DE L’AUSTÉRITÉ ET DU MAUVAIS USAGE DE LA SOUVERAINETÉ, par Éric Walravens

Billet invité.

Lundi 30 janvier 2012, Bruxelles. Réunis en sommet, les dirigeants européens s’apprêtent à entériner un traité de discipline budgétaire, alors que dans les rues de la ville, étrangement calmes en ce jour de grève générale, les syndicats protestent contre la même austérité. A écouter chacun des deux camps, le débat semble se résumer à une opposition entre ceux qui veulent assainir les finances publiques et ceux qui ne veulent pas couper dans des budgets essentiels. Deux points de vue tout à fait valables.

Concilier ces deux approches est tellement simple qu’il semble naïf de l’énoncer. Pour revenir à l’équilibre budgétaire, il ne faut pas tant réduire les dépenses qu’augmenter les impôts. Et non pas augmenter les impôts sur les travailleurs et classes moyennes, mais bien capter les montants énormes qui y échappent grâce à un ensemble de règles internationales héritées de trente années de libéralisation des capitaux.

La concurrence fiscale entre les Etats est au cœur des dynamiques qui ont permis à ces règles de se développer. Concurrence qui pousse les Etats à offrir aux multinationales un pont d’or en échange de la promesse de quelques emplois. Qui permet à ces multinationales de déplacer leurs revenus, en toute légalité, d’une filiale à l’autre pour réduire à presque rien leur contribution à l’impôt. Qui permet aussi aux individus les plus fortunés de faire leur shopping entre les destinations les plus exotiques et les moins imposées.

Dans ce billet, je voudrais insister sur la notion dévoyée de la souveraineté, qui est le soubassement moral de cette concurrence. Concept à géométrie variable, la souveraineté se comprend aujourd’hui différemment en fonction des domaines de compétence.

Sur le plan budgétaire, un nouvel ensemble de règles, déjà adoptées ou en voie d’adoption, limitera à l’avenir considérablement la liberté des Etats européens à exercer entièrement leurs prérogatives. Ils se soumettront à une surveillance étroite de la Commission et devront limiter les déficits sous peine de sanctions. Pour les pays bénéficiant d’une aide, le renoncement sera presque total. La polémique autour des dernières propositions allemandes visant à prendre le contrôle du budget grec illustre jusqu’à quel point l’indépendance des pays est désormais remise en question.

Mais s’il est permis d’ordonner à un pays de faire des économies, il n’est par contre toujours pas question de remettre en cause la souveraineté des Etats qui les empêchent de collecter des revenus en se livrant à une concurrence fiscale injuste. Le cas de l’Irlande est frappant. Ce pays a bénéficié, comme le Portugal et la Grèce, d’une aide européenne de plusieurs dizaines de milliards d’euros. Mais il n’a jamais été contraint d’abandonner son taux plancher d’imposition sur les sociétés (12,5%), qui lui permet de capter à lui seul tous les revenus européens de dizaines de multinationales (Apple, Google, Intel, Twitter, Microsoft, Facebook…). Pour défendre cette politique aussi lucrative que déloyale, le gouvernement irlandais a misé sur la fierté nationale, en présentant la politique fiscale comme le dernier bastion d’une indépendance menacée par l’Europe (voir ici). Malgré l’insistance de plusieurs pays en 2010, Dublin n’est aujourd’hui plus mis sous pression.

La problématique de la concurrence fiscale ne se limite bien sûr pas au cas de l’Irlande. Dans le cas de micro-paradis fiscaux, il est évident que la notion de souveraineté est usurpée. La communauté internationale ne devrait pas le tolérer et mettre ces pseudo-Etats hors d’état de nuire. Mais même les Etats légitimes ont mis en place des régimes fiscaux favorables. La combinaison de tous ces mécanismes offre aux grandes entreprises des possibilités multiples d’éviter l’impôt. Un arrangement souvent cité est celui du « double Irish » et du « Dutch sandwich », impliquant à la fois l’Irlande, les Pays-Bas et un paradis fiscal (lire ici son explication sur Wikipedia et voir ce graphique interactif proposé par Bloomberg pour expliquer comment Google réduit à presque rien sa facture fiscale grâce à cette technique).

On voit donc bien que c’est un ensemble de règles qui permet l’évitement fiscal. Les mesures strictement nationales, comme la suppression des niches fiscales en France ou la lutte contre la fraude en Belgique (ici), ne suffisent pas.  C’est le cadre international qu’il faut changer, en osant mettre à plat le tabou de la souveraineté. Le droit international devrait bannir les politiques fiscales agressives. Dans l’attente d’un vrai traité mondial, l’Union européenne est l’échelon le plus approprié pour agir.

Plusieurs propositions de la Commission sont sur la table, notamment

  • pour l’impôt des sociétés : une harmonisation de l’assiette (CCCTB), préalable à une harmonisation des taux.
  • pour l’épargne : une révision d’une directive sur les placements des Européens « évadés » dans les pays à secret bancaire (Luxembourg, Autriche), ainsi que dans des pays tiers accueillants (Suisse, Andorre, Liechtenstein…) ou territoires associés (Jersey…)

Mais ces propositions sont bloquées pour la bonne raison que la conception dévoyée de la souveraineté que j’ai évoquée est inscrite au cœur même du droit européen. Pour conclure un accord fiscal, l’unanimité des Etats membres est requise. Avec 27 pays, cela revient à garantir l’impossibilité de prendre une décision. Ici encore, la différence avec les règles qui s’appliquent en matière budgétaire est frappante : les propositions de la Commission, par exemple des sanctions pour les déficits excessifs, sont réputées adoptées sauf si une majorité qualifiée d’Etats s’y oppose.

Bref, le cadre légal européen permet de couper quasi-automatiquement dans les dépenses, mais rend presque impossible de lever des revenus ailleurs que sur le travail et les classes moyennes. Le modifier, malgré les fortes réticences des pays qui en bénéficient, devrait être la priorité des dirigeants.

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122 réponses à “DE L’AUSTÉRITÉ ET DU MAUVAIS USAGE DE LA SOUVERAINETÉ, par Éric Walravens”

  1. Avatar de Jeanne Favret-Saada
    Jeanne Favret-Saada

    Merci pour cette démonstration simplissime et formidable. Si ce genre de réflexions s’étalaient dans les médias et les bulletins d’information — devenant un savoir commun aussi évident que les déterminants du prix de l’essence –, on pourrait alors pousser la chose un peu plus loin. Comme pour le logement social aujourd’hui, tous les candidats à la présidence seraient priés de comparaître publiquement et de dire ce qu’ils comptent faire. On pourrait couvrir de farine ceux qui essaieraient de nous empapaouter, comme ce fut le cas de Hollande ce soir. Rêvons.

    1. Avatar de Papimam
      Papimam

      Quand j’étais bidasse appelé, nous pratiquions des batailles de farine et de cacao.
      Ajoutons donc le cacao et on peut même asperger le tout avec quelques bouteilles d’eau.
      Résultat garanti.

      1. Avatar de louise
        louise

        Peut-on ajouter des oeufs, bien touiller le tout et mettre au four ?

      2. Avatar de Jean-Michel
        Jean-Michel

        Nous c’était grenade à la confiotte !

  2. Avatar de Ludowan
    Ludowan

    Commençons d’abord par supprimer les dépenses inutiles et les nombreux gaspillages d’argent public et le problème de la dette public ne se posera plus.
    – Un service public réduit à son minimum fonctionnel et efficace avec obligation de résultat.
    – Plafonnement des mandats publics (un mandat à la fois, maximum 2 fois élu au même poste).
    – Le MAXIMUM sur l’éducation et la recherche.
    – Justice pénale, civile et FISCALE totalement indépendante et rapide.
    – Favoriser la création d’entreprises et non celle de fonctionnaires.
    – Une banque est en faillite, elle fait faillite. Tant pis, c’est la règle du jeu!
    – Harmonisation sociale et fiscale européenne.

    Mais qui osera proposer ça, hein?
    Ca les arrange bien la crise. Ca permet surtout de masquer leur incapacité crasse à gérer correctement un budget qui n’est pas le leur…

    Ils oublient trop souvent qu’ils sont pourtant détenteurs LEGITIMES du pouvoir SOUVERAIN que nous, le Peuple, leur avons délégué.

    Malheureusement, nos constitutions ne disent nulle part comment récupérer notre souveraineté quand celui à qui nous la confions n’en est plus digne.

    1. Avatar de Léoned
      Léoned

      Type même du texte qui non seulement m’énerve, mais me donne carrément envie de gerber !

      15 lignes et au moins une douzaine de sottises, pour rester poli.

      Service public réduit à son minimum fonctionnel et efficace

      En clair, interdire à tout un chacun d’envoyer une lettre à son vieux papa qui habite dans un petit bourg et empêcher le banlieusard d’aller à son boulot en RER (ou TER pour les Provinciaux).

      Le MAXIMUM sur l’éducation et la recherche

      Quelle éducation ? Celle de savoir si Brigitte Bardot est une actrice ou une championne de boxe ? Ou celle qui apprend au citoyen à penser ?

      Justice […] rapide

      T’aurais dû dire expéditive, ça aurait été plus clair.

      J’arrête là, j’en ai marre. Mais je n’en pense pas moins.
      TU es la preuve que l’éducation dont tu causais a parfaitement réussi ! Tu répètes le catéchisme.

      Ah oui, j’allais oublier : « dette publique » (question d’éducation sans doute)

      1. Avatar de Efarista
        Efarista

        @ Leoned

        Où l’art de déformer négativement au possible des propos quand on est soi même soit obtus soit de méchante humeur.
        Ou bien serait ce seulement que vous ne supportiez pas la moindre remise en cause des fonctionnaires ? Accrochez vous bien dans ce cas avant que l’un des monstres de pouvoir ne se mette en tête de supprimer la garantie de l’emploi. Vous n’avez pas fini d’être furieux. Bonjour l’ouverture au dialogue.

      2. Avatar de Léoned
        Léoned

        @Efarista

        Je suis fonctionnaire et actuellement sans emploi ET sans revenus depuis 8 mois. Et moi, j’ai pas le droit au chômage ! Ça colle avec ton schéma ?

        Possible que ça finisse par se régler, mais que serais-je devenu sans ma famille qui m’a financé pendant ces derniers mois ?

        Ah oui, plus généralement à propos de « la garantie de l’emploi des fonctionnaires », tu peux déjà lire ça par exemple : http://www.droitissimo.com/fonction-publique/organisation-fonction-publique/se-traduit-garantie-emploi-fonction-publique

        Ou chercher plus loin sur Google.
        Tu découvriras que « garantie de l’emploi » ça peut vouloir dire (à l’extrême je te l’accorde) : t’étais prof d’université, maintenant tu seras balayeur (avec salaire en conséquence).

        Ce qui est grave c’est que vous semblez tous avoir oublié pourquoi on a inventé les fonctionnaires et leur statut privilégié. C’est pour éviter la corruption ! Va voir dans les pays où lesdits fonctionnaires ne sont pas protégés, et tu comprendras.

      3. Avatar de Efarista
        Efarista

        @ Leoned

        Je n’ai pas dénigré du tout le fonctionnariat (regarde ma réponse à Ludowan) c’est le ton (par les mots) de furieux que tu emploies qui sont pas du meilleur effet quand tu veux partager/défendre/véhiculer une idée avec un interlocuteur. Genre : « Type même du texte qui non seulement m’énerve, mais me donne carrément envie de gerber » ! c’est pas un peu excessif ?? Toi qui est sans emploi et sans indemnité chômage…j’aurai pensé que c’était plutôt les politicards/nantis qui mettent ce système en place qui te donnerait cette réaction de rejet.

        « Tu découvriras que « garantie de l’emploi » ça peut vouloir dire (à l’extrême je te l’accorde) : t’étais prof d’université, maintenant tu seras balayeur (avec salaire en conséquence). »
        Vu la tournure que ça prend, ça risque bien de ne plus paraitre si extréme que ça un beau matin. (voir ce qui se passe en Gréce)
        Le clan familial risque de reprendre du sens effectivement.

