SYRIZA 27 JANVIER 2015 : LA MISE EN ORDRE DE BATAILLE, par Cédric Mas

Billet invité. Ouvert aux commentaires.

Opinion dissidente de Paul Jorion : Si l’on est prompt à pousser des hauts cris devant le « réalisme sans morale » de ses ennemis, il faut faire preuve de la même rigueur vis-à-vis du « réalisme sans morale » de ses amis.

« Le seul aléa réside dans le lien qui pourrait exister entre AN.EL. et la Russie, mais à ce stade il est trop tôt pour l’affirmer avec certitude », écrit ci-dessous Cédric Mas, or cet « aléa » est loin d’être indifférent quand le président d’AN.EL. est ministre de la Défense.

L’élection législative grecque du 25 janvier 2015 a donné des résultats plus marqués que prévus. Les partenaires européens de la Grèce, comme les Marchés s’attendaient à une victoire limitée d’un parti, SYRIZA dont les ambitions de remise en cause de la rigueur imposée par la Troïka devraient être contenues par la nécessité de nouer des alliances pour gouverner.

Or les résultats sont bien plus nets, et SYRIZA ne rate la majorité absolue que de deux sièges.

Malgré ce succès, la situation reste compliquée pour Alexis Tsipras et les grands esprits ont beau jeux de soumettre à une critique aussi malvenue que malintentionnée les premiers actes d’un parti jeune, et dont le projet électoral est fondé sur la remise en cause sur tout le continent européen des dogmes ordo-libéraux imposés par l’Allemagne, et qui ont conduit la Grèce à une paupérisation accélérée.

Il est évident que la Grèce n’est pas de taille à elle seule à secouer à la fois le joug des marchés financiers, et les diktats allemands.

Pourtant SYRIZA a dès ses premières heures, démontré une volonté d’aller de l’avant, de manière à la fois très habile et déterminée.

4 actes jalonnent les deux premiers jours d’un processus de formation d’un nouveau gouvernement, d’habitude très long :

  • une prestation de serment laïque, Alexis Tsipras refusant de poser la main sur la bible lors de son serment comme la présence d’un archevêque orthodoxe.
  • Un hommage à la gauche grecque, par une visite au monastère de Kaisariani, lieu d’un massacre de jeunes partisans communistes par les nazis, le 17 juin 1944.
  • L’alliance avec AN.EL., groupuscule de députés souverainistes
  • Constitution d’un gouvernement resserré, avec des personnalités nouvelles et tournées vers l’action.

Puis vont suivre les rencontres avec les autorités européennes, à commencer par un responsable de la zone euro Jeroen Dijsselboem dès vendredi (ce dernier rendant ensuite compte de cette première rencontre à Angela Merkel et François Hollande).

De tous ces actes, dont certains hautement symboliques auraient du marquer les observateurs, un seul va retenir toute l’attention et déclencher les critiques générales, il s’agit de l’alliance avec AN.EL., souvent qualifiée de « contre-nature » et mise en avant par la propagande pro-européiste, dont les derniers espoirs seraient de se présenter comme un rempart contre l’extrême-droite (alors que c’est justement l’ordo-libéralisme imposé avec l’Euro qui est le meilleur allié objectif des extrêmes-droites en Europe).

AN.EL n’est pas un parti d’extrême-droite :

Que n’a-t-on écrit que AN.EL. parti souverainiste formé de dissidents d’élus de Nouvelle Démocratie, la grande formation politique de droite conservatrice !

Or, les spécialistes sont formels, malgré les incartades verbales de son leader, au langage fleuri, il ne s’agit pas d’une formation d’extrême-droite.

C’est ainsi que Dimitris Psarras, auteur spécialiste de l’extrême-droite grecque (et notamment de l’excellent ouvrage Aube Dorée, Livre noir du parti nazi grec, publié chez Syllepse en 2014) s’exprime dans un article Mediapart d’hier sur AN.EL. : « Lorsque le parti s’est créé en 2012, il y avait en lui quelques éléments que l’on retrouve traditionnellement dans des partis d’extrême droite, comme le nationalisme, la dimension populiste, le rapport avec l’Église, un agenda anti-immigration, explique le journaliste à Mediapart. Mais l’identité de ce parti, c’est son positionnement anti-austérité. Dans son mode et son discours, je le caractériserais plutôt comme national-populiste. Il a par ailleurs complètement mis de côté les thèmes qu’il agitait en 2012. » (cf. http://www.mediapart.fr/journal/international/260115/grecs-independants-l-allie-contre-nature-de-syriza?page_article=1 ).

Si cette formation reste souverainiste de droite, rien à voir avec Aube dorée, parti néonazi, ou même avec le Front National français de Jean-Marie Le Pen. Et depuis 2012, ce parti a opéré un virage plaçant au cœur de son projet la fin de l’austérité et la restauration de la souveraineté.

L’alliance SYRIZA – AN.EL. n’est pas « contre-nature » ni surprenante :

Cette alliance n’est pas « contre-nature » car il existe une réelle convergence de projet, permettant de former une « plate-forme commune » stable pour soutenir l’action d‘un gouvernement.

Il s’agit d’une alliance qui n’est pas nouvelle, puisqu’elle avait déjà été envisagée en 2012 et avait déclenché à l’époque des débats importants au sein des deux formations. Mais le temps a passé, et avec lui le sens des priorités et des urgences.

Pour appliquer le programme de renégociation de la dette et de la cure d’austérité, cette alliance se révèle cohérente, y compris quant aux mesures anticorruptions (dont AN.EL. a fait l’une de ses demandes majeures).

Toute autre alliance aurait affaibli SYRIZA :

Pour affronter toutes les institutions européennes, et les marchés financiers, ligués par la défense de l’ordo-libéralisme et le sacro-saint principe de l’inamovibilité de la dette, quelle autre alliance SYRIZA aurait-elle pu conclure qui lui apporterait la même assurance et la même stabilité qu’AN.EL. ?

Le KKE (parti communiste) ? Il a refusé toute idée d’alliance.

Le TO POTAMI ? C’est un parti pro-européen modéré, dont le soutien aurait été nécessairement fragile en cas de rapport de forces avec l’Europe et l’Allemagne.

Le PASOK ? Comment sérieusement mettre en œuvre un programme anti-austérité et anticorruption avec le parti qui n’a pas craint de s’allier avec Nouvelle Démocratie…

On le voit, les options restent réduites et une alliance avec AN.EL. présente comme nous allons voir de tels avantages pour l’avenir qu’elle s’imposait d’elle-même, et la rapidité avec laquelle elle a été conclue montre bien que les acteurs ont conscience des enjeux et surtout sont décidés à agir pour faire bouger les choses… enfin !

Cette alliance signe le début du rapport de force que SYRIZA veut imposer aux Allemands :

Le programme de SYRIZA impose une habileté très importante car il va heurter de front des dogmes et des groupes de pression très puissants (et qui ont déjà déployé leur puissance médiatique en vilipendant cette alliance « contre-nature » et en ressortant toutes les casseroles possibles du leader d’AN.EL., sans mégoter sur les mensonges comme de présenter ce parti comme raciste et xénophobe).

Il est évident que la gestion du rapport de force impose des positions de repli mais aussi des points de blocage pour amener progressivement ces forces vers l’objectif.

C’est ainsi que l’abandon des discours trop extrêmes lors de la campagne de 2015 de SYRIZA (critiquée par exemple par Frédéric Lordon), s’inscrit dans une stratégie habile.

De même, la gestion du temps est importante car des décisions trop rapides ou trop brutales sont susceptibles d’entraver la montée en Espagne et au Portugal des autres formations anti-austérité. Il est donc probable que SYRIZA ne montre aucun empressement à finaliser ses négociations avant l’été.

Enfin, une alliance avec AN.EL., parti jusqu’au-boutiste, dont la faiblesse ne présente pas de grands risques en cas de conflit, n’offre que des avantages lors d’une négociation serrée.

Et si le rapport de force s’est déjà engagé, il convient de rappeler que les négociations européennes sont particulièrement fines et riches en rebondissement et en blocage levé à la dernière minute. Disposer d’un allié dont le soutien aux solutions les plus extrêmes est connu de tous est donc un avantage certain dans la partie de bluff qui va commencer.

Le seul aléa réside dans le lien qui pourrait exister entre AN.EL. et la Russie, mais à ce stade il est trop tôt pour l’affirmer avec certitude, et surtout pour savoir si l’existence éventuelle d’un tel lien sera néfaste à la Grèce face à la pression allemande.

SYRIZA est donc en ordre de marche pour avancer vers la renégociation du mémorandum. Si la pression médiatique ne baissera pas pour surexposer la moindre erreur ou faiblesse de ses membres novices, ce nouveau gouvernement veut avancer et il semble ne pas vouloir se contenter de paroles.

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200 réponses à “SYRIZA 27 JANVIER 2015 : LA MISE EN ORDRE DE BATAILLE, par Cédric Mas”

  1. Avatar de Jacques Seignan
    Jacques Seignan

    Merci Cédric : enfin un éclairage avec du recul, étayé et qui permettra de mieux comprendre les leçons que les médias « mainstream » nous imposent comme allant de soi.

  2. Avatar de Julien Alexandre

    C’est ainsi que Dimitris Psarras, auteur spécialiste de l’extrême-droite grecque (et notamment de l’excellent ouvrage Aube Dorée, Livre noir du parti nazi grec, publié chez Syllepse en 2014) s’exprime dans un article Mediapart d’hier sur AN.EL. : « Lorsque le parti s’est créé en 2012, il y avait en lui quelques éléments que l’on retrouve traditionnellement dans des partis d’extrême droite, comme le nationalisme, la dimension populiste, le rapport avec l’Église, un agenda anti-immigration, explique le journaliste à Mediapart. Mais l’identité de ce parti, c’est son positionnement anti-austérité. Dans son mode et son discours, je le caractériserais plutôt comme national-populiste. Il a par ailleurs complètement mis de côté les thèmes qu’il agitait en 2012. » (cf. http://www.mediapart.fr/journal/international/260115/grecs-independants-l-allie-contre-nature-de-syriza?page_article=1 ).

    Chouette, il suffit donc de se déguiser en mouton pour rentrer dans la bergerie ! La NVA en Belgique n’est pas non plus un parti d’extrême droite. Certes, une partie de ses membres célèbrent les collabos flamands en toute tranquillité (et j’en passe et des meilleures), mais le coeur de leur projet, c’est de protéger le porte-monnaie des contribuables flamands, donc ils sont centristes. CQFD

    Alors comme apparemment le FN n’est plus non plus un parti d’extrême droite (même mieux que la NVA, on peut clairement dire que le coeur du projet FN est gauchiste), on doit encourager le rapprochement avec le FdG et les écolos, et le tour est joué en France aussi. Youpi, la crise est finie !

    1. Avatar de rototo
      rototo

      Ben c’est surtout que les declarations de Psarras, on a les mêmes à l’UMP voire à la droite du PS, on a meme un premier ministre en France qui voulait « mettre quelques blancs » quand il croisait « trop » de noirs à son gout sur le marché de sa ville, alors les excommunications express, ça va bien 2 mn…

    2. Avatar de Jacques Seignan
      Jacques Seignan

      Julien, je comprends tes arguments et aussi le message Paul : pas de réalisme sans morale pour nos amis. Mais justement parce que ce sont nos mais, on pourrait suivre le conseil que Zébu a donné dans un commentaire d’aller lire Panagiotis Grigoriou, Greek Crisis.

      Enfin puisque aucune solution ne semble politiquement possible — et je suis d’accord sur les risques de compromissions inacceptables mais la question est bien d’apprécier qui est qui — alors les dés sont jetés : il faudra que le système implose ou que dans un autre continent une ouverture arrive… Mais dans ce cas pour l’Europe, c’est fichu : le rapport de force est bétonné.

    3. Avatar de V-ignoble
      V-ignoble

      Oui Julien, on y est. Mas était forcément celui par lequel cela devait arriver. On le savait tous les deux.
      Il a failli voter FN aux municipales. Grâce à l’onction donnée par Tsipras il ne « faillira » plus.

    4. Avatar de Un naïf
      Un naïf

      De quelle crise parlez-vous ?

    5. Avatar de Mathieu
      Mathieu

      Je reproduis ici ce que j’ai écrit en commentaire du billet de zébu, il est plus à sa place ici. Au-delà du contenu, ma question à P. Jorion et J. Alexandre: quelle meilleure solution avez-vous pour Tsipras, à supposer que ses intentions soient effectivement « radicales » dans le bon sens(sinon toute la discussion n’a aucun sens…)?

