LA SITUATION A FUKUSHIMA (V), par François Leclerc

Mise à jour n°129 (jeudi 19h47)

La situation n’est en rien stabilisée. Il se confirme que la centrale contamine très gravement son environnement, sans que rien puisse être fait pour le stopper, l’origine des fuites n’étant pas décelée.

La présence d’iode 131 à un taux 10.000 fois supérieur à la normale a été mesuré dans une nappe d’eau phréatique sous la centrale. Aucun des nouveaux expédients qui ont été envisagés – stockage de l’eau contaminée dans un tanker, bâchage des réacteurs et projection de résine sur le sol et les débris des explosions – n’a encore pu être mis en place.

Ces mesures ne régleraient en rien les ruissellements d’eau contaminée, qui continuent d’être alimentés par les injections d’eau dans les réacteurs.

Rien n’est par ailleurs dit sur la présence encore plus inquiétante d’autres radio-éléments, dont le césium 137 (période de 30 ans).

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Mise à jour n°128 (jeudi 08h05)

Un taux d’iode radioactif 4.385 fois supérieur à la norme légale a été mesuré dans la mer, à 300 mètres du rivage de la centrale, signe d’une forte accentuation de la contamination de celle-ci.

Cent cinquante-cinq Marines américains spécialisés dans les situations d’urgence sont envoyés au Japon. Ils fourniront « une expertise radiologique aux responsables sur le terrain et si besoin aux forces militaires japonaises, dans les domaines du médical, de la logistique et des matières dangereuses, chimiques, biologiques, nucléaires ».

Les autorités japonaises n’envisagent pas d’étendre la zone d’évacuation de 20 kms autour de la centrale, en dépit de l’annonce par l’AIEA de la découverte d’une contamination radioactive supérieure à la normale dans un village situé à 40 kms de celle-ci.

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Mise à jour n°127 (mercredi 18h28)

L’AIEA, du haut de son autorité d’agence de l’ONU, vient de confirmer que des niveaux de radiation dépassant les niveaux recommandés ont été mesurés dans un village à 40 km de la centrale, justifiant son évacuation.

Soupçonné de dissimuler l’ampleur de la contamination, le gouvernement japonais se voit sommé de réagir.

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Mise à jour n°126 (mercredi 14h16)

Il est envisagé d’asperger les nombreux débris radioactifs épars sur le site et résultant des explosions d’hydrogène avec une résine (utilisée pour fixer la poussière sur les routes).

L’utilisation de tankers pour stocker les eaux contaminées reste à l’étude, ces bateaux n’étant pas conçus pour transporter des liquides radioactifs.

Etant donné la distance qui les séparerait des sous-sols des réacteurs, cela imposerait d’utiliser des citernes intermédiaires, multipliant les opérations et les risques de contamination pour les techniciens.

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Mise à jour n°125 (mercredi 13h54)

On peut à bon droit s’interroger pour savoir si les autorités japonaises ne traitent pas la population aussi mal que Tepco ne le fait de ses techniciens.

Des mesures de la radioactivité ambiante effectuées par Greenpeace au-delà de la zone d’évacuation d’un rayon de 20 kms autour de la centrale confirment une contamination par taches en « peau de léopard ». Des relevés à 40 kms de celle-ci en témoignent.

Greenpeace estime que la zone d’évacuation obligatoire devrait être étendue de 10 kms (il n’est que « recommandé » de la quitter) et que les femmes enceintes et les enfants devraient évacués au-delà.

La ville de Fukushima est à soixante kms de la centrale.

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Mise à jour n°124 (mercredi 13h37)

Dix neuf jours après le séisme et le tsunami qui ont ravagé le Japon et enclenché la catastrophe nucléaire de Fukushima, le Meti (Ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie) vient d’ordonner aux neuf compagnies d’électricité qui se partagent le marché un contrôle des réacteurs de l’archipel (une cinquantaine).

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Mise à jour n°123 (mercredi 07h30)

Une forte augmentation de la radioactivité a été mesurée à l’occasion d’un prélèvement d’eau de mer effectué à 300 mètres du rivage de la centrale. Un taux d’iode radioactif 3.355 fois supérieur à la norme légale a été mesuré, dont l’origine – dégagements gazeux ou infiltrations dans le sol et ruissellements dans la mer – n’a pas été identifiée.

Tepco envisage désormais d’utiliser un tanker, amarré devant la centrale, afin de stocker l’eau contaminée des sous-sols et tranchées des réacteurs. Il restera à trouver comment pomper l’eau très contaminée.

Il est aussi étudié la possibilité de couvrir de gigantesques bâches – d’une matière non précisée – les 4 réacteurs, afin de limiter la propagation des fuites radioactives, ce qui aurait pour effet de les concentrer en contrepartie.

Enfin, il pourrait être déployé des systèmes d’aération destinés à éviter l’accumulation de gaz et de nouvelles explosions dans les bâtiments des réacteurs. La question suivante sera de savoir quoi faire des gaz contaminés.

L’opérateur cherche à s’installer dans la durée en multipliant le déploiement de moyens de fortune.

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Mise à jour n°122 (mardi 09h29)

Les travaux de pompage de l’eau des sous-sols du réacteur n°1 se poursuivent ; ils n’ont toujours pas pu débuter pour les réacteurs n°2 et 3, en raison du manque de lieux de stockage persistant.

Le niveau de l’eau dans les tranchées qui se dirigent vers la mer reste stable, d’après l’autorité de sûreté nucléaire japonaise. A titre préventif, la tranchée qui sort du réacteur n°1, ou le niveau d’eau est inférieur de 10 cm au niveau du sol, est bordée de sacs de sable.

La température au sein du réacteur n°1, dont l’élévation donne régulièrement des signes d’inquiétude, a dépassé 320° C, conduisant l’opérateur à une nouvelle fois augmenter le débit de l’eau injectée dans le réacteur.

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Mise à jour n°121 (mardi 08h48)

Une nouvelle nationalisation des pertes est en perspective, cette fois-ci dans l’industrie nucléaire japonaise. Le sort de Tepco est indécis, sa valeur en bourse a chuté des deux tiers, tandis qu’elle se trouve placée devant la perspective de devoir verser de très important dédommagements. Standard & Poor’s et Moody’s ont déjà dégradé l’appréciation portée sur l’endettement et les capacités de Tepco à rembourser ses créanciers.

Tepco est la première compagnie d’électricité japonaise et dessert notamment la mégapole de Tokyo.

Il sera toujours possible pour le gouvernement de réaliser cette opération – qui n’est pour l’instant qu’une option éloignée, vu les urgences – sous couvert d’améliorer la sécurité des installations nucléaires ; ce qui n’est pas vraisemblable, en raison de l’interpénétration de l’industrie nucléaire privée et de l’administration de l’Etat.

C’est l’ensemble qui devrait être démantelé, comme une centrale ! Posant le problème de la nature de ce qui devrait lui être substitué.

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Mise à jour n°120 (mardi 08h28)

Pas de nouvelles informations tangibles ce mardi. L’analyse des traces de plutonium identifiées a cinq endroits a fait apparaître la présence de trois isotopes : Pu-238, 239 et 240. Au minimum deux de ces traces résultent de fuites du réacteur n°3, chargé au Mox, les autres pouvant provenir de dépôts atmosphériques. Cela confirme que ses barrières de confinement ont été rompues, signifiant que cette pollution va se poursuivre.

La nouvelle urgence est de vider les milliers de mètres cube d’eau contaminée des sous-sols et des tranchées où elle a été découverte, mais aucune information n’est actuellement disponible à ce propos.

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Mise à jour n°119 (lundi 17h31)

Du plutonium a été détecté dans le sol à cinq endroits de la centrale, selon Tepco rapporté par l’agence Kyodo.

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Mise à jour n°118 (lundi 15h26)

Les autorités tentent de minorer par divers moyens l’origine et l’impact de récentes découvertes d’eau hautement contaminée hors des bâtiments de trois réacteurs.

Dans un premier temps, Tepco n’a pas rendu public pendant une journée l’information. Il est maintenant affirmé – car « aucune donnée ne le prouve » – que des fissures ou trous dans la cuve d’un réacteur ne pourraient être à l’origine de cette radioactivité. Si l’élargissement de la zone contaminée est reconnue comme étant très préoccupante, rien n’est dit à propos des sols dans lesquels la pollution a déjà du ou pourrait progressivement pénétrer.

En poursuivant des injections d’eau qu’il ne peut interrompre, l’opérateur risque d’étendre la pollution plus vite qu’il ne parvient à la contenir en pompant l’eau pour la stocker dans des réservoirs dont la contenance est par ailleurs limitée.

