LA SEULE SOLUTION

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Les revenus ont été remplacés par des crédits. Le château de cartes du crédit s’est effondré. On a parlé de « crise de liquidité » au lieu d’insolvabilité pour permettre aux États de renflouer les banques en catimini en leur prêtant à taux zéro ou à peu près. Au lieu de prêter cet argent-là à des entreprises ou à des particuliers, tous incapables de les rembourser dans le contexte de récession qui s’était créé, les banques ont remis cet argent-là en pension auprès des banques centrales ou ont acheté des emprunts d’État. Comme les États s’étaient endettés pour renflouer les banques, et s’étaient portés garants de leur solvabilité, et que leurs rentrées baissaient du fait de la récession, le taux exigé sur leur dette grimpait et la valeur de leurs emprunts baissait. Du coup, le portefeuille des banques se dévalorisait. Ce qui les obligeait à se recapitaliser. Les banques s’affaiblissaient parce que leur portefeuille était bourré d’emprunts d’État qui perdaient de leur valeur parce que les États s’étaient affaiblis en venant à la rescousse des banques : une spirale infernale était née.

Dans la zone euro, l’État le plus affaibli, la Grèce, a crié au secours. On a créé tant bien que mal un fonds de garantie européen. On était en mai, les choses se sont tassées. On est cinq mois plus tard, et l’Irlande se trouve aujourd’hui dans un état pire que la Grèce ne l’était en mai. (Oui, je sais : l’Irlande ne doit pas émettre d’emprunt avant juillet 2011. Mais soyons sérieux : avec 32 % de son PIB de 2010 consacré à soutenir son secteur bancaire et l’éventualité que les pertes du secteur bancaire irlandais atteignent les 150 milliards d’euros, qui osera prétendre que tout ira bien en Irlande en juillet 2011 ? En août de cette année, le taux 10 ans de la dette irlandaise était de 4,89 %, il était hier de 8,76 % ; rien qu’entre le 18 octobre et hier, il a bondi de 2,76 %). Le Portugal et l’Espagne vont à peine mieux – même si la réponse varie légèrement de pays à pays quant à savoir qui de l’État ou de ses banques se porte le plus mal.

Jusqu’ici, les États de la zone euro étaient dans le même bateau. Pour la Grèce déjà, on a mis le remorqueur du Fonds monétaire international (FMI) à contribution. Ignorons la rumeur selon laquelle on construit en ce moment-même un gros radeau pour les pays les plus riches. Dans les conversations entre l’Allemagne et la France, le mot « restructuration » a cessé d’être tabou quand on parle de la dette de l’Irlande, de la Grèce et du Portugal. Ou du moins le mot « rééchelonnement » – ce qui du point de vue des créanciers veut dire la même chose : qu’une partie de la somme escomptée manquera à l’arrivée.

« Restructuration » ou « rééchelonnement », ce sont les détenteurs d’emprunts d’État – au premier rang desquels les banques – qui paieront cette fois. Du moins si elles peuvent encaisser la perte. Si elles ne le peuvent pas et si elles sont au palmarès des vingt banques « Too Big to Fail », trop grosses pour faire défaut – entendez « sans tout faire tomber par terre » – établi par le Conseil de Stabilité Financière du G20, il faudra que les États les sauvent. Avec quel argent ? Bonne question ! En faisant régler l’ardoise des vingt plus grosses banques du monde par le FMI ? De qui se moque-t-on : le FMI ne vit que de cotisations versées par les États !

J’ignore de quoi on parle dans les instances financières de la zone euro en ce moment mais si l’on ne parle pas de nationaliser dans son entièreté le secteur bancaire européen, on est en train de perdre un temps très précieux.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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186 réponses à “LA SEULE SOLUTION

  1. Avatar de alainloreal

    Paul vire à gauche toute ! Méluche et Hammon n’ont qu’à bien se tenir ! Vigneron applaudit des deux mains !

    Ceci-dit quelle autre solution technique ?
    Il serait intéressant que les experts qui postent sur le blog s’expriment à ce propos.

    1. Avatar de Paul Jorion

      L’implosion (Fayard 2008), La crise (Fayard 2008) : dans toutes les bonnes librairies. Vous êtes impardonnable !

    2. Avatar de pierrot123
      pierrot123

      Faut dire aussi qu’avec ce pseudo…

  2. Avatar de LhommeDebout
    LhommeDebout

    La seule solution… pour sauver le système ?

    C’est trop tard, M. Jorion. La crise est absolue.

    S’il y a une chose remarquable à constater actuellement dans cette dynamique d’effondrement, c’est que l’individualisme est total. Personne ne songe à sauver l’économie ; au contraire les intérêts personnels sont systématiquement avancés.

    C’est la faillite totale du système de marché. La concurrence est devenue telle qu’elle rend à présent impossible les réactions concertées.

    A lire et entendre les persiflages des autorités politiques, des membres des institutions bancaires et de la finance, des personnalités des mass médias, nul besoin de prophète pour deviner ce qui va arriver dans les mois suivants.

    Notre situation, à cet instant précis, ressemble fortement à celle de l’Empire Byzantin lors de la chute de Constantinople en 1453 où, d’après la légende, les philosophes discutaient du sexe des anges alors que les armées Turques entraient dans la ville.

    1. Avatar de lau
      lau

      Que va t’ il arriver dans les mois qui viennent ??

      Merci de vos précisions…

    2. Avatar de Jérémie
      Jérémie

      Pourquoi je ne parle plus le même langage des gens du siècle ? Leur seule solution oppressons et désolons davantage notre monde encore jusqu’à même en faire boire une plus grande couper d’amertume à l’égard de l’humanité ?

      Elle flagelle, elle bat, elle empresse, elle opprime, elle fait bien encore la folle et la sourde oreille notre folle civilisation commerciale, elle tague, elle enivre, elle aveugle, elle titube, elle trébuche, elle vacille, elle chancèle, elle chute, elle qui a tant trompé et abreuvé le monde,

      Mais qui donc a vraiment créer l’univers, le monde, les gens du marché d’abord ? Mais qui donc à vraiment créer le ciel, les ondes, les énergies, la terre et la mer, et les sources d’eaux, et toutes les autres choses et autres puissances visibles et invisibles du cosmos, serions nous vraiment encore vivant si une plus grande lame de fond venait soudainement balayer
      la terre ? Venir subitement renverser les folles valeurs commerciales de ce monde ? Et si
      cela devait subitement se produire ne devrions-nous pas plutôt remercier le très haut
      de venir subitement foutre la trouille aux grands de ce monde dans leur confort ?

      Doit-on toujours craindre alors de perdre le Marché en premier ? Doit-on toujours rendre
      gloire alors aux premiers oppresseurs et gens bien hypocrites de ce monde à l’antenne ?

    3. Avatar de ALBIN
      ALBIN

      http://www.youtube.com/watch?v=m75C_5d-mlo

      Il y a toujours une solution.
      C’est dans les catastrophes que les individus exceptionnels apparaissent.
      Ils sont rares, ignorés avant le sinistre, parfois méprisés après leur exploit. Mais on général ces héros n’ont qu’une vie éphémère dédiée au sauvetage des autres.
      Inutile de perdre son temps à les chercher avant. Ils apparaissent quand le moment est venu. Ils ne sont que les fruits murs de l’histoire.

    4. Avatar de Jeremie Martin
      Jeremie Martin

      « Les capitalistes vendront eux même la corde qui les pendra »

  3. Avatar de Jef
    Jef

    Dans cette éventualité là il n’y aura pas que les banques qui paieront, les particuliers aussi et en particulier en France puisque le premier poste d’investissement des petits épargnants après le LA reste le contrat d’assurance libellé en € dont la contrepartie est blindée d’emprunts d’état de la zone €.

    1. Avatar de Bj
      Bj

      BB Jef,

      Les fonds en euros sont majoritairement investis en actifs « non risqués », principalement des emprunts d’état et dans une moindre mesure des obligations coporate.
      Effectivement, la perte de valeur consécutive à une restructuration de dettes souveraines ne toucherait pas que les banques et les sociétés d’assurance mais aussi les détenteurs de contrats d’assurance de ce type, ce sera certainement aussi un frein à une telle décision en zone euro. Car on parte de sommes astronomiques, rien qu’en france je me demande bien quel est le montant global que les particuliers détiennent sur les contrats d’assurance en euros.
      Après il faut voir l’évaluation du « juste prix » de la valeur du fond. Il est déjà quasiment impossible de connaitre de quoi est réellement constitué l’actif…
      Ceci dit, faire supporter aux particuliers une partie non négligeable de la perte à travers la baisse de la valeur des fonds en € me semble inévitable dans cette situation et eux ne seront pas renfloués par l’état.
      J’imagine la réaction du français moyen si on lui disait, « monsieur, le placement de votre vie de travail de 100K€ à « taux garanti » vient de perdre 20% », et hop, circulez ya rien à voir !

    2. Avatar de roma

      Bj, « circulez ya rien à voir ! » et oui, il faudra voir autre chose, dès à présent… embarqué à l’encontre de son plein grès, et encore, obligés de nos hôtes, on ne va pas se plaindre!

    3. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      Perdre en moyenne 15 à 20 % de sa retraite, c’est déjà la conséquence du report de l’âge de la retraite (offensive UMP) et de l’augmentation des années de cotisation (offensive UMPS).
      Et 70 % des français sont contre et vont le faire payer, par tous les moyens, aux larbins du capital.

    4. Avatar de Pierre Guillard
      Pierre Guillard

      Je crois que vous avez raison. Le monde est malade d’une ivresse d’endettement irraisonné et nous assistons à une grande correction. A la fin, les épargnants paieront. Ce sont eux, les vrais prêteurs (pas « les banques » ou « le capitalisme »), qui à la fin, après mille soubresauts tragiques, paieront la note, comme cela s’est toujours vu dans l’histoire.

    5. Avatar de vigneron
      vigneron

      Le monde est malade d’une ivresse d’endettement irraisonné et nous assistons à une grande correction.

