Urgence énergétique, moment « Pearl Harbor » et État planificateur, par Cédric Chevalier

Un ami haut fonctionnaire se demandait récemment, dans cette époque où les urgences s’accumulent toujours plus, si l’État avait jamais géré autre chose que les urgences durant l’histoire. Et qui plus est, ne les avaient pas « gérées » seulement dans la débandade et l’inefficacité. Une maxime prétend que « gouverner, c’est prévoir ». Le réel semble indiquer que « gouverner, c’est ne rien prévoir ».

Aujourd’hui, face à l’urgence de la hausse très élevée des prix de l’énergie, la pensée du « chèque mazout » (fioul) règne. Tout le monde veut passer au guichet de l’État pour recevoir son chèque. Nous semblons collectivement des cigales chantant tout l’été pour ensuite crier famine, une fois la bise venue. L’État est sommé de gérer l’urgence à court terme, dans la débandade et l’inefficacité.

Songeant à cette question posée par mon ami haut fonctionnaire, j’essayais de me convaincre qu’il y avait quand même eu des décisions d’État visionnaires, à long terme, durant l’histoire. Le président américain Franklin D. Roosevelt et son programme de New Deal (un programme très improvisé mais qui créa de nombreuses institutions à long terme), la préparation des économies de guerre dans les coulisses américaines et britanniques juste avant qu’ils ne s’engagent militairement dans la Seconde guerre mondiale (programme de construction de porte-avions pour les Américains et constitution d’une force aérienne pour les Britanniques), la construction du réseau autoroutier US sous l’initiative du président américain Dwight D. Eisenhower, la construction du réseau de réacteurs nucléaires civils par le gouvernement français, la construction des écoles obligatoires au XIXe siècle, etc.

Si l’histoire de l’État semble désespérante quant à sa capacité d’action à long terme d’un point de vue empirique, des moments de lumière étatique  existent, et en tout cas, il semble impossible d’établir aucune impossibilité de principe pour qu’existe un État stratège.

Impossible non plus semble-t-il d’établir aucune supériorité des dictatures sur les démocraties quant au gouvernement du long terme. Au contraire, la science des choix rationnels a mis empiriquement en évidence les énormes biais dans la prise de décisions concentrée entre les mains d’un seul, notamment dans les dictatures. Alors oui les démocraties c’est assez « bordélique » mais in fine, il semble qu’elles prennent moins de décisions aberrantes, qu’elles font moins de « grosses conneries » qui tuent des millions de personnes, comme dans les dictatures. 

Revenons à l’urgence énergétique. Si l’Union européenne et ses États membres étaient rationnels, ils lanceraient un New Deal énergétique séance tenante, avec force milliards d’euros, pour notamment isoler tout le bâti public, tout le logement social public, imposer l’isolation des logements mis en location, et isoler par quartier les logements modestes privés, tout en imposant l’isolation des logements des ménages prospères qui ont les moyens. On réquisitionnerait les enseignants et professionnels expérimentés des métiers de l’isolation pour enseigner et on ouvrirait des milliers de places de formation pour les étudiants, avec si nécessaire des incitants financiers et non financiers (mise à disposition de logements étudiants, accès gratuit à l’alimentation, la santé, etc. pour les étudiants). On s’assurerait l’approvisionnement des matières premières nécessaires pour cet effort d’isolation, quitte à en rationner l’usage futile. La mobilisation serait générale. 

Impossible ? En principe, rien d’impossible. Cela s’appelle une « économie de guerre ». Réunir les ressources, les financements, les personnes et les « assembler » dans des lieux de production avec des savoirs techniques, c’est une planification que font les grandes entreprises comme Tesla et Amazon tous les jours. Il est amusant que certaines forces de droite se hérissent contre la planification par l’État, alors qu’elle règne en maître dans le monde oligopolistique ou monopolistique des multinationales. 

Evidemment, l’État actuel éviscéré par des décennies de néolibéralisme n’est pas à la hauteur. Il nous faudra d’abord renforcer massivement la puissance d’action de cet État exsangue. L’ironie étant que c’est précisément le néolibéralisme qui refuse la planification étatique qui a précisément agi, de manière déterminée, pour le priver de cette capacité stratégique d’action. 

Il reste vraisemblablement nécessaire d’agir également à partir de contrats publics-privés (comme aux États-Unis et au Royaume-Uni durant l’économie de guerre des années 40-45). Il faut pouvoir s’imaginer certaines scènes de l’époque. L’État américain demandait si, combien et pour quand un industriel pouvait construire des bombardiers en masse. L’industriel décrivait ce dont il a besoin pour ce faire : terrain, permis, usine, main d’œuvre, taux de profit minimal, etc. « Et voilà »,  une méga-usine était construite dans le désert. Et les bombardiers commençaient à sortir des hangars selon une cadence infernale. Si le fonctionnaire ou l’entrepreneur responsable de l’effort de guerre n’agissait pas avec suffisamment de célérité, on en prenait un autre. Avec les bonnes personnes et « carte blanche », les êtres humains sont collectivement capables de littéralement soulever des montagnes. Seul compte le résultat : le nombre de bâtiments isolés par semaine (à l’époque, ils construisaient un porte-avion par mois aux États-Unis, on a aussi les chiffres pour les avions, navires, chars, munitions, etc.). Tant que ce résultat n’est pas atteint, l’État augmente et réaffecte les moyens à disposition, on limoge les incompétents, on modifie les lois, on fait TOUT pour atteindre l’objectif fixé (ici le nombre de bâtiments isolés chaque semaine). Si un impôt de solidarité nationale est nécessaire, avec une tranche d’imposition de 90% sur les plus hauts revenus et une « excess profit tax » pour les entreprises, on les met en œuvre. La question n’est plus « que peut se fixer l’État comme objectifs avec les moyens existants ? » mais « comment fournir à l’État tous les moyens d’atteindre les objectifs fixés, peu importe ce qui s’avère démocratiquement nécessaire ? »

