L’actualité de la crise: la crise de la dette publique n’en est qu’à ses débuts, par François Leclerc

Billet invité.

LA CRISE DE LA DETTE PUBLIQUE N’EN EST QU’A SES DEBUTS

La bulle financière de la dette publique a actuellement pris dans l’actualité le pas sur celle des actifs privés. D’autant plus aisément que les effets de cette dernière se font surtout ressentir en Asie (et d’une manière générale dans les pays émergents), alors que la spéculation a choisi l’Europe comme cible, et plus particulièrement la Grèce, l’un de ses maillons faibles. Non sans y avoir été incitée par des gouvernements décidés à en faire un exemple en Europe.

Trois causes distinctes à la crise européenne actuelle se sont conjuguées, qui sont durables.

1/ Une volonté de préparer l’opinion à une politique de rigueur, modulée suivant les pays, destinée à absorber les déficits créés par la crise financière et s’appuyant pour commencer sur une dramatisation du cas grec.

2/ Une spéculation qui a sauté sur l’occasion, dont on a cru déceler l’origine exclusive outre-Atlantique et qui a utilisé à ses fins le marché opaque des CDS pour lesquels aucune réglementation n’a toujours été mise en place (le sera-t-elle un jour ?).

3/ En toile de fond, la nécessité de diminuer la pression sur les marchés obligataires, que les établissements financiers vont être amenés à beaucoup solliciter, en obtenant des Etats qu’ils lèvent autant que possible le pied sur leurs propres émissions de titres de dette.

Ce dernier enjeu, qui est à la base de la montée en puissance de la problématique de la dette publique, à résorber de toute urgence, explique qu’elle est destinée à occuper la première place des préoccupations des gouvernements dans la période à venir. En Europe d’abord, mais aussi au Japon et aux Etats-Unis, de très loin les deux principaux débiteurs mondiaux sur le marché de la dette. Le premier se finançant essentiellement sur son marché intérieur, le second bénéficiant de la protection que lui offre le dollar monnaie de réserve et de refuge, il se comprend que ce soit l’Europe qui ait eu les honneurs de la première salve (en premier lieu la zone euro, en attendant que le Royaume-Uni entre à son tour inévitablement en scène).

Les Etats-Unis bénéficient non seulement du statut privilégié de leur devise, mais également – ainsi que les Britanniques, mais dans une moindre mesure, et les Japonais – d’une banque centrale ayant les coudées franches pour pratiquer une vigoureuse politique de création monétaire. Aux Etats-Unis la Fed a acheté des T-bonds (pour 300 milliards de dollars), après avoir accueilli sans compter des titres de la dette hypothécaire, en contre partie de ses injections de liquidités. Aidée en cela par Fannie Mae et Freddie Mac, qui sont financés à fonds perdus par le gouvernement afin d’éviter l’effondrement du marché immobilier. Tout cela soulage d’autant les pressions qui s’exercent sur leur dette colossale, car les déficits de Fannie et Freddie ne sont pas pris en compte dans le déficit américain.

Cette situation pourrait même être relativement confortable, comparée à celle des Européens, si des signaux d’alarme ne commençaient pas à retentir. En premier lieu, les achats chinois de T-bonds ont chuté fortement ces derniers mois, en second la Fed commence à éprouver quelques difficultés à faire du surplace, amusant la galerie en dévoilant des plans de retrait de ses liquidités, tout en précisant qu’ils ne seront mis en application qu’à une date indéfinie. Les taux, en attendant, se tendent inexorablement, surenchérissant le coût de la dette américaine, à la faveur de nouvelles émissions d’autant plus fréquentes que leur maturité est courte (un mécanisme qui naturellement est aussi à l’oeuvre en Europe).

Le statut du dollar est la clé de voûte qui maintient un édifice qui sans cela se serait déjà écroulé. Cette situation peut durer, le danger étant sur ce plan contenu pour les temps immédiats à venir, en attendant que murisse la réforme du système monétaire international que tout le monde sait inévitable, mais que personne ne cherche à hâter. Une autre menace est plus redoutable, qui résulte de la faiblesse de la consommation intérieure, moteur de la croissance américaine (et mondiale). Elle est issue des difficultés enregistrées par les classes moyennes et de la distribution plus restrictive du crédit. Elle est en germe porteuse – cela se manifeste déjà en profondeur – d’une détérioration accentuée de la situation sociale et d’une mise en cause du modèle américain. Ce qui est un redoutable phénomène dans ce pays, car il en est le ciment. Sans mesures de relance s’enchaînant, ce phénomène est pourtant inéluctable et politiquement source d’instabilité et d’incertitude. Quant aux plans de réduction du déficit budgétaire américain, ils ont jusqu’à maintenant été observés avec indulgence, mais cela risque de ne pas durer ainsi très longtemps.

L’alerte à propos du déficit public se rencontre, prioritairement et pour l’instant, dans certains Etats ou métropoles plus particulièrement touchés. A l’image de ce qui se produit au niveau du réseau des banques régionales, qui continuent de faire faillite à un rythme accéléré, le pays est atteint dans son tissu économique et social. Sans interventions de l’Etat fédéral, impliquant de nouvelles augmentations de son déficit budgétaire, la situation risque de devenir difficile.

Les gouvernements européens sont actuellement en première ligne, et ils ne viennent pas de démontrer un savoir-faire époustouflant. Ils se sont révélés incapables d’annoncer des mesures d’aide financière tangibles, à l’occasion du sommet de Bruxelles, et il n’est pas certain qu’ils le feront en début de semaine prochaine, comme annoncé en premier lieu, si les marchés ne les y contraignent pas. Au prétexte annoncé par Nicolas Sarkozy – sera-t-il suffisant  ? – que ces mesures ne sont que tactiques subalternes et qu’il faut retenir l’affirmation stratégique du soutien politique européen à la Grèce ! En réalité, si les mécanismes d’une aide financière – aujourd’hui en faveur de la Grèce, demain d’un autre pays de la zone euro – sont dûment répertoriés, leur réalisation continue de faire problème. Ce que l’on s’efforce de dissimuler.

La création d’un « FMI européen », proposée par des voix encore isolées, ou bien l’émission d’euro-obligations, qui a les faveurs de certains Etats dont la Pologne, sont des chantiers qui ne semblent pas près d’être ouverts. Les gouvernements – en premier lieu les Allemands et les Français qui ont quelques munitions, d’autres devant les conserver pour faire face si nécessaire – en sont réduits à faire leurs emplettes au rayon bricolage : garanties et prêts bilatéraux divers, achats d’obligations souveraines via des banques « amies », etc. Leur choix se serait porté, d’après Jean-Claude Junker, sur des « prêts bilatéraux coordonnés ». Ce qui nécessitera des négociations de marchand de tapis au coup par coup, chaque fois qu’il sera nécessaire d’activer ce dispositif. Ces mesures ont par ailleurs des limites, qui seront vite atteintes si des rebondissements interviennent dans la crise européenne, ce qui est plus que probable. La fameuse boîte de Pandore a été ouverte, personne ne sait comment la refermer, ni comment combattre ce qui en jaillit.