      ———–

      Je dois avouer être perplexe:
      – d’un côté, je suis d’accord avec Paul et toi: s’allier avec Kammenos c’est une horreur pour qqn de gauche et humaniste. Et apparemment, Syriza n’a pas l’air de vouloir d’aide d’économistes de bonne volonté (cfr le billet de Paul la semaine passée). Et de plus, Tsipras a quand même été montrer patte blanche au FMI, chez Cameron, etc… en essayant de convaincre qu’il n’était pas au fond si dangereux. Mis bout-à-bout ça ne laisse pas beaucoup d’espoir.
      – d’un autre côté, si je me mets à sa place, et que mon but est réellement de négocier une approche radicalement différente de l’eurogroupe vis-à-vis de la Grèce, la condition nécessaire (et ce de manière absolue) pour la négociation qui se profile c’est d’avoir une position de repli 1) crédible et 2) qui fait mal à l’adversaire. Sans cela, toute la négociation ne serait qu’un grand théâtre.
      La seule position de repli possible, c’est le défaut sur la dette, qui entraînera mécaniquement la fermeture du guichet de la BCE pour les banques grecques, et donc la sortie de l’Euro. C’est un scénario catastrophique pour la Grèce à court terme, au moins sur les premiers 12 à 24 mois. Pour le reste de la zone euro, d’un point de vue financier ce ne serait pas si catastrophique, mais le coût politique est potentiellement énorme (la brèche étant ouverte), donc à mon sens la condition 2) est remplie. Pour la 1), c’est plus difficile, puisque les coûts seraient tellement élevés pour la Grèce. Comment être crédible? Et ici, honnêtement, je ne vois pas d’autre solution que de s’allier avec des cinglés anti-austérité. Le KKE ne voulait pas d’une coalition avec Syriza, To Potamoi n’aurait pas été crédible, le pasok était l’architecte du memorandum. Restait l’option d’y aller tout seul, mais un gouvernement minoritaire pour faire une négo aussi importante c’est pas évident. Bref, je ne vois pas d’alternative évidente et meilleure, même si ça me fait mal…

      Bref, une moitié de moi-même espère toujours que cette alliance est purement tactique. Mais je me sais naïf à mes heures…

      1. Avatar de Julie
        Julie

        Quand cela vient d’un Houellebecq, d’un Tesson ou d’un Philippe Val en revanche, c’est normal. Et quid quand cela vient des partis « fréquentables ». Extrait d’une interview du nouveau ministre des finances grecs parue dans la Tribune:

        Aube dorée n’est pas au gouvernement, mais cela ne veut pas dire que ses idées ne sont pas au pouvoir. En 2012, juste avant les élections législatives, le gouvernement socialiste a ordonné que les femmes SDF à Athènes soient soumises sans leur consentement à des tests VIH et que, si elles étaient séropositives, elles soient emprisonnées et que leurs photos soient affichées à l’extérieur des commissariats.

        A l’été 2012 encore, des députés du parti au pouvoir [sous le gouvernement conservateur d’Antonis Samaras] ont déposé au Parlement un amendement qui stipule que, pour entrer dans la police ou l’armée grecque, il ne faut pas seulement être citoyen du pays, mais pouvoir prouver que l’on est de sang grec. Si les partis traditionnels font cela, que feront les fascistes ?

        http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/yannis-varoufakis-il-aurait-mieux-valu-que-la-grece-fasse-faillite_1497444.html

        Beaucoup pensent que cette alliance avec un parti de droite est un moyen d’éviter un coup d’état d’aube dorée. Et le fait que le chef du parti, nouveau ministre de la Défense, a été auparavant ministre des transports (un ministère plutôt important dans un pays comme la Grèce) et a négocié le contrat avec les Chinois pour le Pirée en fait quelqu’un qui a un bon carnet d’adresses. La comparaison avec le NVA ne tient donc pas.

      2. Avatar de Julien Alexandre

        @ Mathieu

        Si Tsipras y était aller en solo, ou avec TO Potami, pesant la moitié du parlement tout seul, vous pensez vraiment que Anel ou le KKE l’aurait mis en échec sur ses mesures anti-austérité, au risque d’être complètement balayés en tant que partis reniant ce sur quoi ils se sont basés ces dernières années ? Moi je n’y crois pas.

      3. Avatar de daniel
        daniel

        Julien (28 janvier 2015 à 16:00 ) vous faites une erreur de raisonnement.

        1) « […] vous pensez vraiment que Anel ou le KKE l’aurait mis en échec ?

        Il est évident qu’un parti minoritaire ne peut pas s’opposer à une politique menée par le groupement de partis au pouvoir, majoritaire là où ça compte.
        Ramener cette évidence dans la discussion et la prendre pour preuve partielle contre Cédric est… bas.

        2)  » Si Tsipras y était aller (allé) en solo, ou avec TO Potami,… »

        Justement TO Potami aurait été le flanc mou dans les projets immédiats de Tsipras : sa conviction à affronter Bruxelles est rien moins qu’évidente et surtout il a trop folâtré avec la corruption pour être indemne de soupçon de faiblesse. L’alliance avec TO Potami aurait été équivalent à annoncer que le gouvernement grec était prêt à se coucher, pour peu qu’on lui donne de bons prétextes. ( ces remarques proviennent pour l’essentiel de François Leclerc: « …alors que To Potami représentait leur [=Bruxelles ou Troïka] cheval de Troie et que Syriza a considéré essentiel ce critère. »)

        Tsipras a su éviter la tromperie de notre Président : Face aux faiseurs de l’élection,  » La finance est mon ennemi », face aux faiseurs d’argent « N’ayez crainte, une fois élu… » Il montre sa détermination à faire le maximum de ce pourquoi il a été élu.

        Cette alliance avec des nationalistes a une odeur de soufre, mais vu le rapport de force, elle n’est pas compromettante, pas encore. Car, je suis d’accord avec votre autre alternative: le solo semblait possible.

        En plein dans le sujet. A signaler un papier venimeux contre Mélenchon:
        http://fressoz.blog.lemonde.fr/2015/01/26/le-vrai-faux-triomphe-de-melenchon/
        L’argument selon lequel Mélenchon est un has-been parce qu’il ne rassemble que si peu de votes (6-7%) est un poncif usé et lassant.

    6. Avatar de Guy Leboutte
      Guy Leboutte

      Arrêtez avec vos lunettes réglées sur le FN et la NVA !

      Syriza-Anel, c’est pas XX(inexistant à ce jour)-FN ou YY(inexistant à ce jour)-NVA !

      En Grèce, Syriza a commencé le boulot. Il y a des risques, c’est certain.
      Foutez-leur la paix, vous pinaillez.

      1. Avatar de Julien Alexandre

        Tu as raison Guy, c’est pas FN ou NVA, c’est bien pire en fait Anel (regarde mes messages sur les accointances et la pensée de Kammenos). Alors ne pinaillons pas, célébrons cette belle victoire des Lumières !

        Vous êtes tous tombés sur la tête là, à justifier à qui mieux-mieux une catastrophe, et à faire comme si Tsipras avait agi la tête coincee dans l’étau de TINA : « pas d’alternative, il faut faire alliance avec les tapés du casque d’ANEL ».
        Non, Tsipras avait le choix.

  3. Avatar de juan nessy
    juan nessy

    le poisson était bien dans les mains de Cédric Mas .

    Mais ce qui se passera ou pas en France et en Espagne , est effectivement plus lourd pour chatouiller Davos .

    1. Avatar de CM
      CM

      le poisson était bien dans les mains de Cédric Mas .

      Désolé je ne comprends pas.

      1. Avatar de juan nessy
        juan nessy

        ça vient de loin .

        En fait pas trop , voir le récent billet qui mettait en scène Mario et l’intelligence artificielle .

      2. Avatar de Cédric Mas
        Cédric Mas

        Je viens de lire et de découvrir.

        Je bois aussi du café 🙂

      3. Avatar de juannessy
        juannessy

        Vous allez en avoir besoin .

  4. Avatar de CM
    CM

    Quatre précisions :

    1) j’ai écrit ce bref billet à la demande de Paul, et sans justement avoir le recul nécessaire (deux jours c’est peu)

    2) Il ne s’agit pas de dire que tout est OK sur AN.EL. et particulièrement son leader, mais il est impératif avant de juger (et de condamner) d’attendre, ce que ne font évidemment pas tous les commentateurs européistes bêlants si prompt à dénoncer les dérives fascistes de tous leurs opposants… AN.EL. n’est ni le FN, ni le NVA, dixit des spécialistes (et Tsipras n’est pas Mélenchon).
    Placer le débat sur l’extrême-droitisation de Tsipras est une triple faute :
    – c’est faire fi des rapports de force au sein de l’alliance
    – c’est reproduire à la Grèce l’argument opposé à tous ceux dont les travaux ont été pompés par Marine : « vous dites la même choses que le FN donc vous êtes disqualifiés… » CQFD
    – enfin c’est accepter de placer le débat là où cela arrange les européistes…

    3) Et il ne faut pas se tromper sur les pouvoirs d’un ministre de la défense en Grèce ! le ministère de la défense grec n’a que peu de poids sur la politique d’un gouvernement, en revanche, le budget de la défense est l’un des lieux privilégiés de la corruption, et y placer un leader encombrant qui a fait de la lutte anti-corruption son cheval de bataille, c’est doublement bien joué : à lui de faire la preuve de la réalité et de la sincérité de son « virage » post-2012, et d’agir.

    4) Sortir les casseroles du leader d’AN.EL. politique professionnel (ce qui en Grèce signifie qu’il en a un paquet, le yacht, le beau-frère salarié de l’Etat, etc..) pour disqualifier ce que va faire SYRIZA sans attendre de voir ? Le degré zéro de la réflexion et de l’analyse. C’est Quatremer qui doit être content, il va se sentir moins seul !

    Pour conclure je n’ai écrit nulle part qu’AN.EL. n’était pas un parti contestable sur certaines de ses positions passées. et surtout nous ne pouvons présumer de la suite, donc attendons avant de hurler au loup.

    C’est le seul objet de mon billet. Well done + wait and see…

    1. Avatar de Paul Jorion

      « j’ai écrit ce bref billet à la demande de Paul »

      Disons que j’ai dit à Cédric de mettre plutôt sous forme de « billet » un mail envoyé à titre privé.

    2. Avatar de Paul Jorion

      « c’est reproduire à la Grèce l’argument opposé à tous ceux dont les travaux ont été pompés par Marine : « vous dites la même choses que le FN donc vous êtes disqualifiés… » CQFD »

      Non, il n’y a aucun rapport : le rapprochement ce serait que je dise (moi et Lordon, Todd, etc.) « Puisque le FN me pique mes idées, je prends ma carte du FN ! »

      1. Avatar de CM
        CM

        non désolé, ta position c’est : « puisque Debout la République est d’accord avec moi et me permettrait d’avoir la majorité pour avancer, je refuse son soutien pour rester pur – et inactif ».

        on pourrait voir dans l’Histoire ce que cela donne :

        « puisque Cordier était facho – soutien de Franco par exemple, je refuse de travailler avec lui » (Jean Moulin, Lyon 1943).

        « puisque les militaires portugais sont d’odieux colonialistes à la solde des USA, je refuse de soutenir le MFA dans sa préparation du coup d’état qui deviendra la révolution des œillets » (Lisbonne, février1974)

        « puisque les carabiniers ont réprimé de manière sanglante les mouvements ouvriers, je refuse leur soutien contre la tentative de putsch et le soulèvement nationaliste de juillet 1936 » (Madrid nuit du 17 au 18 juillet 1936).

        on peut aussi renverser la perspective :

        « puisque Staline est agressé par Hitler, je lui refuse mon soutien  » (Churchill le 23 juin 1941)

        « puisque les communistes sont prêts à m’aider, je n’en veux pas dans le gouvernement provisoire » (De Gaulle en 1944) »

        On pourrait écrire beaucoup sur cet art consommé de la quête d’une pureté idéologique et de sa conséquence : l’inaction politique (ou comment rater l’histoire).

        Je remarque donc juste qu’avant de condamner ab initio, attendons un peu pour voir ce que cela va donner…

      2. Avatar de juan nessy
        juan nessy

        Il faudrait alors prendre aussi celle du Parti de gauche , du NPA ,de Lutte Ouvrière ,du POI , d’EELV branche dissidente , du PCF néo ( Komunist ?) , de debout la France ,du MRC , de Nouvelle Donne , peut être du PS branche dissidente …

        Au fait , sur quel parti comptez vous ?

    3. Avatar de Stéphane-Samuel Pourtalès
      Stéphane-Samuel Pourtalès

      L’analyse dans ce billet est politique, et donc plus proche des enjeux du sujet. Elle propose une hiérarchisation, une pondération du tableau que nous nous faisons du début de Syriza. L’alliance avec un micro-parti souverainiste pour gagner les quelques % qui manquent dans l’hémicycle ne semble en effet pas devoir passer au premier plan des enjeux à venir.
      En tout cas le discuter stratégiquement me parait plus important qu’en épouiller les contradictions morales, sauf si elles devaient surgir sur le devant de la scène. Mais justement, ANEL n’a rien à voir avec le FN… en terme de nombre d’électeurs !
      Syriza et Podemos sont déterminés, par une urgence de l’avenir et non du passé. On n’a pas fini de se gratter la tête sur les choix qu’ils mettront en oeuvre.
      Si on considère que Houellebecq est responsable de ses personnages de fiction, soyons aussi responsables sur des mises en exergue de contradictions de second plan.
      (Même si en théorie aucune contradiction n’est de second plan).

      1. Avatar de V-ignoble
        V-ignoble

        Quelle naïveté Stéphane…

    4. Avatar de xavier 37
      xavier 37

      le point 3 est sans doute décisif. Le budget défense va devoir se serrer la ceinture pour générer des marges ailleurs. Il faut le faire accepter aux militaires…

  5. Avatar de Werrebrouck
    Werrebrouck

    Le choix de l’ANEL est judicieux car il améliore le rapport de forces vis à vis des européistes. Clairement il annonce le choix de la souveraineté dans les négociations à venir. Et tout aussi clairement le gouvernement grec pourra compter sur le patriotisme voire le nationalisme des grecs. Les négociations seront rudes et on peut estimer que le nouveau pouvoir ne sera pas le nouveau caniche des couloirs de Bruxelles. Il s’agit là de quelque chose d’entièrement nouveau.