La différence entre les deux approches est existentielle, entre une pensée de l’impossible (« cela coûte trop cher, les gens n’en veulent pas, c’est trop rapide, la loi ne le permet pas… »), et une pensée du possible (« donnez-moi le bon levier et je soulèverai le monde »).

Il serait quand même incroyable que notre société encore plus puissante techniquement et plus riche financièrement que ces économies de guerre démocratiques, riche des expériences de succès (les « plans » des démocraties des Trente Glorieuses) et d’échec (certaines économies sous le joug soviétique) de la planification étatique, se révèle incapable d’isoler en masse, en très peu de temps, l’ensemble de son bâti. On ne comprend pas très bien où est l’obstacle technique au relèvement de ce défi par les démocraties…

Cela n’irait pas sans mal, sans heurts, bien sûr il y aurait certaines pénuries et des goulets d’étranglement. Il y aurait des tensions sur les matières premières nécessaires, des frictions sur l’emploi, certains gaspillages inévitables.

Ce raisonnement général du « possible » de l’économie de guerre vaut pour l’alimentation, la santé, la mobilité, l’équipement, la production énergétique, etc. En gros, nous avons besoin d’atteindre un taux de 5% de conversion de chaque sous-système socio-économique par an pour atteindre des objectifs de soutenabilité et de résilience à 2050. Nous avons 30 ans pour atteindre 100% de conversion. Un taux de conversion supérieur à 5% par an est meilleur bien sûr. Le plus tôt, le mieux.

La transition écologique juste a donc toujours été possible, nécessaire et souhaitable, sauf dans une vision du monde capitaliste néolibérale, éco-négationniste ou national-fasciste. Ces pensées sont des fabriques de l’impuissance.

Certains disent que la transition « c’est trop tard » et que des effondrements sont déjà en cours et inévitables. Et c’est vrai. Cette transition idéale, quand nous en avions encore le temps, et qui pouvait éviter la plupart des effondrements, elle n’est plus possible. Nous aurions suivre les conclusions du rapport Meadows en 1972. Et il y eu d’autres bifurcations ratées bien avant dans l’histoire humaine. Il reste que nous avons toujours la possibilité et donc le devoir collectif d’amortir la chute et d’augmenter la résilience autant que nous en avons les moyens. Cela passe nécessairement par une « économie de guerre ». Le survivalisme individuel ou collectif, les villes en transition ne suffiront pas. Il faut agir à l’échelle requise, soit à l’échelle régionale, étatique et supra-étatique. La question du « trop tard pour la transition » nous aveugle partiellement car tant qu’il reste à perdre il reste à agir. En outre certains choix n’en sont pas, les mêmes mesures politiques (de sobriété énergétique par exemple) sont valides et pour la mitigation et pour l’adaptation-résilience.

Si l’on ne croit pas ou plus en l’État pour ce faire (mais il faudrait avoir l’honnêteté d’envisager l’État sous une nouvelle forme ! un État métamorphosé) (c’est pourtant la puissance de la multitude la plus élevée possible), on conclut qu’il n’y a plus qu’à créer des radeaux de sauvetage locaux et communautaires. Or il n’existe pas de démonstration que l’État n’a plus aucun rôle à jouer. Éthiquement, dans le doute et vu le gain à attendre d’une action étatique, on n’a pas le droit de ne pas essayer. Monter à bord des radeaux de sauvetage alors qu’on peut encore manœuvrer le navire pour protéger bien plus de gens, est-ce juste ?

Pourquoi restons-nous si inertes alors ? Nous pourrions penser, comme pour le New Deal de Roosevelt, que nous devrons attendre les 30% de chômage, les logements invivables pendant des mois à cause de la chaleur et les files à la soupe populaire pour voir émerger des nouveaux leaders capable de saisir un « moment Pearl Harbor », donnant l’opportunité à une majorité politique désireuse d’agir sérieusement d’accéder au pouvoir. Mais le problème critique, c’est que ce moment de dramatisation sociale peut tout aussi bien faire renaitre la « bête immonde » : un nouveau populisme et de nouveaux régimes autoritaires éco-négationnistes.

Le méga feu dans les Landes cet été a offert des scènes interpellantes. Des milliers de touristes ont vécu plusieurs jours dans les fumées de l’incendie et sous une température proche de 40°C. Des milliers de personnes ont été évacuées. 20.000 ha sont partis en fumée. Des millions d’euros ont été dépensés en services de secours. Des campings ont été réduit en cendres. Des pertes touristiques sont vraisemblables cette année et les suivantes. Des pompiers ont été blessés. Mais… de manière remarquable, personne n’est mort. Dans certains campings, les vacanciers vaquaient à leurs occupations alors que les Canadairs volaient en rase-motte à 100m d’altitude. Des gens allongés sur la plage, des enfants jouant dans le sable, des baigneurs, des tours en vélo, la piscine… Quelques jours plus tard, comme « après » la pandémie, tout le monde avait l’air d’avoir tout oublié.