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Mise à jour n°117 (lundi 14h32)

Lentement et inexorablement semble-t-il, la situation continue de se détériorer sur le site. La découverte d’importantes quantités d’eau contaminée en dehors des bâtiments des réacteurs, dans des tranchées utilisées pour des passages de câbles ou de tuyaux – un mètre de hauteur d’eau dans un cas déterminé – va accentuer la dangerosité des travaux sur le site de la centrale.

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389 réponses à “LA SITUATION A FUKUSHIMA (V), par François Leclerc”

  1. Avatar de Didier
    Didier

    Oui, sur le fond vous avez un peu raison Kerjean, le problème c’est que l’ASN a toujours deux métros de retard. Ah oui, il faut recouper les infos, cela prend du temps ….

    Et puis franchement, regarder la conf de presse de leur Président. Il ne trouve rien de mieux que de commencer son laïus par une nouvelle encourageante : l’eau utilisée désormais pour refroidir les réacteurs est de l’eau douce. Je ne nie pas l’intérêt de l’info mais quand même.

    1. Avatar de j.gorban
      j.gorban

      eau douce = plus de sel ( enfin en plus de celui introduit ) donc corrosion diminue

      hors le temps passe et le phénomène de corrosion peut prendre de l’importance

  2. Avatar de roma

    (…)TEPCO était devenu « un cercle homogène et fermé d’ingénieurs qui défiaient les vérifications effectuées par d’autres départements, y compris la direction »(…)

    FUKUSHIMA (suite 21) DE TCHERNOBYL EN TCHERNOBYLS
    http://sciencepourvousetmoi.blogs.nouvelobs.com/

    28.03.2011 – 10h30 – Point d’information média de l’ASN
    http://www.dailymotion.com/video/xhumvz_28-03-2011-10h30-point-d-information-media-de-l-asn_news#from=embed
    extraits :
    § situation de crise majeure qui va durer
    § lapsus cuves-enceintes endommagées
    § fuites involontaires et volontaires
    § retombées dans l’air et dans l’eau
    § crise qui va durer des semaines
    § un mois pour rebrancher les appareils
    § conditions de travail très compliquées
    § contamination sur des zones considérables (> à 100 Km)
    § la gestion des territoires contaminés va prendre des années sinon des decennies
    offre de la gestion du post-accidentel

    1. Avatar de M
      M

      extrait de l’article ci-dessus : asie tirant les conclusions d’un événement dramatique versus occident jusqu’au-boutiste ?= multipolarité indispensable.

      .. »La première leçon, formulée à l’intention du « public d’Asie du Sud et des décideurs », c’est la « sous-estimation de la probabilité et de la gravité des accidents possibles ». Bref, ils mettent en garde contre un excès de confiance. Et de rappeler que les catastrophes naturelles « ne font que rendre plus probables les accidents nucléaires » (2è leçon). La troisième, qui est peut-être la plus virulente, à sa manière, vient du constat que « les accidents nucléaires sont un résultat de la nature même de la technologie nucléaire ». Ils ont tous eu lieu (Tchernobyl, Three Mile Island, Windscale, Chalk River) dans des pays qui étaient dotés d’une réelle expertise, insistent-ils. Et peu importe que les réacteurs soient de conceptions différentes (4è leçon), voire qu’on y injecte encore plus d’argent pour la sûreté (5è leçon). Ils n’y croient pas. Dernière leçon et ce n’est pas la moins importante : « les réacteurs nucléaires et les gens ne font pas bon ménage ». En clair, les villes à la démographie galopante commencent à se rapprocher des centrales déjà existantes et ils ne voient pas comment il pourra être possible de les évacuer en cas d’accident…; »

  3. Avatar de quelqu'un a
    quelqu’un a

    Deux réacteurs de Fukushima sont pratiquement hors contrôle
    « Malgré cette accumulation de mauvaises nouvelles, le président de l’ASN, André-Claude Lacoste, estimait hier que Tepco « continuerait de maîtriser la situation tant qu’il disposerait de moyens de refroidissement permanents ».  »
    Tepco aveugle…

  4. Avatar de Enigma
    Enigma

    Encore un article en Espagnol sur les conditions de travail des liquidateurs.
    http://www.elmundo.es/elmundo/2011/03/29/internacional/1301377702.html

    L’essentiel :
    Ils se lèvent vers 6 heures, ont pour petit déjeuner 30 biscuits et un jus de fruit, ensuite ils se dispersent à travers la centrale pour effectuer les diverses tâches à accomplir.
    Au départ il n’avait qu’une bouteille d’eau 1,5 L pour la journée mais quand les provisions sont arrivés ils ont eu droit à une seconde.
    Ils travaillent sans s’arrêter jusqu’à ce que le soleil tombe vers 17 h.
    Puis ils retournent dans leur logement et dînent d’un bol de riz et d’une part de poulet ou poisson en conserve. Je cite « Le silence est sépulcral dans cet instant d’intense calme et personne ne parle ni ne se plaint  »
    A 20 h ils tiennent une réunion avec leurs supérieurs afin de rendre compte de l’avancement des travaux dans la Centrale. A la fin de la réunion ils se tiennent par les mains et chante une chanson typiquement japonaise.
    Pour dormir et se protéger des radiations il dorment avec une plaque de plomb recouverte par des couvertures. La majorité sont remplacés chaque semaine. Durant ce temps il ne peuvent avoir aucun contact avec l’extérieur.

  5. Avatar de Jeanne
    Jeanne

    Au lieu de déclarer un mois de deuil et de vacances pour tous, les Japonais étudient une hausse des impôts.

    Socrate a bien fait de démissionner. Dieu y pense aussi.

    1. Avatar de schizosophie
      schizosophie

      Socrate a été viré démocratiquement, à un pouième de pourcentage près. Dieu…

  6. Avatar de phimouk
    phimouk

    En 2010 après Jésus-Christ, Dieu visite Noé et lui dit:
    Une fois encore, la terre est devenue invivable et surpeuplée.
    Construis une arche et rassemble un couple de chaque être vivant ainsi
    que quelques bons humains.
    Dans six mois, j’envoie la pluie durant quarante jours et quarante nuits,
    et je détruis tout !

    Six mois plus tard, Dieu retourne visiter Noé et ne voit qu’une ébauche
    de construction navale.
    -Mais, Noé, tu n’as pratiquement rien fait! Demain il commence à pleuvoir !
    +Pardonne-moi, Tout Puissant, j’ai fait tout mon possible mais les temps
    ont changé: J’ai essayé de bâtir l’arche mais il faut un permis de construire et
    l’inspecteur me fait des ennuis au sujet du système d’alarme anti-incendie.
    – Mes voisins ont créé une association parce que la construction de l’échafaudage dans ma cour viole le règlement de copropriété et obstrue leur vue. J’ai dû recourir à un conciliateur pour arriver à un accord.
    – l’Urbanisme m’a obligé à réaliser une étude de faisabilité et à déposer
    un mémoire sur les coûts des travaux nécessaires pour transporter l’arche jusqu’à la mer. Pas moyen de leur faire comprendre que la mer allait venir jusqu’à nous. Ils ont refusé de me croire.
    – La coupe du bois de construction navale s’est heurtée aux multiples Associations pour la Protection de l’Environnement sous le triple motif que je contribuais à la déforestation, que mon autorisation donnée par les Eaux et Forêts n’avait pas de valeur aux yeux du Ministère de l’environnement, et que cela détruisait l’habitat de plusieurs espèces animales. J’ai pourtant expliqué qu’il s’agissait, au contraire, de préserver ces espèces, rien n’y a fait. – J’ avais à peine commencé à rassembler les couples d’animaux que la SPA et WWF me sont tombés sur le dos pour acte de cruauté envers les animaux puisque je les soustrayais contre leur gré à leur milieu naturel et que je les enfermais dans des pièces trop exiguës Ensuite, l’agence gouvernementale pour le Développement Durable a exigé une étude de l’impact sur l’environnement de ce fameux déluge.
    – Dans le même temps, je me débattais avec le Ministère du Travail qui me reprochait de violer la législation en utilisant des travailleurs bénévoles. Je les avais embauchés car les Syndicats m’avaient interdit d’employer mes propres fils, disant que je ne devais employer que des travailleurs hautement qualifiés et, dans tous les cas, syndiqués.
    – Enfin le Fisc a saisi tous mes avoirs, prétextant que je me préparais à fuir illégalement le pays tandis que les Douanes menaçaient de m’assigner devant les tribunaux pour ‘tentative de franchissement de frontière en possession d’espèces protégées ou reconnues comme « dangereuses ». Aussi, pardonne-moi, Tout Puissant, mais j’ai manqué de persévérance et
    j’ai abandonné ce projet.

