MESSIEURS QU’ON NOMME GRANDS, SIMPLIFIEZ !

La panique et la paralysie au sommet
Les impasses
La « rationalité » de l’agent économique
* Le crédit
* La complexité des instruments financiers
* * Un ordre monétaire international : demain !
* La variabilité des prix, et les paris qu’elle autorise

The moral decay of our society is as bad at the top as the bottom, par Peter Oborne

L’argent, mode d’emploi (Fayard 2009)

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116 réponses à “MESSIEURS QU’ON NOMME GRANDS, SIMPLIFIEZ !

  1. Avatar de Hervey

    La finance expliquée aux enfants.
    A passer en boucle aux gamins qui nous gouvernent.

  2. Avatar de Mokshazen
    Mokshazen

    Je trouve que vos paroles sont de sagesse. Je pense comme vous que la spéculation n’est qu’une forme de jeu de casino. Malgré tout, pourquoi parler d’un pas en arrière, pourquoi ne pas voir cela comme un pas en avant ? Faire autrement serait montrer que nous évoluons vers l’intelligence sur le plan humain. Par exemple, si nous nous aidions à prendre conscience de ce besoin de nourrir l’avidité basique d’un système de récompense troublé par manque d’éducation et de développement de la personne, serait de mon point de vue un grand pas en avant. Parler alors d’évolution, de développement, de croissance serait non seulement plus juste mais aussi plus motivant que parler d’involution. L’idée d’involution se positionne par rapport à une vision du monde occidentale actuelle faussée par manque d’éducation et elle implique alors un renoncement toujours plus difficile à réaliser. Alors certes ce renoncement est aussi nécessaire mais les acquis seraient tellement plus importants que l’idée de renoncement pourrait finir par être totalement absorbée dans une vision plus motivante.

  3. Avatar de Youpla
    Youpla

    Le système s’hypercomplexifie, c’est un fait et c’est volontaire.
    Les grands groupes financiers clament sans arrêt moins d’intervention de l’Etat, moins de règles mais en sous main, ils font tout pour que le contraire se produise.
    En effet, c’est de la complexité qu’ils tirent leur pouvoir et leur développement.
    D’une part, la complexité des lois les favorise puisque d’une part elle possède des armées de juristes qui exploitent les failles (voulues ?) de ces lois et que d’autre part, elle élimine la concurrence des groupes plus modestes qui ne peuvent se lancer dans des procédures onéreuses.
    Quant à l’autorité des Etats, je pense qu’il n’y a plus beaucoup de personnes sur ce blog pour croire en l’indépendance des dirigeants des grandes nations vis à vis de la finance internationale. Les maîtres du monde n’ont rien à craindre d’élus potiches qui ont en permanence un oeil angoissé tourné vers les indices boursiers.

    1. Avatar de EON
      EON

      Les mathématiques et les codes nous ont donné le pouvoir. La complexité est l’arme absolue, le signe +, l’unique règle. La planète est un monopoly, le mode bosse pour nous. En ce moment, nous parions contre l’humanité, valeur entièrement volatile. F. Vasseur, trader.

  4. Avatar de Vincent Migeat
    Vincent Migeat

    Simplifier? ok, l’idée procède du plus élémentaire bon sens. Interdire les produits dérivés, les ventes à découvert, les paris sur les fluctuations de prix… Ok ok ok. Je suis pour. Mais comment fait-on dans un marché mondialisé? la France prend seule l’initiative?*, elle est prise à l’échelon Européen? mondial? mais alors, quid des Britanniques? des allemands? des Américains pour qui cette finance est avant tout génératrice de croissance (croient-ils) Entendons-nous bien, je suis convaincu de la nécessité de cette mesure, convaincu de sa portée, mais je pose la question: how?
    comment faire?

    VM

    * D’aucuns pensent qu’une décision unilatérale d’un pays comme la France pourrait faire boule de neige, compte tenu de ses mensurations et de son histoire. C’est possible. Mais il faut donc qu’en 2012, une vraie alternance ait lieu. Car je vois mal les dirigeants actuels qui sont, soit des lapins éblouis par les phares de l’histoire, soit de vrais cyniques, s’engager résolument dans ce voie. Si certains sur ce blog ont des idées, des initiatives, des projets…

    1. Avatar de Jean-Pierre
      Jean-Pierre

      Mais comment fait-on dans un marché mondialisé?

      A cause de la mondialisation, toutes les opérations financières négociables ont un numéro d’immatriculation permettant de les retracer, le code ISIN (International Securities Identification Number). Ce code est indispensable pour dénouer ces opérations via les chambres de compensation internationales. Il en va de même pour les opérations de change.

      Si la chose est possible en aval, elle doit être possible en amont, à l’origine de l’opération. Elargissons le principe et incluons dans un code la teneur de l’opération et du donneur d’ordre. Ensuite, aux états de déterminer s’ils acceptent ce genre d’opération. Techniquement, l’interdiction ne pose aucun problème et peut être décidée du jour au lendemain. Tous les outils sont en place. Apprenons à nous servir correctement, au bénéfice de tous, et non d’une élite.

      1. Avatar de Vincent Migeat
        Vincent Migeat

        Cher Jean-Pierre,
        Merci pour cette information. La mutualisation des connaissances est sans doute la perspective la plus intéressante du net. Mais pour autant que la possibilité technique existe, le hic reste la volonté politique. Et c’est là où malheureusement les choses se compliquent… Pour ma part, je ne crois pas à l’idée d’une concertation mondiale ou même seulement Européenne. Nos dirigeants n’en sont probablement pas capables. Un pays peu unilatéralement sans doute donner le LA. La France, du fait de son histoire et de son poids économique pourrait jouer ce rôle. Encore faut-il qu’en mai 2012, ses citoyens portent au pouvoir une équipe qualifiée pour mener à bien ce dessein.

      2. Avatar de Jean-Pierre
        Jean-Pierre

        Pourquoi croire qu’il soit indispensable que tout le monde agisse en même temps ? Certains pays viennent de renforcer l’interdiction de prendre des positions à nu à la baisse, de façon unilatérale, sans concertation aucune. Or, ces pays savent pertinemment qu’il est toujours possible de prendre de telles positions à l’étranger où les titres sont également cotés.

        En revanche, en prenant une telle décision, un pays important, comme la France, donnerait non seulement l’exemple, mais alimenterait son argumentaire critique face aux autres pays ne suivant pas son exemple. Cela faciliterait leur déconsidération au niveau mondial.

      3. Avatar de liervol
        liervol

        interdiction des positions à nu sur bancaires et assurances mais il est toujours possible de vendre à nu l’indice et d’acheter pour faire contre poids les positions.

      4. Avatar de chris06
        chris06

        @jean pierre,

        toutes les opérations financières négociables ont un numéro d’immatriculation permettant de les retracer, le code ISIN

        le code ISIN identifie la valeur financière négociable (eg action BNP Paribas, OAT 10 émise le…, etc…) pas l’opération financière!

        Elargissons le principe et incluons dans un code la teneur de l’opération et du donneur d’ordre.

        c’est quoi, la « teneur de l’opération »? Et du donneur d’ordre?

        Techniquement, l’interdiction ne pose aucun problème et peut être décidée du jour au lendemain. Tous les outils sont en place.

        Ben non, l’outil qui permet de standardiser et répertorier tous types de transactions financières au niveau mondial est très, très loin d’être en place…

        Certains pays viennent de renforcer l’interdiction de prendre des positions à nu à la baisse, de façon unilatérale, sans concertation aucune. Or, ces pays savent pertinemment qu’il est toujours possible de prendre de telles positions à l’étranger où les titres sont également cotés.

        Oui, résultat c’est qu’ils prennent ces positions depuis Londres, New York ou Singapour au lieu de Paris. Qu’est ce que ça change?

        En revanche, en prenant une telle décision, un pays important, comme la France, donnerait non seulement l’exemple, mais alimenterait son argumentaire critique face aux autres pays ne suivant pas son exemple.

        Qu’est ce que vous voulez qu’ils en aient à foutre, les spéculateurs, de plus pouvoir passer leurs ordres depuis un compte résident en France? Ils le feront depuis leurs comptes en trust fund à Londres ou New York ou pire de n’importe quel paradis fiscal ? Et qu’est ce que ça changera? Toutes le transactions financières interdites en France se feront à l’étranger, qu’est ce que cela changera?
        L’interdiction des paris sur les fluctuations de prix, pour qu’elle serve à quelque chose, doit être passée par un ensemble de pays qui représentent une part importante des marchés concernés et assortie de mesures de contrôles des mouvement de capitaux réellement efficaces (pas comme la véritable passoire qui existe actuellement). Le minimum c’est de faire comme la Chine le fait actuellement avec son Yuan.
        Le reste c’est de la foutaise comme l’idée qu’avait eu les suédois de passer une taxe Tobin dans les années 90 qui ne leur apporta pas un kopeck(toutes les transactions financières à Stockholm se faisant à Londres) et qu’ils supprimèrent après deux ans.