Ces observations témoignent de la formidable capacité d’adaptation de l’être humain aux phénomènes immédiats (plonger dans la piscine pour se rafraîchir) et à moyen terme (installer une climatisation). Celle qui nous a fait survivre jusqu’ici. Mais aussi celle qui risque de causer notre extinction car elle n’englobe pas les phénomènes qui nous menacent à long terme (sortir des énergies fossiles). Or le long terme d’hier, c’est aujourd’hui. Nous payons l’inaction du passé.

Nous en restons donc à cette question de « quelle taille le moment Pearl Harbor doit avoir pour déclencher une bifurcation » ? Sachant que même en Australie et en Californie (où il y a eu de nombreux morts et des catastrophes climatiques inouïes), on émet toujours autant, voire plus de CO2 aujourd’hui. La question se reformule froidement en « combien de morts pour que nous nous réveillions et pour que nous agissions ? »

Gaïa, le nom parfois donné au système terrestre et à la biosphère, est en train de faire monter de plus en plus vite le réglage de la « taille moyenne des événements anthropocéniques ». La fréquence, la durée et l’amplitude des catastrophes écologiques augmente à mesure que nous nous enfonçons dans l’Anthropocène. Plus les impacts augmentent en gravité, plus la question du « moment Pearl Harbor » devient brûlante.

Les bornes théoriques du « modèle du moment Pearl Harbor » sont déjà bien connues. Nous savons déjà que les événements jusqu’à présent n’ont pas déclenché ce moment. Nous ne sommes pas encore en transition. La situation continue à empirer au niveau des causes que nous devrions maîtriser. Cela nous donne donc une borne inférieure. En ce qui concerne la borne supérieure, nous pouvons prédire que si le moment Pearl Harbor a lieu après le seuil de bifurcation pour éviter l’effondrement général (un méga-événement mondial se produisant sur une période arbitrairement courte et générant plusieurs milliards de morts) alors l’effondrement général est certain et la probabilité de l’extinction humaine augmente mécaniquement. Se réveiller trop tard peut nous conduire à ne plus nous réveiller à terme. 

Remettre en question un seul des éléments de ce paragraphe conduit à des apories logiques.

De nombreux observateurs ont déjà conclu à titre personnel que l’effondrement général était certain (à terme rapproché). Une petite minorité que l’extinction humaine était certaine (à terme plus rapproché que prévu statistiquement pour une espèce de mammifère comme la nôtre). Néanmoins vu l’incertitude radicale irréductible qui préside aux destinées du système Terre, il reste rationnel de continuer à essayer de « faire politiquement quelque chose », et donc d’encourager à la mobilisation générale et à la déclaration de l’état d’urgence écologique, au moins dans le doute que ce soit encore pertinent ! 

Le lecteur soucieux d’évaluer dans quelle mesure et dans quelle conditions l’État démocratique pourrait se transformer pour se hisser à la hauteur de l’urgence d’une manière réaliste, peut lire les ouvrages suivants :

– Paul Jorion et Vincent Burnand-Galpin : Comment sauver le genre humain, Fayard 2020, qui réhabilite la planification étatique et démocratique d’urgence en tirant parti de l’expérience historique et des nouvelles technologies.

– Thibault de La Motte et Cédric Chevalier : Déclarons l’État d’Urgence écologique !, Luc Pire 2020, qui préconise l’approfondissement de la démocratie pour la hisser à la hauteur de l’Urgence et éviter l’autoritarisme et la barbarie.

Les spéculateurs, très actifs en ce moment, seront peut-être intéressés par l’idée que ces ouvrages prennent de plus en plus de valeur à mesure que le réel renforce leur pertinence 😉 !

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37 réponses à “Urgence énergétique, moment « Pearl Harbor » et État planificateur, par Cédric Chevalier”

  1. Avatar de Hadrien
    Hadrien

    Un moment « Pearl Harbour » implique un ennemi incarné extérieur: Nous sommes les bons, ils sont les mauvais qui nous attaquent. Or l’effondrement, c’est nous qui le provoquons !
    Comme vous le décrivez très bien, l’économie de guerre efficace (USA et UK en WWII) se fait par une collaboration entre les entreprises et l’état et surtout pas par une nationalisation à la soviétique comme réclamée par la gauche de type LFI.
    Je suis d’accord avec vous sur votre programme concret (qui ressemble à celui de JM Jancovici). Il faut y ajouter des programmes européens sur le développement de réacteurs nucléaires de nouvelles générations utilisant les déchets actuels.

  2. Avatar de Thomas Jeanson
    Thomas Jeanson

    Pour le feu, en tous cas, je n’attends pas de moment Pearl Harbor.