    1. Avatar de V-ignoble
      V-ignoble

      Allons allons Werrebrouck, Varoufakis aux finances n’a pas l’air d’un caniche et avec son option résolument européiste (rocardo et même deloro-compatible) mais ouvertement anti Merkel, il suffisait
      amplement pour marquer l’opposition grecque aux positions allemandes dans les négociations. Potami n’aurait rien trouvé de fondamental à reprocher à sa ligne.
      Votre souverainisme de droite n’est absolument pas un passage obligé pour faire bouger le cadre européen, hormis comme repoussoir. Il n’est pas plus une alliance obligée donc.

      1. Avatar de V-ignoble
        V-ignoble

        Je crois que Tsipras est en train de faire beaucoup, beaucoup, beaucoup de cocus…
        Va falloir qu’il redresse très vite la barre (et arrête de parler de verser son sang…) sinon il fera pas une semaine son gouvernement bidon.

      2. Avatar de Huhu
        Huhu

        >V-ignoble

        Mais c’est vrai que vous êtes tellement plus raisonnable que tout le monde… Et avec des mains propres évidemment.

        Un jour sniper, toujours sniper.

      3. Avatar de Alexis TK27
        Alexis TK27

        Varoufakis aux finances n’a pas l’air d’un caniche (…) il suffisait
        amplement pour marquer l’opposition grecque aux positions allemandes dans les négociations.

        Pour la « marquer » sans doute.

        Combien Varoufakis contrôle-t-il de députés, déjà ? 🙂

  6. Avatar de MerlinII
    MerlinII

    Rester dans l’euro pour la Grèce, ce n’est pas un peu le beurre et l’argent du beurre ?

    …. A suivre

  7. Avatar de timiota
    timiota

    C’est marrant de voir que nous (ou beaucoup de nous) raisonnons en héritiers de la Grèce platonicienne ou aristotélicienne, » en recherche d’idéal »,, quoi,
    mais sans tomber dans le cliché, on n’est plus très loin du Levant (Chios est à une encablure d’Izmir), les façons de faire les alliances font appel à un autre fond, le rapport de force politique n’est pas vécu de la même façon dans les têtes. La mosaïque d’influence existe encore et éloigne l’état nation, le colbertisme et le jacobinisme.
    La morale peut-elle être à géométrie variable dans ce contexte ? je serais aussi pour un « wait and see ». A tout prendre, l’argument de calmer l’armée me semblant vital ; il y a la question des migrants à contrôler sur mer et sur terre, il faut la faire fonctionner sans qu’elle en profite pour engloutir du budget, pour se donner un peu de liberté, notamment. Jeu d’échec au sens plein, bien vu Jacques.

    1. Avatar de V-ignoble
      V-ignoble

      Remember Thessalonique…
      Tsipras était surbooké hier mais ça aurait été plus difficile encore d’envoyer Kammenos représenter la Grèce au mémorial d’Auschwitz…

    2. Avatar de AntoineY
      AntoineY

      La pensée politique en Grèce était infiniment supérieure à la science politique qui prévaut aujourd’hui et qui est enseignée aujourd’hui sous le vocable de « sciences sociales ». Elle ne se racontait pas d’histoire. Elle avait le courage d’appeler un chat un chat, et partait des choses telles qu’elles sont et non d’un quelconque ideal (lequel fait également partie des choses telles qu’elles sont sous la forme de « la tradition » ou de « la doxa »).

      Si ideal il y avait, il etait simplement fondé sur l’idée que l’action politique soit vise à préserver ce qu’il y a de bon dans l’ordre existant, soit cherche à innover en lui adjoignant quelque chose de meilleur que ce qu’il y avait déjà. Or, pour réaliser cette action il faut donc avoir une idée du meilleur et du pire, ce qui implique une idée de ce en quoi consiste ce qui est bon et de ce en quoi consite ce qui est mauvais. Ce qui relève de « l’idéal » donc c’est simplement la condition logique nécessaire et suffisante de toute politique possible, à savoir la représentation mentale d’un autre état du monde que l’état du monde existant, auquel on le compare. Que toutes les façons de se représenter cet « idéal » ne soient pas également valable, c’est certain. Qu’il faille introduire une distinction entre la meilleure cité en discours (La République) et la meilleure cité en acte (Les Lois), ce l’est tout autant.

      La pensée grecque donc, contrairement à machiavel et Hobbes qui lui firent un bien mauvais procès, est enracinée dans le réel. Elle ne prend même pas pour acquise l’existence de prétendus droits de l’homme » ou même du droit naturel. Elle se contente de l’envisager comme une « possibilité » parmi d’autres. Machiavel et Hobbes prétendent déduire des situations extrêmes/états limites/singularités (la lutte pour le pouvoir ou la guerre civile) davantage d’enseignement que des situations les plus courantes (la concorde).
      Il y a d’ailleurs un rapport entre la façon dont s’élabore la psychanalyse comme « science de l’homme », qui part de la description/analyse de « psychismes » (je suis bien moins sur de l’existence du psychisme que de celle des intentions…) « malades » pour en déduire le fonctionnement de psychismes « normaux » (variante: ils sont tous « malades »). Les deux partagent également ce « tropisme » de la pensée: « plus c’est laid plus ça doit être vrai ». Autant pour le réalisme…

      Au contraire de la pensée grecque notre pseudo science politique moderne s’interdit de faire des « jugements de valeur » ou considère qu’ils sont impossibles (relativisme ethnologique, historicisme). Résultat, non seulement elle a été incapable de prévenir les totalitarisme, de les penser au moment même de leur formation pour ce qu’ils etaient, mais en plus de ça elles ne sont plus que des instruments de domination et de contrôle social du plus grand nombre au service de quelques uns (ou de tous au service de tous, dans sa variante démocratique). C’est elle qui est pétrie d’idéalisme (et ses avatars issus de la théorie du langage, du « criticisme » (sic) et autres billevisées).

      1. Avatar de V-ignoble
        V-ignoble

        Oula. Cher lecteur du BJ, pour une approche straussienne un peu équilibrée de la philosophie politique de Platon à Tsipras (…), lisez carrément le bon Leo et éviter à tout prix les régurgitations furtives du genre de celle ci-dessus signée ToineY.

  8. Avatar de zébu
    zébu

    On peut même voir un billard à trois bandes, avec la nomination d’ANEL au gouvernement, fort des ‘contacts’ que son dirigeant a avec la Russie : Chypre (au sujet de laquelle une ‘entente’ a déjà été passé entre Tsipras et Kamennos lors de la crise en 2013).
    Avoir un relais avec les russes permet aussi de stabiliser les ‘données chypriotes’, où les intérêts grecs, bancaires, sont énormes.

    On peut dire ça, aussi, et de fait, on n’en sait foutre rien.
    Il faut voir ce que cela donne.

    Par contre, il est clair que ‘l’exemplarité’ européenne du cas Syriza en a pris un coup (on découvre que le cas grec … est bien grec, et pas seulement européen), sauf à imaginer de transposer des alliances politiques contre-nature qu’on a le droit de qualifier de ‘contre-nature’ … de notre point de vue, et on aurait bien raison de le faire de chez nous et pour nous.

    Notre déception, elle est sans doute là : Syriza n’est pas notre ‘sauveur européen’ (bon, on le savait déjà), mais là, c’est confirmé. Il jouera sa partie, dans laquelle nous devons avoir notre rôle, à côté, peut-être en soutien (compliqué …).

    Les aspects nationaux et européens sont imbriqués mais séparés, dans le même mouvement.

    1. Avatar de CM
      CM

      Non désolé, ta déception d’une alliance « contre-nature » avec une extrême-droite qui n’en est pas n’est que la conséquence d’une propagande européiste désespérée. à les lire Tsipras a pris sa carte au FN, s’est soumis à un Jean-Marie Le Pen, alors que SYRIZA conserve le leadership de cette alliance, qui comme toute alliance comporte une plate-forme commune et des positions divergentes.

      Qui donc critique le plus violemment cette alliance ?

      Libé ? le Monde ? les échos ?

      Bel attelage auquel tu te joins (pas d’étonnement), entraînant le blog de Paul Jorion…

      Le vrai sujet posé par Syriza est de savoir si une volonté de remettre en cause l’ordo-libéralisme européen peut ou non pour rester « pure », s’appuyer sur le nationalisme (ou le souverainisme).

      Ce débat, jamais tranché, a agité si tu t’en souviens les ABPJ .

      Nous allons pouvoir constater « in vivo » si cela peut marcher.

      Quand à savoir si la perte en « pureté idéologique » vaut le gain, il suffit pour y répondre de rappeler que SYRIZA n’a pas – de peu – la majorité absolue.

      Dernier point : à ma connaissance Tsipras élargit ses revendications à toute l’Europe et non au seul problème grec. Faisons confiance aux instances européennes, défendant les intérêts des marchés et soutenus par les médias pour tenter de restreindre chaque avancée de Tsipras à un alinéa du dernier paragraphe de la page 4 du mémorandum additif du…

      1. Avatar de V-ignoble
        V-ignoble

        L’alternative est simple pour Tsupras :
        – ou bien il peut trouver à court terme des ressources fiscales pour financer son plan (désormais en route avant même toute négociations) de 12 milliards (soit 5% du pib, l’équivalent de 100 milliards chez nous…), i.e imposer enfin les classes privilégiées grecques (professions libérales, commerçants, entrepreneurs, paysans essentiellement). Alors libre à lui de le faire. Les exportateurs européens s’en réjouissent d’avance.
        – ou bien il ne peut pas ou ne veut pas et alors qu’il cherche ailleurs qu’en UE pour trouver des financeurs.

        Il a apparemment choisi le deuxième terme au vu de ses déclarations lors de son premier conseil des ministres.
        On va tout droit à l’accident et au Grexit.
        Les grecs vont très vite regretter le 25 janvier 2015.
        Poutine sable le Champagne de Crimée…

      2. Avatar de zébu
        zébu

        C’est une alliance contre-nature, sur certains champs politiques, et je n’ai pas dis qu’ANEL était d’extrême-droite. Contre-nature, de notre point de vue. Je reste en attente, pour l’instant.
        Mais on ne peut pas dire non plus que cela n’a pas d’importance ni d’effets.
        Je n’entraine pas d’ailleurs le blog, puisque ma position, ‘circonstanciée’, n’est pas forcément celle de Paul ou de Julien.
        Il faut faire attention à des discours qui commencent à éclore, sur cette alliance, justement de l’extrême-droite, en France notamment, de l’inénarrable Philippot :
        http://www.liberation.fr/politiques/2015/01/27/florian-philippot-invite-de-mardi-politique_1189721?xtor=rss-450

      3. Avatar de AntoineY
        AntoineY

        V-ignoble a raison. Et ils ont raison d’avoir opté pour l’option 2 puisqu’il n’y a rien à attendre de l’option 1.

        Les chinois paieront, ou l’alternative au FMI que Chine et Russie veulent mettre en place. Ils conditionneront peut être même le déblocage de la vente des parts du port à la souscription d’un tel prêt.

        Après, ils n’étaient pas obligés de nommer à la défense la personne qu’ils ont nommé. Mais je suppose qu’en face c’était ça ou rien, et qu’à tout prendre ca restait pour eux la meilleure option stratégique. Je ne sais pas s’ils avaient envisagé ce mouvement avant même le résultat des élections. Je pense que oui. S’ils n’en ont rien dit, c’est parce que des esprits chagrins comme Paul se seraient peut être abstenus de voter pour eux, et auraient donc menacé la victoire.

        Bien sur, il y avait peut etre d’autres options stratégiques meilleures, mais dans ce cas il faut nous dire lesquelles et pourquoi elles l’étaient.

      4. Avatar de Guy Leboutte

        Antoine Y, ne vous laissez pas abuser par les chiffres de v-ignoble.
        Ce n’est pas ce que Varoufakis, le nouveau ministre des finances, disait la veille des élections:

        Premièrement, nous devons nous occuper de la crise humanitaire. Il est grotesque qu’en 2015, nous ayons des gens qui avaient un travail, une maison – certains avaient une boutique, il y a encore quelques années – et qui dorment dans la rue, le ventre vide. Il est inacceptable que des écoliers fassent leurs devoirs à la lueur d’une bougie parce que l’électricité a été coupée du fait que l’Etat a été mal inspiré de décider de taxer la propriété à travers les factures d’électricité.
        Ce sont des choses qui coûtent très peu d’argent et qui ont un impact symbolique, social et moral majeur.

      5. Avatar de V-ignoble
        V-ignoble

        Leboutte, fais les comptes toi-même, ou consulte le programme Syriza, et tu verras que c’est bien 12 milliards de dépenses nouvelles.

      6. Avatar de Guy Leboutte
        Guy Leboutte

        Mais oui viognieux, je ne conteste pas les 12 milliards, j’ai cité Varoufakis affirmant la relativité du coût de son volet social.
        Tu t’accroches à ton os qui est un fétiche, et de ce qui t’est dit, tu ne fais rien. La Grèce a un petit solde primaire positif, c’est à dire un excédent de ressources sur les dépense hors « service » de la dette. Si le camp merkélien bloque, le service de la dette peut être interrompu aussi par exemple, mais je ne vais pas dire ce que Varoufakis et l’équipe seraient prêts à faire, je n’en ai pas la moindre idée, pas plus que toi.