En Europe, l’attention s’est focalisée sur la zone euro, et en son sein sur le gros morceau que représente l’Espagne, mais elle pourrait se diriger vers le Royaume-Uni, dont la situation financière est toute aussi délicate. Et qui ne dispose pas du parapluie de l’euro, même si l’on mesure actuellement la protection relative qu’il offre. Le cas du Royaume-Uni est un peu en standby, en raison de la proximité des élections et du changement d’équipe gouvernementale qui en est attendu. Mais ce n’est que partie remise, comme pour l’Espagne. Et cela va mettre en évidence que les gouvernements européens ne se sont pas donnés les moyens de faire face à la crise.

Au sein des instances communautaires, on voit émerger après quelques tentatives désordonnées et sans lendemain, de la présidence espagnole notamment, un habillage de circonstance. Sous forme d’une coordination politique renforcée, que l’on va essayer de faire vivre à coup de sommets rapprochés, présidés par Herman Van Rompuy. Mais cela ne fait pas une politique et ne dégage pas de réels moyens ! Le chacun pour soi est désormais installé, la possibilité que des solutions collectives puissent se dégager est réduite. La porte est ouverte pour que la spéculation financière se poursuive, avec une Grèce même mise sous stricte tutelle budgétaire, puis avec de nouvelles victimes.

Le gouvernement allemand poursuit son objectif, à échéance de 2011, fin du mandat de Jean-Claude Trichet à la tête de la BCE, afin de placer son candidat : Alex Weber, le président de la Bundsebank. Mais cela ne fait pas non plus une politique, car on voit difficilement comment les Allemands pourront entraîner derrière eux les autres pays européens dans une politique de rigueur aussi soutenue que celle qu’ils veulent imposer aux Grecs, en particulier ceux qui sont les plus sinistrés. Sauf à entrer dans une logique d’aide financière communautaire à laquelle ils se refusent actuellement.

Les spéculations vont reprendre, à coup de CDS peut-être, sur le terrain politique certainement. On va parler d’approfondissement de l’Europe, notamment sur un terrain où elle s’est très peu aventurée : la convergence fiscale. Pourtant, la seule logique qui semble pouvoir s’imposer va être celle de l’improvisation, afin de faire face à la crise. Elle a déjà amené les Allemands à accepter l’idée d’un soutien financier à l’un des membres de l’eurozone, raison de plus pour qu’ils freinent tout autre projet plus ambitieux, dont aucun gouvernement ne saurait en réalité être porteur s’ils s’y opposent.

Les négociations salariales menées entre le gouvernement allemand et les syndicats de fonctionnaires, qui réclament une augmentation, viennent pour la troisième fois d’échouer. Le gouvernement tiendra-t-il bon ? Acceptera-t-il à Berlin ce qu’il a refusé à Athènes ?

Baudoin Prot, président de la Fédération bancaire française (FBF) et directeur général de BNP Paribas, vient de déclarer que l’exposition des banques françaises « n’est pas un sujet particulier. » Ajoutant: « Pour l’essentiel, les grandes banques françaises sont actives dans les pays de la zone euro de loin les plus solides ». Que pense-t-il du chiffrage de la Banque des règlements internationaux (BRI), selon lequel les engagements des banques françaises en Grèce se montaient en septembre 2009 à 75 milliards de dollars ?

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76 réponses à “L’actualité de la crise: la crise de la dette publique n’en est qu’à ses débuts, par François Leclerc”

  1. Avatar de Lambert Francis
    Lambert Francis

    « les achats chinois de T-bonds ont chuté fortement ces derniers mois »
    et
    « Buffett dumps $26bn T-bonds for private equity »
    Si Buffet lui-même se débarasse en douce de ses T-bonds pour une compagnie de chemin-de-fer (!)
    qui en voudra encore ?
    http://arabianmoney.net/2009/11/05/buffett-exchanges-26bn-bonds-for-private-equity/

  2. Avatar de BA
    BA

    Jeudi 11 février 2010 :

    Des achats d’obligations grecques par des banques publiques de la zone euro sont l’une des options à l’étude dans le plan d’aide de l’Union européenne à la Grèce, a déclaré jeudi une source de l’UE au fait des discussions.

    Reuters

    Par exemple, en France, la Banque Postale devrait acheter des milliards d'euros d'obligations grecques.

    En clair : la Banque Postale devrait acheter des milliards d'euros d'obligations pourries.

    1. Avatar de zébu
      zébu

      Ah oui, mais comme la Banque Postale s’est transformée en Société Anonyme, cela ne devrait pas trop se savoir ! 🙂

    2. Avatar de Emmanuel Haydont
      Emmanuel Haydont

      On va donc garder les dettes en interne, pour masquer la faillite au reste du monde, mais en aucun cas régler le problème.

  3. Avatar de Alain A
    Alain A

    François
    Vous dites : »1/ Une volonté de préparer l’opinion à une politique de rigueur, modulée suivant les pays, destinée à absorber les déficits créés par la crise financière et s’appuyant pour commencer sur une dramatisation du cas grec.
    2/ Une spéculation, qui a sauté sur l’occasion, dont on a cru déceler l’origine exclusive outre-Atlantique ».
    Ceci signifie donc que la cible grecque a été choisie pas seulement parce que c’est une occasion de profit pour les spéculateurs mais aussi parce que c’est un bon cobaye pour l’expérimentation de l’acceptation par les population des politiques de régression sociale accélérée. Les marchés financiers ne seraient donc pas que des rapaces avides mais aussi les complices des politiques anti-sociales… ?
    La légitimer défense ne s’imposerait-elle pas dès lors?

    1. Avatar de jeanpaulmichel
      jeanpaulmichel

      Un site que je consulte régulièrement, l’accent canadien étant de surcroît  »délicieux ».

      http://www.lesaffaires.com/blogues/diane-berard/pourquoi-il-faut-craindre-la-colere-du-peuple-grec/510139

      Nous aurons le choix d’être tondu jusqu’à l’os ou…

  4. Avatar de domini CB
    domini CB

    La civilisation occidentale, allant de transgressions en régressions,
    finira-t-elle dans son berceau ?