      5. Avatar de Jean-Pierre
        Jean-Pierre

        @chris06

        OK, restons clairs et ne jouons pas sur les mots. Le code ISIN, comme son nom l’indique, donne un matricule à tout produit négociable. Toute opération, en vue de son dénouement, y fait automatiquement référence. Je concède que le code n’a rien à voir avec l’opération en soi, mais il sera utilisé pour la rendre possible.

        La teneur d’une opération est de savoir si on se place du côté de la vente ou de l’achat. Pour le donneur d’ordre, il importe de savoir si c’est un client agréé ou occasionnel individuel, une institution ou tout autre opérateur particulier dont l’intervention peut être soumise à des restrictions.

        L’outil de standardisation est parfaitement huilé pour ce qui concerne le dénouement des opérations. Je propose simplement de l’élargir et d’y insérer une référence supplémentaire concernant le type d’opération, comme indiqué ci-dessus. Certes, il est indispensable de se mettre d’accord sur les types acceptés. Mais le principe et le système de sa gestion existent déjà et ne nécessite qu’une légère modification. Quelques lignes de programmation, en quelque sorte.

        Ce que cela change ? C’est qu’avec une référence codifiée, on saura à tout moment qui donne l’ordre et par quel canal. La traçabilité sera totale. Ainsi, pour réagir également sur votre dernier point, s’il restera possible d’attaquer n’importe quelle valeur à partir de n’importe où, un pays peut interdire tout négoce jugé illicite sur certaines valeurs : il lui suffira de désigner ces valeurs (leur ISIN) ou de désigner la forme d’ordre. Par exemple, seuls les ordres émanant de la place de Paris seront acceptés pour traiter la valeur BNP Paribas. Si l’ordre provient d’ailleurs, aucun dénouement ne sera possible.

        Ce que j’avance ici repose sur le fait que quasiment tous les titres négociables sont scripturaux, ils n’existent donc que sur des comptes et ces derniers sont gérés par des institutions spécialisées. Quand un vendeur se débarrasse de ses titres au profit d’un acheteur, la transaction se soldera par un jeu d’écriture, rien de plus. Un Français qui achète des dollars contre des euros à partir d’une banque anglaise ne se rendra pas compte que les dollars qu’il reçoit sont en fait toujours aux États-Unis. La banque anglaise avisera son correspondant européen (disons une banque allemande) détenant pour elle les euros que le Français vend, de les transférer sur le compte du correspondant (disons une banque espagnole) de la banque auprès de laquelle elle a acheté les dollars (disons une banque danoise). Cette dernière signalera à la banque anglaise de quel correspondant américain (par exemple Citibank) les dollars lui parviendront et la banque anglaise avisera son correspondant américain (par exemple Bank of America) de la réception des dollars. Le Français, lui, n’aura constaté que le débours des euros et la réception des dollars sur son compte auprès de la banque anglaise. Mais l’opération a nécessité l’intervention de 6 banques au moins. Ce sont les codes de référence qui permettent un dénouement sans anicroche de telles opérations. Quand on sait que sur le marché des changes on négocie pour plus de 4.000 milliards de dollars quotidiennement, sans que cela déraille, il est parfaitement concevable qu’on puisse en faire de même sinon mieux sur les autres marchés.

      6. Avatar de Super bourge
        Super bourge

        Les chambres de compensation internnationales qui pratiquent le clearing sont loin d’être transparantes. Je conseille la lecture du livre de Denis Robert  » la boite noire » ISBN-10: 291248538X. Ou il explique certains travers d’une chambre de compensation internationnale très importante nommée Clearstream.

      7. Avatar de Jean-Pierre
        Jean-Pierre

        @Super bourge

        Exact. Mais c’est parce qu’elles conjuguent d’autres fonctions que celles purement de compensation. Ce sont actuellement des banques spécialisées plutôt que de simples chambres de compensation. Il faudra y faire le ménage, c’est sûr.

      8. Avatar de lapin anglais réformiste et réaliste
        lapin anglais réformiste et réaliste

        @jean pierre,

        ce que vous décrivez,, un système international de traçabilité de toutes les opérations financières, est très loin d’exister. Si seulement ce n’était que de quelques lignes de programmation qu’il s’agisse, cela serait effectivement très facile de le mettre en place. Malheureusement, ce n’est pas cela qui bloque sa réalisation, mais le manque TOTAL d’accords internationaux sur la révélation des opérations financières et des informations bancaires.

        Aujourd’hui, si le détenteur d’un compte résident à Londres ou Singapour passe un ordre d’écriture sur un titre ISIN XYZ enregistré en France (indiqué par les deux premières lettres du code), le gouvernement français n’a strictement aucun moyen de savoir ce dont il s’agit. Vous prenez par exemple un titre comme celui au numéro ISIN DE0007100000 (une action deDaimler AG) qui s’échange chaque jour par millions sur près d’une trentaine de plateformes dans le monde et dans cinq monnaies différentes et bien c’est toujours un seul et même numéro. Et ce ne sont pas quelques lignes de code dans un système informatique qui manquent, mais la faute complète d’accords entre la France et le Royaume Uni ou Singapour sur la révélation des informations bancaires.

        Ah évidemment, il suffirait que les gouvernements des pays du monde se mettent d’accord pour vraiment mettre en place les moyens de contrôler la finance et les mouvements de capitaux…on en revient toujours au même point.
        chris06

      9. Avatar de Jean-Pierre
        Jean-Pierre

        @lapin anglais réformiste et réaliste

        Sabre de bois, l’idée est dure à rendre compréhensible ! J’ai probablement eu tort de partir du code ISIN pour l’exprimer. Les amalgames le prouvent.

        J’essaie autrement. Le code ISIN représente un produit financier négociable et un seul. Il est unique. Cela signifie que, où que l’on soit sur cette planète, le négoce de ce produit portera toujours cette référence. Référence, j’insiste, indispensable pour dénouer les opérations internationales (les nationales ont leur propre code, en France c’est SICOVAM, filiale d’Euroclear, qui s’en occupe). Ce code est donc utilisé en fin de parcours.

        Sur base de ce système, on peut parfaitement concevoir un additif à ce code. Prenez l’exemple des codes IBAN sévissant dans la zone euro pour désigner les comptes en banque. Il comporte trois volets : le pays, la banque et le numéro du compte. Lui aussi est unique et permet des transferts sans anicroche. Imaginons un code désignant la qualité du donneur d’ordre, suivi de celle de l’intermédiaire plaçant cet ordre et la teneur de l’ordre. Ce tout accolé au code ISIN qui conserve son utilité initiale. La traçabilité apparaîtrait d’emblée en amont de toute opération.

        Techniquement, cet ajout ne pose aucun problème. Certes il faudra adapter certains programmes et cela prendra du temps. Quand on voit avec quelle facilité le code IBAN a été introduit, ne venez pas me dire que c’est un manque d’accords internationaux qui empêcherait cette réalisation. Il suffit qu’un pays, de préférence d’importance, s’y attèle et l’instaure pour que les autres suivent l’exemple. Car, je le souligne à nouveau, la force pour les décideurs, la faiblesse pour les empêcheurs de tourner en rond, est que les produits financiers sont tous devenus scripturaux et que dans un marché mondialisé, ils doivent obligatoirement être centralisés quelque part. Tout négoce se solde par un simple jeu d’écriture, les produits concernés ne bougent jamais de place. Il est donc très facile d’en contrôler les détenteurs.

        C’est une simple question de volonté (courage ?) politique. On nous parle à longueur de journée de gouvernance, de transparence, de réglementation et autres souhaits du même acabit, ce que je propose est facile à instaurer sans devoir chambouler ce qui existe déjà. Après, on pourra toujours tergiverser sur les détails.

      10. Avatar de vigneron
        vigneron

        @Jean-Pierre

        Déplacez donc le débat sur le contrôle politique des mouvements de capitaux, puisque chacun sait bien que les problèmes techniques ou juridiques n’en sont pas, vous lirez mieux dans les entrailles des produits cunicoles.

      11. Avatar de schizosophie
        schizosophie

        Intervention volontairement inconsistante eu égard à cette discussion-là : « Lapin outragé, (…) lapin martyrisé mais lapin rebaptisé… par lui-même. »

      12. Avatar de Jean-Pierre
        Jean-Pierre

        @ vigneron

        Cuniculicole, je présume ;o)

      13. Avatar de vigneron
        vigneron

        @Schizosophie

        Oups ! Tu veux dire comme une fRance pétainiste rebaptisée France Gôôôlliste ?
        « Là tu pousses le bouchon un peu trop loin, Maurice ! »

        @Jean-Pierre

        Oui Jeannot, les deux se disent et l’un est plus court que le second comme des oreilles du bestiau en question.