    Aussitôt les nuages se sont dissipés, un arc-en-ciel est apparu et le Soleil avec lui.

    + Mais tu renonces à détruire le monde? demanda Noé.
    – Inutile, répondit Dieu, l’administration s’en charge.

    1. Avatar de Mianne
      Mianne

      Cela me rappelle la nouvelle réglementation qui interdit la vente libre de teinture d’iode ( 5 à 10 gouttes dans un verrede lait ) en attendant l’arrivée de pastilles d’iode introuvables .
      Pauvres néo-Noé que nous sommes !

    2. Avatar de Kerjean
      Kerjean

      C’est le genre de blague sortie de chez FoxNews et qui fait vachement rire au medef et à l’ump.
      En tout cas, je ne vois pas ce que ça vient faire ici où c’est le privé qui fout la planète en l’air.

  7. Avatar de hafidi jacqueline

    MOX

    Une fable inquiétante –(comme toutes les fables)

    Le génie se morfondait ( il ne savait pour quelle faute il avait été condamné par des dieux lointains) recroquevillé dans sa prison morcelée. Les temps étaient révolus où ses geôles avaient la forme de fiasques alambiquées, artistiquement décorées, au cœur desquelles il restait impuissant à condenser un pouvoir de libération que seul, l’homme ignorant pouvait lui accorder en tirant sur un bouchon Alors seulement il pouvait s’étirer, se déployer, au service du nouveau maître enthousiaste prêt à soumettre avec son aide le monde à sa volonté.

    Maintenant, c’était différent. Diablement différent Les dieux s’étaient étiolés, mis à l’écart par les nouveaux possesseurs de la matière. De cette matière dont il était forgé et que des démiurges enragés arrachaient à une terre subtilisée aux nomades ivres d’errances. Mais il y avait plus grave .Les savants et leurs ingénieurs satellites avaient mis en branle tout un système de décompositions et de recompositions qui avait abouti à sa naissance. Métissage d’oxydes, en vérité issu du retraitement des déchets d’une industrie nucléaire capable de bombarder de neutrons l’uranium et en extirper un plutonium hautement toxique, celui-là même qui n’existe qu’à l’état de traces dans la nature, Il était devenu le symbole secret d’une puissance qu’il était devenu urgent de multiplier pour produire une énergie à la mesure des nouveaux besoins d’une humanité en passe de perdre le contrôle de son avidité.

    Ainsi le MOX, nouveau génie combustible fabriqué par l’homme fut confiné dans des prisons atomiques, centrales supposées bien gardées où, chauffé, pressé en pastilles, empilé dans des gaines , il lui fut dévolu de laisser échapper sa substance morcelée, sa substantifique moelle supposée contrôlée, au service d’intérêts non entièrement identifiés.

    Résidu d’origine, condamné à un enfermement programmé, que se passera-t-il, que se passe-t-il, s’il échappe en trombe à des techniciens qui auront perdu la maîtrise de leurs manipulations de leurs bouchons?. .

    1. Avatar de Piotr
      Piotr

      Oceano mox.

      1. Avatar de M
        M

        et non moxibustion…

        « La moxibustion consiste à réchauffer – à l’aide des moxas – un point d’acupuncture et à faire pénétrer la chaleur à travers la peau. Le terme moxa aurait pour origine le mot japonais Mogusa qui désigne une variété d’armoises, la plante avec laquelle les moxas sont généralement fabriqués. Ceux-ci se présentent le plus souvent sous la forme de boulettes, de cônes ou de bâtonnets. C’est la chaleur dégagée par leur combustion qui stimule les points d’acupuncture… »

        http://www.passeportsante.net/fr/Therapies/MedecineChinoise/outils_moxas.aspx

  8. Avatar de François78
    François78

    Cf. mise à jour n°122
    « Les travaux de pompage de l’eau des sous-sols du réacteur n°1 se poursuivent ; ils n’ont toujours pas pu débuter pour les réacteurs n°2 et 3, en raison du manque de lieux de stockage persistant »

    Un responsable de l’IRSN sur France Info ce matin suggérait l’utilisation des barges de fourniture d’eau douce, après utilisation de leur chargement. A suivre …

    1. Avatar de j.gorban
      j.gorban

      ils en feronty quoi des barges polluées ?

      ah mais j’oubliais : il ya de très profondes fosses dans le pacifique, suffira de les couler

      qui est irresponsable ? les « casseurs » anglais de ce we ? les « émeutiers » de 2005 en france ?

  9. Avatar de arkao
    arkao

    (alors que ce ne sera pas pire que le mercure)

    Qu’en pensent les enfants de Minamata ?
    Que cherchez-vous à justifier avec vos arguments à la noix ?

    1. Avatar de arkao
      arkao

      Réponse à Hermiss, mais erreur de fil, sais plus où il est son commentaire, sorry.

      1. Avatar de Hermiss
        Hermiss

        Mon commentaire est sous un autre billet de FL.

        Je veux seulement dire qu’il vaut mieux mettre la flotte contaminée à la baille que risquer une explosion de vapeur due au corium, vu qu’après dilution les radioéléments ne pourriront pas plus le poisson que le mercure qui s’y trouve déjà.

  10. Avatar de Gouwy
    Gouwy

    A mon avis, les choses évoluant au rythme (presque) avoué, la question à se poser maintenant est :
    La reprise de criticité est elle effective sur les réacteurs 1 et 2 (pour le 3, c’est quasi certain et reconnu depuis les bouffées neutroniques) ainsi que dans les piscines des réacteurs 1 à 4.

    A rappeler 2 choses :
    Le porte-parole du gouvernement ou de Tepco (je ne sais plus) à dit dimanche « Un accident de criticité est encore à attendre à Fukushima».
    Comment interpréter cela et pourquoi en parler ?
    – Une préparation des opinions pour annoncer dans quelques heures ou jours, un tel scénario.
    – Un tel scénario inévitable (à attendre).
    – Pour le moment, la criticité est là mais pas encore « un accident » (incontrôlé).

    – En 1999, une reprise de criticité était arrivée au Japon à Tokaimura dans une usine de retraitement de combustible usagé où l’Uranium avait fissionné spontanément, émettant des flux neutroniques massifs pendant plusieurs jours.
    La réaction avait pu être stoppée mais les conditions étaient totalement différentes de Fukushima où des coeurs sont concernés en plus des piscines, où des corium sont actifs etc…

    Le Japon avait tout fait à l’époque pour que cet « incident » reste secret alors qu’il est considéré comme majeur par l’AIEA.

  11. Avatar de Kerjean
    Kerjean

    Y EN A MARRE

    On privatise les bénéfices, on nationaliste les pertes.

    Quand Union Carbyde a tué des centaines de milliers de personnes à Bhopal, elle a fondu les plombs.
    STOP.
    Chaque entreprise polluante devrait mettre à la caisse des dépots de son état une caution correspondant au coûts éventuels qu’elle causera.
    Pourquoi EDF et Areva n’ont-ils pas prévisionnés le coût du démantèlement des centrales? C’est nous qui allons payer?

    1. Avatar de Didier
      Didier

      Kerjean une hypothèse stupide 😉 et si en intégrant le coût du démantèlement dans le coût total du kWh nucléaire, celui-ce se révélait non compétitif ?

      J’ajoute que même les plus enragés des écolos me disent qu’en l’état actuel des choses, ce qui est urgent c’est l’arrêt des centrales, leur démantèlement peut attendre, reste le coût de la maintenance des joujoux pollués !

      1. Avatar de Thomas

        Alors Didier, nous ne courons pas après un monde meilleur, mais juste après de l’argent ?

        Ahlalà, je n’arrive pas à y croire !

      2. Avatar de Albéric de la Bastide
        Albéric de la Bastide

        Ca existe des écolos enragés??

      3. Avatar de Mianne
        Mianne

        et si en intégrant le coût du démantèlement dans le coût total du kWh nucléaire, celui-ce se révélait non compétitif ?

        Vous avez raison . Il faut y intégrer le coût du démantèlement . On nous fait bien payer une éco-taxe quand on achète un appareil électroménager en prévision du coût de sa future destruction écologiquement acceptable .
        A plus forte raison pour une centrale nucléaire .

      4. Avatar de RUTILY

        Le parc nucléaire français n’a pas été financé par des investissements publics, il a été payé par les consommateurs : EDF a emprunté pour financer les recherches du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et construire ses centrales, et a répercuté les coûts sur les utilisateurs. Strictement parlant, ce parc n’appartient pas à l’Etat, mais à EDF !

        http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/08/21/le-debat-sur-le-nucleaire-suppose-de-tenir-compte-de-tout-le-mix-energetique_1401348_3232.html

        De même des provisions ont été faites pour tenir compte du coût du démantèlement. Pour financer la déconstruction des centrales, EDF constitue chaque année des provisions financières correspondant à 15 % du coût complet d’investissement pour une unité REP, ou 50% de la partie proprement nucléaire de l’installation. Cela couvre l’ensemble des travaux de déconstruction, l’ingénierie, la surveillance et la maintenance des installations, la sécurité du site ainsi que le conditionnement, le transport, le stockage et la surveillance des déchets.

