« Contre-appel du 22 mars »

Il y a eu le vote protestataire, où l’on n’accorde pas sa voix en faveur d’un parti mais contre un autre. Il y a eu le vote blanc ou le vote nul, où l’on déverse sur le bulletin la rage que l’on a au cœur. Il y a eu enfin l’abstention, quand le pire ennemi de mon pire ennemi m’est lui aussi devenu à ce point indifférent, que lui non plus ne mérite plus que je me dérange.

Comment en arrive-t-on là ? Quand dans son ensemble la classe politique parle d’un monde qui a cessé d’exister. Nous aimerions tant qu’un de ses membres dise en public – et non comme aujourd’hui en privé, dans le creux d’une oreille – « La machine est cassée ! » Mais non, on demande aux vieilles recettes de continuer à servir, non sur la foi de leurs succès passés mais par simple habitude. En changeant, dans le meilleur des cas, les proportions de divers ingrédients rassis, rancis, voire franchement frelatés. Le monde a changé et la classe politique poursuit imperturbablement le bavardage d’une conversation qui n’évoque plus que l’ancien temps.

Nous vivons une période que l’on peut sans emphase qualifier d’historique : le capitalisme meurt sous nos yeux et nous entraîne dans sa perte. Toute tentative de rafistolage du système épuisé ayant implosé devant nous, sera certainement douloureuse et plus que certainement, vaine. Une finance fondée sur des paris sur les fluctuations des prix s’est nourrie sur le corps affaibli d’un monde ayant cessé de compter sur la richesse pour vivre à crédit, et s’est – comme il était à prévoir – effondrée. Après un temps de latence, elle entraîne désormais à sa suite les États qui s’étaient portés à son secours. Les peuples sont appelés à régler l’addition : il n’est question que de plans de rigueur et de luttes contre les déficits publics ; la protection sociale conquise sur un siècle, n’aura pas duré davantage.

On parle encore avec emphase de croissance, porteuse d’abondance et chargée de tous les bienfaits, mais ceux ayant ces mots à la bouche savent qu’elle s’alimente depuis toujours à la gabegie d’une planète pillée sans répit. La recette en est de toute manière perdue. À la place, la précarité et le chômage progressent d’une marche inexorable : les emplois perdus, le sont à jamais.

Cette fin d’un monde qui s’est cru éternel exige des actes, dès aujourd’hui. Le manque d’imagination, le manque de courage ne sont plus de mise désormais. Si rien n’est fait – et l’encommissionnement est une forme du rien – il n’y aura plus bientôt ni planète viable pour notre espèce, ni économie qui ne soit simple rapt par la finance de toute richesse créée, ni même aucun revenus, car les nations vieillissent, et les vieillards qui occupent les postes s’y accrochent à mesure que fondent leurs retraites, monopolisant la ressource devenue rare qu’est le travail humain.

Quelle initiative alors prendre ?

L’ Appel du 22 mars annonça le Joli Mai et le dépoussiérage que celui-ci opéra d’une société en voie de fossilisation avancée. Mais rien ne sert de convoquer les symboles au titre de fleurs ou couronnes : la soupe refroidie n’est au goût de personne. Nul n’a le droit de les évoquer s’il n’est digne d’eux : à la hauteur aujourd’hui de ce qu’ils furent en leur temps.

Il n’est question ici ni de nouveaux slogans, ni d’un nouveau parti : le cimetière des espérances déçues déborde de tous ces lendemains qui nous firent déchanter. Il s’agit au contraire de mettre en mots, en images et en actes, les prémices du monde nouveau qui se dessine à nos yeux. Toutes les mesures à prendre ne sont pas encore connues, certaines n’existent encore qu’à l’état d’ébauches à peine esquissées, mais qu’importe ! Le monde auquel nous aspirons est l’inverse de celui qui, petit à petit, s’est installé dans nos vies et pire encore, se trouve maintenant logé à demeure dans nos têtes. À l’égard de celui-ci, nous sommes déjà, au plus profond de nous-mêmes, des insoumis. C’est cette insoumission-même qui émerge aujourd’hui sous sa forme collective.

Le bourgeois a perdu son Dieu et l’a remplacé par l’argent. L’argent a tout envahi. Le « capital humain », un lobe de foie ou un rein, tout a désormais un prix : tout se vend, tout s’achète. On évoque aujourd’hui la « loi du marché » comme on parlait auparavant de la « gravité » : inscrites toutes deux désormais au même titre sur des tables d’airain. La plus grande richesse créée par les machines aurait dû signifier notre libération, mais aussitôt créée, elle se trouve confisquée et disparaît dans des comptes secrets.