      14. Avatar de schizosophie
        schizosophie

        @vigneron
        Non, non, something like : flegmaticly extremely centricist. Lonely soit qui mal y pense.

    2. Avatar de RIOU René
      RIOU René

      @ Vincent Migeat

      Comme vous  » je vois mal les dirigeants actuels qui sont, soit des lapins éblouis par les phares de l’histoire, soit de vrais cyniques, s’engager résolument dans cette voie ». d’ « une décision unilatérale d’un pays comme la France ».

      Je crois que nous sommes capables de bousculer le monde si nous arrivons à nous fixer des objectifs clairs. La solution n’est pas dans la recherche diogénique de l’homme providentiel (qui finira toujours par se manifester le moment venu…) mais dans la création (partie la plus facile) et dans la DIFFUSION (réalisation plus difficile) d’un projet réaliste, cohérent et compréhensible. Examinons d’abord l’histoire récente…

      Vous trouverez bien des gens, de l’extrême gauche à l’extrême droite, pour vous dire que cette mondialisation pilotée par des politiciens sous influence n’a pas toujours été la norme. Nous avons vécu une autre époque qui n’interdisait pas les échanges au plan international et durant laquelle le commerce mondial a pu exister concomitamment avec des salaires qui n’entraient pas en compétition avec ceux du tiers-monde. Les riches payaient tout de même des impôts (ils n’en sont pas morts). On vous expliquera que les américains, que nous tenions cependant à distance de nos affaires, tiraient la couverture à eux pour financer leurs petites opérations outre-mer. Lorsque le tandem Reagan-Thatcher a commencé à plomber les salaires au profit des banksters et de leur lobby militaro-industriel, nos politiques se sont montrés de plus en plus irrésolus face à une finance mondialisée qui engrangeait plus d’argent et donc de pouvoir. Si vous voulez un élément de réponse supplémentaire, observez la liste de nos présidents de la V°

      Charles de Gaulle = sens de l’histoire, patriotisme et banquiers sous contrôle
      Georges Pompidou = Président de la banque Rothschild (privatise la Banque de France durant sa présidence)
      VGE= Lié à des intérêts privés, a favorisé ces mêmes intérêts
      F. Mitterrand = on aurait pu avoir Rocard, dommage….
      Chirac = un certain courage politique mais associé à Jospin pour privatiser le patrimoine national
      Nicolas Sarkosi = continue l’œuvre des précédents en l’aggravant au plan social…pour arranger qui? hein…?

      Aujourd’hui le système financier, gavé avec notre argent fait une maladie de foie et risque de tourner de l’œil. Les banques menacent de partir le ventre en l’air. C’est le moment d’en profiter pour proposer quelque chose de moins bête. D’abord une bonne saignée pour l’obèse. Puis les bonnes recettes issues d’un retour d’expérience sur ce qui a déjà marché. Quelqu’un saura s’en saisir et nous aurons fait notre boulot. Je vous propose donc quelques extraits de ce que j’ai pu noter.

      Je suis d’accord avec Paul Jorion. Il faut repenser notre système global d’échange. Je pense comme lui qu’il faut mettre un terme à la mondialisation sauvage de l’économie et la circulation sans frein des capitaux. Mais pour que ce soit réalisable nous devons retrouver les prérogatives régaliennes que nous avons rétrocédées sans contrepartie aux robots de Bruxelles.
      Je pense, comme tout le monde, que nous devons ranimer notre industrie et fortifier la recherche. Je pense que nous avons un peu trop sacrifié de nos capacités métallurgiques au bénéfice de nos amis allemands….puis indiens. Je crois que nous n’aurions pas dû laisser crever sans remords l’industrie de l’informatique (fabricant d’ordinateurs GOUPIL, par exemple…). Personne ne peut ignorer qu’en France, comme partout ailleurs, les grands programmes industriels sont toujours développés et soutenus (même aux Etats-Unis) par l’état et on sait que ce sont eux qui tirent la petite et la grande industrie. Les grands projets transnationaux ont vu le jour, se sont développés et ont réussi sans l’intervention de nos eurotartuffes, bruxellois, tatillons, hautains, velléitaires, courtisans (et probablement estampillés CIA).

      Les anglais (et beaucoup d’autres) se débrouillent très bien sans l’euro. Ils ont gardé le contrôle de leur monnaie et l’utilisent en ce moment sans retenue. Pourquoi pas nous? Nous devons retrouver notre souveraineté (lisez Frédéric Lordon). Nous devons refuser de nous laisser piller par les chinois et par tous ceux qui ne respectent rien et donc récupérer le contrôle de nos frontières. Nous devons entretenir généreusement et protéger notre appareil de recherche scientifique et nos chercheurs parce qu’ils sont notre seul vrai espoir pour l’avenir. Nous avons vocation à secourir la misère du monde mais pas jusqu’au point de tout épuiser chez nous.

      Enfin nous allons avoir besoin dans les temps qui viennent d’un homme rusé et patriote ce qui exclut d’emblée qu’il soit naïf comme Jospin ou inféodé au grand capital comme beaucoup.

  5. Avatar de monmon
    monmon

    Les « grands messieurs » ont été achetés il y a longtemps semble-t-il. L’argent est roi et la finance généreuse à ses serviteurs.
    Il y a nécessité de choisir des hommes d’état, mais tous les candidats avancent masqués.
    La patate chaude va revenir au salariés lors des élections pour un résultat bien incertain!
    Il y a encore bien peu d’écho à ce que vous dites dans les grandes lucarnes.

    1. Avatar de millesime

      Bravo Paul
      hélas,en France on nous demande d’être soit de droite, soit de gauche.(j’écarte volontairement l’extrême droite) Or, aujourd’hui, que ce soit la droite ou la gauche, l’UMP ou le PS , ils ne proposent que des solutions qui ont pour seul but de répondre au mieux aux souhaits du système, et le système est là que pour faire le bonheur de quelques uns..;ceux qui ont déjà tout !

      en conséquence je crains fort qu’il nous faille encore du temps pour qu’une majorité de la population se rende compte de ce choix qui nous est imposé, avant que le « citoyen » se réveillé chez chacun d’entre-nous pour réellement « vouloir » que les choses changent, et que des hommes « nouveaux » nous gouvernent sans être les complices des financiers.

  6. Avatar de fujisan

    Bravo et merci 🙂

    Dialoguez-vous avec Edgar Morin ? Où vous situez-vous par rapport à sa notion de pensée complexe ?

    PS J’entends déjà kercoz nous dire « simplifier = linéariser »…

    1. Avatar de kercoz
      kercoz

      Exact , Fujisan …… le terme « complexe » est mal utilisé par P.J. ..Il me semble qu’il l’utilise pour qualifier une « complication » ….du système .
      Le terme complexité est un terme mathématique qui caractérise un système complexe de type différentiel ;C’est un modèle utilisé par ts les systèmes naturels et sont hyper stables .
      Refaire une complexité apres avoir « organisé/linéarisé  » un système(spécialisation -centralisation ) ne recrée pas un système complexe , ou alors il repousse tres loin le « temps caracteristique ce qui eloigne l’acces aux zones « attracteurs » stables que l’on recherche .

      1. Avatar de Paul Jorion

        « Le terme complexité est un terme mathématique »

        Ben voyons ! Mais non : on parlait de complexité avant même que les mathématiciens ne soient nés !

      2. Avatar de kercoz
        kercoz

        Il y a eu une double dérive sémantique ou sémiologique . Les découvertes sur la théorie du Chaos , en utilisant le terme Chaos ont choisis un terme trop connoté meme si son étymologie etait pertinente (ordre naissant du désordre) …..Cette connotation trop imagée et l’envie de squatter le concept ou l’opportunisme (E. Morin devait etre aux states durant le développement du concept et les nombreux colloques qui se sont multipliés ) …., ont fait adopter le terme « complexité » meme si les ref aux equa diff ne sont pas toujours mentionnées . C’est d’ailleurs dommage pour Morin , qui passe sa préface de sa 2e ed de « paradygme » a justifier une antériorité douteuse …..SEs développements restent litteraires et ils auraient eu plus d’efficacité sur des assises mathématiques .
        Il n’en reste pas moins qu’on ne peut plus utiliser ce terme sur des systèmes physiques , vivants ou mathematique ..ni meme économique ou sociologique sans créer une confusion .
        Je lis en ce moment Saussure et suis meme surpris de la mobilité temporelle et geographique des signifiants …….