    Les gens ont beau vivre au milieu de résineux, ont beau avoir passé des journées entières dans la fumée bleue et piquante des feux cet été, ont beau avoir sous les yeux un département qui se dessèche depuis 50 ans, ont beau avoir une litanie de mégafeux partout dans le monde sur leur tv depuis 15 ans…

    C’est pas assez, et la position entendue est encore, en gros :

     » Ça ne brûlera pas chez moi. »

    Même constatation chez les responsables politiques locaux rencontrés, qui restent  » petits bras  » dans leur réponses, à des enjeux qui exigeraient au contraire des conseils de guerre.

  3. Avatar de Nikolaz
    Nikolaz

    Les mécanismes permettant de financer l’isolation des logements privés existent. Ils se rémunèrent sur la différence entre le coût énergétique résultant à l’issue des travaux et ce qu’il aurait été sans action. Ils ont surtout été utilisés par les bailleurs sociaux. Pour ce qui est des immeubles collectifs en copropriété, un calcul d’opportunité financière est fait selon la bonne volonté du syndic (quand il sait avoir un rôle de conseil) ou des copropriétaires.
    C’est difficile à mettre en œuvre quand la copropriété est grande ou quand les copropriétaires sont âgés. L’unique solution est donc d’imposer ces travaux par la loi. Il est sûr que cela aurait été plus facile à faire avant l’accélération actuelle de la crise.

  4. Avatar de Thomas Jeanson
    Thomas Jeanson

    @ Cédric Chevalier

    « Point de vigilance », comme on dit :

    Du moment Pearl Harbor à la stratégie du choc, il n’y a qu’un pas, que les Macrons de tout poil franchissent à tout bout de champ…

    Ils transforment ainsi des alertes de premier ordre, en leviers de leur politique ordinaire.

    Ils passent ainsi pour des gens prudents, qui ne s’affolent pas, et tiennent bon la barre…

  5. Avatar de Khanard
    Khanard

    @Cedric Chevalier

    « comment fournir à l’État tous les moyens d’atteindre les objectifs fixés, peu importe ce qui s’avère démocratiquement nécessaire ? »
    cette phrase me gène au plus haut point surtout le « peu importe » .
    n’est on pas proche d’un comportement autoritaire , voire dictatorial lequel vous rejetez d’entrée de jeu .

    ensuite on est proche d’une rhétorique qui ne vient que s’ajouter à tant d’autres . Je ne suis pas certain que de comparer la situation actuelle avec celle de la 2ème guerre mondiale soit une bonne approche car dans un cas il s’agit de sauver une nation dans l’autre il s’agit tout simplement de sauver le genre humain ce qui n’est pas exactement synonyme .

    reprendre le « nous sommes en guerre » du 16 mars 2020 a fait feu de tout bois pour le résultat que l’on connait.

    Bref texte non convainquant

    1. Avatar de CHEVALIER Cédric
      CHEVALIER Cédric

      @Khanard. Oui je rejette la dictature comme soi-disant « solution à l’urgence écologique » car ce n’est à mon sens ni possible, ni nécessaire, ni souhaitable. Pour moi les dictatures ont un logiciel qui par définition est exploitateur des ressources (humaines, terrestres), dont elles méprisent la viabilité. L’histoire empirique tend à démontrer que les dictatures sont parmi les plus destructrices au niveau écologique. Ce n’est pas nécessaire car les économies de guerre démocratiques US et UK et la planification des trentes glorieuses dans les démocraties démontre qu’on peut faire « grand » sans dictature. Et enfin, ce n’est pas souhaitable pour des raisons éthiques évidentes d’égalité et de liberté.

      C’est pourquoi j’écris le mot démocratiquement dans cette phrase : « comment fournir à l’État tous les moyens d’atteindre les objectifs fixés, peu importe ce qui s’avère démocratiquement nécessaire ? »

      Mon sentiment est que notre conception de la loi démocratique et du contrat social démocratique est irrationnelle en Occident. Nous avons une conception négative de la liberté (« je veux pouvoir faire tout ce que je veux ») qui n’a rien à voir avec la conception philosophique de la liberté des Lumières (autonomie = capacité à nous fixer collectivement nos propres lois… et à y obéïr ensuite !). Et nous n’imaginons plus supporter que l’Etat nous impose quoi que ce soit, à partir de sa légitimité démocratique (je ne parle pas d’un cas concret ici).

      Une comparaison est utile en fonction des termes que l’on veut comparer : ici, des Etats démocratiques des années 40 ont été confrontés à des menaces existentielles. Nos Etats démocratiques modernes le sont aussi. Donc j’ai les termes suffisants pour envisager une comparaison instructive des moyens utilisables par une démocratie. Sauver le genre humain, éthiquement, c’est sauver l’ensemble des populations de l’ensemble des territoires (Etats). Il y a un caractère fractal à cette question existentielle.

      « nous sommes en guerre » : il faut distinguer discours et actes. UK et USA des années 40 agissaient. Ce sont les actes qui m’intéressent.

      La période pandémique démontre que des Etats démocratiques qui s’en donnent les moyens peuvent agir face à une menace qu’ils identifient comme existentielle. Sans mettre fin à la démocratie, sauf erreur. Même la suspension des droits et des libertés, réelle, a été provisoire.

