LE TEMPS QU’IL FAIT, LE 25 NOVEMBRE 2011

Capitalisme et communisme
Les révolutions qui échouent

Le grand mystère des choses enfin révélé

Résoudre rapidement les vraies questions

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573 réponses à “LE TEMPS QU’IL FAIT, LE 25 NOVEMBRE 2011

  1. Avatar de Genetais
    Genetais

    Tweet de Jean Quatremer Correspondant de Libé à Bruxelles en rentrant de Berlin ce vendredi soir :

    A Berlin, on refuse « l’hystérie des marchés ». Bon, Merkel vs marchés, on va voir qui gagne. Moi, j’ai comme une idée #eurocrash

    A mon avis elle n’a pas bien compris et elle veut faire une partie de bras de fer avec qui au fait ?? Parano sans doute en croyant qu’il doit s’agir des français derrière les marchés pour la faire céder….

  2. Avatar de Chester
    Chester

    Perso….. J’abandonne je ne trouve pas la p’tain de solution qui pourrait remplacer le capitalisme tout en préservant le monde et égalité pour tous ?

    A moins que ………… Le système organisationnelle des fourmis (lire les fourmis de werber )
    Hum non c’est pas possible on est trop agressif………….

    Bah fo trouver un système ou on pourrait exploiter notre talent de détruire (je reconnais que c’est très jouissif ),

    Alors commençons a exploiter la lune ,? Y a peut être du pétrole ^^ ça serait déjà un bon début

    1. Avatar de Bernard Henry Botul
      Bernard Henry Botul

      Chester tu devrais comprendre que JAMAIS l homme n exploitera autre chose que la terre , ramener un caillou de la lune coute des millions de dollars !!

    2. Avatar de bernard laget
      bernard laget

      Chester
      Oui il est difficile d’imaginer d’autres structures que celles que l’on connait, de plus on a tendance à s’y accrocher comme à une bouée, en se disant qu’à coups de rustines on pourra la faire flotter.

      Mais l’histoire nous enseigne que le Capitalisme et son idéologie ultra-libérale n’ont que 2 siècles.

      Mais l’anthropologie nous montre d’autres organisations dans les groupes humains.

      Mais la mondialisation fait que l’humanité est interdépendante, que les frontières tombent, que le productivisme industriel est mis à mal.

      Mais la gestion des ressources et de l’environnement contraindra l’humanité à périr ou a survivre.

      Il demeure bien sur des tas de barrières: culturelles, religieuses, linguistiques, entre les peuples. On sent bien que le temps et l’espace de l’humanité ce contracte à tel point, qu’il émergera fatalement d’autres rapports, d’autres structures.

      Le concept d’émergence, interdit par nature, de prédire ce qui peut émerger, comme déja évoqué sur le Blog, mais il permet l’espoir.

    3. Avatar de bernard laget
      bernard laget

      L’argent, mode d’emploi !
      C’est bien sur le mode d’emploi qui doit changer.

  3. Avatar de espoir
    espoir

    Merci Paul Jorion et vos collaborateurs pour votre travail remarquable.
    La société qui vient n’est pas écrite dans le marbre.
    Nous pouvons l’imaginer du point de vue du pouvoir grâce à toutes les sciences humaines,l’histoire etc…mais l’inconnue reste le peuple et ses réactions s’il prend conscience d’où vient sa servitude et pourquoi on le maintient dans cette ignorance.
    Le seul moyen est de passer le savoir dans la rue.La rue est l’espace politique par essence,là où se discute la vie de la cité avec ses citoyens.La prise de parole doit se mener dans l’espace public et non dans l’espace privé.La question de la « propriété » est biensûr au coeur, comme le rappeliez, du problême du cadre.Cette espace public est confisqué par la technocratie.Plus on a d’argent et plus on pourra avoir la parole relayée.Dans la rue,on n’a pas besoin d’argent pour se faire entendre,il suffit de la voix.
    Je propose que ceux qui ont acquis le « savoir »,la « connaissance », les divulguent aux citoyens directement.C’est la seule manière d’éviter de suivre la voie du marbre.
    Merci.

  4. Avatar de Bordigus
    Bordigus

    Pour sortir RADICALEMENT du capitalisme :
    « Le lien entre travail et valeur
    [prev.] [content] [next]

    A ce passage de l’édition universellement connue et «officielle», nous en joignons un autre qui suffit à faire comprendre un autre point sur lequel on se méprend implicitement et souvent sans s’en apercevoir.

    Le point final de l’anatomie que fait Marx de la production bourgeoise étant la théorie de la survaleur, beaucoup pensent que pour tout régler, il suffirait de dire: tout le revenu social est de la survaleur; si maintenant nous la distribuons entre les seuls travailleurs, le communisme intégral est bel et bien construit.

    Une autre formulation de la même bévue peut être la suivante: Marx a démontré la validité de la loi de la valeur, à savoir que la valeur à laquelle, en moyenne, une marchandise est échangée, dépend du travail social requis pour la produire. Mais il a aussi démontré que, malgré tous ces contrats équitables, le vendeur de force de travail, le prolétaire, reçoit beaucoup moins qu’il n’a fourni. Alors, le socialisme serait là lorsqu’on paierait la force de travail à sa véritable valeur, et ainsi se trouverait «abolie» l’extorsion de survaleur que subit l’ouvrier.

    Marx a montré bien des fois que ceci n’est que stupide immédiatisme, et dernièrement nous l’avons développé à propos de la «Critique du Programme de Gotha». Cette thèse insipide en vaut une autre formulée par Staline: la loi de la valeur est en vigueur sous le socialisme.

    La thèse correcte est que, sous le socialisme, le travail n’a pas de valeur et qu’on ne le paie pas. Pour aucune «marchandise», la valeur n’est déduite du travail, et à plus forte raison pour la force de travail humaine. Ce qui subsiste, en un paradoxe apparent, c’est la survaleur, autrement dit le don du travail; le paiement du travail disparaît, expression millénaire de servitude et d’abjection.

    Laissons à nouveau parler le texte officiel et reconnu de Marx.

    Livre II, chapitre 1, Le cycle du capital-argent: «Argent – Travail: ce moment est généralement considéré comme caractéristique du mode de production capitaliste. Non toutefois pour la raison que nous avons indiquée, à savoir que l’achat de la force de travail est un contrat d’achat dans lequel on stipule la livraison d’un quantum de travail supérieur à ce qui est nécessaire au remplacement du prix de la force de travail, soit du salaire du travail; dans lequel on stipule donc la livraison de surtravail, condition fondamentale pour capitaliser la valeur avancée, ou, ce qui revient au même, pour produire de la survaleur. [Non, la raison n’est pas du tout celle-ci, mais…] … au contraire en vertu de sa forme, parce que, sous la forme du salaire, on achète du travail contre de l’argent et que ceci passe pour la caractéristique de l’économie monétaire.»

    «Ce qui est caractéristique, ce n’est pas que la marchandise force de travail soit vénale, mais que la force de travail se manifeste comme marchandise.» (11)

    Le socialisme ne consiste pas à substituer un contrat «juste» à l’actuel contrat salarial «injuste». Il consiste à abolir le rapport travail-monnaie. Le salaire ne doit pas être augmenté mais supprimé. Et ceci ne sera possible que lorsque la transaction monétaire aura disparu non seulement entre monnaie et force de travail, mais surtout – et même avant tout (voir le rapport de Pentecôte sur la «Critique de Gotha» de Marx) (12) entre une marchandise et une autre, quelles qu’elles soient.

    Lorsque règne l’échange entre équivalents et que la valeur se mesure au travail, on patauge en plein marais capitaliste. Le marxisme admet ces lois puisqu’il explique et décrit la société bourgeoise, et à chaque pas il met en avant le programme de la société qui suivra son démantèlement et dans laquelle l’échange mercantile et monétaire, la forme salariale, la loi de la valeur-travail, seront rangés, comme Engels l’a dit de l’Etat, au musée des vieilleries.