  7. Avatar de mercier
    mercier

    Merci pour votre intervention!

    je remarque que :
    -je n’ai pas trouvé d’évocation de l’éditorial de Mr Oborne -Daily telegraph- dans les medias français…. Serait-ce un hasard?…
    -augmenter les salaires, dites-vous…. Mais « on » vous répondra que l’augmentation des bas salaires favorise le déséquilibre de la balance commerciale (les « pauvres » consomment des produits importés)
    -l’inégalité fondamentale est au coeur de la conception du système salarial des classes moyennes . Un exemple : comparez le salaire d’un agrégé et d’un capesien!Pourquoi pas une différence, certes. Mais il a un fossé abbysal ,et de surcroit le premier enseigne 15h, le second 20h…

  8. Avatar de toutouadi
    toutouadi

    Il me semble que les classes: aisées, moyennes, défavorisées sont plutôt des classes économiques
    A ne pas confondre avec les 3 classes sociales (dixit P. Jorion lui même):
    Rentiers (rente indue et/ou exponentialisable), entrepreneurs (artisants, agriculteurs, professions liberales, chef d’entreprise etc…),classes à vocation salariale (salariés, retaités, demandeurs d’emplois (ou non))

    Le problème c’est l’imbrication et confusion entre classes sociales et économiques(entrepreneurs défavorisés, salariés extrêment aisés etc…)
    Cela me semble plus pertinent que les 2 classes sociales (bourgeoisie/prolétariat)
    et il me semble qu’un des grands désastres idéologiques vient du mépris de ce qu’on appelle le lumpen prolétariat ou sous/prolétariat.
    Reproche pas forcement infondé mais qui touche largement les autres groupes sociaux.
    (corruption par la société de consommation …. houlala!!! heureusement c’est fini)

    1. Avatar de gyps
      gyps

      Voir à ce sujet Emm. Todd (démographe entre autre) qui donne quelques détails sur l’évolution récente des classes sociales (et de leur pouvoir d’achat) en Europe et USA dans « Après la démocratie » (ed de poche Folio)

  9. Avatar de hafidi jacqueline

    J’essaie de lire « l’argent mode d’emploi ». J’avoue me noyer dans mon incompréhension des acceptions que l’on donne, dans le domaine de la finance, aux notions de l’argent, de la monnaie, de leurs virtualités, de leurs capacités à se dédoubler, se détripler ou autres, que sais-je, pour alimenter un système qui se laisse submerger par la complexité.

    J’en retire cependant une connaissance encore fragmentaire, une culpabilité aussi quand je m’aperçois que je participe à ce système et m’égratigne l’esprit à chercher comment m’en dégager. J’y arrive, péniblement, comme quand je monte une côte et me repose parfois sur le bas-côté, à déguster sans honte quelques produits que le système m’offre.

    Bon, je vais reprendre ma lecture. A propos des incapacités, carences criantes de nos « dirigeants » et leurs clones économiques (ou vice-versa), pourrions-nous trouver un autre terme qu’ »élite » pour les caractériser ? J’aimerais bien redonner à ce terme son aristocratie

    1. Avatar de Alain A

      Bonjour Mme Hafidi
      En référence au billet sur votre site quant au salut réciproque, un petit témoignage…
      Hier, lors d’un débat un peu philosophique autour des contours de l’objection de croissance (festival décroissant des OC de Belgique francophone à Vévy Véron), un long échange eu lieu sur l’absence ou l’existence du salut entre promeneurs se croisant. Entre un intervenant burkinabé, un athée de bon aloi et une dame de profonde spiritualité chrétienne, une convergence évidente mena à la constatation que l’abandon, dans de tristes contrées, du salut mutuel dans les campagnes est le signe évident de ce que la modernité et la rationalité capitalistes nous ont fait perdre beaucoup de biens (immatériels) plus précieux que leurs produits dérivés. De toute évidence, les objecteurs de croissance sont des pratiquants spontanés de votre campagne « clavelienne » pour le retour du regard et des mots échangés sans autre raison que leur échange.
      Cdt

      1. Avatar de hafidi jacqueline

        merci de votre réponse, et de vos passages sur mon site

        Jacqueline

    2. Avatar de Alexandria
      Alexandria

      Si l’on veut faire sobre, l’oligarchie. Mais vous parlez de nos « dirigeants » et de leurs clones économiques : j’aurais un petit faible pour la formulation suivante : « fondés de pouvoir de l’oligarchie “kleptocratique” ».
      Jean-luc Mélenchon a abordé dans un de ses discours cette question du dévoiement du mot “élite”, mais sur le moment je ne me souviens pas dans lequel…

  10. Avatar de toff de aix

    bonjour,

    je sais pourquoi je lis ce blog tous les jours : il est comme un phare au milieu de la tempête pour moi. Je souscris totalement à votre analyse sur le bon et le mauvais exemple, ainsi que sur la dette. Et je me fais la réflexion, au milieu des signes précurseurs de la décomposition de nos sociétés « évoluées »(et de la peur que ça engendre chez moi, un petit peu, je dois vous l’avouer, rapport à l’impuissance que je ressens), que ça fait du bien au moral de voir que l’on n’est pas seul à avoir le même point de vue. Point de vue que je qualifierai de BON SENS, au milieu de la panique et de l’aveuglement les plus complets de nos concitoyens et dirigeants..

    M Jorion vous devriez vous présenter à la présidentielle de 2012 (avec M Leclerc comme Ministre de l’économie 😉 ) = vous auriez déjà une voix d’assurée, la mienne!

    Pour ce que ça vaut, merci pour ce blog

    1. Avatar de LEON
      LEON

      100 % d accord.
      2 voix d assurée

  11. Avatar de Joan
    Joan

    Le retour à la simplicité que vous prônez, rejoins le message de Pierre Rabhi qui appelle à la « sobriété heureuse« . Pour ne pas parler de décroissance qui est un mot qui fait peur, car il est assimilé un peu rapidement à un retour à l’âge des cavernes.

    http://www.dailymotion.com/video/xdshws_un-message-de-pierre-rabhi_news

    Et retrouvons la dimension poétique de l’existence, que le « progrès » a tué.
    Le mot «poésie» vient du grec ποιεῖν (poiein) qui signifie «fabriquer, composer, créer»
    J’aime bien l’idée que le ce « progrès » nous a incarcéré, plutôt que libéré.

    http://www.dailymotion.com/video/xguftr_pierre-rabhi-y-a-t-il-une-vie-avant-la-mort_news

  12. Avatar de Goldbroker
    Goldbroker

    La plupart des problèmes financiers actuels trouvent leur origine dans la fin du « Gold Standard ». Le 15 Aout 1971, Il y a exactement 40 ans aujourd’hui, le Président US Nixon mettait fin à la convertibilité du dollars en or (Gold window).

    1. Avatar de Jean-Pierre
      Jean-Pierre

      Non, la plupart des problèmes financiers actuels trouvent leur origine dans l’adoption du plan White à Bretton Woods, faisant du dollar la monnaie de réserve du monde. Ce système aurait peut-être (j’en doute) survécu si tous les protagonistes en avaient respecté les règles. Les Etats-Unis ont été les premiers à les ignorer, donnant naissance à l’euro-dollar en 1961, créant le fameux  » dollar overhang », les dollars apatrides, qui ont infesté le monde et compliqué la vie de la Fed de l’époque.

      Ensuite, Internet et les ordinateurs ont complexifié la donne. Car c’est par leur apparition que les produits dérivés ont véritablement connu un essor sans précédent, depuis que Blacks, Scholes et Morton ont ouvert la voie en standardisant la valorisation de ces produits (valorisation totalement erronée, soit dit en passant).

    2. Avatar de fujisan

      Votre pseudo laisse peu de doutes, mais demandez-vous plutôt pourquoi Nixon a mis fin à la convertibilité dollar-or. Les racines se trouvent dans le « privilège exorbitant » du dollar inscrit dans les accords de Bretton-Woods, faisant que les USA étaient structurellement «obligés» d’importer plus qu’ils n’exportaient afin de fournir les dollars de réserve aux autres pays (dilemme de Triffin). Certes, ça arrange bien les USA qui sont financés gratuitement par le reste du monde (jusque quand ?), mais cette asymétrie structurelle provoque un déséquilibre insoutenable. La fin de la convertibilité dollar-or n’était que la conséquence logique des déséquilibres induits par les accords de Bretton-Woods, déséquilibres provoquant des tensions sur les devises, tensions qui se sont quelques peu «relâchées» par les taux de change flottants sans toutefois revenir sur les causes. Et maintenant on a accumulé de tels déséquilibres que ça se tend à nouveau à l’extrême et il faudra un jour ou l’autre passer à un système réduisant les déséquilibres plutôt que les creusant, un système structurellement soutenable comme le bancor.