        Selon moi, la question est au final de savoir si on fait confiance au gouvernement Tsipras et si on est prêt à le soutenir d’une façon ou l’autre, au lieu de lancer des fatwas de café du commerce, à deux mille kilomètres de distance et en toute ignorance du terrain.
        J’appelle ça du mépris!
        Et franchement, il est digne de meilleures causes. Le mien est moins cheap.

    2. Avatar de V-ignoble
      V-ignoble

      D’où tient Mas que Tsipras avait besoin de Kammenos pour le lier à Poutine ? Il s’est très bien débrouillé jusque là pour faire montre de sa chaleureuse et très « orthodoxe » sympathie pour le régime poutinien autant que de son antipathie pour l’OTAN.
      On verra très bientôt ce qu’il en est quand il faudra qu’il s’exprime sur les nouvelles sanctions à venir contre la Russie…

      http://m.nouvelobs.com/article/20150127.OBS0955/avec-tsipras-poutine-a-un-nouvel-ami-en-europe.html#https://www.google.fr/

    3. Avatar de Jacques Seignan
      Jacques Seignan

      Il y a quand même une très bonne nouvelle : la naissance indirecte (imprévue?) d’une Europe des peuples. En effet on peut constater que des élections en Grèce ont un impact partout : plus possible d’isoler les nations — ce n’est plus une simple curiosité mais l’émergence d’une conscience que les problèmes sont liés à une politique commune imposée…Comme tu dis Zébu :

      es aspects nationaux et européens sont imbriqués mais séparés, dans le même mouvement.

  9. Avatar de Anatole
    Anatole

    A vrai dire les liens entre l’AN-EL et la direction russe sont déjà avérés. Il suffit d’une petite recherche sur Internet, notamment cet article du journal économique Vzgliad :
    http://www.vz.ru/news/2015/1/27/726327.html

    Petite traduction de l’essentiel :

    La Grèce doit effectuer un virage politique en direction de la Russie, a déclaré Gavril Avramidis – représentant du parti de centre droit « les Grecs indépendants » (AN-EL), entré dans le gouvernement au côté de la Coalition de la gauche radicale (Syriza), vainqueur au élections parlementaires.
    « Nous considérons qu’il doit y avoir un virage politique (de la Grèce) en direction de la Fédération russe », – a déclaré l’homme politique (Avramidis). – Ce n’est pas un hasard si, le 15 janvier, Panos Kammenos s’en rendu à Moscou où il rencontré les représentants du parti au pouvoir, parmi lesquels figurait aussi le représentant du Comité de la Douma pour les affaires étrangères, Alexis Pouchkov.
    Avramadimis a souligné : » les signaux que nous avons déjà reçus sont très importants ».  » La Télévision et les Médias de masse ne les ont pas relayés comme il se devait : c’est la déclaration du ministre de l’agriculture de Russie Nicolaï Fedorov disant que dans le cas où la Grèce serait mise sous la pression de l’Union européenne, alors la Russie serait prête à modifier son embargo et commencer à accepter les produits de l’agriculture grecs sur une perspective de trente ans », a déclaré le représentant du parti de centre droit.
    Il a également qualifié d’ importante la déclaration selon laquelle la Russie prévoit de construire un gazoduc acheminant du gaz naturel en Europe centrale et orientale par la Turquie et la Grèce, alors que le contrat de transit du gaz naturel russe avec L’Ukraine s’achève en 2019.  » ce sont des questions importantes, que nous traiterons en tant que parti politique,- a déclaré Avramidis-. Nous soutenons le renforcement des liens avec la Russie dans ce domaine. »

    1. Avatar de Paul Jorion

      Cédric : « Le seul aléa réside dans le lien qui pourrait exister entre AN.EL. et la Russie, mais à ce stade il est trop tôt pour l’affirmer avec certitude », à la lecture de ça, tu confirmes ton « trop tôt » ?

      1. Avatar de Lazarillo de Tormes
        Lazarillo de Tormes

        Raison de plus et de poids pour « Bruxelles » de se montrer plus créative, innovante et ouverte qu’elle ne l’a été depuis 2008? On n’attire pas les mouches avec le vinaigre austéritaire et nul chien ne mord la main qui le nourrit. Si c’est ce qui fini par se passer, ce gambit ANEL, quel coup de génie célèbré par nous tous ce sera. Un sacré battement d’aile de papillon en puissance ce panorama grec…

        Ecrit en prospective le 18/1, depuis, Syriza gagne et The Economist (dernier paragraphe) s’inquiète:

        « Est-ce que l’histoire begaie? Lu dans ITAR-TASS à une semaine du 25 janvier.

        Le procéssus d’accession au pouvoir de Castro s’était étendu de 1953 à 1959. Ce n’est qu’en 1961 sous la pression grandissante de l’embargo US et l’opération de la Baie des cochons que Fidel Castro identifie pour la première fois la révolution cubaine au communisme et intègre Cuba dans la sphère d’influence soviétique.

        Ces denières mois, Gazprom à finalement renoncé au gazoduc South Stream devant les réticences de la Bulgarie, annoncé son remplacement par un hub final en Thrace orientale turque, juste à la frontière grecque, simultanément à la signature d’un contrat de livraison d’envergure avec une Turquie qui attend aux portes de l’Europe depuis 1987 et s’en éloigne à vue d’oeil sur tous les plans.

        Laissera-t-on aux Grecs une issue ou n’auront-ils que des solutions contraintes à leur portée? »

      2. Avatar de V-ignoble
        V-ignoble

        Parce que tu crois que Poutine va venir payer les allocs des chômeurs et les traitements des fonctionnaires grecs à la place de l’UE ?

      3. Avatar de Lazarillo de Tormes
        Lazarillo de Tormes

        Impulsif comme souvent V-ignoble. Il ne s’agit pas de ce que je crois ni de ce que je préfère mais de ce qui se passe, c’est une analyse froide qui ne vaut pas caution. Je sais très bien ce qu’a donné la révolution cubaine mais les responsabilités sont distribuées de façon uniforme dans cette affaire. Comme toujours. L’Europe a la main et doit se questionner.

        + un chouïa fictionnel dans Zerohedge mais parfois la fiction dépasse le réel.

      4. Avatar de CM
        CM

        Je n’avais pas vu ce lien.

        Reste la seconde question, en quoi ce lien sera-t-il néfaste pour le programme de SYRIZA ?

        Et pour remettre en cause au sein de l’Europe l’ordo-libéralisme ?

  10. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
    Pierre-Yves Dambrine

    Si la Troïka c’est vraiment l’extrême droite en col blanc (pour l’idéologie et des politiques qui sont le reflet) comme l’a dit à plusieurs reprises Paul Jorion dans ses vidéos ou dans ses billets, l’adversaire irréductible est-ce le mouton noir qui se trouve au sein du gouvernement Tsipras, ou bien l’idéologie que ce gouvernent se propose de combattre en refusant l’austérité et le déni de souveraineté impliqués dans les (faux) remèdes de cheval imposés par la Troïka ? L’extrême droite nous l’avons déjà aux postes de commandes des finances des pays de l’Union, l’Allemagne ne constituant qu’un fer de lance. Aucun gouvernement, y compris dit socialiste n’a renié l’idéologie de la compétitivité. Cette idéologie par elle-même assure déjà une excellente promotion aux idées du FN en creusant les inégalités et donc les tensions sociales. Quant aux partis de gouvernements, bien ce chez nous, comme l’UMP, ils se font non seulement les relais de cette idéologie mais apportent une caution aux idées xénophobes du FN. Personne j’espère n’a oublié le Sarkozy ministre de l’intérieur puis le président qui crée un ministère de l’intégration, de l’immigration et de l’identité française, si c’est pas d’inspiration d’extrême droite qu’est-ce ? Quant à Vall il a lui aussi versé dans ce registre.
    Entre deux maux, l’un très grand qui concerne toute l’union et ses gouvernements, et l’autre plus petit en Grèce, avec la présence de ce mouton noir, mais avec pour la première fois la possibilité notable d’établir enfin un nouveau rapport de force, il me semble que le choix n’est pas si difficile. Rien n’est gagné d’avance, mais si rien n’est tenté, la crise sociale s’aggravera de toutes façons et cela fera le lit de tous les extrêmismes en Europe.
    Au moins, Tsipras tente quelque chose, et s’en donne les moyens, pour renverser la tendance. Et comme le dit justement Cédric Mas, ou Zébu, cela aura un écho en Europe si Tsipras et son économiste procèdent habilement et ont …. un peu de chance. L’idée qu’il n’y a pas d’alternative aura du plomb dans l’aile. Si toutefois on ne torpille pas ses initiatives en regardant la paille dans l’oeil de notre voisin grec au lieu de regarder la poutre qui est chez nous.

    A moins de considérer que tout est déjà perdu, que le système va de toutes façon à l’effondrement, dans ce cas il n’y aurait plus alors à se soucier de l’adéquation des meilleurs moyens (y compris en composant avec des forces plus ou moins hétérogènes) à la fin morale que l’on vise, cette fin étant le souci du bien commun. Resterait à sauvegarder la morale en tous lieux toutes occasions, sans établir un ordre des priorités entre les diverses façons d’atteindre ce but moral. Pour ma part, je ne ferai pas de procès d’intention à Tsipras concernant ce souci du bien commun. Pour l’heure Je ne peux me résoudre à la thèse de l’effondrement proche. La politique a encore des cartes en main.

    1. Avatar de rototo
      rototo

      le torpillage médiatique est déjà lancé (en attendant le politique), il faut voir le papier limite ordurier de l’OBS qui décrit en gros Syriza comme une cinquieme colonne russe (donc satanique…)

      Oui ils sont probablement pas fanatiques de l’Otan à Syriza et l’An.EL, quel drame mes aïeux…
      Je doute quand même que ce soit leur priorité d’en partir, ils ont quelques autres petits trucs à regler avant de se poser la question ^^

    2. Avatar de AntoineY
      AntoineY

      Ils y sont obligés. S’ils ne le font pas ce genre de papier, ils ne mangent pas. C est aussi simple que ça (ca vaut pour tous les journalistes). A mon avis le traitement par le journal Le Monde sera pire (celà dit il suffit d’examiner l’actionnariat du journal pour avoir une vague idée des intérêts pour lesquels ce journal roule ^^).

      Et puis, après la récente remise à leur juste place des vassaux/larbins/dirigeants européens qui s’avisaient d’exprimer des velléités d’assouplissement des sanctions contre la Russie, ils va falloir montrer patte blanche et faire les articles appropriés (ce qui permettra aux USA de continuer à prendre des parts de marché en Russie au détriment des européens).

      C est une bonne idée l’alliance militaire russe. Ca met un peu plus la pression, mais surtout ça protège des infidélités de l’oncle Sam au cas où, au sein de l’Otan, ce dernier s’avisait de choisir le camp de la Turquie. Ils ne peuvent pas par ailleurs se fier à une Europe sans armée, ni à la France vu ce qu’elle a montré en matière d’intervention étrangère ces dernières années (en gros si l’oncle Sam choisit la Turquie, la France fera de même).

      1. Avatar de Guy Leboutte

        C’est vraiment le moment de ne plus lire qu’au minimum et avec un maximum de méfiance les grands médias mainstream, Le Monde en tête. Libé, Le Nouvel Obs…, leurs pages les plus intéressantes étant souvent des tribunes de personnalités extérieures.

        Pour moi, les perspectives intéresantes sont sur l’indispensable portail de référencement http://rezo.net/ , http://rue89.nouvelobs.com/ et http://la-bas.org/ .
        Un survol quotidien du blog de Paul Jorion est utile, comme celui du site du CADTM (un peu touffu, voir son bulletin électronique
        ), dont le fondateur Eric Toussaint (1990!), infatigable auteur et militant, sera plus que probablement membre du comité d’audit de la dette à Athènes comme il l’a été à Quito.

        Ce qu’il y a de bien avec la carte des Grecs indépendants, c’est qu’elle est un bon critère de partage des commentateurs !

      2. Avatar de Guy Leboutte

        Pour le bulletin électronique du CADTM, on peut s’y abonner en français, anglais ou espagnol.

      3. Avatar de V-ignoble
        V-ignoble

        Leboutte, fidèle au Diplo, à Làbas et au Cadtm jusqu’à post-momification. S’il doit en être un il sera celui-là. Admirable.

    3. Avatar de Michel Lambotte

      Pour l’heure Je ne peux me résoudre à la thèse de l’effondrement proche.

      Déjà depuis longtemps nous sommes dans l’effondrement du système capitaliste industriel, mais au même moment il y a toutes une panoplie d’idées, d’associations, qui se mettent en place avec des structures plus petites et plus autonomes.
      Ce qui s’est passé en Grèce n’est qu’un événement parmi d’autres qui certainement laissera des traces et en entraînera d’autres, on ne peut encore dire lesquels aujourd’hui.
      Ce qui est certain c’est que Syriza n’a pas loupé l’aile du pigeon TINA, mais je pense qu’il volera encore quelque temps.