    Toute la puissance de la dialectique révolutionnaire jaillit toute entière à la lecture du texte plus ancien de Marx parce que l’Homme social, esclave sous le Capital, s’y redresse en rompant le cercle de la loi de la valeur; et la richesse morte – l’actuel capital fixe – emplie d’une vie nouvelle dont les racines puisent dans les générations passées et dans la malédiction même pesant sur les esclaves et serfs d’alors, cette richesse morte qui, dans la société de classe, ne crée pas de valeur mais donne capacité d’en extorquer, sera à disposition de l’espèce humaine, source inépuisable de bien-être et de joie profonde.

    Les lois scientifiques de la nouvelle société s’opposent à celles de l’actuelle en un contraste irréductible et en sont la négation terme à terme: nous revendiquons la compréhension des lois véritables et non fictives de la dynamique productive du Capital, non parce que ces lois devraient survivre, mais parce que cette claire compréhension est l’arme suprême pour détruire l’infâme machine sociale bourgeoise. Il faut étudier à fond la structure et le mouvement d’une machine qu’on veut faire sauter, au moment choisi par l’Histoire, et dont on veut déblayer les sinistres débris. »
    BORDIGA

  5. Avatar de Un Belge
    Un Belge

    A partir de maintenant, oubliez tout ce que vous croyez savoir.

    1. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      Au delà de 70 ans , tous les grands pères ( je ne me prononce pas pour les grands-mères ) en sont là .

      Il y a quelques exceptions ( cherchez …)

      1. Avatar de Un Belge
        Un Belge

        Oui. Il paraît qu’ à 74 ans, Hokusai disait à peu près : « Je commence seulement à comprendre ce que c’est que dessiner. Tout ce que j’ai fait jusqu’ici ne vaut rien. »

        De même, Jean-Claude Carrière raconte volontiers l’histoire d’un grand flûtiste indien, célèbre et accompli, qui un jour, après la remarque d’un maître, décide de tout réapprendre en orientant sa flûte vers son côté inhabituel.

        Par contre, je suis à peu près sûr qu’Alan Greenspan enfile toujours sa première chaussette du même côté, en y voyant la marque de sa force de caractère.

  6. Avatar de anonyme
    anonyme

    @ RV
    «commentaire sur le point 1 des propositions du NPA.
    « L’hypercentralisation » permet le transport de l’électricité à très haute tension. Plus la tension est élevée moins il y a de pertes. En délocalisant la production – ce que propose aussi le Front de Gauche – on multiplie le transport à haute ou moyenne tension, ce qui augmente les pertes et pas le contraire . . .
    Le transport reste une obligation dans une logique de service publique
    25 novembre 2011 à 22:18»

    Ca dépend de ce que l’ont veut et du point de vue.

    C’est sur que si on veut garder nos grosses centrales termonucléaire…

    C’est pour ca après qu’on a des gros coup de chauffe et des lignes qui pètent…

    Localisé au maximum la production d’énergie c’est aussi avoir moins de perte du a la distance mais c’est surtout étaler les contraintes.

    C’est le principe d’Internet et du P2P.(et en ce sens, avoir de gros datacenter est une absurdité total qui va totalement a l’encontre de l’idée et de la pratique du systeme Internet)

    La centralisation est une idée totalement dépassé et il faut vraiment etre ignorant (ou faire parti des lobbies) pour ne pas le voir et en changer.

    Ca comporte tous les inconvénients sans le moindre avantage de nos jour.

    Fragilité, coûts, lourdeur (pour tout) etc

    Et puis a quoi ca sert?
    A part encore une fois permettre a une minorité d’avoir une totale main mise dessus?

    Non de ce coté là, l’humanité a passé un cap et c’est Internet qui l’a permis.

    Enfin, on peut aussi appeler ca communisme libertaire je pense.

    Et c’est totalement lié a la question environnementale.

    Produire local, le plus proche possible des besoins.

    Intelligemment quoi, ce qui va totalement a l’encontre du libéralisme/capitalisme, oui, tout a fait.

    Je ne détail pas, on doit tous savoir pourquoi maintenant je pense?

    Bref, ya rien pour rattraper votre propos.
    Les faits sont contre vous et ils sont très têtus 🙂

    1. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      Le mode de transport de l’énergie électrique n’est fonction que du mode d’implantation des sources de production possible , et de l’implantation des zones industrielles ( ou /et d’habiat ) que l’on souhaite .

      Si l’on doit transporter sur de longues distances une puissance utile donnée pour l’utiliser en des lieux qui n’en disposent pas et qui en ont besoin ( ça rappelle quelque chose …) , il vaut mieux le faire par des lignes à très haute tension .

      Si les besoins sont locaux et limités , la panoplie des solutions s’ouvrent , tant pour la production de l’énergie que pour son mode de transport .

      Pour ne pas faire trop de bêtise , il y a donc tout intérêt à confronter toute une pabnoplie de souhait d’organisations territoriales , avec leurs corollaires sources d’énergie , niveau d’énergie requis , sécurité , impacts écologiques et financiers , fiabilité , possibilité d’évolutions .

      Voire de les faire coexister pour s’épauler mutuellement .

      Mais le choix d’un systéme possible de production et de transport d’énergie , est conditionné par le choix d’organisation et de rapports sociaux , tout autant qu’il conditionne , par ses faisabilités ou sources , le choix d’organisation sociale .(dans le sens où Géographie et Histoire sont soeurs )

      Cela est d’ailleurs aussi vrai de tout ce qui doit être « transporté « .

      PSDJ nous dirait que c’est au chiasme de ce souhaité et possible que l’on peut définir démocratiquement le meilleur  » faire » .

      A condition que la mère des chambres de compensation ne soit pas une boîte noire .

  7. Avatar de anonyme
    anonyme

    Oh et le chili, bien sur, pour la période Allende évidemment!

  8. Avatar de bertrand
    bertrand

    AH!AH!AH! j’achète un terrain nu industriel 2000 € , on le taxe en foncière 600 € annuels , un autre 76000 € , on le taxe 15000 € annuels.
    J’achète une voiture 800 € l’assureur demande 600 € annuels d’assurance.
    Il y à déjà longtemps que cette europe est une escroque.
    Ce qui arrive maintenant n’est qu’un résultat obligé.
    Fin du capitalisme ? peut être , surtout fin des décideurs voleurs irresponsables.
    Un ami arménien m’a présenté les cartes de crédit de sa famille à la chute de l’urss , tiens je te les donne sur chaque compte des sommes importantes , tous vidés par l’état…
    Voilà votre avenir…..faites vous diriger par des voleurs..vous serez volés.

  9. Avatar de Jacques
    Jacques

    Que pensez vous des propositions avancées par Jacques Généreux? Ne donnent elles pas selon vous une piste?

  10. Avatar de lisztfr
    lisztfr

    http://www.lesmotsontunsens.com/interview-serge-dassault-president-itele-matinale-travail-35-heures-emploi

    La grève doit être interdite. Sus à l’anarchie !

    « Il faut encadrer le droit de grève (…) La grève politique doit être interdite, la grève de soutien doit être interdite (…) C’est scandaleux. Quand le gouvernement veut réduire le temps de travail [sic] ou augmenter le temps pour la retraite ou les points retraite, on fait la grève mais ça rime à quoi ? On est en anarchie ! » Vu comme ça…

    La Chine ? Un modèle.

    « Les Chinois ils travaillent 45 heures, ils dorment sur place dans leurs usines, ils font de bons produits pas chers, parce qu’ils travaillent. La France ne travaille pas. » Ce à quoi rétorque le journaliste, inquiet (un anarchiste, peut-être) : « ce n’est pas ce que vous voulez… que les Français dorment dans leurs entreprises ?! ». Super-Serge ne répondra pas. Un faux-pas sans doute, Dassault reste humain.

    Bizarrement la video est supprimée par Dailymotion

    1. Avatar de Papimam
      Papimam

      Bernard Maris abordait, en dérision, ce sujet ce matin dans « On n’arrête pas l’éco » sur F Inter.
      L’écho de l’éco en question, délicieux.

    2. Avatar de octobre
      octobre

      Ouvriers ! Ce genre d’ordure patronale vous relègue à un niveau bien inférieur à celui du vers de terre. Qu’il dégage ! lui et sa caste d’exploiteurs.
      Travailler pour Dassault c’est travailler pour la mort puissance 1000.