Le temps n’est-il pas venu de désamorcer la machine infernale ? D’affirmer que le commerce humain n’est pas nécessairement celui de l’argent ? De faire advenir la solidarité là où la rivalité règne aujourd’hui en maître ? De promouvoir un double respect : celui des humains dans leur diversité, les uns vis-à-vis des autres, et celui d’eux tous réunis, envers la planète qui les accueille et leur dispense ses bienfaits ? « Penser global pour agir local » ont dit à juste titre, les écologistes. Le moment est venu d’agir aussi globalement : local et global, l’un ne va pas sans l’autre.

La démocratie se voit chaque jour un peu plus menacée par les manifestations d’un contrôle social envahissant. Les moyens qui s’offrent à nous pour la faire progresser, pour qu’elle s’approfondisse sur le plan politique et pour qu’elle s’instaure enfin au sein de l’économie, par le biais d’une constitution pour l’économie, définissent le monde nouveau qui pourrait être le nôtre.

Bien sûr, nous savons faire la part du rêve mais c’est pour mieux l’affirmer d’abord comme ce but auquel nous ne saurions renoncer. Nous nous inscrivons, de cette manière, dans la lignée de tous les résistants, « dissidents » de toutes les époques, dont on découvre plus tard qu’ils eurent raison d’avoir si longtemps tort, sans jamais renoncer.

Il y aura toujours de « prochaines élections », même s’il existe pour nous Dieu merci d’autres moyens d’exprimer nos espoirs. La manière optimale de les préparer – l’action politique sous son jour le meilleur – est de commencer par rêver à voix haute. Nous associons à notre rêverie partagée, un programme immédiat pour être sûrs qu’elle ne sera pas abandonnée aussitôt évoquée : les dix, cent, mille mesures qui devront être prises pour que les idées généreuses se traduisent en des réalités qui ne le seront pas moins. Ce catalogue, livre de doléances ou quel que soit le nom qu’on veuille bien lui donner, ne sera pas l’aboutissement de tractations entre partis, mais le produit d’une élaboration « apartidaire », fruit de la tenue d’États généraux, témoignage que les temps difficiles sont ceux où s’entend la voix des sans grade, guidés seulement par leur foi en la lumière et leur bonne volonté !

Paul Jorion et François Leclerc

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418 réponses à “« Contre-appel du 22 mars »”

  1. Avatar de domini CB
    domini CB

    Avant ou après lecture du contre-appel du 22 mars,
    il est en tout cas fort salutaire de prêter l’oreille à Franche Info :
    http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/acr/
    téléchargeable, de préférence.

  2. Avatar de Parpalhol
    Parpalhol

    Nanterre le 22 mars 1968
    samedi 22 mars 2008.
    Source : http://www.mediapart.fr

    L’histoire de la prise de la salle du conseil

    Tout a commencé le vendredi 22 mars en début de soirée, devant le bâtiment administratif de la faculté de Nanterre. C’était une (petite) tour. Elle était (un rien) phallique – des années plus tard, à Jussieu, les étudiants surnommeront la tour Zamanski « le zob à Zam » -, elle incarnait donc le pouvoir : il fallait l’occuper. La cause occasionnelle ? L’arrestation de trois ou quatre activistes à la suite du saccage des locaux d’American Express derrière l’Opéra de Paris. Un désir plus profond ? La lutte en faveur du Vietnam, de règlements moins coriaces des cités universitaires, de débouchés pour les études de sociologie…

    Un groupe s’est formé au pied de l’édifice, bouscule un appariteur et franchit la porte d’entrée. Le voici dans le hall. La discussion fait rage sur la suite à donner : « Est-ce qu’occuper la salle du dessus plutôt qu’un amphi est un acte qui marque une victoire ? », questionne un étudiant. Les « oui » et les « non » fusent dans le brouhaha. « Au huitième ! » (la salle du conseil), hurlent quelques éléments. Daniel Cohn-Bendit serait plutôt pour limiter l’occupation au rez-de-chaussée. Il évoque les suites judiciaires déclenchées si le saint des saints (la salle du conseil) était forcé. Mais « Dany » n’est pas suivi dans son tropisme horizontal. Un besoin de conquête verticale s’exprime à grands cris et le rouquin libertaire en prend note : « Je me rallierai à la majorité des gens. Si la majorité est pour aller en haut, j’irai en haut. »