      Arrêtons avec l’endettement irraisonné !
      C’est d’abord l’enrichissement, l’accumulation, le détournement de richesse et par voie de conséquence les placements fatalement irraisonnés et la spéculation qu’ils autorisent, entretiennent et dont ils se nourrissent qu’il faut dénoncer avant tout. Ce putain de « droit à la fortune » à la con ! La surconsommation – de santé en premier chef, ne l’oublions pas ! En 2009, la consommation de soins et de biens médicaux en France s’élève à 175,7 milliards d’euros, soit 2 724 euros par habitant (FFSA) et rien que la bancassurance (hors contrats collectifs) se ratisse 5 milliards d’excédent en 2009 sur les cotisations santé, incapacité-invalidité-dépendance… , comme le surendettement sont l’envers du décor, présenté ad nauseam comme l’endroit.
      On a pas un problème de dette, on a un problème de créance !

      – Collecte totale assurance-vie au 30-09-2010 =1 323 Mrds d’euros. (les assurance-vie représentant 77%, et 83% avec les bons de capitalisation, des 150 Mrds de cotisations pour les assurance à la personne en 2009, et 69% des 200 Mrds du total des primes d’assurances payées par les français, contre, par exemple, seulement 8,9% pour les assurances auto..)
      Prestations assurances-vie 2009 = 87 Mrds (-6%/2008); cotisations 2009 = 138 Mrds (+13%/21008).
      Produits nets des placements des sociétés d’assurance-vie 2009 = 68,6 Mrds
      Rendement net de chargements de gestion et de l’inflation et brut de prélèvement sociaux des supports euros 2009 = 3,6% (1,2 en 2008, 2,6 en 2007, max en 2000 et 2001 = 3.6%…)
      Participation aux résultats 2009 pour les « assurés » = 40 Mrds
      Résultat net comptable des sociétés d’assurance-vie 2009 = 3,9 Mrds

      Conclusion : les bancassureurs en croquent plus sur la santé que sur les assurances-vie, qui rapportent 10 fois plus aux bons petits fouquets français, pour l’instant…

      – Résultat net comptable / fonds propres (rentabilité des sociétés) 2009 = 7,6% (12,6 en 2007).

      – Fonds propres + plus-values latentes / provisions techniques (solvabilité) 2009 = 7,2% (13,1 en 2005; 3,9 en 2008…).

      -Actifs en valeur de marché (les OPCVM ont été répartis selon les différents types de risques) des sociétés d’assurance-vie par type de risques en 2009 =
      * Obligations d’États de l’OCDE 35,5 %
      * Obligations d’entreprises 34,6 %
      * Actions d’entreprises 17,2 %
      * Actifs monétaires 6,7 %
      * Autres actifs 4,2 %
      * Immobilier d’entreprises 1,8 %

      – Total placements financiers des ménages français = 3 535 Mrds au 31-12-2009.

      3535 Mrds, à 6,96 euros le salaire minimum interprofessionnel de croissance net tout mouillé pour les 3600 secondes de bonheur sur terre, ça nous fait plus de 500 Milliards d’heures de larbin… 18 000 heures de turbin, soit plus de 10 ans payés au smic pour les 28 millions d’actifs en France !

      Mais faut pas s’inquiéter pour ses p’tites économies ! En 99, le législateur, derrière les directives de l’UE et le bon DSK, un peu marris et vaguement soucieux de la bonne humeur des écureuils devant les dégâts financiers successifs occasionnés dans toutes les zones émergentes de la décennie 90, ont concocté un petit matelas dont je n’ai pas, hélas, pu mesurer l’épaisseur ni la qualité du rembourrage à ce jour (500 millions d’euros en 2008, on va pas loin avec ça contre 1 320 milliards ! )…

      La loi du 25 juin 1999 relative à l’épargne et à la sécurité financière a instauré un fonds de garantie pour les banques.
      En cas de défaillance ou de faillite, les dépôts en espèces (compte courant, livrets, etc.) sont garantis jusqu’à 100 000 euros par déposant par le fonds de garantie. Ce montant s’applique globalement pour chaque déposant, sur l’ensemble de ses comptes dans la banque.
      Le portefeuille-titre (sicav, fcp, actions, etc.) est également garanti à hauteur du même plafond de 100 000 euros.
      Cette réglementation s’applique à tous les établissements de crédit dont le siège social se trouve en France (y compris DOM) ou à Monaco, même s’il s’agit de f liales françaises de banques étrangères ainsi qu’aux succursales d’établissements de crédit ayant leur siège social dans un état qui ne fait pas partie de l’Espace Economique Européen, comme, par exemple, les USA, le Brésil ou le Japon.
      Un dispositif analogue a été créé par la même loi du 25 juin 1999 pour les placements en assurance-vie. Les dépôts sont garantis à hauteur de 70 000 euros par déposant, tous contrats confondus.

      (Mise à jour des plafonds à vérifier.)

      la Loi à jour concernant les assurances-vie est là

      Et là le dernier rapport de L’Autorité de Contrôle Prudentiel (ACP), autorité administrative indépendante adossée à la Banque de France, née du rapprochement des autorités d’agrément (CECEI et CEA) et des autorités de contrôle des secteurs de la banque et de l’assurance (Commission Bancaire et ACAM) et instaurée par l’ordonnance du 21 janvier 2010. Elle est chargée de l’agrément et du contrôle des établissements
      bancaires et des organismes d’assurance. Elle chapeaute le Fonds de garantie.

      Moi j’dis ça, j’dis rien, les assurances c’est plutôt moi qui leur dois de la fraiche, comme les banques d’ailleurs. Alors bon c’est vous qui voyez… Mais ne contemplez pas trop longtemps les merveilleuses irisations de la délicate sphère tensio-active… Ça ne dure qu’un temps ces jolies choses.

    6. Avatar de Amsterdamois
      Amsterdamois

      Franchement, que les ‘petits porteurs’ et ‘petits épargnants’ y perdent des plumes me laisse froid. Ils ont participé à ce système amoral qui consiste à faire de l’argent avec de l’argent, à ‘bonusser’ ceux qui ont déjà de l’argent et à ‘malusser’ ceux qui n’en ont pas.
      S’il faut en passer par là pour que le bon peuple comprennent que les revenus du capital, par essence, n’ont pas la même valeur éthique que les revenus du travail, hé bien, soit!

      Du reste, la vocation du petit porteur est d’être plumé par les requins du sérail. J’enfonce une porte en disant cela, non?

    7. Avatar de Amsterdamois
      Amsterdamois

      @ Vigneron
      Très juste.
      A coté du secteur banquaire, le secteur de l’assurance est l’autre secteur qu’il faut d’urgence soustraire aux intérêts privés et le transformer en service public…

      Il est vraiment temps de refaire une nuit du 4 Août, cette fois dans le domaine économique.

    8. Avatar de Moi
      Moi

      @vigneron: tout à fait. Il y en a qui sont en train de se goinfrer, c’est ça le problème. C’est pas la crise pour tout le monde, loin de là. Au niveau global, je pense même qu’il n’y a jamais eu autant de richesses. A en entendre certains, on dirait presque que la nation s’est appauvrie d’un coup et qu’on est en train de subir le contre-coup d’une guerre atomique généralisée qui a laissé le pays en ruine. Faut se réveiller hein, du fric il n’y en a jamais eu autant. Certains ont décidé qu’il leur fallait tout et que c’était fini de partager avec les gueux, c’est aussi simple.

  4. Avatar de Julien P.
    Julien P.

    La spirale infernale que vous décrivez est tellement absurde que cela semble irréel, et pourtant il semble que vous ayez raison…

    1. Avatar de Jérémie
      Jérémie

      Parfois certains films sont très bien réalisés, que vous ne pouvez même plus décroché de l’écran tant le jeu des nouveaux acteurs rentrant à l’image et si grand et si importants par rapport aux derniers sortants, tellement certaines personnes en ont beaucoup donnés de leur argent,afin de pouvoir mieux y assister longtemps à cettre très grande représentation théatrale, mondiale, vouloir être d’abord aux premières places de ce monde, chutant de plus en plus vite vers l’abime.

      Quel autre scandale à venir demain pour le monde ?

    2. Avatar de Crapaud Rouge

      « La spirale infernale que vous décrivez est tellement absurde… » : oui, de notre point de vue, mais les banques s’en branlent : elles voient le monde comme un pilote de Formule 1 sur un circuit : ça boucle, c’est normal, et c’est mieux comme ça.

  5. Avatar de Pipas
    Pipas

    La nationalisation des banques est-elle une solution acceptable pour l’idéologie néolibérale?
    Ne préférera-t-elle pas voir tout s’effondrer et désigner d’autres responsables au fait d’admettre sa défaite, sa parfaite inanité depuis une trentaine d’années?

    1. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      Ce n’est pas en ces termes que se pose le problème si on s’en réfère à Lordon (cité un peu plus bas): Préférer voir tout s’effondrer signifie de manière très explicite qu’après cela, la question des responsabilités ne sera plus de mise puisque tous, accusés comme accusateurs, auront disparus dans le cataclysme.

      La reformulation de votre question ressemblerait donc à ceci: Le capitalisme néolibéral préfèrera-t-il entrainer le monde dans sa chute ou acceptera-t-il d’assumer seul son sort?

      C’est une question purement morale à laquelle le capitalisme en lui-même, revendiquant son a-moralité, ne pourra assurément pas répondre. Il faudra par conséquent s’en remettre à l’éthique personnelle des individus qui l’animent.

    2. Avatar de Jérémie
      Jérémie

      Le premier fou en liberté du marché quand bien même il aurait déjà perdu l’esprit de sagesse,
      de raison, de pauvreté, de charité, de réalité, sa chair, ses mains, ses pieds, ses jambes, rechercherait encore à avoir absolument raison sur tout sur terre.

    3. Avatar de liervol

      Dissonance, à voir l’attitude des banques en temps normal, je crois qu’ils préféreront voir tout s’éffondrer

    4. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @liervol

      Peut-être, peut-être pas. L’instinct de survie peut mener loin… Et puis l’ensemble de la population n’est pas exclusivement composée de banquiers.

