Quelques remarques et précisions sur le concept juridique de « faillite » appliqué aux Etats, par Valérie Bugault

Billet invité.

De façon liminaire, il importe de préciser que le terme de « faillite » n’a plus court dans le langage juridique et judiciaire actuel ; cette notion a été remplacée par la périphrase « procédures collectives », dont le régime juridique a évolué, ces dernières décennies, dans le sens d’une diversification et d’une complexification. Néanmoins, le terme de « faillite », qui reste très prégnant dans l’inconscient collectif des gens, demeure couramment utilisé tant par le commun des mortels que par certains praticiens du droit : c’est la raison pour laquelle j’emploierai ici ce terme juridique désuet de « faillite ».

Quelques rappels des fondamentaux juridiques : la notion de « faillite » s’applique à des personnes de droit privé (entreprises ou, plus récemment, particuliers par le biais de la notion de surendettement). Le régime juridique des « faillites » ne peut être appliqué, par des tribunaux, que parce qu’un Etat, personne morale de droit public dotée de la souveraineté, existe ; il est, dans nos contrées, doté d’une organisation tripartite : Exécutif, législatif et judiciaire. Le pouvoir législatif est censé voter les lois, dont ledit régime de « faillite », qui seront ensuite appliquées par le pouvoir judiciaire (autorité judiciaire faudrait-il dire puisque l’on est toujours, au moins formellement, sous le Régime politique de la Vème République).

Dans ce contexte, il est pour le moins incongru, de parler, d’évoquer ou même de concevoir une soi-disant « faillite » des Etats. En effet, qui déciderait, et avec quelle légitimité, d’un régime dit de « faillite » qui devrait s’appliquer à l’Etat alors que sans l’existence de ce dit Etat aucun régime juridique ni aucune loi, du moins avec le sens que ces termes ont actuellement, ne saurait exister ni être mis en œuvre et sanctionné.
Il en résulte que, pour qu’une notion de « faillite » puisse s’appliquer à l’Etat, il faudrait qu’existe une organisation politique supérieure à l’Etat, laquelle remplirait le rôle de souveraineté politique jusque là dévolu à l’Etat Nation.

Une telle conception des choses est théoriquement possible, mais deux remarques s’imposent dès lors : cela ne ferait que déplacer le problème à un échelon supérieur ; un régime de « faillite » pourrait alors s’appliquer à l’Etat Nation mais en aucun cas à l’organe politique supérieur audit Etat et doté de la souveraineté. Une telle conception des choses nécessite l’existence d’une organisation politique supranationale. Or, une telle organisation, pour être viable (durable), devrait, pour le moins, être adoptée volontairement par les peuples (au moins par la majorité des personnes constituants lesdits peuples) auxquels elle prétendrait s’appliquer. Ici encore deux remarques : l’Europe pourrait théoriquement remplir un tel rôle mais absolument pas dans le contexte de l’Europe telle qu’elle résulte de la fin de la 2nde guerre mondiale. Cette Europe n’a pas été conçue comme une organisation politique souveraine mais seulement comme le moyen de mettre en œuvre un grand marché unique ; une Europe du commerce. Si l’organisation européenne actuelle a des velléités de devenir, au-delà de l’intégration économique, une véritable organisation politique au sens premier, la vérité reste que les soi-disant organes politiques dont elle tente aujourd’hui de se doter sont tout à fait dépourvus de légitimité démocratique. Au surplus, l’Europe actuelle n’a pas de souveraineté. Dans ce contexte, l’organisation européenne actuelle est disqualifiée, comme n’étant pas doté de la souveraineté, pour prétendre appliquer aux Etats Nations qui la compose un régime juridique de « faillite ». Dans la mesure où l’Europe telle qu’actuellement conçue est inapte, structurellement, à remplir un rôle politique supranational de souveraineté, la notion d’Etat Nation reste incontournable et ne permet pas de penser cet Etat Nation en terme de « faillite ».

En gros ou en détail, de quelque façon que l’on envisage la chose, la notion de « faillite » est incompatible avec la notion d’Etat souverain : un non sens juridique absolu, radical et définitif.

D’autres terminologies et d’autres conceptions sont possibles pour désigner un Etat trop endetté : l’Etat peut répudier sa dette (exemple des emprunts Russes). L’efficacité d’une telle mesure dépend de la capacité de l’Etat à subvenir lui-même à ses propres besoins en terme de développement, car cet Etat pourra alors difficilement faire appel à des financements extérieurs (décrédibilisation de la parole donnée) ; l’Etat peut décider de payer sa dette à des tiers, en l’occurrence des organismes bancaires (que l’on pourrait désigner du terme « d’apatrides », tant leurs organisations sont intégrées à un niveau supranational), des banques centrales, le FMI, futur FME etc. (l’imagination en ce domaine n’a semble-t-il pas encore démontré de limites). Dans ce dernier cas, le poids de la dette pèse alors exclusivement sur la population dudit Etat, avec une efficacité à court terme discutable lorsque la population est elle-même en voie de paupérisation, et apparaît problématique à moyen et long terme du point de vue de la cohésion sociale elle-même fondatrice de l’Etat en question.

En tout état de cause, la marge de manœuvre d’un Etat surendetté apparaît très étroite (voire même, dans certains cas, inexistante). Avant d’en arriver à l’une des deux extrémités ci-dessus décrites, l’Etat en question a fortement intérêt à remettre en cause ses propres modalités de fonctionnement. Mais un tel Etat en est-il capable ? That is de question. Ce qui renvoie à une des premières phrases du film « Gladiator » où le héros se demande si un peuple (où ses dirigeants) a vraiment la capacité de savoir ou comprendre qu’il est déjà vaincu. Et puis : avoir le sentiment que l’on est vaincu, n’est-ce pas déjà s’avouer vaincu et renoncer à un combat, que l’on pourrait finalement gagner ? Tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir : « N’oubliez jamais que jusqu’au jour où Dieu daignera dévoiler l’avenir à l’homme, toute la sagesse humaine sera dans ces deux mots : attendre et espérer. » (Alexandre Dumas, le Comte de Monte-Cristo).

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89 réponses à “Quelques remarques et précisions sur le concept juridique de « faillite » appliqué aux Etats, par Valérie Bugault”

  1. Avatar de CM
    CM

    Voilà un article bien intéressant, même s’il ne me semble pas poser le problème dans les bons termes.

    La « faillite », qui n’est pas/plus et il est bon de le rappeler, une notion juridique, ne peut frapper un Etat. Un Etat souverain ne peut en effet être mis en « faillite », voir en « banqueroute » s’il y a faute, dès lros qu’il n’y a pas d’organisation supérieur. C’est un fait incontestable. de fait, la « faillite » d’un Etat intervient à un autre niveau que purement budgétaire, puisqu’il s’agit en général d’une conséquence d’une défaite, le plus souvent militaire (rappelons-nous le 16 juin 1940 par exemple pour la France).

    En revanche, l’article devrait aborder plus précisément, il me semble, la question de la « cessation de paiement », notion juridique objective, qui peut tout à fait intervenir en ce qui concerne un Etat.

    Quelles seraient ses effets sur les populations ? Quels types de scénarios pourraient alors survenir en fonction des réactions des 3 acteurs du drame : Gouvernement / Population / Créanciers ?

    Quelles conséquences ? Quels remèdes ?

    Car finalement, le coeur du problème est là : si Etat décide de suspendre le remboursement de sa dette, que peut-il se passer après ?

    Car si la législation complexe organise bien ce type de situation dans le cadre infra-national, aucune règle n’existe pour ce qui concerne les Etats eux-mêmes…

    Cette question est d’autant plus urgente que Fitch a mis en garde la France pas plus tard qu’hier…

    Il est dommage que l’article ne l’évoque pas, même s’il est utile à rappeler que la « faillite » est une impossibilité pour un Etat, mais peut-être que les commentaires pourront concevoir ces scénarios possibles ?

