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Rappel : acceptation ; frugalité ; eugénisme et exterminisme ; le progrès ; le survivalisme.
VI. La colonisation de l’espace
Sixième option : VI. coloniser de nouveaux environnements. Comme nous occupons aujourd’hui toutes les niches existantes sur Terre, même les plus inhospitalières, la colonisation d’autres mondes serait la politique adaptée pour nous trouver un nouvel environnement vierge, accueillant pour nos futures implantations, soit au sein du système solaire – le seul système stellaire à notre portée dans l’état actuel de la technologie, soit dans d’autres systèmes stellaires où, en l’absence de planètes strictement identiques à la Terre, des exo-planètes aux caractéristiques physiques et chimiques similaires pourraient fournir un environnement accueillant. Quoi qu’il en soit, qu’il s’agisse de planètes ou de leurs satellites dans notre propre système stellaire ou dans d’autres, ces corps célestes devraient être susceptibles a minima de soutenir un processus de terraformation délibérément induit : la constitution artificielle d’une atmosphère et d’un sol semblable à celui de la Terre.
Que les conditions aient été aisées ou extrêmement ardues, le genre humain a envahi la terre, explorant systématiquement chacun des endroits où il était physiquement possible de se rendre. Nous avons admiré les documentaires de Nicolas Hulot, nous regardons fascinés les exploits d’amateurs de sports extrêmes. L’instinct d’aller voir ailleurs appartient manifestement à notre nature animale : découvrir de nouveaux lieux et les adapter à nos efforts de colonisation. Parmi les trois caractéristiques que le biologiste reconnaît comme typiques de l’espèce humaine : animal social, animal colonisateur et animal opportuniste, au sens de capable d’inventer de nouvelles stratégies devant un obstacle à première vue infranchissable, la pulsion colonisatrice, agissant au niveau inconscient, est prépondérante chez nous : elle constitue sans conteste l’un de nos principaux moteurs.
Parmi les formes de néo-humanisme, le transhumanisme est le plus enthousiaste au projet de l’exploration spatiale et de la colonisation de nouveaux mondes, il transpose notre prédisposition colonisatrice à l’échelle de l’univers tout entier.
À l’occasion d’un débat qui me réunissait à Claudie Haigneré, l’une de nos astronautes, je l’ai interrogée à propos de l’expression se lisant sur son visage lorsqu’une vidéo la montrait pénétrant en état d’apesanteur dans un laboratoire spatial. À la question : « Que ressent-on exactement ? », elle répondit : « Il y a deux éléments, le premier c’est la pensée ‘Mais qu’est-ce que je fais ici ?’ et le second, c’est ‘N’est-ce pas l’une des manifestations les plus gratifiantes de la nature humaine ?’ ». Nous avons ce sentiment, nous êtres humains, d’être au mieux de notre forme quand nous explorons le monde, voire d’autres mondes.
L’espace est un environnement si rude que nos corps animaux ne présentent aucune prédisposition à y vivre. Il faudrait que nous découvrions les moyens de contrer la menace des rayons cosmiques et de combattre les effets néfastes de l’absence de gravité ou de la gravité réduite sur notre corps, ainsi que pouvoir vivre suffisamment longtemps si nous entreprenons des voyages en direction d’autres systèmes stellaires, à moins que nous ne découvrions des techniques de transport plus rapides de plusieurs ordres de grandeur que celles existant aujourd’hui.
Pour nous permettre de survivre à la destruction de nos cellules, du système nerveux en particulier, provoquée par les rayons cosmiques, nous ne pourrons faire l’économie d’une modification génétique. Nous étudions en ce moment le rat-taupe nu en raison précisément de la robustesse de son génome aux agressions.
L’engouement du transhumanisme pour le projet d’immortalité humaine sous la forme d’une neutralisation du processus de vieillissement, qui ne ferait qu’aggraver le problème de la capacité de charge de notre espèce par rapport à son environnement, trouverait un usage pratique en tant que technique accessoire de l’exploration d’autres systèmes stellaires. La perspective de vivre 1.000 ans ne présente pas grand intérêt si ce n’est précisément d’aller découvrir de nouveaux environnements extrêmement éloignés de la Terre.
(à suivre…)
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