  11. Avatar de Rémi
    Rémi

    Il me semble que l’alliance entre Syriza et le parti souverainiste grec n’a rien de contre-nature.
    Elle permet à Syriza, d’avoir une majorité pour sortir de l’euro, la pire crainte des autorités européennes.
    En conséquence, elle permet de mettre Syriza, en position de force, dans ses rapports à l’UE, et dans la négociation de l’allègement de la dette grecque.
    Elle est un moyen de dire aux instances européennes »Il vaut mieux que vous acceptiez nos conditions, car sinon nous avons la majorité pour sortir de l’euro ».
    C’est au contraire très habile et cohérent.

    1. Avatar de Rémi
      Rémi

      Meme si le programme consistant à rester dans l’euro, en cas d’obtention de la remise à plat de la dette grecque, en revanche, n’a rien de cohérent, tant seule une dévaluation peut redonner à la Grèce, les moyens de ses nouvelles prétentions.
      La dévaluation, suite à une sortie de l’euro, obligeant les grecs à acheter grecs, relançant les exportations grecques ainsi que le tourisme, en raison des prix bas qui s’ensuivrait.
      Ce qui permettrait, par relance de la croissance, d’obtenir les rentrées nécessaires d’argent, pour financer le programme social de Syriza.
      Un brin de protectionnisme en plus, et le pays repartirait sur de bon rails.
      C’est le lièvre de Syriza: l’incohérence de la fin de l’austérité et du maintien de l’euro.
      En revanche, l’alliance avec le parti souverainiste, elle, est cohérente, dans le rapport de force, avec l’UE.

  12. Avatar de Hervey

    Vu l’élargissement du consensus libéral dans les grands partis, il n’y avait pas de solution autre que la coalition des partis contestataires aux extrêmes.
    Un grand écart qui oblige aussi à croiser les doigts.
    Cette figure acrobatique style Medrano (dit BOUM BOUM) est basique, simpliste… mais, elle a pris en Grèce sous la poussée des drames sociaux, l’union dans le malheur, perçue comme le seul radeau de survie. Cependant le « modèle » est peu transposable.
    M’est avis que le délitement de l’€ et de l’€-zone viendront avec un léger temps d’avance.
    BRRRRRe.

  13. Avatar de ALMA
    ALMA

    Contente de lire exactement ce que j’ai pensé. D’autant que l’alliance se fait dans un rapport de force très clair, où Tsipras a quasiment la majorité absolue, et où Kamenos ne fait qu’appuyer son programme, sans avoir les moyens d’en renégocier les éléments. Et effectivement, quand on lit Quatremer, on voit que les européistes en sont tellement suffoqués que cela donne un avantage tactique considérable à Syriza (rendant improbable le « retour à la raison » européiste qu’ils espéraient). Quand aux questions internationales, c’est à suivre avec intérêt aussi… Il faut se souvenir que Tsipras est allé pas mal aux Etats-Unis aussi. Quel jeu géopolitique va-t-il jouer autour de la question ukrainienne, (en utilisant son encombrant allié de quelle façon) ?

    1. Avatar de V-ignoble
      V-ignoble

      Tsipras n’allait pas « aux États-Unis » en général mais allait précisément à la Brookings Institution de Soros.

  14. Avatar de Kwartz
    Kwartz

    Je n’arrive pas à lire cette histoire comme un consensus anti-libéral ou une remise en avant du concept de souveraineté populaire;

    J’ai l’impression qu’il s’agit surtout d’écarter les auto proclamés techniciens pour qui l’union nationale allait jusqu’au LAOS… (c’est qui TO POTAMI ? Un recyclage de ceux du PASSOK qui ont sentit le vent tourner?)

    Enfin entendre ceux qui pleuraient le vieux Saoud ergoter sur la faction minoritaire du gouvernement Tsipras ça me donne des envies de fouet.

  15. Avatar de V-ignoble
    V-ignoble

    Obama ou Poutine, choisis ton camp camarade.

    1. Avatar de patrice dailcroix
      patrice dailcroix

       » j’aimerais mieux ne pas  » comme bartleby
      h. melville

    2. Avatar de rototo
      rototo

      Décidément, plus ça avance, moins vous comprenez que c’est justement ce chantage binaire permanent qui envoie de plus en plus de pays dans les bras de l’axe Sino-Russe.
      Mais continuez, je vous en prie, avec des VRP pareils Poutine est aux anges…

      1. Avatar de V-ignoble
        V-ignoble

        « L’axe sino-russe » ? Mouaaaaaarrrf !

  16. Avatar de AntoineY
    AntoineY

    Je ne vois pas EN QUOI la Russie est un ennemi.

    L’ennemi c’est la finance (dont le coeur palpite aux USA, dont la monnaie qui ne vaut pas même l’encre qui y est imprimée est recyclée pour s’accaparer un maximum d’actifs stratégiques français) et la puissance impériale qui menace notre souveraineté (c’est à dire les USA par leur main mise sur l’UE et bientôt également sur nos dispositifs d’arbitrage juridique, et leurs efforts constants pour nous virer de la zone caribéenne et depuis peu d’Afrique).

    Les USA pays exportateur du fascisme financier, et bientôt du fascisme tout court (avec un armement pathologique supérieur à celui de tous les autres pays réunis,- Russie y compris, une politique belliciste et menaçante pour tout ce qui pourrait affaiblir l’Empire US (neocons et leurs amis… depuis la guerre du Liban, fomentée par la CIA… jusqu’aux récentes manipulations en Ukraine et l’accaparement de son or et de ses ressources pétrolières, en passant par le million de morts irakien), et une capacité d’espionnage digne de Big Brother ( Google et leurs amis). Finalement le soutien aux nazis ukrainiens s’inscrit dans leur continuité.

    Je note que les informations données sur le blog de Paul Jorion sont particulièrement partiales voire systématiquement biaisées dès lors que les interventions militaires officielles et officieuses de l’OTAN sont impliquées.
    Bien sûr la politique étrangère des USA n’est pour rien dans l’attentat (acte de guerre plutôt) contre Charlie Hebdo. Et bien sûr, les USA ne sont pour rien dans le nombres de personnes qui souffrent/meurent en Grèce à cause de la Crise (Goldman Sachs, l’invention des produits financiers à l’origine de la crise des subprime). Les USA n’ont d’autre avenir à proposer au reste du monde que le fascisme ou le neo-feodalisme, s’ils ne sombrent pas avant dans la guerre civile, ce qui m’étonnerait fort au train où vont les choses.

    Finalement, Siryza me parait d’autant plus intelligent et sympathique.

    .

    1. Avatar de Paul Jorion

      Merci Radio Moscou ! Bien noté !

      1. Avatar de AntoineY
        AntoineY

        lol Ceci n’est pas un argument Paul. Tout ce qui est écrit est purement factuel, même si la vérité est dure à accepter parfois. Il est vrai que c’est beaucoup moins difficile pour nous qui n’avons pas connu la guerre froide.
        Notez que je ne dis pas que les russes sont des amis non plus. Les amis n’existent pas dans l’ordre des relations internationales. Et celui qui s’aviserait de faire comme si c’était le cas devrait retourner à l’école de Socrate.

        A un moment j’ai eu l’impression que vous me prêtiez des intentions, voire pire, une volonté « mauvaise ». Puis je me suis rappelé que c’était impossible, et que vous deviez plaisanter.

      2. Avatar de Straggieri
        Straggieri

        ouhaaaa, quel argument. ça c’est fort. USA ûber alles. Halalala, ces vieux trotskistes et leur abomination génétique de la Russie….

      3. Avatar de Huhu
        Huhu

        Vous etes gentil paul, mais bon, vos belles paroles ont bien peu fait changer les choses…

        Ah si! Une chose! Vous avez obtenu un poste universitaire…

        1. Avatar de Paul Jorion

          En surface… en surface…

      4. Avatar de AntoineY
        AntoineY

        Le poste de Paul est amplement mérité. C’est le fait qu’il n’en ait pas eu plus tôt qui est scandaleux (et qui témoigne de la chape de plomb qui pèse sur la recherche en France).

        Par exemple, l’idée d’un ouvrage traitant de la façon dont les robots « communiquent » entre eux et de comment les humains « communiquent » avec les machines pourrait donner quelque chose de très intéressant de la part d’un anthropologue. Je ne suis pas sur qu’il aurait pu écrire autant s’il n’avait pas cette « sécurité » d’un poste universitaire.

        J’en profite pour faire une demande à Paul: existe t-il des ouvrages d’anthropologie économique sérieux qui décrivent spécifiquement les mécanismes de destruction des sociétés traditionnelles par l’introduction de formes d’échanges issus d’un marché « libre » (j’ai lu chez Godelier que c’était arrivé pour un peuple au Niger, mais nulle part je ne trouve de description précise et minutieuse du procès de ce genre d’effondrement, pour des sociétés déterminées). j’avoue que je serais preneur de conseils bibliographiques à ce sujet.

      5. Avatar de Straggieri
        Straggieri

        Monsieur Jorion,

        je crois qu’à propos de l’Ukraine, il n’y a pas plus de radio Moscou que de radio Washington, ou alors, si vous préférez, s’il y a une radio Moscou, il y a effectivement une radio Washington. J’ai la naïveté de penser que mes congénères ne sont pas tous abrutis et au jugement forcément à quelque propagande que ce soit. Je pense qu’en cette affaire, il y a deux « narrative », deux visions complètement antagoniste de l’enchainement des évènements. Vouloir à tout prix donner raison à l’une plus qu’à l’autre ne peut aboutir qu’à la guerre. Comme vous le dites vous même, les grands cataclysmes de notre Histoire n’ont JAMAIS été programmés ou voulus, ils sont bien plus le fait d’un engrenage infernal où le jeu du « dégonflé » à la place primordiale. Vouloir, à tout prix avoir raison, c’est déjà un peu écrire Gott Mit Uns sur le devant de sa ceinture.
        L’important est de savoir que l’autre en face a aussi une vision, qu’il n »est ni moins ni plus con, ni moins, ni plus malhonnête que soi même.
        A partir de là, il faut plutôt essayer de savoir ce qui est inacceptable, ce qui est souhaitable pour ça et aussi reconnaitre les lignes rouges de l’autre. Et là, on négocie et on évité beaucoup de malheur aux populations et les potentialités d’une guerre atomique qui n’ont jamais été si tangibles depuis 1962. Et encore, à l’époque avions nous affaire à des gens sérieux aux commandes et pas, de part et d’autre à des cinglés conseillers par des tarés auprés desquels Folamour ferait figure de grand sage.
        On aimerait qu’en ces occasions, nos intellectuels soient dans cette intelligence de l’humanité et ne se comportent pas comme le premier con de militant venu en s’agitant comme une bande de singes hurleurs qui prétendraient avoir senti l’ombre de la présence d’un léopard dans le coin.
        C’est un spectacle assez consternant.
        On aimerait bien vous voir classer et analyser les faits, pas de les occulter, modifier, ou mettre en exergue au vu de vos préférences moscovo-washingtoniennes.
        Merci de vous reprendre.

    2. Avatar de V-ignoble
      V-ignoble

      Voilà ce qu’il advient des faibles esprits, AntoineY, après des années passées sur le Dedefensa de Philippe Grasset…
      T’es mûr pour passer à Douguine, si ce n’est fait.

      1. Avatar de AntoineY
        AntoineY

        Tu exagères La Vigne. Sois gentil de m’opposer des faits. Mais tu n’as rien à y opposer car il n’y a rien à y opposer.
        Nonobstant, il serait plus juste de dire que seul un enfant de 5 ans ne tirerait pas de l’examen de la situation certaines des conclusions qu’en tire ce monsieur (certaines, et non pas toutes; la partie « risque de guerre civile » tu la trouves cd’abord chez Clinton et dans les travaux de la Rand Corporation).
        N’est ce pas l’école de Chicago qui parlait des USA comme d’une « Troisième Rome »? Aujourd’hui, Rome s’effondre et n’aime pas ça.

        Douguine est un malade mental. Il n’apporte rien à personne dans aucun domaine.

  17. Avatar de Agnès
    Agnès

    La question se résume à : « Peut-on s’allier avec le diable si la situation est désespérée? » Elle est désespérée.

    Ce que les Grecs demandent, ce pour quoi ils ont voté, c’est avant tout la fin de l’austérité. Seuls ces deux partis se positionnent clairement pour. Est-ce que Tsipras, qui joue tout de même serré face à une troïka autiste et immobiliste, a les moyens de faire la fine bouche?

    La Grèce et sa population sont dans un état épouvantable, la priorité est de les sortir de là. A n’importe quel prix? Ben, supposons que vous ayez à gérer une situation de famine, où l’on meurt de faim dans les rues, et que le FN ou la N-VA offre de vous fournir un camion de patates. Vous refusez pour raisons idéologiques, mourir de faim certes, mais purs? Ou vous acceptez les patates pour parer au plus pressé, et vous reportez au chapitre 2 le point « comment gérer un allié encombrant/dangereux. »

    « Erst kommt das Fressen, dann kommt die Moral », qu’il disait Bertolt.

    L’autre question que je me pose, c’est celle des rapports entre AN-EL et Aube Dorée. Du premier je ne savais rien jusque hier. Le second par contre a sinistrement prouvé sa nuisance. Est-ce que s’allier à AN-EL (la droite en col-blanc si j’ai bien compris?) permettra de court-circuiter Aube Dorée ou au contraire sera-ce une porte ouverte à un danger bien pire? Si 1), c’est un moindre mal. Si 2), ce n’était peut-être pas une bonne idée, en effet.