      5. Avatar de RUTILY

        @ quelqu’un
        Bonjour,
        Toute les études qui évaluent le coût du nucléaire se réfère au nucléaire Américain. Aux US la construction des réacteurs a été étalée dans le temps et a concerné plusieurs modèles différents.

        Au contraire en France les différentes tranches nucléaires ont été normalisées et construites en peu de temps. L’exemple de l’EPR montre que le coût du premier de série n’a rien à voir avec le coût récurrent auquel on peut parvenir.

        Tout se passe comme si les US avaient construit une collection de prototypes différents alors que la France a bénéficié d’un coût de série (Cela divise à peu près par 2 le coût d’un réacteur). Mais on a tellement l’habitude de galvauder la France et sa Franchouillardise que personne n’ose imaginer une telle raison et encore moins en faire état dans les média.

        Bien cordialement

      6. Avatar de Didier
        Didier

        @ Rutily : pourriez vous nous donner des infos concernant le financement de la R&D chez Framatome pour développer le PWR palier 900 puis 1300 MW et sortir de la licence Westinghouse ? Pourriez vous nous donner des infos sur le financement de R&D chez Alsthom Atlantique (Alstom aujourd’hui) pour mettre au point les turbines et alternateurs 1500 tr/mn ?
        Est-ce EDF ? Sont-ce les consommateurs ? Est-ce l’Etat ?

      7. Avatar de RUTILY

        @ Didier
        Bonjour cher Didier
        Je suis désolé mais je ne connais pas spécifiquement les financements dont vous parlez. J’imagine que la recherche Framatome est payée par Framatome, mais comme la recherche est en général aidée en France (et même le développement ce qui est beaucoup plus cher) il me semble qu’une grande entreprise de la sorte a du pouvoir se faire financer par l’état la moitié de son budget.

        Mais ce sont des règles applicables à tous les domaines y compris par exemple les renouvelables, il suffit de faire un dossier convaincant ce qui est facile en ce moment avec la mouvance Grenelle.

        Quant à Alsthom Atlantique je suppose que c’est la même chose avec en plus le fait que des turbines et des alternateurs ne sont pas forcément spécifiquement nucléaires et peuvent être utilisés dans de grosses centrales classiques.

      8. Avatar de Didier
        Didier

        @ Rutily
        Cher Rutily
        Je reconnais que ma question était à la fois très spécifique mais aussi très hypocrite ! Très hypocrite car bien que n’en ayant pas les preuves, je pense que c’est l’Etat qui a payé en grande partie les développements et qu’en conséquence la parc nucléaire appartient à la nation française et pas à EDF.

        Les réacteurs PWR sont issus d’un développement de la technologie Westinghouse réalisé en son temps par Framatome (aujourd’hui AREVA). L’histoire dit, est ce vrai ? que Framatome a si bien développé cette technologie que Westinghouse lui a fait cadeau de la licence en échange du résultat de ses travaux. En liaison avec le CEA, les subventions étatiques ont été sans doute abondantes.

        En ce qui concerne turbines et alternateurs, détrompez vous. La nature de la vapeur créée par les réacteurs (vapeur de mauvaise qualité), font que les turbines et les alternateurs pour centrales nucléaires sont d’un genre spécial avec une vitesse de rotation de 1500 tours minute contre 3000 tours minute pour les centrales thermiques classiques (charbon par exemple). Et je ne parle pas des systèmes de refroidissement spécifique (turbo-pompe alimentaire, condenseur,….). N’oublions pas le contrôle-commande, spécifique au nucléaire également.

        Tout cela a été à l’évidence développé avec le large concours de l’Etat et donc cela nous appartient.

      9. Avatar de RUTILY

        @ Didier
        Vous avez peut être raison, je pensais que Framatome avait obtenu la moitié des financements et vous pensez qu’ils ont obtenus 100%. Mais même si c’est vrai, ce qui est à nous ce ne sont pas les centrales mais le prototype de développement et les brevets (le développement quoi). La raison pour laquelle je pense que la contribution de l’Etat s’est limité à 50% c’est que dans ce cas l’entreprise peut garder la pleine propriété du développement! c’est elle qui a développé, on l’a juste un peu aidée. Si l’Etat garde la propriété, il y a en général un appel d’offre avec mise en concurrence et dans ce cas l’Etat paye 100%.

        Une remarque : je m’étais arrêté au niveau d’EDF, on passe au niveau de Framatome, un sous traitant donc, mais on pourrait continuer pour les sous traitants de deuxième niveau puis de troisième etc… La recherche et le développement peuvent être aidés à tous les niveaux… et c’est heureux pour les PME.

  12. Avatar de Alain.Goethe
    Alain.Goethe

    @ Kerjean
    Vous écrivez :

     » Quand Union Carbyde a tué des centaines de milliers de personnes à Bhopal, elle a fondu les plombs.  »

    Voici 2 ans, j’avais lu attentivement , sur site GREENPEACE, la situation suite à BHOPAL

    U.C n’existait plus – en effet- une partie rachetée par DOW CHEMICAL. Cette dernière était toujours en procès avec des avocats qui représentaient les victimes .

    En effet, normal que ces victimes demandaient indemnisation

    FUKUSHIMA = ce sera même encore + grave ai l’impression

    1. Avatar de Julien Alexandre
      Julien Alexandre

      @ Alain Goethe et Kerjean

      Pas d’inquiètude, DOW Chemical a payé pour Bhopal, la preuve : http://www.youtube.com/watch?v=LiWlvBro9eI

      Enfin, disons qu’ils auraient pu…

      1. Avatar de Alain.Goethe
        Alain.Goethe

        @ Julien

        Merci j’irai voir

        ça m’intéresse

        car j’ai travaillé chez U Carbide dans les années 80, mais pas dans la division des  » Produits qui étaient fabriqués à BHOPAL

        1. Avatar de Julien Alexandre
          Julien Alexandre

          @ Alain Goethe

          Si vous avez travaillé pour UC, cela risque de vous faire modérément rire.

  13. Avatar de schizosophie
    schizosophie

    Etat des lieux mis à jour à 11 h 40 sous la signature du journaliste Alain
    Perez des Echos : no man’s land

  14. Avatar de j.gorban
    j.gorban

    et vlan augmentation de la dette public par nationalisation de TEPCO

    elle est pas belle la vie des capitalistes

    les contribuables, ils vont la payer combien l’action TEPCO

    c’est comme le médiator ; ça finira par le paiement des indemnités par les contribuables ; le tueur Servier a plus d’un milliard de fortune , qu’il paye !!

    et on nous dit que nous devons manifester bien sagement sans débordements !

    1. Avatar de Kerjean
      Kerjean

      Ha non, c’est pas vrai, BHL, Kouchner, Sarkozy, l’UMP, le PS, les Verts, Meluche, viennent de nous expliquer qu’une rébellion armée était tout à fait légitime.
      Alors ce qui vaut en Libye vaut bien en France non?

    2. Avatar de Albéric de la Bastide
      Albéric de la Bastide

      Alternative: le gouvernement japonais confisque TEPCO et met les membres du Conseil d’Administration en prison.
      Il n’y a plus qu’à…..

  15. Avatar de Enigma
    Enigma

    Ah tout de même !
    Suite aux articles parus dans la presse sur les rudes conditions de travail des liquidateurs. Le ministre de l’industrie du Japon demande à TEPCO d’améliorer leur sort aussi bien au niveau de la nourriture que du sommeil nécessaire .

    http://english.kyodonews.jp/news/2011/03/81788.html

  16. Avatar de roma

    a lire!!!
    http://www.lemonde.fr/japon/article/2011/03/29/fukushima-la-menace-nucleaire-perdurera-sur-le-long-terme_1500362_1492975.html
    Pierre Le Hir, journaliste scientifique au « Monde »
    Fukushima : « La menace nucléaire perdurera sur le long terme »

    Il peut aussi se produire des explosions d’hydrogène liées à la fusion du coeur. Lorsqu’il atteint des températures élevées faute de refroidissement, le combustible nucléaire se transforme en un magma très irradiant, le corium, dans lequel on trouve également les gaines métalliques des combustibles nucléaires, ainsi que des éléments de structure interne des cuves des réacteurs.