  6. Avatar de johannes finckh
    johannes finckh

    ok, la nationalisation?!
    Mais ça changerait quoi?????
    Que les dettes soient contractées par la puissance publique et qu’elle ait des débiteurs privés identifiés, on n’en a rien à foutre!
    Cela ne change rien du point de vue des créanciers qui ne peuvent récupérer « formellement » qu’en « monétisant » – avac de la monnaie de singe centrale- les créances pourries.
    Et puisque dans le climat actuel cela ne peut que conduire ces sommes directement dans la trappe des liquidités, on en sera au même point, même avec 600 milliards de dollars de plus ou avec autant d’euros, de yens, de livresGB etc en plus.
    Oui, la thésaurisation, agrémentée sans doute de quelques bulles spéculatives, est la réalité la plus massive et la plus ignorée de la plupart des commentateurs!
    Tant que nous aurons une monnaie thésaurisable, le choix se pose entre une déflation massive si ne banques centrales n’arrosent pas de temps en temps ou une déflation lente (avec des poches liquides contenant 90% des sommes liquides ou davantage), histoire d’éviter à tout prix des déflations violentes, ce qui serait la pire des catastrophe en économie (cf les années 30).
    « la seule solution » n’est donc absolument la nationalisation du secteur bancaire, ce serait un coup d’épée dans l’eau d’autant plus redoutable qu’une telle erreur d’appréciation retarderait, une fois de plus, la seule vraie solution:
    l’émission d’une monnaie qui circule réellement: le SMT.

    1. Avatar de HP
      HP

      La nationalisation des banques en difficulté, et elles le seront probablement toutes un jour ou l’autre, sans indemnités, serait déjà un grand pas vers la sortie de crise, permettant au crédit, avec la garantie de l’État, de repartir, et en supprimant les dividendes et les bonus leur permettrait sans doute de s’équilibrer. Leur fusion, une tarification compréhensive des frais bancaires et l’abandon de la spéculation pour compte propre ne sera sans doute pas mal vu du public. Le pas suivant étant une dévaluation par rapport l’Euro pour ajuster le niveau. Le pas d’après pourrait être le SMT.
      Pour l’Irlande et la Grande-Bretagne la nationalisation est déjà faite en grande partie mais la fusion et une mise au service du public n’est pas encore idéologiquement acceptable par les décideurs.

    2. Avatar de Herrmiss
      Herrmiss

      La nationalisation permettrait au gouvernement (s’il le veut !) d’obliger les dirigeants des banques (sous peine de se faire virer) à remettre dans l’économie l’argent qu’ils ont prêté à la BCE.

  7. Avatar de argeles39
    argeles39

    A mon avis il ne faut pas réinventer le fil à couper le beurre, regardons ce qui était proposé en 1944 par le CNR sur le plan économique :

    – l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie ;

    – une organisation rationnelle de l’économie assurant la subordination des intérêts particuliers à l’intérêt général et affranchie de la dictature professionnelle instaurée à l’image des Etats fascistes ;

    – l’intensification de la production nationale selon les lignes d’un plan arrêté par l’Etat après consultation des représentants de tous les éléments de cette production ;

    – le retour à la nation des grands moyens de production monopolisés, fruit du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques ;

    – le développement et le soutien des coopératives de production, d’achats et de ventes, agricoles et artisanales ;

    – le droit d’accès, dans le cadre de l’entreprise, aux fonctions de direction et d’administration, pour les ouvriers possédant les qualifications nécessaires, et la participation des travailleurs à la direction de l’économie.

    Alors bien sur, le monde de 1944 n’a rien à voir avec celui de 2010, mais je ne vois pas pourquoi ces principes qui se sont révélés positifs quand notre pays était ruiné ne seraient pas à nouveau positifs maintenant qu’il est riche et prospère. La difficulté c’est que des élites de la trempe d’un « jean Moulin » ou d’un « De gaulle » il y en a peu et elles sont sous l’éteignoir, à tous les niveaux l’Europe est dirigée par « des nains », partout l’oligarchie a placée ses hommes de paille, véritables domestiques du système libéral à l’agonie.
    En 2012 nous avons une opportunité de remettre les pendules à l’heure, ne la laissons pas passer.
    Il est nécessaire que les intellectuels et les scientifiques s’engagent dans les partis de gauche pour changer les choses et donner du corps à des programmes qui sont aujourd’hui trop indigents pour permettre une véritable alternance.

    1. Avatar de HP
      HP

      Pourquoi les grands principes de l’après-guerre ne seraient pas positifs pour nous?
      Parce que nous ne sommes plus un pays en développement, avec une force de travail importante, des matières premières facilement accessibles et de faibles charges sociales. « Grâce » à la mondialisation, nous sommes en concurrence avec d’autres zones économiques qui ont un potentiel + important.
      En fait ces principes le seraient toujours pour nous, mais pour le capital la classe moyenne créée par ces principes est devenue une ennemie qui veut toujours plus, ou au moins conserver ses victoires sociales alors qu’un asiatique se contente du quart.

    2. Avatar de M

      argelès39,

      La difficulté c’est que des élites de la trempe d’un « jean Moulin » ou d’un « De gaulle » il y en a peu et elles sont sous l’éteignoir, à tous les niveaux l’Europe est dirigée par « des nains », partout l’oligarchie a placée ses hommes de paille, véritables domestiques du système libéral à l’agonie.

      Cela a à voir avec notre époque et un regard nombril-centré des personnes …et l’absence de surmoi.( trés fort chez les personnes « héroiques »vdont vous parlez).
      un trés bon livre de réflexion :
      Cynthia Fleury/ La fin du courage.
      extrait:
      … »Que chacun résiste à donner de sa personne et c’est la personne morale tout entière, la cité, qui faillit . Revendiquer le courage politique indépendamment du courage moral est peine perdue, l’un alimente l’autre, aussi sûrement que le second vient rasséréner le premier. Si l’individu décomplexé prend le pas sur le moi convocable, alors c’est tout le surmoi collectif qui s’érode et le ça qui l’emporte . Mais que valent les cités qui se construisent sur le ça social ? La disparition du surmoi est le plus sûr chemin vers la barbarie du ça. Christopher Lash décrit parfaitement, en analysant la vie américaine  » libérale-libertaire », notamment au sein des entreprises – ces entreprises qui ont le pouvoir captateur des cités sans en assurer la redistribution -, le mécanisme de cette érosion du surmoi . … »p 56
      … » La fin du courage politique ou moral signe l’émergence du ça pulsionnel, infantile, non distancié d’avec soi-même et producteur des barbaries les plus triviales et assourdissantes. »…
      … »Telle est la croix du courage. Aux confins de l’absurde et de la barbarie, continuer de penser qu’il y a un à faire

  8. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    Percutant. Clair net et précis.

    Vous les politiques aux commandes qui il y a deux décennies n’aviez pas assez de mots élogieux pour Gorbatchev lorsqu’il décida d’en finir avec le mur de Berlin, à votre tour de vous libérer de votre carcan mental, celui qui vous retient pieds et poings liés prisonniers au diktat des marchés.

    Une occasion en or vous est donnée de faire de la politique, de la vraie, saisissez-là.
    Ou l’Histoire ne gardera de vous l’image de la honte, du ridicule et de l’impuissance.

    L’histoire n’attend pas.

    1. Avatar de Jérémie
      Jérémie

      Quand on préfère fonctionner d’abord pour soi et les siens dans un plus grand confort de vie, bien peu exemplaire peut-on vraiment bien servir dans le même temps son propre pays ?

    2. Avatar de Crapaud Rouge

      « à votre tour de vous libérer de votre carcan mental » : bien vu !

    3. Avatar de roma

      « Vous les politiques » … mon chat s’appelle Micha et répond d’un oeil affectueux quand je l’appelle… si elle le veut. vous croyez pouvoir être entendu ? nos « représentants » n’entendent rien à ce que vous nommez politique. peine perdue hélas, et tant pis.

    4. Avatar de Fab
      Fab

      Une occasion en or vous est donnée de faire de la politique, de la vraie

      Source s’il vous plaît.

    5. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      Fab,

      Vous pouvez précisez ? J’avoue ne pas saisir le sens de votre question même si je suppute que derrière votre question il y a sûrement une affirmation dont vous avez le secret. 😉

      Comme par exemple : pourquoi attendre un changement du coté des politiques si nous ne ne changeons pas nous-mêmes. Ce à quoi je vous répondrais, et vous n’en serez pas surpris, que les deux approches sont complémentaires, même si je pense pour ma part que la spiritualité laïc à laquelle vous aspirez ne peut se substituer à l’instauration d’un nouveau contrat social, donc passer par des nouvelles règles. D’ailleurs la laïcité n’est historiquement pas une création spontanée, celle-ci s’est inscrite dans la loi.

    6. Avatar de Fab
      Fab

      Pierre-Yves,

      Si « faire de la politique, de la vraie » c’est aller dans le sens que vous indiquez, et que moi je me refuse à aller dans ce sens, est-ce encore « faire de la politique, de la vraie » ?

  9. Avatar de anon
    anon

    Jorion rejoint Lordon ? :
    http://blog.mondediplo.net/2010-05-18-En-route-vers-la-Grande-Depression

    En route vers la Grande Dépression ?
    (Si oui, sortons le gros bâton)

    La nationalisation s’imposera, et pour être tout à fait précis, « ne pas les louper » signifiera alors : nationalisation, mais par saisie. On entend d’ici le chœur des vierges : le droit sacré de la propriété, l’efficacité suprême du marché, le Gosplan qui nous rappelle des heures sombres de l’histoire continentale, ou carrément, comme Pierre-Antoine Delhommais, ahuri rayonnant qui ne désarmera pas même lorsque le marché nous aura ramené aux derniers degrés de l’indigence, les « khmers rouges [4] ».