      4. Avatar de kercoz
        kercoz

        @Léoned
        //// Ce qui est grave c’est que vous semblez tous avoir oublié pourquoi on a inventé les fonctionnaires et leur statut privilégié. C’est pour éviter la corruption ! ///
        Pas tout a fait vrais .
        C’est aussi Marcel Paul (voir GOGOL) , au sortir de la guerre qui multiplia ces emplois a tres bas salaire mais compensés par une sécurité d’emploi et des services sociaux conséquents …..(dispensaires , colos,jardins ouvriers , prets etc . …). Le ressenti du fonctionophobe c’est que leur salaire ayant rattrapé celui du privé (de moitié a l’origine),ils cumulent la protection d’un système socialiste ds un pays a niveau de vie capitaliste.(Bien sur je suis conscient du délitement actuel des avantages . L’idée serait géniale a reprendre . ça éviterait que ces privilègiés (je suis fonctionophobe )achètent des écrans plats au lieu de refiler des vacances a leurs gosses.Et ça créerait des boulots sociaux valorisants.

      5. Avatar de Jean-Michel
        Jean-Michel

        @ kercoz

        Une erreur dans l’analyse:
        le salaire du fonctionnaire n’a pas « augmenté » et rattrapé celui du privé,
        il faut dire « le salaire du privé a baissé pour rattraper le fonctionnaire » et pour ce qui est des avantages…risibles ! Si les salariés du privé ne luttent plus pour améliorer leur sort que peut y faire un fonctionnaire qui lui même a bien du mal à sauvegarder ce qui reste ?

        Vous prônez l’alignement par le bas, comprenez que çà blesse >>c’est là que le bas blesse !

      6. Avatar de Léoned
        Léoned

        @ kercoz

        Tu as raison pour le coup de l’après-guerre. Hélas ! car je pense qu’une partie de la « fontionnophobie » française (évoquée ça et là) vient de là.

        Certains métiers ou professions n’ont aucune raison a priori d’être fonctionnarisés. Je vais même prendre la mienne : prof.
        Il y a encore un siècle, que la République ait voulu que les enseignants soient des fonctionnaires, c’était pour lutter contre une main-mise préalable de (je ne dirai pas qui) sur l’enseignement.
        Le danger me semble nettement moindre. Donc, on peut, sans grand risque, envisager un secteur mixte : en partie public, en partie privé. (Surtout depuis la loi Debré et le privé sous-contrat)

        Un autre aspect est qu’on confond souvent en France « service » public et « fonction » publique. Et là c’est pareil, rien n’empêche a priori qu’un service public soit assuré par une ou des boîtes privées, suffit d’un bon cahier des charges et d’un contrôle efficace. Je ne dis pas que ce doit être le cas partout : mais serait-ce franchement raisonnable d’étatiser tous les transports publics, par exemple ?
        Une remarque : un service public, par contre, n’a pas vocation à être « rentable », donc qu’un privé qui s’en occupe reçoive, en compensation de son respect du cahier des charges dûment contrôlé, une aide publique me paraît raisonnable. (style fuel moins cher pour les cars)

      7. Avatar de kercoz
        kercoz

        @Léoned . Complet en phase avec toi .
        Mon pere et ma fille etant « publics » , et ayant bossé en tant qe controle technique sécu, 30 ans ds des boites aussi bien pub que priv, j’ai des circonstances atténuées pour ma fonctionnophobie .
        Mon modèle idéal serait du public sur les branches essentielles (eau gaz elec , petrole .. enseignement ) mais comme tu dis , juste la gestion structurelle principale publique (ex: 200 fonctionnaires a l’ed Nale ) , mais pour mimiter la perversité Lyonnaise des O , obligation de sous traitance locale optimisée.

      8. Avatar de Efarista
        Efarista

        @ Jean-Michel

        « Si les salariés du privé ne luttent plus pour améliorer leur sort que peut y faire un fonctionnaire qui lui même a bien du mal à sauvegarder ce qui reste ? »

        Il fut un temps où les fonctionnaires demandaient un renfort du privé lors de manifestations pour grossir les rangs ; les profs ont souvent eu du soutien par exemple. Du plus loin que je remonte dans mes cases mémoires, je n’ai jamais vu le public venir en renfort du privé. Le public ne bouge que pour lui. Ne fait grêve que pour lui. Mais demande toujours le soutien physique ou moral du privé quand il ne le prend pas en otage. Mais bon, on peut penser que l’adage « diviser pour mieux régner » a parfaitement marché sur la population.

      9. Avatar de Léoned
        Léoned

        @ Efarista dans sa réponse à Jean-Michel

        Tu n’as pas entièrement tort sur les « grèves du public » qui (moi fonctionnaire) m’ont plus d’une fois exaspéré ! Si tu savais le nombre de grèves que j’ai refusé de faire …

        Mais, tu oublies un aspect : c’est ce que certains médias ont appelé la « grève par procuration ». C’est plus facile pour un fonctionnaire de faire grève que pour un privé (surtout dans les petites boîtes – et je sais de quoi je cause pour des raisons familiales). Et plusieurs des « grandes » grèves récentes, de fait accomplies par des fonctionnaires, étaient largement soutenues, voire encouragées et félicitées, par les gens du privé.
        Pense, par exemple, à certaines des grèves sur les retraites. Je ne parle pas des « régimes spéciaux », grèves du genre typiquement corporatiste, mais celles plus générales. Le gros des troupes dans la rue, c’était des fonctionnaires, mais t’aurais dû voir les sourires complices des gens sur les trottoirs !

    2. Avatar de Bruno
      Bruno

      @Ludowan

      C’est d’un franchouillard…

    3. Avatar de sp
      sp

      – Un service public réduit à son minimum fonctionnel et efficace avec obligation de résultat.
      – Favoriser la création d’entreprises et non celle de fonctionnaires.

      Wow !! Alain Minc serait heureux de vous rencontrer, un vrai libéral pur jus ça court de moins en moins les rues ces temps-ci 😉

      – Le MAXIMUM sur l’éducation et la recherche.

      Alors privée, hein, l’éducation ? faudrait quand même pas embaucher trop de ces feignasses de fonctionnaires pour éduquer notre progéniture, pas vrai ?

      – Justice pénale, civile et FISCALE totalement indépendante et rapide.

      indépendante par rapport à qui/quoi ?

      – Une banque est en faillite, elle fait faillite. Tant pis, c’est la règle du jeu!

      C’est bien la seule chose où je rejoins les libéraux, les vrais !

      PS: je n’ai pas l’honneur d’être fonctionnaire.

    4. Avatar de Efarista
      Efarista

      @ Ludowan

      Un service public réduit à son minimum fonctionnel et efficace avec obligation de résultat.??
      On va peut être pas désagréger plus qu’ils ne le sont les hôpitaux et les soins aux malades !!

      Plafonnement des mandats publics (un mandat à la fois, maximum 2 fois élu au même poste).
      Je suis d’accord

      Le MAXIMUM sur l’éducation et la recherche.
      Vous voulez dire tenter de relever le niveau de l’éducation ? Et donner plus de moyen a la recherche ? genre des nouvelles idées de génie pour le bien de tous plutot que des nouvelles technologies inutiles au bien commun je suppose.

      – Justice pénale, civile et FISCALE totalement indépendante et rapide.
      Vu les majuscules a « fiscale » nous sommes d’accord que ça manque un tantinet de justice a ce niveau ; rapide a s’occuper des cols blancs trop filous ?

      – Favoriser la création d’entreprises et non celle de fonctionnaires.
      c’est sur que ça changera des primes a la délocalisation ; les fonctionnaires partant à la retraite ne sont pas remplacés…ça devient la norme, renseignez vous.

      – Une banque est en faillite, elle fait faillite. Tant pis, c’est la règle du jeu!
      Panique chez les gros rentiers ! mais avec une banque séparant les économies des petites gens d’un coté et le boursicotage de l’autre ça serait déjà un pas en arrière nécessaire.

      – – Harmonisation sociale et fiscale européenne.
      La quand même ça me fait rire ; les béarnais font les spectacles de fin d’années scolaires en béarnais, les basques y vont de leur revendications séparatistes, les bretons ont des velléités d’indépendance, les corses veulent aller où ils veulent sur les chemins de leur pays, ailleurs volem gardem lou larzac, les intra- parisiens pensent que tout le reste de la france est peuplée de cul terreux et vous voudriez une harmonisation sociale et fiscale de tous les européens ?
      J’ai pas fini de rigoler !

      Malheureusement, nos constitutions ne disent nulle part comment récupérer notre souveraineté quand celui à qui nous la confions n’en est plus digne.
      Si si ! on a le droit de faire une révolution si on estime que les représentants de l’état (donc normalement du peuple) sont par trop déviants. Malheureusement, ça peine a démarrer cette révolution. Mais bon je crois que ça vient après l’indignation !

      1. Avatar de Jean-Michel
        Jean-Michel

        Malheureusement, ça peine a démarrer cette révolution. Mais bon je crois que ça vient après l’indignation !

        L’indignation c’est long, c’est long, c’est long !

      2. Avatar de kulu
        kulu

        Alors qu’est ce qu’on attend?
        Le printemps?

    5. Avatar de Nicks
      Nicks

      @Ludowan

      Qui pourrait proposer ça ? Alain Madelin ou n’importe quel fou dangereux libertarien. Avec un coup de pouce de tous les autres adversaires acharnés de l’Etat, vous pouvez avoir un peu d’espoir. Pas trop tout de même. Les théories libertariennes rejoignent leur pendantes libertaires dans l’édification d’un monde in vitro qui n’a strictement aucune chance de voir le jour, bien heureusement. Mais on peut gagner une bonne dictature avec leur petites gamineries…

      1. Avatar de sylvain
        sylvain

        Je ne vois pas en quoi invoquer un service public fonctionnel et efficace serait soutenir une théorie libertarienne ! Tout comme la prescription d’une dimension adaptée et d’une présence étatique raisonnable dans l’économie d’un pays ne fait pas forcément de ce prescripteur un adversaire acharné de l’État. Il faut arrêter l’hystérie 5 mn.

        Quant à la dictature, elle se caractérise en général par une présence massive de l’État (ou de ses représentants) dans tous les secteurs de l’économie et de la société civile…

    6. Avatar de Inox
      Inox

      Un service public réduit à son minimum fonctionnel et efficace avec obligation de résultat.

      Ah ! Un petit stage chez pôle emploi s’impose encore. Mais on vous pardonne.

      Une banque est en faillite, elle fait faillite. Tant pis, c’est la règle du jeu!.

      Voila ! T’avais 100000€ sur un compte épargne ? On s’en fout, fallait pas faire confiance à ton banquier.

      1. Avatar de Axel
        Axel

        En France, aujourd’hui, un service public fonctionnel et éfficace nécessite dans les faits d’augmenter le nombre de fonctionnaires et de mieux les payer.
        Après le passage de la RGPP, seuls les abrutis et les ignorants continueront de réclamer une plus grande rationalisation des services.
        Ce n’est pas le plus ou moins grand nombre de fonctionnaires qui pose souci à la démocratie (bien au contraire, ils vont bientôt être les seuls à bénéficier du minimum d’absence de précarité nécessaire au bon fonctionnement de la démocratie), mais le non respect des décisions du souverain, c’est à dire le peuple (ex : Traité de Lisbonne).

    7. Avatar de Jean-Luc Mercier
      Jean-Luc Mercier

      Un État doit protéger ses citoyens. Il est de son devoir de ne ni permettre ni tolérer la pauvreté. Cela doit se faire sans attendre, dans l’immédiateté. La pauvreté doit être éradiquée tout de suite et sans conditions, car, même si certains voient dans la pauvreté une justice envers les paresseux, cela est injuste et faux d’autant plus que des enfants y sont contraints. Un revenu de citoyenneté est nécessaire. Une limite à l’accumulation de la richesse personnelle est nécessaire. Les casinos, les loteries, les paris et les bourses doivent être interdits.

      L’entrepreneuriat doit être encouragé, mais dans la mesure où son résultat est profitable à la société et, dès lors, des ressources de travail, d’énergie, d’outils et de matériaux (c’est-à-dire des capitaux) lui sont allouées en fonction des capacités de la société.

    8. Avatar de Macarel
      Macarel

      @Ludowan

      Favoriser la création d’entreprises et non celle de fonctionnaires.