    Ce corium peut provoquer de nouvelles explosions d’hydrogène qui pourraient disperser dans l’atmosphère des radioéléments. Mais avec la fusion du cœur, le risque principal est que la cuve soit percée, que le corium s’en échappe, qu’il attaque la dalle de béton qui se trouve sous le bâtiment du réacteur, et, éventuellement, que des matières radioactives se dispersent dans le sous-sol et ruissellent jusqu’à l’océan.

    Harold : Que ce passerait-il si le point de « non-retour » était franchi ?

    Qu’appelle-t-on le point de non-retour ? Imaginons que le niveau de radioactivité sur le site soit tel qu’il ne soit plus possible, humainement, d’y intervenir. A ce moment-là, tous les cœurs de réacteur fondraient, et, selon le processus décrit plus haut, s’échapperaient et se retrouveraient au contact du béton.

    Ensuite, c’est l’inconnu. Un tel accident ne s’est jamais produit. On sait que le corium dont on parlait plus haut est à une température de l’ordre de 2 000 à 2 500 °C et que le béton fond typiquement à une température de 700°. Mais tout dépend de la composition de ce béton, et tout dépend aussi de la façon dont le corium pourra s’étaler ou non, c’est-à-dire refroidir plus ou moins vite.

    Au pire, toute la matière radioactive traverserait le béton et se retrouverait au contact de la roche sur laquelle est installée la centrale de Fukushima. C’est une roche magmatique, de granite, mais on ignore s’il y a des fracturations ou non, s’il y a des écoulements d’eau, et donc, personne n’est en mesure de dire si les matières radioactives seraient contenues par ce socle rocheux ou si elles migreraient dans le sous-sol et, éventuellement, dans l’océan, les côtes étant tout à côté de la centrale.

    François : La situation est-elle en train de s’aggraver ou au contraire de s’améliorer ?

    Elle semble en train de s’aggraver dans la mesure où Tepco est aujourd’hui confronté à deux nécessités contradictoires : d’une part, continuer à refroidir les réacteurs et les piscines de combustible en y injectant et en y déversant de l’eau ; d’autre part, évacuer cette eau qui est très contaminée et qui empêche de remettre en marche les systèmes normaux.

    La semaine dernière, plusieurs éléments positifs étaient intervenus, notamment le fait qu’une connexion électrique avait été rétablie sur tous les réacteurs et également le fait que ce n’était plus de l’eau de mer corrosive qui était injectée dans les cuves, mais de l’eau douce.

    Ces nouvelles positives sont depuis contrariées par le bourbier radioactif qu’est devenue la centrale.

    Gossip : En cas de fusion du combustible, la réaction en chaîne ne se relance-t-elle pas ?

    Selon les experts, non, sauf si le combustible se retrouve dans un bain d’eau alimenté en permanence. S’il s’agit uniquement d’eau résiduelle, celle-ci sera vaporisée, et la réaction en chaîne ne pourra pas être entretenue.

    Pierre : Y a-t-il un risque que la radioactivité atteigne des niveaux critiques, à Tokyo, dans les jours ou les semaines à venir ?

    Elle a déjà atteint, la semaine dernière par exemple, des niveaux critiques dans l’eau de consommation courante à Tokyo. La limite maximale autorisée en césium 137 pour l’eau potable est de 200 becquerels par litre pour les adultes, et de 100 becquerels par litre pour les enfants. La limite de 200 becquerels par litre avait été dépassée.

    De même, dans certains légumes, à une centaine de kilomètres de la centrale de Fukushima, les niveaux autorisés de becquerels ont été très largement dépassés. Exemple : dans des lots d’épinards, le niveau atteignait 54 000 becquerels par kilo, alors que la limite est de 2 000 becquerels par kilo.

    A distance du site, notamment à Tokyo, la contamination vient en fait des panaches de vapeur radioactive qui sont émis par la centrale, qui sont poussés par les vents et précipités au sol par les pluies. Donc la situation varie de jour en jour.

    Florent : Le corium peut-il passer au travers du manteau terrestre ? Si oui, quels seraient les risques ?

    Non. Il existe une théorie, qui s’appelle le « syndrome chinois », selon laquelle du corium émanant d’un réacteur américain traverserait la Terre de bout en bout. C’est un scénario de science-fiction. Le corium, s’il atteint le sous-sol, restera dans les couches superficielles de la croûte terrestre, ce qui n’empêche pas qu’il puisse y avoir une migration des radionucléides, par exemple vers une nappe phréatique.

    Emmanuel : Quels peuvent être les risques pour la chaîne alimentaire et surtout, pour l’écosystème marin très proche de la centrale et des six réacteurs ?

    On a déjà mesuré, par exemple le 26 mars à 300 mètres au large de la centrale, des taux d’iode 131 près de 2 000 fois plus élevés que la valeur normale. On peut craindre également que d’autres radioéléments comme le plutonium souillent le milieu marin.

    Ces éléments vont se diluer dans l’océan, mais ils y subsisteront sur le long terme, en tout cas pour le plutonium, puisque l’iode, lui, a une dure de vie très courte.

    Le risque principal est que ces radioéléments soient concentrés par les algues, auquel cas les concentrations peuvent être multipliées par un facteur 1 000, puis que ces algues (dont les Japonais sont de grands consommateurs) soient elles-mêmes mangées par des crustacés – homards, crabes –, ce qui provoquera une nouvelle concentration et, de ce fait, la chaîne alimentaire peut être gravement contaminée.

    Cédric : Si la matière radioactive se retrouve en dehors de la centrale à l’air libre : quelle contamination ? Sur quelle zone ? Pendant combien d’années ?

    Jusqu’à présent, la contamination radioactive est venue principalement de ce qu’on appelle les « produits de fission », c’est-à-dire les cendres résultant de la combustion nucléaire.

    Ces produits de fission sont des aérosols qui ont été relâchés dans l’atmosphère. Les plus pénalisants à court terme sont l’iode 131 et le césium 137. L’iode 131 peut se fixer sur la thyroïde et provoquer un cancer de cette glande. Le césium 137, lui, peut générer des cancers digestifs et pulmonaires ou des leucémies.

    En cas de forte dégradation du combustible – et celle-ci semble en cours –, d’autres produits peuvent être relâchés. Le plus inquiétant d’entre eux est le plutonium, car c’est une substance très toxique à la fois sur le plan chimique (ses effets sont comparables à ceux de l’arsenic) et sur le plan radiologique.

    S’il est inhalé ou ingéré, le plutonium peut provoquer des cancers. Seule chance : c’est un métal lourd qui est donc peu mobile dans l’environnement, c’est-à-dire qu’il a tendance à se disperser très difficilement.

    A Tchernobyl, où il y avait eu une très violente explosion qui avait projeté au loin différentes matières radioactives, la zone contaminée par du plutonium a été d’un rayon d’une trentaine de kilomètres.

    Kévin: Combien de temps cette catastrophe peut-elle durer ?

    D’ores et déjà, l’Autorité de sûreté nucléaire française, par exemple, indique que la contamination dans la zone de 20 ou 30 kilomètres où la population a été évacuée ou mise à l’abri va durer pendant des années, et plus probablement des décennies.

    Cet ordre de grandeur de plusieurs décennies ne changera pas fondamentalement si la situation empire. Quant à l’accident de Fukushima proprement dit, les autorités japonaises elles-mêmes annoncent qu’il pourrait durer plusieurs mois, voire une année ou même davantage.

    Myriam : Quels sont les risques sanitaires de présence de plutonium dans les fonds marins ?

    Comme je l’ai dit, le risque n’est pas tant pour les fonds marins, où le plutonium va se diluer, que pour la chaîne alimentaire. Et dans l’immédiat, le risque, notamment pour les « liquidateurs » qui se relaient sur le site de la centrale ne vient pas du plutonium (jusqu’à présent, on n’en a décelé que des traces), mais des produits de fission, donc l’iode et le césium radioactifs, mais aussi d’autres radioéléments comme le strontium, le ruthénium, etc.

    Diane : On ne nous parle plus de nuage radioactif. Cela veut-il dire qu’il n’y a plus d’émanations radioactives voyageant avec les vents ?

    Non. Il y en a très certainement encore. Au premier jour de l’accident, Tepco a procédé à des dégazages volontaires pour éviter la surpression à l’intérieur des enceintes de confinement ; ces lâchers de vapeur d’eau ont entraîné une dispersion dans l’atmosphère de produits radioactifs.

    Au cours des derniers jours, il n’y a apparemment plus eu de lâcher de vapeur volontaire. En revanche, plusieurs enceintes de confinement ne sont probablement plus étanches et des radionucléides continuent donc à s’échapper, mais cette fois, de façon incontrôlée.

    Miaski : La présence du plutonium dans le sol n’annonce-t-elle pas déjà une catastrophe écologique ?