  11. Avatar de idle
    idle

    Merci Paul et à toute l’équipe.
    Je vous invite à passer un peu de temps à lire ou relire :
    http://books.google.fr/books?id=RfcXAAAAYAAJ&dq=Jacques-B%C3%A9nigne+bossuet+oraisons+fun%C3%A8bres&printsec=frontcover&source=bl&ots=4hHvDSAlWX&sig=V4fjVlqiABQr8Rr703JKDiMlSIw&hl=fr&ei=WmqxSvTADNOk4QbiofTxBw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1#v=onepage&q&f=false
    (Au passage : cette information n’est pas de ma science, mais de celle de Pierre Assouline, à qui j’adresse mes salutations hautement distingués!)

  12. Avatar de groumpf
    groumpf

    Depuis le temps que je vous vois dans des positions inconfortables, Il faudrait que vous achetiez une rallonge …

    1. Avatar de Paul Jorion

      Dans les chambres d’hôtel, la question est en général de trouver une source de lumière suffisante.

      1. Avatar de G L
        G L

        http://www.francoischarron.com/-/AK5px0JRXz/menu/

        Éclairage LED pour votre caméra vidéo. Vive le LED! On peut enfin réaliser des vidéos avec un éclairage professionnel sans se ruiner… (c’est la première réponse de Google LED pour caméra video – il y en a une à 29,99 € sur Amazon.fr)

        Une autre idée serait aussi de vous tenir plus éloigné de l’objectif, ce qui n’est pas forcément possible à cause du micro intégré à l’ordinateur(?) mais éviterait l’effet « gros nez » :Oi du à la perspective inhabituelle (au début ça surprend, après on s’habitue, les proches de ceux qui voyagent beaucoup doivent se retrouver dans l’ambiance…)

      2. Avatar de Toto
        Toto

        Je vous déconseille les led c’est très mauvais pour la santé des yeux, l’éclairage c’est secondaire dans votre cas, le message est plus important, sinon les lampes à incandescences sont ce qu’il y a de mieux question rapport qualité/santé/prix.

      3. Avatar de un grand parano!
        un grand parano!

        Une bougie ou deux ou trois voire davantage, ça peut le faire, en plus c’est une protection contre les voyeurs aux manettes des satellites.
        (Enfin c’est ce qu’on m’en a dit, cela reste à prouver.)

  13. Avatar de xian
    xian

    Pour le moment, il faut faire pression sur l’Allemagne pour qu’elle accepte que la BCE DISE qu’elle garantit les Etats de l’union quoiqu’il arrive, afin d’arrêter cette spéculation idiote des marchés..
    Ensuite on démantelle ce système et on change nos intérieurs et de société pour aller vers le partage et non pas le « touche pas à mon nonoss, sinon, grrrr je te mords »
    Pour le moment la maison brûle et les Allemands ont fermé le robinet d’eau pour éteindre l’incendie..
    Car si nous sommes en guenilles (dûes à ces décisions mitigées), nous n’aurons pas beaucoup de poids !!

    Il n’y a pas de fumée sans feu:
    http://www.20minutes.fr/economie/830772-londres-prepare-fin-zone-euro

  14. Avatar de Paul Jorion

    Je suis toujours sur la route. Je commencerai à lire vos commentaires à mon retour ce soir. Merci d’ores et déjà pour vos contributions !

  15. Avatar de Nikole
    Nikole

    Une vieille blague, quoi de mieux pour penser la complexité:
    qu’est ce que la capitalisme? c’est l’exploitation de l’homme par l’homme.
    Et le communisme? exactement le contraire.

    1. Avatar de Leboutte
      Leboutte

      John, journaliste américain, de retour à Moscou en 1918, retrouve son copain Piotr, balayeur sur la place Rouge.
      Il lui demande:
      – Mais quoi, Piotr? Toujours balayeur? Ne m’avais-tu pas dit en 1916, qu’après la révolution, ce seraient les maîtres qui feraient ton travail ?
      – Ben voyons, John, les maîtres, c’est nous, aujourd’hui !

  16. Avatar de fujisan

    La complexité des instruments financiers (et autres) n’est-elle pas une conséquence logique du système capitaliste qui, par la concentration toujours plus accrue des capitaux dans un plus petit nombre de mains, rend nécessaire des instruments toujours plus complexes pour pouvoir perpétuer la machine infernale ?

    1. Avatar de Kercoz
      Kercoz

      COMPLICATIOn , Fujisan , pas complexité !
      Une barrique ou un rond point sont des instruments « complexes » , pas la finance ! elle est juste bordélique .

  17. Avatar de izarn
    izarn

    Nouveau paradigme, capitalisme à l’agonie? Oui pour le capitalisme occidental, un modèle bourgeois qui a pris le pouvoir au XIXième siècle. Ce n’est guère catastrophique. Ce serait comme regretter l’Ancien Régime.
    J’ai parfois l’impression qu’il y a des gens ici qui versent des larmes sur ce bon système capitaliste néo-bourgeois. (La bourgeoisie est ici en réference avec la noblesse, l’ancienne caste ou pouvoir)
    Donc les règles néo-classiques issues de ce système de pensée paraissent assez risibles.
    Il est meme risible de dire qu’un QE européen ne résoudrait pas la dette des états? Serait-il un court-circuit à courte vue?
    Vous voulez changer de paradigme?
    La dette? Quelle dette? Un simple ligne de crédit à zéro % d’interets, renouvelable ad eternam.
    Quelle dette? Kézako? Nous sommes déja, dans ce nouveau paradigme. Il n’y a que les néo-bourgeois pour trouver cela hérétique et « contraire à la bonne gestion ». Pffff, foutaises…
    On garde encore la comptabilité poussiéreuse du siècle dernier pour donner le change.

    La planche à billet est dramatique? Pour qui? Pourquoi? Si l’argent ainsi introduit ne sert pas l’économie, réelle, s’il disparait ipso facto dans quelques trous noirs hors bilan, quelle importance je vous prie? Payer les singes en monnaie de singe, c’est ça le nouveau paradigme.
    En plus le Système possède un moyen de faire disparaitre c’est argent brutalement dans un krak boursier…Sorte de trou noir ou l’argent produit par la planche à billet se désintègre. Et ou les rentiers qui se sont enrichis de manière indue et immorale en prenant des risques imbéciles, sont ruinés! Décidément Adam Smith avait raison!
    Après tout, les libertariens auraient ainsi raison: Si on laissait faire sans perturber le Système, la question serait assez vite résolue.
    Le libéralisme authentique a résolu le problème des banques en 2008. De manière expéditive.
    On aurait du le laisser faire…
    Nous nageons depuis dans la concurrence faussée et non libre, aux milieux des cartels et des lobbies qui pullulent comme des cancers. des fond vautours qui désormais seront pret a dépouiller les états en Europe selon de « nouvelles règles » destinée à ranimer un cadavre…
    Merkcosy et Sarkel ne se rendent pas compte que les leurs médications sont du poison…

  18. Avatar de Mianne
    Mianne

    @ vigneron

    Je me doutais bien que vous n’apprécieriez pas ma proposition de non professionnalisation de la politique , de création d’une Assemblée Constituante de bénévoles, un gouvernement au service du peuple,dont les membres , révocables ,rendant mensuellement des comptes au peuple, se réuniraient , comme toute association de bénévoles, après le travail, pour transmettre leurs consignes aux professionnels, les fonctionnaires chargés de les fairet appliquer et qui leur rendraient des comptes

    Mais je ne m’attendais pas à votre réflexion qui semble celle d’une personne qui a toujours été du bon côté du manche, loin de la cognée, et qui n’a jamais connu de près le sort du plus grand nombre des fonctionnaires, le petit fonctionnaire d’aujourd’hui tout au bas de l’échelle hiérarchique

    Qui dans l’aéropage jorionien a envie de se mettre dans la peau du fonctionnaire passant dans le bureau de son souverain supérieur, représentant du peuple sous mandat impératif, qui doit lui-même passer le lendemain son grand oral mensuel de rattrapage avant révocation définitive, pilori à la clef dans le meilleur des cas, devant une Assemblée, dominicale ou vespérale, mais toujours populaire et accusatoire…

    .