      C’est curieux cette haine du fonctionnaire. Personnellement, j’ai du mal à comprendre, car comme dans tout groupe il y a des moutons noirs, mais dans leurs grande majorité les fonctionnaires de ce pays font correctement leur travail, et avec encore ce que l’on appelait jadis la « conscience professionnelle ». Et ceci malgré une dégradation de plus en plus palpable de leurs conditions de travail.
      Il ne me viendrait pas pour autant à l’esprit de vilipender l’esprit d’entreprise et les entrepreneurs.
      Je suis en effet convaincu que le meilleur système est l’économie mixte, avec des secteurs privés et public complémentaires.
      Dans tous les cas je condamne les attitudes démagogiques visant à stigmatiser une partie de la population par rapport à une autre. Ce n’est pas comme cela que l’on peut motiver les énergies dans l’intérêt commun!

    9. Avatar de Au sud de nulle part
      Au sud de nulle part

      C’est marrant ça! Moi je suis exactement de l’avis contraire.
      Non seulement j’aimerais qu’il y ait beaucoup plus de fonctionnaires pour assurer les missions de services publics classiques -hôpitaux, enseignement (je préfère ce terme à celui d’éducation que je destine en général à mon chien), transports, production et distribution de l’énergie et de l’eau, justice, logements à bas coûts, aménagement du territoire, etc…- mais en plus je serais très content que soient fonctionnarisées tout un tas de professions libérales qui jouissent avantageusement de rentes de situation qui les encouragent vilainement à collaborer pour maintenir l’ordre social : médecins, infirmières, pharmaciens, notaires, huissiers, avocats -certains de ces métiers pourraient même carrément être supprimés pour le plus grand bénéfice de tous ceux qui n’appartiennent pas à leurs corporations (au fait, ça se dit « corporation » pour les professions libérales, ou bien on a le droit de l’utiliser uniquement pour désigner les fonctionnaires?).
      Comme quoi les goûts et les couleurs…

      1. Avatar de miaou44
        miaou44

        La fonctionnarisation des professions libérales s’appelle le communisme : on a essayé et on ne peut pas dire que ça ait été un franc succès !

      2. Avatar de Bruno
        Bruno

        A propos des médecins:

        « Après la Révolution française qui a fait disparaître les corporations, il fallait trouver un remède au charlatanisme et proposition fut faite d’instaurer un ordre professionnel des médecins, habilité à décider qui avait le droit d’exercer ou non. De multiples projets de création d’un Ordre des Médecins furent discutés dans les années 1920-1930, sans jamais toutefois aboutir faute de majorité au Parlement. Ainsi, après la proposition de loi déposée par le ministre Barthou et restée sans lendemain, l’écrivain Paul Bourget envisagea « la reconnaissance d’un Ordre des médecins ».

        C’est donc sous le régime de Vichy, en dévoyant le projet législatif du 7 mars 1928 de M. Ernest Couteaux, député socialiste du Nord, que la loi du 7 octobre 1940 – parue au JO le 26 octobre – créé un Ordre des Médecins comprenant le Conseil supérieur de la médecine et les Conseils départementaux. Cette loi supprime aussi les syndicats. Elle est complétée par la loi du 26 mai 1941 portant sur l’exercice illégal de l’art médical et de l’art dentaire et par celle du 26 novembre 1941 qui règle les élections à l’Ordre des médecins. »

        https://fr.wikipedia.org/wiki/Conseils_de_l%27ordre_des_m%C3%A9decins_en_France

  3. Avatar de vigneron
    vigneron

    1 / 134 217 228
    C’est la probabilité que les 27 pays de l’UE se mettent d’accord à l’unanimité sur une unification fiscale, en admettant bien sûr que chaque gvt en décide à pile ou face…
    En réalité c’est beaucoup moins puisque le hasard n’a aucune place en matière fiscale, politique quoi…

    1. Avatar de Letoine
      Letoine

      C’est méchant. Quand on veut, on peut. Donc, effectivement, le hasard n’a rien à y voir et c’est heureux. Les chances sont donc théoriquement moins minces, et on peut rejouer tous les jours… fallait bien un gentil (tout plein) pour le dire, et faire semblant d’espérer.

  4. Avatar de Christian
    Christian

    Excellente analyse, à mon sens.

    Quelle perversité tout ce système, mis en place par des institutions qui ne sont même plus élues par les peuples….

    La perversité, en psychopathologie, se définit comme le besoin d’un individu d’édicter sa propre loi pour tenter d’échapper à l’angoisse existentielle qu’il éprouve face à l’expérience de la limite imposée par la réalité extérieure incarnée par ‘l’Autre’. Mais ce projet n’aboutit dans le meilleur des cas, qu’à la destruction de l’Autre, suivi généralement par sa propre destruction. Quelques films célèbres ont parfaitement illustré cette problématique…

    Nous sommes donc sur le point d’en faire l’expérience à l’échelle planétaire.

    1. Avatar de Olivier B
      Olivier B

      @Christian

      Est-ce que vous voulez bien nous citer quelques uns de ces films ? Ce serait bien urbain de votre part… parce que je ne vois pas desquels vous parlez… Merci !

      1. Avatar de Christian
        Christian

        @Olivier B

        me revient en premier Seven….
        http://fr.wikipedia.org/wiki/Seven_(film)

    2. Avatar de Jean-Michel
      Jean-Michel

      Excellent , il faut nous pencher sur l’ontologie de la perversité !
      Auriez vous quel-qu’ouvrage à nous faire étudier ?

      1. Avatar de Christian
        Christian

        @Jean-Michel

        L’ontologie de la perversité… vous rapprochez deux termes qui à mon sens appartiennent à des champs sémantique bien différents (philosophie – psychologie). Pourtant… En consultant ma bibliothèque je remets la main sur un ouvrage (difficile !) qui pose sans doute les fondements d’une telle approche :
        « Totalité et Infini – Essai sur l’extériorité » d’Emmanuel Lévinas – Ed. Martinus Nijhoff 1ère édition 1961.
        Il m’aborde pas la perversité en tant que profil psychopathologique, mais définit la manière dont l’Autre (l’extériorité) constitue le fondement de l’Ethique et de la Justice, et comment une société qui nie l’Autre par la peur ou le besoin de jouissance sans limite bascule en Totalité qui signifie la fin de toute économie…
        Bonne lecture !

  5. Avatar de hema
    hema

    Bref, le cadre légal européen permet de couper quasi-automatiquement dans les dépenses, mais rend presque impossible de lever des revenus ailleurs que sur le travail et les classes moyennes. Le modifier, malgré les fortes réticences des pays qui en bénéficient, devrait être la priorité des dirigeants.

    Non seulement ce n’est pas leur priorité mais je ne sais même pas si ils ont pensé, je me suis efforcé d’écouter qqs candidats aux élections présidentielles françaises et je n’ai pas vraiment senti de mouvement en ce (bon) sens.
    En tout cas, merci pour la clarté de votre billet.

    1. Avatar de Axel
      Axel

      Tu peux aller par exemple voir du coté de Jean-Luc Mélenchon. Il tient deux blogs, un sur les questions nationales et un sur les questions européennes. Sa dernière note en date de ce matin rejoint partiellement ton questionnement. Mais il y a matière à approfondir puisque le candidat du Front de Gauche explique systématiquement sur son blog européen ses votes au Parlement.

  6. Avatar de Osiris
    Osiris

    Bon diagnostic de départ.

    Mais au lieu de déplorer le dévoiement de la notion de souveraineté en ce que rien n’est fait au niveau supranational pour contrer la concurrence fiscale déloyale, je relève que dans la réalité on doit déplorer le vice de conception initial du projet européen dont les règles (la libre circulation des capitaux est inscrite dans les traités et diverses directives) tendent à invalider les mesures anti-abus qui existent dans les législations nationales.

    Au final, il y a donc un pari perdu dans la conclusion de ce texte : croire que l’Europe soit à même de défendre une fiscalité juste : ses principes directeurs sont ultra-libéraux, l’impôt (alimentant des services publics honnis par ce dogme et les populations inspirés par les anglo-saxons, et appréciés par les populations d’inspiration française) y passe pour un mal qui doit être réduit et l’harmonisation fiscale se fera lorsque la concurrence fiscale (que la perte d’efficacité des souverainetés confrontées au pseudo idéal européen exacerbe) aura diminué drastiquement le niveau des impôts dans chaque pays … une sorte de recherche, ‘en douce’, du plus grand dénominateur commun, par le bas.

    Hâter cette harmonisation ne la fera pas changer de direction, d’autant que le cynisme des eurocrates les amène maintenant à avancer à visage découvert, contre la volonté des peuples.

    L’unanimité requise est aussi la garantie qu’un ‘accord’ imposé par les Etats les plus libéraux ne soit pas imposé à ceux dont les peuples veulent sauver le plus possible leurs services publics ; ces peuples doivent voir leur fiscalité sauvée par des mesures appropriées qui postulent plus de souveraineté.

    1. Avatar de Eric W.

      L’harmonisation est une arme à double tranchant, c’est vrai, puisqu’elle pourrait induire un nivellement par le bas. L’abandon du vote à l’unanimité n’est souhaitable que si on part du principe qu’une majorité des pays fera preuve de bon sens.
      Si on prend le cas de la directive sur la fiscalité de l’épargne (l’instrument potentiellement le plus efficace pour taxer les revenus sur le capital), c’est bien une minorité de pays qui empêche les progrès. Une harmonisation aurait tout son sens.

      1. Avatar de Osiris
        Osiris

        Enfin !
        Enfin quelqu’un qui me comprenne … et soit réaliste …

        J’ai tellement l’impression qu’une moitié des gens prennent l’Europe pour ce qu’elle n’est pas (ce n’est pas le cas de ce blog, où les gens sont informés..) et l’autre moitié croient qu’elle est amendable à force de discussion : il me semble que c’est un pari bien dangereux qu’aucun indice sérieux n’incite à jouer ! (il est vrai que je ne connais pas le détail du projet de Directive sur l’Epargne ..: mon activité se déroule essentiellement ‘de lege lata’ comme on dit en jargon..)

        Eric W ? Vous êtes l’auteur de l’article ?

      2. Avatar de Eric W.

        Oui, je suis l’auteur de l’article, que Paul Jorion a eu la bonté de me laisser partager avec ses lecteurs.
        Mais comprenez-moi bien. En dépit des risques liés à ce processus, je suis favorable à l’harmonisation européenne dans le domaine fiscal (avec taux minimaux d’impôts sur les sociétés et échange automatique d’informations entre les administrations).

      3. Avatar de Osiris
        Osiris

        avec des taux minimaux d’impôts

        ..
        … suffisants pour alimenter les services publics que les populations désirent ?

        Toute la question est là ..
        Je pense que les défenseurs de l’Europe, soit acceptent de bon gré une réorganisation sociale (que, je crois, les peuples de l’Europe occidentale continentale ne veulent pas ; en tout cas, on prend soin de ne pas laisser leur choix s’exprimer), soit s’acharnent à voir l’Europe comme elle devrait être, pas comme elle est.
        L’Europe est génétiquement faite (l’article 85 du Traité originaire) pour être avant tout le grand marché qu’elle est devenue ; aucun fait réel ne la fera avancer dans une autre direction et l’Europe fiscale et sociale se créera de facto lorsque la concurrence entre Etats aura ramené dans chacun d’entre eux les charges fiscales et sociales au niveau toléré par les plus ‘moins-disant’ d’entre eux (ou presque).

        L’Europe est déjà, à 28, une mondialisation en soi…

        Merci en tout cas pour votre réponse.

  7. Avatar de L'espoir

    Sur un plan théorique, j’adhère largement à vos thèses sur l’importance de mettre en place une harmonisation fiscale au niveau de l’UE et de lutter pour l’interdiction des paradis fiscaux au niveau mondial. Toutefois en pratique, vos propos me semblent naïfs. Je ne pense pas que la majorité des états de l’UE soient prêts accepter de telles réformes au moins à moyen terme. En effet dans de nombreux pays de l’UE, le néo-libéralisme, ou sa forme moderne l’ordo-libéralisme, reste très largement majoritaire.
    Même un pays comme la France qui semble être un des pays les plus susceptibles de mettre en place ces types de réforme, est phagocyté par le néo-libéralisme. Les médias feignent de nous faire croire au « vieux » clivage gauche-droite pour mieux nous faire oublier que la véritable opposition se situe entre les partisans du néo-libéralisme et ses adversaires, les démondialistes.
    L’article suivant revient en détails sur ce phénomène: http://lespoir.jimdo.com/2012/01/30/pourquoi-le-clivage-droite-gauche-est-il-d%C3%A9pass%C3%A9/

    Amicalement

    1. Avatar de Léoned
      Léoned

      Juste une petite remarque d’ordre historique :

      l’ordo-libéralisme n’est pas la forme moderne du néo-libéralisme, ce serait plutôt l’inverse.