    C’est déjà une catastrophe écologique. Il va y avoir autour de Fukushima, dans un périmètre qu’il est aujourd’hui difficile de définir mais qui sera probablement de l’ordre de 30 km de rayon, une sorte de zone interdite comme à Tchernobyl.

    A ce stade, la détection de plutonium n’est pas le signe d’une aggravation. Si des quantités plus importantes de plutonium étaient décelées, cela signifierait que le combustible est en cours d’achèvement de fusion, et surtout, qu’il a trouvé une issue pour sortir des cuves, c’est-à-dire que celles-ci ne sont plus intègres, et l’on retombe sur le scénario décrit plus haut.

    Juan : Est-on techniquement capables d’arrêter une fusion de cœur de réacteur ?

    C’est un accident qui n’avait jamais été pris en compte avant Three Mile Island, donc rien n’est véritablement prévu pour l’empêcher. Sur l’EPR, dont quatre exemplaires sont en construction en Finlande, à Flamanville en France et en Chine, un dispositif de sécurité est spécifiquement prévu pour recevoir le corium en cas de fusion du cœur, lui permettre de s’étaler, avec un gros réservoir d’eau qui se déverserait automatiquement sur le corium fondu.

    Est-ce pour autant la parade absolue à cet accident ? L’histoire du nucléaire montre que les systèmes de sécurité prévus sont toujours pris en défaut par ce qui est, par définition, imprévisible.

    1. Avatar de Mianne
      Mianne

      A propos du film prémonitoire Le syndrome chinois
      http://www.dissident-media.org/infonucleaire/china_syndrom.pdf

      Un article http://www.monde-solidaire.org/spip/spip.php?article3887 propose la vision du film le syndrome chinois en deux parties en realvidéo ainsi qu’un documentaire de 51 mn

      La question à cent balles ; si un nouveau scenario de film catastrophe prévoyait aujourd’hui l’enfoncement des coeurs nucléaires en fusion à Fukushima, par où ressortiraient-ils ? Aux USA, pas très loin de Three Miles Island ? Le nouveau film catastrophe s’appellerait donc « the US syndrome ».

  17. Avatar de Enigma
    Enigma

    Selon un expert les japonais ont perdu leur course contre la montre et le réacteur 2 a fondu :

    http://www.guardian.co.uk/world/2011/mar/29/japan-lost-race-save-nuclear-reactor

  18. Avatar de roma

    sur le monde, enfin une bonne nouvelle, de la tenue m’enfin

    Une chaîne de télévision allemande est allée plus loin, lundi, en annonçant qu’elle ne diffuserait plus des épisodes des Simpsons évoquant des accidents nucléaires.

    “Avec tout ce qui se passe au Japon, nous ne diffuserons rien qui parle de problèmes nucléaires”, a expliqué Stella Rodgers, porte-parole de la compagnie ProSieben. Elle précise que ses services vérifient actuellement le contenu des épisodes prévus à la diffusion. “Nous ne couperons aucun des épisodes”, précise-t-elle cependant. La chaîne autrichienne ORF avait déjà annoncé que “compte tenu de la catastrophe nucléaire au Japon, il ne serait pas approprié de diffuser des épisodes sur ce thème”.

  19. Avatar de quelqu'un a
    quelqu’un a

    Il va faire nuit, où est la mise à jour?

    1. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      Pas de nouvelles informations !

      Ce qui signifie probablement que l’opérateur bute toujours sur le même problème: comment transvaser l’eau hautement contaminée des sous-sols des réacteurs n°2 et 3, pour la stocker où ?

      1. Avatar de quelqu'un a
        quelqu’un a

        Tout à l’heure la radio « Deutschlandfunk » prétendait que le site de Fukushima sera nationalisé et réaffirmait qu’une brèche dans le reacteur devait être la cause des fortes émanations de plutonium..
        Dienstag, 29. März 2011 19:00 Uhr
        Plutonium-Funde in Fukushima lösen neue Sorgen aus

        Plutonium-Funde auf dem Gelände des beschädigten japanischen Kernkraftwerks Fukushima haben neue Sorgen über das wahre Ausmaß der Katastrophe ausgelöst. Die Entdeckung des extrem giftigen und krebserregenden Stoffes deute auf einen Bruch der Schutzhülle hin, teilte die Atomaufsicht in Tokio mit. In der japanischen Opposition wurden indes Forderungen laut, die Evakuierungszone rund um Fukushima auszuweiten. Dann müssten weitere 130.000 Menschen ihre Wohnorte verlassen. Unterdessen erwägt die japanische Regierung, das Kraftwerk zu verstaatlichen. Der Betreiber Tepco steht wegen seiner Informationspolitik in der Kritik. Ein Firmensprecher versicherte, man tue alles, um einen Austritt großer Mengen von Radioaktivität in die Umwelt zu verhindern.

      2. Avatar de PAD
        PAD

        et pendant ce temps, ils n’arrosent plus pour refroidir ?

  20. Avatar de quelqu'un a
    quelqu’un a

    C’est au conditionnel, mais quand même:

    “Tepco (Fukushima) pourrait être nationalisé”

  21. Avatar de quelqu'un a
    quelqu’un a

    Le nuage radioactif laisse ses premières traces en France
    Cela n’est toutefois pas suffisant en soi pour conclure à l’absence de risque sanitaire, juge la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad).

  22. Avatar de edith
    edith

    … et ça va durer des semaines et des semaines.

    J’aimerais bien savoir si il y a des projets pour les habitants de cette région dévastée.

    Le gouvernement ne va pas les laisser là dans des conditions pitoyables tout de même !

    Ils sont entassés dans des gymnases ou autres salles communes, personnes âgés malades et enfants, sans endroit pour s’isoler un peu, avec manque de soins, de nourriture et d’eau.

    C’est un scandale !

    Monsieur Leclerc avez vous des informations à ce sujet s’il vous plait ?

  23. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    Non, je n’en ai pas de précises (je ne lis par le Japonais). Je crois seulement avoir compris que leur ravitaillement est assuré, et que des baraquements sont en cours de construction, dans des quantités que j’ignore.

    La situation des travailleurs de Tepco et d’entreprises sous-traitantes a par contre été décrite et est scandaleuse. Les chiffres varient, mais ils sont entre 500 et 700, et sont soumis à des conditions de travail très dures.

    Non seulement en raison de leurs expositions prolongées et cumulées à la radioactivité, mais de leur nourriture (matin et soir, pas de repas de midi) et des conditions dans lesquelles ils dorment sur le site même. Ainsi que de leurs protections, insuffisantes en nombre ou de nature inadaptée.

    Cela donne une image de la société japonaise qui tranche avec les poncifs habituels.

    1. Avatar de Kerjean
      Kerjean

      Ben non Leclerc-San, les Japonnais ont toujours fait peu cas du confort de la troupe. Aucune nation au monde n’a créé une armée aussi vétuste qu’eux pendant la seconde guerre mondiale. Personne n’aurai pu combattre dans les condition où il l’ont fait.
      Attention aussi au nihilisme très présent en cas de perte de contrôle.

      Si les dirigeants perdent la face et s’en sortent indemne, le Japon ne s’en remettra pas. C’est son âme qu’il perdra.

      Assez dur à vivre en plus d’évacuer la moitié de la population du pays.

      1. Avatar de François Leclerc
        François Leclerc

        Je ne parlais pas de la réalité, mais bien des poncifs…

    2. Avatar de edith
      edith

      merci beaucoup.

    3. Avatar de edith
      edith

      Pour le coup, je viens d’en trouver une d’info sur l’aide aux sinistrés !!!

      … elle est venue … mais pour nous ça semble à peine croyable :

      « La mafia japonaise vole au secours des sinistrés »

      http://www.ouest-france.fr/dossiers/actualite_-La-mafia-japonaise-vole-au-secours-des-sinistres_1723199-1741900_dossiers.Htm

      1. Avatar de François Leclerc
        François Leclerc

        J’ai oublié : les journées de travail sont de douze heures, trois jours consécutifs, avec une journée de repos ensuite.

  24. Avatar de edith
    edith

    Le chat du « monde » aujourd’hui concerne Fukushima.

    C’est simple, direct et des réponses sont données :

    http://www.lemonde.fr/japon/chat/2011/03/29/fukushima-jusqu-ou-ira-la-catastrophe_1500007_1492975.html#ens_id=1493258

    1. Avatar de quelqu'un a
      quelqu’un a

      Oui effectivement, il fallait y penser :  » Au cours des derniers jours, il n’y a apparemment plus eu de lâcher de vapeur volontaire. En revanche, plusieurs enceintes de confinement ne sont probablement plus étanches et des radionucléides continuent donc à s’échapper, mais cette fois, de façon incontrôlée. »…

  25. Avatar de Thomas

    Petit détail technique qui doit peser lourd.