    1. Avatar de Phil de Saint Naz
      Phil de Saint Naz

      @CB
      La violence du monde n’empêche pas la sieste

  5. Avatar de zébu
    zébu

    « si les marchés ne les y contraignent pas » : http://www.tradingsat.com/actu-bourse-142300-ACA.html

    D’autres acteurs viennent d’entrer en lice aussi, pour y ‘contribuer’, comme les brokers (KBW) pour Crédit Agricole SA en abaissant ler prévision de cotation de l’action mais aussi Moody’s pour Crédit Agricole et ses Tier 1 (‘titres hybrides non-cumulatifs’, comme ils disent) : de Aa3 à A3. Soit de la fourchette haute à la fourchette intermédiaire. Encore un effort, et la fourchette basse (risques spéculatifs) apparaitra …

    A titre de rappel : Crédit Agricole, détenteur d’Emporiki à 72%, a dû réinjecter 1 milliards d’euros en fonds propres pour faire face aux dévalorisation des actifs de sa banque. Je me demande si la baisse de notation (baisse de 3 échelons en une fois) de Moody’s ne serait pas liée au fait que justement que l’injection de fonds du Crédit Agricole dans sa banque grecque n’était pas justement en ‘titres hybrides non-cumulatifs’, titres qui vaudraient maintenant moins que bien et tout juste mieux que pas bon …

    Mais comme le dit M. Prot, « l’exposition des banques françaises en Grèce n’est pas un sujet particulier ».

    1. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      Vous êtes en avance sur la prochaine crise: celle de la recapitalisation des banques.

      Savez-vous qu’ils envisagent d’utiliser pour ce faire des Cocos (obligations convertibles contingentes) et proposent pour ceux-ci, comme facteur de déclenchement (transformation des dettes de la banque en actions de celles-ci), les CDS dont la fiabilité en tant qu’indicateur est reconnue et vient d’être démontrée. Ils indiquent parfaitement le niveau de spéculation !

    2. Avatar de astrorock
      astrorock

      Cette affaires de cocos (on se croirais revenu au bon temps de l’URSS), meme si j’ai en gros compris ce que c’etais, me semble l’arnaque de plus, dans un monde finnacier qui n’en manque pas.

      Le plus extraordinaire etant que les banques tentent le coup selon le principe du « plus c’est gros, plus ca passe ».

      Me tromperais je?

    3. Avatar de zébu
      zébu

      Délirant …
      Je propose un néologisme : la recapitulation, mélange de recapitulisation et de spéculation.
      Le recapitulation ou comment capituler une seconde fois devant la spéculation …

  6. Avatar de Michel P.
    Michel P.

    Certaines filiales étrangères des Banques françaises se sont attaquées à l’Euro suite aux difficultés financières de la Grèce, croyez vous vraiment à la solidarité européenne devant de tels comportements.? Quand dit Mr Sarkozy qui se veut le « sauveur » de la Grèce.?

  7. Avatar de zébu
    zébu

    @ M. Leclerc :
    regardez les résultats détaillés de ‘casa’. Ce n’est pas pour ‘focaliser’ sur cette entreprise : je pense que d’autres (notamment la Société Générale mais aussi les banques suisses) sont dans la même situation. Ou pires.
    Sur 9 mois 2009 :
    990 millions du résultat net proviennent de la banque de détail (LCL, caisses régionales), soit plus de la moitié du résultat net total du groupe (1,8 milliards d’euros).
    Pour Emporiki, les pertes net sont de 840 millions, soit quasiment autant que le résultat net de l’activité de banque de détail et en second rang derrière les pertes de la banque d’investissement (1,2 milliard).
    A cela, il faut y adjoindre 1 milliard d’euros en ajout de fonds propres en octobre 2009 rien que pour Emporiki.
    Rien donc que pour l’année 2009, Emporiki représente 1,9 milliard d’euro de ‘pertes’, soit plus que la banque d’investissement (au prorata temporis sur 12 mois). Sans compter que dans ce ‘milliard d’euro’ pour les actifs de la banque grecque, on pourrait y trouver des titres hybrides non-cumulatifs, par exemple, dont Moody’s vient d’abaisser la note de Aa3 à A3.

    Et l’exposition des banques françaises n’est pas un sujet particulier …

    Bin merde.

    http://communiques.jdf.com/show_text.php?onlyname=FCCNS023615_20091110&id=63442

  8. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    Où l’on voit que les paris sur la fluctuation des prix – ici sur les CDS – sont un élément clé de cette crise européenne dans la crise.

    Si les marchés n’attaquaient pas la Grèce à coup de CDS les gouvernants se trouveraient dépourvus d’un sérieux prétexte pour mener leurs politiques de rigueur. Ils en trouveraient sûrement d’autres, mais pas de cette envergure ! Il s’agit d’un Etat, qu’on nous dit au bord du précipice. De quoi impressionner, sidérer les foules pour qu’elles se tiennent quoites.

    Devant l’épreuve des faits ceux qui doutaient encore de la pertinence d’une interdiction des paris sur la fluctuation des prix (la spéculation), préconisée par Paul Jorion, devraient se rendre à l’évidence : les effets désastreux de ces paris ne sont pas seulement financiers, mais aussi politiques, et par conséquent sociaux.

    Nous ne sommes plus dans l’abstraction, il s’agit maintenant de sociétés humaines qui risquent d’être déstabilisées et pas pour le mieux.

  9. Avatar de Emmanuel Haydont
    Emmanuel Haydont

    La dette publique, une course démarrée au 20 e siècle…
    Il serait quand même intéressant de comprendre pourquoi au 20e siècle il est apparu aux élites économiques, financières et politiques que de retirer le pouvoir de création monétaire aux états pour les obliger à aller chercher du crédit auprès des marchés était plus moderne. C’est fondamentalement cette décision prise en 1911 aux US, et dans les années 1970 pour beaucoup d’autres pays, que par les intérêts composé la dette publique c’est accumulée avec les conséquences prévisibles et inévitables. Quel en était le but ? Était-ce pour limiter les risques d’inflation ? (difficilement justifiable) Pour créer une dépendance des états envers les « possédant » ? (possible)
    Je suis incapable de comprendre la justification officielle et ne trouve pas de traces de débats préalables ayant eu lieux. Cela ce serait-il fait sournoisement comme aux US pendant les congés de Noël ou le gouvernement était assoupis ? Mystère…

    Un pronostique pour la fin de cette course et son gagnant. Les US ont des atouts, mais la Grèce est à la corde en bonne place pour gagner !… :-/

    1. Avatar de jeannot14
      jeannot14

       » dette publique, conséquences, le but, limiter le risque d’inflation, dépendance des états aux financiers? sournoisement!!!!!!!!!!  »

      Si, j’ai bien tout synthétisé, de la (science économique moderne):

      C’est pire que çà, à l’insu de notre plein gré, la masse citoyenne voulant profiter indument de placement inflationniste (rendement élevé) sans se poser la question primordiale SUR QUI VONT ETRE PRELEVER SES INTERETS.