      En plus, mais c’est un autre sujet, s’appuient pas sur les mêmes postulats.

      En plus encore : le néo-libéralisme (américain pour schématiser grossièrement) est une variété dite « libertarienne » de la chose.

  8. Avatar de Jean-Luce Morlie
    Jean-Luce Morlie

    Votre article est très intéressant ; je ressens toutefois un malaise lorsque vous proposez de hausser le questionnement sur le plan de la souveraineté, et je m’interroge. Alain Supiot (l’Esprit de Philadelphie), constate le glissement de la « souveraineté » vers la « suzeraineté » des états. (P105 108). Cette différence est de taille, et je crois, devrait être prise en considération, partout. Par exemple, elle me semble permettre de traiter de l’hypocrisie (1) syndicale face à la crise – largement soulignée récemment ailleurs sur ce blog – laquelle est également couplé à la piliarisation et à son corollaire d’estompement de la norme délinquante dans la société belge.

    Vous écrivez:

    « A écouter chacun des deux camps, le débat semble se résumer à une opposition entre ceux qui veulent assainir les finances publiques et ceux qui ne veulent pas couper dans des budgets essentiels. Deux points de vue tout à fait valables. »

    Hum … à écouter la rhétorique syndicale belge, la demande unanime CSC FGTBC,GSLB serait d’obtenir un accord « équilibré » ; je cite la CGSLB (syndicat libéral)

    « Sur base de ce que nous avons actuellement sous les yeux, on peut difficilement qualifier cet accord d’équilibré. Nous avons la nette impression que les travailleurs et les allocataires devront payer la note ».

    La demande syndicale cache, il me semble, le désir de perpétuation d’un sous-ensemble dominant, largement infiltré jusque dans les bas étages du corps social et dont les membres doivent leur place, dans cette hiérarchie féodale, à l’autoréférencement ( cf. Supiot, p.84, 87) de leur fonction séparatrice entre travailleurs et allocataires sociaux. C’est tout un programme… qui déjà nous attend au tournant – un mensonge véridique.

    1) crisis et hypocrisis « font la pièce », l’une en va pas sans l’autre 😉 .

    1. Avatar de Samuel
      Samuel

      en même temps les syndicats font un peu, petit joueur:
      http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/circus-politicus-le-putsch-109257
      les syndicats comme les états n’ont pas beaucoup de cartes et on devine bien qu’un parti ou syndicat majoritaire qui dénoncerait le cadre, serait l’oiseau de mauvaise augure.
      Et plutôt que d’écouter l’augure, on tapera comme d’habitude sur l’oiseau, qui s’excusera d’avoir trop parlé.
      (c’est juste pour dire, vaut mieux commencer à taper sur le haut, sans dire que tout est parfait dans le monde syndical)

    2. Avatar de zenblabla

      Sauf qu’étant par delà le négligeable, les syndicats sont bien entendu, toutes hypocrisies confondues, autant négligeables que bons à démontrer!
      Il ne reste plus qu’à les démontrer….si réel besoin faudrait.

      1. Avatar de Jean-Luce Morlie
        Jean-Luce Morlie

        @Zenblabla; Samuel,

        mais non, mais non ce ne sont pas des « petits joueurs » – « négligeables » ; toute cette pyramide néoféodale qui nous place à nos places, nous « les petits », nous la soutenons consciencieusement pour nos petits avantages.

      2. Avatar de zenblabla

        @Mr Jean Luc Mornie.
        Vous devriez être bête!
        C’est pas cinquante ans d’activité libérale qui me feront savoir quelconques petits avantages du coté des syndicats!
        La question vous lisant reste qui pend:
        Pourquoi passer quiconque, syndicaliste ou pas, par le fil de la réflexion en gage d’avant garde?

    3. Avatar de Rosebud1871
      Rosebud1871

      @Jean-Luce Morlie 1 février 2012 à 21:34
      Si l’hypocrisis et la crisis sont les deux faces de la même pièce, la construction de votre commentaire permet de lire implicitement que la lutte des places et la lutte des classes aussi. Pourtant si la crisis implique un traitement l’hypocrisis aussi, mais pas le même ça semble idem pour lutte des places et luttes des classes.
      C’est curieux, de 1900 à 1990 je viens de constater que Google books sur son stock numérisé recense 61 occurrences de lutte des places, puis entre 1990 et 2000, tout d’un coup 545 de plus, ça flambe.

      La demande syndicale cache, il me semble, le désir de perpétuation d’un sous-ensemble dominant, largement infiltré jusque dans les bas étages du corps social et dont les membres doivent leur place, dans cette hiérarchie féodale, à l’autoréférencement ( cf. Supiot, p.84, 87) de leur fonction séparatrice entre travailleurs et allocataires sociaux

      J’ai du mal à vous lire : à identifier le « sous-ensemble dominant » qui plus est « infiltré » dans « les bas étages » de quoi, de qui parlez-vous ?

      1. Avatar de Jean Saurat
        Jean Saurat

        Votre prose est elle-même inintelligible!

      2. Avatar de Jean-Luce Morlie
        Jean-Luce Morlie

        J’écris par abnégation 😉 :
        Nous nous refusons à comprendre la servitude volontaire comme le plaisir de dominer l’étage inférieur en compensation du déplaisir à être dominé par l’étage social supérieur : le prolétaire est un saint et les 99% sont totalement sincères ; « les affaires à la une » sont toujours celles des grands, les petits n’en profitent pas… autour de moi, je vois tout l’inverse, ça « trickle down » ferme jusqu’au dernier sous sous-chef, lequel récompense ses sbires en fermant les yeux sur un sac de ciment « chouravé »; dans la bonne entente, tout le monde en croque . L’actuelle mise en spectacle de la crise, « Davos avec nous » comme son hystérèse, préparent la consolidation des places acquises, et chacun le sait, se prépare ; bien sûr, il faudra quelques révoltes pour que la raison l’emporte afin que les places des redistributeurs pacificateurs du lien social en soient consolidées. Je l’ai déjà écrit, ici, dix fois nous devons apprendre à regarder, là tout de suite, ce qui grouille dans le ventre de la bête en décomposition, les espoirs des fermiers ont immenses (850.000 emplois) redistribueront-ils les terres que nous leur avons payées en mal bouffant leur monstre de bleu blanc belge subsidié !

      3. Avatar de kercoz
        kercoz

        @Jean Luce :
        Tout a fait d’accord. La servitude volontaire est la définition de l’ aliénation.
        Il me semble qu’en fait ce qui nous « déprime » le plus est en fait plus l’impossibilité de faire jouer le népotisme usuel pour notre progéniture et la crainte qu’ils ne bénéficient pas de notre place ds la pyramide.
        Ce « défaut » humain , a mon sens, ne devient défaut que dans la structure « gigantisme-centralisée » actuelle …il etait par contre , contraint et maitrisé dans la structure originelle du groupe restreint . On peut meme avancer que ce « défaut » etait vertueux car structurant du groupe et que l’ Ubris ne pouvait se développer.
        Selon moi il est impossible , sans traumatismes graves , de remplacer l’ auto-contrainte du modèle originel , par une contrainte exogène forcément insuffisante , déficiente et traumatisante .
        Ne pouvant vivre seul , nous sommes condamnés a etre aliénés . Nous ne pouvons quitter une aliénation que pour une autre et il me semble logique de « supposer » que l’aliénation originelle qui nous a formaté est celle qui nous permet une meilleur optimisation de l’individu .

      4. Avatar de Samuel
        Samuel

        redistribueront ils les terres en mal-bouffants.
        Un autre point de vue:
        http://www.youtube.com/watch?v=KZQ5V9Ogtyc
        (à partir de 3min20, on ne parle pas de syndicat majoritaire, aucun en Europe n’a suivit la grève du lait)
        http://www.youtube.com/watch?v=0cG1jkpddXg
        ps: c’est surement grâce à ce belge que je suis arrivé sur ce blog, très indirectement certes, mais c’est un déclencheur (plutôt que de s’en vouloir et d’en vouloir au voisin, essayons de comprendre ce qui ce passe).
        On est tous dans la mouise, le seul moyen de passer outre la part de déterminisme dans nos positions sociales, c’est de taper haut-dessus. Et on a de la chance ( 🙂 ), y à de quoi râler.
        Après le cadre atteint, espérons qu’on aura encore l’énergie d’aller plus loin (je comprend un peu, le besoin des blogueurs et de Paul Jorion d’une réflexion sur la révolution, même si je suis sceptique).

      5. Avatar de Rosebud1871
        Rosebud1871

        @Jean Saurat 2 février 2012 à 08:08

        Votre prose est elle-même inintelligible!

        S’il s’agit du message du 2 février 2012 à 00:57 , je peux préciser.
        Si c’est une remarque d’ordre général, aussi.
        J’ai remarqué via des retours, que quelques contributeurs me lisaient, et entendaient ce que j’écris. Pas tous et je n’en ai pas l’ambition, même si j’ignore ce qui me prend de m’attacher à des grains de sel, je sais au moins cela.
        Enfin quand Ego dit à alter-Ego : « je comprend pas ce que tu dis » rétorquer en tiers « toi-même » est une forme de réponse, mais pas forcément la plus souhaitable.

      6. Avatar de Rosebud1871
        Rosebud1871

        @Jean-Luce Morlie 2 février 2012 à 09:26
        Malgré tout le charme du Contr’un, ce n’est pas pour autant l’ouvre boîte universel, qui n’existe pas.
        J’ai le souvenir de vous avoir renvoyé l’assujettisement à la discipline sphinctérienne, comme paradigme d’une forme de soumission à la demande voire au désir de l’autre, la mère à l’occasion, soumission qui laisse des traces durables et lisibles dans les procès de subjectivités ordinaires. J’ajoute la solution masochiste du sevrage qui consiste à accepter en renonçant « soi-même » à l’objet que l’autre a de toutes façons déjà confisqué. Ces expériences là introduisent à d’autres formes de soumission « volontaires » plus tardives mais ne rendent pas compte pour autant de la création, ni de l’organisation, ni de la pérennisation d’un mode de production dont La Boétie n’avait pas la moindre idée, pas plus que de l’ordre politique appareillé depuis. Les petits arrangements de vie des bas-étages existent, mais le « tous pareils » et le « tout le monde en croque » ne font part que d’un énoncé de posture vertueuse, surmoïque, oubliant d’ajouter le « sauf moi ».

      7. Avatar de Jean-Luce Morlie
        Jean-Luce Morlie

        L’ouvre-boîte, convenons en, devrait être la physiologie des comportements, c’est le lot commun que l’humanité tout entière partage et module selon les spécificités de ses apprentissage socioculturel. Ainsi,pour donner un exemple , nous pouvons soutenir qu’il n’existe pas d’instinct de propriété et que si, à la notion de territoire correspond effectivement des observations, nous devrions encore considéré que ce territoire n’est défendu que parce qu’il contient des objets gratifiants. L’introduction d’une main-d’œuvre sur une propriété agricole accroît son « intérêt territorial » chacun cherchera à équilibrer sa cotisolémine en se plaçant dans l’ordre de dominance, procédé courant, socialement intégré, mais assez aisément remplaçable par d’autres modalités de satisfactions.

        Laborit était lecteur de la Boétie.

        Discutons donc de l’avenir de la propriété agricole; voulez-vous ? Comme Cédric Mas réfléchissant dans l’aire de Paul Jorion , élaborer une constitution pour l’économie, demande de réévaluer les fondamentaux, le concept de propriété est à revoir.

      8. Avatar de Jean-Luce Morlie
        Jean-Luce Morlie

        « le seul moyen de passer outre la part de déterminisme dans nos positions sociales, c’est de taper haut dessus. »

        Samuel, Beaucoup n’ont que de petits bras, ils taperont donc sur ce qui est à leur portée, un peu au-dessus, et s’entendront avec le haut du panier afin de monter d’un cran dans l’échelle en en faisant descendre quelques autres. Je pense qu’aucune stratégie de changement radical ne peut se passer de faire, au jour le jour, l’analyse détaillée de ce qui grouille déjà dans le ventre de la bête en décomposition.

