naissance, il ne peut être dépourvu de sa souveraineté sur celles-ci, à la fois pour les reconnaître comme pour les faire reconnaître : c’est donc affirmer que la souveraineté populaire réside aussi dans une souveraineté directement gérée par ces mêmes individus en ce qui concerne ce droit naturel nouveau que serait la cognition et que la souveraineté indirecte (déléguée à des représentants) n’est pas suffisante pour éviter l’arbitraire et l’intérêt particulier.
C’est aussi se donner la possibilité de faire asseoir un système social sur une autre base que le travail tel que défini actuellement, base remise en cause de manière croissante par celui-là même qui l’instaura comme fondement social, soit le capitalisme. Les droits sociaux ne seraient donc plus assis sur le travail utilisé pour la production mais bien sur l’utilisation des savoirs dans cette production, en fonction de l’objet de la production (lucratif ou non) et de la nature de la propriété de ces savoirs (‘communs, ‘publics’ ou ‘privés’). Toute production, même (et surtout) celles n’utilisant pas ou peu le travail humain, génèrerait ainsi des ressources financières sous forme de cotisations, qui permettront de financer un autre système social, notamment par la mise en place d’un revenu universel, auquel viendrait s’adjoindre les revenus, qu’ils soient d’activités ou de remplacements. Ces mêmes ressources permettraient aussi de protéger les savoirs ‘communs’, notamment en rendant ‘visibles’ les utilisations de ces savoirs par les productions à but lucratifs et en soumettant leurs utilisations à cotisations.
Enfin, affirmer que la cognition est le fondement du contrat social, c’est affirmer que les seuls savoirs théoriques ne sont pas suffisants à définir la réalité du monde humain et que les savoir-faire, autant sinon plus que les savoirs théoriques permettent de réaliser ce qu’Hegel définissait comme la dialectique : du savoir au réel, il est nécessaire aussi de ‘faire’ pour appréhender ce réel et en retirer un savoir. C’est affirmer que ceux qui produisent sont aussi nécessaires et ‘utiles’ que ceux qui conçoivent, c’est lutter contre l’établissement d’un modèle social hiérarchique où les savoirs théoriques dominent les savoir-faire, où ‘l’éducation’ n’a plus pour objet d’apprendre à apprendre mais bien de transmettre les savoirs comme outils de pouvoir et de reproduction des hiérarchies sociales.
Le doute quant à l’évolution du capitalisme actuel se réduit de jour en jour. La mécanisation, base de son expansion, est en train de se réduire au fur et à mesure que l’environnement naturel réduit les potentialités d’exploitation et la ‘machinisation’ s’est introduite dans les différentes facettes de la vie. Les ressources naturelles étant atteintes d’entropie ou en voie de l’être, ne reste plus que les nanotechnologies (l’infiniment petit) et l’espace (l’infiniment grand) comme ‘réserves’. L’argent, quant à lui, s’est tellement démultiplié qu’il génère un autre type de risque : l’effondrement gravitationnel ou la démonétisation. Enfin, l’énergie, nécessaire au mécanisme est elle aussi atteinte de déplétion et à moins que le positivisme ne sauve encore le capitalisme par la fission (qui mettra quelques dizaines d’années à naître en tant qu’énergie stable, utilisable et ‘privatisée’), il n’y a aucun espoir de ce côté-là non plus.
Reste alors les savoirs, tant le capitalisme a besoin d’une ressource inépuisable à exploiter, sans ‘externalités’ par trop contraignantes et privatisable évidemment, grâce à une propriété intellectuelle étendue à toute ‘chose’. En clair, le cognitif reste le seul horizon, le seul ‘Far-West’ possible, lui permettant en outre d’échapper éventuellement aux lois thermodynamiques, notamment celle de l’entropie, pour produire un système ‘néguentropique’, où, enfin, l’accumulation et la lucrativité, privatisées, seront sans limite, avec des taux improbables de productivité.
En ce sens, construire un contrat social cognitif est aussi affirmer, dès maintenant, que la cognition ne sera pas la prochaine ‘frontière’ à outrepasser du capitalisme mais bien qu’elle en sera sa limite et l’instrument de son ‘containment’. Car au ‘jeu’ d’endiguement, le capitalisme joue avec les blancs, soit toujours un coup d’avance : à supposer que l’interdiction des paris sur les fluctuations des prix, voir l’interdiction des taux d’intérêts pour les prêts (dans une vision utopique que ne renierait pas Thomas More) ne se mettent en place, ce sera toujours identique à ce qui se produit actuellement, soit pas assez et toujours trop tard.
Le ‘capitalisme 2.0’ sera entretemps passé à autre chose, au ‘capitalisme cognitif’. Par exemple.
C’est donc de demain qu’il s’agit mais c’est à aujourd’hui d’agir.
Pour ceux qui doutent (groupe auquel j’appartiens) de la possibilité qu’une telle ‘tectonique des plaques sociales’ rende possible l’émergence d’un tel ‘continent’, il est nécessaire de citer Sénèque : « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas que les choses sont difficiles ».
(Suivra, si nécessaire, une pompeuse et très imparfaite proposition de Déclaration des droits cognitifs de l’Homme).
111 réponses à “Un contrat social cognitif, par zébu”
Cogito , ergo cognosco , ergo sum .
Reste à conjuguer à la première personne du pluriel .
Excellent ..
PS:désolé pour les fautes, doijes le rappeler, je ne suis vraiment pas doué pour la langue française. Bien que … 🙂 🙂
PS: ont ne revient jamais en arrière, nous n’avons qu’un seul choix, celui d’avancer (copyriht 🙂 🙂 )
trop tard,cher zebu
la chine devait produire,pas concevoir
la ma-chine fera de meme
pour l’état,la taxe est là(tva de 0 à EXPONENTIEL)
mais quid des revenus???
« c’est à aujourd’hui d’agir » … Curieux.
Tous les moyens sont bons pour éviter d’impliquer NOTRE responsabilité.
La tienne, la mienne.
Celle de tous ceux qui Savent.
Qui savent et qui ne savent pas quoi faire de leur savoir ?
C’est une licence, laurence, qui n’a certes pas beaucoup de sens mais j’ai au moins la décence de reconnaître ma responsabilité.
Je voulais dire que l’on impute beaucoup de choses à ‘demain’, comme si c’était une personne dont on charge son sac à dos, avant de cheminer. C’est pourquoi j’ai parler d’aujourd’hui comme une personne.
Texte aussi riche et passionnant que la première mouture .
« les différents mouvements de résistance face à la révolution industrielle montrent qu’un luddisme (destruction des machines), même ‘rénové’, ne permettrait guère de faire face à cette situation. De même, une révolution sans idéaux et sans paradigme risque fort d’accoucher dans ou de la terreur, ou du chaos. »
Pour « réussir » une révolution il faut plus que des idéaux et de nouveaux paradigmes.
Il faut des gens. Des gens dans la rue, qui prennent d’assaut les lieux du pouvoir, qui mettent à l’écart les officiels, maitrisent la communication, s’assurent de la neutralité des forces armées (y compris extérieures au territoire). Des gens qui remplacent à l’instant les noeuds organisationnels et, outre de déclarer l’avènement de la Révolution, l’organisent, remettent en place l’essentiel…
C’est donc de deux types de personnes dont il est question :
– l’un, est celui des citoyens excèdés, qui descendent dans la rue pour manifester et qui peuvent être appuyés par les « casseurs » de nos banlieues (n’oubliez pas qu’on tire à balles réelles sur la police à Grenoble).
– l’autre, minoritaire, est celui des « révolutionnaires » qui ont minutieusement préparés l’évènement et « prennent le pouvoir » réellement avec des personnes identifiées à chaque poste clé et sur l’ensemble du territoire.
Pour que le premier type se manifeste il faut beaucoup plus que les manifestations actuelles d’un capitalisme qui survit et de ses séides politiques hypnotiseurs de foire : imaginez 2 mois sans salaires ni pensions et le compte est bon !
Le second n’existe pas (en France du moins).
Donc tout « mouvement », même violent, ne peut conduire qu’à une ressucée de 68 et de ses « évènements ».
On a donc bien affaire à de la tectonique, c’est à dire que l’avènement que vous appelez de vos voeux peut prendre des siècles….
Une vision claire et précise de la situation actuelle. La peur de l’inconnu et le fatalisme médiatique contribuent aisément à pourrir les conditions nécessaires au changement. Bloquer l’économie reste le seul maillon qui peut nous donner du pouvoir sur le pouvoir. Mais soyons clairs, les hommes politiques en présence ne nous seront d’aucune utilité, la bourgeoisie & la franc-maçonnerie veillent au grain.
Robin des bois, Zorro, Batman, Superman où êtes-vous ?
Dans la rue…
‘l’éducation’ n’a plus pour objet d’apprendre à apprendre mais bien de transmettre les savoirs comme outils de pouvoir et de reproduction des hiérarchies sociales’ ???
Peut-être aussi cesser de voir les choses en termes d’opposition mais plutôt de complémentarité.
laurence,
« l’éducation’ n’a plus pour objet d’apprendre à apprendre mais bien de transmettre les savoirs comme outils de pouvoir et de reproduction des hiérarchies sociales »
C’est un constat indispensable à la phase de déconstruction. Et donc primordial pour la reconstruction. Imaginez les perspectives révolutionnaires si ce constat était fait par tous.
« Apprendre à apprendre », j’adore, c’est pour moi la première mission de l’école.
Dans notre monde en perpétuelle mutation rapide il est essentiel soit d’appendre les nouveautés, soit de les freiner. Au préalable il faut aussi apprendre les fondamentaux, l’ABC.
Et aussi : comprendre, raisonner, conceptualiser, vivre, aimer, donner, partager, …..
Inculture(s) 2: « Et si on empêchait les riches de s'(instruire plus vite que les pauvres »
… ou une autre histoire de l’éducation…
http://www.scoplepave.org/conf_incul_2_vid.php
« apprendre à apprendre » … Des mots qui résonnent ! La plus belle surprise offerte par la titulaire de classe lors du premier jour d’humanités générales, une déclaration comme une claque, le sens proposé aux six ans d’études ardues qui nous attendaient. On ne parlait pas encore d’adéquation de la scolarité au marché de l’emploi en ces temps pas si lointains.
Apprendre à apprendre, c’est aussi apprendre à comprendre (com-prendre, prendre avec soi, faire siennes l’Histoire et les découvertes de ceux qui nous ont précédé pour aller plus loin, en mieux si possible), apprendre à connaître (con-naître, naître ensemble). Vaste projet qui ne semble plus être une priorité pour grand monde malheureusement.
http://humanite.fr/19_07_2010-sauver-l%E2%80%99enseignement-du-grec-et-du-latin-%C3%A0-l%E2%80%99%C3%A9cole-publique-450033
traduit en « populo » : C’est quand qu’on va où ?
Tu dis que si les élections
Ca changeait vraiment la vie,
Y’a un bout d’temps, mon colon,
Qu’voter ça s’rait interdit !
Ben si l’école ça rendait
Les hommes libres et égaux,
L’gouvernement décid’rait
Qu’c’est pas bon pour les marmots!
Ben oui, Renaud en ’94 déjà 🙂
Peut-être que pour les quelques dinosaures rescapés, le chantier le plus urgent à mettre en oeuvre n’est pas la finance… Parler de cognitif ou n’importe quel autre grand mot à une jeunesse que certains ont volontairement et systématiquement décérébrée n’apportera pas de révolution, à peine une révolte dans le meilleur des cas. Au pire, on recréera une société d’élites, du savoir cette fois.
Est-ce cela le but ?
PS : j’ai ici envie de faire le parallèle avec 1789, où des bourgeois se sont servis de la révolte des paysans pour renverser la noblesse. On constate aujourd’hui ce que ça a donné…
Qui a envie de recommencer en remplaçant bourgeois par érudits et noblesse par finance ? Où cela nous menerait-il ?
Auriez vous l’amabilité de nous donnez votre définition de:
cognition?
cognitif?
connaissance?
Définitions que je n’ai pas trouvé dans vos deux billets. De même on pourra tjrs les chercher dans les textes de la foultitude d’auteurs qui utilisent ce mot, on ne trouvera pas de définition.
C’est comme les droits universels de l’homme; universels déjà quelle blague et surtout quel ethno centrisme occidental; quand à homme évidemment nulle-part on ne défini ce que c’est.
Quand à conscience, la raison , de même , des définitions.
A partir d’un langage on pourra développer un nouveau paradigme, pas l’inverse. C’est une question de bonne methoodo.
Je dois humblement avouer que je n’ai pas compris grand chose a vos deux billets.
Ce qui me gene aussi c’est de rester au niveau philosophique, ce niveau étant celui de tous les paradigmes de l’histoire occidental. Un nouveau paradigme ne peut plus etre philosophique.
D’où vient le rapprochement affect et cognitif?
Quand a droits cognitifs? Qu’est-ce donc?
Sur l’ethnocentrisme occidental, c’est effectivement quelque chose qui me parle, ayant la chance d’avoir un point de vue différent en complément.
C’est je pense une des faiblesses de la conception des droits naturels, que d’avoir été réalisée en milieu occidental, sans avoir intégré un certain nombre de droits ou d’avoir restreint la conception des droits naturels aux droits des individus (liberté, propriété), forcément privée, forcément individuelle.
Les droits patrimoniaux, les droits collectifs, que ce soit des communautés ou de l’environnement ont été mis de côté. Ce qui préexiste à la société avant le contrat social n’est pas forcément une multitude d’individus en pleine possession de leurs libertés individuelles dans d’autres sociétés que les sociétés occidentales (je pense notamment aux sociétés asiatiques, comme en Inde ou en Chine).
Et la notion même de ‘contrat’ n’est pas présente universellement : la société (quelque soit sa forme) peut aussi être ‘attribuée’, par des ancêtres fondateurs ou par les dieux ou même ‘dérobée’ (Prométhée par exemple).
Il y a effectivement un défi à relever sur ce point.
–>>C’est je pense une des faiblesses de la conception des droits naturels, que d’avoir été réalisée en milieu occidental, sans avoir intégré un certain nombre de droits ou d’avoir restreint la conception des droits naturels aux droits des individus (liberté, propriété), forcément privée, forcément individuelle.
Le droit ne peut pas etre naturel, il n’y a de droit que culturel. Le droit aussi doit se reformer. Le droit existe dans toute societe humaine car il est une des capacite de base de l’humain.
–>>Les droits patrimoniaux, les droits collectifs, que ce soit des communautés ou de l’environnement ont été mis de côté. Ce qui préexiste à la société avant le contrat social n’est pas forcément une multitude d’individus en pleine possession de leurs libertés individuelles dans d’autres sociétés que les sociétés occidentales (je pense notamment aux sociétés asiatiques, comme en Inde ou en Chine).
De meme avant la societe il n’y a que les animaux. Pour qu’il y ai environnement il faut bien des societes humaines. Le naturalisme la encore frappe. Ce naturalisme est une des plaies a eradiquer. Ramener de l’humain a son equivalent animal est au coeur de l’ideologie regnante a dépasser.
–>Et la notion même de ‘contrat’ n’est pas présente universellement : la société (quelque soit sa forme) peut aussi être ‘attribuée’, par des ancêtres fondateurs ou par les dieux ou même ‘dérobée’ (Prométhée par exemple).Il y a effectivement un défi à relever sur ce point.
Il n’ y a pas de societe sans contrat en pairs, pas de societe sans les metiers (faire a la place de l’autre). Le culte des ancetres existe dans toute societe humaine sous une forme ou une autre. Même en droit français le contrat est valide, légal dès l’accord verbal entre deux pairs (cours de droit des affaires, 2eme année de licence), reste le probleme de la preuve evidemment, qui n’a rien a voir avec la definition du contrat.
Je pense que vous avez un problème de définition avec ‘droits naturels’ … qui n’a rien à voir avec le droit. Quant au naturalisme, je ne sais pas de quoi vous parlez car l’environnement naturel existe avant l’espèce humaine. Il est la condition sine qua non de son développement et de son existence tou court. Reconnaître des droits naturels à l’environnement, c’est reconnaître des droits aux conditions préalables à l’existence de l’homme et à sa vie en société. Rien de ‘naturalisme’ là dedans. Enfin, il me semble …
Récupérons la boîte noire du capitalisme et du communisme pour voir si il n’y a pas que mensonges & intérêts personnels. Ce post utopiste me plait bien, comme utopistes levez-vous !
Qui de l’homme ou de l’argent a créé le pigeon.
L’équilibre entre le néguentropie et l’entropie dépend de la capacité de chacun a être de bon funambule.
La cognition politique semble être comme : « ce sera toujours identique à ce qui se produit actuellement, soit pas assez et toujours trop tard. »
L’homme forge de belles théories cognitives, mais l’univers n’est pas figé.
(Wikipédia) La théorie du chaos traite des systèmes dynamiques rigoureusement déterministes, mais qui présentent un phénomène fondamental d’instabilité appelé « sensibilité aux conditions initiales » qui, modulant une propriété supplémentaire de récurrence, les rend non prédictibles en pratique sur le « long » terme.
Merci Zébu !
Tout ça me parait largement aussi abordé par Jean Zin, le passage de l’entropie à l’information.
En consultant son site, vous y verrez bien des propositions.
Commentaires et développements inspirés par le texte de Jean Zin :
La mutation informationnelle (informatique, réseaux, biotechnologies…)
Première observation : Jean Zin exprime une critique de l’œuvre de Georgescu Roengen
Jean Zin :Il faudrait tordre le cou à cette assimilation de l’entropie à l’énergie, confusion qu’on trouve chez de nombreux écologistes comme Georgescu-Roegen.