  13. Avatar de Slaughter
    Slaughter

    L’euro, l’Europe fédérale et la mondialisation

    La crise de l’Euro a fait apparaître sous une lumière crue le déséquilibre créé dans le traité de Maastricht entre une politique monétaire fédéraliste, et une politique budgétaire restée nationale. Voilà pourquoi de nombreux politiques et économistes posent aujourd’hui la question de la gouvernance économique et de l’Europe fédérale. Notre Président a même annoncé des propositions de la France pour la fin de l’été. Il rencontrera Madame Merkel dans les jours à venir sur ce sujet.
    N’allons pas trop vite. Les vingt sept chefs d’Etat peuvent parfaitement coordonner nos politiques économiques sans modifier le traité de Lisbonne, du moins à court terme.
    Coordonner nos politiques économiques en procédant à de nouveaux abondons de souveraineté paraît logique, sous réserve d’avoir une vision claire des finalités. Il faut d’abord demander aux 27 peuples de définir notre projet de société européen, en répondant aux questions suivantes : « quel capitalisme voulons-nous ? », « Où voulons-nous aller ? », « quelles sont les fins que nous poursuivons ?». Autant de questions que notre Président à lui-même posées à plusieurs reprises sur la scène politique internationale, et auxquelles il faut donner une suite concrète. Par exemple, voulons-nous accentuer les inégalités, ou les réduire ? 46 millions d’américains vivent avec des bons alimentaires. Est-ce cela que nous souhaitons pour l’Europe (sachant qu’on y est presque).
    Même si le mot employé est excessif, il me semble qu’aller vers une Union Européenne plus fédérale sans définir notre projet de société, et sans placer les garde fous qui en découlent, est insensé. C’est se livrer encore un peu plus aux oukases des financiers et autres agences de notation. Leur influence est aujourd’hui sans précédent. Leur volonté s’impose aux peuples, et d’abord aux chefs d’Etat. Nos pays finiront par être dépecés comme on démantèle parfois des entreprises rentables, pour en tirer immédiatement la quintessence financière.
    N’oublions jamais que la mondialisation a été construite au fil de l’eau, sans réflexion politique d’ensemble, sans se soucier de ses conséquences sociales et environnementales. Les réformes à conduire sont maintenant extrêmement difficiles, du fait des intérêts et des privilèges énormes que l’on a laissés s’installer.
    On peut rétorquer que le projet européen est déjà décrit aux articles 2 et 3 du traité de l’Union Européenne (traité de Lisbonne). Hélas, non. Ces articles contiennent de très belles formules, mais elles sonnent creux. La Commission ne se sent pas liée par eux. Ces articles permettent toutes les politiques ultra libérales.
    Un exemple entre mille : on pouvait lire dans la « La lettre de l’expansion » du 3 mai 2010 que le «seul point sur lequel la Commission et les Etats membres se sont mis d’accord (au sujet de la stratégie européenne à échéance 2020) est la suppression des objectifs chiffrés de baisse de la pauvreté que Barroso enterrera sitôt les négociations ouvertes». Cette attitude est la négation même de ces articles 2 et 3 du traité, d’autant plus que l’année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion venait de s’achever.
    On pourrait prendre bien d’autres exemples, à commencer par la décision de réduire de quatre vingt pour cent (400 millions d’euros) l’aide européenne aux plus démunis.
    Enfin, n’oublions pas la déclaration cynique de Bob Diamond, le Président de Barclays, qui, pour justifier la reprise des pratiques antérieures de bonus, osait déclarer en janvier 2011 : « le temps des remords est révolu ». (Les Echos 31 janvier 2011). Comment ne pas être indigné par tant d’inconséquence et tant de mépris ? On aurait aimé une vague de protestation, notamment de la part de la Commission Européenne.
    Voilà de quoi refroidir les plus enthousiastes. La conclusion s’impose : Il faut répondre aux trois questions évoquées ci-dessus, et définir notre projet de société avant toute évolution de l’Europe. Après, ce sera irrécupérable. Ce projet de société devra être inscrit dans le traité, dans des termes engageants, permettant une saisine de la Cour de justice.
    Ce n’est pas tout. Il faut aller plus loin, car nous vivons dans un monde ouvert.
    Si l’Europe doit savoir où elle veut aller et si elle doit le graver dans le marbre du droit, elle ne peut pas en rester là. Il faut assurer une cohérence avec le reste du monde, sinon, tôt ou tard, le capitalisme financier la mettra en difficulté.
    Elle doit donc parallèlement proposer les mesures permettant de remettre l’économie au service de l’Homme sur la planète. Elle compte un demi-milliard d’habitants, sa légitimité à s’engager dans ce sens ne fait aucun doute.
    Comment procéder ?
    La première mesure forte à mettre en place est de remettre en cause la prééminence du droit du commerce, qui l’emporte actuellement sur tous les autres droits dans les relations internationales. Au nom de la France, le Président de la République a plusieurs fois déclaré que l’avancée décisive à ses yeux, serait de mettre sur un pied d’égalité le droit du commerce, le droit de l’environnement, le droit du travail, le droit de la santé. Il a raison. D’autant plus que les solutions techniques existent et son bien connues.
    Au nom de l’ONU, Monsieur Ban Ki Moon, s’est prononcé dans le même sens le 3 juin dernier, en Inde, précisant : « Nous ne pourrons construire un monde juste et équitable que lorsque nous accorderons un poids égal aux trois composantes du développement durable, à savoir les composantes sociale, économique et environnementale… ».
    Le Comité Pauvreté et Politique va déposer à la fin du mois une pétition auprès du Parlement Européen, comme le traité de l’UE le lui permet, pour demander que les autorités européennes s’engagent fermement dans ce sens, car c’est bien cela qui nous permettra de construire une Europe qui nous protège, nous et toutes les populations pauvres de la planète, trop souvent soumises à la règle du seul profit aveugle. C’est bel et bien au Parlement Européen, la plus légitime des Autorités européennes, de donner l’élan nécessaire à un tel projet, aussi ambitieux soit-il.
    Face à cette demande qui bouscule les habitudes, nous espérons que la Commission des pétitions ne nous enverra pas une fin de non recevoir, car notre pétition est juridiquement recevable.
    Quant à baisser les bras parce que la tâche est gigantesque, qu’on n’y peut rien, qu’on n’y arrivera pas, que des élections sont proches, que des lobbies s’y opposent etc… c’est juste suicidaire.
    La responsabilité commune des citoyens et des politiques est donc immense. Les catastrophes sont toujours les enfants de la peur, de l’immobilisme et du renoncement devant les difficultés.
    Naturellement tout ceci doit s’accompagner de multiples autres réformes, notamment un rééquilibrage des échanges mondiaux. Monsieur Stoléru a récemment proposé (Les Echos du 27 juillet 2011) qu’une négociation s’engage afin de convenir que chaque Etat fortement excédentaire ou déficitaire s’efforce de baisser pendant trois ans son excédent ou son déficit d’un demi-point de PIB par an. C’est une des solutions.

    Bertrand de Kermel

    1. Avatar de Alexandria
      Alexandria

      Au nom de la France, le Président de la République a plusieurs fois déclaré que l’avancée décisive à ses yeux, serait de mettre sur un pied d’égalité le droit du commerce, le droit de l’environnement, le droit du travail, le droit de la santé. Il a raison.

      C’est sans doute pourquoi il n’a de cesse que de démanteler le code du travail, ruiner la Sécurité sociale en déremboursant à tours de bras, en ne pourchassant pas les fraudeurs aux cotisations sociales – par contre la toute petite fraude individuelle donne lieu à une chasse hautement médiatisée… –. Et ne parlons même pas des incessantes palinodies autour des minuscules avancées du barnum du Grenelle de l’environnement…

      Il a déclaré

      . C’est tout ce qu’il sait faire. ¡ Que se vayan todos !

    2. Avatar de RIOU René
      RIOU René

      « N’oublions jamais que la mondialisation a été construite au fil de l’eau, sans réflexion politique  »
      A quoi servent donc, à votre avis, ces bilatérales, ces réunions de Davos et autres Bilderberg

    3. Avatar de RIOU René
      RIOU René

      Si l’Europe doit savoir où elle veut aller et si elle doit le graver dans le marbre du droit, elle ne peut pas en rester là. Il faut assurer une cohérence avec le reste du monde, sinon, tôt ou tard, le capitalisme financier la mettra en difficulté.

      Le capitalisme financier est en train de partir le ventre en l’air avec les banques….Pour nous en protéger une seule issue….disposer à nouveau de nos marges de manœuvre (comme les anglais)….et donc de notre souveraineté (comme les anglais).

    4. Avatar de RIOU René
      RIOU René

      Les vingt sept chefs d’Etat peuvent parfaitement coordonner nos politiques économiques sans modifier le traité de Lisbonne

      Il faudrait pour cela qu’ils aient des intérêts convergents puissants…. cela me parait douteux.

      L’Europe, ventre mou de la mondialisation, ne survivra pas à la récession qui se profile au Sud.
      Le traité de Lisbonne ne sera donc bientôt plus, qu’un mauvais souvenir.

  14. Avatar de Arielle

    On est passé de la « Noblesse d’épée » (les terres et le pouvoir se prenaient par la loi du plus fort et du plus vaillant) à la « Noblesse de la finance »… et celui qui sait s’enrichir par la complexité du système financier a le pouvoir!

    Mais de même que la transmission des terres et titres par filiation…a débouchée sur des Révolutions…même dans les pays Arabe…la gestion de la complexité va vite achopper !