        Je ne connais pas Erwin Schoepge, mais il semble que L’EMB envisage d’entrer dans le marché en raison de ce qu’il n’y a plus que « trois fermiers » à mettre sous un seul chapeau (1,5 % de la population active), ce petit groupe peut donc sur base de la concentration de l’outil de production laitier par un petit nombre, espérer réintroduire un rapport de force fixant le prix du lait en sa faveur, et travaillant avec les laiteries, transmettre la propriété de l’outil à leurs enfants.
        Couvrir les frais, du lait écologique, réduire le temps de travail du fermier (production laitière sociale) ne semblent pas des objectifs propres à « changer le système » ; certes l’EMB veut empêcher que lait ne soit plus utilisé comme armes pour casser des marchés par la spéculation, mais ça, c’est devenu la vulgate d’un capitalisme autoréférentiel, qui se sacrifie d’une patte en l’offrant comme image de son propre ennemi afin de reprendre bon pied, ne croyez-vous pas ?

      9. Avatar de Samuel
        Samuel

        faut-il commencer à mieux faire, ou tout changer?
        si la population active agricole diminue, c’est autant par un désintérêt du métier que par rapport à sa rémunération.
        http://www.chambres-agriculture.fr/uploads/media/CP_comptes_161210.pdf
        regarder le tableau à la troisième page, les revenus agricoles ne suivent plus le revenu des ménages et cela depuis 30 ans.
        La propriété ne change rien, si économiquement c’est pas rentable on concentre les acteurs en espérant que les économies d’échelles y parviennent, la vidéo témoigne juste de l’écart entre le fantasme urbain du propriétaire/patron/pollueur/subventionné et la réalité rural.

      10. Avatar de Jean-Luce Morlie
        Jean-Luce Morlie

        @Samuel; la chambre de l’agriculture présente l’évolution du revenu moyen ; je fais l’hypothèse que ces courbes dissimulent une très grande disparité entre la catégorie des agriculteurs qui s’en sortent le portefeuille arrondi et ceux qui se suicident.

        Question : peut-il y avoir une alliance libertaire entre les pauvres des campagnes et la catégorie des agriculteurs en déroute ; ou bien, faudra-t-il en passer par une alliance avec les groupes bureaucratiques prônant la mise au travail des chômeurs comme « personnel de ferme pour une agriculture de précision et la valorisation des paysages » ?

        Les familles d’agriculteurs qui peinent depuis trois générations à payer leurs emprunts destinés à accroître sa superficie au seuil de rentabilité (Pizani) peuvent-elles être « révolutionnaires pour tous », ou, ne peuvent-elles avoir comme objectif que de transmettre ou de réaliser leur patrimoine, payés à prix de les cancers d’origine chimique ?
        A+

      11. Avatar de Samuel
        Samuel

        Bien, dis comme ça, ça va motivé personne 🙂
        La disparité est, vous avez raison, multiple, pas seulement en fonction du patrimoine initial, mais aussi de quel génération on parle, entre les années 60 et 2000 en fonction des productions, ça change tout. Des corps de ferme à 15000 euros qui en valent 150 000 trente cinq en plus tard et de la terre à 1500 euros l’hectare qui en zone péri-urbaine peut aller en constructible jusqu’à 200 000 euros (pour les grandes agglomérations), y à de tout.
        C’est le gros problème les agriculteurs, comme la plupart des personnes ayant un bien en nom propre (un maison), considèrent que l’augmentation de la valeur de ces biens est normal (indépendamment de la valeur du travail). Mais pour les agriculteurs c’est encore plus fort, car ils intègrent leur travail à cet plus-value (comme quelqu’un qui passe deux ans à retaper une maison, sans prendre de weekend et de vacance, allez lui expliquer que sa plus-value est injuste).
        Le problème est tout autant générationnel (au sens large, l’accès à la propriété d’une maison pour un trentenaire est tout aussi problématique), car nous on part avec un endettement fort pour payer ces plus-values, mais qui sont légitimes pour la génération passé (à la fois le fruit de leurs labeurs non payés et leurs retraites (ce que disait dix, sous-évaluer le patrimoine pour permettre sa transmission, mais c’est un potentiel de conflit entre les enfants).
        Alors est-ce qu’on peut tout changer, déjà on est quand même flexible (produire plus, on produit en râlant sur le progrès, les subventions on s’adapte à la bureaucratie en mettant un peu de fumier, l’environnement on en prend conscience en gueulant sur les écolos), mais il faut du temps et que les générations ce succèdent, or la commission veut réduire encore massivement la population agricole, c’est à dire que la génération privilégiée c’est les quarantenaires (ils ont remboursés leurs installations qui étaient moins lourde y à vingt ans, ils sont compétitifs par naturellement) qui mangeront les départs en retraite et installeront leurs marmots dans dix et quinze ans, une fois qu’on aura bien fait le ménage (la pyramide des âges est impressionnante).
        Donc vous avez raisons d’être pessimiste, mais je préfère taper sur la commission non démocratique, que de culpabiliser une population rural confronté à des enjeux idéologiques qui dépassent leurs sens pratiques.
        (quand ça caille j’ai du mal à me relire et à faire condensé, tant pis)

      12. Avatar de Samuel
        Samuel

        En fait y à truc que je comprend pas, c’est que vous laissez croire que les agriculteurs voudraient voler le bien commun à savoir la terre, mais si c’est pour faire maitre de monde ou maitre local, pourquoi faire paysan?, franchement un maire a bien plus de pouvoir direct, sans s’emmerder avec des vaches, des récoltes aléatoires, pourquoi croyez vous qu’on va affamé les gens? (les pesticides vous en trouverez partout des espaces verts au jardin du voisin, même autour des panneaux qui bordent les routes) on tiendrai combien de temps face à une émeute? On est d’accord en grattant un peu la sous couche, le féodal ressort partout, mais sincèrement y à plus à craindre ailleurs, car ils sont du pays ils ne s’exileront pas si facilement, sinon depuis le temps et au regard des continents ce serai pas le métier qu’on quitte dés qu’un pays ce développe.

      13. Avatar de Jean-Luce Morlie
        Jean-Luce Morlie

        Samuel, merci de cette conversation. Le blog de Jorion tente de réfléchir sur la longue durée. L’enjeu de la propriété de la terre est considérable ; avant 1914, 70% de la population française était rurale, c’était ainsi depuis 15 000 ans! Paul nous rappelle que ce sont les choses qui sont propriétaires de nous ; pour faire court, que c’est le fils aîné qui appartient à la ferme et non pas la ferme au fil aîné (de la même façon qu’aujourd’hui, les fils ainés, que nous sommes tous se croient propriétaires de leurs « appartenances », et sans lesquelles, dans notre société de consommation d’images, nous nous sentirions dépossédés « de nous »).

        Je m’efforce de rassembler des éléments permettant de montrer que l’enjeu agricole tourne autour de rapports sociaux médiatisés par une « image des fermiers », dont ceux-ci sont les victimes consentantes parce qu’ils appartiennent à cette image.

        Depuis un demi-siècle, Bruxelles est régulièrement le siège de manifestations d’agriculteurs en colères; à chaque fois leurs tracteurs affichent ‘plus de chevaux’ ce qui les empêche, toujours davantage, de réfléchir en proportion de l’augmentation la puissance de leur machine. C’est qu’à chaque décennie, de manifestation en manifestation, les petits fermiers sont moins nombreux, tandis que les gros fermiers, bien assis, encouragent les petits à crier fort, sachant très bien que dès qu’il seront sur la paille, eux les gros, ramasseront les terres hypothéquées et concentreront le pouvoir de la filière du blé.

        Concrètement, ce sont bien les nomenklaturas locales « représentée par les maires » qui chercheront à maintenir leur emprise « sur les terres », en envoyant les chômeurs au minimum vital pour soutenir l’agriculture au nom de la «petite propriété» et avec la bénédiction des multinationales que Davos aura lavées des excès de la spéculation !

        Dans l’agriculture moderne, le fermier n’est rien, il y a bien plus de chimistes et de biologistes dont l’activité est dévolue au secteur agricole que de fermier ! « L’image » (et cette image est réellement produite par un concentré de mal au dos et de gerçures) du fermier ne s’arrêtant jamais entre 5H et 2OH pour gagner moins que le SMIC est très utile lorsqu’il s’agit de faire oublier la financiarisation de la chaîne alimentaire, les mafias des hormones, l’horreur des abattoirs et les esclaves dans le serres saturées de vapeurs de chlorodiphéniles. Maintenir les petits fermiers au pays, est-ce renverser l’agro-industrie, ou bien une vaccine pour faire croire à un combat qui, de fait, n’a pas lieu . Nestlé Materne Parmalat, sont-ils seulement inquiétés ?

        Les agriculteurs ne sont pas les seules victimes de l’inversion de leur rapport social au travers de leur images. Ainsi, ici en Wallonie, de nombreuses familles, père mère, fils,filles belles filles beaux frères, sont immergées dans le clientélisme socialiste ; aussi, lorsque l’un de ces « placés » concède que la moitié du temps il n’a rien à faire au boulot, le syndicat lui conseille d’emmener son iPad au bureau et de ne pas faire de vague ; chacun se croit propriétaire de sa place et la défendra « à mort » alors que c’est le système des places qui est propriétaire de ces familles, et que de plus, subtilement, la faute est rejetée sur le « tire au flan » propriétaire de l’iPad.

        Je ne suis pas en accord avec la position, majoritaire sur ce blog, à propos des 99%. Je pense qu’au contraire, les 99% sont fragmentés, et que le combat contre le 1% ne peut être mené en masquant les petits calculs de chacun par le bouc émissaire des 1%. Je crois qu’il faut, parallèlement, décortiquer les stratégies spontanées que chaque groupe met en œuvre pour « s’en sortir ». Parmi les fermiers pauvres y en aura-t-ils de révolutionnaires, de quelle quantité de terres ces fermiers « révolutionnaires » disposent-ils comme arme stratégique vers le « convivialisme » (1). Ou bien devons-nous nous attendre à ce que l’aristocratie adapte son mode de domination pour répondre aux petits avantages de groupes que chacun entend, pour son groupe, défendre dans ce système « parcellitarisé ». Le municipalisme libertaire de Murray Bookchin est-il le terrain des luttes ?

        1) Caillé, fait l’impasse sur les rapports de forces entre groupes sociaux, toutefois, réintroduire les rapports de forces n’implique pas « l’unilatéralité » du genre dictature du prolétariat ; personnellement je préconiserais une révolution de « type balzacien » que l’agriculteur se mette dans la peau de l’employé de bureau et réciproquement. Balzac était assez réactionnaire, mais relativement aux doctrines politiques simplificatrices de type « nous contre eux », il nous a montré, par le feuilleton, que chacun d’entre-nous pouvait tenir toute la société dans sa tête et dans sa complexité, que peut l’Internet ?

        A+

      14. Avatar de Samuel
        Samuel

        je suis d’accord, quand j’ai décidé de reprendre la ferme familiale, je savais que c’était une prison (autant au niveau du travail, que des attentes sociales, moins par rapport à la propriété, car on peut louer des terres et faire d’autres choses), mais c’est pour cela que j’ai souhaité partir, en sachant que je n’en aurai plus l’occasion.
        J’ai un peu idéalisé mon choix (normal), je trouvai qu’on ne voyageai que rarement (en ce déplace dans des endroits pour retrouver notre place sociologique, ou alors en touriste, mais c’est un état d’esprit à court terme), alors j’espérai devenir un touriste chez moi.
        J’aime bien me dire qu’on peut vivre la même pièce dans différent théâtre et plusieurs dans le même. c’est plus une formule qu’une action de Foix, mais c’est amusant même si on y arrive pas.
        Les 1% qui représentent l’idéologie, comme dirait la dame de cœur (précédemment illustré) qu’on leurs tranches la tête 🙂 (je ne suis pas sur que les commentateurs soient représentatifs des lecteurs du blog). C’est difficile de lutter contre une idée qui permet ces 1%, mais montrer du doigt ces 1% est un premier pas pour lutter contre l’idée.
        J’essaye de pas trop m’en vouloir, alors je suis bien obligé de pas trop en vouloir aux autres.