    Au japon, le pays est coupé en deux zones, la limite passant un peu au sud de Tokyo, dans lesquelles la fréquence du courant électrique n’est pas la même. D’un coté du 60 hertz, de l’autre du 50 hertz.

    Du coup, les centrales du sud ne peuvent pas facilement venir alimenter le nord (dont Tokyo)…ça se goupille décidemmnt mal.

    1. Avatar de PAD
      PAD

      intéressant !

  26. Avatar de Enigma
    Enigma

    Dépêche pour le moins étrange :
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/03/29/97001-20110329FILWWW00777-fukushima-lent-retablissement.php

    Il me semble que les autorités des USA depuis le début minimisent à fond les problèmes de Fukushima .
    Selon eux la centrale connaît un lent rétablissement …

    1. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      Rien d’étrange, il y a aussi un lobby du nucléaire aux Etats-Unis  ! Ne pas oublier que les réacteurs sont de technologie américaine …

      1. Avatar de Pierre-Yves D.
        Pierre-Yves D.

        Le nucléaire mondial a aussi son lobby officiel : l’AIEA

        
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) est une organisation internationale autonome, sous l'égide de l'ONU. Elle rend un rapport annuel à l'assemblée générale de l'ONU et à chaque fois que demandé par le Conseil de Sécurité. Fondée en 1957 et basée à Vienne, en Autriche, elle cherche à promouvoir les usages pacifiques de l'énergie nucléaire et à limiter le développement de ses applications militaires.
        Le budget de l'année 2004 est de plus de 268 millions de dollars des États-Unis.
        L'AIEA a obtenu le prix Nobel de la paix en 2005.
        Son siège est au 5 Wagramer Strasse, à Vienne, en Autriche.

        Les critiques :

        L'AIEA s'oppose à l'utilisation militaire de l'énergie nucléaire, mais soutient massivement l'utilisation civile des centrales nucléaires. Son but est le développement de l'énergie nucléaire pour la production d'électricité dans tous les pays membres (actuellement 139 pays).

        * Or la production de combustible militaire peut être effectuée, (ou en tout cas facilitée), à partir de certains types de centrales nucléaires civiles. De plus, les inspections menées par l'agence rencontrent souvent de nombreux obstacles, ce qui l'empêche de contrôler parfaitement les activités de certains états. Ainsi en Irak, il lui a fallu plusieurs mois pour conclure que le régime n'avait pas réussi à fabriquer d'armes atomiques. Dans nombre de ses campagnes d'investigations, l'AIEA est revenue sans réelles certitudes sur les programmes en cours. Certains pays comme l'Inde, Israël et le Pakistan se sont invités parmi les puissances nucléaires sans que l'AIEA puisse contrôler les programmes clandestins de pays non signataires du TNP.

        * La remise du prix Nobel de la paix 2005 à l'AIEA a lui aussi soulevé des critiques parmi les opposants à l'agence[10]. Accusant l'AIEA de favoriser la prolifération d'armes nucléaires via le développement du nucléaire civil (bien que ce type de lien ne soit pas aisément démontrable, nucléaire civil et militaire exigeant des matériaux et des installations différentes) plutôt que de réguler les utilisations de l'atome, les antinucléaires ont vu ce prix Nobel, comme une façon de légitimer une organisation qui ne fait pas l'unanimité. Ce prix Nobel permettait aussi d'appuyer l'agence et de renforcer sa crédibilité dans ses investigations dans la crise du nucléaire iranien.
        * Les antinucléaires accusent l'AIEA de minimiser les risques liés à l'utilisation de l'énergie nucléaire[réf. nécessaire]. Ainsi, dans l'un de ses rapports sur la catastrophe de Tchernobyl, 50 victimes seulement ont été dénombrées par l'AIEA. Les autres rapports de l'AIEA évaluent un maximum de 4 000 victimes à long terme, tandis que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) annonce des nombres de victimes à 5 chiffres Modèle:Référence obsolète[11], et l'Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire estime le nombre des victimes à 6 chiffres[réf. nécessaire].
        * D'un côté, l'OMS possède une réelle expertise sur Tchernobyl, mais elle est liée à un accord avec l'AIEA en ce qui concerne les conséquences de la radioactivité sur la santé. Les dommages génétiques engendrés par Tchernobyl ne peuvent par exemple pas être cités par l'OMS. Autre exemple : en 1995, les actes d'un colloque organisé par l'OMS, réunissant plus de 700 médecins étudiant les effets de la catastrophe de Tchernobyl, ont tout simplement été censurés[réf. nécessaire]. Les explications de l'attitude de l'OMS sont les suivantes :
        o Depuis un accord signé en 1959, l'AIEA surveille toutes les recherches sur les risques médicaux entraînés par l'utilisation commerciale de l'énergie nucléaire, en lieu et place des organisations de médecins indépendants.
        o L'accord entre l'OMS et l'AIEA de 1959 implique que tous les projets de recherche – dont les résultats pourraient limiter la croissance de l'industrie nucléaire – ne pourront être menés par l'OMS que si elle « collabore » avec l'AIEA[12].
        o L'accord entre l'OMS et l'AIEA de 1959 implique dans son article 3 que L'OMS et l'AIEA reconnaissent qu'elles peuvent être appelées à prendre certaines mesures restrictives pour sauvegarder le caractère confidentiel de certains documents[13].
        o Pour André Larivière, membre du Réseau sortir du nucléaire France, l'AIEA est la seule institution qui dépende directement du conseil de sécurité. Elle a donc préséance sur l'OMS[14].

      2. Avatar de Pierre-Yves D.
        Pierre-Yves D.

        source Wikipédia

      3. Avatar de Enigma
        Enigma

        Oui je comprends bien, ce qui est étrange c’est comment ils peuvent imaginer que les gens vont gober leurs allégations.

      4. Avatar de j.gorban
        j.gorban

        réacteurs américains

        mox français

        exploitant japonais

        les 3 plus grandes puissants nucléaires sont impliqués complètement dans cette catatrophe

        le japon a d’abord fait appel à des experts américains puis à des experts français

        pourtant quel est le pays qui a la plus grande expérience ? la russie

      5. Avatar de roma

        à propos d’oms aiea:
        http://www.independentwho.info/accueil_FR.php

        Christophe ELAIN – Nucléaire : l’étrange silence de l’OMS
        http://www.youtube.com/watch?v=EYq51n4vaHo

  27. Avatar de roma

    Casquette Fukushima:

    Une attitude qui ne surprend pas Jean-Marie Bouissou, directeur de recherches à Sciences Po, spécialiste du Japon. « Rien ne prépare ces patrons à ce genre de situation », explique-t-il. Le principe est simple, selon Jean-Marie Bouissou : « Grande université, grande boîte », mais jamais d’école de commerce, encore moins de formation en communication. Les règles d’or du patronat japonais, à ses yeux : « Ne pas faire d’ennemis, ne pas mettre les pieds dans le plat et, surtout, ne pas commettre d’erreurs ».

    Et c’est bien là le problème. « Des erreurs catastrophiques ont été commises, et le rituel d’excuse japonais ne suffit plus », constate Jean-Marie Bouissou. En effet, le numéro 1 de Tepco, qui annonçait fièrement en 2010 avoir économisé sur l’entretien de la centrale de Fukushima, n’a même pas pris la peine de se prosterner devant les caméras, comme le voudrait l’usage à Tokyo. Car derrière les fautes répétées de l’opérateur, c’est tout un système qui est mis à nu par la catastrophe. « La collusion entre la classe politique, les industriels, le monde médiatique et la filière nucléaire est totale », témoigne Michel Théoval, premier vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie française au Japon. « Même la maison impériale suit cette question de près », assure cette figure des relations industrielles franco-japonaises, qui a représenté Thales à Tokyo entre 1997 et 2010. Autant de verrous qui empêcheront toute remise en cause du programme nucléaire nippon, selon lui. Et ne pousseront certainement pas un patron à venir s’excuser.

    http://www.lepoint.fr/monde/la-mysterieuse-disparition-du-patron-de-fukushima-29-03-2011-1312927_24.php

    1. Avatar de j.gorban
      j.gorban

      “La collusion entre la classe politique, les industriels, le monde médiatique et la filière nucléaire est totale” témoigne Michel Théoval, premier vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie française au Japon

      parce que c’est différent en france ?