    Aucun système ne pourra plus survivre bien longtemps avec un système d’information mondialisé S’IL ne PROFITE PAS au PLUS GRAND NOMBRE…c’est en tout cas ce que je ressens profondément.

  15. Avatar de ALCB
    ALCB

    Simplifier,
    en effet c’est indispensable puisque plus personne ne sait où ni quoi ni qu’est ce , ni même ceux qui fabriquent à tour de bras et de stress les feux et les contre-feux des jeux spéculatifs qu’ils mettent au point.
    Je rapprocherai cette catastrophe de celle qui touche l’agriculture : à force de compliquer pour faire consommer – des engrais des pesticides et tutti, on a tué les sols, les sols sont morts, et la proposition « moderne » est d’aller encore plus loin, de fabriquer des OGM qui seraient sensés pouvoir s’adapter à ces sols devenus stériles : cette proposition (imposition) n’est destinée qu’à remplir certaines caisses.
    En effet il faut simplifier, faire une pose et interdire.
    Ce sera dur, et ce sera une remise en cause totale nos habitudes de sociétés riches.
    Faut-t-il vraiment LA catastrophe pour qu’ enfin il soit perçu que la vie même ne peut se mettre dans les mathématiques?
    Un médecin parlait sur ce blog des gestes de l’auscultation, qui reste l’ultime vrai savoir face à internet.. Ces gestes là, sont devenus bien rares. Les médecins aussi, ont l’oeil rivé sur leur ordinateur plutôt que sur leur patient souffrant. : ils remplissent les dossiers et mettent au point des protocoles….
    Simplifier, cela voudrait dire interdire toute cette poudre aux yeux qui masque la vraie complexité , celle dont parle Edgar Morin, cette complexité là, la vraie, qui reste créatrice et nous écrase de toutes ses interactions. Cette complexité ne se mettra pas de si tôt en statistique ni en formule.
    C’est bien la fin de la Bande à Bonus…
    Cuba a survécu à l’absence d’énergie, de pétrole et d’échange, est ce de ce côté que nous aurons à réapprendre?

  16. Avatar de Jean-Loup
    Jean-Loup

    Il faut espérer maintenant que les taux se resserrent.

  17. Avatar de KriGlo

    Je viens de visionner votre vidéo…

    Pour moi…ILS le savent là-haut…
    …En effet Messieurs les dirigeants ont une pléthore de conseillers qui sont spécialistes dans biens des domaines pointus…
    Seulement…seulement…ILS ne peuvent pas faire grand-chose car de grands intérêts…divers… lient toutes les parties….
    …De plus au point ou nous en sommes…prendre le genre de décisions que vous préconisez reviendrait à aller à coutre-courant de toutes les dernières déclarations publics…
    Les décideurs se sont enfermés dans leurs propres politiques à force de nous chanter la méthode Coué…de ce monde ultra-libéral…

    Pourtant les schémas et les étages s’effondrent…mais rien n’y verra…
    Je vous laisse imaginer la réactions des marchés si LA FRANCE…par exemple…prenaient vraiment les devant pour inversé la vapeur…

    Cette prise de décisions ne peut que se faire collégialement mais cela ne se fera pas…
    Trop de divergences….
    Les dirigeants de ce monde…qui ne dirigent plus rien car comme nous le savons c’est la spéculation qui mène la danse…

    Dites à un ou plusieurs musiciens d’arrêter de jouer…il restera toujours un musicien pour marquer le rythme…et parfois même juste avec les mains ou les pieds….


    Donc Patatra…
    ….et je pense qu’il faut qu’il en soit ainsi pour mieux reconstruire….
    Il est évident que cela ne se fera pas sans chaos…à plus ou moins grande échelle temporelle…
    mais…par votre vidéo…on ne pourra pas dire qu’on les avaient prévenus…
    …Ne vous en faites pas…ILS le savent déjà…qu’ILS sont pieds et poings liés…et qu’il ne peuvent faire grande chose pour réguler la cadence…car les paradis fiscaux et autres territoires autonomes donneront toujours le tempo…jusqu’à effondrement TO-TA-LE…

  18. Avatar de Eninel
    Eninel

    Léon Trotsky

    Les prémisses objectives de la révolution socialiste

    La situation politique mondiale dans son ensemble se caractérise avant tout par la crise historique de la direction du prolétariat.

    La prémisse économique de la révolution prolétarienne est arrivée depuis longtemps au point le plus élevé qui puisse être atteint sous le capitalisme. Les forces productives de l’humanité ont cessé de croître. Les nouvelles inventions et les nouveaux progrès techniques ne conduisent plus à un accroissement de la richesse matérielle. Les crises conjoncturelles, dans les conditions de la crise sociale de tout le système capitaliste, accablent les masses de privations et de souffrances toujours plus grandes. La croissance du chômage approfondit, à son tour, la crise financière de l’État et sape les systèmes monétaires ébranlés. Les gouvernements, tant démocratiques que fascistes, vont d’une banqueroute à l’autre.

    La bourgeoisie elle-même ne voit pas d’issue. Dans les pays où elle s’est déjà trouvée contrainte de miser son dernier enjeu sur la carte du fascisme, elle marche maintenant les yeux fermés à la catastrophe économique et militaire. Dans les pays historiquement privilégiés, c’est-à-dire ceux où elle peut encore se permettre, pendant quelque temps, le luxe de la démocratie aux dépens de l’accumulation nationale antérieure (Grande-Bretagne, France, États-Unis, etc.), tous les partis traditionnels du capital se trouvent dans une situation de désarroi qui frise, par moments, la paralysie de la volonté. Le New Deal, malgré le caractère résolu dont il faisait étalage dans la première période, ne représente qu’une forme particulière de désarroi, possible seulement dans un pays où la bourgeoisie a pu accumuler des richesses sans nombre. La crise actuelle, qui est encore loin d’avoir dit son dernier mot, a pu déjà montrer que la politique du New Deal aux États-Unis, pas plus que la politique du Front populaire en France, n’ouvre aucune issue dans l’impasse économique.

    L’ami Paul nous parle de cette situation de désarroi qui frise, par moments, la paralysie de la volonté, au niveau des gouvernements des princes.

    A la fin des années trente, Trotsky employait les mêmes mots, les mêmes images, pour signifier les prémisses de la catastrophe à venir. Cette analogie sémantique fait-elle de Monsieur Jorion un marxiste assumé, comme l’était monsieur Bronstein ?

    Evidemment non, et cela malgrè les réels efforts politiques consentis par le maître de ses lieux.

    A titre d’exemple, Trotsky écrivait ses adresses à l’intention du prolétariat, alors que Paul continue de s’adresser aux princes. Mais n’est pas Machiavel qui veut !

    Monsieur Jorion invite les puissants à simplifier le schimlblick, en augmentant les salaires et en fermant les bourses. Si les princes acquiescaient à ces doléances, sous 48h00, il en serait fait du systéme capitaliste.

    L’augmentation des salaires, sans toucher aux profits des patrons, entraînerait immédiatement une inflation des prix des marchandises (Marx: Salaire, prix, profit). Autant ne pas même parler de l’impact qu’une augmentation des salaires aurait sur l’ensemble des petites entreprises, qui seraient toutes poussées à la faillite.

    La décision d’imposer un « fixing » sur la cotation des entreprises, outre qu’elle rendrait l’existence des bourses inutile, entraînerait, dans le contexte actuel, les banques à la faillite. En effet, principalement, depuis trois ans, l’une des sources essentielles(voir exclusives) de la rentabilité des banques, provient du travail des traders sur les marchés, de la spéculation.

    Interdisons la spéculation (dans le cadre d’un capitalisme sénile), et les banques, derrière elles l’économie rélle, boivent définitivement le bouillon.

    Aussi, on peut bien se gausser sur la paralysie de la volonté et le désarroi de nos princes. Mais nous ne pouvons nous permettre cette moquerie, qu’à partir du moment où notre volonté à nous, est toute tournée vers l’apprentissage de la science économique, en d’autres termes le marxisme, et surtout la révolution prolétarienne … ou pour ne pas froisser Monsieur Jorion, l’ami Paul, la révolution et la prise du pouvoir politique des salariés, les petits oiseaux des prolos d’antan à l’entendre.

    1. Avatar de chris06
      chris06

      @Eninel,

      Monsieur Jorion invite les puissants à simplifier le schimlblick, en augmentant les salaires et en fermant les bourses…
      La décision d’imposer un « fixing » sur la cotation des entreprises, outre qu’elle rendrait l’existence des bourses inutile, entraînerait, dans le contexte actuel, les banques à la faillite. En effet, principalement, depuis trois ans, l’une des sources essentielles(voir exclusives) de la rentabilité des banques, provient du travail des traders sur les marchés, de la spéculation.