Paul Tréhin : Cette critique ne se justifie pas à la lecture des textes originaux dans lesquels Georgescu Roengen dénonce au contraire la confusion faite entre énergie et entropie par de nombreux économistes et écologistes
http://jeanzin.fr/ecorevo/sciences/ereinfo.htm
Jean Zin :Le passage de l’ère énergétique à l’ère de l’information se manifeste en premier lieu à travers l’émergence de technologies informationnelles mais aussi par toute une série de phénomènes en rupture avec les anciennes logiques économiques et sociales, ouvrant à des économies plurielles et nécessitant de nouveaux indicateurs de richesse. Ces différences ont leur fondement dans les caractéristiques de l’information telles que nous les avons dégagées, et dans leur opposition à celles de l’énergie.
Paul Tréhin : Si l’on reprend le sens du mot information dans son acception scientifique de réduction de l’incertitude (Brilloin 1962, Moles 1965) l’ère de l’information a commencé dès que l’homme a été capable de faire ce que Böhm-Bawerk appelle un « détour de production, c’est-à-dire d’accepter une augmentation temporaire de son incertitude, par exemple en fabricant un outil avec tous les efforts et dépenses d’énergie de haute qualité se dégradant en énergie de basse qualité (augmentation de l’entropie) que cette fabrication exige, dans l’espoir d’une réduction future plus grande de son incertitude (réduction locale de l’entropie). Bien entendu ces comportements n’étaient certainement pas exprimés en ces termes ni probablement perçus de manière consciente il demeure qu’il ont permis le développement de techniques dont a bénéficié l’humanité.
Jean Zin :Pour la première fois, les humains traitent la matière et les objets qu’ils fabriquent par l’intermédiaire de codes, de mémoires, de signaux, associés à des langages ;
Paul Tréhin : Là encore, point n’a été besoin d’attendre le développement de l’informatique et des réseaux télématiques pour que les humains se servent de codes (de mémoires, même primitives), de signaux associés à des langages. Les recherches paléo anthropologiques montrent que le niveau de technologie auquel étaient arrivés les humains du paléolithique impliquait qu’un niveau de langage suffisant ait existé pour assurer la transmission des savoirs. (Corballis 2002, Leroi-Gourhan, 1964) par ailleurs bien des signes abstraits retrouvés sur les parois des grottes du paléolithique auraient pu avoir un sens symbolique porteur d’information.(pour le moment l’interprétation de ces signes reste inconnue des paléo anthropologues.) Plus tard bien sur, l’invention de l’écriture devait augmenter les moyens de communication, plus tard encore, l’invention de l’imprimerie allait bouleverser la transmission des savoirs. L’informatique et la télématique participent bien entendu de l’accélération des transmissions de données, parfois mais rarement la transmission d’information (peu de données transmises sont réellement porteuses d’information…)Et encore moins de savoirs (A. Newell 1982)
Jean Zin :Les manipulations de la matière s’opèrent de moins en moins par des moyens matériels, et de plus en plus par des moyens immatériels.
Paul Tréhin : En fait la matière organisée sous forme de produit est souvent en elle même porteuse d’information: un outil techniquement adapté permet de réduire l’incertitude de son utilisateur quant au résultat des opérations qu’il veut exécuter avec cet outil
En fait tout produit apte à réduire l’incertitude de son utilisateur est porteur d’information. La relation de l’utilité de l’objet à l’information, prise au sens de facteur de réduction de l’incertitude, est semblable à celle utilisée par la philosophie Taôiste dans la relation de l’utilité de l’objet au vide ; « L’argile est employée à façonner des vases. Mais c’est du vide interne que dépend leur usage »
On pourrait paraphraser ce texte extrait du Tao To King de Lao Tseu en termes informationnels :
Les biens résultant de l’industrie ou de l’artisanat sont faits de matière, mais c’est des leurs capacités à délivrer de l’information (réduction de l’incertitude) que dépend leur usage…
Jean Zin :Les règles de « l’échange » des biens et des services entre les humains sont transformées : dans l’ère de l’information
http://jeanzin.fr/ecorevo/sciences/ereinfo.htm 30/07/2010 énergétique, le partage d’un bien s’effectue par séparation en plusieurs parts de ce bien ; dans l’ère informationnelle, chacun garde la totalité de l’information.
Paul Tréhin : Dans le sens évoqué précédemment, le partage informationnel peut impliquer et implique souvent un échange matériel de biens (produits ou services) dans lequel chacune des parties prenantes de l’échange va se séparer d’une partie de l’information contenue dans le bien (produit ou service) en sa possession et dont il procède à l’échange au profit de la récupération de l’information portée par le bien (produit ou service) qu’il reçoit de l’autre.
Paul Tréhin : Dans un texte publié sur mon site web (http: //www.autisme-prehistoire.com/) , Je propose une « Tentative de théorie informationnelle de la valeur » où j’assimile la valeur des biens et services à leur potentiel à créer de l’information, c’est-à-dire à réduire localement l’incertitude des usagers de ces biens donc à réduire l’accroissement de l’entropie générée par toute activité humaine ou plus généralement du monde vivant : rappelons que la diminution de l’entropie ne peut être qu’un phénomène local car dans un contexte global il ne peut y avoir qu’accroissement de l’entropie, c’est-à-dire dégradation de la qualité de l’énergie disponible. L’énergie restant après utilisation par un être vivant pour maintenir son intégrité ne pouvant se faire que par apport d’énergie extérieure à son propre système.
Le rôle de la production d’information ne peut pas être une diminution globale de l’entropie mais tout au plus une réduction de la rapidité de son accroissement, ce qui serait déjà un grand succès… Pour le moment, l’emballement que provoque une course à la croissance économique telle que définie par les économistes conventionnels arrive exactement à l’opposé de ce but c’est-à-dire à une augmentation de la vitesse d’ accroissement de l’entropie globale en augmentant exponentiellement l’utilisation d’énergies de haute valeurs qui se dégradent en énergies de faible valeur telles que le dégagement de chaleur ou de résidus non récupérables sauf à utiliser des quantités énormes d’énergies de haute qualité de telle manière que malgré une récupération locale d’énergie de haute qualité, on assisterait à nouveau à une augmentation globale de l’entropie.
Mesurer, comme je le propose la valeur des biens et services en terme d’information (réduction de l’incertitude, permettrait me semble-t-il d’éviter de tomber dans ce piège d’une fausse récupération locale d’énergie de haute qualité au détriment d’une disparition d’énergie de haute qualité au niveau global.
Voici pour finir une proposition de définition de l’économie :
Dans cette analyse dont je viens de parler l’économie concerne toute activité humaine “Créant, produisant, stockant et échangeant de l’information”, c’est à dire réduisant l’incertitude à laquelle les humains doivent faire face dans un monde où les causes d’incertitudes naturelles ou engendrées par nos activités sont multiples and générales.
En ce sens la création et la production d’un bien (produit ou service) aidant à rendre la vie moins incertaine, plus prévisible doit être considérée comme de la création d’information and comme une production de valeur. L’échange de ce genre de valeur pouvant se faire sous forme de troc ou en passant par une conversion monétaire. Notons qu’en ce cas la monnaie n’a de valeur que parce qu’elle constitue un moyen de réduction d’incertitude généralement accepté par les membres d’une même société. Si le produit ou le service que je veux échanger a une valeur informationnelle pour moi il est probable que ce service ou ce produit n’ait qu’un faible contenu informationnel pour l’autre personne prenant part à l’échange. En revanche avec une « monnaie à valeur informationnelle socialement acceptée, l’autre pourra se procurer un bien (produit ou service) lui permettant de réduire sa propre incertitude.
Références
Georgescu Roengen, »Energy and Economic myths », in « Valuing the Earthn Economy, Ecology, Ethics », edited by H. Daly and K Townsend, The MIT Press 1993, pp 89-112
Georgescu Roengen, »The entropy law and the Economic Problem », in « Valuing the Earth, Economy, Ecology, Ethics », edited by H. Daly and K Townsend, The MIT Press 1993, pp 75-88
Georgescu Roengen, »The entropy law and the Economic Process », Harvard University Press 1971
L. Brilloin, « Science and Information Theory », NY Academic Press 1962
A. Moles, « Théorie Structurale de la Communication et Société », in « Le Concept d’Information dans la Science Contemporaine », Les Cahiers De Royaumont, Gauthier Villars, 1965
A. Leroi-Gourhan, « Le geste et la parole I : Technique et langage », Albin Michel, Paris 1964
M. C. Corballis, « From Hand to Mouth, The Origins of Language », Princeton University Press, Princeton 2002
A. Newell , « The Knowledge Level », Artificial Intelligence, N. 18, 1982
Je demande à Jean Zin de bien vouloir m’excuser pour mes commentaires de ce jour, à propos de ses travaux. Je n’ai pas trouvé le moyen de les lui envoyer directement… Je suis à sa disposition pour répondre à toutes ses questions et remarques sur mon intervention à propos de son travail
Paul
46 guillemets !
Excellent.
Pour le nombre de guillemets je suppose …
« cognitif » : qui est capable de connaître, par exemple faculté cognitive
et dans les temps modernes : qui concerne la connaissance, par exemple l’activité cognitive.
(Informations fournies par le dictionnaire le Grand Robert)
Après le fameux « connais toi toi-même » et les affirmations sans cesse répétées depuis les Lumières que l’avenir de l’homme est dans la connaissance des lois qui régissent le milieu où il vit mais aussi les rapports avec ses semblables, on voit réapparaître cette affirmation de la connaissance comme étant un facteur d’émancipation.
Compte tenu de tous les obscurantismes enseignés qui occupent le paysage depuis plusieurs siècles, obscurantismes qui ont envahi, « relookés » ou non, depuis quelques décennies – la fin de l’histoire, le présent éternel, l’argent devenu le nouveau dieu – notre paysage, il y a quelque chose de sympathique dans le retour d’un désir renouvelé de connaissances.
Que ces connaissances puissent remplacer les marchandises qui ont envahi la quasi totalité de nos vies, marchandises parmi lesquelles les divers produits de l’industrie du divertissement sont en pointe, ne pourra se faire qu’en détruisant la base matérielle historique qui a permis la prolifération incontrôlable de ces leurres, la production de valeur par l’appropriation du travail humain et sa transformation en valeur pour les détenteurs de capital.
La première connaissance nécessaire à la libération est bien celle du mouvement historique qui a tout transformé à son image : le capitalisme, ce système qui repose sur l’accumulation du travail et qui pour réaliser son profit doit acheter de la force de travail, et ce faisant accumule de l’argent.
Au moment où la part de travail humain devient de moins en moins importante dans la production (quand le travail mort des machines remplace le travail vivant des hommes) la surproduction se généralise et le taux de profit baisse.
Quand le travail des hommes, qui reste une obligation ontologique, prend une part de moins en moins importante dans la production de la richesse concentrée en peu de mains, ceux qui détiennent la richesse font travailler l’argent.
Et quand le mouvement d’accumulation réel devient purement une illusion, il n’ y a plus rien.
Nous y sommes.
Il ne faut pas oublier que ce système a vécu uniquement par l’appropriation privative (les intérêts privés) aux dépens de la collectivité (l’intérét commun).
Il n’y a plus d’avenir sans la collectivisation (sous des formes qui reste à préciser) de tous les biens et de toutes les productions humaines.
La classe au pouvoir (bourgeoisie propriétaire, managers de haut vol, politiciens, bref : les marchés) fera tout ce qui est en son pouvoir pour ne pas rendre les armes : voila la connaissance essentielle dont nous devons nous persuader que sans elle, et donc sans les armes pour renverser le cours de l’histoire en notre faveur, nous ne serons rien.
« Stabilité d’un système basé sur le travail »
Il faudrait déjà par commencer par l’instauration d’un contrat entre salariés et patronat. On demande aux gens de la mobilité, d’accepter des baisses de salaire, des contrats de travail promettant instabilité et insécurité. Le contrat de travail classique devient de plus en plus un privilège. Le phénomène du salarié pouvant compter sur une situation stable, un salaire régulier, une ascension sociale compris dans le programme, c’est du passé, ca ne reviendra pas, en tout cas pas sous sa forme ancienne. De nombreux jeunes gens sont prêts à jouer le jeux, compte tenu de la mondialisation et du monde du travail qui change radicalement, mais il se demandent où est la contrepartie. Il n’y en a pas. Comment fonder une famille, acheter un logement à crédit si la banque demande une situation d’emploi stable et remunératrice? C’est sur ces questions concrètes qu’il faut agir et faire pression sur le milieur politique, car la classe politique n’agit que sur pression, et la pression la plus efficace est (en ce qui concerne la France) la rue.
S’il vous plait, arrêtez de mettre du « cognitif » partout, cela facilitera les choses pour tout le monde.
Par exemple : « contrat social cognitif », « Déclaration des droits cognitifs de l’Homme » !!! Le contrat social est ou n’est pas, point ; de même que la Déclaration des droits.
Réapprenons, s’il vous plait, à parler franc, clair et net, pas de jargon, pas de qualificatifs inutiles. En un mot, ne vous cachez pas derrière votre ombre.
C’est vrai qu’un petit élagage ne ferait pas de mal…
Dans le constat nous serons tous d’accord,
Dans les propositions nous les étudierons tous chacune,
Sans rechercher systématiquement à vous donner tort, mais dans l’idée d’aller plus loin plus loin encore que tous ces mots pour vous comprendre.
Je n’ai jamais rien compris au contrat social de Rousseau, surtout au regard du social mis en place de nos jours dans les esprits et dans beaucoup de bureaux (bureaucratie) et pourtant j’aime bien la nature, les petits oiseaux, les ruisseaux et les femmes de grandes vertus.
On en revient souvent à 1789 en ce moment pourtant l’univers n’a pas non plus été créé à cette période à ce que je sache on ne devrait pas toujours se référer à cette tragique période je pense.
Une période beaucoup trop ensanglantée selon moi, même le sang coule encore lorsque j’entends le chant de la Marseilleuse et pourquoi pas le nouveau chant révolutionnaire de la Strasbourgeoise en chaleur pour la prochaine coupe du monde pendant qu’on y est.
Je me demande parfois si c’est vraiment le social qui est le plus important à défendre en priorité dans la vie d’une société humaine, j’espère que oui sinon ce serait un double piège tendu à l’homme.
Pourra-t-on sortir un seul jour dans l’histoire de ces mêmes vocabulaires de mots surtout dans l’utilisation quotidienne de ces mêmes mots modernes souvent employés à l’usage de bien faire.
Et si les lumières n’avaient pas bien vu toutes choses à savoir le grand désir de l’homme moderne à vouloir faire principalement le bien selon ces deux seuls termes souvent entendus dans les plus grandes mégapoles du monde : » social ou marché »
Ce qui fonde le capitalisme ce n’est pas seulement le vocabulaire du capitalisme c’est aussi les divers goûts culinaires du socialisme, la peur de l’un entretrenant continuellement la peur de l’autre
Ce n’est pas non plus parce que le monde manque de social que le monde n’est pas encore différent, c’est parce le social a aussi pris beaucoup d’importance dans l’esprit et le coeur des êtres faute de mieux que le marché.
Les ressources humaines continuellement inépuisables des idéologies modernes, repose souvent sur les mêmes bases d’enseignements aux mêmes vocabulaires de penser comme d’expression.
Et si en agissant trop aujourd’hui comme les gens du marché, nous nous priverions davantage la possibilité de pouvoir mieux passer spirituellement à autre chose demain.
Il n’y a d’ailleurs pas une seule personne sur terre ayant la même conception de la liberté, du social et du marché pareillement identique à un autre.
Demandez donc à une dizaine de personnes à quoi ressemble une chose et vous entendrez alors une dizaine façon de voir les choses à travers ces dix personnes différentes.
Je me demande parfois si cela ne serait pas toutes ces choses écrites un peu partout qui ne pousseraient pas autant les êtres à fonctionner sur le mode automatique et sans conscience.
D’ailleurs si un plus grand contrat social était mis en place dans le monde, comment tant de personnes différentes pourraient-elles vraiment bien en respecter les termes du contrat pour les autres.
Sans aucune mauvaise intention de nuire à votre démarche, au contraire je la salue mon cher monsieur, bien à vous cordialement.
[…] This post was mentioned on Twitter by kemar, akemoi. akemoi said: #BlogPaulJorion Un contrat social cognitif, par zébu: Billet invité. Suite au billet « Une civilisation cognitive … http://bit.ly/ccVzpg […]
Bonsoir,
premier droit dans une société de la cognition :
un nouveau droit opposable aux mensonges des hommes politiques !
Par ailleurs, le terme « cognition » dans « société de cognition » me gêne car pour moi c’est un terme générique pour parler des fonctions supérieure de l’être humain : les fonctions et processus du cerveau qui fondent l’entendement et les habilités manuelles de chacun d’entre nous. Un explication plus approfondie du choix de ce terme pour nos sociétes serait la bienvenue.
Cordialement
La cognition sine qua non…
Crachez ce noyau de pêche,
on ne comprend plus rien !
Bonjour à tous,
Je trouve que l’article rédigé par Zébu contient des parties intéressantes … pour autant, l’idée de fond n’est pas évidente à entrevoir.
Pourriez-vous essayer de traduire dans les faits, dans la « vraie vie » loin des formules bien huilées, à quoi pourrait ressembler le « capitalisme cognitif »?
Vous remerciant par avance.
Bien cordialement,
Euh, non, justement, pas le ‘capitalisme cognitif’. C’est l’inverse de ce que je souhaiterais voir être mis en place.
La cognition n’est pas l’affect, – voir les thérapies cognitives… : on essaie de changer un comportement.
De plus le cognitif pourrait être une vertu compatible avec le capitalisme, il s’agirait d’un aspect du travail humain, ni plus ni moins…
Ce système ne se soutient que d’une frénésie de consommation et je crois que nous avons dépassé la limite de cette hystérie collective.