      Sur l’inflation et la dévaluation de la monnaie de l’état inflationniste (état créateur de monnaie sans intérêts dette publique) Pour le peuple, sauf à vouloir commercer avec l’étranger, ce n’était pas un gros problème, sauf pour le capital et son rendement.

      Ou depuis 1973 chez nous, puis Maastrich, puis constitution, par le biais d’article interdisant aux états de s’auto-prêter de l’argent sans intérêts. Couts des intérêts depuis cette date 1400 Milliards dont une toute petite partie est
      repartie dans les intérêts reversés au citoyen lambda, les boursicoteurs citoyens ayant en général tout perdu.

      L’espoir va peut être venir de la cour constitutionnelle Allemande qui vient de déclarer les minimas sociaux Allemands, non conforme à la constitution, irait-on de ce fait vers un revenu minimum décent (pour assurer les besoins fondamentaux des citoyens, gite couvert santé)

      Le contre-pied à nos élites politicardes. Il me semble que même en France beaucoup de loi « scélérate » qui vont à
      l’encontre du Peuple en général devrait être déclarée caduque. Mne Lepage devrait étudier cette question, a son actif, une belhttp://fr.public-debt.org/le décision de justice dans sa défense de la MDRGF, merci pour la collectivité Mne Lepage.
      http://fr.public-debt.org/

    2. Avatar de blackhole
      blackhole

      Tout à fait pertinent comme question.

      Pourquoi les Etats-Unis appartiennent-ils à la Fed et à Wall-Street?
      Pourquoi l’Europe (l’Union) a-t-elle créé l’article 104 de Maastricht (ou 123 Lisbonne) interdisant l’emprunt des Etats à la BCE?

      Ou pourquoi les Etats ont-ils été vendus au privé? Car nos impôts servent principalement à rembourser les intérêts de la dette.

    3. Avatar de Mathieu
      Mathieu

      J’appuie la question.

      Avant, les états n’empruntaient massivement que pour faire la guerre (à tout le moins, c’est mon impression). Pourquoi et comment cela a-t-il changé?

  10. Avatar de Phil de Saint Naz
    Phil de Saint Naz

    Les politiques d’austérité que nos imprudents politiques ne manqueront pas d’appliquer à leur population sous la pression des marchés obligataires marque le début de la fin de l’économie « à l’occidentale ».

    Les milieux industriels ont besoin que les Etats libèrent rapidement les marchés obligataires, très bien. Ils vont donc progressivement étrangler leurs citoyens, les obliger de mettre de plus en plus la main à la poche par rapport à des services qu’ils offraient jusqu’ici gratuitement, ou pour des prix sans rapport avec leurs coûts. Globalement, les prélèvements directs ou indirects sur les ménages vont donc fortement augmenter.

    Moralité, une consommation des ménages de plus en plus atone. Comment les entreprises pourront-elles s’en sortir, avec des consommateurs finaux absents? Elles licencieront de plus en plus ou mettront leurs employés en chômage partiel, nouvelle catastrophe pour la consommation, cercle vicieux final. Même si un certain nombre d’entreprises internationales arrivent à trouver de nouveaux consommateurs dans les pays émergents, ceux-ci seront à terme atteints du même mal.

    A côté de chez moi, j’ai un très bel exemple de ce début d’explosion en chaîne. La construction de quatre paquebot ayant été annulée, les Chantiers de Saint Nazaire n’ont quasiment plus de travail, et seule la peur de braquer les gros armateurs de croisière empêche les mouvements sociaux qui traditionnellement sont violents. Les sous-traitants on massivement licencié leurs personnels.

    Le schéma est le suivant: avec la croissance financière des dernières années, les fonds de pension américains versent des retraites conséquentes et par ailleurs, les prêts hypothécaires permettent au retraité américain de faire tourner l’industrie de la croisière à plein.

    Crise des subprimes: patatras.Plus de marché: les retraités américains n’ont plus de fric, les banquiers, qui sont des acteurs importants de la construction navale (financements) non plus, et de plus, la flotte est en sur-capacité, les armateurs ayant été beaucoup trop optimiste lors de la,période d’euphorie précédente.

    Bien entendu l’Etat, actionnaire à 33%de l’entreprise ne peut intervenir (règlemention européenne) par ailleurs, à cause de son endettement, il ne peut plus effectuer non plus de commandes par exemple militaires pour soutenir le dernier chantier naval français.

    Nos politiques, par facilité, pour acheter des électeurs de moins en moins associés aux fruits de la croissance, ont pratiqué le déficit depuis 30 ans comme méthode de gouvernement, et ils se sont fit coincer par une crise qu’ils ne pouvaient même pas imaginer (« gouverner, c’est prévoir »), entraînant leurs citoyens dans une spirale infernale qui ne fait que débuter.

    La croyance en un monde solidaire et animé par la justice, dominé par un progrès, au service d’un homme libre, risque d’en prendre un coup, ne trouvez-vous pas? Réveillez-vous, c’est la fin!

    1. Avatar de 4 Août
      4 Août

      « La croyance en un monde solidaire et animé par la justice, dominé par un progrès, au service d’un homme libre, risque d’en prendre un coup, ne trouvez-vous pas? Réveillez-vous, c’est la fin! »

      C’est ce que je me dis… c’est la lutte finale, mais c’est Rupert Murdoch qui gagne.

    2. Avatar de merou
      merou

      Z’ont qu’à construire des bateau-prisons, on remplira de banquiers , de politiques et de quelques z’élites.
      J’ai des noms…

    3. Avatar de clive
      clive

      Si les oligarchies des pays plongeants veulent garder leur position face a celle des pays emergents en voie d’émancipation, il leur faut développer leur propre tiers/quart monde domestique.

    4. Avatar de astrorock
      astrorock

      Phillipe, rien de nouveau sous le soleil, crise ou pas crise, le resultat final de la fuite en avant dans la globalisation comme nous la vivions depuis au moins 2 decennies est celui que vous decrivez, une classe tres reduite de super riches, leurs supletifs un peu plus nombreux et l’immense masse de l’humanite avec la tete tout juste hors de l’eau pour ne pas se noyer.

      La crise actuelle n’etant qu’un accelerateur de ce mouvement.