      1. Avatar de Khanard
        Khanard

        voilà une précision qui s’avérait nécessaire et à laquelle j’adhère sans concessions .
        En fait ce que j’attendais inconsciemment est ceci: autonomie = «capacité à nous fixer collectivement nos propres lois… et à y obéir ensuite !»
        alors tout votre texte prends sens . La littérature a suffisamment d’exemples toutefois pour adhérer à votre thèse : le rôle de l’état , où commencent ses prérogatives et où elles s’arrêtent . La planification de l’état peut avoir dans l’esprit des gens une signification léniniste voire stalinienne et par analogie avoir une dimension dictatoriale .

        merci pour vos précisions.

      2. Avatar de Garorock
        Garorock

         » Nous avons une conception négative de la liberté (« je veux pouvoir faire tout ce que je veux ») qui n’a rien à voir avec la conception philosophique de la liberté des Lumières (autonomie = capacité à nous fixer collectivement nos propres lois…  »
        Venez expliquer ça aux individualistes libertaires de mon bleb! 😊
        « Le vaccin va interférer avec mon karma.
        Le gouvernement veut nous faire peur.
        Her doctor Raoult est le nouveau petit jésus que big pharma veut nous cacher.
        Tout a été décidé chez bildelberg… »
        30% aux dernières élections de la covid 19 en Ariège.
        Va falloir faire avec eux. Au niveau colibri et national.

  6. Avatar de éponine
    éponine

    « Evidemment, l’État actuel éviscéré par des décennies de néolibéralisme n’est pas à la hauteur. Il nous faudra d’abord renforcer massivement la puissance d’action de cet État exsangue. »

    Vous étiez sur la Lune ces deux dernières années, M. Chevalier ?

    Nous avons eu une démonstration édifiante de la puissance, tant autoritaire que financière de l’État (de la plupart des États du monde du reste) pour gérer la pandémie. Économie à l’arrêt avec un soutien financier massif par le biais du chômage technique et des aides directes aux indépendants et PME (et même les grosses), dilapidation des deniers publics pour acheter des masques, des tests, de la rubalise pour interdire/sécuriser les lieux publics, précommander et finalement acheter des fourmilliards de vaccins dont un paquet s’est retrouvé au rebut.

    Elles m’ont paru sans fond les poches de cet État, et bien solide sa poigne quand il s’est agi de faire respecter ses injonctions.

    Alors s’il ne lève pas le petit doigt pour s’occuper de trucs vraiment urgents, vraiment nécessaires, vraiment tournés vers le bien public, je ne crois pas que ce soit parce qu’il est exangue.

    D’ailleurs c’est qui « l’État » ? Est-ce nous ? Les nous qui restons si inertes ?

    1. Avatar de CHEVALIER Cédric
      CHEVALIER Cédric

      Oui d’un point de vue biophysique, effectivement, « l’Etat c’est nous ». L’Etat c’est la puissance publique, une force émergente composée par l’ensemble des puissances d’agir des individus qui composent la communauté politique territoriale. Et oui nous restons collectivement inertes, ce qui explique l’inertie de l’Etat, c’est mécanique. Les politiciens n’ont de puissance d’agir que celle que nous vouons bien leur prêter.

      De nombreux Etats n’avaient pas la capacité d’action administrative/publique pour agir adéquatement face au déclenchement de la pandémie. Les administrations n’étaient pas préparées, pas outillées, sans stocks de matériel médical, sans procédures, sans équipements. Des mesures beaucoup plus drastiques ont dû être prises dans la panique, des libertés suspendues en sus, parce que justement l’Etat n’avait pas la capacité pratique d’agir en amont de la pandémie.
      L’Etat a dû ensuite reconstruire dans l’urgence une capacité d’action (via des dépenses de recrutement d’urgence et d’appel à la consultance et aux fournisseurs privés).

      Ce que les Etats ont fait (suspension des libertés et droits) peut être analysé en première intention comme une manifestation de puissance certes. Mais en deuxième intention, c’est surtout la preuve de leur totale impuissance à empêcher et modérer la survenance de la pandémie.

      Si les Etats n’avaient pas laissé détruire les écosystèmes, nous aurions subi beaucoup moins de zoonoses depuis 30 ans.

      Je peux vous garantir que selon tous les indicateurs d’évaluation de la puissance d’action, les Etats ont été éviscérés depuis 50 ans dans leur capacité à agir (Etat résilience, Etat social-écologique) sauf pour sanctuariser le champ économique (Etat néolibéral).

      Ce qui est interpellant : même si une majorité politique voulait lancer une planification écologique, elle y échouerait tant qu’elle n’aurait pas rétabli la puissance d’action publique (administration, etc.).