    Vous semblez croire qu’actuellement les fonctionnaires ne sont pas sous les ordres de chefs eux-mêmes sous les ordres de personnes dont l’objectif est de satisfaire les intérêts du petit clan des riches qui les ont propulsés à ces postes de pouvoir .

    Etre, pour changer , sous les ordres de personnes désintéressées , dévouées, uniquement préoccupées du bien-être du plus grand nombre , redonnerait le moral à bien des petits fonctionnaires écoeurés .

    A votre tour, imaginez quel est actuellement le sort d’un petit fonctionnaire dont l’action, conforme à la loi, contrarie les intérêts d’un puissant .

    Un de nos amis, petit fonctionnaire du service des impôts, a eu l’outrecuidance de faire un redressement fiscal à un notable local, ancien membre d’un gouvernement, notable qui, tout en utilisant toutes les niches fiscales possibles prévues par la loi, « oubliait  » systématiquement de déclarer une partie importante de ses revenus .

    A la suite de l’envoi de l’avis de redressement fiscal, le chef de service de notre ami a reçu un coup de fil ministériel . Il est arrivé en trombe pour menacer notre ami des pires sanctions pour désobéissance à son supérieur hiérarchique s’il n’annulait pas immédiatement sa démarche de redressement fiscal en reconnaissant son « erreur » dans une lettre d’excuses adressée le jour même au notable .

    Notre ami a répondu qu’en bon fonctionnaire, il appliquait la loi, qu’il était très grave, surtout pour un fonctionnaire, de contrevenir à la loi mais qu’il savait qu’il devait obéissance à son chef . En conséquence, il s’empresserait donc de contrevenir à la loi envers ce notable dès que son chef lui en aurait donné l’ordre PAR UN ECRIT DATE ET SIGNE DE SA MAIN .

    Bien entendu, l’ordre écrit daté et signé n’est jamais arrivé, le notable a eu son redressement fiscal, cela a fait un foin de tous les diables, et notre ami a été relégué ensuite dans un service où on ne lui a plus confié la moindre responsabilité. Pour lui, plus aucun espoir d’avancement , rien que des avis défavorables .

    Voilà quel est actuellement, dans cette atmosphère de corruption, le sort d’un petit fonctionnaire honnête dont l’action, conforme à la loi, contrarie les intérêts d’un puissant .

    Pour pouvoir changer le cadre économique et financier, il faut commencer par le politique et rendre la corruption impossible en commençant par le haut par :
    – la fin de la république des partis qui favorise toujours les mentalités d’ arrivistes avides d’accéder au pouvoir pour des avantages matériels mais une Assemblée Constituante de bénévoles dévoués
    – la non professionnalisation des politiques dévoués au bien-être du peuple
    – de lourdes sanctions pour celui qui retirerait un bénéfice pour lui-même ou son clan au détriment de la majorité du peuple
    -aucune immunité pour le président et les membres du gouvernement .

    Je sais pertinemment que cette suggestion ne vous plaira pas du tout .

    1. Avatar de Hououji Fuu

      Pour info :
      Vigneron n’est pas le seul auquel vote suggestion ne plaît pas.

    2. Avatar de Gyps
      Gyps

      Votre collègue a été très courageux. Quelle a été la réaction des autres collègues? Le défendre? Se taire et s’efforcer de ne pas faire la même « erreur »? Et les syndicats?
      Une histoire vieille comme le monde.
      Un pauvre homme disqualifié parce qu’il a des principes. Certains autres en auraient profité pour obtenir quelque choses en échange de son recul.
      Bilan: qui est le plus coupable? les corrompus ou le corrupteur? Ceux qui laissent faire ou les profiteurs?

  19. Avatar de juan nessy
    juan nessy

    Toute ma compassion à:

    – Paul Jorion qui nous dit s’apprêter à lire attentivement tout ça, dès qu’il retrouve ses pénates ( sera-ce possible avant vendredi prochain ?)

    – celles et ceux éventuellement chargés de tirer la substantifique moëlle de tout ça , s’ils n’ont pas une sorte de solide a priori au départ , ou une centaine de stabylos de couleurs différentes .

    Grégory ! Un dessin !

  20. Avatar de Johan Leestemaker
    Johan Leestemaker

    Amsterdam, 26 Novembre 2011

    @Mianne
    Je vous supporte à 100 %.

    Il faut réparer le plus vit possible l’erreur de base de la révolution Française inachevée, c.à.d. son républicanisme présidentiel, et la remplacer par une république parlémentaire, ne donnant aucune immunité à personne, et entourée de tous les cotés des systémes décentralisés de participation civique, des systèmes de l’autogestion, et des coopératives des consommateurs, y compris dans les banques et dans les fonds de retraite. Tout cela avec un esprit ouvert vers des niveaux de démocratisation à ce moment non-existants mais potentiellement présents.

    ‘Il faut libérer son génie créateur’ comme le me disait mon ami tué Thomas Sankara, le garçon tragique du Burkina Faso, remplacé pour son assassin meurtrier, grand ami de Khadaffi, le comploteur et brigand actuel qui est à la présidence absolue là-bas depuis 1987.

    En outre il nous faut une transparence TOTALE des revenus et des capitaux, à publier mensuellement à l’internet, accompagnée d’une politique de taxation draconique non seulement des revenus des capitaux, mais comme Paul Jorion a proposé, à la source même, c.à.d. des taxations d’environs 95 % des capitaux propres.

    Ce qu’il faut aussi dans une telle situation, ce sont des sites de refuges pour les riches qui veulent s’en aller avec des allez simples..

    Macau? Las Vegas? Souvenons nous les sorts de Astrid Lindgren (si! elle aussi!) et de Ingmar Bergman qui voulaient se réfugier des mesure fiscales de la Suède… ils sont partis… mais… revenus après quelques années comme mendiants.. s’il vout plaît laisse nous entrer, nous ne supportons pas le manque de la qualité…

    Alors, avec de très fermes grillages contre leur retour, pour éviter qu’il y aura des masquerades…

    Les pauvres mecs de l’Afrique seront plus que bien-venus, et jamain plus en bateaux fragiles..

    99 % c’ést nous.

    Message d’encouragement à Paul Jorion: la complexité sera servi par nous avec de l’intelligence et avec l’amour d’un jardinier.

    😉

    Cordialement le vôtre,

    JL

    1. Avatar de wuwei
      wuwei

      Pour aller dans le même sans que vous et Mianne. Plus de pro de la politique. Plus d’élections plébiscite qui n’ont fait que créer une nouvelle aristocratie soutenue par la ploutocratie, quand les élus n’appartiennent pas au deux. Je rappelle qu’il n’y a plus qu’un seul ouvrier élu à l’assemblée nationale. Revenir au tirage au sort, avec la commune comme lieu privilégiée de débat et d’expression.

      1. Avatar de Johan Leestemaker
        Johan Leestemaker

        Amsterdam, 26 Novembre 2011

        @wuwei

        Exactément. Et si cela (s’organiser en petites unités communales solidaires) est TRES factible et vrai dans des tres grosses villes comme Porto Alegre, Curitiba, Rio de Janeiro, Sao Paolo, Bogotá et Medellín, alors…. cela est factible partout au monde.

        Parfois le traitement de la complexité est beaucoup plus simple que nous avions pensé avant…

        Je vous cite une phrase de Menno Vellinga: « La chance de survivre en grande ville est toujours beaucoup plus elevée qu’à la campagne ».

        Il nous faut de la calme au coeur.

        Les lois de la sociologie ne sont pas tellement compliquées…

        🙂

        Bien`à vous tous!

        JL

  21. Avatar de Papimam
    Papimam

    Encore une excellente émission de Terre à terre ce samedi matin, 2 sujets liés étaient traités.
    Enfin on pose la pyramide dans le bon sens avec un bon sens bien paysan comme celui de PIerre Rabhi, initiateur du mouvement Colibris et pionnier de l’agriculture écologique.
    Prendre notre destin en main plutôt que d’attendre nos politiciens à courte vue électorale.