      Sur le chantier naval, et au risque de choquer, l’annee derniere sur un autre blog, j’avais emis l’idee que si la france voulais demeurer une puissance, et donc en avoir les instruments, il fallais se doter d’un deuxieme porte avion nucleaire et ainsi donner du travail aux arsenaux et avoir une permanence a la mer de la plate forme strategique que represente un porte avion et sa flotte.

      Plus moderniser nos sous marins nucleaires SNA et SNLE.

      Je n’ais pas fait un tabac, cela vas sans dire….

  11. Avatar de liervol
    liervol

    Expliquez moi à quoi ça rime ce retour forcé à 3% Pourquoi rester à ce chiffre ça change quoi si on le remonte ce montant soit disant pacte de stabilité de la monnaie ? pourquoi ne peut on pas en changer .??

    1. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      Faute d’une d’une intégration économique plus forte, cette règle a été une manière (avec celle de la dette publique ne dépassant pas 60% du PIB) de donner une assise à une monnaie commune, l’euro.

      Ce n’est qu’une convention, dont le calcul a du reposer à l’époque sur la charge additionnelle pour le budget d’un Etat qu’un tel taux de déficit représentait, eu égard au taux de croissance présumé de la période et à l’accroissement des recettes fiscales correspondantes (ou quelque chose de ce genre).

      Le mécanisme n’a que très peu de flexibilité, mais il a été dans les faits abandonné à la faveur de la crise actuelle, et la tentative que nous connaissons de revenir à ce taux est illusoire.

      C’est la raison pour laquelle il va falloir nécessairement revenir sur ce seuil. Soit en poursuivant l’intégration, soit en acceptant le délitement de la zone euro (ou les deux à la fois).

    2. Avatar de astrorock
      astrorock

      Bonjour.

      D’autant que je persiste a dire que 3% du pib ca parait peu mais que la realite c’est que quand le deficit du budget de l’etat francais est de 3% du pib cela correspond a presque 25% de deficit reel et de presque 50% l’annee derniere.

      Ce chiffre est donc une illusion, une de plus.

  12. Avatar de BA
    BA

    La Grèce va s’inviter dans l’existence quotidienne des usagers de la Banque Postale.

    La Banque Postale n’a plus d’argent pour maintenir ses bureaux dans les petits villages français.

    La Banque Postale ferme ses bureaux dans les campagnes.

    La Banque Postale ferme ses bureaux dans les banlieues difficiles.

    La Banque Postale embauche de moins en moins de facteurs, de moins en moins de guichetiers, etc.

    La Banque Postale ne peut plus fournir aux Français un service public pour tous, sur tout le territoire, …

    … et nos dirigeants politiques vont obliger la Banque Postale à acheter des milliards d’euros d’obligations grecques ?

    Ah bon ?

    La Banque Postale n’est plus un service public ? La Banque Postale ne doit plus remplir une mission de service public ?

    Maintenant, c’est ça, la nouvelle mission de la Banque Postale ?

    Acheter des obligations grecques ?

    C’est-à-dire acheter des obligations pourries.

    Cette information est un scandale :

    « Des achats d’obligations grecques par des banques publiques de la zone euro sont l’une des options à l’étude dans le plan d’aide de l’Union européenne à la Grèce, a déclaré jeudi une source de l’UE au fait des discussions. » (Dépêche Reuters)

    1. Avatar de zébu
      zébu

      Il n’y a pas que La Banque Postale a être publique (d’ailleurs, elle l’est de – en -). Il y a aussi la Caisse des Dépôts et Consignations, bras armé financier de l’Etat depuis Napoléon. Mais aussi des collectivités locales.

    2. Avatar de Jean-Marc Stevenson
      Jean-Marc Stevenson

      Bonjour,

      Je pense que vous vous voulez parler de la Poste, dont la BP est une filiale. D’autre part, cette dernière n’est pas « Publique », la Poste étant dorénavant une SA effectuant des missions de services public.

  13. Avatar de Sébastien

    En fait la crise grecque là c’est le début de la fin de nos nations, j’ai tilté ce matin en écoutant BFM radio mais voilà :

    Parce quand il parle de l’Europe fiscale, cela veux dire un imposition européen, donc voilà après l’impôt on a donc un budget économique européen et si les nations n’ont plus de fiscalité nationale ca veux dire que ce ne sont plus des nations mais une grande région a l’américaine… on parle donc de gouvernance économique, donc on a quoi faisons le point:

    – une banque centrale : check
    – une monnaie unique : check
    – un gouvernement européen : check
    – un président européen : check
    – une gouvernance économique et fiscale : incoming
    – une armée européenne : check (même si c’est un embryon)
    – une police européenne : check (même si c’est un embryon)

    voilà donc la France deviendra une région de l’Europe et l’UE va devenir un United States of Europe : USE

    je tiens à rappeler au passage que l’on va voir se mettre en place le commerce transatlantique bilatérale sans douane sans frais etc au passage en 2010 le pacte transatlantique, finalement comme le traité de Lisbonne à été appliqué, cette attaque en règle des marché financier était bien trouvé pour permettre la mise en place de la gouvernance économique, et puis c’est juste les grecs qui ont mangés c’est pas comme si ca comptait …

    Cette analyse à été confirmé par le chef économiste de la RBS ce matin qui était en interview sur BFM radio qui expliquais calmement, que les spéculateur avaient obligés les politiques à prendre acte sur ce problème de fiscalité de la zone Euro et donc d’avancer dans la construction du Bloc fiscale plus vite que prévu …

    Bref… nous pouvons acté de la naissance de l’Europe comme nation avec cette crise, et la fin de la partie pour nos États Nation, nous sommes bien dans une crise de civilisation forcée …

  14. Avatar de laurence
    laurence

    @phil de St Naze

    dans une réponse que vous m’aviez adressée voici qlq jours, vous me disiez :
    « L’action, c’est sympa, ca flatte l’égo, ca nous donne de l’importance, on a l’impression d’être dans le mouvement, dans l’Histoire.

    Mais la seule chose qui tienne, disiez-vous, c’est de convaincre l’adversaire, ou au moins à le forcer à renoncer en le désignant d’une façon irréfutable comme un ennemi personnel de l’humanité tout entière. »

    Et bien il est temps vous ne croyez pas de d é s i g n e r et de f o r c e r à rennoncer l’ennemi personnel de l’ humanité tout entière.

    J’attends, moi, V O S propositions.

    1. Avatar de Bertrand
      Bertrand

      @Laurence :

      Vous vous demandez quelles actions entreprendre pour que « cela change » ? Attendez l’augmentation délirante des impôts et vous observerez :

      Le législateur se sert de la force légale pour rembourser la dette. Si vous ne payez pas votre contribution généreuse au remboursement de l’intérêt des dettes cumulées, le législateur délèguera policiers et huissiers pour vous faire payer votre impôt.