    Dieu sait pourtant que la saisie a pour elle un argument qui a la simplicité des gros bâtons – et la même force de frappe. Car une situation extrême comme celle qui est envisagée ici par hypothèse ne laissera le choix qu’entre deux états du monde possibles, et deux seulement. Etat 1 : on laisse les banques aller à la faillite, les actionnaires perdent tout, nous mourrons derrière ; état 2 : l’Etat saisit les banques, les actionnaires perdent tout, nous sommes sauvés. Les plus perspicaces auront déjà noté que ces deux états du monde que tout sépare n’en ont pas moins un fort point commun : les actionnaires (des banques) y meurent dans tous les cas de figure. Dans l’hypothèse considérée, il n’y a en effet aucune possibilité qu’ils survivent. Il s’en suit logiquement que leur sort nous est indifférent, et que ça n’est pas d’après leurs intérêts (transfigurés en droit sacré de la propriété) que l’action publique doit se régler. Si, à volatilisation identique des actionnaires, l’alternative s’énonce « nous mourrons » vs. « nous ne mourrons pas », il ne devrait pas y avoir trop longtemps à hésiter.

    1. Avatar de Kerjean
      Kerjean

      C’est Pascalien comme alternative. Mais malgré le raisonnement imparable du grand penseur, il n’y pas eu moins d’athées pour autant. Gageons que, comme le disait V. Hugo, on n’imagine pas le niveau de cruelle stupidité qu’est capable d’atteindre le bourgeois qui craint pour sa pièce de cent sous.
      Comme le noyé veut à tout prix entraîner son sauveteur dans la noyade, le bourgeois préfèrera avoir la certitude que ce monde qu’il s’escrime compulsivement à dominer ne lui survivra pas.

    2. Avatar de Boukovski
      Boukovski

      Soit on répudie les dettes, mais ce faisant on répudie le système tel qu’il est aujourd’hui, et il serait irresponsable de le mettre à bas sans avoir une certaine idée de ce qui peut le remplacer (ne pas reproduire la démarche léniniste infantile de la table rase et la tragédie qui s’en est suivie pour 170 millions de personnes en 1917), soit on doit les assumer et donc trouver la meilleure manière de les apurer dans le temps. Les sommes en cause sont si considérables qu’on doute même que cela soit possible aux Etats-Unis (en France on doit en être à 45 KE par personne début 2010). Seuls les Etats (càd les nations) ont l’horizon leur permettant d’apurer de telles quantités dans le temps.

    3. Avatar de anon
      anon

      @ Boukovski

      L’idée est qu’une grande partie des dettes ne sera pas remboursée. C’est ce qui a fait l’Argentine.

      Lordon donne plus de détails sur l’hypothèse de nationalisation par saisie dans le texte cité ainsi que dans ses autres billets de son blog au Monde diplo :
      http://blog.mondediplo.net/La-pompe-a-phynance

      Et à l’excellent vidéo proposé par Piotr, j’ajouterai les enregistrements suivants :
      Et si on fermait la bourse ? Avec Frédéric Lordon :
      http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1871&var_recherche=lordon

      Lordon et le capitalisme « waoow », d@ns le texte :
      http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=3405

  10. Avatar de Joan
    Joan

    Une très bonne animation faite aux USA, mais en traduction française. Très pédagogique pour
    faire toucher du doigt au plus grand nombre, les tenants et aboutissants de la crise systémique actuelle.

    http://www.youtube.com/watch?v=tma7A-XjcIg

    1. Avatar de B. S.
      B. S.

      Merci Joan 😉
      J’v partager ça avec certains contacts.
      Tchuzzz

    2. Avatar de Mianne
      Mianne

      Merci Joan

  11. Avatar de Enrique
    Enrique

    Le mot « nationalisation » est tabou depuis que le néo-libéralisme a gangréné la plupart des hommes et des femmes de pouvoirs y compris à gauche. Donc cela m’étonnerais beaucoup que l’on en parle ; c’est contre la nouvelle religion, même si elle est en contradiction avec la réalité. On va dans le mur…

  12. Avatar de pierrot123
    pierrot123

    …mais si l’on ne parle pas de nationaliser dans son entièreté le secteur bancaire européen…

    J’imagine que nos gouvernants feraient mine d’être pliés de rire à cette seule évocation…
    Quelque chose (?) me dit que cette solution ne sera PAS retenue…

    1. Avatar de Thom Bilabong
      Thom Bilabong

      @pierrot123
      Descendez de votre astre lunaire, pierrot123 !
      Cette solution ne sera pas retenue sauf si les Etats n’ont pas le choix. Entre choisir l’apocalypse pour certains (les actionnaires) et l’apocalypse pour tous, les politiques n’hésiteront pas une seconde. Pour l’instant, ils temporisent. C’est tout.

    2. Avatar de Fab
      Fab

      Lefebvre monte la garde.

  13. Avatar de lars soko
    lars soko

    j’en reviens toujours à l’Argentine, endettée jusqu’à plus, après avoir été une élève modèle du FMI, qui avait tout privatisé, clochardisant son peuple en trois ans.Quand Kirchner a succédé à Menem, le chéri des banques anglo-saxonnes, il avait annoncé la couleur, nous rembourserons un quart de la dette ou bien queue-dale. La dette colossale, même à un quart a été apuré en 4 ans. Comment? avec…avec….des barrières douanières, du…..(horreur pour un néolibéral) pro-tec-tio-nisme. Et qui a un super taux de croissance, avec des mesures que le FMI et la Banque mondiale réprouvent? Le pays des Gauchos…à méditer messieurs les disciples de Milton Friedman (à voir ou revoir:mémoire d’un saccage,dvd)

    1. Avatar de Thom Bilabong
      Thom Bilabong

      « Farpaitement », Monsieur. C’est la règle du défaut. Ça arrive tous les jours dans les entreprises. Il y a même différents scénarii et différentes combinatoires :
      1) la cessation de paiement
      2) la procédure de sauvegarde
      3) le redressement judiciaire
      4) la procédure de reprise par les salariés
      5) la liquidation (votre serviteur en a connu une de près)

      Ce n’est pas la mort. Juste une remise à zéro des compteurs. Certes, aller au tribunal pour déposer le Cerfa est un peu désagréable sur le moment. Mais on se sent beaucoup plus légers après cela, les créanciers comme les débiteurs.
      Cela arrive quand on constate que tout a été fait pour sauver les meubles mais que rien n’a marché.
      Très souvent, ce sont les actionnaires eux-mêmes et les dirigeants (avec parfois les représentations salariales) qui décident d’abréger l’agonie pour éviter des conséquences pires.
      Ça ne vous rappelle rien ?

    2. Avatar de Crapaud Rouge

      Sans doute, sans doute, mais, d’un autre côté, ils ont renoncé à élever le bétail. Maintenant ils le produisent comme des bagnoles, avec des méthodes US.

    3. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      A propos de l’Argentine, un appel à la répudiation des dettes odieuses « Grèce 2010, Argentine 2001 »
      par l’économiste argentin Claudio Katz
      http://www.cadtm.org/Grece-2010-Argentine-2001

  14. Avatar de Joan
    Joan

    En ce jour de commémoration de l’armistice de la fin de la guerre de 1914-1918, j’ai la désagréable impression que le monde se trouve aujourd’hui dans le type de situation qui
    prévalait avant la grande guerre. Avec des différences cependant, des populations plus éduquées,
    mais plus égoïstes. Et en toile de fond une crise écologique, dont la tourmente financière
    et économique actuelle ne sont que la partie visible de l’iceberg. Comment cela va-t-il finir ???
    Enfin, notre président lui est sur son nuage, dans son nouvel « Air Sarko One », en route pour
    le G20 à Séoul… Il va sauver le monde… Mais il faudra plus qu’une simple mise en scène et des
    trucs de communication!

  15. Avatar de jeanpaulmichel
    jeanpaulmichel

    La solution consistant à nationaliser les banques avait déjà été évoquée au début de la crise sans être mise en oeuvre.
    Compte tenu de l’idéologie dominante et des échéances électorales rapprochées, je n’imagine pas que la solution de la nationalisation soit envisagée et quand bien même elle le serait, qu’elle soit mise en oeuvre de la façon définie par F.Lordon.
    Je pense plutôt que les dirigeants européens iront jusqu’au terme de leurs mandats respectifs, refusant de se remettre en cause par simple … orgueil et vanité.

    2012 c’est encore loin et nous serons probablement tombés bien plus bas encore, la démocratie ayant été encore plus meurtrie.

  16. […] This post was mentioned on Twitter by Vincent Knobil, laetSgo, Désenfumage, Céleste, Zgur and others. Zgur said: RT @sknob: "La seule solution" sur le blog de Paul Jorion. Ça fiche le tournis ! http://bit.ly/aBAZNN […]

  17. Avatar de Peter Hoopman

    Vous n’avez pas tort Paul Jorion, mais si on change que le manteau sans comprendre la conténu de la crise, ça change alors rien au fond. Malgé votre intentions bien intentioné!

    1. Avatar de Jérémie
      Jérémie

      Bonjour à toi ami de la crise,

      Sans doute anglais est-tu, moi qui te montre aussi un français pas vraiment meilleur que le tien, pardonne-moi je sais il n’y a vraiment pas de quoi en être fier parfois, c’est pour te dire comme la crise me pèse aussi beaucoup à moi !

      Mais si on change que le manteau sans comprendre le contenu de la crise, ça change alors rien au fond. Malgré vos intentions bien attentionnés !

      Il faut toujours essayer de rendre les gens moins cons, bon je sais parfois c’est pas évident, pas rendu plus facile aussi avec certaines personnes importantes de plus à l’antenne.

    2. Avatar de Paul Jorion

      C’est quoi le contenu de la crise ? Je veux dire la partie qui m’échappe selon vous.