      1. Avatar de éponine
        éponine

        Je vous remercie pour votre réponse, argumentée, mais je ne suis toujours pas d’accord avec votre analyse.
        Vous ne pouvez pas affirmer dans votre premier paragraphe que l’inertie de l’État est due à l’inertie des citoyens qui le composent, pour terminer par « Ca fait 50 ans que l’État a été éviscéré ».
        Qui a éviscéré l’État, sinon lui-même ?
        Mais commençons d’abord par une définition de l’État : entité composée d’un territoire, d’une population et d’un gou-ver-ne-ment.
        Et c’est le gouvernement qui décide si la Corse peut être autonome ou doit rester française, si les enfants doivent aller à l’école jusque 16 (France) ou 18 ans (Belgique), qui paye des impôts sur ses revenus (moins d’un Français sur 2 ; à comparer avec la situation belge…), ou des taxes sur tout et n’importe quoi…
        Je suis Française et j’habite en Belgique depuis 30 ans, et de ce que j’ai observé sur le plan politique, que le gouvernement soit de droite, de gauche, ou issu d’une coalition de partis, le résultat est le même : des lois iniques sont votées, qui impactent le pouvoir de « l’État ». Et ces lois, elles sont signées par des gens, qui maintiennent les privilèges et encouragent l’inertie, parce que ça les arrangent et qu’il s’en tapent grave de la cause écologique, notamment.
        Vous croyez vraiment que les vrais gens qui composent l’État aiment vivre dans des passoires thermiques et payer des fortunes en électricité et en gaz, trouvent ça chouette de bosser jusqu’à 67 ans et sont ravis d’attendre 3 mois pour une consultation chez un ophtalmo ?
        C’est Macron qui a fait une croix sur les 5 milliards de rentrées de l’ISF, Charles Michel qui a baissé les cotisations patronales de 33 à 25 % avec son tax shift en 2015, et après ça vient chouiner qu’il n’y a plus d’argent pour l’hôpital public et pour les retraites…
        Ce n’est pas la puissance de l’action publique qui manquerait si, par miracle, la planification écologique que vous appelez de vos vœux venait à s’inscrire dans un agenda politique. C’est la motivation du monde politique et des gouvernements qui manque, et celle de pas mal d’autres acteurs influents qui n’auraient rien à gagner fi-nan-ciè-re-ment.
        Tant que l’argent mènera la danse, on n’y arrivera pas.

        (je suis assez pessimiste, mais il y a quand même de plus en plus de voix, dont la vôtre, qui alertent et qui proposent d’autres modèles de société)

  7. Avatar de arkao

    @Cédric Chevalier
    Programme massif d’isolation, ok, mais avec quels matériaux pour quel coût environnemental?
    Un exemple parmi d’autres et qui me concerne personnellement, un projet d’usine de laine de roche isolante dans la région Hauts-de-France (et je concède donc un biais NYMBY dans ma démonstration).
    Une grande entreprise internationale dont je tairai le nom a pour projet de construire un méga-centre de production à partir de roches basaltiques (votre expression déplacer des montagnes prend alors toute sa saveur) pour alimenter le marché francilien de l’isolation. La communauté d’agglomération a cédé un terrain, viabilisé avec des fonds publics. Les subventions du département, de la région et de l’État pleuvent par dizaines de millions. Particules fines et autres joyeusetés chimiques vont se déverser dans la vallée, intoxiquant une agglomération de 50 000 habitants. Le basalte, roche volcanique, est absente du Bassin Parisien, il faut l’importer du Massif-Central ou d’autres continents. Quels couts environnementaux pour ces transports de tonnes de matière ? Le projet étant situé sur un plateau éloigné des canaux et des voies ferrées, tout se fera par camions, sur une route nationale que l’État vient de restaurer et de doubler à grands frais. La température de fusion du basalte, nécessaire à sa transformation en fibres est de 1450 degrés. Vous imaginez l’énergie nécessaire a cette opération ?
    Les opposants au projet parlent beaucoup de fibres alternatives comme le chanvre et le lin. Ces filières se mettent doucement en place, mais jusqu’à quel point pourrait-on mobiliser de la surface agricole pour satisfaire le marché de l’isolation, sachant qu’une partie croissante des cultures part déjà en éthanol et en bio-gaz épuisant d’autant des sols quasiment morts ?
    Bref, les belles idées se heurtent rapidement au mur de la réalité.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Question naïve (ignorant sans doute divers modes de corruption bien inscrits dans les mœurs) : pourquoi ne pas installer cette usine de laine de roche isolante en Auvergne ?

      1. Avatar de arkao

        Peut-être que le gisement n’y est pas assez important en volume et qu’on ne peut pas se permettre de raser en France des zones protégées au titre de l’environnement, des paysages et du tourisme. L’entreprise en question étant d’échelle mondiale, je pense qu’ils vont plutôt s’approvisionner sur d’autres continents (moins regardant sur les normes environnementales et encore plus sujets à la corruption) et faire transiter les matières premières par les ports du Havre ou de Rouen. A cette échelle là, on est plus à 250 km près.

      2. Avatar de Bourby
        Bourby

        Bonsoir,

        en dehors des aspects politiques et autres prises d’intérêt, il y a une réalité: la laine de roche c’est (environ) 90% d’air (très isolant) emprisonné dans 10% de fibres de roche (pas spécialement isolante); l’isolant c’est l’air, immobilisé entre les fibres.
        Donc il sort environ 10 fois plus de camions de produits finis qu’il ne rentre dans l’usine de camions de roche brute; par conséquent il est logique d’installer l’usine près du lieu d’utilisation du produit final.
        Un autre débat est de savoir s’il est bien malin de brûler des tonnes de gaz pour faire des isolants, au lieu de se servir de fibres naturelles (bois laine de mouton, plumes de volailles)….

        1. Avatar de CloClo
          CloClo

          Comme quoi, les bonnes explications éliminent les mauvaises pensées.

          Mais pourquoi pas implanter près d’un noeud ferroviaire/fluvial existant pour ramener la matière première nécessaire et éviter ainsi au maximum les 10% de camion ?