    Cordialement,

    CM

    1. Avatar de Didier
      Didier

      CM,

      J’ai un souvenir selon lequel l’Argentine, après son effondrement, a annoncé qu’elle paierait la moitié de ses dettes. C’était à prendre ou à laisser. Les créanciers ont pris. C’est peut être une réponse à votre question.

      J’ai oublié quel pays balte s’est totalement couché et sans discuter. Il serait intéressant de voir comment il s’en sortent. La population s’en sortira mal de toutes façons. Est ce que le pays s’en sortira quand même ?

    2. Avatar de roma
      roma

      @ Didier l’histoire ne se baigne pas deux fois dans le fleuve, même si violence et mort toujours … dans le cas évoqué souvent de l’effet domino, que devient la notion d’état (et on voit son peu de poids actuellement / à la finance ) ? quand on sait à quoi mène le discours managérial qui s’est inflitré jusque dans le monde où on traite ou en regarde ses fous… qu’est ce que sera « être » Grec ou Islandais?
      et ce que ça pourrait changer dans la façon de considérer où cela nous mène, et les réponses à bricoler… qu’est ce que ce sera « les pays riches et les pays pauvres, les pays qu’on dit émergeant, et ceux qu’il faut fuire… et qu’est ce que c’est vivre avec l’incertitude…
      l’éternel retour de l’histoire

  2. Avatar de pierrot123
    pierrot123

    Il est sûr que l’Europe d’aujourd’hui est totalement incohérente, avec ses starlettes Berlusconi, ses Martin Schulz en président du groupe socialiste, Martin Schulz à qui l’on demande ce qu’il pense de D. Cohn Bendit, et qui répond « Il y a quelque chose que je ne comprends pas chez lui… » et là, on tend l’oreille…et on entend ça: « c’est qu’il refuse de porter une cravate pour aller au Parlement » (!)

    Une cravate pour aller au Parlement !…L’Europe en est là !!!…

    On n’a pas besoin d’avoir fait Harvard pour deviner que l’Europe est un « truc » sans queue ni tête, juste bon à satisfaire les bassesses des plus puissants appétits.

    1. Avatar de Crapaud Rouge
      Crapaud Rouge

      « l’Europe est un « truc » sans queue ni tête, juste bon à satisfaire les bassesses des plus puissants appétits. » : n’exagérons pas, les fondateurs du Marché Commun avaient des intentions plus louables. Faut pas tout oublier de l’histoire, mais se souvenir de la haine féroce qui, jadis, tenait lieu de « lien social » entre la France et l’Allemagne. L’Europe politique ne pouvant se faire, ce Marché Commun était l’unique garantie de pacification.

  3. Avatar de François78
    François78

    Je suis sans doute naïf, mais je distingue la faillite financière de la faillite politique.

    Certes un état (l’institution, à ne pas confondre avec les représentants de l’état, par exemple un président) ne peut pas politiquement se dissoudre (ou se faire Hara-Kiri) ; il pourrait être démis par une organisation supranationale qui n’existe pas juridiquement aujourd’hui.

    Il peut cependant faire faillite financièrement, ce qui paraît difficile techniquement, mais n’est pas juridiquement inconcevable.

    Quand François Fillon déclare par exemple, que la France est en faillite, on peut supposer qu’il se limite à l’aspect finances ; il me semble que c’est sous cette acception que l’actualité utilise aujourd’hui le terme « faillite d’état »

  4. Avatar de Canal2
    Canal2

    Vous avez raison de soulever que la procédure de « faillite » telle que nous la connaissons pour les personnes morales (procédure de redressement judiciaire ou de liquidation judiciaire) et pour les personnes physiques (procédure de surendettement ou de rétablissement personnel) est difficilement transposable aux Etats.

    Outre les aspects procéduraux, se pose également la question de savoir dans quelles circonstances un Etat doit être considéré comme étant placé dans une situation de « cessation des paiements », évènement qui déclenche en principe l’ouverture d’une procédure de « faillite ».
    En droit, l’état de cessation des paiements est caractérisé par « l’impossibilité de faire face au passif exigible avec son actif disponible » (cf. art. L. 631-1 du Code de commerce). Cette définition légale d’essence jurisprudentielle a été complétée par l’ordonnance du 18 décembre 2008. Il est désormais ajouté que le débiteur qui établit que les réserves de crédit ou les moratoires dont il bénéficie de la part de ses créanciers lui permettent de faire face au passif exigible avec son actif disponible, n’est pas en cessation des paiements.

    L’actif disponible correspond à l’actif immédiatement réalisable ou mobilisable. Il comprend les sommes en caisse, les soldes créditeurs des comptes bancaires et notamment les effets de commerce à vue. Les réserves de crédit du débiteur doivent également être prises en compte comme indiqué supra. En revanche, il convient de relever que les actifs immobiliers ne font pas partie de l’actif disponible. La définition du passif exigible est plus aisée. Il s’agit de toutes les dettes commerciales ou civiles qui sont certaines et exigibles.

    Si l’on transpose aux Etats le régime juridique applicable aux entreprises, ne faudrait-il pas considérer que la grande partie des Etats développés sont en état de cessation des paiements au regard du montant de leurs dettes et de leurs recettes ? Avant de déterminer la procédure de « faillite » applicable aux Etats, il me semblerait donc intéressant de définir la notion de « cessation de paiements » d’un Etat.

    Malheureusement, mes compétences en économie sont bien trop faibles pour apporter si ce n’est qu’un début de réponse.

  5. Avatar de jeannot14
    jeannot14

    Merci pour la clarté de vos propos, j’aimerai apporter ma pierre de citoyen lamba sur votre dernier §.

    C’est vrai que l’état surendetté n’a que peu de manoeuvre dans l’exercice courant de ses responsabilités, pour se défaire des dettes lui incombant, même celle découlant automatiquement de sa souveraineté monétaire( presqu’à l’insu de son plein gré).

    Ce simple fait, chagrine ma citoyenneté républicaine, comment admettre de refuser de se battre, l’espoir du plus d’avenir paisible serait donc à ce prix. Les acquis sont là, que du concret autour de nous, tous ces biens privés ou publics, la richesse est là, la monnaie c’est quoi?

    Battons-nous et répudions nos dettes par un référendum, la souveraineté populaire est à ce prix.

    Je n’ai pas d’exemple en tête, ou les détenteurs de capitaux ne soient pas revenus refaire des affaires avec un pays qui les avait répudié (expropriation, nationalisation, reprise des biens)

    De surcroit, la souveraineté d’état à état est claire, je répudie…..tu répudies…et bien répudions tous, et advienne que pourra.

    Une dette étant une dette, ne valant rien ou pas grand chose ou est le problème?

  6. Avatar de Karlos
    Karlos

    Vous partez du postulat que l’échelon supérieur ultime est l’état nation.
    Et dans ce cadre vous pouvez bien sûr affirmer tout ce que vous voulez. On peut très bien imaginer que suite à un mouvement de rue très puissant le régime soit renversé, et ladite Rue s’organise et décrète de ne pas rembourser les puissances étrangères, prétextant que l’ancien régime avait dévalisé le peuple au profit des puissances étrangères.
    En guise de compensation la Rue pourrait livrer les responsables de l’ancien régime aux puissances étrangères pour solde de tout compte.
    Et ça c’est déjà vu .. ou presque.

    1. Avatar de Es
      Es

      On signe où ?

