Le point sur l’impeachment, le 11 novembre 2019 – Retranscription

Retranscription de Le point sur l’impeachment, le 11 novembre 2019.

Bonjour, nous sommes le 11 novembre 2019. Nous fêtons l’Armistice de la 1ère guerre mondiale, une guerre qui a fait 18,5 millions de morts, ce qui a facilité la venue ensuite d’une épidémie qui s’est déclenchée en 1918 et qui a ravagé le monde en 1918 et 1919 : la grippe espagnole qui a fait, elle, 50 millions de morts, près de 3 fois plus. La guerre de 1914 n’a pas tué que les militaires sur les champs de bataille : elle en a tué en très grand nombre – 700.000 rien qu’à la bataille de Verdun – 800.000 militaires morts en Turquie et 4,2 millions de Turcs – des civils – qui meurent pendant ce temps-là des conséquences collatérales (famine, épidémies, guerre civile, etc.) à l’intérieur du pays. Voilà un mot pour la date du 11 novembre. 

Sinon, je vais vous faire un point sur la situation aux États-Unis, où on en est dans cette question d’impeachment. La procédure a été lancée et a été lancée par des Démocrates.

Mme Pelosi, à la tête de la représentation Démocrate au Congrès, c’est-à-dire au Parlement des États-Unis, avait hésité très longuement. Comme je vous l’ai dit, je supposais que c’est d’avoir lu le livre de M. Laurence Tribe, le juriste professeur à Harvard, sur l’impeachment qui montre qu’il s’agit d’un processus extrêmement délicat [Laurence Tribe et Joshua Matz, « To End a Presidency. The Power of Impeachment » (2018)]. Il y a eu 4 tentatives jusqu’ici. C’est la 4ème tentative aux États-Unis. Deux ont échoué parce que le Sénat, finalement, n’a pas voté l’impeachment. C’est dans le cas du Président Andrew Johnson et du Président Bill Clinton. Un président a préféré démissionner plutôt que d’aller au bout de la procédure, c’était Richard Nixon.

C’est une procédure extrêmement délicate. Ça a été mis au point… Je vous ai dit, ça date du moyen âge, en Grande-Bretagne, en Angleterre à l’époque. c’est une procédure qui remet en question la nomination d’un chef d’État.

Ça a été écrit de manière très consciencieuse dans la constitution des Etats-Unis en 1786 et on est revenu dessus, sur la manière dont ça a été écrit, au fil des années, parce que les choses ont changé dans la politique américaine. En particulier, quand la constitution est écrite, il n’y a pas de partis aux États-Unis. Les partis sont apparus et sont devenus une partie du paysage et jouent un rôle déterminant dans la direction du pays. 

Dès que les Démocrates ont parlé d’impeachment, les Républicains sont montés sur leurs grands chevaux en disant : « C’est une manière, en fait, pour eux, de remettre en question l’élection présidentielle ! ». Alors, là, c’est le grand malentendu puisque c’est cela la définition même de l’impeachment : c’est remettre en question le résultat des élections présidentielles.

Ce n’est pas une procédure d’annulation des élections. Ce n’est pas une procédure permettant de dire qu’il y a eu des irrégularités, que c’est peut-être l’autre candidat qui aurait dû passer. Non, ce n’est pas ça l’impeachment. C’est un processus de destitution. La manière dont ça a été décrit est extrêmement vague. « Treason, bribery [corruption], high crimes and misdemeanours », ce qui veut dire… En réalité, ça veut dire très hauts crimes et délits de type divers. [P.J. Je vais revenir longuement sur ces questions dans les jours qui viennent, en particulier sur « bribery »].

Les framers (constituants) ont laissé la définition extrêmement vague pour que, selon les circonstances, on puisse invoquer cela mais sans être restreint par une définition trop précise de quoi il s’agirait. Alors, « treason, » la haute trahison, bien sûr, ça fait partie des hauts crimes mais quoi ? Dans le cas de Clinton, c’est le fait de « perjury »,  de parjure, c’est le fait d’avoir menti devant une commission et, vous le savez, sur des affaires qui n’avaient rien à voir ce sur quoi on l’interrogeait puisque c’était sur des frasques d’ordre sexuel, ce qui n’était pas du tout la raison pour laquelle il y avait eu enquête. L’enquête était liée à des opérations faites par une firme dont il était le dirigeant avec son épouse.

