Temps mort au Royaume-Uni et aux États-Unis. Un temps d’arrêt dans le Brexit pour la première, dans l’impeachment pour la seconde, La machine repartira mais il y a d’abord des étapes à franchir.
Le Brexit est bien entendu davantage en panne que l’impeachment. Mais c’est sa condition chronique désormais, trois dates-butoirs qui lui avaient été données ayant été successivement enfoncée. Une nouvelle lui a été assignée, le 31 janvier 2020, mais les modalités de la nouvelle et énième forme du Brexit dépendront du résultat des élections anticipées du 12 décembre.
Partant des sondages les plus récents, et de qui avait voté quoi en juin 2016, je vous ai fait il y a quelques jours un calcul d’apothicaire qui donnait, à quelques décimales près, le même chiffre de 47% des électeurs en faveur du Brexit, et contre le Brexit. Un commentateur sur le Blog s’était aussitôt écrié : « Ça n’a pas d’importance, le Brexit a été voté ! » N’avait-il pas noté que le fait qu’il ait été voté il y a trois ans n’a encore fait aucune différence ?
Boris Johnson s’efforce de phagocyter à l’extrême-droite, les électeurs du Brexit Party. Nigel Farage, à la tête de ce parti, ne l’entend pas de cette oreille et exige une alliance entre le Parti conservateur et le sien. On verra : affaire à suivre.
Aux États-Unis, les dépositions à huis-clos devant la commission de l’impeachment vont encore se poursuivre quelques semaines, pour laisser place ensuite aux auditions publiques. Il a été question que le tournant ait lieu le 14 novembre mais certains membres de la commission ont déjà dit : « Pas si vite ! »
Jeudi 31 octobre, au Congrès, les députés Républicains ont voté comme un seul homme (et femme) contre le basculement de la « commission d’enquête sur l’éventualité d’un impeachment » en « commission de l’impeachment ». Cela leur était loisible à peu de frais puisque ce que l’on entendait dire sur les propos effectivement tenus par les témoins à huis-clos pouvait facilement être disqualifié comme « rumeurs » ou « ragots ». Mais dès que la commission passera aux auditions publiques, il leur faudra commenter des propos que chacun aura pu entendre effectivement tenus. Et c’est là que les Démocrates ont probablement bien joué jusqu’ici en n’ayant convoqué que des témoins absolument irréprochables, spectaculairement « apolitiques » dans un pays à l’électorat aussi polarisé qu’aux États-Unis en ce moment. Comme on l’a vu, la tentative par l’extrême-droite de mettre en doute la loyauté du Colonel Alexander Vindman a été aussitôt dénoncée par certaines figures de proue du Parti républicain, comme Liz Cheney, déclarant : « Nous valons mieux que cela en tant que nation ! ». C’est à ce point d’articulation-là que les choses se joueront : que l’impeachment sera voté au Sénat, ou qu’il y capotera. Nous n’en sommes pas encore là. Donc affaire à suivre, là aussi.
Là où les américains jouent business plan, les chinois jouent géostratégie ! Court termisme contre long terme. Les US risquent…