Le contrat social, à l’origine, ne comporte pas grand chose : Chacun renonce à sa part de violence individuelle pour la remettre à l’Etat, c’est l’idée de Hobbes. Du contrat social émerge la souveraineté populaire…
C’est vrai que la cognition n’est pas QUE l’affect : c’est aussi la raison.
Et c’est effectivement compatible avec le capitalisme, tant que les contradictions internes d’un tel attelage ne rejaillissent pas. D’où l’intérêt du dit capitalisme à exploiter ce filon.
Pour le contrat social, il n’y a pas que celui de Hobbes que vous citez mais aussi celui de Locke et de Rousseau, qui n’ont pas les mêmes conceptions philosophiques.
Belles idées, mais qui semblent bien difficiles à réaliser. Entre le bourgeois et le citoyen, pour reprendre une récente intervention de Paul, l’histoire ne semble pas montrer beaucoup d’exemples où le citoyen aurait dominé. Le citoyen n’est pas assez entré dans l’histoire 😉
Votre analyse me fait penser à celle de Douglas qui, dans les années 1920, dénonçait déjà un mécanisme économique qui ne peut que générer la pauvreté générale, alors que physiquement nous pourrions tous vivre dans l’abondance.
Il n’a pas été entendu, pas plus qu’un Guy Debord, lorsqu’il écrit en 1967: « Partout se posera la redoutable question, celle qui hante le monde depuis deux siècles: comment faire travailler les pauvres là où l’illusion a déçu, et où la force s’est défaite. » (La société du spectacle)
Et pendant ce temps, le ventre d’où est sorti la bête immonde est encore fécond ? Cela a déjà commencé, même ici, sur ce blog, où je vois un commentaire qui laisse entendre que les francs-maçons sont responsables. Quel aveuglement.
Une prise de conscience de l’envergure de celle que vous appelez de vos vœux ne peut être obtenue qu’au prix d’une barbarie encore inimaginable.
Des bouleversements scientifiques pourraient aussi être à prendre en compte, en plus des nanotechnologies que vous mentionnez.
L’autre est l’évolution extrêmement positive de la connaissance du cerveau humain. Le jour n’est peut-être pas si loin où l’on pourra expliquer scientifiquement, et éventuellement modifier, ce que jusqu’ici on appelle la foi. Les crises mystiques étant en réalité une forme particulière d’épilepsie. Une telle découverte serait de nature à saper les fondements des religions, ce qui nous promet des débats intéressants 🙂
Tout cela dit (pardon pour la longueur de ce message, je ne pensais que placer la citation de Debord, et puis…), point n’est besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer 🙂
« je vois un commentaire qui laisse entendre que les francs-maçons sont responsables »
Ils ne sont, je pense, pas assez importants pour être vraiment responsables, mais il ne fait aucun doute qu’une réunion « d’élite secrète et pensante » est un crime, et qu’à ce titre, ils sont *coupables*.
« Les crises mystiques étant en réalité une forme particulière d’épilepsie »
C’est justement ces « crises » (pauvre de toi) que nous, les quelques rares mystiques qui existent, cherchons à atteindre. Et effectivement (et ironiquement), l’enstase a probablement quelque chose à voir avec l’épilepsie, mais bon… ce n’est pas le lieu.
Pour ce qui est de saper les fondements des religions, oui, c’est certain, la mystique est la mort assurée de la religion, par les deux bouts. D’une part, à l’origine de la religion, il y a le phénomène mystique et s’attaquer à la forme par le fond est la meilleure chose à faire. D’autre part, la mystique, bien qu’à sa racine, est radicalement incompatible avec le religieux. Celui qui expérimente n’a pas besoin de croire qu’il expérimente.
» Belles idées, mais qui semblent bien difficiles à réaliser. »
Avec de mauvais ouvriers de l’esprit comme il difficile de pouvoir élever un peu plus nos esprits en société.
» Votre analyse me fait penser à celle de Douglas qui, dans les années 1920, dénonçait déjà un mécanisme économique qui ne peut que générer la pauvreté générale, alors que physiquement nous pourrions tous vivre dans l’abondance. »
Est-ce vraiment mieux pour l’homme de pouvoir toujours vivre dans la seule abondance physique des choses et qui ne gènère souvent en fait qu’une plus grande peur de tout perdre et une plus grande misère spirituelle en retour pour le monde, comme pour d’autres peuples de plus.
» Et pendant ce temps, le ventre d’où est sorti la bête immonde est encore fécond ? Cela a déjà commencé, même ici, sur ce blog, où je vois un commentaire qui laisse entendre que les francs-maçons sont responsables. Quel aveuglement. »
L’aveuglement comme on préfère souvent le voir chez les autres qu’en soi même, encore plus si entre gens de bonne compagnie on ne se sent jamais responsables de rien, la preuve un franc-maçon n’a jamais pondu une seule chose foireuse depuis que la franc-maçonnerie existe.
« Une prise de conscience de l’envergure de celle que vous appelez de vos vœux ne peut être obtenue qu’au prix d’une barbarie encore inimaginable. »
Oui encore plus avec les propos que vous préférez prononcer ensuite à l’égard d’une certaine catégorie de personnes j’y viens, merci encore à leur égard.
» Des bouleversements scientifiques pourraient aussi être à prendre en compte, en plus des nanotechnologies que vous mentionnez. L’autre est l’évolution extrêmement positive de la connaissance du cerveau humain. »
Quand la grande illusion visible captive beaucoup de gens, à quand le nouvel homme fort et cybernétique du système, à croire que l’homme aujourd’hui ne se résume plus qu’à une plus grande somme de matière grise, ne voir et ne réduire la vie qu’à tout cela.
« Le jour n’est peut-être pas si loin où l’on pourra expliquer scientifiquement, et éventuellement modifier, ce que jusqu’ici on appelle la foi. »
Quand on aime plus son prochain on préfère toujours modifier l’autre avec sa tête, et pourquoi pas refaire l’univers entier si c’était possible, comment emprunter de nouveau les paroles de Jérémie prononcés hier sur la façon d’envisager la recherche autrement, à chacun sa foi mon cher monsieur en tous cas la votre je vois déjà mieux ce qu’elle prend, emprunte, montre et montre surtout pas dans une société.
« Les crises mystiques étant en réalité une forme particulière d’épilepsie. »
Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre.
On ne parle jamais assez de la grande crise matérielle et épileptique frileuse des gens en société.
Comme également pour tous les grand sages, philosophes, saints et prophètes méconnus ou pas qui nous ont précédés dans l’histoire,
Mais c’est vrai pourquoi on enfermerait pas davantage tous ces gens là en leur mettant une camisole chimique, comme pour mieux les refaire aussi au niveau du cerveau.
Comme ça mon cher monsieur, vous et vos ami(e)s les plus commercants sur terre pourraient vivre bien plus tranquillement et confortablement entre vous, décidément qu’est-ce qu’il ne faut pas faire entendre de nos jours pour être plus positiviste.
» Une telle découverte serait de nature à saper les fondements des religions, ce qui nous promet des débats intéressants »
Ben voyons en êtes-vous vraiment bien sur ?
Vous savez tous les chercheurs n’ont pas forcément un meilleur esprit de recherche au coeur comme à l’esprit pour les autres, pourquoi par exemple les premiers adorateurs de la matière ne poussent pas toujours mieux la recherche dans une autre direction ? Ou préférez-vous voir plus longtemps qu’un seul pendant de la réalité, possible encore faut-il l’admettre en soi.
Ce n’est pas parce que certaines religions ont dérapés dans la mise en place de certaines choses, comme d’ailleurs avec beaucoup d’autres institutions humaines qu’à la base il n’y avait rien d’inintéressant à entendre et à prendre en compte au commencement.
Ca serait tellement mieux pour tous de pouvoir mieux vivre sur le mode automatique et machinal.
On veut bien découvrir des choses, mais que ces choses ne bouleversent pas trop quand même nos mêmes de vie cartésiens et marchands en société, c’est tellement plus confortable de pouvoir toujours réduire la vie à son aspect le plus confortable et physique qui soit, comme ça arrange tellement plus de monde en d’autres termes nous voulons bien découvrir d’autres lois, plus invisibles encore sur l’univers et les choses, mais surtout laissez nous encore bien tranquillement vous saper les fondements les plus spirituels qui soit sur la vie et les choses.
Oui quel bel esprit de recherche et de gratitude pour beaucoup de nos jours.
La citation de Debord est tout à fait bienvenue.
Cette phrase a été écrite il y a une cinquantaine d’années et depuis des éléments importants ont modifié le paysage économique.
Le principal événement est l’accroissement de la productivité due au développement technologique permanent et de celui de l’informatique en particulier.
Aussi je propose une modification de l’idée debordienne ; « Comment faire travailler les pauvres là où il n’y a plus de travail pour eux », tant il est devenu évident que la production des marchandises peut être assurée par un faible pourcentage des habitants de la planète et qu’il faut nourrir et occuper les autres à défaut de pouvoir s’en débarrasser (version bleue) ou avant de s’en débarrasser (version noire).
C’est à cela que servent les industries du divertissement.
La contradiction fondamentale du capitalisme à notre époque est sa capacité à produire beaucoup plus de marchandises que la population ne peut pas, et ne veut pas, acheter et que le retour massif au crédit, vague promesse de bénéfices à venir, a mis à mort le système en créant des richesses illusoires.
marlowe@orange.fr
Les francs-maçons sont certainement persuadés de faire partie d »une « élite pensante », mais ils sont certainement les seuls à en être persuadés.
Pour en avoir fréquenté quelques-uns, je peux vous affirmer que le pourcentage d’éclosion d’idées originales et brillantes dans ce groupe est égal à celui du reste de la population. Ni plus, ni moins. Le simple désir d’appartenance à une telle fratrie me semble relever du plus haut comique.
« Pour ce qui est de saper les fondements des religions, oui, c’est certain, la mystique est la mort assurée de la religion, par les deux bouts. »
Effectivement, cf par exemple la querelle du pur amour entre Mme Guyon, Fénelon et Bossuet. Toutes les Eglises le savent bien.
« La mystique, bien qu’à sa racine, est radicalement incompatible avec le religieux. »
Discutable, au moins au niveau de l’étymologie. Salim Michaël ne dit-il pas notamment qu’il s’agit de se « relier à son être céleste. » 😉
Peut-être y a -t-il 2 « pistes » pour former la « route »: celle de la cognition et celle d’un « contrat social ».
Peut-on penser que le pouvoir (ou capitalisme romain?) romain a atttendu en réprimant la possibilité d’investir la cognition nouvelle du christianisme naissant ▰ c’est quand l’empereur romain s’est fait baptiser que les pouvoirs « suprèmes » ont investi le christianisme en tant que pouvoirs « suprèmes »: les mêmes aux mêmes « places », reprise de l’ancienne structure dans la ouvelle cognition.
Le « contrat social » serait un texte qui assurerait la légitimité d’une orchestration reconnue par tous des « pouvoirs » ou (je préfère) des compétences , de tous à tous les niveaux dans l’intéret de tous (ou de tout, si on inclut les facteurs écologiques) ▰ la valorisation de tous (ou tout), et donc la prise en compte de l’ensemble du cognitif qui a apporté de nombreux développements depuis les derniers « contrats sociaux », dans la conception tel ,par exemple, le respect, la prise en compte et la mise en valeur des différentes capacités des différents âges des humains, ou la finance comme facteur d »quilibre (et non pas de déséquilibre).
Ainsi, la route serait, peut-être, déviter l’écueil de la reprise à l’identique telle celle du temps du passage de l’empire romain à l’empire chrétien et de se servir de la nouvelle cognition pour l’élaboration d’un « contrat social » satisfaisant pour tous.
Euh, il me semble au contraire que c’est plutôt le christianisme qui a investit l’empire romain et non l’inverse et que le premier a contribué à la chute du dit empire (remise en cause de l’esclavage, de la religion des ancêtres, du pouvoir temporel).
C’est à mon sens ce qu’il adviendra aussi pour le capitalisme s’il compte ingérer la cognition, dont le fonctionnement est à mon sens antithétique au sien.
J’ai profité de la position stratégique dont je bénéficie pour m’adresser directement à Mr. Zébu. Je lui ai dit : « Cher maître, vos disciples nagent dans la confusion. Qu’est-ce que la cognition pour vous ? »
Voici sa réponse :
« Pour moi, la cognition signifie la capacité à acquérir des connaissances, qu’elles soient théoriques ou pratiques, par la raison ou par les émotions.
Une société cognitive signifierait une société qui valorise ou aurait pour objectif de valoriser cette acquisition de connaissances, qui serait fondée par et pour cet objectif.
Un contrat social cognitif serait un contrat qui relierait les hommes pour préserver le corps social créé (la société ‘cognitive’) en échange d’une partie de leurs connaissances et de leurs libertés. L’Etat ainsi créé aurait pour fonction à la fois de préserver les libertés individuelles et l’intérêt général mais aussi les savoirs communs au travers des lois ».
Merci, cher Maître, pour ces précisions.
@ Paultaquin:
Je sens que le billet du vendredi va être enlevé!
Entendrons-nous mugir dans nos campagnes ou seront-ce les oiseaux qui garderont la main ?
Révolution de velours avec piques de fer ou percolation aviaire ?
Ici, à l’orée, les poules et moi-même vous attendons avec émotion.
Cordialementaquin
Bonjour,
Ce serait donc une société qui reconnaitrerait (récompenserait) les êtres qui la compose plus en fonction de leurs acquis que en fonction de leur lignée ou de leur capital, finis les transmissions de propriétés entre generations fin du phantasme de lignée familiale, abolition donc des classes sociales. A chaque generation les compteurs serait remis à zéro et vive l’éducation égales et parfaites pour tous.
Certainement beaucoup d’implications de ce principe sur la vie économique des entreprises et la rémunération des actionnaires.
Cordialement
Arf …
Je ne maîtr-ise rien. Quant aux disciples, ils en savent plus que moi.
Vous m’avez devancé dans mon intention d’écrire un post à la fois pour transmettre cette ‘définition’ et mes excuses pour avoir si mal présenté la chose.
Merci.
PS : que les cognicistes évitent de me cogner sinon je me réfugie dans le cognassier.
ayant remplacé cogni…. par connaissance je repose la question en changeant de mot:
c’est quoi la connaissance, c’est quoi une connaissance ??? La polysémie du terme est en elle-même une autre question?
Eh oui, taotaquin, Les poules. Je me sens comme une poule avec un couteau. 🙂
Je fais des efforts pour comprendre ce que Zébu veut dire… soit il est trop intelligent pour moi, soit, comme je l’ai souvent suspecté, je suis trop bête. Pas assez cognitif, quoi. 🙂 Autre possibilité: La mise en forme de sa pensée n’est pas assez aboutie pour descendre dans l’arène. Au mieux, j’ai compris qu’il s’agissait de faire peser la charge de la solidarité sociale sur l’usage des savoirs. Bofff… je ne possède pas de balance des savoirs…
Le problème n’est pas le manque de connaissances, le problème est celui de l’emploi des connaissances.
Ce problème d’emploi, si évident pour les humains, ne peut être résolu sans se poser la question de l’emploi de la vie.
@ Betov :
Autre possibilité, qui chemine actuellement : que zébu soit trop con.
Sinon, oui, entre autres choses, la possibilité d’asseoir les cotisations sociales sur les savoirs et donc de pérenniser le dit système de ‘sécurité sociale’ bien mieux qu’avec le système actuel, basé sur le travail (en voie de raréfaction).
Quant à la balance, en tant que mystique, vous devez certainement savoir que nous l’avons tous en nous, indépendamment de la conception que chacun peut se faire de celle-ci.
Et que nous sommes donc aptes à ‘balancer’.
Je vais joindre mon propos à celui de Betov et Scaringella , pour désespérer Zébu ( que j’adore pourtant ) .
Non , cognition n’est pas somme de raison et d’ »affect » .
Non , cognition n’est pas somme d’esprit de finesse et de géomètrie .
Cognition est un aveu d’incapacité de nommer cette somme qui est en fait cet être hybride d’autant plus compliqué qu’il peut être féminin ou masculin , et qui est la vie .
Tous les termes en co- sont à multifacettes .
Zebu se mesure à Descartes et Pascal réunis ( pour ceux où j’ai le mieux appris) , sans parler des avancées des neuro-sciences .
Je me contenterai , pour moi , de rappeler que co-nnaître , c’est naître avec ( comme René-e c’est naître deux fois ) et avec Descartes , que le « cogito » nous enseigne que l’existence de la conscience se confond avec la conscience d’exister .
C’est dire si l’accès possible au savoir , à la connaissance , est une des clefs de la dignité et du respect de l’être sujet et non pas objet .
Plus que de donner un prix a posteriori aux savoirs , je réclame d’abord comme un droit fondamental que chacun ( égalité) puisse y avoir accès ( liberté) selon ses capacités ( fraternité ); ça n’est pas une idée neuve mais elle reste révolutionnaire dans ce monde marchandisé où cet accès devient de plus en plus inégal selon la « fortune » ou « l’infortune » de naissance .
PS : j’en profite pour corriger mon premier post de tête de file : coNjuguer et non pas cojuguer .
J’ai été pollué par tous ces co and co .
L’homme en société ne vit que par et pour la reconnaissance de Soi (avec une grande majuscule), très probablement issue du vieil instinct de domination qui anime toute nature animale. Etre le chef de la horde et s’en réserver les privilèges…
Et la valeur accordée aux marchandises est en grande partie fonction de leur capacité à éblouir le voisin, quelque soit le niveau dans l’échelle sociale.
La société (occidentale) d’abondance, permise par le rente énergétique, a poussé à son apogée la transformation de l’être en avoir, et maintenant de l’avoir en paraître. (Debord), aboutissement du fétichisme de la valeur qui imprègne tout le système capitaliste.