    2. Avatar de Larsenic
      Larsenic

      J’aime beaucoup cette idée xD

    3. Avatar de quid34
      quid34

      Ce n’est pas gentil de faire rêver les rêveurs…

    4. Avatar de carla
      carla

      Mais ça s’appelle une révolution !!!! Et ça commence toujours par des manifestations dans la rue.
      C’est pour ça que les marchés financiers dévissent quand il y a jour de grève générale à Athène..
      Et imaginez que les révoltes de rue se propagent de pays en pays…
      C’est ce qui s’est passé en Allemagne en 1918 les bochevicks commençaient à faire leur apparition dans la société. Et tout le monde se rappelle des scènes de fraternisations entre soldats Allemands et Français, ainsi qu’on se souvient des soldats fusillés (Craone) par leurs hierarchie militaire pour fraternisation..
      Quand les peuples se lèvent et s’unissent contre les profiteurs, ça arrête une guerre mondiale, alors la crise vous pensez !!!

  7. Avatar de jc Werrebrouck

    Grand merci pour ces précisions qui peuvent éclairer le débat. On a en effet trop le sentiment que l’on assimile l’Etat à un acteur privé, et peut être aussi que l’on ne comprend pas bien ce qu’est l’Etat en tant que puissance publique.
    Quand l’Etat n’était pas Etat de droit, la gestion de la dette était fort simple: répudiation et parfois élimination violente des créanciers. Tous les Etats ont connu cela.
    Quand l’Etat est de droit les choses sont plus complexes, surtout quand il y a financiarisation de la dette et qu’elle se retrouve dans la poche de non résidents. la pratique historique fût l’inflation qui est le moyen le plus adapté -et historiquement massivement utilisé- pour aboutir à la répudiation. Mais cela suppose encore que l’Etat maitrise assez bien la création monétaire, ce qui était partout le cas jusqu’à longtemps aprés la seconde guerre mondiale.
    le problème aujourd’hui est que nombre d’Etats ont perdu la souveraineté monétaire parce que des acteurs privés l’ont exigé et imposé aux entrepreneurs politiques. De ce fait il y a déplacement des rôles avec apparition d’Etats qui apparemment deviennent soumis à la logique du privé, d’où la confusion dans les mots (faillite) puisque le « signifié » Etat devient à peu près la même chose que le « signifié » entreprise. On a même été plus loin dans le rapetissement des Etats puisqu’il leur sera bientôt interdit – à partir des années 70-de bénéficier d’un crédit bancaire comme n’importe quel agent privé. c’est l’idée selon laquelle la banque des Etats , c’est à dire la banque centrale, ne peut plus accorder de crédit à son client naturel: les Etats . Et c’est un comble: de part la loi, les Etats deviennent des acteurs ayant moins de droits que les agents privés!
    C’est dans ce contexte historique et politique qu’il faut apprécier la notion de faillite des Etats. Et bien évidemment l’avenir de la crise nous permettra de comprendre à quel point le renoncement à la souveraineté monétaire était de l’ordre du pathologique. Car bien évidemment on y reviendra soit par le bas (retour aux monnaies nationales), soit par le haut (naissance d’une souveraineté surplombant las anciennes nations)
    Pourquoi pathologique? parce que la monnaie est devenu hitoriquement la nouvelle forme du lien social dans un monde où il y a hégémonie de l’économicité. Et un lien social dépasse chacun d’entre nous: il ne peut pas être privatisé. la monnaie est fondamentalement un bien public- surtout lorsqu’il y a primat de l’économie dans une société- un bien qui dépasse chacun des acteurs du jeu social. La privatisation de la monnaie- exigée par certains et imposée aux entreprenurs politiques- est la goutte qui a fait débordé le vase et se trouve être un facteur aggravant de la crise. Aujourd’hui cette privatisationn de la monnaie fait que l’on peut s’enrichir sans limites , en devenant « Spécialistes en Valeurs du Trésor », et ainsi absorber une quantité croissante de ressources budgétaires payées par d’autres acteurs privés. On peut beaucoup privatiser le jeu économique, sauf qu’il est impossible de privatiser les règles du jeu elles mêmes, sans difficultés graves. Cette question concerne évidemment aussi la question de la régulation et des régulateurs.
    Cordialement.
    Sur ce point: http://www.lacrisedesannees2010.com/article-35720402.html
    http://www.lacrisedesannees2010.com/article-30532987.html
    http://www.lacrisedesannees2010.com/article-le-trou-noir-de-la-finance-n-engloutira-pas-les-etats-39243990.html
    http://www.lacrisedesannees2010.com/article-gigantesque-finance-aboutissement-rationnel-ou-pathologie-46153476.html

    1. Avatar de Emmanuel Haydont
      Emmanuel Haydont

      Intressant Monsieur Werrebrouck.
      Peut-on penser que notre système politique a basculé dans la Ve à la VIe république dans les années 70 sous Pompidou quand l’état à fait passé une loi lui retirant une importante part sa souveraineté ? La souveraineté financière, et par effet collatéraux économique, sociale, et même politique. Nous aurions changé de régime de manière non démocratique par la prise de contrôle de la monnaie par les banques privées, et les banquiers Internationaux !
      Et le dernier chapitre serait le traité Européen nous empêchant apriori de faire marche arrière…

      Une république Française qui n’en serait plus une…

    2. Avatar de Emmanuel Haydont
      Emmanuel Haydont

      Et pour soutenir nos discussions, mardi dernier, l’agence Fitch met en garde le Royaume-Uni, la France et l’Espagne sur leurs politiques budgétaires :

      http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/03/09/l-agence-fitch-met-en-garde-le-royaume-uni-la-france-et-l-espagne_1316757_3234.html

      Une Agence de notation en position d’orienter les choix politiques, les arbitrages budgétaires. Et le Peuple de rester stoïque et de soutenir le servage des « états » par cette communauté non démocratique des Banques Centrales (Groupe des 20), Agences de notations (Fitch etc.), Edge funds, etc. Un groupe de rentiers dirige le monde et façonne nos politiques Nationales prétendue souveraines et démocratiques.

      La France est devenue un peuple docile ??!!…

    3. Avatar de Astrorock
      Astrorock

      Rien a jouer, « à quel point le renoncement à la souveraineté monétaire était de l’ordre du pathologique. », en langage vulgaire ca s’apelle une enorme connerie….

    4. Avatar de karluss
      karluss

      bravo à vous aussi !
      et c’est une bonne pratique de venir sur le blog de Paul Jorion, elle vous honore.

      je rêve d’un échange entre vous, monsieur Werrebrouck, grand théoricien du devenir inflationniste des économies et monsieur Leclerc, partisan de la déflation rampante.
      en attendant, j’espère…

    5. Avatar de quid34
      quid34

      Avant l’état de droit, certain créanciers insatisfaits changeaient les gouvernants indélicats…L’argent a presque toujours gouverné le monde et la grande masse des créanciers floués furent dans le peuples!! Les maitres de l’argent ont généralement eu la prudence de rester dans l’ombre…Tout le monde ne ‘s’appelle pas Médicis…

      L’inflation est effectivement une sorte de répudiation, mais elle lèse tout les épargnants, plus les petits que les grands qui savent mieux diversifier leurs avoirs. Elle reste cependant dans le cœur des nostalgiques qui l’associe à l’indexation automatique des salaires et qui a permis à une génération de posséder de l’immobilier à un taux d’emprunt négatif. Avec la mondialisation je ne parierai pas sur une forte hausse des salaires en cas de reprise de l’inflation. La situation empirerai pour les ménages!

      J’espère donc qu’une autre voie sera trouvé…

      Par une sortie par le haut et un gouvernement économique européen, par exemple.