      Le ressort de toutes révoltes ou révolutions a toujours été l’impôt parce que l’Etat utilise la force contre son peuple appelé « contribuable ». Lorsque les puissants dépensent trop, les banquiers ont besoin de l’Etat pour encaisser l’argent par extorsion de fond. Tant que cette limite n’est pas atteinte, et que l’on se contente par exemple de rincer les gens par des taxes sur les biens et services, la cocotte minute n’explose pas. Si l’extorsion est légitimée par la justice et son bras armé, la police ou les gendarmes, et que cette pratique se généralise, la classe moyenne descend dans la rue et c’est le début de la révolution. Il n’existe aucun moyen politique pour éviter l’application de la loi, l’engrenage qui mène à la surenchère, soit l’utilisation de la force par l’Etat pour maintenir sous perfusion « Das Kapital » : C’est la force qui sera utilisée par l’Etat pour juguler la crise et faire payer aux faibles l’intérêt dû aux banquiers, et c’est la force qui le perdra. La seule porte de sortie serait de convaincre les puissants de leur bêtise intrinsèque et de leur maladie mentale (les certitudes économiques amenées au rang de science), mais il faut que les pauvres meurent pour que les riches maigrissent, sinon, ils ne peuvent pas comprendre.

  15. Avatar de laurence
    laurence

    En attendant , les propositions de Phil de St Naze, je rappelle la proposition d’un autre lecteur :
    pourquoi n’imprimerions-nous pas tous le document : « les mesures que je préconise » de Monsieur Jorion afin de l’envoyer, signé, à toutes les adresses que nous nous refilerions ici ?

    Ce serait peut-être un début ??

    Voir le billet de Monsieur Leclerq: »L’actualité de la crise:Adeir turner persiste et signe » 09-02-10
    « Les mesures que je préconise », Monsieur Jorion à 21h53.

    1. Avatar de Phil de Saint Naz
      Phil de Saint Naz

      Il est difficile de donner ici des solutions qui sont par trop personnelles (et en plus, c’est un peu prétentieux). Il est en effet plus facile d’organiser la résistance au système hors des grosses agglomérations. Car c’est bien d’une résistance au système que j’appelle de mes voeux, tel Gandhi, que j’ai déjà cité ici contre les colonisateurs Anglais en Inde.

      La condition sine qua non c’est de disposer d’un réseau consistant, le plus trans-social et comportant un maximum de diversité professionnelle, étendu sur au moins une région, comprenant des relais dans la capitale et dabn le reste du territoire. C’est ce qui est le plus long à monter car, en fait, ces réseaux ses construisent le plus facilement à 20 ans. Ils ont des relais dans les affaires et dans la culture, les politiques sont interdits. A la frange du réseau des tas de gens prêts à rendre service, bien que complètement dans le système.

      D’abord manger: pas question d’enrichir Leclerc, on connait les producteurs, on va parfois les aider pour les coups de bourre, et on mange donc du bio à pas cher: moralité: l’Etat ne voit rien, les banques non plus. De plus, on boit des coups et on échanges des informations (qui rendraient parano les flics qui ses sont occupés des gars de Tarnac, bien que tout reste d’une légalité parfaite), par exemple en ce moment pour bloquer le projet d’aéroport de Nantes

      On n’achète des bagnoles d’occasion qu’en liquide. Aujourd’huyi, elles tiennent longtemps malgré le terrorisme destructeur du marché. (ma charette compte 460 000 km au compteur) On répare nous-même nos bagnoles, mais on a des copains garagistes chez qui on peut éventuellement bricoler.

      On n’emprunte jamais à une banque, toujours au réseau, sauf éventuellement pour une maison, mais jamais plus de 10% de la somme (le reste, c’est les copains).

      On constriuit nous-même nos maisons en bois (j’en suis à ma deuxième), dont les plans sont réalisés par des arrchitectes parfois très connus. On achète le bois chez un scieur local et la maison nous revient, hors foncier moins de 30% d’une maison de même surface construite par un pavillonneur.

      On a des comptes simples à la Poste, on refuse les prélèvements automatiques, et nos comptes sont toujours vides, on fonctionne en liquide comme en Allemagne.

      Tout ça ce ne sont que des exemples, il y en a bien d’autres, mais ce n’est pas le lieu pour décrire ces choses. Mais je suis convaincu que les choses changent par le bas. Le travail des femmes, par exemple, n’a pas été décidé du haut. Un jour elles ont éprouvé le besoin de le faire. Think global, do local. Il reste à écrire un bouquin du style « la résistance au capitalisme et à la finance pour les nuls »

  16. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    Bon ben j’ai compris.
    Pour un Président en démocratie.
    Gouverner c’est pas prévoir..plus la peine.
    Gouverner c’est emprunter.
    Ne rembourser que les intérêts et réemprunter.
    Très simple.
    En cas de malheur, il suffit de ne pas se représenter et de vivre des rentes accumulées grâce aux lobbies.

  17. Avatar de Marmar
    Marmar

    Banksters et Droite ultra-conservatrice mènent la lutte de classe en Europe pour développer le chômage, la précarité ainsi que casser les services publics et la protection sociale. Les 95% de citoyens et familles qui vivent de leur travail commencent pour beaucoup à en prendre conscience. Avec des différences entre pays. Ainsi l’Allemagne traditionnellement considére davantage les PME et Très Petites Entreprises. Le ministre RPR-UMP M. Bertrand Jeudi soir sur France 2 dit qu’il va aider cette grande moitié de l’économie par le biais d’une tout petit établissement public que personne ne connait (Rikiki?). La représentante des PME en est restée sans voix. Est-ce un remake d’une sorte de microcrédit qui signifierait pour beaucoup le goutte à goutte en attendant la pendaison et le dépôt de bilan?
    En revanche les méga- banques, dénationalisées par la bureaucratie RPR-UMP à son profit en 1986, auront toujours le droit de spéculer: il n’y a pas de séparation envisagée entre les vraies banques qui prêtent aux particuliers et aux entreprises et la Haute Finance spéculative à l’origine de la plus grave crise depuis huit décennies, sauf si le G20 le décide, c’est à dire à la Saint Glinglin. Malgré les grandes envolées verbales et numéros d’acteurs la prochaine crise est donc déjà programmée.
    Du côté allemand la Deutsche Bank, une de leurs plus grosses banques a joué un rôle important dans la spéculation contre la dette grecque devenue du jour au lendemain un problème car un gouvernement social démocrate était arrivé au pouvoir, d’où la « stratégie du choc » aboyée par les media aux ordres et analysée par Naomi Klein . Les banksters ultra-conservateurs ont réussi à placer leurs pions en Europe: Merkel, Sarkozy, Berlusconi, Barroso et maintenant le Flamand Van Rompuy (sans fonds?)qui interdit aux interprètes l’accès de la salle de conférence: veut-il favoriser encore davantage la domination des lobbys angloaméricains et des dinosaures du tout anglais et du tout marché?