Dès lors, pour prendre le problème à la racine, ce qu’il faut changer, faire évoluer, c’est non le besoin instinctif de domination, mission impossible, mais la référence sociale associée à la reconnaissance.
Faire de la connaissance, de la puissance de l’esprit, du renoncement aux biens somptuaires, l’objet de désir de toute la société, l’échelle de valeur, la référence existentielle, le terrain des rivalités, serait un beau projet.
C’est à ce niveau qu’il est possible d’envisager une vraie révolution, une nouvelle économie, mais qui peut y croire ?
@ Zébu:
Un individu capable de se réfugier dans un cognassier pour faire « arf » mérite d’être écouté avec attention.
J’attends avec impatience votre « Déclaration des droits cognitifs de l’homme », parce qu’il me semble que le savoir, la connaissance vont de pair avec une certaine tristesse (ce qui est rappelé dans le Talmud, si je ne m’abuse). La lucidité, toujours cette fichue lucidité, enfin passons. Ou dépassons avec le vieux lao mais ce n’est pas si simple…
Je pense que la majorité des gens préfèrent faire ce qu’ils aiment (ou ne rien faire du tout) au moment où l’envie leur prend. On n’a donc pas fini de chercher un système pour satisfaire tout le monde.
Oui au revenu universel et au droit inaliénable à la paresse, la rêverie et la méditation!
Rappelons sans cesse la culpabilisation à outrance qu’on veut à tout prix fait porter à celui qui fait néant (L’âme qui s’ennuie vite et n’achève jamais rien, qui est de toutes peut-être la moins emmerdante, selon Samuel Beckett), alors que beaucoup des malheurs du monde proviennent de l’agitation démente d’une poignée (grosse poignée) d’arrivistes exaltés prompts à définir la notion de bonheur à la place des autres.
D’un autre côté,
Ca y est, la saison des apories recommence, heureusement on est vendredi!
@ Betov:
Il y a encore quelques années, j’affirmais, péremptoire: « Mes poules ne mangent pas de vers luisants. »
Avec le temps et la multiplication (divine?/diabolique?) des doutes, je me sens de plus en plus en empathie avec cet animal inquiet/serein devant la complexité/simplicité de son environnement !
Alors, j’ajoute: « Ca dépend » ou « Quoique » pour me donner contenance… 🙂
@ scaringella :
Je ne sais pas … 😉
Mais plutôt que de LA connaissance, je préfère définir la cognition en DES connaissances, ce qui répond en partie à votre question.
A mon sens, LA connaissance est l’ensemble des connaissances mais elle renvoie à la notion d’absolu (ce que d’aucuns pourrait appeler la révélation en religion) car sous-entendrait la totalité des connaissances. Quant à définir ce qu’est UNE connaissance, il me semble qu’on peut la définir comme en lien avec la réalité : mes capacités cognitives me permettent d’identifier telles caractéristiques de ce que je perçois comme étant la réalité. Si ces caractéristiques sont définies comme réelles, ces caractéristiques peuvent être alors reconnues comme des connaissances sur cette réalité.
Enfin, il me semble, mais je possède aussi mal la philosophie que les sciences cognitives.
Beau billet, pour un voyage où peu comprennent, il me semble. Cognitif ?!
Connaissance et savoir : ne pas confondre.
Je pense à tous ces visages vus,… en voyages : mendiants en Inde, ou devant chez moi …
Manger est leur but du jour. Eux connaissaient la faim et nous parfois.
Un peu de poésie et de musique, serait bien venu : eux et nous connaissons.
Oublier quelques heures est déjà bien. La souffrance nous la connaissons tous, dès la naissance.
Alors savoirs ! C’est gouter avec ses sens. Amasser ces techniques et s’en servir !
Pour l’instant cela mène à ces désastres : alors non coopération active.
En étant au coeur de système, il nous reste la sédition et l’éducation de la mauvaise graine. La violence est inutile, mais elle viendra.
@ Juan Nessy :
zébu se mesure à zébu et il a déjà du mal. Alors Descartes et Pascal réunis …
Pour le reste, quand vous parlez d’accès au savoir, c’est justement ce dont je parlais : un droit naturel. D’où contrat social.
Enfin, concernant la connaissance, dès lors que l’on veut la nommer, cette dénomination est fausse car le dénominateur fait lui même partie de l’équation. 😉
@ taotaquin :
Merci mais je crains que la dite Déclaration soit superfétatoire.
Oui, le revenu universel : pour être mis en place, il faut bien pouvoir définir les conditions de sa mise en place et de sa pérennisation. D’où une nécessaire redéfinition du contrat social, me semble-t-il.
@ Zébu,
« Sinon, oui, entre autres choses, la possibilité d’asseoir les cotisations sociales sur les savoirs et donc de pérenniser le dit système de ‘sécurité sociale’ bien mieux qu’avec le système actuel, basé sur le travail (en voie de raréfaction). »
=>
De façon très prosaïque, avant d’asseoir quoique ce soit ou de taxer quoique ce soit, il faut déjà rémunérer ladite activité (je me répète mais comme on ne peut que se répéter ou se contredire en ce bas monde, j’opte temporairement pour la première branche de l’alternative).
Par ailleurs, on ne vous suit pas sur le fond de votre pensée : voyez-vous le droit naturel d’un œil plutôt favorable ou plutôt défavorable ? Il y a, sur ce blog, des gens violemment opposés au concept de droit naturel (vigneron êtes vous là ?), mais il y a aussi des gens, dont je fais partie, qui pensent que le droit naturel est le point de départ auquel il faut revenir.
Qu’est-ce que vous racontez sur le contrat social ? Je répète qu’il est ou n’est pas, c’est tout. Vous ne prétendez quand même pas imposer un type de contrat social (cognitif ou autre) à des gens qui ne veulent que retrouver leur liberté de vivre perdue ?
Vous mélangez des concepts juridiques avec ce que vous croyez être une philosophie naissante du « savoir », mais vraiment, permettez moi de vous qualifier d’utopiste autoritaire. Je crains que vos quelques bonnes idées ne soient noyées dans un amoncèlement de postulats idéologiques porteuses d’un avenir qui risque de déchanter sérieusement.
Il serait, à mon sens, préférable de partir du postulat de l’humain (qui ne varie pas dans l’histoire) tel qu’il est : bon ou/et mauvais mais très rarement tout l’un ou tout l’autre. Bâtir un avenir ne pourra se faire que par l’organisation harmonieuse de ce postulat, sans aucune contrainte superfétatoire. L’ordre contre le chaos, mais aussi la liberté contre l’oppression ; le bien être de demain, comme celui hier et d’aujourd’hui ne tient qu’au dosage subtile et équilibré des éléments précédemment décrits.
Et puis, je le répète : le fait politique (rien à voir avec les partis politiques) est indépassable.
Cordialement,
@ VB :
« De façon très prosaïque, avant d’asseoir quoique ce soit ou de taxer quoique ce soit, il faut déjà rémunérer ladite activité » : vous ne lisez pas ce que j’écris, notamment quant au revenu universel. Et vous ne résonnez que dans le cadre actuel. Difficile dès lors d’échanger.
« voyez-vous le droit naturel d’un œil plutôt favorable ou plutôt défavorable ? » : bis répétita. Vous ne lisez pas ce que j’écris. Si j’écris ‘contrat social cognitif’, d’après vous ? Quand au fait qu’il y ait des gens violemment opposés au concept de droit naturel, c’est leur droit et je ne suis pas sûr que vigneron soit opposé à la philosophie du contrat naturel de Rousseau et même de Locke, pour faire vite.
« Je répète qu’il est ou n’est pas, c’est tout » : répétez ce que vous souhaitez, c’est votre droit. L’adjonction de ‘cognitif’, tel que définit par la suite, signifie tout simplement que le type de contrat social a un objet spécifique, de même que les philosophie des différents types de contrats sociaux sont différentes, entre Hobbes, Locke et Rousseau.
« Vous ne prétendez quand même pas imposer un type de contrat social (cognitif ou autre) à des gens qui ne veulent que retrouver leur liberté de vivre perdue ? » : je ne prétend rien mais vous feriez bien de lire un peu plus sur ce que signifie le contrat social.
« Vous mélangez des concepts juridiques avec ce que vous croyez être une philosophie naissante du « savoir » » : je ne mélange rien, vous mélangez par contre allègrement concepts juridiques et philosophie. Quant au fait que je crois à une philosophie ‘naissante’ du savoir, vous êtes risible.
« Il serait, à mon sens, préférable de partir du postulat de l’humain (qui ne varie pas dans l’histoire) tel qu’il est : bon ou/et mauvais mais très rarement tout l’un ou tout l’autre. Bâtir un avenir ne pourra se faire que par l’organisation harmonieuse de ce postulat, sans aucune contrainte superfétatoire. L’ordre contre le chaos, mais aussi la liberté contre l’oppression ; le bien être de demain, comme celui hier et d’aujourd’hui ne tient qu’au dosage subtile et équilibré des éléments précédemment décrits. » : incompréhensible. Au mieux, ce que vous décrivez comme ‘utopie autoritaire’.
VB, je n’avance pas dans l’ombre si vous savez lire, à l’inverse de vous qui ne voyez pas cette part, d’ombre, en vous.
Brisons là.
Un autre conditionnel mis en place, branchez-vous davantage sur le cordon ombilical de la matrice en échange par exemple du mieux boire et manger principalement en société comme d’un meilleur échange de données sur votre prochain comme sur vous même, la matrice obtiendrait alors plus les pleins pouvoirs de pouvoir mieux asseoir le tout confort social que beaucoup rêvent encore de posséder ou d’avoir dans une société.
La vie de l’homme dans une société ce n’est d’ailleurs plus que principalement de nos jours, par ailleurs ne vivons pas déjà un peu dans une société cognitive et qui ne valorise pas toujours mieux l’émergence d’autre chose déjà à l’échelle de ce propre blog.
Merci. C’est vrai que quand on peut donner un sens aux mots, ça va tout de suite mieux !
En règle générale, pour tous les billets de conceptualisation, un glossaire en fin de texte serait bienvenu.
Enfin Vendredi …
De la société cognitive il faudrait exclure tous les arriérés mentaux ?
Les ermites, stylistes, les saints et les saintes ? Et ceux qui ne font rien, ne pensent à rien, les cancres…
Pas d’accord. Je fais partie des arriérés mentaux (cf. mon billet).
Plus sérieusement, la cognition intègre les émotions (affects), pas uniquement la raison.
Les mystiques sont aussi acceptés, s’ils s’essuient les pieds sur le tapis avant d’entrer.
Très bien dit. Merci
Je n’ai jamais vraiment compris pourquoi Caïn en voulait toujours autant à Abel encore aujourd’hui !
Pourtant la mémoire d’Abel n’est plus du tout honoré de nos jours par les premiers descendants de Caïn. Ah si seulement on ne recherchait pas toujours à tuer les Abel de ce monde le monde serait certainement plus autre, mais attention des Cain on en trouve toujours autant en même proportion dans la plupart des partis, des mouvements religieux ou pas, nos autres idéologies modernes.
Ils prennent, ils volent, ils emprutent et vous oublient tout aussitôt ensuite c’est bien évidemment toujours les premièces places qu’ils veulent dans les coeurs, capitalisme ou pas d’ailleurs.
Un contrat social cognitif, c’est pas parce que c’est difficile qu’il ne faut pas commencer tout de suite, mais c’est parce que c’est difficile qu’il faut commencer tout de suite.
Ma première contribution au contrat social cognitif, sera d’aborder le difficile.
Et actuellement, pour le pèlerin la chose la plus difficile est de visualiser tous les banquiers du monde entassés les mains ficelées, l’esprit englué dans leurs mensonges, (les mains dans le sac, alors qu’ils y sont encore plongés et protégés) les enfermés dans un grand sac à « patat » et les jeter à la mer sans aucun procès.
C’était ma première contribution visuelle et quotidienne. A chacun sa façon d’imaginer où de réinventer sa révolution, le tout étant de passer à l’acte. Simple et efficace, lorsque l’on connaît la puissance de la pensée. NON?
Un grand, alors, de sac à patates.
Enfin c’est une idée qui en vaut bien une autre, comme le disait Plutarque :
« Une idée est un être incorporel, qui n’a aucune existence par lui-même, mais qui confère une forme à la matière informe et devient la cause de la manifestation ».
Tiens cela me rappelle quelque chose, pas vous?
Enfin c’est une idée qui en vaut bien une autre, comme le disait Plutarque :
« Une idée est un être incorporel, qui n’a aucune existence par lui-même, mais qui confère une forme à la matière informe et devient la cause de la manifestation ».
Cela me rappelle quelque chose, pas vous?
Dans le sens de ce que demande Scaringella:
Cognition, économie cognitive, ces mots connotent une pensée savante, alors que les mots savoir et connaissance nous tiennent plus près de notre nature sensible, avec notre capacité d’intelligence( démultipliable à l’ère de l’information ?). Ce qui veut dire être capable d’inter- legere : recueillir et-ou choisir parmi les signes visibles ceux qui nous conviennent soit comme particularités individuelles d’une connaissance ( dans un domaine spécifique par exemple en arts plastiques) ou soit ceux à reconnaître comme conformes aux conventions d’un collectif ( incontournables conventions des langages, grammaire, ou mathématique).
Comme les oiseaux picorent sur un buisson pour saisir ce qu’ils peuvent de nutritif écrivait St Augustin, l’intelligence travaille sur le Texte pour recueillir ce qu’elle peut de compréhensible au lecteur.
Le changement de paradigme souhaité peut se définir au niveau conceptuel, dans le vocabulaire de la philosophie, mais ne doit-on pas plus tôt l’abstraire au niveau originel des mutations ressenties dans la vie pratique ? La mutation la plus évidente actuellement ( certains l’on décelé à partir des années 1970) c’est le rôle déterminant de l’information, de l’informatisation, de la communication numérisée, qui modifient les rapports de production, donc les rapports sociaux par voie de conséquence. Ces techniques, par leur efficacité démultipliées, obligent à donner la primauté, s’agissant en effet de nos connaissances, aux rapports entre des qualités (sens littéral du mot éco-logie) plutôt qu’entre des aspects quantitatifs ( sens littéral du mot éco-nomie).
«… le principe de précaution ne dit pas autre chose, écrit Jean Zin : Ce que nous ne savons pas, il n’y a aucune chance qu’on s’en préserve. Et pour s’en préserver nous avons besoin de régulation et de la circulation des informations vitales »
http://jeanzin.fr/ecorevo/politic/ecolinfo.htm
Aux anciennes sociétés « mécaniciennes » voire « mécanistes » organisant depuis le néolithique l’énergie et fondées sur la transmission et le développement des savoir-faire, se superpose une société où il apparaît nécessaire de s’informer et de diffuser l’information sur les conditions de la vie, avec nécessité surtout de les faire savoir, et de les rectifier selon l’évolution des connaissances Il me semble que nous ne changeons pas de paradigme fondamentalement avec le passage au cognitif, mais que les paramètres sont modifiés par cette superposition du paradigme de l’information, à celui de la mécanisation. Car le développement de l’immatériel na aucune raison de remplacer la production matérielle mécanisée dans des domaines où elle restera efficace. La future économie ne sera pas cognitive, mais une économie plurielle, prenant en compte la complexité et reconnaissant une diversité des possibles.
Cordialement
Exact. Jean Zin l’a bien analysé dans sa critique de Moulier-Boutang et son ‘capitalisme cognitif’.
Sauf qu’à terme, l’attelage tire à hue et à dia et finit dans le fossé.
Le passage au cognitif n’est effectivement pas suffisant pour mettre un terme ou mettre sous le boisseau le productivisme matérialiste. Mais il me semble que s’en est la condition nécessaire pour commencer à le faire.
Cordialement.
En parlant de connaissance, un article qui devrait ouvrir les yeux de certains :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/finance-mondiale-pourquoi-rien-n-a-79099
Tout cela est stupide, simplement. On voit bien qu’il reste là des rêves de gens qui ont fait des études et qui croient qu’ils ont droit en fonction de cet acquis (les études) à un travail bien rémunéré et accompagné des droits acquits espérés). Je le répète, tant pis, si c’est trop sommaire pour ce blog, c’est simplement stupide et inepte !
Quand il n’y a pas d’offre de travail, il faut créer ce travail ! Le reste est du verbalisme sans intérêt.
Je vois ce billet comme un manifeste. Vous tracez à grands traits les contours les conditions de possibilité de la nouvelle civilisation. Je trouve que vous allez à l’essentiel, que vous forgez un concept nouveau — la civilisation cognitive — qui tout en désignant tout ce que le monde capitaliste n’est pas offre un terrain dégagé pour la réflexion et du même coup pour l’action, via l’affect, car comme il a été précisé il n’y a pas de connaissance possible sans affect de même que le nouveau concept est lui-même porteur d’un nouvel affect, celui qui nous propulse pour transformer notre monde. Il est important de nommer ce qui n’existe pas encore, c’est la seule façon d’affecter les esprits.
Oui il faut des droits nouveaux, dont celui du revenu universel que cette fois vous n’évoquez pas seulement comme une possibilité, mais comme faisant partie intégrante de la « civilisation cognitive ».
Par la même occasion vous me répondez à propos de la dimension politique de la civilisation cognitive en évoquant cette fois un contrat social cognitif.
Ma seule réserve concerne le modèle d »économie mixte que vous proposez, pour les raisons que j’ai invoquées dans le commentaire qui figurait sous votre précédent billet.
« Comme la société de la connaissance pour tous est un leurre, je suis obligé d’admettre que la société de la connaissance sera limitée à quelques uns.