      Le non accès des états aux crédits Banque de France (sans intérêt) était justement pour contrer la mauvaise tendance inflationniste des politiques par la planche à billet et donc une condition nécessaire à la crédibilité du francs sur le marché monétaire internationale !! Malgré ce frein, l’inconscience des politiques, le nez sur les élections suivantes, on régulièrement chargé la barque.
      On se demande parfois si les chinois n’ont pas tout compris…

      Ps: Avec votre connaissance en  » Valeurs du Trésor », vous devez être milliardaire!!
      Plus c’est gros plus ça passe…

    6. Avatar de Étienne, qué.
      Étienne, qué.

      ce texte de Monsieur Werrebrouck constitue une synthèse formidable du jeu économique à notre époque. L’éclairage de l’historien est capital dans ce travail de débusquer l’essentiel.
      Au bord du chaos, les peuples vont commencer à pousser très fort pour que l’état reprenne ses billes. Une partie de bras de fer s’est engagée. Bien malin celui qui pourra traduire le dénouement. Les ressorts de l’histoire sont éminemment complexes.

    7. Avatar de Hervey

      Fort bien venu votre éclairaige Monsieur Werrebrouck!

    8. Avatar de liervol
      liervol

      Tout à fait d’accord, je me demande si ce renoncement n’a pas un lien direct avec l’abandon total de la convertibilité du dollar en or, c’était là le moyen de rendre l’or relique barbare puisqu’on lui substituait « l’équilibre de la dette »sur les recettes des dit Etats avec bien sûr le Pib à l’avantage des Usa alors le plus fort du monde  » comme nouvel étalon et dans ce sens là la dette est bien sûr privé et les Etats sont des Sarl comme les autres donc plus question du droit régalien.

    9. Avatar de claude roche

      @ un débat intéressant.

      Mais il faut aller beaucoup plus loin M Werrebrouck.

      Vous dites que la monnaie historiquement est devenue la principale forme de lien social ..

      Mais ce n’est qu’à moitiié vrai. La monnaie est la base du lien social depuis la fondation des Etats natiions, notamment français et anglais.

      Ce qui se passe avec l’Europe et l’euro n’est que la (tentative) de reproduction à une échelle plus vaste de la construction d’un Etat démocratique . Ou du moins un pas décisif dans cette direction.

      En tout cas merci à Mme BUGAULT de nous rappeler que les institutions et l’Etat sont les choses les plus précieuses que nous ayons à défendre dans une situation comme celle là ( même vous reproduisez la vision anglaise et américaine de l’Europe, mais en France c’est devenu si courant )

      amicalement

    10. Avatar de Jean-Luce Morlie

      @C. Roche

      Les Cubains … « voyaient dans l’or le fétiche des Espagnols… et le jetaient à la mer… pour sauver les hommes »

      K.Marx

      Sans vous contredire sur l’importance fondamentale de l’institutionnalisation de la monnaie dans son rôle de lien social. Ne devrions-nous pas tenir compte du fétichisme de l’or, lequel semble préexiste à l’institutionnalisation le la monnaie. Objet « fétiche » puisque l’or est un objet terriblement chargé d’affects, (en gros et sans se vouloir « Girardien » ou ) chargé de la somme des désirs de tous les autres. Écoutons ce que Paul pourrait nous dire à ce sujet après Marx sur la marchandise et Debord sur le spectacle -:) .

      Il y a en gros une généalogie du capital par ajout de couches successives dans le mode de traitement des affects, de l’être à l’avoir et de l’avoir au paraître (tel un processus de Ponzi); l’or de la rol-lex humm… Ce « paraître » peut-il entrer dans votre réflexion sur « l’immatériel » ?

    11. Avatar de Igor
      Igor

      « le problème aujourd’hui est que nombre d’Etats ont perdu la souveraineté monétaire parce que des acteurs privés l’ont exigé et imposé aux entrepreneurs politiques. »
      Effectivement la souveraineté monétaire des états doit ou devait être inscrit dans la constitution européenne.
      En 1970 une révolution silencieuse, mais implacable, a eu lieu, la démocratie a été enterrée, et remplacée par la technocratie, bien commode pour le capitalisme, il est plus facile de s’acheter un technocrate qu’une idée. Le dernier combat mené par Etienne Chouard pour la pseudo constitution européenne est sans équivoque.

  8. Avatar de Didier
    Didier

    Madame Bugault,

    J’ai beaucoup apprécié votre démonstration. Elle établit clairement que l’expression « faillite d’un état » est un non sens juridique.

    Vous esquissez l’idée de l’existence d’autres instances pouvant prononcer une faillite d’un état. J’ai peut être une idée dans ce sens et j’admets qu’elle relève d’une mythologie, mais active actuellement.

    Je pense à l’idée de Marché. De mes lectures, je sors l’idée d’un Marché (M majuscule) global, impénétrable, toujours efficient, capable de sanctionner tous les écarts à sa loi, qui a ses règles et qui nous dépasse par sa puissance et son autorité. Je souligne et transpose ces éléments. Le Marché a ses règles (législatif). Le Marché les fait respecter (judiciaire). Il est indépendant de nous, au dessus de nous (exécutif). Pour les deux premiers pouvoirs, la transposition est aisée. Le troisième pouvoir est un peu plus tiré par les cheveux. Mais je prends la transposition.

    Je pense à ce qu’est une faillite. Mon idée est qu’un tribunal ou une instance judiciaire déclare qu’untel ne peut plus payer ses dettes. Ses biens sont mis en vente à l’encan et ses créanciers se contentent des restes. Est ce que cela se transpose au Marché et à l’Etat ?

    Je pense que oui. Le tribunal est une agence de notations. La dette de l’Etat est considérée pourrie. C’est la sanction du tribunal qui prend acte que cet état ne peut plus payer ses dettes. Les papiers valeurs peuvent être mis en vente à l’encan sur un marché comme obligations (?) pourries. Les créanciers se contentent des restes.

    La logique que je présente ici relève en très grande partie de la mythologie du Marché. Si vous y adhérez, même de loin, cette mythologie devient pour vous une réalité objective et l’Etat peut faire faillite.

    J’ai retenu de l’affaire grecque que des représentants du FMI, de l’Europe, de la BCE et je ne sais plus qui, sont allés mettre la pression sur la Grèce. Les hedge funds ont également mis la pression sur ce pays. Personne ne s’est opposé à ces hedge funds, en tous cas pas les politiques. Le FMI et la BCE sont des institutions financières. L’Europe, dans sa partie orthodoxie financière, est allée voir les Grecs. Ma conclusion (limitée à mon niveau d’informations) est que les pouvoirs financiers sont parfaitement indépendants du pouvoir politique. Ces pouvoirs financiers s’organisent selon leurs penchants et prennent, cela me déplait, un grand pouvoir politique. Les Grecs, selon mes souvenirs, ont accepté un plan. Puis les financiers sont revenus à la charge en demandant plus. Les Grecs se sont à nouveau couchés. (NB. Je pense que je n’aurais pas du tout fait mieux qu’eux) Le cadre de discussion du terme faillite me semble donc relever de la finance internationale. Ce sont les gens provenant de ce cadre qui prononcent les jugements de faillite.

    J’en suis à me dire que du point de vue pouvoir politique, cette crise est aussi le moment de passage du pouvoir des Etats aux Financiers. Nous l’avons vécu entre 2007 et 2009.

    1. Avatar de liervol
      liervol

      C’est à cause de la vente des obligations des Etats que ceux ci dépendent des financiers, vous supprimez cette vente ces obligations et vous ne dépendez plus d’eux.
      Il suffit de le vouloir, mais vu la masse d’obligations à tous les niveaux maintenant c’est plus facile pour eux de continuer sur la même voie peut importe les peuples…

    2. Avatar de Didier
      Didier

      Pour appliquer votre idée, il faudrait que la banque centrale repasse sous la coupe de l’état.

  9. Avatar de marge
    marge

    Je rejoins ce que dit jeannot.

    Je ne pense pas qu’en répudiant ces dettes, on perde tout financement extérieur, d’autant plus que ce n’est pas la première fois dans l’histoire de nos vieilles nations européennes. Le seul soucis de cette répudiation, c’est pour les institutions financières qui connaîtraient elles la faillite.