  18. Avatar de Jacques Seignan
    Jacques Seignan

    Un fait à noter dans ce débat. Cédric rappelle :

    SYRIZA n’a pas – de peu – la majorité absolue.

    .
    Il faut préciser :on dit qu’il a manqué la majorité de 2 sièges (149 au lieu de 150+1 : exact!) mais on omet la prime de 50 sièges attribuée au vainqueur !
    Il y a eu 63.9% de votants et si Syriza a bien eu 36.3% de suffrages exprimés, ce n’est que env. 22% du corps électoral…2,2 millions sur 9,9 .
    http://www.electionresources.org/gr/vouli.php?election=2015

    Ce n’est pas en soi inhabituel dans nos démocraties et on peut refaire ce genre de calculs pour nos dernières élections présidentielles. Juste un éclairage pour mettre en perspective la force (ou la faiblesse) de Syriza…
    Un dernier point attise ma curiosité : on dit que le KKE a refusé toute alliance : quelqu’un aurait-il plus précisément des infos sur ça ? Pourquoi ça n’a pas été possible ?

    1. Avatar de V-ignoble
      V-ignoble

      Peut-être juste qu’ils connaissaient trop bien Tsipras au KKE…

      1. Avatar de patrice dailcroix
        patrice dailcroix

        plus simplement le kke est pour une sortie de l’ue et l’annulation unilatérale de la  » dette  »
        il ne faut pas se contenter de lire une presse aux ordres, des fois wiki suffit

      2. Avatar de Huhu
        Huhu

        Peut être que vous ne connaissez pas le KKE… Mais bon, vous aimez crachoter: continuez et garder les mains propres surtout.

    2. Avatar de Huhu
      Huhu

      Le KKE est un parti stalinien tout simplement. Ils sont encore plus verrouillés que LO, c’est vous dire.

    3. Avatar de Guy Leboutte

      100.000 jeunes de 18 ans n’ont pas pu voter aux législatives car ils n’ont pas été enregistrés, volontairement par le gouvernement sortant, d’après To Vima, qui parle de fraude électorale massive.

      http://www.okeanews.fr/20150116-fraude-electorale-massive-100-000-jeunes-ne-pourront-pas-voter-aux-elections

      Les dizaines (centaines?) de milliers de Grecs qui ont fui leur pays depuis 2008 n’ont pas tous été en mesure de voter par correspondance non plus, selon Okeanews.

  19. Avatar de Hadrien
    Hadrien

    Sympathique, cet intérêt pour ce petit pays.
    La victoire de la gauche, ceux qui « n’aiment pas les riches » n’est guère originale, voyons ce que cela donne dans un pays moyen…
    On sait qu’ on négociera la dette grecque (et les autres plus tard). Les Grecs ne la paieront pas mais feront semblant de la payer. On trouvera les artifices comptables pour l’annuler sans le dire.
    Le seul point inconnu et passionnant: Tsipras pourra t il créer un état qui fonctionne ?

    1. Avatar de V-ignoble
      V-ignoble

      C’était mon avis aussi Hadrien.
      Jusqu’à cet après-midi.

    2. Avatar de Michel Lambotte

      C’est quoi un état qui fonctionne?

    3. Avatar de AntoineY
      AntoineY

      On trouvera les artifices comptables pour l’annuler sans le dire

      Si l’Allemagne et la France acceptent l’annulation, les partis « populistes » ne se priveront pas de faire monter la sauce en France et en Allemagne, condamnant définitivement les partis au pouvoir dans ces pays. Il suffira de dire qu’il était « irresponsable » 1/ d’avancer la thune et 2/ d’annuler la dette, aboutissant à amputer chaque français d’un mois de salaire pour faire passer la pilule.
      Si la dette est annulée l’union monétaire est dead (les allemands ne vont pas prendre le risque que ca arrive une deuxième fois). Si elle n’est pas annulée, et que la Chine ou la Russie ne pretent pas, la Grèce devra sortir et à plus ou moins breve échéance l’europe est dead.

      1. Avatar de Pascal b-eisenstein
        Pascal b-eisenstein

        « …à plus ou moins brève échéance » : non, si pas de solution maintenant, ils sortent rapidement et c’est tout. Les prêts russe ou chinois, presque impossible à court-terme, et si par chance il sont accordés, les Grecs sortiront quand même ! je ne vois pas comment la Grèce restera dans l’euro, c’est impossible.

    4. Avatar de patrice dailcroix
      patrice dailcroix

      la gauche n’a pas d’intèrêt particulier pour ou contre les riches … tant qu’une répartition acceptable des richesses se fait
      c’est au riche de se poser des questions sur ce système qui crée tant de larmes
      mais peut-on entendre un névrosé s’interroger sur autre chose que lui même ?

      quant à l’état qui fonctionne, je partage l’interrogation de michel lambotte

      1. Avatar de Michel Lambotte

        A mes yeux, un état qui fonctionne est un état capable de permettre l’autonomie de l’individu dans le but de répondre à ses besoins essentiels et ceux de la communauté sans détruire la planète.
        Ma définition n’est que provisoire étant donné que personne ne connaît réellement la nature de ces besoins et comment y répondre.
        Je pense pour ma part que cette histoire Grecque n’est que le début de la remise en question du prêt à intérêt car il n’y aucune possibilité de sortir de cette crise mondiale sans son abolition (question thermodynamique).

  20. Avatar de Julie
    Julie

    Puisque les nouvelles de Russie sont à la mode, que lit-on sur « Russia Today »? Eh bien oui, la Grèce a protesté contre une déclaration de l’EU qui accusait les Russes du bombardement de Mariupol. C’est donc là une preuve de plus de cette infâme alliance des Orthodoxes qui se reforme sous nos yeux!

    Mais on dirait, selon la même agence de propagande, que l’Autriche (et d’autres pays moins fréquentés et fréquentables) a exprimé le même désaccord.

    Qui gouverne l’Autriche? Une coalition sociaux-démocrates/conservateurs.
    http://rt.com/news/226947-greece-russia-statement-ukraine/
    http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/autriche/presentation-de-l-autriche/article/composition-du-gouvernement

    A force d’excommunier les électeurs, les partis, et les pays, il ne va pas rester grand monde.

  21. Avatar de edith
    edith

    Grèce : monnaie commune contre monnaie unique ?

    Chevènement a toujours été en faveur de ce ballon d’oxygène.

    Alors pourquoi pas ?

  22. Avatar de coucou
    coucou

    tic tac
    Grèce: la Bourse d’Athènes en chute de 9,2%, les banques de 26,6% (AFP / 28 janvier 2015 16h58)

  23. Avatar de DUCHENE JEAN
    DUCHENE JEAN

    il est navrant de constater que toutes les interventions sur ce blog se font sur le mode des tactiques politiciennes :les alliances avec qui ? Personne n’envisage l ‘intervention du peuple pour aider le nouveau gouvernement, l’appel à son auto organisation dans des comités, dans la rue, dans les entreprises. Des parlements décentralisés, au plus prêt des préoccupations des gens pour débattre, pour contrôler les élus. La révolution en quelque sorte (quelle horreur!). Ce site, comme beaucoup d’autres va devenir la chambre d’enregistrement des déceptions et des constats de recul. Il n’y a pas d’alternative pour une équipe gouvernementale au service de l’intérêt public que de s’appuyer sur la mobilisation populaire. Souvenez vous de l’expérience du Chili d’Allende. En Grèce aussi, la « triple alliance » justice, armée, police, appuyée par la CIA peut vouloir s’en mêler. Que faire contre cette menace ?

    1. Avatar de patrice dailcroix
      patrice dailcroix

      je plussoie

  24. Avatar de Guy Leboutte

    Syriza a surpris tout le monde et j’espère bien que d’autres surprises vont suivre. Il y a plus d’intérêt dans l’innovation que dans la conformité.
    Du coup, chacun y va de son fantasme, de Quatremer à v-ignoble. La proximité géographique, ou supposée autre, de la Russie fait aussi tourner les têtes. Je suppose qu’il ne faut acheter gaz et pétrole russes que par Gazprom Deutschland et son patron Helmut Schmidt?
    Les Grecs indépendants sont confondus avec le FN ou Aube dorée…
    Aucune peur ne manque!

    Je suis comme d’autres largement d’accord avec ce billet de Cédric Mas.

    J’ajouterais qu’il vaut la peine de choisir « ses Grecs » plutôt que de ressasser des opinions étrangères (les nôtres), et qu’un peu de confiance voire de bienveillance pour ceux qui sont à la manoeuvre à Athènes ne ferait pas de mal. Attendez de voir aussi l’audit de la dette, qui va être un grand débat public.

    Sans oublier que l’axe gauche-droite a pris un coup de vieux. (Vous n’en n’avez pas marre de créditer les tenanciers des vieux partis de gauche gouvernementale de vos aspirations égalitaires et de faire des plans sur la gauche du PS?) Autant le savoir: Syriza va continuer à sortir les commentateurs de leurs habitudes mentales et avec Podemos ça pourrait être pire !
    Ainsi Panagiotis Grigoriou, dans son blog Greek Crisis hier:

    Je vais faire court. La fracture politique en Europe… européiste n’est plus forcement celle, entre la gauche et la droite. Pas toujours en tout cas. ANEL est un parti résolument anti-mémorandum se réclamant d’un patriotisme que la gauche grecque partage assez largement. Exactement sur ce point précis, d’autres partis de la gauche en Europe n’ont pas pu ou souhaiter établir la jonction. D’où certainement une explication (certes à compléter), quant au succès du Front national en France.
    Panos Kamménos, déjà ministre de la Défense, est le très commode allié d’Alexis Tsípras, ce que les idéologues analystes du Monde ne veulent pas admettre. La jonction avec le peuple de la droite est faite ainsi. Par la même occasion, les militaires et les policiers (où les thèses des néonazis de l’Aube dorée trouvent comme on sait un certain écho), seront rassurés. Dernière chose, pour les normes… européistes, Panos Kamménos serait alors… assez pro-russe !!! Donc… de la géopolitique à suivre.
    Puis d’en bas, cette jonction avait déjà était réalisée. (…)
    De le départ et sans hésitation, nous [des militants de gauche opposés au mémorandum] avons accepté avec un certain émoi, ceux qui avaient fait le choix de l’anti-mémorandum de droite et du mouvement de Panos Kamménos, justement sur la base d’un patriotisme largement partagé au-delà des différences.

    Etc. Il faut lire la suite!

    1. Avatar de Guy Leboutte
      Guy Leboutte

      Oups! Pas Helmut Schmidt, le bon monsieur Schröder !

  25. Avatar de H.
    H.

    Bonjour,

    Je lis et j’entends bien les critiques fondées. Elles sont en partie bien justifiées. Cependant , il ne me semble pas avoir lu un point important en ce qui concerne la Grèce :

    La Constitution.

    J’ai en effet été étonné d’apprendre que la Constitution grecque semblait calquée sur la constitution de l’ancienne République de Weimar ( ! ) – Cette perception est sans doute un
    peu hâtive et il faudrait approfondir ce point pour le vérifier ou l’infirmer.

    Mais saviez-vous que si M.Tsípras n’avait pas constitué en TROIS JOURS son gouvernement, la Constitution grecque précisait que le président de la république allait demander au parti arrivé en second aux élections du 25 janvier 2015 , c’est à dire à M. Samaras et à « Nouvelle Démocratie » de constituer un nouveau gouvernement !

    Et si M.Samaras n’y était pas lui-même arrivé, le président de la république aurait demandé au parti arrivé en troisième position de former un gouvernement : C’est à dire à « Aube Dorée », le parti Néonazi ( !!! ).

    L’ urgence de régler le problème rapidement puisqu’ aucun autre parti à gauche ne voulait participer au gouvernement de M.Tsípras n’est pas à négliger. N’ayant pas la majorité absolue, comment le parti de M.Tsipras aurait-il pu faire ?

    TO POTAMI ? le parti Centriste de M. Stávros Theodorákis créée dans la panique générale pour contre-carrer la montée du parti Syriza ? Parti créée – selon les termes de ce journaliste – pour incarner le centre pro-européen de l’échiquier politique comme si  » Nouvelle Démocratie  » de M.Samaras et le Pasok n’y suffisaient pas déjà.

    Stravros Théodorakis et ses acolytes avaient bien précisé qu’en cas de victoire il aurait accepté de s’allier à Syriza à la condition néanmoins que la Grèce demeure dans la zone euro et qu’elle respecte ses engagements vis-à-vis de la Troïka.

    Évidement en disant cela, l’alliance devenait automatiquement caduque…

    1. Avatar de Guy Leboutte

      Ce qui est dingue en lisant ces infos, c’est que la presse avait unanimement présenté To Potami comme le probable futur allié de Syriza au gouvernement! Ça c’est du journalisme

      Et il me semble que Syriza laissait dire.
      C’est des malins, je vous dis !