C’est bien, pour une civilisation née autour de la Méditerranée, un retour aux sources. »
Ces mots n’ont pas été écris, mais je sens leur présence dans plusieurs commentaires.
Pourquoi ne pas en faire un sujet de débat ?
Merci pour l’analyse : je vois ( 😉 ) que vous me comprenez mieux que moi-même …
Concernant l’économie mixte, sans doute un souci d’équilibre. Une économie planifiée étatique, ou ‘de marché’ privée ou non marchande ne peut à elles seules suffire à explorer la diversité nécessaire à la cognition. Mais chacune ‘à sa place’, néanmoins, de la même manière que Montesquieu parlait de la séparation des pouvoirs.
Cordialement.
Personnellement, je ne suis pas d’accord sur ce sujet. Je pense qu’en accroissant les droits naturels en intégrant la cognition, le premier des droits cognitifs est de déclarer que tout homme naît doué de cognition. Et que le second est un accès libre et gratuit aux savoirs.
Que les conditions d’accès limitent l’effectivité de ces droits, on est bien d’accord, Marlowe. Mais ces conditions ne conditionnent pas l’existence même de ces droits.
De même, je pense qu’au sein des droits naturels, il devrait être inclus la définition des conditions permettant l’accès à ces droits, en particulier les modalités de financements de cet accès.
Sinon, effectivement, ce serait un retour aux sources méditerranéenne de la civilisation occidentale, basée sur la souveraineté censitaire, gendrée (hommes) et acceptant l’esclavage comme fonctionnement normal de la société. Ce n’est pas le contrat social que je souhaite.
Cordialement.
Zébu,
Je ne pense pas que la partition économie capitaliste / économie non lucrative relève ici de la question de l’équilibre des pouvoirs. Pourquoi l’économie non lucrative, ou pour le dire plus crument, non capitaliste, devrait-elle voir son pouvoir contrebalancé par celui de tout un pan de l’économie qui serait restée capitaliste ? Si effectivement le capitalisme est voué à s’effondrer sous le poids de ses propres contradictions pourquoi vouloir préparer les conditions de sa restauration, même par la bande ? Cela me semble absurde et surtout affaiblit votre concept de civilisation cognitive.
Je résume l’argumentation que je vous soumettais dans ce commentaire : une économie des savoirs communs axé sur le contributif pourrait en toute hypothèse avoir sa propre logique d’innovation au lieu que comme dans votre hypothèse elle ne fasse que récolter l’innovation de l’économie capitaliste une fois celle-ci tombé dans le domaine public. J’admets que votre hypothèse a l’avantage de s’avancer en terrain plus connu, mais ne faudrait-il pas justement couper le cordon ombilical pour penser plus loin le nouveau modèle ?
Je viens de lire votre commentaire sur le précédent billet.
Je vais essayer d’y répondre.
« c’est lorsque une civilisation ne transmet plus bien les savoirs ni ne les valorise comme il faudrait, précisément en permettant leur appropriation collective, qu’elle est proche de sa fin. » : exactement. J’ai pris pour exemples la civilisation chinoise impériale, avec le mandarinat mais aussi la civilisation arabo-andalouse, flamboyante jusqu’à ce qu’on ferme ‘définitivement’ les portes de l’ijtihad.
« Mais peut-être désignez-vous comme civilisation cognitive une civilisation qui se donnerait sciemment pour projet de conditionner le développement de tous ses aspects, et pour tous ». C’est la définition que j’en ai donné concernant la société cognitive : société ayant pour objet de se développer pour et par l’acquisition des connaissances. C’est légèrement différent de toutes les civilisations qui ont toutes dû se fonder, à un moment ou à un autre, sur l’acquisition de connaissances et plus fondamentalement, sur l’intégration de la cognition comme un des éléments de leurs développements. Je pense en particulier aux civilisations Mayas mais aussi aux aborigènes et à la culture tibétaine, par exemple. Une société cognitive aurait pour objet PRINCIPAL cette acquisition de connaissances, non comme outil permettant d’analyser le réel et d’adaptation (ou d’explication, de représentation) mais bien comme moteur.
La question de la profusion des connaissances pose la question de la reconnaissance. Le capitalisme, lui, pose la question sous la forme de la valorisation, ce qui est différent selon moi, en termes d’utilitarisme (d’où l’importance des savoirs communs, non valorisables car non privatisables).
Pour l’économie de contribution, j’ai mieux compris en lisant votre question. Mais je continue à penser que seule la diversité de production et donc de rapports au réel peut permettre la diversité dont a besoin le développement de la cognition.
Néanmoins, l’économie de contribution pourrait être aussi un point de vue intéressant et innovant : la création d’un espace de production issu de savoirs communs … produisant eux-mêmes leurs propres productions !! En lieu et place (ou en complément, dans le cadre d’une économie mixte) d’une cotisation assise sur l’utilisation par la production à but lucrative de ces savoirs communs, ces mêmes savoirs seraient mobilisés par les citoyens pour produire par eux-mêmes les produits et services ‘communs’ dont ils ont besoin, par une ‘contribution’ de temps de travail en échange ou en contre-don du revenu universel. J’avais aussi évoqué le basculement possible d’une telle conception avec le billet de M. Friot, en particulier sur l’habitat, où, en lieu et place de répartir es allocations logements qui de toute façon reviendraient au secteur lucratif (et contribuent donc à l’entretenir), il serait plus ‘intéressant’ que es mêmes sommes servent ‘en nature’ : l’investissement dans la construction de logements sociaux, qui seraient ensuite fournis à titre gratuits ou presque, comme droit social, comme pour le chômage par exemple.
J’imagine que votre économie de la contribution y serait proche. Mais ceci poserait la question de la souveraineté sur ces moyens de production, basés sur des savoirs communs, qui appartiennent à tous et à chacun. Soit, de gigantesques coopératives où chaque citoyen est membre de droit des dites coopératives, où les revenus sont identiques (mais variant dans le temps) et où le travail est bénévole. Pas facile à mettre en place et à faire perdurer je pense …
« Autrement dit sous couvert de reconnaissance des dispositions cognitives, sont validés certains comportements plutôt que d’autres, et même sans doute à l’exclusion d’autres. La question politique resurgit alors imanquablement : selon quel principe et qui décide ce que doivent être les savoir-faire et connaissances qui devront être retenus dans la nomenclature générale devant servir d’étalon pour l’évaluation des parcours individuels ? Une question politique ne risque-t-elle pas de devenir une question simplement technique ? » :
Sur ce point, rapidement. D’abord, la reconnaissance est facultative : la liberté individuelle sur ce plan là est préservée (et ce droit garantit). Ensuite, la reconnaissance est effectuée par des tiers, quelqu’ils soient : il n’existe pas de définition ‘sociale’ de ‘l’utilité’ ou non de telles ou telles connaissances. Enfin, pour que cette reconnaissance soit ‘générique’, soit reconnue socialement, l’individu doit en faire la demande (et personne ne peut le forcer à le faire) devant un jury de validation, dont les membres sont tirés au sort (de la manière que les jurés d’assise). C’est la seule manière démocratique à mon sens de régler la question, technique, de la validation : seule la souveraineté populaire DIRECTE, exercée par les citoyens eux-mêmes, choisis de manière aléatoire, peut se préserver de l’arbitraire.
Ces dispositions ne figurent pas explicitement dans le billet mais dans une proposition de déclaration des droits cognitifs.
Enfin, j’ajoute qu’actuellement l’arbitraire règne car la reconnaissance et la validation des connaissances s’effectue sur la base d’une norme non souveraine : c’est le cas des diplômes et des qualifications professionnelles (idem pour la VAE). Pire, ce n’est pas la force de travail qui s’échange contre la rémunération mais bien le niveau de connaissance (le plus souvent théorique) qui détermine le niveau de rémunération, à tous niveaux de la carrière professionnelle !! C’est l’acquisition (et les capacités d’acquisition que l’on reconnaît comme telles) par un individu de connaissances qui détermine son ‘niveau social’, dans une société hiérarchiquement dominée par les ‘sachants’.
Pour la partie ‘inconnue’ de la cognition, elle est préservée car elle n’a pas besoin ni est obligée d’être reconnue et même validée : chaque individu reste unique propriétaire de ce qu’il reconnaît comme son savoir. Si rémunération il y a, c’est au niveau ‘social’ que cela se joue, avec la validation d’un savoir reconnu.
Je partage donc votre analyse sur le revenu universel, qui doit être intégré, nommément, dans le contrat social : il permet justement cette part d’inconnu, de préservation de la liberté individuelle.
Il en est un élément essentiel, la part visible de ce que représentent l’utilisation des savoirs communs, du patrimoine, auquel chacun accède et que chacun alimente.
Bien cordialement.
Juste une petite remarque, je pense qu’il s’agit de l’Energie de Fusion, qu’il s’agit de stabiliser, et non de Fission ?
Oui, la stabilisation dont je parlais n’est pas d’ordre physique mais bien économique et financière. Avant que de contrôler les utilisations de la fission, pas la fission elle-même (ce qui allonge les délais de livraison, donc).
Bon-jour tout le monde !
Je reste un peu… comment dire ? Non pas sceptique mais un peu hésitante quant au parallèle avec 1789. Je comprends bien qu’on espère un changement brutal, rapide en tous cas. Et les conditions sont proches de celles de l’époque en un sens. Mais je trouve encore plus de rapprochement avec une époque sans doute plus mal appréhendée (parce que moins définie dans le temps ?) : la Renaissance. En fait, c’est là que les Lumières ont pris racine.
Le temps des hommes libéré par l’avènement de la machine (les moulins), la (re-)découverte de la Connaissance, l’Humanisme… N’est-ce pas ce qui apparait en filigrane aujourd’hui ?
Une réponse à un autre post semblable :
http://www.pauljorion.com/blog/?p=14422#comment-99742
On parle beaucoup de la Chine sur ce blog.
A vrai dire on y parle de bien des choses d’une manière assez théorique et sans expérience qui transparaitrait des propos tenus.
Ayant une expérience professionnelle récente dans l’Empire du Milieu, je peux vous livrer deux conclusions toutes personnelles:
1) tant que la Chine se borne à singer le « système » euro-américain, d’essence indo-européenne, elle n’est ni dangereuse ni très efficace quoi que certains en pensent;
2) la Chine a réellement une culture différente (la seule authentiquement autre à ma connaissance) à apporter à l’humanité dont elle s’est éloignée au cours du XXème siècle et qu’elle trouve difficile à ré acculturer au XXIème (cf.: l’œuvre de François Jullien).
En Chine, la sphère socio-économique est quasi totalement manipulée par le pouvoir ce qui est une tradition et aussi un mode d’expression (les oppositions s’expriment au sein de l’Administration gouvernante en comités restreints, ce qui est un des moyens de ne pas perdre la face aux yeux de tous). On peut en conclure que tout ce qui s’y passe a sa source au plus haut niveau et que le pouvoir conserve toujours au moins deux fers au feu, l’un en cas d’accentuation de la tendance émergée, l’autre pour accompagner la tendance émergeante, un peu plus quand plusieurs tendances semblent pouvoir se déployer concurremment ou non.
@ZEBU
Votre approche m’intéresse et me gène à la fois.
Cette gène provient de ce que vous restez dans un cadre conceptuel strictement impliqué par la culture indo-européenne alors que, pour moi, le nouveau paradigme qu’on espère tant dans cette colonne ne saurait advenir sans la réconciliation, sûrement pas facile, des deux cultures chinoise et indo-européenne.
J’ai indiqué dans un commentaire sur le billet précédent que la Chine avait été éminemment concernée par le paradigme de la cognition :
http://www.pauljorion.com/blog/?p=14166#comment-98447
Notamment par l’institutionnalisation du mandarinat vers la dynastie Tang, qui empêcha la circulation des connaissances : de fait, le mandarinat a un lien de cause à effet pour la ‘stagnation’ qui suivit pendant plusieurs siècles.
Les nationalistes essayèrent de modifier le mandarinat en 1911 mais c’est surtout les maoïstes qui l’exécutèrent, avant que de revenir à une position plus ‘médiane’ quant à l’acquisition des connaissances, avec le retour de la figure du mandarin, du savant.
A l’inverse, avec les démêlés de Google avec la Chine, on constate bien qu’un des soucis majeur de la Chine actuelle est le contrôle de la circulation de l’information, de son accès.
A mon sens, le paradigme de la cognition peut donc être pertinent pour la Chine, comme outil de représentation et d’explication du monde, par les chinois eux-mêmes.
Cordialement.
A qui appartient la planète? Oui, à qui?
Elle appartient à ceux qui savent – qui savent que la conquête de la Terre par la technique et l’économie n’est qu’un moment de la conquête de l’univers tout entier. La Mondialisation est une guerre pour la Vérité, qui doit être gagnée par ceux qui savent, qu’on appelle aujourd’hui les « vainqueurs cognitifs ».
[…]
Aussi opaque que le destin dans la tragédie antique, l’évolution qui a enfanté la gestion de tout est un rouleau compresseur. Il casse, il concasse les civilisations affaiblies ou rebelles. Il aplatit le matériau humain pour en gérer les fragments.
PIERRE LEGENDRE. Dominium Mundi.
-De quoi souffres-tu?
-De l’irréel intact dans le réel dévasté.
RENÉ CHAR
Bonjour.
Le fait que nous allons etre obligé de nous recentrer sur des besoins essentiels (les 2/3 des emplois concernent des productions non liées a l’essentiel et devraient donc tendre a disparaitre , du moins se réduire), place ce débat dans un domaine d’interet assez réduit.
On peut qd meme considérer que la rémanance moderniste nous laisse des vestiges de technologie meme dans la pénurie d’abondance . (Net , informatique …)J’ai qd meme deux remarques a formuler sur la proposition de zébu:
-acces au cognitif
Nous venons de quitter une periode ,inouie et a priori non reproductible , ou l’acces aux infos , au savoir, a l’éducation etait optimisé . (je parle du monde occidental bien sur). Durant un demi siecle , nous avons été un labo « in situ » de l’experience totale de l’acces a l’enseignement , aux connaissances , illimité , pratiquement gratuit etc …..
Qu’en est il advenu ? l’optimum réalisé constaté de la démocratisation du « savoir » c’est l’ AUDIMAT !!
A partir de maintenant on ne peut plus dire « la liberté viendra avec l’education ! on ne pourra jamais faire mieux ….
– Contrat social .
Ce concept est , a mon sens mal utilisé par son créateur, il me parait plus pertinent de le placer a la période de socialisation de toute espece animale .
Un contrat est deal , un échange . On a donc échangé l’abandon de notre agressivité (L’agressivité intra-spécifique de K. LORENZ)d’animal solitaitre ….contre la protection du groupe (d’ou l’arnaque du terme « etat providence »qui est un pléonasme ).
Le but de ce deal est évident : un « gain de productivité » …contre une perte de liberté .
Nous ne nous en sommes pas encore remis , des millions d’années plus tard : transformer de l’agressivité inaliénable en rites socialisants hierarchisants a pris du temps .
-Deuxieme gain dce productivité tenté récemment (avant hier) : par l’agriculture , la spécialisation , l’abandon du modèle archaique naturel parcellisé fractal en usage ds toute la galaxie pour une tentative de centralisation rationnelle …..en échec évident .
– Zébu , nous propose un étage suplémentaire …Mais ds un contrat , un deal , il faut donner qq chose en échange…. que faut il donner en echange de la jeunesse eternelle ?…car c’est encore de Néoténie qu’il sagit .
Pour faire avancer le débat, critique de » société cognitive », « contrat cognitif »
Intelligence collective originelle : seulement des individus en nombre restreint sont concernés, partageant un intérêt commun. Ils visent à obtenir un collectif, entité ayant sa propre individualité . Il serait impropre de parler de cognition collective, ce qui impliquerait de gommer l’avantage des particularismes individuels.
Les caractéristiques sont la proximité d’intérêt avec pérennité, ou selon l’espace.
Chaque participant conserve la perception de sa position ( poste )dans le groupe et de son évolution ( effet en retour de ses actes). Il fait du groupe une lecture horizontale : il connaît chaque individualité des compagnons avec leur richesse résultant de leur opacité propre. Ce qu’on pourrait appeler intelligence téléonomique
Il fait du collectif son projet d’activité, avec l’intelligence verticale du mouvement auquel l’individu appartient avec sentiment d’une histoire partagée , et d’un présent destin collectif. Ce qu’on pourrait appeler intelligence d’ordre téléologique? Enfin cette forme d’intelligence collective exige un même référentiel autour d’un objet collectivement poursuivi, que cet objet soit matériel ou bien symbolique. S’il est symbolique, il importe que le sens en soit clairement identifiable , c’est-à-dire avec la conscience de toutes les ambiguïtés et acceptions possibles.
Là encore le terme d’intelligence collective semble préférable à celui de cognition, car la connaissance et la reconnaissance impliquent un corpus de conventions a priori, de règles, d’apprentissages figés qui sans aller jusqu’aux contraintes idéologiques ne prennent pas appui sur les particularismes ( ce qe ’Hegel , dans ses cours d’esthétique, nommait la « fantaisie créative »)
Dans un processus de relocalisation de l’économie autour de réseaux AMAP ou de coopératives municipales par exemple, ou de l’organisation de travail en Fabs Labs, la risque me semble moindre autour de l’organisation de l’intelligence collective ( modèle de l’équipe sportive, du travail paysan collectif convivial lors des anciennes moissons et battages) que sur la base d’un « contrat cognitif » forcément plus contraignant.
Pour en savoir plus, et sur l’intelligence collective pyramidale, bonne description sur le lien suivant, dont je me suis inspiré : http://www.thetransitioner.org/Intelligence_Collective_Revolution_Invisible_JFNoubel.pdf
Ta proposition semble rejoindre ma conception de la dérive de l’espèce humaine au regard de l’organisation « naturelle » de tout système vivant .