    3. Avatar de johannes finckh
      johannes finckh

      Cher Paul,

      ce qui vous échappe c’est bien, selon moi, le fait que la dette comme telle soit publique ou privée, ne change absolument en rien le problème. On peut toujours décider, par la nationalisation que vous préconisez, que l’on ne rembourse pas ou pas tout, mais je vous croyais plus averti du fait que cela implique le blocage total des prêteurs ensuite!
      Car si on ne change pas le signe monétaire, la menace absolue, l’arme de destruction massive sera actionnée, à savoir que la monnaie sera encore davantage gelée, privant ainsi l’économie des capitaux nécessaires pour les refinancements au jour le jour. Et les centaines de milliards que les banques centrales ne tarderont pas à injecter en réponse à cela via des QE 3,4,5,…n ne changeront absolument pas le problème, et ces sommes ne circuleront pas … jusqu’au jour où il se déclenchera sans doute une hyperinflation totalement ruineuse (ou pas). En tout cas, il ne saurait y avoir une issue paisible de tout cela sans réforme du signe monétaire. Je rappelle que c’est seule la ruine de la deuxième guerre mondiale qui a pu terminer la crise de 1929. Les mesures exceptionnelles de Roosevelt en 1933 avaient tout juste permis de gagner quelques années, tout comme les mesures de Schacht en Allemagne nazie, mais l’endettement allemand en 1939 était kolossal, et la guerre est effectivement l’oeuvre de la folie des nazis, mais, hélas, cette folie a pu prendre essentiellement en raison de l’ambiance ruineuse de la crise – sans excuser personne, bien entendu!
      Alors, je rejette énergiquement le « il n’y a qu’à nationaliser, c’est la seule solution! ». Une telle mesure est totalement insuffisante, cela me paraît acquis, et je vous croyais mieux renseigné que cela pour préconiser seulement cela!
      De même, l’interdiction des paris sur le fluctuations des prix et l’interdiction des spéculations à découvert ne peuvent pas davantage suffire, toujours pour la même raison: la « grève » du capital s’ensuivrait dans la minute – et le remède sera pire que le mal.
      C’est quand même malheureux que des hommes comme vous, Paul, ( et aussi François Leclerc), qui nous fournissez dans chaque billet des analyses impeccables, vous préconisiez des « solutions » qui vont encore aggraver le problème.
      C’était déjà le problème avec le communisme: il dénonçait à peu près correctement (à peu près…) ce qui était « injuste » et ce que le capitalisme a d’odieux, mais la « solution » qu’il proposait était pire que le mal. Je vous croyais pourtant guéri » de la folie marxiste!

    4. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @johannes

      J’ai bien du mal à vous suivre. Qu’entendez-vous par « blocage des prêteurs »?

      Dans un système bancaire nationalisé, le prêteur c’est l’État. Croyez vous que la main droite empêcherait la main gauche d’atteindre le portefeuille pour sortir les billets?

      Il me semble que vous perdez une chose de vue, c’est que la nationalisation du secteur bancaire, outre le « bénéfice » immédiat du défaut de paiement, permet en outre d’éjecter purement et simplement la notion « d’intérêts privés » du système. Il n’y aurait dans ce système pas de « blocage des prêteurs privés  » puisqu’il n’y aurait simplement plus de prêteurs privés, mais uniquement un unique prêteur public.

    5. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      Johannes finckh

      Vous connaissez suffisamment bien la pensée et les écrits de Paul Jorion pour ne pas ignorer
      que les remèdes qu’il propose ne se bornent pas à une nationalisation du secteur bancaire européen, loin s’en faut !

      Ici il s’agit simplement de reprendre la maîtrise d’un terrain qui échappe totalement aux politiques.

      Je me risque à une métaphore footbalistique, une fois n’est pas coutume : lorsque l’on veut aller à la victoire, on choisit des hommes dont on pourra être sûr qu’il ne joueront pas contre leur camp. Autrement dit les décideurs doivent couper le cordon ombilical qui les relient encore à la finance. C’est me semble-t-il aussi simple que cela. Nationaliser les banques c’est simplement une mesure conservatoire pour que toutes autres actions deviennent — enfin — possibles.
      Je comprends que vous soyez désolé que Paul ne reprenne pas votre mesure phare, le SMT, mais dans l’urgence je ne vois pas comment elle pourrait être adoptée universellement. Une action forte au niveau européen ne manquerait pas d’entraîner un changement de la donne mondiale. Le rapport de force changerait de camp. L’Europe ce n’est tout de même pas rien !

    6. Avatar de johannes finckh
      johannes finckh

      à dissinance qui écrit :

      « @johannes

      J’ai bien du mal à vous suivre. Qu’entendez-vous par « blocage des prêteurs »? »

      jf: les prêteurs sont tous ceux qui ont fait des placements financiers. Vous semblez ignorer que la banque, grande ou petite, ne prête que ce que les investisseures lui confient. Si l’état nationalise la banque, cela ne diminue en rien le fait que les déposants (investisseurs) sont les créanciers qui reçoivent une rémunératione et surtout sont garantis d’être remboursés au terme de leur contrat d’épargne. Par qui? Eh bien, par l’Etat quand l’Etat a préalablement nationalisé la banque. Si l’Etat procède à la pure et simple confiscation de toute l’épargne, je pense que cela sera un problème politique pire que la révolution bolchévique. Cela reviendrait à la pure et simple abolition de la monnaie et de la confiance. Résulatat: la guerre civile et le retour à l’âge de Pierre.

      dissonance poursuit:

      « Dans un système bancaire nationalisé, le prêteur c’est l’État. Croyez vous que la main droite empêcherait la main gauche d’atteindre le portefeuille pour sortir les billets? »
      jf:
      L’Etat ne peut prêter que ce que l’on lui prête…

      dissonance:
      « Il me semble que vous perdez une chose de vue, c’est que la nationalisation du secteur bancaire, outre le « bénéfice » immédiat du défaut de paiement, permet en outre d’éjecter purement et simplement la notion « d’intérêts privés » du système. Il n’y aurait dans ce système pas de « blocage des prêteurs privés » puisqu’il n’y aurait simplement plus de prêteurs privés, mais uniquement un unique prêteur public. »
      jf:
      qui dit prêteur dit emprunteur. dès que l’emprunteur emprunte pour faire ses affaires et pour engranger un bénéfice, croyez-vous qu’il mettrait son argent en banque quand il doit craindre que l’Etat peut lui confisquer le tout comme il l’a fait selon l’hypothèse ici retenue? Non, dès qu’un bénéfice apparaît quelque part, il est certain que celui-ci ne retournera plus dans ce système étatitisé. Par ailleurs, la sécurité d’obtenir quelque chose pour un argent qui est simplement confisquée par l’état est nulle.

      Il résulte de raisonnement techniques accessibles à des élèves du CM1 que votre vision d’une nationalisation est très naïve et complètement à coté de la plaque. Jamais, un état qui aurait encore un tant soit peu de légitimité ne pourrait procéder à la confiscation pure et simple de toutes les richesses.
      Plus que toute autre richesse, la richesse monétaire n’existe que de ce que je acheter avec,et quand je suis confronté, en tant qu’épargnant, au fait que l’état pourrait confisquer mon bien tout simplement et sans autre forme de procès, on doit constater la fin de l’ordre monétaire comme tel. Et la fin de la monnaie est la fin de l’économie, la fin de la civilisation et le retour à l’âge de Pierre auquel même Lénine a dû renoncer. Vive Pol Pot!

    7. Avatar de johannes finckh
      johannes finckh

      à Pierre yves D.:
      Une adoption même localisée du SMT apporterait une monnaie circulante qui résoudrait, par extension de proche en proche, l’ensemble des problèmes. Je ne vois pas du tout la nécessité d’aggraver préalablement les problèmes en procédant à des nationalistations que rien ne justifie, car elle ne résolvent rien. Encore une fois: les banques ne prêtent que ce que l’on leur prête, et, s’agissant de l’Etat, c’est exactement la même situation technique, conclusion: la nationalmisation est une connerie.

    8. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @johannes

      Ma vision des choses est naïve et à côté de la plaque, la votre est cynique et résolument dissimulatrice, voilà de quoi faire une honnête moyenne 🙂

      les prêteurs sont tous ceux qui ont fait des placements financiers. Vous semblez ignorer que la banque, grande ou petite, ne prête que ce que les investisseurs lui confient.

      Merci de préciser mais ceci ne m’avait pas échappé. Ceci dit tous les investisseurs « ne se valent pas » si j’ose dire. A votre tour, êtes vous conscient de cela? Pensez-vous que l’essentiel des transactions financières actuelles se fassent sur la seule base de l’épargne collectée par les banques de dépôt ou estimez-vous qu’une bonne part de ces transactions se fait grâce à ce qu’on appelle des « investisseurs institutionnels » par le biais de banques d’investissements? Ou alors le simple fait de l’abolition de la séparation des activités bancaires suffirait à abolir tout discernement concernant leurs différents acteurs?

      Il me semblait justement à moi que c’était par les institutionnels, pour eux et seulement par eux et pour eux que certains types d’investissements existaient, et que c’était précisément l’objet de la plupart des propositions de Paul Jorion que d’en finir avec ceux-là.

      Par conséquent, vous êtes bien gentil mais n’essayez pas trop de noyer le poisson en évoquant les particuliers qui épargnent, ils n’ont à peu près rien à voir là dedans sauf à la rigueur quand quelque escroc financier ou politique les entraine (de gré ou de force) dans des broyeuses tels que les fonds de pension.

      L’État ne peut prêter que ce que l’on lui prête…

      Admettons. L’impôt peut éventuellement être considéré comme un prêt consenti par les citoyens à l’État. Ceci dit c’est une forme de prêt assez particulière, puisque c’est la seule à ma connaissance où le prêteur soit contraint. Évidemment en pleine période de défiscalisations enfilées comme des perles, les marges de manœuvre de l’État sont effectivement amoindries, mais de son propre fait, et il ne tient qu’à lui de renverser la vapeur.

      Dès que l’emprunteur emprunte pour faire ses affaires et pour engranger un bénéfice, croyez-vous qu’il mettrait son argent en banque quand il doit craindre que l’État peut lui confisquer le tout comme il l’a fait selon l’hypothèse ici retenue?

      Ah oui, c’est l’histoire de la brave grand-mère qui range tout son argent dans une lessiveuse, elle-même planquée sous le lit? Blague à part, une mesure de saisie, quel que soit le secteur concerné, n’est pas quelque chose d’anodin qu’on lance au gré des humeurs. Si cette mesure est proposée actuellement c’est du fait d’un contexte tout à fait particulier, cataclysmique.