    Ils vont donc essayer via les politiques de pressurer au maximum les citoyens pour que ça n’arrivent pas.

  10. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    « attendre et espérer »

    Mon Dieu, faite que la rose soit rose,
    Que l’évèque soit violet,
    Que la terre tourne selon les calendes et les Ides,
    Et louée soit cette masses fluide…

    (Mr Klebs et Rosalie, cité de mémoire…)

  11. Avatar de jeannot14
    jeannot14

    Si la volonté du Peuple est acquise par voie légale reférendaire, la question et le niveau du désengament dans la non reconnaissance des dettes étatiques peuvent être formulées à l’infini:

    Répudiation des dettes totales soit l’équivalent du défécit de 1450 milliards (à la louche quand on aime, on ne compte pas).

    On règle le capital du, en s’auto finançant, les intérêts nous appauvrissant ne sont plus.

    On estime le cout du renflouement de la crise, on répudie ce montant.

    OU, ou toutes les formulations sont possibles, démocratiquement débattues.

    Formulons et étudions l’impact de notre décision collective et imposons là par des manifestations massives de notre volonté commune d’en sortir.

    Quel beau combat en perspective.

  12. Avatar de AntoineY
    AntoineY

    On ne peut pas faire reposer l’argumentation sur le formalisme juridico-legal et le positivisme juridique le plus dur (celle là même qui conduit à enseigner des bêtises telles que « le juge ne produit pas le droit » pour maintenir la fiction de la séparation stricte des pouvoirs, entre autres…) pour ensuite faire intervenir, en douce, quand on en a besoin, son ennemi juré la pseudo « légitimité » démocratique qui implique une conception ‘substantielle » de la démocratie).

    Pour le reste, c’est une question de terminologie… nous savons bien de quel genre de maux on parle quand on parle de « faillite des Etats ». Mais vous avez raison sur la question CRUCIALE de la souveraineté, et j’irai même un peu plus loin. Je serai peut-être censuré. Un Etat souverain responsable a le DEVOIR (et la légitimité?) de faire tout ce qu’il est en son pouvoir de faire, quitte à s’abriter derrière la raison d’Etat, pour protéger les intérêts fondamentaux du peuple contre toute menace venant de l’extérieur, quelle qu’en soit la nature ou l’origine. Quand il s’agit d’une agence de notation, et que le « conseil amical » ne suffit pas, il peut être envisagé d’autres formes d’intervention. Nos services servent AUSSI à ça. Les russes, les américains, les anglais, les allemands, chacun à leur manière, savent régler ce genre de « problème ». J’espère que nous serons à la hauteur, cette fois, et que nous ne nous réveillerons pas après la bataille.

    1. Avatar de Lisztfr
      Lisztfr

      http://www.imdb.com/title/tt0320661/quotes

      Balian of Ibelin: Be without fear in the face of your enemies. Safeguard the helpless. Never lie, even if it leads to your death; that is your oath.

    2. Avatar de VB
      VB

      Bonjour,

      Je vous remercie de votre commentaire que je ne comprends toutefois pas très bien ; en effet, il n’est pas question pour moi de faire reposer l’argumentaire sur ce que vous appelez « le formalisme juridico-legal et le positivisme juridique le plus dur » ; votre remarque est d’autant plus drôle que je ne suis, c’est le moins que l’on puisse dire (!), pas une farouche partisane dudit positivisme juridique (que je dénonce toujours à la moindre occasion) ! Mon premier paragraphe est juste là pour rappeler, par acquis de conscience, quelques définitions juridiques : le droit n’est rien sans définition.
      Pas plus que je ne fais intervenir « ensuite, en douce, quand on en a besoin, son ennemi juré la pseudo « légitimité » démocratique qui implique une conception ’substantielle » de la démocratie) ».
      Vous avez dû mal comprendre ou mal interpréter le sens de mon propos tout entier tourné vers la notion d’Etat souverain.
      Préciser les éléments dont on parle ne fait pas nécessairement de ces précisions des piliers argumentaires.

      Cordialement

    3. Avatar de timiota
      timiota

      Vous venez de comprendre le truc qui s’est appelé « La Terreur », je crois.

      L’ennemi de l’étranger est parmi nous, etc.

      Méritons nous de gagner si nous ne gagnons pas un peu les esprits de ceux-là ? Leur joug est-il d’acier quand l’information peut en principe circuler et que l’enseignement n’est pas censuré ? L’eprit à chasser n’est-il pas une bêtise systémique qu’on ne raye que fort mal d’un coup de yatagan.

  13. Avatar de Joan
    Joan

    Les Etats ont de tout temps réglé en dernier recours leurs différents par la guerre. Mais la CEE a justement été créée pour régler ces différents autrement que par la guerre. L’UE nouvel avatar de la CEE, est un grand marché. La concurrence de tous contre tous dans le cadre de ce grand marché, a remplacé la guerre à coups de canons, par la guerre économique. Les victimes sont les chômeurs, et le rationnement sont les plans de rigueur imposés aux vaincus de cette guerre.
    Nous avons certes un peu progressé, puisque l’on ne se tire plus physiquement dessus les uns sur les autres. Par contre nous ne concevons toujours nos rapports que sur le plan d’une concurrence économique guerrière, ou la loi du plus fort est toujours présente. Combien de siècles seront encore nécessaires pour que l’on privilégie la solidarité au chacun pour soi ? Vu comme c’est parti il n’est pas sûr que la nature nous laisse autant de temps pour comprendre où est notre intérêt bien compris à tous. En effet quel que soit nos appétits de puissance et de domination aux uns et aux autres, nous n’avons qu’une seule planète, aux ressources finies et certainement la seule habitable à des années lumières à la ronde. Sommes nous capables de passer à un niveau de conscience supérieur, individuellement et surtout collectivement ? Il faut encore y croire, ce qui est sûr, c’est que si nous n’en sommes pas capables, sapiens sapiens disparaîtra prématurément de la faune qui peuple cette planète et rejoindra Néenderthal au musée des espèces disparues. Et ma fois je ne crois pas que cela émeuvra grand monde à des années lumières à la ronde.

  14. Avatar de Pascal Bloch-Eisenstein
    Pascal Bloch-Eisenstein

    bien entendu que la faillite juridique d’un Etat est un concept impossible, par contre, pour résoudre ce genre de conflits, la guerre – civile et/ou entre Etat – est un concept qui marche très bien, si vous voyez ce que je veux dire.

  15. Avatar de Igor
    Igor

    Comme l’avait bien pressenti Paul Jorion, la définition exacte de la monnaie est primordiale pour avancer dans les solutions, actuellement on traite les conséquences de la crise et non ses causes. La réflexion de ce blog passionnant, est passée d’une investigation technique de la monnaie (de sa valeur marchande associée) à une investigation légitime et juridique. Pour ma part la définition de la monnaie est purement juridique : «c’est le moyen de la justice distributive », c’est sa distribution qui est essentielle et non sa valeur. A partir de là on conçoit bien qu’elle n’appartient qu’à l’état.
    En 1974, dans un essai Henri Laborit , décrit les raisons et le fonctionnement des sociétés occidentales.« …La seule chose qui puisse transmettre directement et permette sans effort la domination par héritage, c’est la propriété. Dès lors tout l’édifice social se soumet à elle. Toute hiérarchie s’incline devant celle-là, dont elles ne sont plus que les instruments. Or dans un tel système pour accroître ses richesses donc pour protéger sa puissance et sa domination il faut vendre. Il faut s’approprier le travail des dominés, et grâce a la plus value, accroître ce capital qui assure la dominance. Or, pour accroître ce capital il faut que les dominés produisent des richesses et que ses richesses soient consommables. En effet, les dominants par le capital ne sont pas assez nombreux aujourd’hui pour consommer suffisamment de richesses à eux seuls, il est nécessaire que l’ensemble de la population consomme de façon que le profit augmente et en fonction du profit la puissance. »
    On comprend bien que le système comporte en lui-même son impossibilité de fonctionner durablement. En effet son moteur est la consommation, son carburant la dette (voulue, favorisée, organisée après la délocalisation de l’outil de production). Ce qui est remarquable, c’est la complexité du système mais son aboutissant est trivial. Réduire ou supprimer l’un de ces deux éléments arrête l’ensemble de la machine, on conçoit bien que la dette sans consommation est inutile. D’où le paradoxe de la situation, préconiser des mesures pour réduire la dette, c’est arrêter la consommation et c’est porter un grave coup au capitalisme actuel. L’acte révolutionnaire consiste à prendre toutes les mesures pour réduire ou stopper la consommation : diminution de la dette, augmentation de la TVA et des impôts, diminution des retraites….