  18. Avatar de François78
    François78

    Dans un autre billet (E LA NAVE VA) je suggérais ceci , qu’on retrouve finalement dans la dépêche Reuter citée par BA :

    « Dans les solutions non conventionnelles, ne pourrrait-on pas utiliser par exemple une banque « amie » (hélas non nationalisée) qui prendrait sa part (couperait l’herbe pour son compte) afin de la restituer en sous-main. »

    Dans la pratique, on n’est pas obligé de recourir aux banques nationalisées, il suffit de missionner ou mandater (et de ls surveiller) une large sélection de banques. Les taux pourraient être proches de ceux de la BCE et les opérations contourneraient l’interdiction faite à la BCE de fournir les états, tout en mettant hors d’état de nuire les établissements non coopératifs.

    1. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      Absolument exact ! Qu’en pense Angela Merkel ? La Deutsche Bank (ne pas confondre avec la Bundesbank), fortement soupçonnée d’avoir fait joujou avec les CDS, pourrait se rattraper dans l’autre sens ?

    2. Avatar de Crapaud Rouge
      Crapaud Rouge

      Ca s’appelle réquisitionner, non ?

    3. Avatar de zébu
      zébu

      Comme je le disais à BA juste avant, la CDC (Caisse des Dépôts et Consignations) est aussi faite pour ça, et ce depuis Napoléon. L’Etat ne devrait donc pas se gêner pour l’utiliser.

  19. Avatar de krym
    krym

    Et où en est l’Islande ( voir l’article du Monde hier soir) ? Adhérera ou pas à l’EU ? Peut-elle adhérer et répudier les dettes que l’état Islandais a garanti ?

    1. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      Le gouvernement islandais vient de mettre au point avec les partis d’opposition une contre-proposition de remboursement des gouvernements britannique et hollandais.

      L’idée est d’anticiper celui-ci, en 2012, en vendant les actifs de la banque Landsbanki (maison mère de Iceland par qui le malheur est arivé), afin de ne pas avoir à payer d’intérêts.

      Il est dans l’attente d’une réponse.

  20. Avatar de Millesime

    Plus c’est gros mieux çà passe…
    voici ce que nos dirigeants nous ont mis sur le dos pour la seule année 2009 : chiffres des déficits publics des divers Etats : pour une famille standard (un couple et deux enfants)
    – USA 13 735 €
    – France 8 745 €
    – Angleterre 13 260 €
    – Allemagne 7 045 €
    – Grèce 11 708 €

    source : tropicalbar.over-blog.com

    http://millesime.over-blog.com

  21. Avatar de liervol
    liervol

    @François Leclerc,

    Hier en regardant Let’s make money, il m’est venu une autre idée.
    Ce film d’avant la crise montrait que c’était notamment des fonds qui étaient à l’origine de la folie immobilière en Espagne et non en définitive des particuliers. Donc aujourd’hui ce serait donc ces fonds étrangers qui risqueraient le plus gros sur le « Dubai Espagne ». J’imagine même si on n’en parle pas que c’est la même chose en Grèce.
    Donc sauver la Grèce, sauver l’Espagne ect…. ce n’est certainement pas sauver les peuples, mais uniquement sauver les intérêts financiers des uns et des autres et tant pis si ces intérêts financiers sont déjà à l’origine des difficultés.
    On recommence, Show must go on….

    1. Avatar de louise
      louise

      mais qui vous parle de sauver les peuples ?

  22. Avatar de BA
    BA

    Les pays de la zone euro divergent encore sur les modalités d’un éventuel plan d’aide à Athènes.

    Les traités interdisent à la Banque centrale européenne (BCE) de renflouer un pays de la zone euro ; une étude juridique du Bundestag estime qu’il n’est pas non plus possible de faire des prêts d’Etat à Etat.
    Il faut aussi examiner la compatibilité d’une intervention allemande avec un arrêt de la cour constitutionnelle de Karlsruhe, qui encadre strictement l’engagement européen de Berlin.
    « Nous sommes dans les traités », a assuré Mme Merkel, à l’attention de ses concitoyens.
    En réalité, il y a là une violation de la parole donnée par les politiques aux Allemands pour qu’ils abandonnent le deutschemark. Edmund Stoiber, le ministre président de Bavière, avait promis lors de la marche vers l’euro à la fin des années 1990, qu’ »une union faite de transferts financiers est aussi peu probable qu’une famine en Bavière ». Moins de dix ans après son entrée dans l’Union monétaire, la Grèce a fait voler en éclat toutes les règles.

    Le Monde

  23. Avatar de yann
    yann

    Monsieur Leclerc (comme Mr Jorion), pourquoi ne parlez-vous pas de l’article 104 du Traité de Maastricht?
    Pourquoi ne pas demander… exiger son annulation?
    Pourquoi les États européens ne peuvent-ils pas se financer à faible taux auprès de LEUR banque centrale et doivent utiliser les marchés et les banques privées qui ELLES se financent à faible taux auprès de la BCE?
    Pourquoi ne pas se débarrasser (par le vote ou les armes) des politiques mafieux qui ont validé et restent complice de cette immonde escroquerie?

    http://www.youtube.com/watch?v=YbOA8utFlFE

    1. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      Nous n’en sommes plus, selon moi, à l’article 104 du traité de Maastricht. C’est bien au-delà qu’il faut aller, afin de remettre le système financier dans le chemin qui devrait être le sien: financer l’activité économiques des femmes et des hommes.

  24. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    Se pourrait il que nos élites politico-financières aient fait le choix de la monétisation rampante des dettes publiques stratosphériques qu’elles sont en train d’accumuler ? Le scénario qui suit n’est qu’une hypothèse, mais hélas, au vu de certaines prises de position de la BCE, on ne peut l’exclure totalement. Prions donc pour que l’on puisse rire de mon pessimisme dans quelques années.
    http://www.objectifliberte.fr/2010/02/scenario-noir-zone-euro-monetisation-dettes-publiques.html

  25. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    La réaction des marchés ne s’est pas fait attendre: ils continuent de parier sur la baisse de l’euro et de le faire chuter en conséquence. Il faudra attendre lundi, disent les commentateurs, pour connaître les mesures envisagées pour soutenir financièrement la Grèce, pour que les choses puissent se calmer. Il faudra aussi qu’elles soient d’ici là mises au point, devraient-ils ajouter.