      Quel rapport entre imposer un fixing à la place de la cotation continue et la fermeture des bourses? En quoi un fixing rendrait il les bourses inutiles?
      Aussi, vous affirmez que la spéculation à très court terme est une des sources essentielles de la rentabilité des banques, sans apporter aucun élément qui permette de vérifier cette affirmation, mais bon, admettons que cela soit vrai, si c’est le cas, c’est aussi une des sources principales du risque systémique. En quoi l’éliminer conduirait il les banques à la faillite? L’éliminer les conduirait à faire moins de profit, oui, mais aussi à causer moins de risque systémique et réduire le risque de faillite du système bancaire.

      Le fixing est une mesure pour augmenter la résilience du système bancaire (et donc diminuer sa rentabilité), pas le contraire.

      1. Avatar de Eninel
        Eninel

        @Chris06

        Si vous pensez pouvoir réformer l’usine à gaz, bien vous en fasse. conseillez les princes vous aussi !

        Maintenant, prenez par exemple le cours de l’or et ses deux fixing dans la journée. Certes cela n’empêche pas les échanges en continue, au dessus du cours, en dessous, en prenant des options, bref on achéte, on vend, on boursicote.

        Mais pour ce genre de boursicotage, pas besoin de bourses légales. l’arrière cours d’un café suffit amplement. Lorsque les princes ne légalise pas le négoce, il se fait ailleurs. On appelle cela le marché noir je crois.

        Si les princes venaient à vouloir imposer un cours légal quotidien aux actions des entreprises, un fixing, ils ne seraient alors plus nécéssaire de payer des endroits spéciaux, où des intervenants achétent et vendent en relation avec le principe de l’offre et de la demande. Car à cette endroit légal , l’achat ou la vente d’une action, à son prix réel à l’instant T, serait rendu impossible.

        Personne ne voudrait s’aventurer à acheter ou vendre une action, surtout acheter, à cet endroit où la valeur de l’action serait faussée parce que le jeu de l’offre et de la demande le serait tout autant .

        On a beaucoup critiqué la libéralisation des marchés à partir des années 80, mais ce que l’on omet de dire, c’est que si il n’y avait pas eu cette libéralisation, le capitalisme aurait explosé en vol depuis lors.

        Dans une phase ascendante, le capitalisme tire son profit à travers le procès classique de la production A-M-A’. Lorsque ce fonctionnement normal se bloque, il ne reste plus pour les capitalistes que la solution de faire du fric avec du fric, ce que Marx nomme A-A’.

        Mais pour que le capital se valorise à travers la spéculation, encore faut-il donner confiance aux investisseurs, et leurs garantir qu’à tout moment ils peuvent sortir du jeu et réaliser leurs gains. Si le pouvoir politique les effraient en les menaçant d’un cours forcé, ou suprême insulte, en taxant les transactions, immédiatement c’est la volée de moineaux , et en toute logique la débandade générale, le krach.

        Non vraiment, on ne peut pas réformer (ou réguler) un tel systéme. Il faut l’anéantir dans ses fondements.

        La seul manière d’empêcher la spéculation, d’empêcher l’ensemble des hommes de spéculer sur le futur, c’est de créer l’abandonce matérielle et la confiance politique du lendemain.

        Il ne faut pas limiter nos ambitions à vouloir taxer les transactions financières (pure chimére de tt façon), à vouloir compliquer le quotidien du boursicoteur (si vous le faite chier il ira sur un marché autre), il faut exproprier les expropriateurs.

        Il faut se convaincre, déjà nous même, qu’il est parfaitement immoral que certains possédent un titre de propriété (une action) dans une entreprise. N’avez-vous pas lu quelque part que la propriété est un vol ?

        Bref, si nous nous lisons nous mêmes les intervenants sur ce blog, et que nous nous convainquons que la bourgeoisie dirige l’humanité dans un mur, à toute vitesse et en klaxonant, il nous faut alors abandonner les fadaises réformistes aux charlatans et au personnel politique de la bourgeoisie. Appeller les bourgeois des voleurs, et en toute logique les mettre hors la loi.

        Le systéme capitaliste d’aujourd’hui est construit de telle manière, que le retrait d’une simple petite carte du chateau, provoque l’effondrement général.

        On ne peut pas réguler les marchés. Quand les allemands le font , ils enrichissent la City. Si la City s’y met, et même Wall Street, alors ce sera la pégre qui s’enrichira, sur la base d’un marché noir. Comme la prohibition au USA.

        On ne peut pas taxer les transactions financières. d’une part, parce qu’il faudrait une police mondiale unie, et un gouvernement du monde. Mais aussi tout simplement parce que bientôt, il ne va plus y en avoir de transaction du tout. Le krach est proche, et le krach c’est l’impossibilité de réaliser des profits à travers le processus AA’. Trop de capitaux ! Trop de pessimisme fondé !

        Quelle escroquerie quand même ceux qui veulent établir des budgets sociaux sur ce type de recettes aléatoires, parce que refusant de penser l’avenir, sans le capitalisme et sans la bourgeoisie. Leur anti-communisme prend le dessus sur leur anti-capitalisme !

        La seule et unique chose à faire pour le moment, c’est d’exiger des organisations ouvrières (partis et syndicats), qu’elles romptent d’avec leur bourgeoisie respective.

        Qu’elles rejettent les plans anti-ouvriers à la sauce Berlusconi, et qu’elles appellent à la grève générale révolutionnaire le prolétariat sur le seul mot ordre:

        Le Pouvoir Ouvrier et le Socialisme. Dehors les gouvernements bourgeois de gauche et de droite ! Pour un gouvernement des partis politiques qui soutiendront la grève générale révolutionnaire et qui prometteront d’annuler la dette comme les bolchéviques le firent en 1917 !

  19. Avatar de Carlos MEJIA
    Carlos MEJIA

    Il me semble que nous fonçons vers l’abîme et que nos dirigeants croient (par incompétence, par naïveté ou par malhonnêteté pure et simple) qu’un pont miraculeux va surgir qui permettra de le franchir. Hélas, on ne voit cela que dans les dessins animés !!!
    Ce n’est pas non plus le bon candidat, l’homme d’État élu en 2012 qui nous tirera d’affaire, nous français.
    Le seul mince espoir est celui d’un mouvement radical et non violent des peuples européens qui attaque bille en tête l’oligarchie financière. Grèves de la faim reconductibles de milliers de citoyens, sit-in, occupations, etc… demandant l’interdiction définitive des ventes à découvert, la notation des dettes souveraines, la spéculation sur des produits dérivés et tout cet attirail de pratiques qui nous ruinent. Il faut dans un premier temps lancer un manifeste des peuples européens qui dénonce la situation actuelle et qui appelle à cette mobilisation. Est-ce trop rêver ??
    Je vois dans ce blog comme dans beaucoup d’autres publications l’envie d’agir et à la fois une immense colère. N’attendons pas que cela débouche sur des émeutes dont le parti de l’ordre tirerait avantage.

  20. Avatar de Contempteur
    Contempteur

    Là, je ne suis pas.

    On ne peut pas affirmer que les chefs d’Etat son égoïstes, égocentriques et ne connaissent pas leur pays, voire ont une conduite inadmissible – évidemment le dégoutant Cameron, sorti des infectes grandes écoles anglaises pour fabriquer la crème aristocratique – et ensuite leur donner des conseils. Évidemment, ils ne les suivront pas. Ils n’écoutent rien et vous le savez.
    Donc, je zappe.

  21. Avatar de Arielle

    La dure loi de la JUNGLE c’est prendre le pouvoir sur les autres…
    – par le risque physique de se faire tuer
    ou…
    – en rendant le monde de l’argent tellement COMPLEXE…que seuls les initiés…peuvent en gagner! Ayant travaillé dans la finance, je sais de quoi je parle et me suis battue contre le démembrement des droits de l’action, contre les hedge fund etc…

    C’est toujours le plus audacieux ou le plus malin « sans foi ni loi » qui gagne.

    Les espèces animales qui ne thésaurisent pas, elles (à part les écureuils..) ont conscience de la nécessité de répartir à minima les ressources alimentaires et de défendre les plus faibles…sinon l’espèce disparait!

    J’ose espérer que les humains vont exiger l’identique.

  22. Avatar de thierry Mercier
    thierry Mercier

    Cher Monsieur,
    N’y a-t-il pas une certaine naïveté à croire que les « grands » vont lire votre blog et…. écouter vos recommandations??..

    1. Avatar de Julien Alexandre

      Non, aucune justement. Ils le lisent.

      1. Avatar de mercier
        mercier

        …mais en tiennent-ils compte?

    2. Avatar de Contempteur
      Contempteur

      A l’évidence, non. C’est bien pour ça que les conseiller, c’est à peu près conseiller la modération à Landru.
      Ces types ne comprendront que le rapport de forces ou l’écroulement généralisé.