Donc, remettre en question l’élection, oui, bien sûr, bien entendu chers amis, c’est à ça que ça sert. On ne peut pas dire « Vous essayez de remettre en question l’élection présidentielle ». Oui, par définition, c’est ça l’impeachment, ce n’est pas autre chose. 

Là  p a question qui se pose maintenant, c’est où est-ce qu’on en est ? Comment est-ce que ça peut avancer ? Etc. Pelosi s’était dite que ce qu’il y a dans le rapport Mueller n’est pas suffisant pour qu’on lance une procédure. Pourquoi ? Parce que, vous l’avez vu, d’une part, tout le monde a été extrêmement surpris quand ce M. Mueller, qui était un ancien patron du FBI, un officier qui s’était distingué sur le champ de bataille, qui avait sauvé certains de ses hommes, etc. Je ne dis pas ça en rigolant, c’est formidable de faire des choses comme ça. Mais, on a vu un monsieur de 76 ans très diminué, hésitant, se tournant vers des gens à côté de lui pour essayer qu’on l’aide à comprendre la question qui lui a été posée et on s’est dit : « Zut, on avait mis – les Démocrates – toutes nos cartes dans ce panier-là, tous nos œufs dans ce panier-là et, en fait, on a un monsieur qui n’est plus tout à fait à la hauteur de la tâche qu’on lui a confiée».

Et effectivement, dans le rapport Mueller, il est dit à plusieurs endroits que, finalement, le rapport n’a pas pu avancer parce qu’il a eu en face de lui des gens qui « stonewalled », qui faisaient le mur de pierre, c’est-à-dire qui refusaient purement et simplement de répondre – on l’a vu dans le cas de M. Manafort par exemple – qui après avoir passé un accord avec la Cour pour dire la vérité a été pris la main dans le sac à continuer de mentir. 

On a donc cette affaire de M. Trump, à plusieurs reprises, exerçant un chantage sur l’Ukraine, de refuser de libérer des fonds d’aide militaire qui ont été votés par les deux chambres et d’intervenir pour qu’ils ne soient pas libérés. Qu’est-ce qu’il veut ? Il veut obtenir des informations négatives sur M. Biden, Joe Biden, ancien vice-président de M. Obama, actuel rival pour l’élection de 2020 à la présidence. M. Joe Biden, dont le fils se trouve avoir fait des affaires en Ukraine qui consistent essentiellement, pour M. Hunter Biden, le fils, à s’être présenté et recevoir 50 000 dollars par mois pour le fait d’être simplement une personne qui porte le nom de son père, ce qui effectivement ne paraît pas mériter peut-être ce genre de somme.

En plus de cela, il y a l’idée qui est née quelque part que ce ne sont pas les Russes qui ont interféré avec l’élection présidentielle de 2016 en soutenant de manière massive M. Trump, il y a cette idée qui est née dans le camp Républicain que le scandale n’est pas là, qu’il s’agit de fake news, que cette interférence n’a pas eu lieu, que les inculpations, par exemple, par le FBI d’un certain nombre de personnes en Russie qui ont été prises véritablement la main dans le sac à interférer avec les élections présidentielles, que tout ça, c’est un complot du « Deep State ». Oui, c’est un complot selon la logique que vous connaissez et qui est très courante dans l’extrême-droite où ce sont des individus (il n’est jamais question de structures, il n’y a que des individus) qui se réunissent en secret et qui prennent les décisions sur le cours du monde.

Je souris parce que je reçois tous les jours des messages de gens qui sont des lecteurs assidus du blog de Paul Jorion et qui viennent avec les explications les plus invraisemblables de ce type-là : « C’est quelqu’un quelque part qui a pris la décision ». De même qu’à l’inverse, pour nous défendre contre l’extinction, on imagine qu’ « il y a sûrement quelqu’un quelque part qui s’occupe activement de ça, qui va empêcher le cataclysme ». Ce sont des explications simplistes. Le monde est plus compliqué que cela. 