    1. Avatar de ANGE
      ANGE

      OK avec vous.
      Un ajout supplémentaire : dans la Nouvelle Grille Henri Laborit est parti du postulat qu’une structure biologique ne recherche fondamentalement qu’une seule chose : sa propre conservation.
      La structure biologique financière est coriace et nous ne pouvons pas faire appel aux laboratoires pharmaceutiques pour la vacciner à moins que devant le danger nos forces souterraines de survie nous assaillent et nous font nous mouvoir.

    2. Avatar de jean-luce morlie

      @Igor

      Je partage votre analyse, il me semble toutefois que votre dernier point peut s’inverser. Si l’objectif est la reconduction de la dominance, les capitalistes ont assez de titres de propriété, terres , mines, usines brevets. Sur cette base l’organisation de la pénurie est aussi efficace que l’abondance . Le but du jeu n’est-il pas de faire travailler les autres, soit dans la production exacerbée de l’inutile, soit dans l’obligation d’arracher une pitance de survie.
      En ce sens,  » la crise économique » est une farce exemplaire, « les CDS ont bien rendu » rien de plus simple que les abandonner en détournant par un concert de cris de porcs sacrificiés :  » à nous Corfou »; bientôt les syndicats nous reviendront tout fiers d’avoir combattu pour le droit à la boîte de sardines .

    3. Avatar de liervol
      liervol

      Il y a une solution toute simple, une meilleure répartition des richesses, mais celle là, ils n’en veulent pas, c’est le retour à l’ancien régime jusqu’au bout on pressera le citron.

  16. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    Le Peuple qui à la suite d’un référendum obtient une répudiation de la dette d’état ne se tire-t-il pas une « balle dans le pied ».
    Quelle proportion de la dette est « achetée-souscrite » par les comptes assurance vie en euros?
    Par les caisses de retraite et autres services sociaux?
    Une partie des citoyens « pauvres » est riche de sa future retraite mais n’y pense pas…et pourrait se priver se ses propres ressources.
    Quelle proportion est souscrite par les nationaux ?

    1. Avatar de arkao
      arkao

      Si on rembourse, on va en baver.
      Si on ne rembourse pas, on va en baver aussi.
      Une porte de sortie quelque part ?

    2. Avatar de liervol
      liervol

      une énorme part mais à ce régime les derniers entrés vont se trouver sans un sous en sortie, ne vous leurrez pas comme les autres. ce système aussi c’est du Madoff, rien d’autre que du Madoff.

    3. Avatar de Pascal Bloch-Eisenstein
      Pascal Bloch-Eisenstein

      Tout le monde est tenu par « les couilles » avec ces assurances-vie, et quelquefois même sans le savoir (mais si on ne les rembourse pas ils vont s’en apercevoir…qu’ils étaient tenus par les c..) ; c’est un peu comme une titrisation en quelque sorte. Alors si vous répudiez la dette, ce sera un chaos et une réaction en chaine d’une telle violence, et d’une telle rapidité, qu’il n’est pas convenable de l’évoquer plus en détail ici. Par contre, je comprend bien cet argument dans la bouche de ceux qui n’ont pas d’assurance-vie, et qui disent en quelque sorte « je m’en fou j’ai plus rien à perdre » ; il y aurait alors un rapport de force entre ces derniers et ceux qui disent « tu t’en fou, mais moi aussi, et si je tombe tu tombes avec moi… » pas facile donc, et tout dépend du nombre de détenteurs de contrats d’assurance-vie, et là, il semble quand même que çà concerne un nombre suffisamment important de gens pour que les conséquences soient graves (un peu comme un masse critique pour une bombe) – en tout cas je suis quasi certain que tout les contrats en euros correspondent en grande partie à des OAT.

  17. Avatar de octobre
    octobre

    Merci pour ce formidable billet explicite et très clair. À mon avis, il pourrait être intéressant de connaître les innombrables résonances du mot faillite dans l’imaginaire collectif. Je ne pense pas que ce terme soit désuet, au contraire il nous parle bien, c’est direct, c’est FRANC. Les gens ont besoin d’avoir pour eux la clarté du langage (surtout quand il s’agit de la rigidité de la langue française), précisément parce que les événements qui surviennent sont difficilement saisissables. Les mots simples ( non pas la simplification des situations ) doivent orienter, alors que la nuance est de mise. Ce n’est pas par hasard que votre texte se termine avec les mots d’Alexandre Dumas : attendre et espérer. Grâce au vieil héritage Chrétien il y aura toujours une place pour un Dieu, seul capable de racheter les dettes, TOUTES les dettes. Bien au dessus des États ou des instances. Si le mot Dieu vous gêne remplacez-le par : horloge, enfant, étoile, ou petit oiseau et vous verrez que le principe Espoir n’aura, lui, pas disparu. Avec la pièce de théâtre – En attendant Godot – de Samuel Beckett s’offre un spectacle autrement plus pathétique et proche de nous, s’agissant de l’errance contemporaine. Mais ne comptez pas sur moi pour vous dire que ce Godot a la tête d’un banquier.

  18. Avatar de Crapaud Rouge
    Crapaud Rouge

    Pour ma part, j’ai été alléché par le titre puis déçu par le contenu faute d’y trouver les « précisions » attendues sur un plan strictement juridique. Sans entrer dans les détails, ne fallait-il pas rappeler que le régime de faillite suppose qu’une personne, morale ou physique:

    1) a ses comptes dans le rouge vif
    2) demande à être mise en faillite
    3) renonce à son autonomie
    4) etc…

    A partir de là, l’hypothèse qu’un état fasse faillite est loin d’être irréaliste. En effet, ceux qui ont demandé l’aide du FMI:

    1) avaient leurs comptes dans le rouge vif
    2) on demandé l’intervention du FMI
    3) on dû renoncer à leur autonomie pour appliquer des politiques qu’ils n’auraient jamais appliquées d’eux-mêmes.

    Alors, pour ne pas noircir davantage le tableau, le FMI ne leur disait pas: « vous êtes en faillite », mais faisait comme si…

  19. Avatar de fujisan

    « Faillir à son devoir, à sa destinée. Il s’agit ici de ne point faillir aux espoirs qu’ont reportés sur moi des créatures désespérées. » – André Gide, Journal

  20. Avatar de VB
    VB

    Bonjour à tous,

    Merci à tous pour vos commentaires. Ayant un sérieux problème d’ordinateur, je serai brève.