    Mouvement de foule en direction des sommets. Mais Beaujeu, l’assesseur du doyen, et Rivière, le chef du personnel, font barrage de leur corps au pied de l’escalier. Bousculades, ultimes hésitations, nouvelles bousculades : la grande salle du huitième étage s’offre à l’occupation diserte toujous, éloquente parfois, d’une centaine d’anarchistes, de trotskystes et d’inorganisés, houspillés par quelques enragés (« prositus » pour les intimes) dont la volonté de « foutre le bordel » ne rencontre pas l’adhésion. Déçus du peu de cas que leur chaos rencontre, ces furieux lyriques exécutent trois petits bombages (« Les syndicats sont des bordels, l’Unef est une putain », « Professeurs vous êtes vieux… votre culture aussi », « Le savoir est en miettes, créons ») et puis s’en vont.

    Des retardataires arrivent, le journaliste Ladislas de Hoyos passe la tête, et des échanges ou harangues vont bon train parmi les quelque cent cinquante occupants de la grande salle du conseil, à propos du Vietnam, du rôle de l’administration, du pouvoir gaulliste, des leçons à tirer de la grève estudiantine de novembre 1967, de l’université critique à construire, etc.

    La police vient de relâcher les activistes arrêtés après le saccage de l’American Express. Faut-il continuer d’occuper les lieux ? D’autant que les forces de l’ordre interviendront si les troubles se prolongent au-delà d’une heure du matin, insiste la rumeur…

    Pour se donner du cœur au ventre, l’assemblée décide d’organiser pour le vendredi suivant, 29 mars, une « journée portes ouvertes » consacrée, en lieu et place des cours, à un large débat autour de quatre thèmes : « Capitalisme et luttes ouvrières ; université et université critique ; luttes anti-impérialistes ; luttes étudiantes et ouvrières dans les pays de l’Est. » Les anarchistes se vantent d’avoir imposé le dernier point malgré les réticences de certains trotskystes, enclins à penser que les démocraties populaires sont des États ouvriers certes dégénérés, mais où les acquis du socialisme doivent être sauvés… Un appel est rédigé, adopté par 142 voix. Le mouvement du 22 mars est né.

    L’un des moteurs libertaires en était Jean-Pierre Duteil, fondateur des éditions poitevines Acratie. Il étudiait la sociologie à Nanterre à l’époque, il a ensuite enseigné la psychologie sociale à l’université Dauphine quand elle était encore expérimentale, puis il est parti en région, dans l’imprimerie, l’agriculture et, donc, l’édition. Il a publié, en 1988, « Nanterre 68. Vers le mouvement du 22 mars » (préface de Daniel Cohn-Bendit, Ed. Acratie), un livre fondé sur des entretiens avec quatre-vingts témoins. Il prépare, pour la fin avril, une autre étude : Mai 68, un mouvement politique.

    Jean-Pierre Duteil s’avère la mémoire vivante de ce mouvement du 22 mars, dont il a fêté le 20e puis le 30e anniversaire en réunissant une centaine de grognards dans une salle des fêtes. Distant mais toujours « raccord » avec ce temps, il se moque gentiment des maoïstes et de leur ouvriérisme : « Ils nous accusaient de nous intéresser à des questions sans intérêts, comme la mixité, le savoir et sa transmission, au lieu d’aller prêcher la révolution à la sortie des usines. Les maoïstes traitaient les trotskystes et les anarchistes de petits bourgeois : cela n’a rien d’étonnant puisqu’ils étaient eux-mêmes de grands bourgeois ! »

    Jean-Pierre Duteil rappelle que « le campus de Nanterre était tout ce qu’il y a de plus « chiant ». Il fallait se créer une vie sociale, comme dans un village. Contrairement à une grande ville, avec ses bistrots et où l’on peut envoyer paître ceux qui vous déplaisent parce que vous trouverez toujours à proximité quinze ou vingt de vos semblables, il fallait composer. Du coup, personne n’était replié sur des questions identitaires ou politiques : « Quelque chose transcendait les appartenances viscérales d’origine. Et ce quelque chose, c’était précisément Nanterre et son esprit révolutionnaire, son projet commun de vie. Tout était à la fois à fleur de peau et d’une grande ouverture aux autres. »

    Par Antoine Perraud

    1. Avatar de liervol
      liervol

      Beaucoup de bruit pour RIEN ou plutôt pour PIRE, voilà ce que je retiens personnellement de cette époque, Je crois que les gens étaient plus libres avant 1968 que nous ne le sommes aujourd’hui.
      Je crois que tout doucement nous avons fait depuis 68, le chemin à l’envers.