    Avec Lionel Astruc, auteur de « Manger local : s’approvisionner et produire ensemble » (Actes Sud, 2011) et Cyril Dion, directeur du mouvement Colibris, à l’origine de l’appel « Tous candidats ! »
    Partie 1 – Lionel Astruc – Manger local

    Partie 2 – Cyril Dion – Le mouvement Colibris et l’initiative « Tous candidats » – extra (vers 22′)
    Pour ne pas se laisser bercer, endormir, manipuler par les médias dominants et avoir une vision globale et innovante.
    Tous les sujets majeurs sont abordés : capital, finances, climat, énergies, croissance et aussi logements, école, monnaie………
    Pour une écologie qui ne se contente pas de « greenwashing » ou juste de simples éco-gestes, mieux que le Grenelle aussi.
    A écouter et savourer, et cerise sur le gâteau, un instant de poésie, la légende du colibri racontée par Cyril (à 34′).

    Pour que la métamorphose attendue par d’Edgar Morin atteigne une masse critique et débouche sur un basculement salvateur.

    http://www.franceculture.fr/emission-terre-a-terre-tous-candidats-autonomie-ecologie-et-initiatives-locales-2011-11-26

    Le site du mouvement Colibris, pour connaître leurs actions et découvrir la merveilleuse légende du colibri.
    http://www.colibris-lemouvement.org/

    Et pourquoi pas poser sa candidature à l’élection présidentielle.
    http://www.touscandidats2012.fr/

    Rappel :
    Negawatt et Solagro travaillent aussi sur les transitions indispensables

  22. Avatar de yvan
    yvan

    446 commentaires.
    Je ne peux même plus retrouver mes commentaires sur les articles pour voir si réponse.

    Ca devient infernal…
    Et divin, bien sûr.

    De la diversité nait la richesse.

    1. Avatar de Antoine
      Antoine

      … Et du culte de l’idée divine naît l’apaisement 🙂

    2. Avatar de hema
      hema

      @Yvan
      Tiens, pour te faire gagner du temps, je t’ai fait une copie du meilleur post de ce billet
      http://www.pauljorion.com/blog/?p=31301#comment-262264

    3. Avatar de Johan Leestemaker
      Johan Leestemaker

      Amsterdam, le 26 Novembre 2011

      @ yvan

      Imaginez vous comme se sentira ce monsieur qui nous donnait le livre « La fin de l’histoire et le dernier homme »… Francis Fukuyama
      (re: http://en.wikipedia.org/wiki/The_End_of_History_and_the_Last_Man)’…

      Nous nous ne trouvons qu’au début des histoires possibles.. et c’est à nous mêmes de construire la voie vers un meilleur monde.. (Prigogine/Wallerstein/Arrighi).

      Bien à vous tous!

      JL

    4. Avatar de Cadavre exquis
      Cadavre exquis

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  23. Avatar de Nemo3637
    Nemo3637

    La complexité mentionnée par Paul Jorion est celle d’un système à l’agonie qui aura tenté tous les subterfuges pour s’en sortir. Son essence c’était le profit par l’exploitation de l’homme par l’homme. A l’échelle de l’humanité c’est peut-être simplement une étape et l’opportunité nous est donné de la dépasser.
    Une leçon nous est donné par les crises. A chaque fois les victimes ont cherché des alternatives.
    La révolution russe a débouché sur le capitalisme d’Etat et le totalitarisme. Mais à côté de cette variante du capitalisme, d’autres tentatives sont nées et ont elles aussi échouées. Mais pourquoi ont-elles échoué ? L’ennemi capitaliste était alors assez fort pour les circonvenir aidé en cela par les partisans des divers totalitarismes. Ce fut le cas de la Révolution Espagnole.
    La résurgence de ces mêmes tentatives autogestionnaires revient en Argentine en 2001. Les entreprises ont fermé et il faut bien se nourrir, s’habiller, etc…
    Donc la solution à la crise est peut-être moins complexe qu’on veut bien le croire compte tenu de l’énorme potentiel de production de par le monde. J’avais publié un article là-dessus dès la fin 2008 sur Rue 89.

  24. Avatar de edith
    edith

    cadavre exquis, merci beaucoup, ça facilite énormément les choses 😉

  25. Avatar de Ar To

    Le terme aristocratie (en grec : gouvernement des meilleurs) désigne :

    une forme de gouvernement dans laquelle le pouvoir est officiellement détenu par une élite intellectuelle ; à ne pas confondre toutefois avec le système politique oligarchique.

    source wikipedia, définition remaniée par soins.

    Merci de ne pas répondre;

  26. Avatar de vigneron
    vigneron

    Je soumets à l’assemblée jorionienne en guise de contribution dans le but hautement louable de résoudre certaines « vraies questions qui se posent » – ici misère et surpopulation – cette MODESTE PROPOSITION
    POUR EMPÊCHER LES ENFANTS DES PAUVRES
    D’ÊTRE À LA CHARGE DE LEURS PARENTS
    OU DE LEUR PAYS
    ET POUR LES RENDRE UTILES AU PUBLIC du divin Jonathan Swift, proposition datant, il est bon de le rappeler, d’une époque pré-capitaliste, 1729 en Irlande…

    C’est un objet de tristesse, pour celui qui traverse cette grande ville ou voyage dans les campagnes, que de voir les rues, les routes et le seuil des masures encombrés de mendiantes, suivies de trois, quatre ou six enfants, tous en guenilles, importunant le passant de leurs mains tendues. Ces mères, plutôt que de travailler pour gagner honnêtement leur vie, sont forcées de passer leur temps à arpenter le pavé, à mendier la pitance de leurs nourrissons sans défense qui, en grandissant, deviendront voleurs faute de trouver du travail, quitteront leur cher Pays natal afin d’aller combattre pour le prétendant d’Espagne, ou partiront encore se vendre aux îles Barbades.

    Je pense que chacun s’accorde à reconnaître que ce nombre phénoménal d’enfants pendus aux bras, au dos ou aux talons de leur mère, et fréquemment de leur père, constitue dans le déplorable état présent du royaume une très grande charge supplémentaire ; par conséquent, celui qui trouverait un moyen équitable, simple et peu onéreux de faire participer ces enfants à la richesse commune mériterait si bien de l’intérêt public qu’on lui élèverait pour le moins une statue comme bienfaiteur de la nation.

    Mais mon intention n’est pas, loin de là, de m’en tenir aux seuls enfants des mendiants avérés ; mon projet se conçoit à une bien plus vaste échelle et se propose d’englober tous les enfants d’un âge donné dont les parents sont en vérité aussi incapables d’assurer la subsistance que ceux qui nous demandent la charité dans les rues.

    Pour ma part, j’ai consacré plusieurs années à réfléchir à ce sujet capital, à examiner avec attention les différents projets des autres penseurs, et y ai toujours trouvé de grossières erreurs de calcul. Il est vrai qu’une mère peut sustenter son nouveau-né de son lait durant toute une année solaire sans recours ou presque à une autre nourriture, du moins avec un complément alimentaire dont le coût ne dépasse pas deux shillings, somme qu’elle pourra aisément se procurer, ou l’équivalent en reliefs de table, par la mendicité, et c’est précisément à l’âge d’un an que je me propose de prendre en charge ces enfants, de sorte qu’au lieu d’être un fardeau pour leurs parents ou leur paroisse et de manquer de pain et de vêtements, ils puissent contribuer à nourrir et, partiellement, à vêtir des multitudes.