    2. Avatar de V-ignoble
      V-ignoble

      Un bruit de plus en plus insistant circule : Tsipras mettrait en balance dans la négo le veto de la Grèce à propos des nouvelles sanctions à venir contre la Russie.
      Ça sent vraiment pas bon tout ça…
      Ps: une photo existerait où l’on voit le ministre des affaires étrangères de Tsipras aux cotés de Alexandre Douguine, le théoricien de l’ultra droite eurasiste préféré de Poutine…
      http://www.bloombergview.com/articles/2015-01-28/russia-sanctions-are-syriza-s-new-bargaining-chip

      1. Avatar de Julien Alexandre

        C’est pas une rumeur la photo, elle est juste .

      2. Avatar de V-ignoble
        V-ignoble

        Ouais, je l’ai trouvée aussi, là cette image :
        http://mobile.nzz.ch/international/putins-trojanisches-pferd-1.18470693
        Pauvre Grèce… On comprend ironiquement encore mieux pourquoi de Benoist avait nommé GRECE son think tank néonaz, grand pote et fan de Douguine le Alain…
        http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Groupement_de_recherche_et_d%27études_pour_la_civilisation_européenne

      3. Avatar de CM
        CM

        C’est bien, nous avons donc le choix entre radio moscou et radio berlin… (radio belgrade pour être exact, s’agissant du poste de la Wehrmacht chargé du sud de l’Europe – qui fut le premier à diffuser en août 41 Lilli Marleen de Lale Andersen).

        Que du bonheur !

        Et que pensent nos Procureurs auto-proclamés du projet annoncé aujourd’hui d’élargir l’accès à la nationalité aux enfants d’immigrés ?

        http://greece.greekreporter.com/2015/01/28/restitution-of-minimum-wage-layoffs-cancelled-health-insurance-for-all-citizenship-to-immigrant-children-some-of-first-reforms-by-coalition/

        Sûrement la première preuve de l’avilissement moral de SYRIZA au contact du xénophobe AN.EL.

        Ah mais non, l’histoire du loup brun qui entre la bergerie grâce à Tsipras, c’est déjà dépassé dans la propagande germano-européiste, maintenant on en est au « cheval de Troie » de Poutine…

        Et ce n’est qu’un début (3 jours), j’attends Tsipras pédophile ou mangeur d’enfants avant un mois…

        Sinon continuez, hein, surtout vous gênez pas, moi je dis ça je dis rien.

      4. Avatar de jpl
        jpl

        Mon Dieu comment cela est-il possible ? Le gouvernement Tsipras serait pro-russe ? Aujourd’hui en Europe ? Et on nous a rien dit ? Mais que fait l’OTAN ?

      5. Avatar de Julien Alexandre

        Cédric, à 149 députés contre 11, on n’avait pas beaucoup de doutes sur la nature du rapport de force et sur le programme qui serait appliqué. Les deux vétos d’Anel, on les connaît.

        Après, on va sans doute se marrer avec un ministre de la défense qui pense que le gouvernement utilisait des avions pour disséminer des produits chimiques de contrôle mental sur la population (recyclage de la théorie des chemtrails). Un clown à la défense pour pas prendre de risque, ça a de la gueule !

        Il est sans doute un peu tôt pour mesurer toutes les conséquences directes ou indirectes de ce qui vient de se passer en Grèce.

      6. Avatar de Anatole
        Anatole

        Ce serait une preuve de plus que la question de la crise en Ukraine est La question du moment en Europe, décisive pour l’avenir de l’UE, malgré le fait que l’Ukraine paraisse géographiquement excentrée. Les analyses de Todd vont dans ce sens.
        Au travers la politique étrangère de Syriza c’est la crise ukrainienne et celle de l’euro qui pourraient se rejoindre de manière assez explosive, avec l’Allemagne dans le rôle de pivot dans les deux cas.
        L’Allemagne serait à la fois attaquée sur son dogme économique et sur sa politique extérieure.
        Mais elle aura tout fait pour. L’Europe n’est pas un bloc figé définitivement aligné sur son ordo-libéralisme, mais une mosaïque où les canaux de l’histoire et de la culture permettent de surprenantes volte-face et effets de recomposition.

      7. Avatar de François C.
        François C.

        « …Les Russes arrivent – Et alors ? – Et alors, je n’ai rien à me mettre… »
        Pierre D.

      8. Avatar de ajave
        ajave

        @julien alexandre

        Après, on va sans doute se marrer avec un ministre de la défense qui pense que le gouvernement utilisait des avions pour disséminer des produits chimiques de contrôle mental sur la population (recyclage de la théorie des chemtrails)

        On peut avoir vos sources sur ce point svp ?

        1. Avatar de Julien Alexandre

          http://www.ekathimerini.com/4dcgi/_w_articles_wsite3_1_19/08/2013_514604

          Pour être honnête, il a simplement refuser d’exclure la possibilité que la théorie soit vraie. Et pour aller plus loin, il l’a certainement fait davantage par électoralisme que par conviction, dans un pays où 1/3 des habitants considèrent la théorie des chemtrails comme probable : http://www.ekathimerini.com/4dcgi/_w_articles_wsite1_1_14/10/2013_522944

      9. Avatar de ajave
        ajave

        Jai pas trouvé de declaration allant dans votre sens dans ces liens.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Vous parlez grec « Ajave » ?

          https://www.youtube.com/watch?v=ADiuQFjWjJM

          « Je ne sais pas », c’est pas la même chose que « non ».

          Et puis pendant qu’on y est, puisque vous êtes visiblement offensé que l’on mette en doute l’acuité intellectuelle de ce grand penseur qu’est Kammenos :

          – Bilderberg & cie ==> https://www.youtube.com/watch?v=CbxO89lgGd0

          – signataire de pétition de Larouche ==> https://larouchepac.com/20141217-3
          Là, on la voit bien la signature, c’est bon ?

          – le speech au repère d’antisémites complètement gagas du Schiller Institute ==> http://newparadigm.schillerinstitute.com/fr/media/panos-kammenos-la-grece-et-la-nouvelle-route-de-la-soie/

          C’est bon, ou je continue ?

      10. Avatar de V-ignoble
        V-ignoble

        Un tiers !!?? Ça veut p’têt ben dire que non seulement les chemtrails existent mais encore que leur effet est massif en Grèce !

  26. Avatar de timiota
    timiota

    Souvenons nous que la Grèce des colonels est tombées sous l’effet du ratage et du partage chypriote.
    Pour l’influence russe, il faudrait voir combien les russes sont investis encore à Chypre, et aussi via le voisin bulgare (orthodoxie oblige) et l’autre voisin turc.
    C’est sûr qu’utiliser un levier basé sur l’influence russe est très délicat. On peut rêver d’un talent de judoka chez Tsipras, utilisant le levier « russe » pour forcer l’Europe à ne pas laisser tomber les banques grecques (le papier de Krugman parle de cette menace avant tout), jouant sur une base géopolitique, carrément.
    Faire miroiter aux russes un espace d’influence en méditerranée, dans un cadre non-annexionniste (les russes blancs n’ont pas annexé Nice, pour prendre ce qu’on a dans l’hexagone), ce serait un pion délicat, mais peut être jouable si l’on sait jauger la quantité d’argile dans les pieds du rêve poutinien.

    1. Avatar de Stéphane-Samuel Pourtalès
      Stéphane-Samuel Pourtalès

      Les caricatures de popes vont revenir en une.
      Les questions géopolitiques apparaissent dès qu’un pays veut sortir du cadre. C’est le moment où « calent » toutes les pensées progressistes, celle de P. Jorion comprise. Qu’est-ce qu’un projet géopolitique humaniste ? Ben l’Internationale… les peuples réunis et tout… et ça, à part Attali (qui fait semblant), personne n’a même plus l’envie de songer à y croire.
      Ça m’fatigue. Quitte à foncer dans le mur, pourquoi pas le faire les yeux fermés, finalement.

      1. Avatar de Jacques Seignan
        Jacques Seignan

        Stéphane, je peux partager ton découragement mais il ne faut pas non plus sur-interpréter…
        Si l’on parle d’un pays et de sa sa politique, il y a forcément des questions géopolitiques (par définition : une géographie et des liens avec les autres nations) qui entrent en jeu et je pense que Timiota a déjà très bien posé divers aspects de ces questions, y compris sur des aspects plus « ethnologiques » (voir ses commentaires plus haut sur l’esprit « balkanique »). Je ne vais pas me faire l’interprète de quiconque (et pas de notre hôte!) mais il est est légitime aussi quand on se réclame de pensées progressistes de ne pas passer par pertes et profits les valeurs essentielles dès qu’un objectif doit être atteint. Il faut au moins en discuter. Ne pas foncer. Mais aussi accepter que tout n’est pas facilement accessible. après tout on a bien expliqué ici les illusions de la volonté…
        Je persiste à penser que nos discussions sont utiles et passionnantes par l’obligation que nous nous faisons de confronter nos opinions et d’essayer de les étayer… mais que bien sûr nous sommes sans recul — et le recul aide à éviter les simplification ou d’aller dans le mur les yeux fermés.
        Pour ma part j’apprécie énormément les billet de François car il a une capacité de synthèse incroyable pour nous aider à démêler ces complexités en cours. Et j’attends avec impatience son futur billet sur la situation des banques grecques…

      2. Avatar de Stéphane-Samuel Pourtalès
        Stéphane-Samuel Pourtalès

        >Jacques Seignan
        Je ne pensais pas à la discussion autour de ce billet mais de manière plus générale… quoique… finalement, réapparaît à travers la pas sainte alliance avec ANEL la question des frontières… vue sous un angle particulier, il faut bien le dire, mais si aucun autre angle n’est proposé, quoi prendre ?

        C’est vrai qu’il y a des choses à expliquer sur la géopolitique, mais quoi en prospective ? Chavez, pour développer son programme contre les oligarchies et pour les plus démunis, s’est allié à Cuba… et à l’Iran ! Le voile et le bikini ! Mais avait-il le choix ?

        Du recul : Je vais donc essayer de me tasser le plus au fond de mon siège… du camion lancé à pleine allure bourré de Nitroglycérine. Avec un petit ruban autour du cou, comme Yves Montand…
        😉

        Merci pour ton soutien.

      3. Avatar de V-ignoble
        V-ignoble

        Stéphane, oui Chavez avait le choix. Comme Lula, il avait le choix. Il a fait le mauvais choix.

      4. Avatar de Stéphane-Samuel Pourtalès
        Stéphane-Samuel Pourtalès

        >V
        Vigneron a peut-être le choix, mais Chavez, je pense, ne l’avait pas. Alliance avec Chirac ? Sarkozy? Hollande ?

    2. Avatar de jpl
      jpl

      « ……dans un cadre non annexionniste…….. » lol

      c’est vrai que les pauvres russes en sont affligés , l’annexionnite aigue et virulente , c’est dans leurs gênes on vous le dit . Peuvent pas faire autrement , la diplomatie connaissent pas.

      Vous êtes trop bon, Timiota .

      1. Avatar de V-ignoble
        V-ignoble

        Jpl, dans le Caucase (Abkhazie, Ossétie) ou en Ukraine (Crimée, zone russophone), ça sent bougrement l’annexion, non ?
        Tellement bien que les pantins du parlement russe, vexés qu’on les accuse d’annexionnite, s’en prennent aujourd’hui à l’Allemagne ex RFA pour une intolérable annexion de l’ Allemagne ex RDA, si si…
        Ça date d’aujourd’hui, je cite le Figaro (attention allez pisser avant de lire, c’est plus prudent) :

        Le président du Parlement russe a demandé à la Commission russe des Affaires étrangères d’étudier la possibilité d’adopter une résolution condamnant « l’annexion » en 1989 de l’Allemagne de l’Est par l’Allemagne de l’Ouest.

        Cette déclaration est voulue comme « mesure de rétorsion » contre la présidente de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), qui a qualifié d’ »annexion » la prise de contrôle de la Crimée par des forces russes suivie d’un référendum en mars sur le rattachement de la péninsule ukrainienne à la Russie.

        Le 3 octobre 1990, au terme d’un processus enclenché un an après la chute du Mur de Berlin, symbole de la division du monde pendant la Guerre froide, l’Allemagne est unifiée après plus de 40 ans de partition. « Contrairement à la Crimée, aucun référendum n’a été réalisé en RDA », a ajouté le président du Parlement russe, en référence à celui conduit dans la péninsule où 97% des votants ont choisi de rejoindre la Russie selon le Kremlin.

        J’avais prévenu, désopilant, russe quoi.

    3. Avatar de Alexis TK27
      Alexis TK27

      Timiota,

      Les gouvernements euroalignés, notamment allemand et français, cherchent à la fois à mener une guerre économique à la Russie – c’est-à-dire qu’ils montrent parfois des envies de politique plus ouverte, mais cela ne dure guère et ils reviennent sur la bonne ligne, comme si quelqu’un avait sifflé dans les coulisses la fin de la récré… – et à maintenir dans l’orthodoxie Troïka les pays du Sud qui souffrent sous une version sado-masochiste de l’ordo-libéralisme, la Grèce étant le plus souffrant de tous.

      A poursuivre deux lièvres à la fois… on n’en attrape aucun. Si le binôme Angela-François souhaitait être un peu cohérent dans sa politique anti-russe, il devrait s’assurer de la cohésion du bloc qu’il essaie de manier et d’entraîner à la suite de Washington, donc rendre justice aux Grecs. En sens inverse, s’il refusait de se joindre à Washington dans le conflit avec Moscou, il lui serait plus facile de continuer à maltraiter Athènes.