    2. Avatar de Phil de Saint Naz
      Phil de Saint Naz

      @liervol

      Je crois que vous vous trompez, vous n’imaginez pas aujourd’hui l’ambiance de contrôle social bigot qui pouvait exister. ex: ma mère ne pouvait aller au marché sans avoir couvert sa tête d’un foulard. La France d’avant 68 ressemblait par certains cotés à l’Iran d’aujourd’hui.

    3. Avatar de Crapaud Rouge

      @Phil de Saint Naz: oui, mais ce contrôle « social bigot » avait « du sens », donner « corps » à « la société ». Disons qu’une société sans contrainte ressentie (et consentie !) est une société qui n’existe pas. Par contre, on pouvait déplorer la position réservée à la gente féminine : maintenue en état d’infériorité, c’est elle qui subissait toutes les contraintes, les hommes se gardaient le beau rôle. Un peu comme dans l’Iran d’aujourd’hui, nous sommes d’accord.

    4. Avatar de liervol
      liervol

      Je ne sais pas : j’ai eu des grand mères qui ont toujours travaillé : une divorcée c’était rare à l’époque et une autre qui était l’homme de la maison puisque c’était mon grand père qui faisait la cuisine après sa part de travail, toutes les deux chefs d’entreprises et je ne les ai jamais vu « porter un foulard pour aller au marché » Quant à l’interruption de grossesse malgré les risques l’une au moins l’a pratiqué durant la guerre. D’ailleurs elles n’ont eu qu’un seul enfant toutes les deux.
      Alors votre France d’avant 68, nous ne devons pas avoir la même.

    5. Avatar de Martine Mounier
      Martine Mounier

      @Liervol

      En même temps, si votre France d’avant 68 se résume à la seule histoire de vos grands-mères…

  3. Avatar de Boson
    Boson

    Lire « derrière la vitre » de R. Merle concernant ces journées…Cela dit si très intéressant ,de l’eau a coulé sous les ponts…

    1. Avatar de ALBIN
      ALBIN

      @Bosson
      Lire Denis Tillinac: Une certaine méprise
      Je confirme avoir personnellement : assisté, vu, entendu, vécu, et parfois pensé ce qui est publié dans l’ouvrage de Denis Tillinac.
      Avec évidemment du vécu d’anecdotes différentes et également parfois des appréciations différentes sur d’autres points.
      Pendant 1 semaine j’ai pris tous les soirs la parole à l’Odéon avant d’être expulsé chaque fois et invité à revenir m’exprimer le lendemain par le meneur qui me recevait amicalement.
      J’étais le 30 mai vers 16 heures au bas des Champs et j’y ai revu une connaissance ancien officier de liaison qui fut le premier à remonter au Vercors après le massacre nazi.
      Je ne suis pas un « fils de bourge », simplement un Fabrice qui avait compris que ce qui se passait était un êvenement. Et je mesurais ma chance d’être là.
      La vingtaine d’affiches que j’avais récupérées assez périlleusement en tant qu’oeuvres d’art dont plus de la moitié provenait d’un atelier des étudiants des beaux-arts de Rennes, m’a été volée l’un des derniers soirs de mai: Par des futurs artistes se préparant à repartir à Rennes qui ont décidé de bourrer quelques boites à lettres d’immeubles chics du 16ème puis imbibées d’alcool, d’y mettre le feu….Ayant vertement et copieusement insulté ces voleurs, il me fut répondu que la révolution n’avait que faire de mon comportement bourgeois et des créations d’artistes collectionnées comme souvenir….
      Qu’on se le dise: les révolutionnaires méprisent l’histoire, même si l’histoire prise fort les révolutions.

    2. Avatar de Crapaud Rouge
      Crapaud Rouge

      @ALBIN: émouvante, votre petite histoire. On pourrait épiloguer sur l’ambiance révolutionnaire, mais je préfère ne pas. Laissons la petite histoire intacte, comme ces oeuvres qu’il fallait sauver…

  4. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    Comment!? Mr Jorion ne veut pas se satisfaire du plan marketing « aux petits oignons » – bio, cela va sans dire – de Dany?