    Mon projet comporte encore cet autre avantage de faire cesser les avortements volontaires et cette horrible pratique des femmes, hélas trop fréquente dans notre société, qui assassinent leurs bâtards, sacrifiant, me semble-t-il, ces bébés innocents pour s’éviter les dépenses plus que la honte, pratique qui tirerait des larmes de compassion du cœur le plus sauvage et le plus inhumain.
    Etant généralement admis que la population de ce royaume s’élève à un million et demi d’âmes, je déduis qu’il y a environ deux cent mille couples dont la femme est reproductrice, chiffre duquel je retranche environ trente mille couples qui sont capables de subvenir aux besoins de leurs enfants, bien que je craigne qu’il n’y en ait guère autant, compte tenu de la détresse actuelle du royaume, mais cela posé, il nous reste cent soixante-dix mille reproductrices. J’en retranche encore cinquante mille pour tenir compte des fausses couches ou des enfants qui meurent de maladie ou d’accident au cours de la première année. Il reste donc cent vingt mille enfants nés chaque année de parents pauvres. Comment élever et assurer l’avenir de ces multitudes, telle est donc la question puisque, ainsi que je l’ai déjà dit, dans l’état actuel des choses, toutes les méthodes proposées à ce jour se sont révélées totalement impossibles à appliquer, du fait qu’on ne peut trouver d’emploi pour ces gens ni dans l’artisanat ni dans l’agriculture ; que nous ne construisons pas de nouveaux bâtiments (du moins dans les campagnes), pas plus que nous ne cultivons la terre ; il est rare que ces enfants puissent vivre de rapines avant l’âge de six ans, à l’exception de sujets particulièrement doués, bien qu’ils apprennent les rudiments du métier, je dois le reconnaître, beaucoup plus tôt : durant cette période, néanmoins, ils ne peuvent être tenus que pour des apprentis délinquants, ainsi que me l’a rapporté une importante personnalité du comté de Cavan qui m’a assuré ne pas connaître plus d’un ou deux voleurs qualifiés de moins de six ans, dans une région du royaume pourtant renommée pour la pratique compétente et précoce de cet art.

    Nos marchands m’assurent qu’en dessous de douze ans, les filles pas plus que les garçons ne font de satisfaisants produits négociables, et que même à cet âge, on n’en tire pas plus de trois livres, ou au mieux trois livres et demie à la Bourse, ce qui n’est profitable ni aux parents ni au royaume, les frais de nourriture et de haillons s’élevant au moins à quatre fois cette somme.

    J’en viens donc à exposer humblement mes propres idées qui, je l’espère, ne soulèveront pas la moindre objection.

    Un américain très avisé que j’ai connu à Londres m’a assuré qu’un jeune enfant en bonne santé et bien nourri constitue à l’âge d’un an un met délicieux, nutritif et sain, qu’il soit cuit en daube, au pot, rôti à la broche ou au four, et j’ai tout lieu de croire qu’il s’accommode aussi bien en fricassée ou en ragoût.

    Je porte donc humblement à l’attention du public cette proposition : sur ce chiffre estimé de cent vingt mille enfants, on en garderait vingt mille pour la reproduction, dont un quart seulement de mâles – ce qui est plus que nous n’en accordons aux moutons, aux bovins et aux porcs – la raison en étant que ces enfants sont rarement le fruit du mariage, formalité peu prisée de nos sauvages, et qu’en conséquence, un seul mâle suffira à servir quatre femelles. On mettrait en vente les cent mille autres à l’âge d’un an, pour les proposer aux personnes de bien et de qualité à travers le royaume, non sans recommander à la mère de les laisser téter à satiété pendant le dernier mois, de manière à les rendre dodus, et gras à souhait pour une bonne table. Si l’on reçoit, on pourra faire deux plats d’un enfant, et si l’on dîne en famille, on pourra se contenter d’un quartier, épaule ou gigot, qui, assaisonné d’un peu de sel et de poivre, sera excellent cuit au pot le quatrième jour, particulièrement en hiver.

    J’ai calculé qu’un nouveau-né pèse en moyenne douze livres, et qu’il peut, en une année solaire, s’il est convenablement nourri, atteindre vingt-huit livres.

    Je reconnais que ce comestible se révélera quelque peu onéreux, en quoi il conviendra parfaitement aux propriétaires terriens qui, ayant déjà sucé la moelle des pères, semblent les mieux qualifiés pour manger la chair des enfants.

    On trouvera de la chair de nourrisson toute l’année, mais elle sera plus abondante en mars, ainsi qu’un peu avant et après, car un auteur sérieux, un éminent médecin français, nous assure que grâce aux effets prolifiques du régime à base de poisson, il naît, neuf mois environ après le Carême, plus d’enfants dans les pays catholiques qu’en toute saison ; c’est donc à compter d’un an après le Carême que les marchés seront le mieux fournis, étant donné que la proportion de nourrissons papistes dans le royaume est au moins de trois pour un ; par conséquent, mon projet aura l’avantage supplémentaire de réduire le nombre de papistes parmi nous.

    Ainsi que je l’ai précisé plus haut, subvenir aux besoins d’un enfant de mendiant (catégorie dans laquelle j’inclus les métayers, les journalistes et les quatre cinquièmes des fermiers) revient à deux shillings par an, haillons inclus, et je crois que pas un gentleman ne rechignera à débourser dix shillings pour un nourrisson de boucherie engraissé à point qui, je le répète, fournira quatre plats d’une viande excellente et nourrissante, que l’on traite un ami ou que l’on dîne en famille. Ainsi, les hobereaux apprendront à être de bons propriétaires et verront leur popularité croître parmi leurs métayers, les mères feront un bénéfice net de huit shillings et seront aptes au travail jusqu’à ce qu’elles produisent un autre enfant.

    Ceux qui sont économes (ce que réclame, je dois bien l’avouer, notre époque) pourront écorcher la pièce avant de la dépecer ; la peau, traitée comme il convient, fera d’admirables gants pour dames et des bottes d’été pour messieurs raffinés.

    Quand à notre ville de Dublin, on pourrait y aménager des abattoirs, dans les quartiers les plus appropriés, et qu’on en soit assuré, les bouchers ne manqueront pas, bien que je recommande d’acheter plutôt les nourrissons vivants et de les préparer  » au sang  » comme les cochons à rôtir.

    Une personne de qualité, un véritable patriote dont je tiens les vertus en haute estime, se fit un plaisir, comme nous discutions récemment de mon projet, d’y apporter le perfectionnement qui suit. De nombreux gentilshommes du royaume ayant, disait-il, exterminé leurs cervidés, leur appétit de gibier pourrait être comblé par les corps de garçonnets et de fillettes entre douze et quatorze ans, ni plus jeunes ni plus âgés, ceux-ci étant de toute façon destinés à mourir de faim en grand nombre dans toutes les provinces, aussi bien les femmes que les hommes, parce qu’ils ne trouveront pas d’emploi : à charge pour leurs parents, s’ils sont vivants, d’en disposer, à défaut la décision reviendrait à leur plus proche famille. Avec tout le respect que je dois à cet excellent ami et patriote méritant, je ne puis tout à fait me ranger à son avis ; car, mon ami américain me l’assure d’expérience, trop d’exercice rend la viande de garçon généralement coriace et maigre, comme celle de nos écoliers, et lui donne un goût désagréable; les engraisser ne serait pas rentable. Quant aux filles, ce serait, à mon humble avis, une perte pour le public parce qu’elles sont à cet âge sur le point de devenir reproductrices. De plus, il n’est pas improbable que certaines personnes scrupuleuses en viennent (ce qui est fort injuste) à censurer cette pratique, au prétexte qu’elle frôle la cruauté, chose qui, je le confesse, a toujours été pour moi l’objection majeure à tout projet, aussi bien intentionné fût-il.

    Mais à la décharge de mon ami, j’ajoute qu’il m’a fait cet aveu : l’idée lui a été mise en tête par le fameux Sallmanazor, un indigène de l’île de Formose qui vint à Londres voilà vingt ans et qui, dans le cours de la conversation, lui raconta que dans son pays, lorsque le condamné à mort se trouve être une jeune personne, le bourreau vend le corps à des gens de qualité, comme morceau de choix, et que de son temps, la carcasse dodue d’une jeune fille de quatorze années qui avait été crucifiée pour avoir tenté d’empoisonner l’empereur, fut débitée au pied du gibet et vendue au Premier Ministre de sa Majesté Impériale, ainsi qu’à d’autres mandarins de la cour, pour quatre cents couronnes. Et je ne peux vraiment pas nier que si le même usage était fait de certaines jeunes filles dodues de la ville qui, sans un sou vaillant, ne sortent qu’en chaise et se montrent au théâtre et aux assemblées dans des atours d’importation qu’elles ne paieront jamais, le royaume ne s’en porterait pas plus mal.