          Là en revanche les gueguerres à coup de subvention et de courbettes des élus locaux pour faire chez eux plus que chez le voisin, c’est devenu une vraie plaie ! Les baronnies des collectivités territoriales pullulent dans ce pays. Vous êtes vous déjà rendu dans le bureau du Président d’un conseil général, d’une agglomération, et visité la salle des conseils de ces collectivités ? Ca crache du sol au plafond. Dedans, derrière le grand bureau, on se croirait être un prince ou un grand capitaine d’industrie que ça ne m’étonnerait pas.

          1. Avatar de CloClo
            CloClo

            éliminent même la conjugaison

        2. Avatar de Garorock
          Garorock

          Y’ a 25 milliards de poulets sur cette planète, ça fait un paquet de plumes pour isoler!
          Me suis laissé dire que la laine bois, thermiquement, ça isolait moins que la laine de roche?

          1. Avatar de Chabian
            Chabian

            Me suis laissé dire que, pour l’isolation d’été contre la canicule, il faut préférer absolument les isolants végétaux (Bois, chanvre, laine, cellulose).

      3. Avatar de Khanard
        Khanard

        peut être parce que les Auvergnats verraient eux aussi d’un mauvais œil l’installation sur leur territoire d’une telle usine .

    2. Avatar de Thomas Jeanson
      Thomas Jeanson

      Petite parenthèse :

      Cet épisode de hausse du prix de l’énergie va se traduire sans doute par la fin du recyclage du verre, et le retour des consignes…

    3. Avatar de Garorock
      Garorock

      Si on veut isoler tout ce qu’il faudrait isoler avec du chanvre et du lin, il va falloir réduire drastiquement les surfaces habitables… Et c’est même pas sûr que se soit possible.
      C’est comme vouloir remplacer tous les véhicules thermiques par des électriques de 2 tonnes avec 800km d’autonomie! Ce ne sera jamais possible.
      Tout changer pour que rien ne change…

      1. Avatar de timiota
        timiota

        Non, pas si net.
        Vous avez déjà vu un champ de chanvre bien dense et de 2 m de haut ou plus ? On en voit entre Nogentais et Tonnerrois, entre autre… (une photo en poitou : https://www.poitou-chanvre.com/culture-chanvre/transformation-du-chanvre.php)

        Je dirais (en pifométrant ce que fait l’usine de Lézinnes sur l’Armançon, qui fait un « plâtre au chanvre » dans une cimenterie Lafarge/Holcim reconvertie) qu’avec 1 m² de chanvre sur pied, on doit isoler 10 m² de paroi (avec du gypse à ajouter soit). Donc si on veut isoler 5 millions de foyers avec 100 m² de murs non mitoyens chacun (40 « m courant » de périphérie x 2,5 m de haut), il ne faut « que » 50 millions de m² de chanvre. C’est-à-dire 50 km² (5000 ha).

        Même si je m’a trompé d’un facteur 10, et qu’il faut 50 km² pendant 10 ans, c’est apparemment faisable.

        Ah, voilà le reportage de France 3 sur le sujet (2017):
        https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/pourquoi-chanvre-seduit-plus-plus-agriculteurs-1335145.html

        1. Avatar de timiota
          timiota

          Calcul à contraster avec la surface qu’il faudrait pour procurer 50 pleins de 50 litres de biofuel à ces mêmes 5 millions de foyers (consommation annuelle du foyer avec deux voitures et 2 pleins par mois) :

          Ca ferait 12,5 millions de m3 de fuel.

          Je transcris généreusement la limite supérieure de ~100 q/ha pour le blé en 100 l/ha pour le biofuel (à pase d’huile de palme ou de jatropha on de jenesaisquoua), soit 10 m3/ha ou 1000 m3/km².
          Pour fournir 12,5 millions de m3, il faudrait donc 12 500 km². Ca n’est « que » trois départements, en gros (5000 km² pièce), mais tout compris, sans ville, ni montagne, etc. Donc 6 départements « réels ». Pour 5 millions de gens…
          Donc pas du tout le même ordre de grandeur. (Notamment parce que la cellulose utilisée dans le cas de l’isolation représente sans doute une belle récupération de l’effort photosynthétique, mais de toute façon l’énergie n’est pas à analyser suivant le même prisme dans ces deux cas)

        2. Avatar de Garorock
          Garorock

          5 millions de foyers? Avec les canicules, si on coupe la clim, il va falloir isoler beaucoup plus…
          Et par où on commence? Si y’a un exode urbain pourquoi isoler les villes en premier?
          Est ce que cela vaut le coup d’isoler les maisons isolées si ont fait des éco-villages où tout le monde pourrait faire ses courses et travailler sans prendre sa voiture?
          Si la question était: tu préfères continuer à utiliser une voiture ou prendre des douches froides dans 20 ans? La question suivante serait: comment faire pour aller à son travail à pied ou en vélo électrique? On vend sa maison, on quitte un lieu qu’on aime pour un qu’on aime pas, on fait comment si on est en CDD, on achète tous un camping-car et on sillonne les routes en attendant une place chez amazon? ( faut boycotter amazon!). Toujours du métal et du pétrole…
          Y’a pas de plan!