    Jean-Claude Junker n’a pas attendu non plus, pour expliquer ce matin dans Libération que la Grèce devra prendre des « mesures additionnelles », si la « crédibilité » de son plan de réduction du déficit public est considérée comme insuffisante.

    Que ces marchés puissent spéculer sur la « probabilité d’une possible absence de réaction de la zone euro » serait selon lui une erreur et ne semble mentionné que comme facteur secondaire expliquant la réaction enregistré sur le marché des changes ce matin !

    1. Avatar de astrorock
      astrorock

      Je m’etonne que ces problemes se discutent, a defaut de se resoudre, au niveau de l’UE et non de l’euro groupe.

  26. Avatar de charles
    charles

    Pendant que certains faisaient remarquer que ‘l’opacité’ des comptes grecs compliquait la résolution de la situation,
    il est su que la dette totale de la Grèce est $302.6 mds de $, que 77% des obligations grecques sont dans les portefeuilles d’investisseurs étrangers, plus le décompte auquel vous faites mention, soulignant l »’exposition’ de
    la France, sauf pour les borgnes types B.Prot ( A rapprocher du plan B de sauvetage de Lehman brothers, d’un montant de 100 mds de $ )
    Donc, l’inventaire du ‘chaos virtuel’ est connu, c’est surtout ce qui derrière qui doit faire peur, ce que vous appelez justement la crise de l’Europe.Les chiffres évoqués pour éviter la ‘contagion’ étaient de l’ordre de 80-100 mds d’euros.
    On lit ici et là que les Allemands renaclent, que les Francais.., tandis que certains officiels et blogs américains font état
    d’une intervention concertée des banques centrales européennes pour ‘soutenir’ l’euro, alors qu’entre février et avril
    324 milliards d’euros de ‘short-term bills’ de l’Euro-zone doivent etre ‘roll-over’. ( pardon my French…)
    ( source Breaking down Europe’s bond issuance ) Vu les résultats de l’adjudication américaine hier, ‘Le prix de l’inaction ‘, une facture qui gonfle..Incompréhensible.

  27. Avatar de VB
    VB

    Bonjour,

    @ merou :

    « Z’ont qu’à construire des bateau-prisons, on remplira de banquiers , de politiques et de quelques z’élites.
    J’ai des noms… »

    Vous me faites trembler avec vos bateaux et vos éventuels noyés, ça me rappelle certains épisodes sanglants et peu glorieux de la Terreur (1793).

    1. Avatar de gibus
      gibus

      en attendant les banquiers, politiques et consorts se préparent à dévorer de la chair fraîche… Arrive un moment ou la Terreur n’est que de la légitime défense.

  28. Avatar de Zevengeur

    Je viens de publier un post pour ceux qui sont moins au fait de la spéculation via les CDS que les contributeurs de ce blog :
    La spéculation attaque notre (R)UE
    http://french-revolution-2.blog.fr/2010/02/11/la-speculation-attaque-notre-r-ue-7981734/

  29. Avatar de BA
    BA

    Le ministre des affaires étrangères et vice-chancelier, Guido Westerwelle, aurait plaidé contre une aide financière des Européens et en faveur d’une intervention du Fonds monétaire international (FMI) devant la commission des affaires européennes du Bundestag, rapporte le quotidien Die Welt, vendredi 12 février.

    Les libéraux peuvent s’appuyer sur un rapport interne du Bundestag qui souligne que des aides communautaires ou bilatérales enfreindraient le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE). Selon la chancellerie, on « peut imaginer différentes voies pour contourner » cet interdit. Mais le député libéral (FDP) Frank Schäffler a exhorté le gouvernement à prendre cette expertise au sérieux : « On n’aide pas un alcoolique en lui donnant encore une nouvelle bouteille d’eau-de-vie. »

    Une bonne partie de la presse allemande partage ce jugement. Renoncer à la clause « No bail out » (pas de renflouement), que l’Allemagne avait imposée, avec d’autres pays, dans le traité de Maastricht, reviendrait à « supprimer le dernier rempart pour l’euro stable », avertit le quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ). Aussi, ce journal a salué l’issue de la réunion informelle de Bruxelles : « L’Allemagne a tenu tête malgré la pression des partenaires européens. (…) C’est une victoire de la raison. »

    Une telle décision serait également très impopulaire. « Le sentiment qui domine est que l’Allemagne paye plus qu’elle ne reçoit, alors si elle doit en plus aider la Grèce, ce sera très difficile à expliquer », souligne l’expert du DGAP. « Les Allemands doivent-ils à l’avenir partir en retraite non plus à 67 ans mais à 69 ans pour que les Grecs puissent profiter de leur préretraite ? », s’insurge le FAZ.

    En revanche, l’idée d’une intervention du FMI, que réclame le respecté Otmar Issing, ancien membre du directoire de la BCE, recueille davantage de suffrages. « Le FMI est la seule et la meilleure alternative », a-t-il déclaré. A la Chancellerie, on évoque tout au plus « une coopération technique pour le FMI ».

    Un geste de Berlin envers Athènes risque sans aucun doute de renforcer le camp des anti-européens. « Tous ceux qui étaient contre l’euro et pour une zone euro plus limitée vont se sentir renforcés dans leur opinion », explique Ansgar Belke, économiste à l’université de Duisburg.

    A commencer par ceux qui avaient porté plainte contre le traité de Lisbonne. En juin 2009, les juges de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe avaient obligé Berlin à adopter une loi d’accompagnement garantissant les prérogatives du Parlement allemand. Cette décision avait été considérée comme une limite fixée à l’intégration européenne.

    Le Monde

    1. Avatar de guillaume
      guillaume

      Un article de V.Bernard (Président de l’institut Hayek (Bruxelles) et Senior Fellow de Turgot (Paris), deux thinks tanks francophones dédiés à la diffusion de la pensée libérale, et sympathisant des deux seuls partis libéraux français, le PLD et AL.). Il y présente un scénario (vers une monétisation rampante des dettes publiques ?) et y développe rapidement une proposition de sortie:

  30. Avatar de Ken Avo
    Ken Avo

    Décidément la BCE est prolixe en travaux intéressants ces derniers temps.
    Après avoir planché sur la possibilité juridique de sortir la Grèce de l’Euro, voici que Mr Trichet et sa bande de délinquants aimeraient une directive permettant de sauver les banques en toute discrétion (pour plus d’efficacité selon eux)

    Dépèche Reuters ici:
    http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLDE60S20A20100129

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