Donc, d’un côté, les Démocrates qui se disent : « On a trouvé un truc, le chantage exercé par Trump. Ça ne se fait pas. On ne met pas les questions de politique intérieure avec la politique extérieure d’un pays et, surtout, on n’essaye pas d’obtenir de manière détournée des fonds de pays étrangers pour interférer avec nos affaires » parce que, bien entendu, en arrière-plan de tout cela, il y a encore des choses qu’on voit apparaître, c’est-à-dire de l’argent qui vient de Russie, qui vient des pro-Russes à l’intérieur de l’Ukraine, etc., etc. M. Giuliani, qui a donc représenté la politique officieuse, la 2ème équipe en Ukraine, est par ailleurs quelqu’un qui semble – on aura des chiffres certainement précis dans les jours qui viennent – reçoit des sommes considérables de ce côté-là. Il y a tentative, effectivement, de désinformation.

Mais donc, il y a quelqu’un quelque part qui, très habilement je dirais, essaye de torpiller entièrement l’idée du chantage présidentiel et ça, je vous l’ai dit tout de suite dans une interprétation de type paranoïaque très classique dans les extrêmes-droites, en disant : « C’est les autres. Ça ne peut pas être moi. Ça doit être sûrement les autres qui sont responsables ». Et donc, on a construit contre ce que les services secrets, la CIA, le FBI a trouvé d’ingérence russe dans l’élection présidentielle, on a monté du côté républicain toute une histoire que ce n’est pas du tout ça, que c’est exactement le contraire. Ce sont les Ukrainiens qui sont intervenus pour défendre, pour pousser la candidature de Mme Hillary Clinton

Et quand on lit maintenant les retranscriptions des dépositions qui ont eu lieu le mois dernier et au début de ce mois des gens qui sont interrogés, les Démocrates posent des questions par rapport au chantage de Trump et les Républicains posent des questions systématiquement sur les supposées interventions ukrainiennes dans le sens de soutenir les Démocrates.

Il y a quelqu’un de très habile, quelqu’un de très malin qui a pensé dès le départ qu’on allait contrer ce qui est prouvé par les faits par une histoire qui en est le symétrique et qu’on allait défendre jusqu’au bout [P.J. : je ne regrette pas d’avoir tourné ma phrase comme cela, puisqu’on a appris avant-hier, vendredi 15 novembre,  lors de l’audition de l’ex-ambassadrice en Ukraine, Marie Yovanovitch, que la personne en question n’était autre que … Vladimir Poutine !] . C’est ce qu’on voit effectivement dans les questions qui ont été posées par les représentants Républicains dans les dépositions, les personnes qui déposaient quand ça a eu lieu, et en sens inverse, on a donc des questions parallèles, les unes des Démocrates sur le chantage et les autres des Républicains sur la collusion probable encore cachée des Ukrainiens par rapport aux élections de 2016.

Il est possible que la personne qui ait inventé soit Paul Manafort, qui est en prison en ce moment, qui était la personne qui travaillait pour le président ukrainien pro-russe à une époque. Quand, maintenant, à partir du 14, à partir de mercredi, quand des gens qui ont déjà été interrogés vont venir maintenant parler en public – en particulier, mercredi, ce sera M. George Kent et ce sera M. Bill Taylor. Kent est un sous-vice-président au Ministère… Il est deputy-assistant du Secretary of State c’est-à-dire le ministre des Affaires Etrangères. C’est un assistant du vice-président du ministère des Affaires étrangères et on aura M. William Taylor qui, lui, est l’ambassadeur actuel en Ukraine.

Et que font les Républicains ? Très habilement, ils vont demander à ce qu’on fasse venir le lanceur d’alerte qui avait attiré l’attention sur la conversation de M. Trump, celle où il fait un bras de fer avec le président ukrainien. Ils demandent à ce que le lanceur d’alerte vienne témoigner et demandent aussi que M. Hunter Biden vienne aussi témoigner, donc le fils de l’ex-vice-président, dont le crime sur lequel tout le monde est d’accord, c’est simplement d’être un arriviste qui bénéficie des jetons de présence parce qu’il a un nom. Ça jette effectivement un très mauvais éclairage sur un père qui ne se rend pas compte qu’il ne faut absolument pas faire ça, en particulier quand lui essaye d’influer sur la politique ukrainienne parce qu’il y a effectivement de la corruption, tout le monde est d’accord là-dessus. Ce n’est pas une bonne idée qu’il ait un fils qui soit dans le conseil de direction d’une entreprise et qui, simplement, fait tourner le tiroir caisse. Je l’ai dit tout de suite, dès qu’on a parlé de ça. J’ai dit que ça ne va pas aider sa candidature à lui, à la présidentielle.