En effet, le mode « naturel » de gestion des groupes n’est jamais le gigantisme , l’hypertrophie du groupe ….mais toujours le système parcellisé , fractal , auto-organisé . Le nombre d’interaction est normalement limité par le nombre d’individu pouvant acceder aux ressources locales . Les hierarchisations et interactions des individus utilisent l’affect p intrant du système complexe de gestion
Ta proposition semble rejoindre ma conception de la dérive de l’espèce humaine au regard de l’organisation « naturelle » de tout système vivant .
En effet, le mode « naturel » de gestion des groupes n’est jamais le gigantisme , l’hypertrophie du groupe ….mais toujours le système parcellisé , fractal , auto-organisé . Le nombre d’interaction est normalement limité par le nombre d’individu pouvant acceder aux ressources locales . Les hierarchisations et interactions des individus utilisent l’affect parmi les intrants du système complexe de gestion . L’affect necessite la reconnaissance /connaissance de l’autre .
Le système récemment (1/2 siecle ) tenté par l’espece humaine , de quitter le système parcellisé pour le système centralisé, est inoui sur la planete , et de par sa faible experience , a ^peu de chance d’etre vertueux .
On peut remarquer des tentatives de re-parcellisation par domaines d’interet (foot, cul, religion, peche a la ligne …) . La concentration et le regroupement par centre d’interet ou communautarisme , en plus de rompre l’ « unité de lieu » , verse dans une endogamie perverse . S’ils semblent booster l’aspect cognitif , ils boostent aussi les conflits par leur absence de dilution.
Il me semble que le système centralisé , contrairement au système fractale accroit fortement l’entropie .
Suite à la question concernant la signification du mot cognitif, mis à part de dire qu’est cognitif tout ce qui s’intéresse à l’acquisition de connaissances à l’organisation des connaissances par le système nerveux central chez l’être humain ainsi que tous les autres êtres vivants dotés d’un système nerveux central, il faut indiquer que la création de ce mot était liée à une évolution de la recherche en psychologie voulant dépasser les études comportementales des activités humaines, autrement dit les études qui ont clamé que la psychologie ne devait s’intéresser qu’aux comportements, le système nerveux central et en particulier le cerveau devaient être laissés en dehors du champ de la psychologie et être considérés comme des « boites noire » dont la psychologie ne pouvait observer de manière mesurable que deux caractéristiques: d’un côté ce qui entrait dans la boite noire et de l’autre ce qui en sortait. Pendant plus d’un siècle une grande partie de la recherche en psychologie a été contrainte par cette vision mécaniste du fonctionnement de la pensée, analysant seulement ce qui entrait et sortait et en tirant des conclusions parfois efficaces dans certaines situations (Approches comportementalistes de certaines mal fonctions mentales) même si éloignées de la réalité du fonctionnement de la pensée humaine. Le fonctionnement interne du cerveau était exclu du champ des recherches. Les avancées en neuroanatomie et en neurologie, en particulier au niveau de l’imagerie médicale et des systèmes de mesure de l’activité cérébrale ont permis de faire sauter ce carcan intellectuel et de faire évoluer la psychologie vers une compréhension plus large des activités humaines par l’étude des fonctions cérébrales internes. Poussées par les progrès de l’informatique, déjà au niveau des instruments de mesure (Imagerie médicale, Scanners, IRM) mais aussi par des analogies qui pour être un peu simplistes ont permis de poser des questions nouvelles sur le traitement de l’information par le cerveau humain, une discipline nouvelle est apparue vers 1970 : les Neurosciences, et l’étude cognitiviste des fonctionnements de la pensée humaine, y incluant maintenant le fonctionnement du cerveau, ce dernier n’étant plus considéré comme une boite noire… Comme il fallait trouver un nom à cette nouvelle discipline le terme « Sciences cognitives » ou encore cognitivisme, prenant en partie ses distances avec le comportementalisme. Toutefois ce terme cognitivisme allait aussi être appliqué dans le domaine naissant de l’intelligence artificielle lors de l’analyse des formes de raisonnements propres aux experts, ce qui allait donner naissance à la branche de l’intelligence artificielle appelés « Systèmes experts » où on essayait de comprendre par quels processus cognitifs les experts arrivaient à donner des réponses lors de la solution de problèmes complexes et de le répliquer à l’aide de programmes informatiques…
Pour ceux que ça intéresserait voici les références de deux livres reliant le cognitivisme aux fonctionnements de l’économie
Bernard Walliser, L’économie cognitive, Odile Jacob, Paris 2000
T. Gaudin, » Introduction à l’économie cognitive « , Editions de l’Aube, Paris 1997
On peut ajouter aux champs du mot cognitif, une vision plus vague, celle des mécanismes de la pensée. Dans le monde de la psychologie, cette conception très floue à donné lieu à une approche qui peut paraître très peu ambitieuse dans sa volonté explicative (historiquement très pragmatique).
Elle diffère au moins de trois approches qui lui ont précédé. La psychanalyse qui construit son modèle avec de nombreux concepts et notamment la notion inconscient. Un approche « psychiatrique » qui décrit son modèle à travers l’étude des fonctionnement physique, notamment les messages chimiques dans le cerveau. L’approche comportementale qui ne décrit pas de mécanisme interne mais cherche à travers les comportements à agir sur ces mécanismes internes. Dans ces différents modèles, la pensée d’une personne n’est pas un mécanisme de base qui engendre une description psychologique, l’information se trouve hors du champ de la conscience.
Le terme « cognitive » a été dans cette approche employé afin de donner un rôle très importante aux pensées de la personne, à ses interactions avec ses émotions et ses comportements. Le premier pas est de relier, si cela semble possible, des émotions de base (tristesse, anxiété, joie, colère, surprise) avec des pensées « générales » (par exemple colère et frustration). Il s’est agit par la suite de construire des « cas type » pour rester générique et cependant prendre en compte l’immense diversité des personnes. Malgré la simplicité de cette démarche associé à la notion de « cognitif », celle-ci à produit de nombreuses connaissances.
La première chose, je crois, c’est ETRE.
ETRE tout simplement. Loin de tout ce qu’on attend de nous.
Simplement être et cultiver le savoir-être.
Tout le reste vient loin, loin derrière cela.
Je n’arrive qu’avec retard dans le débat et je dois dire que je réagis au moins autant à l’impression d’ensemble que me laissent les commentaires qu’à la lettre de la contribution de Zébu.
Impression dominante, donc : le déficit de conscience de la prégnance de nos modes d’acquisition et de communication du « savoir ». Ceux-ci semblent considérés comme universels dans la plupart des commentaires, alors qu’ils sont extrêmement contraints (et souvent sérieusement appauvris) par nos langues, nos systèmes d’écriture et de représentation, nos modes de socialisation (dont l’école), nos systèmes d’attribution de ressources et de prestige…
Parmi les oublis les plus dommageables dans ce qui prévaut dans notre culture : ce que l’on apprend-comprend-partage par le corps et des processus non-verbaux, y compris à des niveaux conceptuels très élaborés.
La question me paraît plus large que celle qui me semble posée : si nous voulons mener une réflexion fructueuse sur une société qui permettrait de développer plus pleinement, plus harmonieusement chez tous cette présence au monde et à autrui qu’on appelle « connaissance », à quelle « bifurcation » faut-il remonter, quels enseignements d’autres cultures nous faudrait-il reconsidérer, quel déconditionnement devons-nous tenter ?
A mon sens, concernant la civilisation ‘occidentale’, à Leonardo Da Vinci : prototype même de l’être humain. Savant, ingénieur, artiste, …
Pour lui, la connaissance ne se résumait pas à des savoirs théoriques ou philosophiques, seulement, mais aussi à la biologie, la mise en oeuvre pratique d’engins, la production d’oeuvres d’art, etc.
On pourra dire que Da Vinci était un génie. C’est à la fois exact et faux.
Exact, en comparaison de son environnement car sa personnalité lui a permis de ne jamais rester ‘cloisonné’ sur telle ou telle configuration ou figure : l’artiste, le penseur, l’ingénieur, etc.
Faux car … Da Vinci n’avait pas ce que nous avons actuellement : l’accès, même partiel et payant parfois, en tout temps et en tout lieu. Si une multitude de Da Vinci ne se sont pas fait connaître, c’est sans doute aussi que le système cognitif actuel ne le permet pas, voir, ne le tolère pas (cf. ‘applatissement scolaire’, évoqué par Paul Jorion).
Le fait que Da Vinci n’ait pas eu de savoir universitaire est en soit révélateur. Le fait aussi qu’il ait suivi sa formation auprès de Verrocchio, véritable maître à toucher à tout (peinture, forgeron, orfèvre, sculpteur, fondeur), sans compter l’apprentissage des mathématiques le démontre : à cette époque là, les savoirs n’étaient scindés entre savoirs théoriques et savoirs-faire.
Plus : il ne pouvait y avoir de savoirs sans savoirs-faire !!
Impensable ‘socialement’ actuellement …
C’est cela l’humanisme : appréhender toutes les facettes de l’homme, toutes les facettes de la création, tant intellectuellement que techniquement.
On retrouve ce souci là avec les encyclopédistes : certains rédacteurs (parmi les 140) passèrent plusieurs mois auprès d’artisans pour pouvoir rédiger un article sur un métier artisanal !!
Pensez-vous que l’on ferait cela aujourd’hui ? On crierait au fou !
Cordialement.
Quelques remarques sur votre nouveau texte. Remarques critiques si vous le voulez bien. J’ai bien saisi que vous le vouliez bien. Comme j’avais bien apprécié votre premier texte en ce qu’il affermissait d’autres vues exprimées sur le blog, j’avais envie encore de vous lire et de vous en dire quelques mots. Je vois bien que vous tentez de clarifier l’ensemble de vos vues mais il subsiste bien des points d’interrogations sans parler de la praticabilité à peine esquissée au cœur de votre démonstration.
1/ Vous dites :
« Ainsi du travail (en particulier le salariat), base sociale de ce paradigme, mais aussi de l’argent, devenu dans une économie financiarisée et libéralisée ‘totalement’ l’élément en passe d’être le plus produit et consommé sur terre avec l’énergie, qui elle, est de moins en moins produite. »
Vous assénez l’idée que » l’énergie […] elle, est de moins en moins produite » – Qu’est-ce à dire ?Je ne comprends pas ce que vous voulez dire, là. D’où vient – elle si elle existe et qu’elle n’est pas « produite » – Quelle était l’ancienne énergie qui elle, était « produite » ? Si la nouvelle ne l’est pas, est -elle transformée au moins ? … ou tombe t-elle du ciel comme la manne céleste ? Il aurait fallu déplier vos vues précisément car même si votre objectif est de clarifier l’ensemble, il ne faudrait pas comme le Petit Poucet, que vous tombiez de votre poche des cailloux d’incompréhension nouvelle. Mais j’ai bien compris que le propre des « chemins qui ne mènent nulle part » sont ceux que nous devons poursuivre dans l’immédiat, sans l’aide de personne.
2/ Vous dites :
» Impasse politique car cette même dette à l’égard de créanciers privés (ceux-là même qu’ils ont ‘sauvés’) les rend dépendants des ‘marchés’, les plaçant dans une position de faiblesse politique pour agir. »
Est-ce à dire qu’il n’y a aucun acte politique qui puisse être, au cas où il incomberait à certains d’être élus pour agir ? Que pensez vous par exemple du texte politique
» gouverner face aux banques » du Parti de Gauche ? Loin de moi l’idée de réduire ce blog à une polémique stérile ou partisane, mais bien plutôt de vouloir comprendre un peu plus que je ne savais hier et sans détours vis à vis de la lucidité du jour : poser la question de la toute puissance des marchés et de la nécessité qui nous est posé d’agir face à leur empire c’est aussi refuser la condition – jamais renouvelée depuis 1933 – 1945 – de
« surnuméraire contemporain » des nouvelles hégémonies totales. Laisser faire les marchés financiers « se refaire » sur notre dos, c’est se sacrifier et accepter notre sacrifice. Oui, n’est -ce pas accepter dès lors et comme par avance notre condition nouvellement
» exterminable » ? Oui, la question doit être à nouveau posée. Parfaitement et franchement. Après tout, ne laisse t-on pas chaque année des holocaustes de la faim se dérouler dans le monde sans qu’aucune volonté politique ne la déclare expressément « cause transnationale et universelle de première importance » . Dont acte.
3/ Vous dites :
Un tel ‘capitalisme cognitif’ ne serait qu’une ‘extension du domaine de la lutte’ (chère à Michel Houellebecq) au cognitif et ne résoudrait pas de toute évidence les injonctions paradoxales qu’un tel ‘paradigme’ pourrait produire : concurrence/coopération, lucrativité/gratuité, productivisme/qualité, utilitarisme/préservation, etc.
Alors pourquoi dans ce cas là le reprendre si ce terme vous apparait inopérant et entaché de bien des retournements possibles ? Si celui-ci en effet est un terme déjà entrevue par le capitalisme financier pour accroître un nouveau cycle de puissance, pourquoi alors s’en saisir ? Je trouve que le bât blesse sur ce point car vous le déclarez disqualifié vous-même par avance et cela avant même de le reprendre à votre compte et à bon compte. N’est-ce pas contradictoire ? Et pourquoi pas me direz-vous ? Certes. Mais est -il possible d’imaginer pouvoir fonder une réflexion nouvelle en reprenant les termes et catégories des adversaires ou des » ennemis » ? Est-il possible d’asseoir une puissance sur un terme que l’on a soi-même déchu une phrase avant ? Je me pose la question. Ou alors je ne vous comprends plus. Ce que je veux bien croire.
4 / Vous dites :
» Or, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les États avaient basé leur légitimité sur la protection qu’ils offraient des droits sociaux naturels, que la Déclaration Universelle des droits de l’Homme de 1948 avait consacrés. » [ … ] Il est donc temps de se remettre à l’ouvrage philosophique afin de redéfinir un nouveau contrat social, dont l’objet ne serait pas ‘que’ une ‘simple’ préservation des droits naturels définis tels qu’actuellement mais bien par l’extension de ces droits naturels, qui seuls permettront d’étendre la lutte contre les dangers qu’avaient pu déjà identifier les philosophes des Lumières, à savoir le totalitarisme, l’intérêt particulier et le non respect de la liberté individuelle.
Là je vous suis. Bien que la définition des « droits naturels » devraient être mieux explicités pour qu’on ne les confonde pas avec ceux dits « naturels » qui fondait hier l’ aristocratie et par suite dans les idées après elle, la haute bourgeoisie avec sa reproduction sociale et le système des « héritiers ». Au delà de cet aspect, j’ai les mêmes vues que vous. Là où le marxisme vulgaire dépréciait les « libertés formelles » sous prétexte de les trouver hypocrites au vue de l’entière domination capitaliste de classe sur les autres, il est sans doute bien vu – après la chute du mur de Berlin ( 1989 ) et la chute de Wall Street ( 2007 ) – de reprendre cet point précis, là où il y eut un impensé de chaque côté des extrêmes . Étendre les libertés sociales, politiques, économiques et culturelles devraient être la base d’une liberté recouvrée. On pourrait même y voir ( soyons fous ) la fin du hiatus qui opposait encore hier la liberté individuelle aux libertés collectives. Mais il est vrai que c’est aller un peu vite en besogne et qu’il ne faut pas tuer l’ours quand on peut le dresser. ( ou le réimplanter dans les Pyrénées ).
5 / vous dites :
Affirmer que le contrat social est fondé sur la cognition, c’est affirmer que la concurrence seule est inapte à atteindre l’objectif de l’accès à la connaissance car cette connaissance ne peut être que partagée. C’est affirmer que la coopération peut aussi bien sinon mieux atteindre cet objectif, que le productivisme matérialiste est désormais ‘relatif’ puisque l’objet n’est pas de produire plus de biens ou de services mais bien de mieux connaître.
Êtes-vous sûrs que ceux qui appellent à la concurrence ( faussement « libre » et véritablement « faussée » ) souhaite « connaître » ? N’utilise t-il pas pour leur propre décuplement ce pouvoir de la connaissance pour précisément « n ‘en rien savoir ». N’en rien savoir sur la possibilité de la coopération qui ne les enrichiraient pas autant que l’économie casino et bien évidemment n’en rien savoir sur ce qui pourrait être ce règne de la connaissance partagée sous prétexte de brevetabilité engrangeuse de dividendes neufs. Il n’y a cas voir comment les dites « connaissances » sur les OGM, les nano-aliments, les aliments à base d’ ADN sont opaques pour avoir une bonne idée de ce qu’est la connaissance aujourd’hui. Ceux qui l’annexent, la confisquent ou la détournent pour leurs propres profits n’en veulent rien savoir sur ce que pourrait être ce règne de la « cognition partagée ». Il faudrait dès lors proposer peut-être deux plans de la connaissance. La connaissance ouverte ou fermée. Restreinte ou partagée. Une connaissance libre et une connaissance propriétaire. Il est clair que dans un climat de concurrence acharnée, on peut se demander jusqu’à quand la connaissance sera encore en partie « libre d’accès ». Où l’on voit se dessiner plusieurs régimes d’accès aux savoirs. Restreindre l’accès au savoir est une lutte d’avenir pour « l’hégémonie » car elle sait bien que tant qu’elle freinera, diluera, ajournera cet accès libre à la connaissance, elle prolongera son règne de plusieurs siècles. On comprend aussi pourquoi l’abrutissement de masse ou la haine de la Princesse de Clèves est un combat essentiel pour elle et une nécessite fondamentale. Mais j’ai bien saisi que vos vues portent ailleurs et plus haut que toutes ces considérations. Pourtant il faudra dire aussi un jour au delà des vœux pieux comment il faudra s’y prendre pour ouvrir l’espace du savoir et des savoirs-faire à toute la société, à chaque citoyen, citoyennes ou résidents sur le territoire national. Il faut une stratégie et un appétit certain pour faire de la cognition le cœur de la refondation humaine et de la solidarité humanisante. Comment faire pour que l’accès à la connaissance ne soit pas lui aussi privatisé et que la connaissance ne devienne pas cette nouvelle entité privative ? Privative de liberté et d’autonomie ? Quid des personnes qui sont laissées sur le bord du chemin ? Quid de celles qui n’ont jamais eu accès à l’ Éducation ? De quelle cognition parlons-nous en définitive ? Celle validée par l ‘hégémonie économique et politique ? De toutes cognitions ? Il y a là des éclaircissements à apporter. Vous parlez d’affects aussi. Certes. Mais vous imaginez le chœur des critiques cyniques : « ça nous fait une belle jambe ! » Vous devez éclairez là dessus.