    Tout d’abord, le terme « juridique » de « cessation des paiements » n’a, sagissant d’Etat souverain, pas plus de sens que la notion de « faillite ». Ce qui, en revanche, a du sens, est l’existence d’un endettement excessif de l’Etat en question. Qui décide que cet endettement est excessif ? Ni les banques, ni les organismes de notations, ni aucun organe externe à l’Etat n’a la légitimité de décider que l’Etat est « trop » endetté. Ce qui se passe alors est que, sans qu’aucune décision dans le sens d’un surendettement ne soit prise, les créanciers perdent confiance et souhaitent soit être remboursés avant terme soit refusent de prêter de l’argent à des conditions normales. ; les créanciers décident alors d’augmenter de façon drastique les conditions de l’emprunt (taux d’intérêts prohibitifs).
    De facto, il arrive que l’Etat perd sa souveraineté au profit d’organismes privés tiers. On en revient ici à l’excellente remarque de Monsieur Werrebrouck selon laquelle la décision politique de se priver de la souveraineté financière et monétaire est une erreur historique, voire une trahison des politiques vis à vis du peuple qui les avait élu.

    Pour répondre à Jeannot14 : avouez que le créancier impayé ne se précipitera pas pour proposer à nouveau immédiatement ses services au débiteur indélicat ; à titre d’exemple, les épargnants français qui avaient investi leurs économies dans l’emprunt Russe ne se seraient probablement pas pressé au portillon pour réinvestir leur argent dans un « emprunt soviétique » (ce que les soviétiques n’ont d’ailleurs pas tenté).

    Théoriquement, un Etat de droit n’a aucune obligation de renoncer à sa souveraineté ni politique, ni financière, ni d’aucune sorte. Lorsque, par un grand malheur, cet Etat y renonce quand même (ce qui fut le cas de Pompidou et qui est le cas en Europe) au vu et au su de tout le monde ou en catimini, il appartient aux dirigeants de prendre la bonne mesure des choses afin d’envisager l’avenir sans concession ni faux semblants et de prendre les mesures pour réinvestir la souveraineté de l’Etat.
    Mais un Etat dit de droit a les dirigeants qu’il mérite…

    Bien cordialement,

    1. Avatar de jeannot14
      jeannot14

      Pour l’emprunt russe, que le particulier y regarde à deux fois, peut être, mais ils sont joueurs !!!!

      Ce n’est plus véritablement le problème, les achats de nos dettes sont réalisés par des institutionnels
      dont le régime fiscal est avantageux pour le particulier possédant.

      L’état trouvera toujours des fonds, surtout qu’il est possible de ne pas léser les petits épargnants en opérant une répudiation partielle et ciblée.

  21. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    Très intéressant journal sur france culture.

    J’apprends que les grecs sont résignés…

    Qu’un CDS, c’est s’assurer sur la maison de son voisin et qu’on aurait donc intérêt à y mettre le feu. L’on songerait donc a obliger les détenteurs de CDS a posséder les titres sur lesquels ils sont assurés ! Ceci me parait une évidence…

    Si je suis assuré sur quelque chose que je n’ai pas, sur la vie de mon voisin, l’on voit où cela mène…. Je suppose qu’une assurance vie ne peut pas être un CDS, il faudrait que les CDS suivent les mêmes règles éthiques que les assurances-vie.

    Les spéculateurs ont répondus qu’ils trouveraient un autre produit de spéculation.. en ce cas… autant les pendre. Ils pourront spéculer sur la corde…

    Au fond il faut prendre le pouvoir et abolir ce monde.

    1. Avatar de Hervey

      « Au fond il faut prendre le pouvoir et abolir ce monde ».
      En effet, c’est une autre « longue marche » qui s’est déjà mise en route, mais en attendant la casse continue.

  22. Avatar de charles
    charles

    Simon Johnson sur la Grèce: « If debt looks like it will explode as a percent of GDP, then a spectacular collapse is in the cards.Seen in this comparative perspective, Greece is bankrupt today without a great deal more European assistance or without a much more drastic austerity program. Probably they need both…If such measures are not taken, we are clearly heading for a train wreck. The European politicians have been tested, and now we know the results: They are not careful, they are reckless. »

    The coming Greek debt bubble

  23. Avatar de Martine Mounier
    Martine Mounier

    Dans faillite il y a failli : ce qui est « absolument, radicalement, définitivement », intéressant.

    That is « the » et pas « de » question.

  24. Avatar de Kalod
    Kalod

    @Valérie Bugault

    Merci pour votre billet, dont l’objet était de préciser des notions juridiques de procédures collectives
    et de souveraineté.

    Un autre positionnement juridique pourrait donner une autre dimension à votre article et permettre de sortir de la logique binaire: applicable – non applicable.
    Je pensais depuis quelque temps écrire un article sur le problème que vous avez abordé ci-dessus.

    Il sagirait de mettre en place une juridiction internationale ayant compétence en matière de dettes
    des Etats pour examiner aussi bien la légalité des créances produites par les créanciers, que les procédures amiables de redressement, les plans de redressement avec annulation de tout ou partie de la dette en vue, d’adapter le montant de la dette à la capacité de remboursement du débiteur.
    Les lois françaises de 1985 sur les procédures collectives me semblent une bonne base.
    Des instances juridiques internationales existent dans bien des domaines et sont autant d’inspirations possibles sur la création d’une instance arbitrale indépendante des milieux financiers.

    Du « droit de cuissage » obscur des banques sur les Etats débiteurs, on évolurait vers un droit financier des Etats face à leurs créanciers par la jurisprudence produite par cette/ces instances.

    Le principe de base de la loi de 1985 est le suivant:
     » Le juge reprend l’ensemble des contrats et créances et au vu … élabore un plan de redressement adapté à la capacité de remboursement du débiteur. L’ordonnance du juge se substitue à l’ensemble des contrats et créances en cours….

    Les privilèges des créanciers sont soumis à l’appréciation du juge.

    J’espère que d’autres pourront développer si ce point de vue mérite de prospérer.

  25. Avatar de Denis
    Denis

    La faillite (terme qui est encore utilisé par la loi belge du 8 août 1997 sur… les faillites) est un concept qui renvoie à deux réalités distinctes :

    – on peut l’envisager comme un régime de liquidation d’un patrimoine d’un débiteur. La faillite, dans ce sens, renvoie aux opérations successives qui vont de la « déclaration de faillite » par un tribunal (lequel se prononce d’office ou suite à un aveu du commerçant) au prononcé de la clôture de la faillite. Entretemps, on aura des épisodes aussi divers que la désignation d’un curateur, l’introduction de déclarations de créance, etc.

    – le terme faillite peut également renvoier alors à l’état de celui qui remplit les conditions pour être soumis (de sa propre initiative ou contraint) à ce régime. Ces conditions étant, traditionnellement, au nombre de trois : (1) être commerçant, (2) être en cessation de paiement et (3) voir son crédit ébranlé.

    Dans aucun de ces deux sens, la faillite ne peut s’appliquer à l’Etat. Comme le fait remarquer l’auteur, il n’y a pas d’ordre juridique supranational qui organise les conditions d’une liquidation forcée des actifs d’un Etat en vue de solder ses dettes…

    Ceci étant, n’est-ce pas faire preuve d’un juridisme forcené… On ma connaissance, ceux qui parlent de faillite de l’Etat ne soutiennent nullement que celui-ci pourrait être contraint à la liquidation de son patrimoine, mais visent uniquement, par analogie avec la situation du commerçant failli, la situation d’un Etat qui serait en cessation de paiement (le fameux défaut) ET en ébranlement de crédit (on vise ici l’impossibilité d’encore obtenir des financements).