  28. Avatar de roma

    FUKUSHIMA (suite22) INQUIETUDES DE PHYSICIENS ASIATIQUES
    http://sciencepourvousetmoi.blogs.nouvelobs.com/

    Ce qui nous attend, les punks à coté c’est chansonnette
    THE CLASH -LONDON CALLING
    http://www.youtube.com/watch?v=r1N27phf3ds
    et Kraftwerk – Radioaktivität / SYSTAIME / JAPAN REMIX 2011 c’est rose bonbon électro
    http://www.dailymotion.com/video/xhoal1_kraftwerk-radioaktivitat-systaime-japan-remix-2011_news#from=embed

    http://www.dawn.com/2011/03/27/fukushima-lessons.html
    Traduction

    Le tremblement de terre et le tsunami au Japon ont déjà fait plus de 10.000 morts, et quelques 17.500 personnes sont toujours portées disparues.

    Cette catastrophe a été aggravée par la menace persistante de contamination radioactive suite aux accidents survenus sur quatre réacteurs nucléaires sur le site de Fukushima Daiichi-et des piscines qui contiennent encore actuellement un combustible nucléaire irradié, chaud, très radioactif. Même si l’accident nucléaire est contenu, il est source de nombreuses leçons pour l’Asie du Sud.

    La dépendance vis à vis de l’énergie nucléaire en Asie du Sud est en train de s’accroitre. L’Inde possède 20 réacteurs nucléaires en service, et plusieurs autres en construction, et des plans pour une expansion importante dans les prochaines décennies. Le Pakistan dispose de deux centrales nucléaires en service, une autre presque terminée, et plannifie la construction de beaucoup d’autres dans les 20 prochaines années. Les deux pays ont également des réacteurs qui font partie de leurs programmes d’armes nucléaires. Le Bangladesh et le Sri Lanka projettent de construire leurs premiers réacteurs nucléaires.

    La première leçon pour les populations et les décideurs d’Asie du Sud Est est que les établissements nucléaires sous-estiment la probabilité de survenue et la gravité des accidents possibles. Les réacteurs de Fukushima n’étaient pas prêts à faire face au tremblement de terre et au tsunami de la taille de ceux qui ont eu lieu. Un mois avant l’accident, l’usine de Fukushima a reçu un permis d’exploitation pour 10 ans. L’entreprise Tokyo Electric Power qui possède et exploite les réacteurs, l’agence de sûreté nucléaire au Japon et le gouvernement japonais lui-même, étaient tous convaincus que les réacteurs étaient en sécurité.

    Cette confiance est évidente dans les établissements nucléaires d’Asie du Sud. Après l’accident au Japon, S.K. Jain, le président de la Corporation des compagnies Nucléaires en Inde a déclaré « Nous possédons une connaissance complète du phénomène sismiques. Les pires événements sismiques et le tsunami ont été pris en considération dans nos conceptions. « Les autorités japonaises nucléaires pensaient sans doute de la même façon avant Fukushima.

    De même, La commission Pakistanaise à l’énergie atomique a déclaré que la sécurité de ses réacteurs a été vérifiée par des experts étrangers, y compris ceux de l’Association mondiale des exploitants nucléaires. Cela ne devrait rassurer personne. Le Tokyo Electric Power Company est un membre de l’Association mondiale des exploitants nucléaires.

    La deuxième leçon est que les catastrophes naturelles extrêmes ne font que rendre plus probables les accidents. Ceux de Tchernobyl en Union soviétique en 1986, à Three Mile Island aux États-Unis en 1979, à Windscale au Royaume-Uni en 1957 et à Chalk River au Canada en 1952 n’ont pas été déclenchés par des catastrophes naturelles.

    Les tremblements de terre rendent les accidents de réacteur plus probables parce qu’ils touchent simultanément la majeure partie des installations. Ils mettent hors circuit de multiples systèmes de sécurité et sont succeptibles de créer de nombreuses pannes. Les inondations et les incendies constituent une menace. C’est un incendie qui a causé la panne d’électricité à Narora en 1993, accident nucléaire majeur qu’a frolé l’Inde.

    La troisième leçon est que les accidents nucléaires sont le résultat de la nature même de la technologie nucléaire. Ils n’est pas besoin de faiblesse technologique ou d’absence d’opérateurs qualifiés. L’expertise technologique Japonaise en matière de nucléaire est immense. La catastrophe de Tchernobyl, les accidents à Three Mile Island, Windscale et de Chalk River se sont tous produit dans des pays ayant tous un réel savoir-faire en matière nucléaire.

    Une quatrième leçon est qu’aucun réacteur ne peut prétendre être de conception totalement sûre. L’accident a Fukushima concerne un réacteur à eau bouillante. Les cinq accidents les plus graves avant Fukushima se sont produit sur des réacteurs de conception différentes. Des accidents ont eu lieu également sur des réacteurs expérimentaux, tels que les réacteurs à neutrons rapides pour lesquels l’Inde est actuellement en train d’investir.

    Une cinquième leçon, est que dépenser plus d’argent sur la sécurité ne peut pas empêcher les petites pannes de s’accumulerr pour produire des catastrophes, et peut causer de nouveaux problèmes. Au réacteurs Fukushima, les systèmes de sécurité ont échoué, certains pour des raisons que nous ne comprenons pas encore. Anticiper toute défaillance possible impliquerait de construire des sauvegardes pour les sauvegardes et rendrait la conception des réacteurs encore plus compliquée, coûteuse, et leur fonctionnement encore plus aléatoire.

    Une sixième leçon est que les réacteurs nucléaires et les gens ne se mélangent pas. Les gens peuvent provoquer des accidents et les accidents touchent les gens. Ce sont des erreurs humaines d’opérateurs qui ont contribué à l’accident de Tchernobyl et celui de Three Mile Island. Les travailleurs ont été confrontés à Fukushima à des niveaux élevés de rayonnement dans leur lutte pour reprendre le contrôle des réacteurs et des piscines de combustible. Près de 200.000 personnes vivant dans les 20 km autours des réacteurs de Fukushima ont été évacués; Ceux qui vivent entre 20 km et 30 km ont été confinés pour éviter les effets de la radioactivité. Les États-Unis ont demandé à leurs citoyens résidant dans la région de s’éloigner d’au moins à 80 km du réacteur. Aliments et eau contaminés ont été retrouvés à des distances de 250 kilomètres à la ronde. Des traces de radiations sont arrivés sur la côte ouest des États-Unis, 8.000 km à travers l’océan Pacifique.

    En Asie du Sud, certains réacteurs se trouvent à proximité de grands centres urbains ou à proximité de rivières qui alimentent l’agriculture en eau potable. La centrale nucléaire de Karachi au Pakistan, par exemple, est située sur la côte et est vulnérable aux tremblements de terre et aux tsunamis. Construite il ya 40 ans, son réacteur était à l’origine éloigné de la ville. Mais maintenant certains programmes de logements se retrouvent à seulement 20 km du site. Karachi Nord reçoit une brise de mer qui passe d’abord sur la centrale nucléaire. En cas d’accident, il est impensable que la population résidant dans une circonférence de 80 km autours du réacteur puisse être rapidement évacuée en toute sécurité.

    Partout dans le monde, les gens repense l’énergie nucléaire. Après Fukushima, la chancelière allemande, Angela Merkel, a fait observer que c’est «lorsque … l’impossible devient possible et l’absoluement improbable, réalité, que la situation change ». Elle a annoncé une « sortie mesurée» de la dépendance sur l’énergie nucléaire, ce qui signifie la fermeture de l’Allemagne 17 réacteurs. Plus l’attente sera longue en Asie du Sud, plus grand sera le nombre de réacteurs construits et plus difficile une réorientation de politique énergétique.

    A.H. Nayyar is a visiting professor of physics at LUMS, Lahore. M.V. Ramana and Zia Mian are physicists at the Programme on Science and Global Security, Princeton University, Princeton, US.

    1. Avatar de D-croissance
      D-croissance

      @roma
      Passionnant et très pertinent article!
      Je vois que vous en avez assuré vous-même une excellente traduction!
      Merci d’avoir pris de votre temps pour nous offrir ce nouvel éclairage!

      1. Avatar de roma

        c’est google trad ! (remanié myself à l’oeil et à la bourre)

    1. Avatar de Thomas

      C’est la REMlance vous dira Madame Lagarde…

    2. Avatar de idle
      idle

      Merci pour le lien je me demandais justement comment et où m’en procurer un.

  29. Avatar de François78
    François78

    Cf. mise à jour n° 123

    Reprise d’un commentaire du billet « la machine infernale »‘ :

    « Le problème le plus urgent en ce moment est l’évacuation des eaux polluées (radio-actives). On ne peux pas éviter le rejet en mer de ces eaux, ou son stockage dans des navires appropriés, Le rejet avec dispersion dans l’océan lointain n’est pas à exclure (mais sera difficile à faire accepter internationalement, sauf si c’est fait « discrètement »). »

    A suivre …

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