6/ Vous dites :
Plus profondément même, il s’agit de lutter contre ce qui fonde le capitalisme : la machinisation ( …) / La mécanisation, base de son expansion.
La machinisation ( mécanisation ) comme « principe fondateur » du capitalisme ou comme « base de son expansion » ? Il faut choisir. Vous distinguiez sans doute le capitalisme antique du capitalisme moderne. Autre hypothèse en corolaire. Est-ce la technologie qui perpétue le système ou est-ce celle-ci qui va le dissoudre dans une nouvelle forme économique et sociale à plus ou moins long terme ? Votre fascination critique pour les « Luddites » doit être explicité par rapport à cette possibilité là, sinon on ne comprend pas bien ce qu’ils viennent faire dans le tableau. Y – a t-il des nouveau Luddites aujourd’hui ? Si c’est le cas il faudrait aussi en dire un mot. Des nouveaux, pas seulement des anciens. Mais on peut à l’inverse de cette hypothèse ( détruire les machines modernes pour retrouver la liberté d’exister par le travail personnalisé ) penser que la technologie, la connaissance peut être l’élément de l’expiration du capitalisme tardif ( financier ) dans une extase nouvelle : la cognition ouverte et partagée. Avec les fruits qui vont avec. La dignité en premier lieu. C’est votre objet principal. A moins évidemment que précisément cette financiarisation outrancière ne soit les signes avant – coureurs du décalage abyssale entre les objets de la connaissance et les dits « sujets connaissants ». On a plutôt envie de dire aujourd’hui que les sujets soi disants « connaissants » – les experts en expertises – semblent plutôt vouloir ne rien en savoir. Je veux parler de la réalité. On pourrait rapprocher d’ailleurs les élites de certaines bases moyennes ou populaires qui n’en veulent rien savoir tout autant. Comme s’il y avait un déficit du « vouloir », du désir de connaître. Vaste sujet d’interrogations…Le « progrès » est passé par là avec son cortège parallèle de périodes de régressions inouïes et de destructions fantastiques. Mais alors sur quelle nouvelle bases sociales refonder la connaissance ? Adossée au marché celle-ci tend à se privatiser et à devenir complètement opaque pour le commun des mortels. Ses spécialisations exponentielles n’ agrandissent – elle pas l’écart entre les connaissants et les autres, toujours plus ignorants ? Comment faire en sorte qu’il y ait partage et distribution plus étendue des connaissances ainsi que des responsabilités afférentes ?
7 / Vous dites :
« En ce sens, construire un contrat social cognitif est aussi affirmer, dès maintenant, que la cognition ne sera pas la prochaine ‘frontière’ à outrepasser du capitalisme mais bien qu’elle en sera sa limite et l’instrument de son ‘containment’.
Vous venez de définir le cœur de votre réflexion. La cognition comme « containment ». Voilà une première définition à relever. Elle est claire. Une puissance nécessaire qui contiendrait le capitalisme à outrepasser ses « frontières » du jour. Est ce possible ? Le capitalisme n’est – il pas défini comme la puissance du capital accumulé qui n’a plus aucune frontière ? Et que rien ne peut contenir ? Il y a là beaucoup trop d’interrogations qui surgissent. Comment la connaissance pourrait -elle contenir un système qui la promeut et l’instrumentalise afin que son empire ne finisse jamais ? Voilà un motif à penser sérieusement. La connaissance comme effet de système ou comme palliatif à ses maux toujours plus grands ? Vos réflexions sur les frontières du microscopiques ( nano- technologies ) et macroscopiques ( conquêtes & recherches spatiales ) que le capitalisme dans sa volonté d’expropriation sans borne tente déjà de vouloir annexer n’invalident -elles pas vos vues sur la question ? En d’autres termes qu’elle est le régime qui fonde la connaissance sous le capitalisme tardif ? Une recherche d’accumulation effréné de capital ou de connaissances ? Les deux mon capitaine. Bien. Pour l’augmentation du taux de profit à un bout et la paupérisation à l’autre bout de la chaine ? Mais qu’en est – il à l’heure où la démonétisation se profile ? En est -il de même pour la connaissance ? Se démonétise t-elle aussi ? A l’heure où on a enfourné dans les locomotives du capital des tombereaux de dollars, d’euros et de yen et qu’on en a reporté le poids de la dette sur le dos des populations qu’en est -il de la connaissance sur ce sujet et son refus par tous ? La connaissance comme dette ? Envers qui ? Envers quoi désormais ? Les populations futures sacrifiées pour des décennies ? N’ y a t-il pas là un grand vase communicant, entre les populations sacrifiées et la privatisation des connaissances ? N’ y a t-il pas là le signe évident d’une formidable régression qui à nouveau ruine l’idée humaniste du savoir héritée de la Renaissance ? Et celle qui en 1945 s’était juré d’en partager tous les fruits ?
8 / Vous dites :
« Reste alors les savoirs, tant le capitalisme a besoin d’une ressource inépuisable à exploiter, sans ‘externalités’ par trop contraignantes et privatisable évidemment, grâce à une propriété intellectuelle étendue à toute ‘chose’. En clair, le cognitif reste le seul horizon, le seul ‘Far-West’ possible, lui permettant en outre d’échapper éventuellement aux lois thermodynamiques, notamment celle de l’entropie, pour produire un système ‘néguentropique’, où, enfin, l’accumulation et la lucrativité, privatisées, seront sans limite, avec des taux improbables de productivité. »
N’en sommes-nous pas effectivement là ? La brevetabilité du vivant n’est elle pas une nouvelle frontière largement dépassée par le capitalisme contemporain ? Auquel cas cette idée serait en contradiction avec ce que vous disiez auparavant. Les frontières sont belles et bien dépassées et la connaissance est le véhicule non pas du progrès mais du dépassement des frontières par le capital en vue de son accumulation. La Brevetabilité ici, voulant bien dire la « privatisation du vivant à but lucratif ». Qu’est-ce à dire ? N’est-ce pas là le bout du bout de l’expropriation définitive et totale de l’homme ? Devenons-nous à la fois des surnuméraires, des » inutiles » au vu de la force de travail inemployable et en plus et de fait, des désindividualisés par le capital en tant que source de profit potentiel :
« brevetable ». L’humain comme force de brevetabilité vivante ? Passage du règne du travail en tant que force à celui de corps brevetable ? Jetable ? Recyclable ? Qu’est-ce à dire ?
9 / Vous dites :
C’est aussi se donner la possibilité de faire asseoir un système social sur une autre base que le travail tel que défini actuellement, base remise en cause de manière croissante par celui-là même qui l’instaura comme fondement social, soit le capitalisme. Les droits sociaux ne seraient donc plus assis sur le travail utilisé pour la production mais bien sur l’utilisation des savoirs dans cette production, en fonction de l’objet de la production (lucratif ou non) et de la nature de la propriété de ces savoirs (‘communs, ‘publics’ ou ‘privés’). Toute production, même (et surtout) celles n’utilisant pas ou peu le travail humain, génèrerait ainsi des ressources financières sous forme de cotisations, qui permettront de financer un autre système social, notamment par la mise en place d’un revenu universel, auquel viendrait s’adjoindre les revenus, qu’ils soient d’activités ou de remplacements. Ces mêmes ressources permettraient aussi de protéger les savoirs ‘communs’, notamment en rendant ‘visibles’ les utilisations de ces savoirs par les productions à but lucratifs et en soumettant leurs utilisations à cotisations
Là est le cœur de votre démonstration. Il faudrait que vous vous concentriez plutôt sur lui plutôt que de diluer votre propos dans des considérations annexes. Permettez moi d’insister. Cette idée est le moteur de votre analyse. Vous devriez en faire le motif essentiel de votre démonstration. C’est le plus important. On pense tout de suite aux nouvelles machines qui ont remplacé les hommes depuis plus de trente ans. Mais il est vrai que ça ne date pas d’hier et que c’est la dynamique du capitalisme moderne. Pour accroitre les performances et le taux de profit, la rationalisation des entreprises actionnariales a été décisive. Moins de salariés pour plus de machines. Les machines entendues comme support effectif de cognition ( celle qui les a rendu possible ) et … d’exclusion humaine ( on sacrifie des humains en plus grande quantité sur l’autel de la cognition performative ( technologie ) . Une cognition de l’exclusion. Ça fait réfléchir. Comment dès lors passer d’un empire de la cognition restreinte ( l’accès à la connaissance exclusivement donné aux héritiers ou aux acteurs de plus en plus raréfiés de la reproduction sociale des élites hégémoniques ) à la puissance de la cognition partagée ? Comment passer de l’empire de la cognition d’exclusion à la puissance de la cognition qui fédère ( formation professionnelle gratuite et renouvelable pour tous à n’importe quel moment de la vie professionnelle ) ? Comment porter le poids des dépenses sociales non plus sur le travail ( raréfié entre autre du fait des machines ) mais sur la connaissance ?
Qu’est-ce à dire ? Il vous faudrait mieux encore développer vos idées :
« Les droits sociaux ne seraient donc plus assis sur le travail utilisé pour la production mais bien sur l’utilisation des savoirs lors de cette production, en fonction de l’objet de la production (lucratif ou non) et de la nature de la propriété de ces savoirs (‘communs, ‘publics’ ou ‘privés’) »… A suivre.
10 / Vous dites :
« Enfin, affirmer que la cognition est le fondement du contrat social, c’est affirmer que les seuls savoirs théoriques ne sont pas suffisants à définir la réalité du monde humain et que les savoir-faire, autant sinon plus que les savoirs théoriques permettent de réaliser ce qu’Hegel définissait comme la dialectique : du savoir au réel, il est nécessaire aussi de ‘faire’ pour appréhender ce réel et en retirer un savoir. C’est affirmer que ceux qui produisent sont aussi nécessaires et ‘utiles’ que ceux qui conçoivent, c’est lutter contre l’établissement d’un modèle social hiérarchique où les savoirs théoriques dominent les savoir-faire, où ‘l’éducation’ n’a plus pour objet d’apprendre à apprendre mais bien de transmettre les savoirs comme outils de pouvoir et de reproduction des hiérarchies sociales. »
Certes Mais pour porter cela il faut une puissance au minimum correspondante à la puissance contraire sinon plus forte. Cela fait des décennies que l’on dit ça et rien n’est fait parce que personne ne veut en politique affirmer dans la loi ce qui devrait l’être. A l’heure du précariat généralisé n’est-ce pas être hélas en retard sur l’évènement ? L’heure est elle à ces considérations là tandis que les salaires globaux ne sont pas augmenté de 20 %, comme même les dirigeants de Natixis le réclament . On dit depuis des lustres qu’il y a égalité en droit entre l’homme et la femme alors que le premier est payé 28 % de plus que la seconde. Tout cela continue imperturbablement comme si de rien n’était et que personne ne voulait non plus rien en savoir. On se paie de mots. Un règne d’illusion trompeur où les idées généreuses des textes pallient imaginairement aux réalités concrètes indécrottables. Comment ne pas envisager effectivement un vaste courant d’opinions contraires à ce que l’on voit se généraliser : à savoir une pente générale vers la régression ? Quid dans votre démonstration de ceux qui selon les termes du débat n’ont jamais eu accès à l’Éducation ? Je le répète c’est important. Quid de ceux qui ne sont plus ni producteur ( chômeurs ) ni porteur d’un savoir ou d’un savoir -faire monnayable ? J’ai à moitié saisi comment vous comptiez définir les sujets doués de cognition ou de l’usage que les entreprises font ou ne font pas de celle -ci . Sujet hautement délicat puisqu’il est question d’asseoir les cotisations sur l’utilisation des connaissances et non plus sur l’utilisation du travail du fait de sa raréfaction. Aux dernières nouvelle et du fait de la crise financière, il y a 20 % de chômeurs en Espagne. 20 % !!! Il y a des hommes et des femmes sous ces chiffres ! Et ce n’est pas fini. Il est temps effectivement de reposer les problèmes sur de nouvelles bases sociales et anthropologiques.
11 / Je me permets de dire :
Au vu de ces chiffres : 20 % de chômage en Espagne, ne pourrions-nous pas partir de cette réalité là pour imaginer d’autres vues ? Plutôt que d’asseoir la solidarité sociale sur l’ usage des savoirs que les entreprises en font ( même si je trouve l’idée hautement intéressante et que j’attends de vous d’autres éclaircissements ) ne pourrions-nous pas plus justement encore l’adosser sur l’ annulation du travail qu’occasionne ce système financiaro- hyper-technologique qui précisément « n’en veut rien savoir » de ce coût humain à mesure qu’il s’amplifie et annexe toute les dimensions de l’existence ; fait comme si ce coût n’existait pas ou comme s’il venait du ciel comme le vent ou la pluie ? Pourquoi ne pas prendre en compte précisément le vide occasionné et les souffrances créées pour ajuster l’impôt sur les sociétés ? Imaginer une variable d’ajustement imposable globale sur le manque de travail généralisée ? Baser l’impôt des sociétés précisément sur la raréfaction du travail ( temps partiel ) , le manque de travail
( chômâge ) , sur la destruction et l’expropriation des savoirs et des savoirs-faire
( délocalisation ) . Taxer le vide plutôt que le plein. Taxer les entreprises au prorata du taux de chômage du pays concerné. Selon diverses variables connexes selon la taille de l’entreprise et les filiales à l’extérieur. Plus elles ont de filiales et plus celles-ci seraient taxées ( on sait que celles -ci échappent en grande partie à l’imposition du fait de leurs filiales à l’étranger ) – Plus elles seraient grosses et plus elles participeraient à la solidarité sociale en prenant en compte le chiffre national du chômage en cours. Plus le chômage baisse, plus la variable serait ajustée à la baisse. Plus il augmente plus elles seraient sollicitées. Ce ne serait plus sur le travail que la solidarité serait alors adossée mais sur son manque et son annulation programmé. N’est-ce pas après tout ce qui nous arrive à nous simple citoyen qui n’ont comme force de travail que nos bras cognitifs ? N’est-ce pas à nous que l’on fait porter quasiment toute la charge ? N’ y aurait-il pas là une vertu à taxer ce qui tue ( le manque de travail ) plutôt que de taxer ce qui crée (le capital cognitif ) ? On me dira que cela fera fuir les entreprises. Pas celles qui embauchent et créent précisément les ressources cognitives nécessaires à leur responsabilités sociales et à leur développement nécessaire. ( C’est là que des idées en quelque sorte peuvent se rejoindre ) – Plus elles seraient vertueuses et moins elles seraient imposables jusqu’à un seuil limite infranchissable, il va sans dire . Il y aurait tout un système de palliers vertueux de 1 à 30 par exemple. Des tranches d’imposition qui prendraient aussi le taux de machines expropriantes de main d’œuvre humaines. Toutes sortes de coefficients justifiés : La parité des salaires entre hommes et femmes, la représentation salariale, la qualité sociale ou pas de l’entreprise, le taux d’emploi des jeunes, les critères de qualité environnementale, le taux d’accident du travail etc… ? Mais je vois bien en disant cela que c’est l’idée même de responsabilité et de propriété qui est ici à redéfinir, à redéplier et à redéployer. Il faudra une force politique en face, toute faite de persuasion et de volonté. Ainsi plus les entreprises embaucheraient ou respecterait les normes en question et moins elles seraient taxées selon un coefficient équilibré de soutenabilité bien évidement ( je ne suis pas complètement fou ). Ce n’est pas le pléthorique abscons et insoutenable qui est visé là, mais la conscience d’une nécessaire redéfinition de la propriété entrepreneuriale. Trouver les termes d’une redéfinition du « Progrès » qui ne soit plus celui de la seule profitabilité restreinte et unidimensionnelle de l’actionnariat privé. Les banques au vu de la crise passeraient largement à la caisse. Comme en Hongrie. Comment insuffler un nouvel esprit de responsabilité sans coercition positive ? N’est-ce pas ce qu’il se passe avec les lois pour chacun d’entre nous ? Ne sont – elles pas là précisément pour donner une marche à suivre plus ou moins relative selon les époques, certes, mais pourtant sans détours lorsqu’elle s’abattent sur les contrevenants ? Pourquoi l’entreprise échapperait -elle à un même régime de responsabilité ? BP n’a t-il que ses actionnaires à ménager ou cette entreprise qui a tué 11 salariés, en ne respectant pas les normes de sécurité pour faire des économies, qui gâche l’énergie fossile dans le golfe du Mexique, qui ruine les écosystèmes et les salariés américains du littoral, a t-elle d’autres responsabilités immédiates ? Élargir l’assiette des responsabilités selon plusieurs dimensions liées à la réalité contemporaine telle qu’elle est et non pas telle que certains font semblant de ne pas la voir et qui ne fait qu’ accumuler les nuées au dessus de nos têtes, est une piste à creuser. Où va-t on me dira t-on ? Oui où va t-on depuis 2007 et la chute de Wall Street ? Je vous le demande aussi. Vers la politique de rigueur, c’est à dire la récupération du taux de profit par les élites de l’ hégémonie économique qui n’acceptent pas d’avoir joué à l’économie casino – leur propre jeu défini par leurs propres règles – et d’avoir énormément perdu. Quitte à ruiner par la même occasion les États et leurs populations. Ainsi soit-il ? Est-ce à nous de payer leur addictions pathologiques ? Ad vitam aeternam ? De payer deux fois leurs dettes incommensurables ?