          1. Avatar de timiota
            timiota

            5 millions de foyers ~15 millions de gens, les 2 ou 3 régions du centre-Est français (Bourgogne FC, Grand-Est, centre), si tous avaient à isoler. Mais tous les gens en immeubles récents en France n’ont plus à le faire, il me semble, donc à la louche, ce que je dis n’est qu’à multiplier par 3 pour la France. 50 km² x 3, c’est peut-être 5% des prod céréalières (doigt très mouillé) mais ce n’est pas un scandale absolu.

            Il est important, en vous suivant à moitié, de voir ce qui est planifiable et ce qui de toute façon doit être rejeté. Mais sans ignorer les N interactions systémiques (lieu de travail etc.).
            Quand même le potentiel du covoiturage est immense (> 50% de voiture à 1 seul passager aux heures de pointe, non ?).

            1. Avatar de CloClo
              CloClo

              La chanvre si on le fumait : on rêverait plus ce qui ne consomme rien, on ferait plus l’amour ce qui réchauffe bien et on travaillerait moins ce qui est bon pour l’écosystème et les Humains.

              1. Avatar de 2Casa
                2Casa

                À 19h16 l’adhésion est totale !

                À 00h36 l’adhérence est partielle :

                https://youtu.be/ayvvwmXD97Q?t=48

    4. Avatar de Khanard
      Khanard

      @arkao
      sauf si on utilise la source de matière première que représente le recyclage du verre ‘et je rebondis sur le message de Thomas jeanson à 22h25 . le verre qui est recyclable à l’infini . par contre à ma décharge je ne trouve plus le lien qui démontrait que le recyclage du verre était inopérant donc mon idée n’est peut être pas bonne finalement . bon faut voir si la bouteille est à moitié vide ou à moitié pleine . tiens je vais me servir un pastaga au moins je sais dans quel sens va la bouteille . 🍷🍾🍺🥂🍻

  8. Avatar de Garorock
    Garorock

    ok. Je ne vais pas discuter les calculs, je n’en suis pas capable 😊
    Donc l’éthanol, faut arrêter! Mais on arrête pas. De plus en plus de gros rouleurs l’utilisent. Peuvent pas se payer une hybride alors ils gardent leur vieille caisse à essence… Donc, comme ça se vend, ils vont en produire plus! Donc, ils vont bouffer les surfaces où on pourrait faire pousser du chanvre en plus de niquer la terre comme dit arkao…
    Fabriquer 2 milliards de voitures électriques genre tesla, ça fait combien de métal en moins pour les éoliennes, combien de lythium en moins pour les batteries domestiques?
    Y’a pas de plan! Et avant de se poser la question: que faire? Il faudrait peut être se demander: qu’est qu’on veut? Qu’est qu’on met dans le pass sani-terre? Quelles contraintes est-ont prêts collectivement à accepter?
    Sais-tu, timiota, combien il faut de panneaux solaires et de batteries pour faire tourner un frigo lambda 24/24 sans être relié au réseau EDF?

    1. Avatar de timiota
      timiota

      Oui, c’est 200 W moyen un frigo (600 W et 33% d’intermittence disons), un panneau d’1 m² fournit 250 W crête, mais les moyennes jour-nuit-mauvaise orientation-mauvais temps font descendre la moyenne à 30W, (50 W si suivi solaire et/ou région sud type Cerdagne très favorable). IL faut donc 6 ou 7 m² (210W) pour avoir son frigo en permanence, en supposant les batteries OK.
      Si on accepte que le frigo soit arrêté en fin de nuit surtout les lendemains de jour de mauvais temps, on peut sans doute s’en tirer avec 4 panneaux mais il faut voir les rendements des onduleurs et batteries (24V => 230V).
      Pour un ménage ayant une conso élec moyenne de 0,7 kW, il faut 20 ou 25 m² suivant un calcul analogue (cas d’un ménage assez moyen 17 kWh = 2,5 ou 3 € d’elec par jour au tarif d’autrefois (nuke FR…), 80 € par mois.

      1. Avatar de Garorock
        Garorock

        Merci Timiota.
        25 m2 de panneaux par foyer, c’est pas énorme… Je pensais à beaucoup plus.
        Mais tu comptes pas le chauffage?

    2. Avatar de CloClo
      CloClo

      « Y’a pas de plan! Et avant de se poser la question: que faire? Il faudrait peut être se demander: qu’est qu’on veut? Qu’est qu’on met dans le pass sani-terre? Quelles contraintes est-ont prêts collectivement à accepter? »

      Bingo, que veut-on ? ! Moi même, je ne sais pas vraiment en fait.

      Sinon, on s’est passé du frigo jusqu’à … l’invention du frigo c’est à dire début XXème.

  9. Avatar de Dup
    Dup

    Ça va être long 5 ans de plus a tourner en rond et blablabla et blablabla pour encore une fois à l’échéance ne pas avoir le courage de se mouiller pour essayer un changement sous prétexte que ceci ou celui ci et/ou cela ou celle la. Au final même l’électeur RN se mouille plus que le commentateur lambda de ce blog. Je crois bien qu’au final ce qui nous attire ici c’est simplement la trouille que les choses changent.

    1. Avatar de Garorock
      Garorock

      Je vais traduire ton message, Dup, pour les nouveaux:
      Sans saint Jean-luc, point de salut!

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