      Et encore une fois, il est assez malhonnête de vouloir faire croire que l’épargne des particuliers soit la seule ressource du système bancaire, ou même qu’elle puisse être concernée par ce type de mesure. Les épargnants ne sont pas tous actionnaires de leur banque, que je sache. En tout cas la mienne ne m’a jamais encore fait parvenir le moindre dividende. Voilà donc au minimum une deuxième catégorie, celle des actionnaires, que vous omettez de signaler pour concentrer tout votre point de vue sur « la cinquième roue du carrosse » que sont les épargnants. Bizarrement, la plupart des analyses produites sur ce blog viennent à stigmatiser ces deux catégories que vous ne prenez pas en compte… Comment faut-il le comprendre?

      P.S. Je ne sais pas si c’est le peu d’intérêt que suscite votre proposition qui vous perturbe, mais en tout cas j’ai trouvé votre commentaire aigri et désagréable. Pardon si ma réponse vous fait le même genre d’effet.

    9. Avatar de Peter Hoopman

      @ Paul Jorion,

      La question qui tue:

      C’est quoi le contenu de la crise ? Je veux dire la partie qui m’échappe selon vous.

      Tant mieux, je vais essayer de repondre ‘demain’.

      Bon nuit.

    10. Avatar de Fab
      Fab

      C’est quoi le contenu de la crise ? Je veux dire la partie qui m’échappe selon vous.

      Pas grand chose : l’aspect crise de civilisation.

    11. Avatar de DidierF
      DidierF

      Fab,

      Vous savez faire dans le détail.

    12. Avatar de michel lambotte

      C’est quoi le contenu de la crise ? Je veux dire la partie qui m’échappe selon vous.
      Pas grand chose : l’aspect crise de civilisation.

      Et bien parlons-en de la crise de civilisation.
      Je ne m’y entend pas trop en ce qui concerne le fonctionnement du système économique et financier, mais au vu des divergences d’opinion constatées sur ce blog il est évident que les choses ne sont pas claires et sont soumises à interprétations.
      Ceci dit, je n’ai pas la prétention de penser à la place de quelqu’un d’autre, chacun d’entre nous est responsable de sa propre pensée, alors permettez- moi de vous livrer la mienne si imparfaite quelle soit.
      Je pense que le système de création des richesses a autant d’importance que le système financier et la réflexion civilisationnelle doit s’étendre à ce sytème qui est aujourd’hui industriel.
      Nous vivons dans une dictature de l’ usine et du marché qui sont aujourd’hui mondialisés et la question qui se pose est de savoir si ce sytème est encore viable et durable.
      La réponse est non bien entendu, puisque ce système dépend d’une accessiblilité infinie à des ressources non renouvelables qui elles sont finies.
      Aujoud’hui, nous sommes en présence de la loi du minimum de Liebig en ce qui concerne le pétrole, il n’y aura plus jamais de croissance pétrolière et nous devons tous nous y préparer.
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_de_Liebig_sur_le_minimum
      Nous avons tous intérêt à nous en inspirer dans toutes nos réflexions.
      (Qu’en pense Peak.Oil.2008?)
      Mon opinion est que les mesures présentées par Paul Jorion sont effectivement nécessaires mais pas suffisantes, le SMT est nécessaire mais pas suffisant, il faut leur ajouter une réflexion sur la façon de créer et de distribuer les richesses qui respectera la dimension finie de la planète.
      La question est: Comment faire sortir l’argent de l’épargne et des fortunes pour qu’il soit investi dans un développement durable encore valable dans mille ans (si quelqu’un pouvait me trouver une abréviation ce serait gentil)
      Certes, il faudra du temps, mais j’ai l’intuition qu’en jouant sur la fibre écologique des petits épargants c’est possible!
      Qu’en pensez-vous?

    13. Avatar de Peter Hoopman

      Paul Jorion a écrit:

      C’est quoi le contenu de la crise ? Je veux dire la partie qui m’échappe selon vous.

      Une réponse simple n’est pas facile, une grand challenge est de montrer l’intégralité de la crise, que vous voyez aussi, je sais. Je vais commencer de vous positionner dans le contexte de la crise. Bien sur subjectivement vu de ma position, et doit être corriger par vous, si je vous interprétez pas bien.

      Vous avez vu à l’avance que la crise est inévitable, façon parle parce que la système financière est devenu folle. On est d’accord!!!

      Pour les plus grand parti des politiciens et économistes cette crise est tomber du ciel inattendu. L’homme et le monde politiciens ce met au débat et on voit une cacophonie des opinions, des analyses et des arguments, tous avec un petit ou grand bout de la soi disant vérité, mais il y a très peut des liens, ciment (intégration, synthèse) entre tous ces fragments des ‘vérités’. Il y a des raisons pour cela, que je vais aborder plus tard si c’est nécessaire.

      Dans tous ces analyses et arguments je vois votre positionnement suivant:

      Votre constat résumé, c’est que la système financière est devenu folle et doit être recadré!

      Vous (et moi aussi!) êtes plus libre dans l’analyse que le monde politiciens qui doit trouver au mieux une consensus et au pire un compromis politicienne qui au fond ne va pas régler grand chose. Mais vos idées contribue à l’opinion publique et petit à petit rentre dans la conscience de la monde politicienne. Dans ce monde tout le monde ou presque sait il y a une grand problème/challenge à résoudre. Mais comment trouver une consensus/compromis qui va satisfaire plus au moins ‘tout le monde’. Pour le moment vous êtes avant les troupes pour accentuer l’urgence de la redressement et encadrement du monde financier. Un position tout à fait estimable et même nécessaire.

      Paul Jorion pour notre dialogue que j’espère on va avoir, je vous demande de me corriger, si je vois pas bien votre positionnement dans le soi disant total!

      A mon point de vue cette position, qui en soi a de la mérite, va au fond pas avancé la dialogue social. Parce que ce position va nous enfermé dans le débat d’où mettre les cadres sans mettre au débat la fonctionnement de la système financière elle même. Intouchable comme la réligion catholique au moyen age.

      Bien sur nous pouvons parler des cadres, la morale des marchés etc. etc. mais sans élargir le contexte de la fonctionnement et les fondements du système financier elle même, la dialogue politico-économique va continuer de tourner en rond sans résoudre quoi se soi. Parce que dans ce débat il n’y a pas de ciment, pas des liens commun, dans laquelle on ressent le soi disant intérêt général (politique) ou l’esprit de la constitution et les droits de l’homme (juridique.) En bref se sentir vivant comme l’homme parmi l’homme!

      C’est quoi le contenu de la crise ? Je veux dire la partie qui m’échappe selon vous.

      Une réponse résume à votre question c’est, si on se rend pas conscience de la fonctionnement de la système financière elle même, la dialogue sur l’ encadrement de la système financière reste un fuit à l’avant sans fin.

    14. Avatar de Peter Hoopman

      Je doit affiner un peut mon dernier résumé de mon reponse à vous Paul Jorion

      J’ai écrit:

      …., si on se rend pas conscience de la fonctionnement de la système financière elle même, la dialogue sur l’ encadrement de la système financière reste un fuit à l’avant sans fin.

      Pour vous assurez, vous mettez en causse la fonctionnement du système financière!!! Mais vous ne mettez pas en causse la fondation de la fonctionnement de la système financière. Un ‘subtile’ différence que fait une monde différent. A lire avec en grand clin d’œil.

    15. Avatar de M

      Dissonance dit :
      11 novembre 2010 à 23:33

      Formidable …j’aurais aimé être capable de développer cela ainsi …
      Remettre les faits dans leur réalité, dans le bon sens …dénoyer le poisson, en quelque sorte !
      Du travail d’intérêt public . Et urgentissime, tant le lavage de cerveau est allé loin ….

      Merci !

    16. Avatar de Fab
      Fab

      michel lambotte,

      La question est: Comment faire sortir l’argent de l’épargne et des fortunes pour qu’il soit investi dans un développement durable encore valable dans mille ans

      Je traduis votre question ainsi : comment changer de civilisation ?

      J’essaye :

      Ça peut commencer comme ça : pourquoi je vis ? Notre civilisation évite cette question. Ce manque est comblé par la croyance, la soumission : à une religion, à un système, au groupe (la société)… Nous épuisons les uns après les autres ces cache-peur… Aujourd’hui c’est la société de consommation, certains l’appellent capitalisme, qui ne remplit plus correctement cette fonction. J’entends par là qu’un système ne peut qu’être poussé à bout, qu’être mené à ses extrêmes, et ce tant que nous persistons à refuser d’affronter notre peur primaire : ces cache-peur fonctionnent sur le principe de la soumission, et la soumission ça va un temps ! La lutte des classes, ce leurre, la critique du clergé, pour exemples.

      L’épargne et la surconsommation/surproduction sont des adaptations personnelles du système de soumission qu’est le salariat. Les salariés comme les patrons et qui sais-je encore en sont les acteurs, les victimes : chacun à sa place et les moutons ne bougeront pas. La nécessité du travail salarié tel qu’il est pratiqué aujourd’hui ne tient pas deux minutes à l’analyse par le bon sens : du mendiant indien au grand patron américain en passant par le paysan africain sans parler des très nombreux emplois sans utilité humaine ou sociale de nos sociétés occidentales, peut-on parler de comportement sensé (il suffit d’imaginer une autre planète sur laquelle il en irait autrement) lorsqu’ils consacrent la totalité de leur vie, leur existence, à s’activer pour satisfaire les attentes de la société ?

      Pour moi la réponse est clairement non. Donc, pour en revenir à votre question, « faire sortir l’argent de l’épargne et des fortunes » et « pour qu’il soit investi dans un développement durable encore valable dans mille ans » relèvent d’une même solution : prendre conscience (il serait temps : les textes les plus anciens nous indiquaient déjà cette voie comme la seule viable), affronter notre peur. L’argent sortira tout seul, et les solutions « à la Paul Jorion & Co » seront déjà prêtes pour ceux qui voudront continuer dans la voie de la consommation. Le développement ne pourra être que durable, vous en donnez un bel exemple il me semble. Etienne Chouard a également des solutions toutes prêtes pour améliorer le quotidien de notre vie en commun il me semble.