Merci de m’avoir lu – Bonne continuation à vous.
Ouch …
H2, vous êtes chirurgien ou quoi . 😉
Je vais essayer de vous répondre, le plus brièvement possible.
1/ » l’énergie […] elle, est de moins en moins produite » : dans le sens où elle est de plus en plus consommée et que le pic de consommation est déjà atteint pour certaines sources d’énergie, comme le pétrole. C’est une des données concernant le capitalisme : tant que l’énergie pouvait être produite plus facilement que consommée, l’expansion restait de mise. Actuellement, c’est l’inverse et le nucléaire ne semble pas apporter de réponse (à court terme) quant à cette inversion.
2/ » Impasse politique car cette même dette à l’égard de créanciers privés (ceux-là même qu’ils ont ‘sauvés’) les rend dépendants des ‘marchés’, les plaçant dans une position de faiblesse politique pour agir. » : à mon sens, gouverner ‘face’ aux banques n’a pas de sens. Soit il faut gouverner les banques, soit proposer autre chose. Oui, l’acte politique reste souverain, irrémédiablement. Mais il reste actuellement otage du piège qu’il a lui même contribué à construire et otage de lui-même : la représentation de la souveraineté a atteint ses limites, en particulier face à la puissance financière. Reste la possibilité de la souveraineté populaire direct, partiellement (ce que je pense) ou totalement au sein d’un système démocratique, pour modifier cet ‘état’, état qui n’est que factuel.
3/ Un tel ‘capitalisme cognitif’ ne serait qu’une ‘extension du domaine de la lutte’ (chère à Michel Houellebecq) au cognitif et ne résoudrait pas de toute évidence les injonctions paradoxales qu’un tel ‘paradigme’ pourrait produire : concurrence/coopération, lucrativité/gratuité, productivisme/qualité, utilitarisme/préservation, etc. : le terme ‘cogniif’ n’est pas ‘entaché’ en lui-même, c’est l’adjonction du terme ‘capitalisme’ qui le rend inopérant (un oxymore, en quelque sorte). C’est d’ailleurs souvent la stratégie du capitalisme que d’opérer une ‘OPA’ sur des concepts qui peuvent le mettre en danger et de l’associer à lui (exemples : ‘capitalisme social’, ‘capitalisme régulé’, …).
4 / » Il est donc temps de se remettre à l’ouvrage philosophique afin de redéfinir un nouveau contrat social, dont l’objet ne serait pas ‘que’ une ‘simple’ préservation des droits naturels définis tels qu’actuellement mais bien par l’extension de ces droits naturels, qui seuls permettront d’étendre la lutte contre les dangers qu’avaient pu déjà identifier les philosophes des Lumières, à savoir le totalitarisme, l’intérêt particulier et le non respect de la liberté individuelle » :
Etendre les droits naturels en y intégrant ce que j’appelais les droits cognitifs permettrait aussi d’y modifier la notion, centrale, de propriété privée. En intégrant le cognition comme droit, on modifie aussi la propriété privée intellectuelle et par suite, la propriété privée tout court. Or, la propriété privée, non pas des moyens de production comme pensait le matérialisme historique de Marx mais bien de la connaissance est LA source de pérennisation du capitalisme : d’où les batailles phénoménales, en coulisses, sur la propriété intellectuelle. Dès lors où la propriété privée n’est plus la seule définition donnée de la propriété mais que s’y adjoignent les notions de propriété publique et de propriété commune, la propriété privée ne peut plus être le moteur, la ressource en droit naturel du capitalisme pour faire primer sa supériorité, en s’appuyant sur … la propriété privée, droit naturel, de tous mais utilisée au profit de certains de fait.
5 / Affirmer que le contrat social est fondé sur la cognition, c’est affirmer que la concurrence seule est inapte à atteindre l’objectif de l’accès à la connaissance car cette connaissance ne peut être que partagée. C’est affirmer que la coopération peut aussi bien sinon mieux atteindre cet objectif, que le productivisme matérialiste est désormais ‘relatif’ puisque l’objet n’est pas de produire plus de biens ou de services mais bien de mieux connaître. : c’est pour cela qui est nécessaire de redéfinir le droit naturel de la propriété, en y adjoignant d’autres droits de propriété, public et commun. Et affirmer en préambule, en article 1, que tout individu a accès librement et gratuitement aux savoirs, seul la nature de la propriété pouvant restreindre cet accès, et sous conditions d’une définition par la loi dans ce cas. Dans le cas inverse, toute restriction, même fondée sur la loi, est illégale car le droit naturel prime le droit positif.
6/ Plus profondément même, il s’agit de lutter contre ce qui fonde le capitalisme : la machinisation ( …) / La mécanisation, base de son expansion. : les deux. A la fois principe (paradigme) et moteur de développement. Quant à un ‘nouveau’ luddisme, on pourrait peut-être voir dans les actions d’ouvriers d’usines menaçant de tout faire sauter un nouveau luddisme, plus radical car portant sur l’ensemble de l’outil de production, y compris l’immobilier et le foncier, sans compter le cognitif inscrit dans les systèmes informatiques. A l’inverse et pour éviter cela, il doit y avoir partage des savoirs (ce dont le capitalisme évidemment ne souhaite pas) à partir du droit naturel à l’accès aux savoirs.
7 / « En ce sens, construire un contrat social cognitif est aussi affirmer, dès maintenant, que la cognition ne sera pas la prochaine ‘frontière’ à outrepasser du capitalisme mais bien qu’elle en sera sa limite et l’instrument de son ‘containment’. : c’est effectivement possible à mon sens. Que le capitalisme utilise la connaissance pour tendre son ’empire’, c’est certain mais il le ait d’une certaine manière : par la propriété privée. Renversez la perspective, en redéfinissant la propriété privée, au sein d’une définition globale de ce qu’est la propriété, vous obtenez alors un renversement de situation : dès lors où la propriété prédominante devient la propriété commune, inaliénable, le capitalisme ne peut qu’être endigué.
8 / Vous dites : « Reste alors les savoirs, tant le capitalisme a besoin d’une ressource inépuisable à exploiter, sans ‘externalités’ par trop contraignantes et privatisable évidemment, grâce à une propriété intellectuelle étendue à toute ‘chose’. En clair, le cognitif reste le seul horizon, le seul ‘Far-West’ possible, lui permettant en outre d’échapper éventuellement aux lois thermodynamiques, notamment celle de l’entropie, pour produire un système ‘néguentropique’, où, enfin, l’accumulation et la lucrativité, privatisées, seront sans limite, avec des taux improbables de productivité. » : on en est là, effectivement. Le capitalisme va jusqu’au bout de la logique d’exploitation : tout l’Homme y passera, toutes ses ressources, en particulier ‘privées’ (génomes, affects, etc.). D’où l’urgence de préserver le cognitif de cette utilisation et de cette privatisation.
9 / « Toute production, même (et surtout) celles n’utilisant pas ou peu le travail humain, génèrerait ainsi des ressources financières sous forme de cotisations, qui permettront de financer un autre système social, notamment par la mise en place d’un revenu universel, auquel viendrait s’adjoindre les revenus, qu’ils soient d’activités ou de remplacements. Ces mêmes ressources permettraient aussi de protéger les savoirs ‘communs’, notamment en rendant ‘visibles’ les utilisations de ces savoirs par les productions à but lucratifs et en soumettant leurs utilisations à cotisations » : C’est exact, c’est le coeur non pas du concept mais bien du moteur. Car sans reconfiguration, inscrite dans les droits naturels (afin de les préserver eux aussi de modifications futures), du financement ou des cotisations, il n’y a pas de système de sécurité sociale ni de sécurité de la cognition : sans cotisations sociales, la sécurité sociale n’existe pas ou peu (exemple dans le système anglo-saxon, où ce sont les impôts qui financent le système, avec le résultat observable). En fait, les développements sont intégrés précisément dans une ‘déclaration des droits de la cognition’, que je n’ai pas transmise (au vu des réactions, je crains que ce ne soit superfétatoire).
10 / «C’est affirmer que ceux qui produisent sont aussi nécessaires et ‘utiles’ que ceux qui conçoivent, c’est lutter contre l’établissement d’un modèle social hiérarchique où les savoirs théoriques dominent les savoir-faire, où ‘l’éducation’ n’a plus pour objet d’apprendre à apprendre mais bien de transmettre les savoirs comme outils de pouvoir et de reproduction des hiérarchies sociales. » : c’est une des bases du contrat social cognitif. Le savoir-faire DOIT être valider, car toute entreprise qui utilise des savoirs a tout intérêt à ce que la part es savoirs communs ou publics soit la plus restreinte possible, le taux des cotisations étant adapté au regard de cet objectif, donc de valoriser les savoirs privés, notamment les savoirs-faire de ses employés. Or, si les savoirs-faire sont ainsi valorisés dans le process de production (optimisation fiscale), cela permet de revaloriser les rémunérations des ‘opérateurs’, notamment manuels. Plus globalement, le système éducatif n’étant plus qu’un système pédagogique (apprendre à apprendre), ceux qui possèderont moins de savoirs théoriques sortiront en premiers du système pédagogique initial, pour développer des savoirs-faire, savoirs-faire qui sont plus ‘utiles’ aux entreprises fiscalement que des connaissances théoriques de propriété commune ou publique. Quant à ceux qui ne ‘produisent’ rien, leur savoir-faire peut-être reconnu et valider sur d’autres configurations que la figure du demandeur d’emploi : bénévoles par exemple mais aussi des savoirs-faire non validés encore (exemple : partage des savoirs-faire pour auto-construire sa propre maison). Sans compter que le revenu universel vient remettre une perspective complètement différente en termes de rémunérations.
11 / « Taxer le vide plutôt que le plein. Taxer les entreprises au prorata du taux de chômage du pays concerné. » : votre idée rejoint la question des externalités, que le capitalisme n’a de cesse et d’engendrer et de refuser d’assumer le coût.
La question est effectivement du comment identifier les externalités et comment opérer une taxation sur cette base. Compliqué, à mon sens : c’est notamment toute la difficulté, en dehors du principe pollueur/payeur, d’une éco-taxe. De fait, il serait plus sain d’éviter de produire des externalités. Ainsi, afin d’éviter de payer des cotisations plus importantes sur un process de production n’utilisant que des savoirs communs, en particulier se basant sur la mécanisation, on valorise la reconnaissance des savoirs-faire et on réduit le productivisme, ainsi que certaines externalités. A l’inverse, utiliser un savoir ou des biens communs est plus taxé. De même, les cotisations sociales pourraient être progressives, comme l’impôt sur le revenu, au regard de l’utilisation des savoirs dans le process de production et du type de savoirs utilisés. Les cotisations pourraient aussi être progressive, sur le chiffre d’affaire, en fonction du rapport nombre d’employés / chiffre d’affaire : plus le rapport est faible et plus les taux de cotisations seront élevées. Ceci est d’ailleurs, sans même parler de cognition, ‘réalisable’ dès demain, sur des bases définies par la loi : type de poste (CCD, CDI, …), ancienneté, nombre d’employés > 50 ans, etc.
Actuellement, les cotisations ne sont basées QUE sur la masse salariale. Point. Ce qui me fait dire que c’est donner un bâton pour se faire battre : l’égalité de traitement de situations inégales, ça suffit !! Quand le secteur financier en aura marre de payer des cotisations à maxima parce qu’il produit énormément de CA et emploie peu (au regard du CA), les choses commenceront à bouger.
Ouf …
Bonne lecture.
Cordialement.
Zébu me semble revêtir un habit déjà porté,dans les années 70 par un certain Henri Laborit.
On retrouve dans cette analyse,les termes chers à Laborit,médecin chercheur à qui l’on doit entre autre les anesthésiants modernes et autres psychotropes.Chercheurs en biologie et comportementaliste.
http://lionel.mesnard.free.fr/le%20site/henri-laborit.html
Un grand parmi les grands ,nié par cette médecine officielle pharmaco-chimique qui ne roule que pour ses propres intérêts financiers et alus du tout pour l’intérêt de ses patients,mais c’est un autre sujet…
Ces temps de crises ne seraient ils pas propice à « l’éloge de la fuite »….
Des habits trop vastes, des habits méconnus mais des habits de lumière apparemment.
Je vais essayer de l’approcher. Merci pour le lien.
Merci à Paul Trehin de nous donner en référence le livre de T. Gaudin.
jJe ne découvre cette référence donc que presque en fin de tous les commentaires, alors qu’il faudrait commencerpar lire au moins le condensé qui en est donné sur le lien suivant:
http://www.2100.org/text_ecocognitive.html
où le rôle de l’activité cognitive partagée apparait comme ouverture à une nouvelle utopie concrète.
Pour avancer dans la démarche proposée par Paul Jorion , il nous faut faire l’effort d’un échange de nos sources,et d’un rélexion collective véritable plutôt que d’échanger des points de vue en discutant. Soit un véritable travail « ésotérique », c’est à dire entre « amis inconnus » disposés à changer leur comportement cognitif: tout le contraire d’une secte car toute personne est admise pourvue qu’elle soit respectueuse de l’autre ( celui qui n’est pas moi, que je ne reconnais pas comme ipséité)
Je l’ai cité et me suis appuyé dessus dans mon premier billet : http://www.pauljorion.com/blog/?p=14166#comments
Toutes mes excuses. Mais il ya tellement à liresur ce blog!
Encore une mise au point sur mon questionnement:
Vous avez répondu à un commentaire, je cite:
« la propriété privée, non pas des moyens de production comme pensait le matérialisme historique de Marx mais bien de la connaissance est LA source de pérennisation du capitalisme : d’où les batailles phénoménales, en coulisses, sur la propriété intellectuelle. »
D’accord sur la pertinence actuellement de poser ce problème de la propriété intellectuelle.
Vous sous-entendez une certaine forme de reconsidération de la critique marxienne qui mériterait un long développement. Il me semble ( je n’ai pas l’étoffe de faire plus que de poser la question) que les moyens de productions sont à inclure dans un processus de connaissance ! Dès lors qu’on pose le Cognitif comme nouveau Paradigme ? Pas pour Marx à son époque, malgré sa volonté de penser les contradictions dialectiques, mais qui ne disposait pas des connaissances moins réductrices actuelles sur les liens entre « esprit »supposé penser et « corps » percevant, ressentant, agissant. Au XIX eme siècle il n’était pas envisageable de distinguer entre l’idée de connaître et l’apprentissage cognitif . Le savoir-faire technique, les aspects non-verbaux dans la création (dessiner, sculpter, et même écrire…) ne sont pas ( plus comme au XIXème siècle) à exclure d’un processus complet de l’activité cognitive. C’est bien pourquoi, tout en partageant la plupart de vos analyses, je crains que donner un champ d’application aussi large au terme « cognitif » ne soit source de bien des malentendus. Il faudrait un nouveau billet pour situer les choses historiquement ?
En tout cas merci pour votre apport
Je relis mes propos. Le moins qu’on puisse dire c’est que rien n’y est clair. Tout ce qui concerne l’économie relève de procédures de pensée qui ne sont pas les miennes. J’ai envie de rejeter tout cela comme bricolage au sens où Levy Straus le définissait comme fabriquer un paradigme par assemblage de chaînes syntagmatiques. Je préfère retourner à mes propres bricolages personnels sur du concret: bâtir, cultiver mon jardin, dessiner Tout serait pour le mieux si les arts libéraux nobles ne se mêlaient pas de régir les arts mineurs ? Je renonce à l’activité cognitive participative!
Il ne faut pas chercher midi à quatorze heure, l’avenir repose sur trois piliers la solidarité, l’autonomie et la prospérité sans expansion matérielle.
Ok – merci pour ces développements
Merci.
Vous prêtez des pouvoirs surnaturels au capitalisme. Il a pu, peut et pourra encore beaucoup pour se préserver, mais de là à réfuter les lois de la physique et des systèmes…
Un capitalisme qui opterait in-extremis pour sa version cognitive, comme vous dites, ne ferait qu’accélérer son agonie inévitable, par une limitation nouvelle et surajoutée du flux comme de la quantité d’informations du système. Et donc sa désagrégation.
Tout à fait … Vigneron !!
Point de pouvoirs surnaturels mais de réelles capacités d’adaptation et de survie. Vous avez très bien identifié la finalité de ce type de processus : plus que désagrégation, je dirais désintégration. Car cette ‘version cognitive’ du capitalisme est une injonction paradoxale, un oxymore, un attelage improbable qui finira forcément dans le fossé, les deux tirant dans des sens opposés.
Ceci n’empêche pas l’utilité et même la nécessité, urgente, au vu de la situation, pour le capitalisme de trouver une alternative … A COURT TERME (court terme = quelques mois, quelques années). Ce court-termisme est non seulement inscrit dans ses gènes mais répond aux besoins actuels, le temps … de se donner du temps, pour trouver dans plusieurs décennies d’autres ‘ressources’ à exploiter.
Ne pas oublier que le capitalisme est une prédation nomade : quand la ressource visée est épuisée, il doit en trouver une autre pour survivre car il en va de la survie de son ‘logiciel’ (exploitation).
D’où la référence à la conquête de l’ouest : on sait tous que ce type de conquête à une limite, une fin.
Il n’y a que les américains pour l’oublier car cela fait partie de leur patrimoine culturel, indépassable (apparemment).
Cordialement.