Ceci dit, quand par exemple Mme Fiona Hill, la grande spécialiste de la Russie, est interviewée, est interrogée devant cette commission et qu’on lui parle de ça, et que les Républicains reviennent à tout moment sur cette histoire de complot de l’Ukraine avec les Démocrates, elle fait une très belle déclaration en disant : « Ne mélangeons pas les torchons avec les serviettes. Le fait que ça ne soit pas une bonne idée pour un père [ce que je viens de dire] que son fils soit mêlé d’une manière directe ou indirecte aux affaires de son père en essayant simplement de récolter de l’argent, ce n’est pas une bonne chose. Il ne faudrait pas faire ça. Je suis d’accord que, dans les familles, il devrait faire partie du rôle des parents d’empêcher que leurs enfants fassent des trucs comme ça mais, dit-elle, ça n’a rien à voir avec l’affaire dont on parle. Ce n’est pas ça ! Ce dont on parle, c’est la manière dont une seconde équipe a été mise en place pour remplacer la politique officielle des Etats-Unis vis-à-vis de l’Ukraine ».

Et quand des représentants Républicains lui posent des questions plus précises, de savoir s’il y a eu ou non interférence des Ukrainiens dans la politique américaine en 2016, au moment de la présidentielle, là, elle dit clairement : « Non, ça, c’est un ragot. C’est des choses qu’on a pu prouver que ça n’existait pas. Ça n’est pas là ! »

Voilà donc son témoignage. Ce n’est pas une des personnes qui va parler immédiatement. Je vous ai dit Kent et Taylor le mercredi, Mme Yovanovitch, l’ancienne ambassadrice des Etats-Unis en Ukraine qui avait été éliminée par Giuliani, Trump et une campagne de presse dans l’extrême-droite pour qu’on se débarrasse d’elle sans raison précise si ce n’est, d’après ce qu’on a vu de ses dépositions, que simplement, c’est une personne intègre et que, dans un gouvernement comme celui de M. Trump, ce n’est pas ce qu’on cherche. On cherche des affidés. On cherche des sbires. On cherche des gens, des complices, des acolytes et pas des gens qui représentent le sens de l’État. Mme Fiona Hill n’est pas encore sur la liste des personnes qu’on veut faire venir. On la garde peut-être comme atout pour que, si les Républicains arrivent à faire dérailler l’enquête, que ça devienne un truc où on ne parle plus que de M. Joe Biden, je crois qu’à ce moment-là, on va la faire venir pour qu’elle répète que non, tout ça, en fait, ce n’est pas bien, on ne devrait pas faire ça mais ça n’a rien à voir avec les choses dont on parle. 

Dernière petite chose. On a été très surpris – je crois que c’est dans la journée d’hier si j’ai bon souvenir – quand on a appris que M. Mulvaney, qui est le chef de cabinet de M. Trump à la Maison Blanche, se joint à une procédure que M. Bolton utilise et qu’un certain M. Kupperman utilise aussi, c’est-à-dire que, quand le Président leur demande de ne pas aller témoigner devant la commission, leur donne l’ordre de ne pas aller témoigner et que les Démocrates alors à la tête de la commission utilisent la procédure qu’ils peuvent utiliser, c’est-à-dire de subpoena, c’est-à-dire d’une convocation obligatoire pour venir témoigner, M. Kupperman avait fait la chose suivante : il s’est tourné vers les tribunaux en disant : « Ecoutez, il y a deux ordres contradictoires. Il faut que vous tranchiez ». M. John Bolton, qui est ce néo-conservateur, qui est ce faucon en matière de politique étrangère mais qui avait appelé les discussions entre M. Sondland, qui est l’ambassadeur des États-Unis pour l’Union européenne mais qui se mêlait des histoires d’Ukraine, il s’était mis d’accord avec ce M. Mulvaney à la tête du cabinet à la Maison-Blanche pour faire avancer l’équipe parallèle.