      Pour ceux qui seraient tentés de répondre « Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » ou « Utopie ! », bref ceux qui à mes yeux (j’ai le droit !) vont demander le plus d’efforts de désintoxication et de persuasion :

      L’utopie est simplement ce qui n’a pas encore été essayé !

      Théodore Monod

      DidierF,

      Merci : j’aime à croire que c’est un art !

    17. Avatar de Peter Hoopman

      @ Jérémie, 😉 ps je suis à l’origine Néerlandlais (Pays Bas)

      @ Johannes, soyez peut être pas trop pertinent contre la nationalisation. Il y a une raissonement façon parler assez juste pour la ‘nationalisation’, mais c’est une solution ‘technique’ et si on comprends pas la fonctionement et la fondation de la système financière, qui est simplement basée sur lévier comptable. Aujourd’hui la discussion est comment gérer cette monde bureaucratique d’illusion. On continue de tourner en rond, sans ou avec nationalisation. Mais comme je resens Paul Jorion, il veut façon parler sauver cette illusion et même moraliser, qui au fond à mon avis est impossible. Mais vu de cette point de vu Paul Jorion n’a pas tort de voir dans la nationalisation façon parler ‘la seule solution’.

      Mais pour être direct: c’est une illusion! Et une illusion ce moralise pas.

      Vu ton analyse tu t’accroche à l’autre côté de la medaille d’illusion. 😉

    18. Avatar de michel lambotte

      @Fab

      Merci,
      Affronter ses peurs et les éliminer est la condition essentielle
      Je me soigne avec cette thérapie et cela fonctionne
      J’aipeur de ne pas y arriver à transiter vers cette nouvelle civilisation, c’est pourquoi je fais tout ce que je peux pour arriver à transiter.
      Je suis d’accord sur tout ce que vous avez dit et ce n’est pas de l’utopie mais une nécessité.

      En ce qui concerne de faire sortir l’argent des fortunes, il me semble que Bilou le philantrope fait ses premiers pas, mais bon, c’est pas lui qui détient les « idées durables » a moins qu’il ne passe parMosanto

    19. Avatar de Fab
      Fab

      michel lambotte,

      Merci. Et merci pour les liens. Je vais m’attarder sur votre thérapie.

      Premier contact :

      Selon Henri Laborit, face au danger, il faut fuir ou réagir, sinon on somatise.

      Somatiser = imprimer dans les tissus les tensions, les nœuds relatifs au choc émotionnel non-exprimé. Ces nœuds vont désorganiser le système neuro-végétatif (qui commande involontairement les organes) et provoquer la maladie, les troubles psychosomatiques..

      … et les troubles de civilisation à force ?

  18. Avatar de freddy
    freddy

    Combien de temps le système peut il tenir?
    Quel solution (provisoire) vont ils sortir de leur chapeau?
    Hyperinflation?
    Le blocage du système ou
    La guerre?
    L’Histoire n’a jamais fait de cadeaux.

    1. Avatar de Jérémie
      Jérémie

      Quand le bourreau éprouve toujours autant de plaisir à faire souffrir un autre sacrifié de plus
      au monde, pourquoi aurait-il intérêt à faire cesser de vouloir faire le mal de l’homme d’abord ?

  19. Avatar de Karluss

    mais non, le grand méchant c’est celui qui profite du social, c’est celui qui refuse de décupler ses efforts en faveur de la douce productivité, c’est le salarié qui abuse et qui devrait prendre exemple sur les esclaves du nouvel eldorado, car enfin, celui qui gruge le capital et sa moralité, c’est bien ce profiteur de salarié, il refuse la logique universelle !
    « nationaliser », oui, mais sans dédommager grassement les porteurs du droit de propriété, ils ne doivent pas toujours s’en tirer avec les honneurs et le profit.
    (une morale capitale – encore un oxymore scanderait Julien)

  20. Avatar de François78
    François78

    Et en France tout va très bien, Madame la Marquise.

    1. Avatar de Jérémie
      Jérémie

       » Madame la Marquise voudra-t-elle encore une autre petite tasse de thé ? La crise, la faim du monde ce n’est bien sur pas du tout pour vous en premier Madame, oh comme les gens en deviennent si durs et aussi secs de coeur envers vous, mais alors ce n’est vraiment pas juste ! « 

  21. Avatar de jeannot14
    jeannot14

    Arretons de tourner autour du pot, le peuple Souverain doit imposer les nationalisations avec un comité national de répudiation des avoirs financiers, pour combler les dettes.

    Les richesses ont été crées, elles sont bien visibles, vos biens resteront vos biens, changeons par la même occasion de monnaie EURO = ROUE pour la circulation monétaire et le SMT de J.Fink

    Et que toutes les bonnes volontés se réunissent, on sait créer de l’argent avec rien, çà a été l’intelligence de la collectivité et pour une question hypothétique de valeur d’échange internationale la collectivité devrait perdre. Veuillez relever que tous les « organismes » qui calculent l’hypothétique sont en emploi mais fort peu productif, changeons les régles de calcul en donnant de l’emploi à tous.

    Stéphane Essel préconise le INDIGNEZ-VOUS, arretons d’être des veaux disait le Général, ne pas courber l’échine, la majorité d’entre nous n’a rien à perdre. EXIGEONS.

    Et merde à tous, l’heure est venue de reprendre notre destin en main.

    1. Avatar de Jérémie
      Jérémie

      Dans un tel monde n’attendez pas plus longtemps un plus grand courage des êtres, d’une foule de gens ayant bien plus perdre aujourd’hui leur propre travail, salaire, quand bien
      même avec le peuple souverain n’ayant jamais réellement été souverain de coeur et d’esprit,
      tout ça ce ne sont que des histoires que l’on préfère encore raconter aux enfants le soir.

      Comment le peuple pourrait-il être réellement souverain, lorsqu’il préfère souvent se laisser conduire par les seules valeurs souveraines de l’argent et du baratinage de plus dans l’esprit des êtres. Avec la révolution française, américaine on s’est pas plutôt fait avoir par une plus grande bande de canailles de première ?

    2. Avatar de jeannot14
      jeannot14

      @Jérémie, je n’ai pas dit courage, mais de l’indignation, quant à la souveraineté, c’est à chacun de s’indigner envers l’autorité de l’état et de ne pas se laisser faire, les decrets puis les circulaires d’application dénaturent l’esprit de la loi, citoyens vigilence de tous les instants.

      Indignez-vous en ne consommant que l’indispensable pendant X temps, et l’économie qui en découle, chez vous au chaud et pas ds les banques pour le ressortir quand elles auront fait faillite.

    3. Avatar de lau
      lau

      @ jeannot14,

      nous sommes ici au coeur de discussions de salons entre érudits.

      Vous ne vous adressez pas au public adéquat.

  22. Avatar de juan nessy
    juan nessy

    Dans la rubrique nationalisation de banques , ne serait il pas plus accessible de mettre en oeuvre un pas franco-français qui consisterait à nationaliser certaines banques ( pourquoi en effet nationaliser celles qui sont vraiment trop pourries ), pour enfin créer ce réseau bancaire vertueux en principe cantonné à un rôle de banque de dépôt , dans lequel seraient obligatoirement versées tous les salaires et rémunérations ( pour commencer ) ?

    La poste à tout hasard .

    C’est un sujet qui pourrait faire ciment du NPA à une partie du PS et peut être même avec Bayrou et les Villepinistes. Je ne doute pas aussi que Mesdames Eva Joly et Corinne Lepage en seraient .

    Reste à savoir si même ce petit pas peut attendre 2012 .

  23. Avatar de juan nessy
    juan nessy

    Maintenant que vous avez indiquer à l’Europe ce qu’elle devrait faire , il faut continuer dans l’actualité en donnant de bonnes idées au G20 .

    Dont une : l’interdiction de paris sur les fluctuations de prix . C’est le moment ou jamais !

    Dans ce cas , c’est aux chinois ( qui , un temps, ont donné déjà des gages …) qu’il faut faire porter l’idée pour affronter Obama .

    Y a -t-il un ami chinois bien placé dans la salle ?

    1. Avatar de Jérémie
      Jérémie

      Y a -t-il un ami chinois bien placé dans la salle ?

      Chinois ou pas, méfions-nous toujours des gens les premiers placés dans une salle, bien confortablement installés, bien plus encore partout, pire même aux endroits qu’ils ne devraient même pas être assis, prenant bien encore toute la place dans l’esprit des êtres, du monde, pas bon pour le moral de l’humanité, des peuples, enfin c’est ce que j’en dis moi de tout leur beau
      petit baratin de plus à l’image, y a t-il plutôt encore quelqu’un de réellement différent dans ce
      monde devenu bien fou et insensé. J’espère que oui encore pour l’homme et la femme qui
      veulent encore mettre au monde des petits enfants.

  24. Avatar de Pierre
    Pierre

    Solution necessaire mais non suffisante.
    Non seulement nationaliser mais séparer drastiquement les activités de, banque de dépôts, banque d’affaires et assurance.
    Un Glass-steagal mondial sommes toutes, et une mise en faillite organisée de ce qui resterait d’insolvable.
    C’est la solution « soft » mais souvent « ignoré » dans les discutions de ce blog.
    Et pourtant je lisais déjà ici même dans un billet du 08/02/08 ;

    « Merci Greenspan, JPM et Clinton, circa 1999 (abolition du « Glass-Steagall Act ») ».

    Mais, malheureusement, je ne crois pas que nous soyons avec Lordon et vous du bon coté du gros bâton pour imposer notre technique…..

    1. Avatar de Thom Bilabong
      Thom Bilabong

      Ce n’est pas à nous de l’imposer ! Nous pouvons tous juste appeler à ce quelle soit employée le plus vite possible pour éviter le cataclysme que l’on sait.
      Les politiques de chargeront tous seuls de l’activer quand ils n’auront plus qu’à choisir entre les moins pires des solutions.
      Bienvenus dans un mode meilleur.
      thom

    2. Avatar de lau
      lau

      @Thom Bilabong,

      Non…… Surtout n’imposons rien !