    Certains esprits chagrins s’inquiéteront du grand nombre de pauvres qui sont âgés, malades ou infirmes, et l’on m’a invité à réfléchir aux mesures qui permettraient de délivrer la nation de ce fardeau si pénible. Mais je ne vois pas là le moindre problème, car il est bien connu que chaque jour apporte son lot de mort et de corruption, par le froid, la faim, la crasse et la vermine, à un rythme aussi rapide qu’on peut raisonnablement l’espérer. Quant aux ouvriers plus jeunes, ils sont à présent dans une situation presque aussi prometteuse. Ils ne parviennent pas à trouver d’emploi et dépérissent par manque de nourriture, de sorte que si par accident ils sont embauchés comme journaliers, ils n’ont plus la force de travailler ; ainsi sont-ils, de même que leur pays, bien heureusement délivrés des maux à venir.
    Je me suis trop longtemps écarté de mon sujet, et me propose par conséquent d’y revenir. Je pense que les avantages de ma proposition sont nombreux et évidents, tout autant que de la plus haute importance.

    D’abord, comme je l’ai déjà fait remarquer, elle réduirait considérablement le nombre des papistes qui se font chaque jour plus envahissants, puisqu’ils sont les principaux reproducteurs de ce pays ainsi que nos plus dangereux ennemis, et restent dans le royaume avec l’intention bien arrêtée de le livrer au Prétendant, dans l’espoir de tirer avantage de l’absence de tant de bons protestants qui ont choisi de s’exiler plutôt que de demeurer sur le sol natal et de payer, contre leur conscience, la dîme au desservant épiscopal.

    Deuxièmement. Les fermiers les plus pauvres posséderont enfin quelque chose de valeur, un bien saisissable qui les aidera à payer leur loyer au propriétaire, puisque leurs bêtes et leur grain sont déjà saisis et que l’argent est inconnu chez eux.

    Troisièmement. Attendu que le coût de l’entretien de cent mille enfants de deux ans et plus ne peut être abaissé en dessous du seuil de dix shillings par tête et per annum, la richesse publique se trouvera grossie de cinquante mille livres par année, sans compter les bénéfices d’un nouvel aliment introduit à la table de tous les riches gentilshommes du royaume qui jouissent d’un goût un tant soit peu raffiné, et l’argent circulera dans notre pays, les biens consommés étant entièrement d’origine et de manufacture locale.

    Quatrièmement. En vendant leurs enfants, les reproducteurs permanents, en plus du gain de huit shillings per annum, seront débarrassés des frais d’entretien après la première année.

    Cinquièmement. Nul doute que cet aliment attirerait de nombreux clients dans les auberges dont les patrons ne manqueraient pas de mettre au point les meilleures recettes pour le préparer à la perfection, et leurs établissements seraient ainsi fréquentés par les gentilshommes les plus distingués qui s’enorgueillissent à juste titre de leur science gastronomique ; un cuisinier habile, sachant obliger ses hôtes, trouvera la façon de l’accommoder en plats aussi fastueux qu’ils les affectionnent.

    Sixièmement. Ce projet constituerait une forte incitation au mariage, que toutes les nations sages ont soit encouragé par des récompenses, soit imposé par des lois et des sanctions. Il accentuerait le dévouement et la tendresse des mères envers leurs enfants, sachant qu’ils ne sont plus là pour toute la vie, ces pauvres bébés dont l’intervention de la société ferait pour elles, d’une certaine façon, une source de profits et non plus de dépenses. Nous devrions voir naître une saine émulation chez les femmes mariées – à celle qui apportera au marché le bébé le plus gras – les hommes deviendraient aussi attentionnés que leurs épouses, durant le temps de leur grossesse, qu’ils le sont aujourd’hui envers leurs juments ou leurs vaches pleines, envers leur truie prête à mettre bas, et la crainte d’une fausse couche les empêcherait de distribuer (ainsi qu’ils le font trop fréquemment) coups de poing ou de pied.

    On pourrait énumérer beaucoup d’autres avantages : par exemple, la réintégration de quelque mille pièces de bœuf qui viendraient grossir nos exportation de viande salée ; la réintroduction sur le marché de la viande de porc et le perfectionnement de l’art de faire du bon bacon, denrée rendue précieuse à nos palais par la grande destruction du cochon, trop souvent servi frais à nos tables, alors que sa chair ne peut rivaliser, tant en saveur qu’en magnificence, avec celle d’un bébé d’un an, gras à souhait, qui, rôti d’une pièce, fera grande impression au banquet du Lord Maire ou à toute autre réjouissance publique. Mais, dans un soucis de concision, je ne m’attarderai ni sur ce point, ni sur beaucoup d’autres.

    En supposant que mille familles de cette ville deviennent des acheteurs réguliers de viande de nourrisson, sans parler de ceux qui pourraient en consommer à l’occasion d’agapes familiales, mariages et baptêmes en particulier, j’ai calculé que Dublin offrirait un débouché annuel d’environ vingt mille pièces tandis que les vingt mille autres s’écouleraient dans le reste du royaume (où elles se vendraient sans doute à un prix un peu inférieur).

    Je ne vois aucune objection possible à cette proposition, si ce n’est qu’on pourra faire valoir qu’elle réduira considérablement le nombre d’habitants du royaume. Je revendique ouvertement ce point, qui était en fait mon intention déclarée en offrant ce projet au public. Je désire faire remarquer au lecteur que j’ai conçu ce remède pour le seul Royaume d’Irlande et pour nul autre Etat au monde, passé, présent, et sans doute à venir. u’on ne vienne donc pas me parler d’autres expédients : d’imposer une taxe de cinq shillings par livre de revenus aux non-résidents ; de refuser l’usage des vêtements et des meubles qui ne sont pas d’origine et de fabrication irlandaise ; de rejeter rigoureusement les articles et ustensiles encourageant au luxe venu de l’étranger ; de remédier à l’expansion de l’orgueil, de la vanité, de la paresse et de la futilité chez nos femmes ; d’implanter un esprit d’économie, de prudence et de tempérance ; d’apprendre à aimer notre Pays, matière en laquelle nous surpassent même les Lapons et les habitants e Topinambou ; d’abandonner nos querelles et nos divisions, de cesser de nous comporter comme les Juifs qui s’égorgeaient entre eux pendant qu’on prenait leur ville, de faire preuve d’un minimum de scrupules avant de brader notre pays et nos consciences ; d’apprendre à nos propriétaires terriens à montrer un peu de pitié envers leurs métayers. Enfin, d’insuffler l’esprit d’honnêteté, de zèle et de compétence à nos commerçants qui, si l’on parvenait aujourd’hui à imposer la décision de n’acheter que les produits irlandais, s’uniraient immédiatement pour tricher et nous escroquer sur la valeur, la mesure et la qualité, et ne pourraient être convaincus de faire ne serait-ce qu’une proposition équitable de juste prix, en dépit d’exhortations ferventes et répétées.

    Par conséquent, je le redis, qu’on ne vienne pas me parler de ces expédients, ni d’autres mesures du même ordre, tant qu’il n’existe pas le moindre espoir qu’on puisse tenter un jour, avec vaillance et sincérité, de les mettre en pratique.

    En ce qui me concerne, je me suis épuisé des années durant à proposer des théories vaines, futiles et utopiques, et j’avais perdu tout espoir de succès quand, par bonheur, je suis tombé sur ce plan qui, bien qu’étant complètement nouveau, possède quelque chose e solide et de réel, n’exige que peu d’efforts et aucune dépense, peut être entièrement exécuté par nous-même et grâce auquel nous ne courrons pas le moindre risque de mécontenter l’Angleterre. Car ce type de produit ne peut être exporté, la viande d’enfant tant trop tendre pour supporter un long séjour dans le sel, encore que je pourrai nommer un pays qui se ferait un plaisir de dévorer notre nation, même sans sel.