      15. Avatar de Samuel
        Samuel

        pour l’internet, je suis un peu le site de Berruyer, des articles comme celui là:
        http://www.les-crises.fr/lecons-post-sovietiques/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+les-crises-fr+%28Les-Crises.fr%29
        (je l’ai lu en plusieurs fois)
        C’est différent de Balzac, mais c’est un regard très intéressant sur la comédie des empires industriels, plus pratique que romancé.
        Sinon on a quand même de la chance (pour que chacun imagine l’esprit des autres), c’est qu’il y a beaucoup moins de dogmes sociaux, les mariages sont moins le produit d’une position familiale.
        ça me rappelle un cousin paysan, capable de remettre en cause des lois de 1936!, marié sur la tard à une aide soignante, sans contrat indéterminé, ni continuité des contrats, qui me dit: « mais en fait on est pas les plus malheureux ». 🙂
        Le problème c’est que les fins de mois mangent pas mal les cerveaux, mais sociologiquement, on a bien avancé (sauf qu’effectivement, les représentants politiques ou syndicaux précèdent plus qu’ils n’anticipent la société).

  9. Avatar de Sylvain
    Sylvain

    Le capitalisme souffre d’une névrose traumatique et est en phase de déni. Ce n’est qu’une question de temps pour qu’on voit le principe de réalité reprendre le dessus

    Prenons comme modèle le sort réservé à une théorie scientifique nouvelle, celle de Darwin sur l’évolution, par exemple.
    Au début, elle suscite l’hostilité et est rejetée ; pendant des dizaines d’années, on en conteste la valeur, mais il ne faut pas plus d’une génération pour que l’on finisse par admettre qu’elle constitue un grand pas vers la vérité. Darwin lui-même a l’honneur
    d’avoir sa sépulture à Westminster. Un pareil cas n’offre rien de très énigmatique. La vérité nouvelle avait réveillé certaines résistances affectives et celles-ci sont traduites par des arguments grâce auxquels il devient possible de contester les
    preuves à l’appui de la théorie combattue. Le conflit d’opinions se poursuit durant un certain temps ; dès le début, partisans et adversaires s’affrontent, le nombre et l’importance des premiers ne cessent de grandir et ce sont les adeptes qui finissent par
    l’emporter. Pendant tout le temps du conflit, nul n’a oublié de quoi il était question.
    Nous sommes à peine étonnés de constater que l’ensemble du processus a duré assez longtemps ; sans doute ne nous rendons-nous pas suffisamment compte qu’il s’agit là d’un phénomène de psychologie des foules.
    « Moise et le monotheisme »

  10. Avatar de Annette Austraet
    Annette Austraet

    Voilà un article qui démontre bien l’injustice de ce que l’on veut nous imposer. En fait, ne soyons pas surpris, je pense qu’ils (ces financiers et leurs acolytes) sont occupés à faire avec nous, ce qu’ils ont déjà fait depuis longtemps en Afrique. Au Congo par exemple. A lire : « Les nouveaux prédateurs » de Colette Braeckman. Pas neuf, il date de plus de 10 ans mais je pense qu’il y a des parallèles intéressants.
    A propos, mon père (97 ans aux prunes) touche 1.250 € de pension par mois. J’ai payé ses impôts l’année dernière. Je vous le donne en mille : 1.250€. Je tiens son AER à la disposition de quiconque veut vérifier.
    Quand donc tout cela finira-t-il?
    Bonjour chez vous.

  11. Avatar de Hervey

    Ou l’art de la confection du piège en droit constitutionnel et commerce international.
    Merci de rappeler les grands principes de l’Europe libérale.
    Premier arrive, premier servi.
    Le Droit, l’atout-maitre et premier lien de la souveraineté européenne au bénéfice de la sphère marchande.

  12. Avatar de xas
    xas

    Toujours à nous rabattre les oreilles avec des mesures d’austérité nulles et contre productives, les élus se retranchent trop facilement derrière des questions de souveraineté, pour ne rien faire, en attendant que le voisin mette les mains dans le cambouis de la « sandwich finance ».
    Aux fameuses calendes Grecques.

    Coincés dans leurs institutions périmées, les politiques ne servent plus à rien, sinon peut être à constituer et à mettre en place des systèmes de surveillance policière de plus en plus sophistiqués.

    Merci pour cet excellente mise à jour concernant l’impôt, une vaste irish escroquerie au service d’1% de spécialistes de l’impunité et de l’évasion fiscale.

  13. Avatar de Papimam
    Papimam

    Bravo pour ce billet qui confirme ce dont je me doutais depuis quelques temps, le rôle des multi-nationales.
    Concernant la fraude fiscale, un zoom sur l’Italie à l’occasion du Prix d’Amérique de ce week-end.

    Après les contrôles des conducteurs de Ferrari effectués à Cortina d’Ampezzo, le fisc italien est passé aux choses autrement plus sérieuses, les chevaux de course.

    Le Monde du 27 janvier.
    « De Mustang Grif, un mâle de 6 ans à l’honnête carrière de trotteur, les turfistes ne connaissaient que l’ascendance qui les faisait rêver. Fils du célèbre Varenne, le cheval le plus titré d’Italie (deux Prix d’Amérique, une Breeders Crown) et le plus primé (6 millions d’euros de gains, record absolu), il portait la gloire de son père sans toutefois l’atteindre. Il est vrai que le talent de Varenne – qui a commencé une carrière d’étalon en 2003 – s’est disséminé. Le crack a eu, à ce jour, 700 descendants. Mais Mustang Grif aura droit aussi à son quart de notoriété en devenant le premier « canasson » nationalisé.
    « Cette opération s’est déroulée dans le cadre d’une série de contrôles menés par la gendarmerie financière. Ils ont permis de découvrir que plus de 50 milliards d’euros de revenus n’avaient pas été déclarés à l’administration fiscale, 8 milliards d’euros de TVA n’ont pas été versés et, enfin, 7 500 personnes ou entreprises sont totalement inconnues du fisc italien qui, sous la houlette de Mario Monti, a renforcé la chasse aux fraudeurs.
    Selon les estimations, l’évasion fiscale fait perdre chaque année entre 120 et 150 milliards d’euros à l’Italie endettée de 1 900 milliards d’euros (120 % du produit intérieur brut). Les opérations coup-de-poing menées à Cortina d’Ampezzo, à Portofino ou à Rome ont illustré l’ampleur du phénomène. De son côté, l’Eglise italienne, par la voix de son président de la Conférence épiscopale, Angelo Bagnasco, a déclaré, mardi 24 janvier, que »

    Et en France, à l’approche des élections certains vaillants & riches citoyens songent à s’évader physiquement après avoir sans doute pratiqué l’évasion fiscale.

    Petit article du Monde du 27 janvier -« Au secours, le PS revient » ! Certains riches songent à quitter la France..
    Je ne leurs conseillerais pas de monti en Italie.

    Extrait
    Les « riches » vont-ils quitter la France à l’approche de l’élection présidentielle ? A en croire les agents immobiliers, certains y pensent, et se renseignent activement. Charles-Marie Jottras, président du groupe Daniel Féau, souligne ainsi que, depuis quelques mois, l’inquiétude de sa clientèle est palpable. « Certains clients nous demandent des estimations de leurs biens en France, parce qu’ils réfléchissent sérieusement à une expatriation en prévision des élections, appuie Eric Vincent, de l’agence Paris-rive gauche d’Emile Garcin. Ce sont des gens encore dans les affaires, ayant des fonctions importantes dans des conseils d’administration ou des entreprises

    1. Avatar de Efarista
      Efarista

      Oh les pov’..enfin je veux dire..oh les riches ! Ils vont finir entre eux et tout serré en Suisse ; enchevêtrés dans la consanguinité a force !

    2. Avatar de fnur
      fnur

      Ils commencent à avoir les mains moites, sans parler des lingeries Lejaby, les valises Vuitton bien chargées risquent de leur échapper des mains.

    3. Avatar de julien
      julien

      Ca me va que les riches quittent la France…
      Seulement s’ils remettent les pieds en France, il faut les « remettre dans les avions » : la France n’a pas besoin de voleur sur son territoire.

      Ils veulent garder leur argent ?
      Trés bien !
      Mais ils n’auront plus notre hospitalité…
      Bien entendu, interdiction transmissible avec l’héritage :p

      1. Avatar de taratata
        taratata

        @ julien
         » Mais ils n’auront plus notre hospitalité… »
        Ça a existé , ça s’appelait le bannissement , c’était en Grèce , au temps de Démosthène .
        Une lecture : Fabrice Wolff  » Qu’est-ce que la démocratie directe ? « 

      2. Avatar de Moi
        Moi

        @taratata: merci pour le conseil de lecture.

        http://probe.20minutes-blogs.fr/archive/2010/04/26/fabrice-wolff-qu-est-ce-que-la-democratie-directe-2010.html

        Mort de rire à la lecture de la fiche qui a été écrite par les RG.

        « Sur l’auteur

        WOLFF Fabrice (S). Né en 1974. Lycéen et étudiant médiocre, il est signalé en 1994-95 comme activiste de la mouvance anarcho-autonome strasbourgeoise, et entame à la même époque une série, ininterrompue à ce jour, de déplacements stratégiques en France et dans le monde. Ayant obtenu une douteuse licence de lettres, il quitte Strasbourg pour la banlieue parisienne en 1999, sous une couverture professionnelle par laquelle il prend immédiatement contact avec la branche francilienne de la mouvance anarcho-autonome. Vivant de contrats précaires et d’allocations chômage, ses sources de revenus n’ont néanmoins pas été jugées suspectes. Il a publié sous son nom, en 2000, une brochure confidentielle sur l’agitation des «chômeurs» de 1998, mais on le soupçonne d’avoir aussi collaboré à la rédaction de plusieurs écrits subversifs anonymes. Depuis, on l’a très peu signalé dans les rassemblements de la mouvance anarcho-autonome, mais il a multiplié les contacts opérationnels avec de nombreux repris de justice et autres malfaiteurs, qui forment de toute évidence l’essentiel de ses fréquentations.
        Surveillance : normale jusqu’au printemps 2007 ; élevée depuis (transfert section spéciale). Ne possède ni automobile ni téléphone portable. ADN non répertorié. »

  14. Avatar de Un Belge
    Un Belge

    Bref, les états européens comme autant de prostituées, mises en concurrence par une seule et même Maquerelle (Angela de son prénom)… Et c’est la fille la plus hardcore qui rafle la mise, gagne un mois de chauffage ou un deuxième morceau de pain… Et chacune crie « C’est mon droit, c’est mon choix, c’est mon cul! « …

    Plus prosaïquement : excellent billet, limpide et lumineux (qui gagnerait encore à intégrer les remarques de J-L Morlie ci-dessus).

  15. Avatar de octobre
    octobre

    Les « riches » vont-ils quitter la France à l’approche de l’élection présidentielle ?

    J’ai le souvenir d’avoir vu gamin mon oncle décapiter la tête d’un canard et le corps de la pauvre bête continué à courir en tous sens pendant un certain temps. Pas très longtemps quand même. Aussi étrange que ça puisse paraître j’y vois la fin d’un système, et ce geste quelque peu barbare parfaitement assimilé aux moments opportuns produit par l’Histoire.

  16. Avatar de Tigue
    Tigue

    La souveraineté c’ est la Chine quand elle vous dit ça :

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/01/05/la-chine-refuse-de-payer-les-droits-a-polluer-de-l-ue-dans-l-aviation_1625752_3244.html
    Et pour l’ avoir cette souveraineté, il faut la maîtrise de sa monnaie et des mers , comme ici :
    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2012/01/31/malouines-l-argentine-denonce-une-militarisation-britannique-du-conflit_1637111_3222.html

    Et vous voulez encore moins de souveraineté que maintenant ?

    Au total : quelles sont les 4 causes selon Aristote de cet objet conceptuel (l’ article) ?
    On peut répondre sur la forme et sur l’ effet (réduire la souveraineté) mais que dire sur la finalité ?
    Quel est le but de l’ auteur ?