Ce M. John Bolton, tout conservateur extrêmement dur qu’il soit, avait parlé, il a dit : « Il faut interdire, il faut rendre impossible ce truc de dealers. Ce n’est pas comme ça qu’on fait les choses. » Et donc, ce M. John Bolton s’est rangé du même côté que M. Kupperman, c’est-à-dire qu’il a dit aussi : « Que les tribunaux décident entre les ordres contradictoires de la Maison-Blanche qu’on ne peut pas aller et du Congrès qu’il faut qu’on vienne, qu’ils décident ». Et alors, là, on a été très surpris que M. Mulvaney, qui se trouve véritablement dans l’autre camp, M. Bolton (puisque M. Bolton représente le sens de l’État) : « Je suis de droite et extrêmement dur mais je suis quand même une personne qui considère qu’il faut faire les choses selon le fonctionnement normal de l’État ! » – et M. Mulvaney – qui s’est présenté comme quelqu’un qui voulait torpiller ça – qu’ils vont se retrouver défendus par les mêmes avocats dans le même type de procédure.

Donc, ça montre… Ça, c’est très intéressant parce que ça montre qu’il n’y a pas véritablement, – et c’est ça sans doute le talon d’Achille des Républicains – bien qu’ils soient sur le plan de la propagande et de la présentation des faits selon leur point de vue, ils sont bien, ils sont très au fait. Ils font ça bien. Ce n’est pas toujours très honnête mais, enfin, ils sont astucieux, ils sont habiles, etc. Mais là, le fait que deux personnes, qui se retrouvent dans des camps opposés par rapport à cette histoire de Trump, se retrouvent représentés par les mêmes avocats, ça montre qu’il n’y a pas eu de préparation. Ils ne sont pas bien préparés. Ils ne sont pas bien préparés pour ce qui est en train de se passer et ils ont tendance à simplement faire des diversions. La diversion officielle, qui est cette idée de complot en Ukraine, elle a été mise au point et a bien été développée par Manafort [P.J. : je l’ai dit plus haut, on a appris depuis que la source en est en réalité le Président russe]. Giuliani l’a répétée au fil des mois, chaque fois qu’il était interviewé à la radio, la télévision, mais maintenant, il y a beaucoup d’improvisation. On voit bien qu’il y a des choses… Ils sont en position difficile parce que le cas effectivement qui a été mis en avant, les Démocrates ont attendu d’avoir un truc extrêmement, je dirais, solide. Ils disent des choses qui ne tiennent pas debout : que c’est remettre en question l’élection présidentielle. Oui, par définition, c’est évidemment ça. Ils demandent à ce que le lanceur d’alerte vienne témoigner. Ça n’a pas de sens. Ça n’a pas de sens puisque tout le cadre dans lequel il est permis aux États-Unis qu’il y ait des lanceurs d’alerte à l’intérieur de l’administration, du gouvernement, est mis en place justement pour protéger l’identité de ces personnes. Ça ne fait pas partie de la définition qu’un lanceur d’alerte puisse venir témoigner. Donc, il faut protéger le statut de lanceur d’alerte et, en divulguant leur nom et en le faisant venir devant des commissions à visage découvert, bien entendu, on remet en question entièrement le principe même de ce type de témoignage et on n’assure plus la défense, ce qui fait que la fonction disparaîtrait de fait parce qu’on la court-circuiterait par des procédures qui les remettent entièrement, de fait, en question.

Voilà où on en est. Alors, il va se passer encore pas mal de choses. On va voir apparaître de nouveaux types d’informations. Il y a des procès qui continuent à différents endroits. Il y a cette surprise que M. Lev Parnas, qui est donc un acolyte de Giuliani, un immigré ukrainien proche du pouvoir russe, a décidé lui de venir parler quand on l’interrogerait. Là, ça doit provoquer quand même un petit peu la panique du côté des Républicains parce que c’est la personne qui peut, en particulier, dire qu’il y a des fonds, des fonds russes, qui sont mis à la disposition de Trump pour sa défense. C’est la personne qui sait si c’est le cas oui ou non. 

Voilà, il y a beaucoup de choses à dire alors je les ai dites et, bien entendu, je vous reviens sur le Brexit, sur ça, sur d’autres choses, sur nos problèmes de l’extinction qui menace. Je vous reviens chaque fois que ça me paraît justifié et encore sur d’autres sujets s’il y a des choses qui devaient se présenter dans l’actualité immédiate. 

Voilà, merci beaucoup !

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