  26. Avatar de johannes finckh

    Si la Grèce émettait une monnaie nouvelle?
    Une monnaie dont les signes seraient marqués par le temps, des SMT.
    Dès lors, la Grèce pourrait s’engager, après une période de répit de quelques mois, à rembourser peu à peu tout ce qu’elle doit, aisément.
    En effet, leur économie démarrerait instantanément et les phénomènes intérieures de crise disparaîtraient rapidement. La prospérité qui s’en suivrait permettrait d’envisager l’avenir tranquillement.
    Il ne fait pas sens pour la Grèce de rester enchaînée à l’Euro, un instrument qui les asservira toujours davantage.
    A supposer que la Grèce émettrait une monnaie souveraine en fonction de ses besoins immédiats, et de plus, une monnaie qui rendrait impossible tout usage spéculatif lié à la rétention indue des signes monétaires, il me semble que les autres pays de la zone euro n’auraient guère les moyens (sauf la menace de guerre) d’empêcher cela.
    Il s’avérerait qu’un pays comme la Grèce (tout comme même la petite Islande) aurait tout à fait les moyens de s’en sortir par ses propres moyens. Mais il faudrait alors, évidemment, que l’élite grecque elle-même consente à un tel sacrifice de sursaut national, ce qui n’est pas encore fait.
    Les choses iraient, évidemment, encore mieux si la BCE elle-même décidait l’émission de SMT, car là, les moyens d’une grande zone économiqe seraient encore beaucoup plus spéctaculaires. Il est certain que les phénomènes spéculatifs perdraient alors rapidement toute pertinence dans la zone euro, et l’économie se stabiliserait et se normaliserait très rapidement.
    Mais, comme je l’ai souvent exposé, une telle solution serait sans doute trop simple pour être adoptée.
    Mais je maintiens que cela serait la seule issue paisible envisageable pour en finir avec le chantage exercé par les plus puissants et les plus riches bailleurs de fonds qui peuvent, en spéculant, tout ruiner et ne se priveront pas de le faire. D’autant, comme le rappelle Paul, les spéculateurs sont bien contraints d’agir comme ils agissent, car leur métier est faire du profit, pour le compte de ceux qui investissent dans les fonds spéculatifs.
    Je crains effectivement qu’une simple « interdiction de paris sur les fluctuation des prix des actifs, fssent-ils les CDS » ne suffise pas. L’émission de SMT reviendrait dans les faits à une telle interdiction, car cela rendrait la spéculation non attrayante.
    Alors, au lieu d’interdire, il faudrait, à mon sens, structurer le signe monétaire dans le sens d’un SMT pour parvenir à ce que Paul peut exiger légitimement. Autrement, pas moyen d’y arriver, car la crise de liquidités qui surviendrait serait la pire de toutes les spéculations: Une déflation générale.

    1. Avatar de hema
      hema

      Dites moi, Johannes, c’est quoi un SMT ?
      (la ref d’un ouvrage de référence intelligible me suffirait) merci d’avance.

    2. Avatar de François78
      François78

      Une solution intermédiaire serait l’émission d’une monnaie « intérieure » en parallèle avec l’Euro par exemple pour les règlements internationaux. Celà ramènerait un peu de souveraineté sur le territoire et n’est pas nécessairement incompatible avec l’esprit des traités Européens (notion de subsidiarité).

  27. Avatar de BA
    BA

    A propos de quelques chiffres inimaginables, les déficits budgétaires et les dettes publiques sont en train d’échapper à tout contrôle (en Europe, et aussi aux Etats-Unis) :

    USA : déficit budgétaire record de 221 milliards de dollars en février.

    Le déficit cumulé pour les cinq premiers mois de l’année (octobre 2009-février 2010) atteignait la somme record de 651,602 milliards de dollars fin février.

    La Maison-Blanche prévoit que le déficit pour l’ensemble de l’année 2009-2010 atteindra la somme inouïe de plus de 1 555 milliards de dollars, effaçant le record de plus de 1 415 milliards de dollars constaté l’année précédente, du fait des efforts de relance économique du gouvernement.

    Boursorama

    D’après le Fonds Monétaire International, en 2014, quelle sera la dette publique par rapport au PIB ?

    La dette publique de l’Allemagne sera de 91,4 % du PIB.

    La dette publique de la France sera de 95,5 % du PIB.

    La dette publique du Royaume-Uni sera de 99,7 % du PIB.

    La dette publique de la Belgique sera de 111,1 % du PIB.

    La dette publique des Etats-Unis sera de 112 % du PIB.

    La dette publique de l’Italie sera de 132,2 % du PIB.

    La dette publique de la Grèce sera de 133,7 % du PIB.

    C’est à la page 30 :

    Fonds Monétaire International

  28. Avatar de liervol
    liervol

    En 1971, l’abandon de la convertibilité du dollar en or inaugure une période d’instabilité monétaire qui incite les Européens à créer leur propre système monétaire.

    Voilà, pourquoi nous sommes passé à la dette, pour aucune autre raison que celle là.
    L’or était devenu pour les Usa la relique barbare, et en Europe on a dit : Amen même si nos réserves étaient supérieure sauf erreur.
    Il faut dire qu’à l’époque ils avaient encore une vraie économie pas une Vall Mart économie.
    Ils avaient gagné la guerre, excusez moi mais tous les autres qui pensent l’avoir gagné l’ont perdu.

  29. Avatar de Michel P.
    Michel P.

    Le système juridique chez nous les Français sera vite déterminant puisque nous sommes presque une « République bananière » où la Justice est entre les mains d’un seul homme : Le président de la République. Alors cela ira très vite à être décidé.

  30. Avatar de liervol
    liervol

    A propos des assurances vies, ce qu’il faut savoir:
    Nous ne sommes plus dans la période faste de ces dernières, car il n’y a pratiquement plus d’obligation à fort rendement à l’intérieur, elles sont toutes ou presque arrivée à maturité.
    Je rappelle qu’on est parti du haut vers le bas avec la baisse des taux.
    Maintenant nous sommes dans une situation inverse : les taux bas devraient remonter.
    Ainsi un contrat en euro c est comme une obligations dont on ne voit pas le cours avant le remboursement, donc si on ne vous dit pas que la valorisation a baissé, vous ne le voyez pas, c’ est ce qui se passe, si les taux valent 10% demain vous direz que votre contrat n a pas n’ a pas baissé, mais si vous avez une obligation a 4% a 10 ans, au lieu de regarder le cours qui aurait chute de 50% vous pouvez dire que comme dans 10 ans elle vaudra 100, vous n’avez pas perdu.

    LA DIFFERENCE : c’ est que si nous somme dans un cycle long de hausse des taux, ce qui me semble une certitude ( voir les travaux de kondratieff) vous pouvez vendre votre obligation, quitte a encaisser une petite – value, et vous replacer plus tard a des taux plus élevés.

    Les contrat d’ assurance vie ne comptabilisent pas les – value, dans la mesure ou ils n’ ont pas besoin de vendre avant l’ écheance, , en contrpartie votre epargne est bloquee, meme si les taux passent demain a 10, vous serez toujours a 4%.c est comme une obligation non négociable en bourse avant le remboursement.

    Quand a l illusion sur la répétition des maturie dans les portefeuille des asurances vie: il y a des taux minimum pour ces contrat, et la compagnie ne peut commercialiser les contrat ue si elle investi au dela de ces taux minimum, ce qui interdit les obligation à court terme qui rapportent insuffisament actuellement, et les taux variable, qui n’ ont pas ce minimum(sauf en quantite tres faible afin de ne pas abaisser la rentabilite globale du portefeuille, id pour les actions.)
    N’oubliez pas que si les taux montent d un point, une obligation actuellement perd environ 8% de sa valeur.
    Donc si on suppose inflation 4 taux 6 que faites vous de votre contrat dans laquel vous etes bloques, et dont le taux ne monte pas car pas de nouveaux investissement, car pas de nouveaux flux, car personne ne voudra investir dans un contrat rapportant 4 avec des obligations rapportant 6.

    Les petits épargnants se sont déjà fait avoir avec les contrats en francs de l’après guerre avec les dévaluations en 50-60 .

    Donc on s’inquiète du non remboursement des Etats de la dette mais il semble qu’avec une inflation demandée à 4% on y va tout doucement, c’est pour cela que je dis que les assurances vies d’aujourd’hui sont du Madoff, les derniers sortis paieront …

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