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Théorie_aristotélicienne_de_la_causalité

    Importance de connaitre la finalité ou le but , dans le domaine scientifique aussi, ou l’ on réifie ce que l’ on observe :
    http://philoscience.over-blog.com/categorie-358433.html
    « La question du « réalisme »
    Nous pourrions dire, en simplifiant beaucoup, que la pensée grecque de l’Antiquité s’était démarquée des approches mystiques ou magiques des peuples précédents en posant l’existence d’une réalité en soi, extérieure à l’observateur mais susceptible d’être décrite par lui à travers les instruments de la raison, la logique et les mathématiques. Cette réalité peut être décomposées en entités spécifiques, les «êtres» du monde, dont les diverses sciences étudient les caractéristiques et les relations le plus objectivement possible. Ce faisant, ces sciences ont l’inconvénient de « réifier » les objets de leurs études, c’est-à-dire notamment de prendre pour des réalités en soi de simples hypothèses. Autrement dit, elles confèrent à ces hypothèses un statut qui les immunise contre toutes critiques ou modifications extérieures.
    C’est ainsi que, pour des sinologues occidentaux s’inspirant du « réalisme » de la pensée grecque, il existe un être bien défini, par exemple la Chine d’avant la conquête occidentale. Il existe un autre être également bien défini: la Chine de la révolution techno-scientfique. Il existe même un troisième être, moins facile à définir mais que l’on peut cependant étudier, la « Grande Transformation » qui se caractérise par l ‘apparition de nouveaux traits et la disparition d’anciens traits, liées à l’entrée de la Chine dans l’ère industrielle. Ces différents «êtres» doivent pouvoir être décrits objectivement par des observateurs (anthropologues, historiens, économistes, stratèges) ne s’impliquant pas dans leurs descriptions. De la même façon, pour reprendre un exemple souvent utilisé par François Jullien, il existe un « être » bien défini, la neige, il en existe un autre, l’eau, il existe aussi un troisième « être », la fonte de la neige, chacun ayant des traits différents et des frontières observables.
    Au contraire de la pensée grecque, la pensée chinoise traditionnelle, selon François Jullien, ne pose pas l’existence d’êtres et d’états bien définies, mais de processus de transformations conduisant le monde dans son ensemble à évoluer, d’une façon plus ou moins progressive, lente et silencieuse. Le Sage ne peut pas s’individualiser ou se séparer au regard de ces transformations, puisqu’il les subit lui-même, passant par exemple de la jeunesse à la maturité puis à la vieillesse. Tout au plus peut-il y insérer son action pour profiter des dynamiques évolutives à l’oeuvre dans le monde, au lieu de tenter de s’y opposer frontalement.
    Dans cette optique, nous pourrions conclure que la Chine (ou l’Empire du Milieu) ne peut pas être décomposée en une série d’états bien définis. Il s’agit au contraire d’un processus évolutionnaire sans début bien précis et sans fin bien prévisible, dont les transformations, plus ou moins silencieuses à nos yeux, modifient par exemple le poids géopolitique au regard d’autres transformations, prenant la forme d’autres processus, opérant dans le reste du monde. Dans le cas de la neige/eau, ce qui devra particulièrement intéresser le Sage – comme d’ailleurs le scientifique – sera la transformation de l’une en l’autre – et réciproquement dans le cas de transformations réversibles.
    François Jullien, qui pratique avec la même compétence la philosophie grecque et la philosophie chinoise, déduit de ce premier écart primordial entre les deux pensées, occidentale et chinoise, l’existence de toute une série d’autres écarts qui selon lui les séparent, ainsi par conséquent que les langues différentes par lesquelles elles s’expriment, sans mentionner les comportements, eux aussi différents, que ces écarts peuvent entraîner.
    C’est ainsi que la pensée occidentale relayée par la science « réaliste », insiste sur le « sujet » et sur son « action » alors que pour la pensée chinoise il ne peut y avoir d’actions car il n’y a pas de sujets à qui correspondraient ces actions. Il n’y a qu’un continuum dans la transformation duquel est inséré l’humain et qu’il influence du seul fait de ses propres transformations non volontaires. De même, pour la pensée occidentale, la transformation est marquée par le passage d’un état bien défini à un autre, du blanc au noir, du jeune au vieux. Chacun de ces états correspond à une « réalité » du monde. Pour la pensée chinoise, la transformation est plutôt une transition qui « modifie tout en continuant, qui ferme mais qui ouvre « . La Chine moderne est l’ancienne Chine qui se modifie en se continuant à travers des transitions pouvant être imperceptibles.
    Le « parti-pris de l’Etre » propre à la pensée occidentale, entraîne bien d ‘autres «écarts». L’Etre n’a de sens, dans le langage philosophique comme dans celui de la science, que s’il est déterminé. D’où la nécessité de multiplier les qualificatifs ou les observations instrumentales. A l’inverse, la transition chinoise qui ne postule pas d’être est indéterminable. Elle ne connait pas de point précis permettant de passer d’un état à l’autre, par exemple de l’ancienne Chine, à supposer que par convention au réalisme on accepte de conserver ce concept(2) à la nouvelle Chine. La pensée chinoise, renonçant à s’exprimer dans le langage de l’Etre, parle à propos de la transition de «ce que l’on regarde mais que l’on ne perçoit pas»(3). Pour François Jullien, qui se revendique comme matérialiste, c’est cette approche qui s’est exprimée par le Tao, dans lequel les Occidentaux ont vu une mystique refusant le concept de dieu personnifiable, mais qui selon lui n’est en rien mystique ou religieux. Il s’agit simplement d’une conception du monde(4).
    S’inspirant de cette conception du changement, le langage chinois, contrairement au langage occidental, est non-prédicatif. Il n’attribue pas à ce dont il parle de caractères bien définis et non transposables. De ce fait, il refuse le principe de non-contradiction qui est à la base de la logique occidentale. Dans le logos d’Aristote, à la source de la pensée occidentale, trois partis pris conjoints s’imposent au langage; la détermination (on parle de ceci et pas d’autre chose), la substantialisation (on renvoie à un Etre propre se tenant sous le substantif) et la prédication (on attribue à cet Etre un certain nombre de qualités ou prédicats). Pour la pensée chinoise, qui ne vise pas des objets mais des processus de transformation, le langage doit montrer comment  » ce qui est mis en lumière est mis en mouvement, ce qui est mis en mouvement se modifie et ce qui se modifie se transforme ». Dans ces conditions, où le langage évacue l’idée d’un être sous-jacent, il n’y a plus lieu de poser la question des origines ni des fins dernière et moins encore d’un démiurge derrière la création ou les fins.
    Cette approche paraît un peu obscure quand il s’agit de nommer par le langage un objet concret tel une chaise ou un tigre, mais elle retrouve, y compris pour les Occidentaux, toute sa pertinence quand il s’agit par exemple de considérer le cosmos. Nous y reviendrons ci-dessous. La pensée chinoise est très proche de la cosmologie scientifique moderne, laquelle par exemple refuse de plus en plus le concept de Big bang initial ou de Big shrink final…et qui bien évidemment n’a pas besoin, au contraire des cosmologies primitives, d’un Dieu créateur. Mais la pensée chinoise peut aussi rejoindre certaines façons de se représenter les objets de la vie courante propres à la pensée scientifique occidentale. Ainsi il peut être utile dans certains cas pour cette dernière de considérer qu’un objet tel une chaise ou un tigre représente la phase actuelle d’un processus de transformation, industrielle ou biologique, qui ne commence pas et ne s’arrête pas aux objets en question.
    François Jullien met en évidence d’autres différences dans la façon dont les deux pensées, chinoise et occidentale, considèrent les grands thèmes philosophiques. Il en est ainsi du changement assimilé au mouvement pour l’Occident, ce qui suppose à nouveau un point de départ et un point d’arrivée, avec par conséquent une distanciation entre les deux. Or si je change tout au long de ma vie, ce n’est pas, comme dans un voyage, qui est mouvement, le point de départ ou le point d’arrivée qui m’importent, mais les divers changements que j’ai vécus au long de ma vie. La destination finale, c’est-à-dire la mort, ne m’importe pas. Il en est de même du vieillissement, qu’il faut considérer tout de son long et non pas au regard de la mort qui est son terme final. On pourrait dire que la civilisation occidentale est une civilisation de la mort, s’opposant à la civilisation chinoise qui serait celle de la vie.
    François Jullien évoque aussi le concept de temps, qui pour lui, là encore, est une invention occidentale, dont la pensée chinoise traditionnelle n’a pas vraiment besoin. Certes, la civilisation chinoise a toujours mesuré l’écoulement du temps avec des techniques très avancées, mais elle ne personnalisait pas ou ne déifiait pas le temps. Ce qui mesurait son écoulement étaient les changements manifestés par les lieux ou les personnages.
    Nous arrêterons ici l’étude des écarts entre les deux pensées en évoquant le concept d’événement. Pour l’Occident, la culture de l’Evènement, qui fonde les Grands Récits, fait là encore disparaître celle de la transformation, grâce à laquelle du nouveau peut apparaître. La réification de l’Evènement vient pour elle rejoindre la mystique dans le Christianisme, autour de grands Evènements fondateurs, Création, Incarnation, Résurrection. Aujourd’hui, l’actualité prosaïque est vécue non comme un ensemble de transformations, mais comme une succession d’événements médiatiques. L’attention y saute de l’un à l’autre, en perdant le sens de leurs significations en tant que transformations… »

  17. Avatar de johannes finckh
    johannes finckh

    Vous dénoncez à juste titre ces aberrations des politiques fiscales divergentes.
    Mais il y a encore plus aberrant:
    L’ Allemagne est le véritable « paradis d’une monnaie trop faible » pour elle, ce qui lui permet de creuser son avantage compétitifs toujours plus, tout simplement parce que les autres adoptent tous cet euro, trop fort pour eux.
    Cette politique de la monnaie forte hors de l’Allemagne et faible en Allemagne mise en place depuis les années 1983 est la principale cause des déséquilibres actuels.
    On a « oublié » de prendre en compte, dans les critères de convergence après Maastricht, cet élément de la balance commerciale, pourtant facteur majeur de l’appréciation ou de la dépréciation d’une monnaie.
    Nous savons tous que le Mark s’appréciait très régulièrement depuis 1948, et cette appréciation limitait quelque peu les excédents commerciaux allemands et les déficits des autres.
    Ce correctif a disparu depuis les années 1980, et le déséquilibre s’est violemment accentué encore plus depuis la monnaie unique.
    Tant que la France tente de suivre les ordres de Berlin (conforme aux « intérêts » de l’industrie exportatrice allemande), cela ne changera pas!
    Cela pourrait changer sir la France comprenait enfin que ses intérêts industriels et commerciaux seraient bien plus efficacement pris en compte si la France, l’ Italie, l’Espagne, le Portugal et peut-être même la Grèce proposaient en commun et contre l’Allemagne une révision des dettes souveraines et exigeaient l’abandon de la monnaie unique en l’état.
    La monnaie « allemande » doit s’apprécier au nom des équilibres commerciaux à obtenir, et ce fait rend impossible le maintien de l’Euro!

    1. Avatar de Polaire
      Polaire

      @finckh
      Autre solution et bien meilleure: l’Allemagne travaille pour les autres !
      Par les eurobons, l’Allemagne paiera pour son excessif activisme, dans l’intérêt de tous et in fine, dans le sien.

      1. Avatar de julien
        julien

        C’est une bonne solution mais qui présente un aléa moral évident : pourquoi les allemands travailleraient pour les autres ?

        Surtout que le modele Allemand est socialement une catastrophe !
        Comme aux USA, les disparités de revenue sont énormes et les protections sociales qui doivent servir de rempart contre l’extreme denuement sont absentes !

      2. Avatar de johannes finckh
        johannes finckh

        En un sens, ils travaillent déjà largement pour les autres en exportant beaucoup qu’ils n’importent…
        en échange de dettes et de bas salaires.

      3. Avatar de julien
        julien

        @johannes finckh : vous mettez le doigt sur un élement important que M. Jorion décrit trés bien dans ses livres : « la valeur d’une dette se situe entre 0 et la somme due »

      4. Avatar de johannes finckh
        johannes finckh

        tout à fait

  18. Avatar de bertrand
    bertrand

    Ben alors c’est l’écroulement de l’économie actuelle qui en sera la conséquence.

    1. Avatar de johannes finckh
      johannes finckh

      Oui,
      il s’agit, en fait d’ »écrouler » ce qui est mal construit pour mieux rebâtir. Et ce n’est pas très grave, en fait, bien moins que la guerre civile qui se prépare.
      Nous n’avons plus tellement le choix de faire autrement!
      On a pompé 110 milliards en Grèce, on s’apprête à pomper encore 130 milliards, 80 milliards (au moins) son prévus pour le Portugal, et pour l’Italie, l’Espagne, l’Irlande, puis la France, on n’arrive même pas à imaginer les sommes qu’il faudrait pomper!
      Et tout cela uniquement pour servir la rente attachée à la dette sans le moindre avantage pour les populations ruinées, asservies et humiliées!
      Alors qu’un moratoire avec émission de monnaie nouvelle apporterait un soulagement immédiat aux plus démunis, mais cela obligerait les « pauvres milliardaires et autres rentiers » de devoir patienter un ou deux ans avant de pouvoir s’acheter une nouvelle Rolls.
      Autrement dit, et contrairement aux mensonges proférées par les économistes et autres politiques démagogues et leurs banquiers, une faillite actée n’est pas du tout coûteuse pour la Grèce par exemple, infiniment moins en tout cas que de continuer à re-financer le trou noir d’une dette souveraine irrécupérable!
      Je suis évidemment convaincu qu’une reconstruction dans ces pays nécessitera quand même le muse en place d’un système de collecte d’impôts plus convenable.