    Après tout, je ne suis pas si farouchement accroché à mon opinion que j’en réfuterais toute autre proposition, émise par des hommes sages, qui se révélerait aussi innocente, bon marché, facile et efficace. Mais avant qu’un projet de cette sorte soit avancé pour contredire le mien et offrir une meilleure solution, je conjure l’auteur, ou les auteurs, de bien vouloir considérer avec mûre attention ces deux points. Premièrement, en l’état actuel des choses, comment ils espèrent parvenir à nourrir cent mille bouches inutiles et à vêtir cent mille dos. Deuxièmement, tenir compte de l’existence à travers ce royaume d’un bon million de créatures apparemment humaines dont tous les moyens de subsistance mis en commun laisseraient un déficit de deux millions de livres sterling ; adjoindre les mendiants par profession à la masse des fermiers, métayers et ouvriers agricoles, avec femmes et enfants, qui sont mendiants de fait. Je conjure les hommes d’état qui sont opposés à ma proposition, et assez hardis peut-être pour tenter d’apporter une autre réponse, d’aller auparavant demander aux parents de ces mortels s’ils ne regarderaient pas aujourd’hui comme un grand bonheur d’avoir été vendus comme viande de boucherie à l’âge de un an, de la manière que je prescris, et ; d’avoir évité ainsi toute la série d’infortunes par lesquelles ils ont passé jusqu’ici, l’oppression des propriétaires, l’impossibilité de régler leurs termes sans argent ni travail, les privations de toutes sortes, sans toit ne vêtement pour les protéger des rigueurs de l’hiver, et la perspective inévitable de léguer pareille misère, ou pire encore, à leur progéniture, génération après génération.

    D’un coeur sincère, j’affirme n’avoir pas le moindre intérêt personnel à tenter de promouvoir cette œuvre nécessaire, je n’ai pour seule motivation que le bien de mon pays, je ne cherche qu’à développer notre commerce, à assurer le bien-être de nos enfants, à soulager les pauvres et à procurer un peu d’agrément aux riches. Je n’ai pas d’enfants ont la vente puisse me rapporter le moindre penny ; le plus jeune a neuf ans et ma femme a passé l’âge d’être mère.

    Jonathan SWIFT – 1729

    Ps : à l’attention des vieux sages et des comètes, du même Jonathan :

    Les vieillards et les comètes ont été vénérés et redoutés pour la même raison : leurs longues barbes et leur prétention à prédire les événements.

    1. Avatar de schizosophie
      schizosophie

      @ vigneron, le 27 novembre 2011 à 11 h 05

      Bien ta démonstration par l’absurde et par l’ignoble de la course à la soluce en oeuvre sur ce blog !

      Cela dit, parler d’une « époque pré-capitaliste » pour l’Irlande de 1729, un bon moment après les émeutes contre les enclosures, certes en Angleterre et pas encore tout à fait en Irlande, à quelques décennies près, mais non sans effet sur l’autonomie paysane économique et politique de sa prochaine colonie, cela me semble revenir à contracter rétrospectivement l’histoire. « Pré-industriel » eût été plus prudent, si l’ogre n’en était pas encore à son plat de résistance, son hors-d’oeuvre érodait déjà un peu sa denture, peut-être même l’aiguisait-il.

      Frontibus :

      « Dès leur naissance les grandes banques, affublées de titres nationaux, n’étaient que des associations de spéculateurs privés s’établissant à côté des gouvernements et, grâce aux privilèges qu’ils en obtenaient, à même de leur prêter l’argent du public. Aussi l’accumulation de la dette publique n’a-t-elle pas de gradimètre plus infaillible que la hausse successive des actions de ces banques, dont le développement intégral date de la fondation de la Banque d’Angleterre, en 1694. Celle-ci commença par prêter tout son capital argent au gouvernement à un intérêt de 8 %%, en même temps elle était autorisée par le Parlement à battre monnaie du même capital en le prêtant de nouveau au public sous forme de billets qu’on lui permit de jeter en circulation, en escomptant avec eux des billets d’échange, en les avançant sur des marchandises et en les employant à l’achat de métaux précieux. Bientôt après, cette monnaie de crédit de sa propre fabrique devint l’argent avec lequel la Banque d’Angleterre effectua ses prêts à l’État et paya pour lui les intérêts de la dette publique. Elle donnait d’une main, non seulement pour recevoir davantage, mais, tout en recevant, elle restait créancière de la nation à perpétuité, jusqu’à concurrence du dernier liard donné. Peu à peu elle devint nécessairement le réceptacle des trésors métalliques du pays et le grand centre autour duquel gravita dès lors le crédit commercial. Dans le même temps qu’on cessait en Angleterre de brûler les sorcières, on commença à y pendre les falsificateurs de billets de banque. »
      (Capital, livre I, VIII° section : L’accumulation primitive, Chapitre XXXI : Genèse du capitaliste industriel)

  27. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    Seul les petits hargneux et grincheux pourront trouver la petite porte étroite dans la nuée.

    Les prochaines oeuvres de scandales seront spectaculaires vous verrez.

  28. Avatar de Gyps
    Gyps

    J’essaie de structure ma pensée: Que peut-on transformer pour créer ce nouveau cadre?

    1-Il y a d’une part l’Homme: le Bon, la Brute, le Truand. Avec des rapports de force et une vie construite sur leur histoire personnelle (pour l’un, la vie est méchante, pour l’autre la vie est aimable…)

    2-D’autre part la vie « économique » qui permet de subsister par son travail et des échanges. Ceci à travers un élément porteur (monnaie) de valeurs à s’échanger. Pour moi cette « monnaie » est d’importance secondaire.

    3- et enfin, la société (le cadre?) faite de principes, d’usages, d’acquis, d’attribution de situations plus ou moins privilégiées, basés sur une vision de la vie en commun. Cette vision est idéalisée (utopique) donc est corrigée dans les faits par des lois, des règles et des pénalités.

    Transformations:
    1: le cadre a une influence sur l’Homme, par la qualité de l’éducation (parents, école, savoir) Reste l’immuable loi biologique du dominant qui apparaît dans tout groupe social..

    2: partage organisé des moyens de subsistance (choix à faire: il s’agit de choix idéologiques basés sur la loi du plus fort ou sur le soutien du plus affaibli) Monnaie régulée par qui?

    3: Vivre ensemble: pour faire quoi? Le Progrès est-il un but (quel est le sens de ce mot?) Plus de loisirs, plus de biens? plus de consommation? Moins de…? Rapport entre travail et revenus? Statut social immuable? Ascenseur social? Classe politique professionnelle? Parlement représentatif? Gouvernement à la proportionnelle? Règlementation des Marchés, des Entreprises, du Travail, Contrôle à quels niveaux et avec quelle intensité?

    Découragement :
    Le sens de notre vie. A-t-elle un sens? Lequel? Pourquoi changer les choses? Pour qui? Comment imaginer l’avenir? Il n’existe pas encore, donc on peut essayer de le créer. Il suffirait de l’imaginer comme un idéal…

    Comment aimerais-je vivre? Et mes enfants?
    J’y réfléchi.

    1. Avatar de pArs Destruens
      pArs Destruens

      Pour moi cette « monnaie » est d’importance secondaire.

      Réfléchissez mieux, et sortez, c’est urgent de votre idéalisme profond, bien que superficiel.
      La monnaie, l’argent n’a pas une importance secondaire, puis n’est pas

      un élément porteur

      (c’est quoi ce jargon ?)
      Pourquoi mettez-vous des majuscules un peu partout Homme, Progrès, Entreprises, Travail, Contrôles ? Qu’est-ce que cela signifie Entreprises, par exemple, quelles différences avec entreprises? hein?
      Allez, réfléchissez encore, mais pas trop, quand même…

      1. Avatar de Gyps
        Gyps

        @pArs
        Porteur n’est sans pas assez clair en effet. Porteur d’une « valeur », Celle qu’à une monnaie, Monnaie: dollars, euro, yen… La monnaie elle-même n’a qu’une importance secondaire: celle du papier (reconnaissance de dette).
        Homme: l’homme, la femme, l’enfant.
        Entreprises: le travailleur, l’indépendant, la PME, l’industrie, la multinationale…

        Mon idéalisme profond est superficiel. Ah! Heureusement mon idéal superficiel est profond, et je vais faire un effort intense de réflexion, promis, juré…

  29. […] L’indispensable vidéo hebdomadaire de Paul Jorion. Notez que je n’ai pas mis celle d’Olivier Delamarche, on tourne en rond : les gars de BFM Business lui demandent toujours la même chose… […]

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