      1. Avatar de Alain A

        Thierry, Julien et Contempteur
        Lorsqu’on connait un peu les coulisses des allées du pouvoir, l’on réalise que, de temps en temps (et plus souvent qu’on ne le croit), un individu non pas comprend (ça, ils sont en général assez informés pour l’avoir déjà fait) mais bascule et n’accepte plus l’intolérable et rallie, peu ou prou, les propositions mises en avant par Paul. Et alors, la dite personne est tôt ou tard éliminée. La méga-machine est sans pitié et tout rouage humain défectueux est rapidement ôté et remplacé (les pièces de rechanges sont bien rangées dans le magasin général…).
        Ce qui n’empêche qu’il faut continuer à interpeller et dénoncer, rien que pour le plaisir de les voir de plus en plus mal à l’aise et dégoûtés quand ils se regardent dans leur miroir…

  23. Avatar de Ligérien
    Ligérien

    Faire simple, cela demande beaucoup d’intelligence et d’efforts, alors que faire compliqué est à la portée du premier imbécile venu (sans compter les avantages que la dissymétrie de l’information qui accompagne la complexité apporte à ses créateurs) ; il ne faut donc pas s’étonner que les organisations humaines tendent plus vers la complexité que vers la simplicité. En ce qui concerne les paris sur les fluctuations de prix, je n’arrive pas, justement, à imaginer ce que pourraient être des règles concrètes permettant de définir simplement la frontière entre ce qui est autorisé et ce qui est interdit : on trouve en effet une grande variété à la fois de produits financiers et d’utilisations possibles de ces produits, et en conséquence de nombreuses possibilités plus ou moins facilement détectables de tels paris. Quels pourraient être, concrètement et simplement, les critères permettant de distinguer les opérations licites de celles qui ne le sont pas ?

  24. Avatar de chris06
    chris06

    @Paul Jorion,

    dans l’ensemble je suis d’accord avec ce que vous dites dans cette video sur la nécessité de simplifier et d’éliminer toute la volatilité inutile et néfaste induite par la cotation en continu, les changes flexibles et les produits dérivés.

    Reste toujours le même point de désaccord, le fait que vous continuiez à dire que la spéculation était interdite avant 1860 dans la plupart des pays, mais comment expliquez vous alors l’explosion des bulles spéculatives du Mississippi en France en 1720, de la bulle du Bengale au Royaume Uni en 1769, de la spéculation sur les terres aux états unis jusqu’en 1796 et son explosion par après, de la panique de 1819, de la fièvre spéculative aux états unis qui conduisit à la panique de 1837, puis une autre fièvre spéculative sur les chemins de fer au Royaume Uni qui conduisit à une autre panique en 1847…?
    Ce qui était interdit en France jusqu’en 1885 (quand les articles 421 et 422 du code pénal furent abrogés ce n’était ni « la spéculation », ni « les paris sur les fluctuations de prix » (comme vous l’affirmez ici ou bien dans les billets que vous avez écrits à ce sujet à l’automne 2010) mais la vente à découvert sur les titres émis ou garantis par l’état, municipalités et établissements publics. Ce n’était donc pas « la spéculation » qui était interdite, mais un type bien particulier de spéculation.

    Et enfin, toujours la même question, jusqu’alors sans réponse: y a t’il une différence entre l’interdiction de tous les produits dérivés nus et l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix?

    Vous semblez dire dans cette vidéo qu’il ne s’agit pas de la même chose, mais alors, qu’est ce que l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix, concrètement, mis à part l’interdiction de tous les produits dérivés nu?

    Pouvez vous énoncer clairement, ce que vous entendez par « pari sur les fluctuations de prix »?
    N’utilisez vous pas la définition donnée par le juriste Polthier: « Contrat aléatoire et intéressé de part et d’autre, par lequel deux joueurs conviennent que celui d’entre eux, qui sera le perdant, donnera une certaine somme à celui d’entre eux qui sera le gagnant »?

    Si oui, quelle différence avec l’interdiction des produits dérivés nus?

    1. Avatar de Alain A

      Chris
      Entre l’impossible éradication de toutes les tentatives de spéculation financière (vous avez oublié les fleurs de la tulipomanie de Hollande, folie encore antérieure à vos exemples) et la construction réfléchie et méthodique de casinos (bourses & co) où s’organise une spéculation planétaire et où ce sont toujours les mêmes qui gagnent (définition même du casino par Nassim Nicholas Taleb), il y a bien des avancées à gagner sur la cupidité hautement encouragée…

  25. Avatar de DENIS

    Cher Paul,
    A moins que M. Cameron, au contraire, ne comprenne que trop bien. Comme une variation sur le thème de la civilisation d’internet : « Civiliser internet ? » http://0z.fr/T0Vj5 😉
    Bien à vous.

  26. Avatar de pseudo cyclique
    pseudo cyclique

    « less is more  »

    faire simple est extremement compliqué et ce n’est pas naturel .

    l’evolution du capitalisme (et des marques ) semble se calquer sur l’exagération des quantités et la multiplication des « concepts » que l’on peut retrouver dans les écrits et prêches religieux de certaines sectes (les atlantes les psyklos ou des lémuriens par milliards contre une poignée d’élus thetans,elohim ou autres davidiens …) .on dirait que tous les systemes divergeants fnissent par un cancer .

    une marque de dentrifice suffirait , une marque de lessive ,une marque d’ordinateurs suffirait (c’est la même usine qui fabrique pour tout le monde !

    la finance c’est pareil ce sont toujours par les mêmes serveurs que transitent les ordres de ventes et d’achats des mêmes operateurs ,le même argent partout !

    un indice tranversal prenant en charge le produit finit et le cout de la vie plutot qu’une notation verticale qui ne tient comptee que de la valeur spéculative des capitaux existe deja :

    remplaçons le sp500 par l’indice hamburger mcdo !

    euh non …et pourtant … pourtant si simple !

  27. Avatar de Ranger
    Ranger

    Monsieur Jorion,

    Vos commentaires sont brillants.

    Merci de ce que vous faites.

  28. Avatar de Dudéclin
    Dudéclin

    Cher Paul, vous pariez sur le fait que la « Raison » chez les actuels détenteurs de pouvoir, puisse in fine l’emporter, comme la cavalerie à la fin du western, sur un « logiciel » fondé d’abord sur une inconsciente et féroce volonté de puissance et des habitus de classe non moins viscéraux. Sans nier le fait que certaines de ces personnes consultent votre blog, ne pensez-vous pas en votre for intérieur que cette crise décisive heurte beaucoup trop frontalement une manière de fonctionner périmée, même chez les hommes politiques dits « de progrès », pour pouvoir espérer se réformer – cela d’autant plus que les philosophes, les penseurs intègres et les populations ont été progressivement spoliés de l’action politique et citoyenne et ne sont jamais écoutés sinon à des fins de récupération qui n’ont rien à voir avec eux (on attends toujours d’ailleurs à ce sujet la soit-disant « politique de civilisation » honteusement piquée à Edgar Morin ? Ils ne semblent guère nombreux les soit-disant politiques, économistes et autres potentats, à lire « La Méthode » de Morin ou les légions de penseurs qui pourtant ont tout mis sur le tapis.

  29. Avatar de sentier198
    sentier198

    Je ne crois pas que le problème soit la complexité du système monétaro-économique mais l’absence quasi totale de règles qui puissenr permettre le minimum de visibilité nécessaire à réaliser les investissements (privés),les politiques (publiques) dont le développement humain a besoin.
    les hommes sont tout a fait capable de gérer un système complexe dont les règles sont connues , d’autant que nos moyens technologiques ont évolués.
    c’est l’anomie régnant dans l’espace financiaro-économique qui rends toutes mesures de régulation VAINES pour le moment.

    un article intéressant :
    http://www.guardian.co.uk/business/2011/aug/14/larry-elliott-global-financial-system

  30. Avatar de sylla
    sylla

    http://www.ubest1.com/?page=video/23431/Attali-Le-capitalisme-peut-il-devenir-moral-#null

    10 mn d’Attali. Quand il évite de proposer ses solutions, il est souvent intéressant.
    (résumé : l’échange a besoin d’un minimum de morale. )

    Je ne trouve pas la suite…

    (« agent rationnel » mais argent passionnelle, le tout dans un cadre de con-fi-ance. : la raison ne s’occupe que des moyens, pas des fins, que des parties, pas du tout (qui est plutôt foi))

    Une illustration de cette histoire d’optimum : non seulement les calculs sont très complexes, mais aussi : actuellement, on sait calculer la position de la terre d’ici à ~150 millions d’années ; en augmentant la précision des calculs d’un facteur 100, on saurait calculer cette position…d’ici à ~180 millions d’années…. : +9900% de précision dans l’observation =>+20% de capacités de prévisions…

    On peut comparer aussi à : une forêt primaire, dont la complexité des relations permet une utilisation très riche des ressources disponibles, mais qui est d’équilibre fragile : un maillon tombe ; le reste peut suivre.

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