  19. Avatar de Marlowe
    Marlowe

    La souveraineté.

    La souveraineté ne peut être représentée, par la même raison qu’elle ne peut être aliénée ; elle consiste essentiellement dans la volonté générale, et la volonté ne se représente point ; elle est la même, ou elle est autre ; il n’y a point de milieu.

    Rousseau. Du contrat social, III, xv

    1. Avatar de quelqu'un
      quelqu’un

      Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !

      1. Avatar de taratata
        taratata

        @ quelqu’un
        J’ai déjà entendu ça quelque part …

    2. Avatar de fujisan

      Vous ne pourrez pas avoir une collectivité vraiment démocratique, pas seulement l’autogestion dans la production, mais au niveau purement politique, sans une véritable activité des gens. Mais il ne s’agit pas non plus d’être fétichiste là-dessus : il peut y avoir des institutions qui facilitent cette participation. Aujourd’hui, pour être responsable, pour essayer de participer, il faut faire preuve d’un véritable héroïsme vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Il faut créer une situation où vous pouvez participer sans être héroïque vingt-quatre heures par jour.

      Cornelius Castoriadis, Marché, capitalisme, démocratie (1990) in Une société à la dérive, Seuil

    3. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      La souveraineté nationale.

      La souveraineté nationale est donc censée provenir de la volonté générale puisque, dans les pays occidentaux, elle ne provient plus de la puissance divine, sauf à considérer que les marchés sont la puissance divine de notre époque..
      Si la volonté générale ne se représente que par le simulacre qu’est la démocratie représentative, la souveraineté nationale n’existe pas et elle est remplacée par autre chose.
      La question essentielle est de davoir par quoi elle est remplacée.
      Ne pas répondre à cette questiion permet de maintenir la fable de l’existence d’une souveraineté nationale dans un monde dirigée par ce qui était nommé dans les années 40 les Trusts et de nos jours les sociétés transnationales dans le cadre réputé irréversible de la mondialisation.
      Les appels à un meilleur comportement des dirigeants est donc, au mieux, une aimable plaisanterie.

  20. Avatar de Pablo75
    Pablo75

    En Espagne, on continue à ne pas connaître les vrais chiffres des dettes et des déficits dans les régions. En Andalousie on ne sait pas si la dette est de 14 Mds € comme l’affirme son gouvernement socialiste ou s’il est de 25 Mds € comme l’affirme le Partido Popular. On ignore aussi quel est le déficit de 2011: le président de la région dit qu’il est de 1,4 % (0,1 % de plus que l’objectif demandé par Madrid), sa « ministre » du Budget, de 3 %.
    http://www.eleconomista.es/andalucia/noticias/3715697/02/12/Montoro-dice-a-Andalucia-que-gaste-menos-y-deje-de-pedir.html

    Les bénéfices des grandes banques espagnoles chutent: Popular – 18,7 %, Santander – 35%, BBVA 34,8 % (selon lacartadelabolsa.com et El País), -33,7 % (selon eleconomista.es) ou 35 % (selon expansion.com) – comme quoi les Espagnols ont vraiment des problèmes avec les chiffres.
    http://www.eleconomista.es/banca-finanzas/noticias/3712874/02/12/Popular-gano-4796-millones-en-2011-un-187-menos.html
    http://www.eleconomista.es/banca-finanzas/noticias/3715812/02/12/BBVA-gano-el-337-menos-en-2011-despues-de-provisiones-y-ajustes-en-EEUU.html
    http://www.expansion.com/2012/02/02/empresas/banca/1328164850.html?a=11695d50bb08173843a17cfacf90734c&t=1328169370
    http://economia.elpais.com/economia/2012/02/02/actualidad/1328167743_125362.html

    Deux chiffres bien clairs, ceux-là, par contre: en janvier il y a eu 177 470 chômeurs de plus en Espagne et l’économie espagnole a détruit 9 000 emplois par jour.
    http://economia.elpais.com/economia/2012/02/02/actualidad/1328170210_838260.html

    1. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      Les bénéfices des grandes banques espagnoles chutent.

      Et ces bénéfices existent pour de vrai, en tenant compte des incidents à venir ?
      Mais comment font-ils ?

      1. Avatar de Moi
        Moi

        Créativité comptable. Exemple:

        http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=416415
        http://www.rtl.be/info/economie/belgique/777781/baisse-du-benefice-net-de-dexia-en-2010

        En octobre 2011, c’est la liquidation avec quelques milliards à combler par les Etats.

        La comptabilité a donc permis aux managers de se verser des grosses primes en 2009 et 2010 (ils ont même voulu le faire pour 2011 car là où y’a de la gêne y’a pas de plaisir) et aux actionnaires de toucher leurs dividendes alors que la banque était foutue et avait déjà reçu des aides publiques en 2008.

        C’est du vol mais c’est 100% légal.

  21. Avatar de Polo
    Polo

    @PJ a dit:
    « Mais même les Etats légitimes ont mis en place des régimes fiscaux favorables. La combinaison de tous ces mécanismes offre aux grandes entreprises des possibilités multiples d’éviter l’impôt. »
    Dans un 1er temps, l’état pourrait imposer aux entreprises du CAC40 la présence en leur C.A. d’un groupe « référent », grands commis de l’état, dûment assermentés et mandatés avec mission de « territorialiser » la valeur ajoutée. Mais le retour au dirigisme n’est pas encore dans l’air du temps !

  22. Avatar de Gladiador

    Alors que les bourses grimpent démontrant ainsi la totale déconnexion entre économie réelle et la virtuelle, l’Espagne publie un chiffre de chômage pour le mois de janvier effrayant: +177.740 chômeurs supplémentaires.

  23. Avatar de Ardéchoix
    Ardéchoix

    Bonjour,
    J’ai eu dans ma vie professionnelle un exemple d’une société d’investissement américaine qui s’intéressait à un de mes brevets , on a signé des accords de partage de Know-how ,cette boite avec un siège au Luxembourg à fait fabriqué en Irlande ,tout cela pour dire que le marché Européen est loin très loin d’être égalitaire en terme d’imposition .Mais avant de s’attaquer à l’Europe il faut aussi savoir que ce genre de chose existe aussi intramuros en France ,il n’est pas rare que, d’un département à l’autre, un industriel a tout intérêt a faire quelques kms pour ce voir exonéré de charges avec souvent, nouveau bâtiment à la clé , ceci dans le simple but de donner à l’homme politique du département d’accueil la possibilité de montrer qu’il fait tout pour son département en ce qui concerne la création d’emplois. Foutaise tout ceci n’est qu’un transfert d’emplois, d’un département sur l’autre ,et avec de l’argent public , en plus ceci fausse le marché sur lequel celui-ci est, car ces exonérations lui permettent de réduire ses coûts de transformation et donc de pénaliser, voir de faire déposer un confrère qui est fidèle à sa ville.L’exemple Lejaby une fois les élections passées , sera à regarder de près , une entreprise de 200 salariés qui reprend 100 salarié supplémentaire  » a voir » . Alors que pour la même raison en 2011 , trois anciennes salariées à Bellegarde ont démarrées une scoop pour faire de la lingerie , mais la bien sûr on s’en fou « pas gros » pas intéressant. Voila suis énervé , je laisse lien de celle-ci , en leur souhaitant bonne chance .
    http://www.echoppe.ch/apercu/TR.pdf

    1. Avatar de MadMax
      MadMax

      Salut l’Ardechoix,

      Pour ton brevet, tu avais paye les droits pour quels pays ? Parce que ca coute un bras…

      1. Avatar de Ardéchoix
        Ardéchoix

        @MadMax
        J’ai payé les droits jusqu’à la demande internationale , environ 5000€ en passant par un cabinet , lors de la dépose internationale ,c’est la société d’investissement qui a déboursée , moi je reste inventeur et je peux vendre et fabriquer où je veux (je garde ma liberté), c’est elle qui garantie la défense , c’est un bon deal pour une petite PME et pour la société d’investissement ( et seulement elle) qui a les droit d’usage et de fabrication dans le monde entier .C’est aussi le moyen de faire connaitre un produit , car ces sociétés ont un effet de levier considérable , et donc de profiter de l’ouverture de marché .

      2. Avatar de MadMax
        MadMax

        Il a l’air sympa ton boulot ! Tu es dans quel secteur si ce n’est pas trop indiscret ?

    2. Avatar de Plouf!
      Plouf!

      Le prophète « du cancer de l’assistanat ».
      Un bon coup de poker menteur.
      Il y a baleine sous gravillon.

  24. Avatar de MadMax
    MadMax

    On peut voir la presentation de Barroso (en francais) faite lors du sommet europeen du 30 ajnvier 2012 ici:
    http://ec.europa.eu/commission_2010-2014/president/pdf/20120130_jmbpresentation_fr.pdf

  25. Avatar de nad
    nad

    Rien n’empêche à la France par exemple, d’augmenter très fortement la taxe foncière , la fiscalité des plus values immobilières, le barème des droits de succession et de donation des actifs immobiliers . Une taxe foncière moyenne de 3% sur les patrimoines immobiliers de plus de 1 million d’euros toucherait les 10% les plus riches et rapporterait environ 130 milliards de plus dans les caisse de l’état chaque année. Les riches, peuvent partir de France mais ils ne peuvent pas emmener leurs actifs immobiliers avec eux. La seule solution pour eux sera alors de vendre et de passer par la case fiscalité des plus-values immobilières . Curieusement aucun candidat n’explore ces solutions d’application simple et efficaces (difficile de dissimuler l’existence d’un bien immobilier),qui outre le renflouement des caisses de l’état permettraient de faire baisser les prix de l’immobilier.

    1. Avatar de Arnould
      Arnould

      A mon avis, c’est prévu depuis longtemps (« une France de propriétaires »). Mais ça ne touchera peut-être pas les plus riches, comme d’habitude.

    2. Avatar de julien
      julien

      Il y a un panel trés important de solutions « douces » pour resoudre le probleme du prix du logement :
      – taxation ultra élevé des logements non-loués
      – taxation forte des revenues fonciers pour empecher le nombre incroyable de propriétaire de 3, 4 5 appartements et qui justent par la location et la mise en garantie des premiers appartements peuvent acquerir d’autres biens alors que les jeunes n’ont plus les moyens de s’installer à des prix raisonnables !
      – remise en place de droit de succession trés fort : il faut que chaque personne ait la possibilité de créer son patrimoine et limiter l’accumulation du patrimoine par quelques uns.

      Il faut détruire la classe des rentiers afin que l’ensemble de la population soit « dépendante » de son travail et de la solidarité collective.

      Tant que certains pourront s’en tirer sans aide de la collectivité, ils remettront toujours en cause le systeme de solidarité…

  26. Avatar de Runn
    Runn

    Hors sujet

    Le journal n’est pas d’une plus grande qualité, il fait la part belle aux chiens écrasés, il a toutefois le merite de faire apparaitre cette info :

    Un journaliste irlandais remet à sa place un banquier de la BCE :
    http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20120202_00113578

    1. Avatar de Efarista
      Efarista

      ah ben vous n’avez pas été modéré par Julien vous, pour que ce lien passe encore. Lien intéressant au demeurant.

  27. Avatar de Charles A.
    Charles A.

    Un bon constat,
    auquel on peut ajouter la technique des transferts de prix
    qui permet l’optimiser les différences d’imposition.
    Ce dumping fiscal contribue à expliquer le transfert massif de valeur
    du travail vers le capital, et donc la crise sans précédent qui ne fait que commencer.

    La conclusion est évidente:
    il faut sortir du cadre, exproprier le capital.
    Les politiciens professionnels, nourris dans le cadre,
    en alternance comme élus ou ministres, s’y refusent.
    Seule l’indignation mûrie en révolte et révolution,
    qu’ils s’acharnent de reculer à coup d’urnes, le permettra.

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