      On voit bien comme les politiques sont prêts à agir pour la population ‘quand il le faut’….!!

      D’où sortez-vous ????

  25. Avatar de maron
    maron

    d’ abord la tête bien dans le mur comme d’ hab,
    ensuite la planche à billets pour tout le monde.
    et y ‘ a pas de mais !
    c’est pourtant simple.
    cordialement.

  26. Avatar de Boukovski
    Boukovski

    Nationaliser la plus grande partie du secteur (les banques mutualistes en France n’ont à priori pas de difficulté, mais considérant l’opacité des bilans bancaires même pour les analystes professionnels…) revient de toute façon à transférer les pertes latentes à la collectivité (nationalisation suivie de recapitalisations massives) tout en transférant à l’Etat une obligation de gestion du secteur pour laquelle il n’a pas les hommes et les compétences (on se rappelle le désastre du Crédit Lyonnais…). A moins, bien sûr, d’en revenir au système bancaire des années 80… (pourquoi pas après tout ?). On obtient le même résultat en augmentant drastiquement les impôts sans pour autant faire de l’Etat le gestionnaire du secteur tout entier.

    Le problème de fond est facile à poser: des strates successives d’une richesse fictive ont été créées par le système et se sont superposées depuis une vingtaine d’années. Le modèle bute aujourd’hui sur une limite indépassable liée à la quantité de dette émise, contrepartie d’une richesse qui n’existe nulle part ailleurs que dans des livres de compte. La limite étant atteinte, pour relancer ce modèle, il convient d’apurer tout ou partie du stock de dette, c’est-à-dire constater les pertes (on admet que tout ou partie de la dette ne correspond plus à rien dans le monde réel). Trois solutions:
    . transférer les pertes aux banques. Mais alors plus de banques.
    . transférer les pertes aux particuliers, récession, mais alors effondrement des ressources de l’Etat et défaut, troubles sociaux peut-être.
    . l’Etat conserve la dette et l’apure sur 20, 30, 50, 100 ans, 150 ans.

    Un mix des trois avec des pondérations selon les capacités des uns et des autres est le plus probable. Pourquoi pas?, mais cela n’a de sens que si une condition de base est remplie: que le système cesse de reproduire indéfiniment sa tare fondamentale: créer des signes de richesse fictifs à partir de rien. Pour le moment, rien n’indique que ce soit la voie retenue. La fin de ce modèle signifierait une confrontation sociale majeure entre des groupes sociaux aux intérêts divergents. La nomenklatura étasunienne qui la développé et pour partie imposé au « reste du monde » n’a pour l’heure rien abandonné de son pouvoir.

    1. Avatar de liervol

      Oui, faire cesser la cavalerie bullaire au capitalisme, c’est comme demander à un alcoolique de cesser de boire. En fait, justement le capitalisme ne s’enrichit vraiment qu’à cause des bulles qu’il provoque, alors…Regarder par exemple les LBO, un bel exemple de cavalerie, on achète une entreprise par effet levier, on presse le citron au maximum pour augmenter les profits et on revend plus cher sans qu’il n’y a de création de richesse supplémentaire mais au contraire une destruction des emplois et des revenus du travail.

    2. Avatar de M

      liervol dit :
      11 novembre 2010 à 20:07

      LBO ….

      … »il n’y a de création de richesse supplémentaire mais au contraire une destruction des emplois et des revenus du travail. »

      et une perte des brevets éventuels ! …y compris dans la R& D , petit détail ! ….

      C’est le coup de la mante religieuse !
      Avouez qu’entre le coup du scorpion , celui de la mante religieuse …et, qui parlait de cancrelats l’autre jour ? …..nous sommes bien entouré(e)s ! manquerait plus que les rats quittent le navire …
      Tiens, si on les mettait tous ensemble sur, (non, pas l’arche de Noé !) , le radeau de la Méduse …pas de raison qu’en plus ils aient champagne et musique comme sur le Titanic !

    3. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @Boukovski

      Nationaliser la plus grande partie du secteur […] revient de toute façon à transférer les pertes latentes à la collectivité […] tout en transférant à l’Etat une obligation de gestion du secteur pour laquelle il n’a pas les hommes et les compétences […]

      Ouch. L’intérêt d’une nationalisation dans les conditions actuelles serait justement comme le décrit Lordon de pouvoir le faire sans débourser un cent, ceci dit je vous concède qu’il y ait sur le sujet une approximation de langage qui induise en erreur: En toute rigueur il faudrait parler de la saisie par l’État du secteur bancaire . Autrement dit, l’État prend la direction du personnel existant (les non-cadres essentiellement, et les cadres au cas par cas), annexe les locaux et s’accapare le matériel, mais a tout loisir de se désolidariser du bilan comptable de la direction précédente.

    4. Avatar de Boukovski
      Boukovski

      @ Dissonance.

      Répudiation des dettes + instauration d’une économie de type administrée, voire soviétique… La difficulté est globale et pointer un doigt accusateur vers les banques est à la fois justifié et facile. Car le comportement des banques s’inscrit dans un contexte global qui préexiste à ce comportement. La source du problème est localisée aux Etats-Unis dans les années 80, et ce problème à l’origine est de nature plus politique et social qu’économique. Le comportement aberrant de beaucoup de banques étasuniennes est une conséquence et non une cause.

    5. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @Boukovski

      Votre réponse me fait l’effet d’un médecin qui viendrait voir son patient pour lui dire ceci:

      « Vous avez une grave maladie, dont l’origine est peut-être un banal rhume, mais on est pas sur. Si on ne fait rien il vous reste 2 jours à vivre, mais comme le traitement contre ce que vous avez est un peu brutal, on va faire d’autres analyses. On aura les résultats dans une semaine. »

      Image un peu morbide et pas forcément très adéquate, certes. Ceci dit ce que j’essaie d’exprimer ainsi, c’est qu’étant donné les conditions actuelles, le temps immédiat n’est pas à la recherche du comment ou du pourquoi. Il s’agit déjà de ne pas sombrer corps et biens.

      Pour tout dire, la question des responsabilités devrait actuellement être le cadet des soucis de tout le monde, et en l’occurrence, appréhender la nationalisation du secteur bancaire sous ce prisme est une grave erreur: Il ne s’agit pas de se venger de ceux qu’on croit être responsables, juste de sauver ce qui peut encore l’être.

    6. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      Les gouvernements au service du capital ont déjà nationalisé pas mal de banques, autrement dit socialisé les pertes de ceux qui ont sucé le sang du travail pendant des dizaines d’années.

      Le bon sens, partégé par Lordon comme par Paul il me semble, c’est l’expropriation.

      La concentration du capital, bancaire comme tout autre, c’est le vol depuis toujours,
      le désastre de plus en plus,
      et aujourd’hui l’urgence de mettre l’économie au service des besoins,
      pas de l’accumulation privée.

    7. Avatar de Boukovski
      Boukovski

      @ Dissonance

      A des degrés divers tout le monde a profité de ce système. Soit directement soit indirectement, en connaissance de cause ou sans en avoir conscience la plupart du temps, peu importe. Je comprend bien que la plupart des salariés (plus de 50% sont payés sous le smic, et le salaire médian en France doit tourner autour de 1600 E) ne le comprendront pas. Je ne vois que les ermites qui pourraient ne pas être concernés. Responsables bien sûr: banquiers et financiers, banques centrales et économistes de cour, chefs d’Etat , mais aussi appareil médiatique, classe politique, faiseurs d’opinion, syndicats (la dette française est loin d’avoir pour seule origine la crise de 2008, et comme l’inflation dans les années 70, c’est le moyen idéal d’acheter la paix sociale…), électeurs…. S’il est vraiment exact que nous agissons et pensons dans le cadre d’une démocratie alors nous sommes tous responsables ….. . Dans ces conditions, il sera normal que collectivement nous assumions cette responsabilité. Donc haro sur les banques pour stopper l’hémorragie mais de toutes les façons l’addition sera bien présentée à la collectivité dans son ensemble car in fine c’est le seul réceptacle possible, et ultime de la résolution de la dette. Rien que de plus normal dans un régime fondé sur la responsabilité collective….. Seuls s’offusqueront ceux qui croient encore (à leur âge!) aux contes pour enfants du type « les créanciers paieront ». Lordon omet simplement de rappeler qu’il n’existe aucune commune mesure entre les pertes latentes du système et ce que sont capables de prendre en charge les créanciers.

    8. Avatar de VB
      VB

      @ Dissonance,

      Autrement dit, l’État prend la direction du personnel existant (les non-cadres essentiellement, et les cadres au cas par cas), annexe les locaux et s’accapare le matériel, mais a tout loisir de se désolidariser du bilan comptable de la direction précédente.

      =>
      Autrement dit : on prend les mêmes et on recommence… L’Etat, les banques : ce sont aujourd’hui, chez nous, les mêmes, ne le voyez-vous pas ?

    9. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @VB

      Autrement dit : on prend les mêmes et on recommence… L’Etat, les banques : ce sont aujourd’hui, chez nous, les mêmes, ne le voyez-vous pas ?

      Si j’ai précisé « les non cadres essentiellement » c’était précisément par anticipation de la remarque que vous faites et pouvoir répondre: Non, justement pas. Non-cadres, c’est à dire ceux à qui l’avis n’a jamais été demandé sur la stratégie à appliquer à leur entreprise.

      Quant à l’État, restons lucides: Ce n’est certainement pas le gouvernement actuel et ses hauts fonctionnaires attitrés qui se risqueraient à dépasser à ce point leurs carcans idéologiques. Pas plus que leurs reflets placés on ne sait trop pourquoi dans « l’opposition ». Donc non, deux fois non.

  27. Avatar de edith

    Rôôô, mais personne ne comprend rien.

    les financiers continuent à faire des recherches pour trouver le « mouvement perpétuel » qui fera fonctionner les banques.

    C’est pas sorcier quand même 😀

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