      Refusant de choisir, il offre à Tsipras une carte de plus dans la négociation dure – c’est un euphémisme – qui va commencer. Ce n’est pas que Syriza ait à ma connaissance émis la moindre menace en ce sens, c’est que les Euroalignés comprennent eux-mêmes que cette carte est à sa disposition, et que certes elle leur ferait mal…

      On ne fait pas la révolution avec de l’eau de rose. Et il n’y aurait rien à reprocher à une petite nation qui, la négociation visant à rester dans l’euro et rester dans la mouvance UE ayant échoué, chercherait d’autres partenaires, la Russie par exemple, sans trop se soucier de la guerre civile ukrainienne. La Lituanie se rapprochant de l’OTAN dirigée par Washington s’est-elle souciée de la guerre d’Irak alors en cours ? Un petit pays a beaucoup moins les moyens de faire la fine bouche et de se retirer sur son Aventin.

      Je cite un petit extrait d’un entretien de Yanis Varoufakis à la Tribune le 20 janvier.

      Mais si aucun accord n’est possible, ni trouvé ?

      Alors, je le dis clairement : « la mort est préférable. » Le vrai déficit de la Grèce, c’est un déficit de dignité. C’est à cause de ce manque de dignité que nous avons accepté des mesures stupides et cela a alimenté un cercle vicieux de l’indignité qui, elle-même, entretient le mécontentement, la peur et le ressentiment. Tout ceci n’est pas bien. Nous devons retrouver notre dignité, l’esprit qui, le 28 octobre 1940 nous a fait dire « non » à l’ultimatum de l’Italie mussolinienne. A ce moment, nous n’avions pas non plus les moyens de dire « non » et pourtant, nous l’avons fait. (ndlr : le 28 octobre 1940, le dictateur grec Metaxas avait refusé par un « non » devenu légendaire de se soumettre à l’ultimatum italien. Dans la guerre qui a suivi, les Grecs ont repoussé l’armée italienne). Il faut retrouver l’esprit du 28 octobre.

      Qu’entendez-vous par « la mort » ? La sortie de la zone euro ?

      Le terme de « mort » était allégorique. Et comme toute allégorie, moins on l’explique et mieux on le comprend. Quant à la sortie de la zone euro, je veux insister sur le fait que nous avons le droit de rester dans la zone euro. Nul ne peut nous le contester.

      Ce ne sont pas des paroles tièdes. Et rappelons que Varoufakis est celui qu’on a pu décrire comme un « Rocard grec »… que diraient ceux de Syriza ou de l’Anel qui ne sont pas des modérés 🙂 ?

      1. Avatar de timiota
        timiota

        L’annexionisme russe est patent là où il y a du mou, là où on peut acheter des factions tchétchènes, etc. Comparons aux chinois qui sont très très peu annexionistes, qui se contentent d’ »annexion économique soft » (indonésie, afrique de l’est,…). Je crois que les russes seraient « chinois » (non anexionnistes) dans les zones géopolitiques « solidement constituées » (ex: on vent du gaz à l’Allemagne en contournant la pologne s’il le faut, Schröder en garant de la « validation allemande » de la manoeuvre) et russes dans la zone russo-orthodoxo etc… dont les limites sont floues et nous mettent mal à l’aise (transnistrie, caucase, zone nord baltique).
        Si nous rendions la zone greco-turque aussi économiquement faible que le demi-trou noir des balkans (Kosovo-Albanie Macédoine, zones pauvres de bulgarie et roumanie pas loin), cela deviendrait une zone molle pour les russes. Si cela restait au contraire une zone « solide », ils préfereraient y faire leur business, comme à Chypre (où leurs travers ont rencontré ceux du système bancaire dérégulé, c’est un peu une autre histoire) sans idée d’annexion aucune.

        Beaucoup de « si » mais les russes ne sont ni noir ni blancs si nous comprenons que pas mal de zones entre « eux » et « nous » sont des zones grises.

      2. Avatar de timiota
        timiota

        Pas sûr de comprendre la logique dure/douce du binôme, Alexis TK27, en relisant…

      3. Avatar de Alexis TK27
        Alexis TK27

        @ Timiota,

        Je n’ai pas la même vision que vous d’un « annexionisme » russe, mais je ne crois pas que ce soit le sujet de ce billet.

        Ce que je voulais dire, c’est que la position Troïka et binôme franco-allemand sur la dette grecque est aussi une position géopolitique, et que « traiter » deux adversaires à la fois, le gouvernement russe et le gouvernement grec, c’est évidemment les pousser à se rapprocher et s’appuyer mutuellement. Donc une politique de gribouille, indépendamment de la justesse de la position franco-allemande à l’encontre de la Grèce comme à l’encontre de la Russie.

        De plus, la Grèce n’étant pas l’une des huit ou neuf principales puissances mondiales comme le sont France, Allemagne et Russie, il sera difficile de lui tenir rigueur si elle choisit de servir ses intérêts nationaux au détriment de la situation mondiale d’ensemble, et en pratique de se rapprocher de la Russie sans se soucier de la guerre civile ukrainienne, tout comme d’autres nations petites et moyennes ont pu se rapprocher de l’Amérique sans trop se soucier de l’occupation de l’Irak. On ne peut tout simplement pas en attendre autant d’un pays moyen que d’une grande puissance !

        Ceci même si l’on considère que la Russie est aussi coupable en Ukraine que l’Amérique l’était en Irak, ce qui n’est pas ma position mais encore une fois tel n’est pas le sujet.

      4. Avatar de coucou
        coucou

        Alexis TK27

        Donc une politique de gribouille

        à suivre le développement des négociations du conflit « Ukrainien », ça ressemble à une guerre de tranchée, sisyphe y ayant glissé. en proportion je ne crois pas que le positionnement de SYRIZA puisse accélérer l’escalade. qu’on ne lui demande pas non plus de mettre les habits de l’ange

  27. Avatar de Guy Leboutte

    Vive la presse!
    Ici le Huffington de l’ex-madame DSK:

    Le parcours universitaire de Yanis Varoufakis est au-dessus de tout soupçon. Après avoir étudié les maths et les statistiques, il obtient en 1987 un doctorat en économie de l’université d’Essex, en Angleterre. Marquée à gauche, elle n’en est pas moins considérée comme l’une des meilleures du pays.

  28. Avatar de CloClo
    CloClo

    Allez dans un an au pire, on en parle plus. TINA ! On le dit depuis assez longtemps quand même non ? Y a quelqu’un de sérieux ici pour penser que les autres vont payer les promesses de Syriza ? Le changement de système ne viendra jamais par les urnes, jamais. Alors Syriza ou bozo le clown c’est du pareil au même, des kilomètres de commentaires pendant quelques temps, puis, zou ça rentrera dans le rang, jusqu’à la prochaine secousse, brune cette fois y a de forte de chance. Où et quand, je ne sais pas.

    Mais c’est sympa de vous lire, ça occupe !

    1. Avatar de Michel Lambotte

      C’est pas vous qui vous êtes déjà trompé dans un pari?

      1. Avatar de CloClo
        CloClo

        Statistiquement je devrais bien en sortir un qui gagne… Attention devant, c’était le deuxième étage du pari !

    2. Avatar de Alexis TK27
      Alexis TK27

      Y a quelqu’un de sérieux ici pour penser que les autres vont payer les promesses de Syriza ?

      Ce n’est pas dans ces termes que la question se pose.

      Surtout, la négociation entre Grèce et Troïka / binôme Angela-François est par essence imprévisible : c’est la question classique « Que se passe-t-il lorsqu’une force irrésistible rencontre une résistance inamovible ?« . Bien malin qui pourrait le dire !

      Trois issues possibles, à mon sens, sachant qu’un compromis équilibré – qui ne soit ni un recul de la Troïka ni du gouvernement grec – est impraticable :
      1. La Troïka met les pouces. La Grèce respire, elle a une véritable chance de sortir du gouffre, le reste dépendra d’elle. Les gouvernements allemand, français etc. font face à des demandes identiques de la part du Portugal, de l’Espagne. Ils doivent encore expliquer à leurs concitoyens comment il se fait au juste que les contribuables se retrouvent à payer les positions dangereuses prises en leur temps par des banquiers privés sur la dette grecque…
      2. Tsipras met les pouces. La Grèce, au fond du trou, continue à creuser. Syriza passe en un tournemain du rôle du rebelle à celui du kapo. Une autre révolte aura lieu, plus tard, plus désespérée. Aube dorée ?
      3. Rupture des négociations. La Grèce sort ou plus précisément est éjectée de l’euro, peut-être qui sait sort-elle aussi de l’UE et de l’OTAN ? L’année 2015 est très difficile pour la population. La Grèce s’en sortira, comme l’Islande, mais plus difficilement vu les dégâts déjà subis. La Troïka et le binôme franco-allemand encaissent des pertes supérieures à celles qu’ils auraient du accepter dans l’issue 1. Peut-être cherchent-ils à adoucir la politique austéro-libérale de peur que d’autres pays après la Grèce ne leur explosent au visage, ce qui serait plus raisonnable, peut-être entraînés par leurs passions réagissent-ils par un surcroît de rigueur et s’accrochent-ils à l’idée que la Grèce est un cas particulier et que tout sera plus facile maintenant – se préparant de nouvelles désillusions

      Pour Tsipras, 1 est préférable à 3 et 2 doit être évité à tout prix. Je ne crois pas du tout qu’il puisse céder, il ne s’agit pas d’un bluff. Dans l’issue 3, Tsipras reste le dirigeant respecté des Grecs et le dépositaire de la dignité du pays – c’est Varouflakis qui insistait sur la notion de « dignité ». Dans l’issue 2, Tsipras est une m…., il est méprisé de tous à commencer par les Grecs, à commencer sans doute par lui-même. L’acheter est tout autant exclu, ce n’est pas un Papandréou, quant à l’assassiner les délais me semblent trop réduits cela ne s’organise pas en un tournemain.

      Pour la Troïka, 2 est idéal mais n’arrivera pas, reste à savoir si 1 ou 3 sera préféré. Il serait naturellement raisonnable de choisir 1, mais personnellement je n’y crois pas : la remise en cause serait trop déchirante, Angela Merkel et d’autres devraient rapidement en rendre compte devant leurs peuples, et puis la dynamique des passions s’y oppose. Des politiciens et chefs d’Etat qui ont construit toute leur stratégie de politique européenne sur la rigueur ortho-libérale, qui ont pris des décisions dangereuses en son nom et qui en face d’un évident échec ont choisi de s’obstiner ne vont pas au dernier moment choisir la voie de la raison, quand tout en eux et autour d’eux s’y oppose.

      Je serais heureux de me tromper sur ce point, mais… ce n’est pas de robots calculant leur choix avec des algorithmes de théorie des jeux dont il s’agit. Ce sont des êtres humains, et de leur point de vue leur dignité à eux aussi est en jeu.

      1. Avatar de V-ignoble
        V-ignoble

        ce n’est pas de robots calculant leur choix avec des algorithmes de théorie des jeux dont il s’agit

        Dommage, c’est sa partie la théorie des jeux, à Varoufakis…
        Pour les négos politiques européennes par contre, va falloir apprendre très vite. Un pur universitaire économiste comme lui n’y a aucun avantage, plutôt un handicap.

      2. Avatar de Alexis TK27
        Alexis TK27

        @ Merlot-à-moins-que-ça-ne-soit-Beaujolais,

        Qui n’est pas adepte ni pratiquant des discussions byzantines ni eurocrates a tout intérêt à clarifier les choix et à aller à l’essentiel. C’est ce vers quoi semble se diriger le gouvernement grec.

        Vers l’Occident compliqué ils s’en vont avec des idées simples.

      3. Avatar de V-ignoble
        V-ignoble

        Alexis, je vois surtout que l’on cherche aujourd’hui à arrondir les angles du coté grec après les embardées tous azimuts jusqu’à hier. Il était temps…

  29. Avatar de H.Toin
    H.Toin

    Tout à fait d’accord avec cet article. A entendre les commentaires grand public, comme certains ici, cette alliance signerait la victoire d’Aube Dorée aux élections, c’est affligeant.

    D’ailleurs, dans les premières mesures, vues ici :
    http://www.zerohedge.com/news/2015-01-28/barricades-are-down-syriza-already-rolling-back-austerity-reforms
    « Greek nationality to migrants’ children :
    Alternate Minister for Migration policy Tasia Christodoulopoulou announced that migrants’ children born and raised in Greece will be granted Greek nationality, probably also children that came here in very young age. »

    Y a pas à dire, c’est vraiment ANEL qui détient le pouvoir et Syriza s’est déjà fait bouffer.

    Quant aux chars russes qui vont arriver devant le Parthénon…
    C’est quand même dingue, c’est parfaitement connu que les sanctions ont durement touché le peu d’exportations grecques qui restent, et vous voudriez qu’ils continuent à les approuver vu leur situation? Ca serait totalement schizophrène et géopolitiquement suicidaire.
    Non mais vraiment, l’UE a démontré qu’elle était contre les intérêts de la Grèce et ces cons vont peut-être chercher des alliances ailleurs, c’est incroyable…

  30. Avatar de MerlinII
    MerlinII

    Décidément, tout ce que je lis, ici et ailleurs, me conforte dans l’idée que le fédéralisme européen est vraiment un leurre et que l’Europe des nations a encore de beaux jours devant elle.

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