    Mais ma parole, il est aussi râleur que le français moyen! 🙂

  5. Avatar de Loréal Alain

    C’ »est la première fois que je vois des commentaires sur une note pas encore publiée !

    Mais tous les ex-68′ qui rodent dans les parages sont à l’affût (c’est fous comme il y avait de types en socio en 68 à Nanterre !)

    Alors, ça vient ?

  6. Avatar de Parpalhol
    Parpalhol

    Les politiques aujourd’hui font de la communication, un projet de société les intéressent-ils ? Je ne pense plus. Plusieurs fois sur ce blog des commentateurs ont fait un appel à communiquer des idées, des injustices, des scandales et à les mettre face à leurs responsabilités. Moi-même, j’ai essayé. Ce n’est souvent que mépris face à la plèbe que nous sommes.
    Ci-dessous un lien vers un article de Sapir censuré par le PS.
    http://www.mediapart.fr/club/blog/jean-bachelerie/180509/le-ps-censure-l-economiste-jacques-sapir
    Cela donne aussi à réfléchir.

  7. Avatar de frédéric
    frédéric

    @ Paul,

    En cas de loupé, session de rattrapage le 18 juin 😉

    1. Avatar de écodouble

      @ Frédéric

      Vous pensez à un petit appel de ce genre :

      « Les chefs d’états qui, depuis de nombreuses années se sont succédés à la tête de leur pays, ont laissé se mettre en place, à l’échelle planétaire, un pouvoir financier brutal, destructeur et inconscient des limites imposées par les Lois de la Physique.

      Ces gouvernants, alléguant toujours de l’intérêt national, ont tout fait pour favoriser la croissance économique, allant même jusqu’à autoriser la libre circulation des capitaux en même temps qu’ils se laissaient soudoyer.

      A cause de cela, nous avons été, nous sommes et nous continuerons un temps encore, à être agressés par les forces opaques de la finance qui ont généré la crise.

      Infiniment plus que financière, la crise est écologique, énergétique et climatique, aggravée partout par un défaut d’éducation patent.
      Tout cela nous entraîne vers le déclin.

      C’est l’inconscience des économistes et des financiers qui a surpris nos chefs, eux-mêmes incompétents, au point de les amener là où ils en sont aujourd’hui.

      Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? Le déclin est-il inéluctable ? Non !

      Croyez ceux qui vous parlent en connaissance de cause et qui savent à quel point rien n’est perdu pour l’Humanité : L’économie qui nous a menés à la crise actuelle, fondée sur la croissance, ne pourra pas nous conduire à une espérance pour nos enfants.
      Soyez certains que la solution à la crise majeure qui nous atteint en plein cœur ne se trouve pas dans un système qui exploite à outrance nos ressources naturelles.

      Cette crise, nous tous, souvent par ignorance et malgré nous, nous l’avons déclenchée fascinés que nous étions par les promesses de richesses qui nous étaient faites.
      Cette crise n’est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette crise ne sera pas tranchée par les piètres décisions de nos dirigeants asservis au pouvoir de l’argent.
      Cette crise est totale et mondiale.

      Toutes les fautes, tous les mensonges, toutes les destructions, n’empêchent pas qu’il existe dans l’univers des Humains tous les moyens nécessaires pour, si nous le souhaitons vraiment, vivre des jours meilleurs avec des lendemains.

      Foudroyés aujourd’hui par la force de la bêtise des plus vils d’entre nous, nous pourrons dans l’avenir renaître par la force de l’intelligence.
      Le destin du Monde est là.

      Les vrais scientifiques, les vrais écologistes et certains économistes hétérodoxes, actuellement bâillonnés par les médias, nous disent qu’il y a une alternative viable à notre présent système économique qui s’effondre.
      Il ne tient qu’à nous de les croire et de les rejoindre pour œuvrer à leurs cotés afin de changer nos vies en conscience et mettre en place une économie écologique.
      L’avenir de l’Humanité est là.

      Quoi qu’il arrive, la flamme de l’espoir ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas, dussions nous pour cela entrer en résistance pacifique contre l’empire de l’argent.

      Demain comme aujourd’hui nos actions fortes et concertées pourront produire leurs effets.
      Après demain elles ne le pourront plus ».

    2. Avatar de laurence
      laurence

      @ Ecodouble,

      super!

    3. Avatar de yvan
      yvan

      Ecodouble.

      Lorsque je lis ça :
      « la crise majeure qui nous atteint en plein cœur »
      Je pourrais presque constater que vous avez un porte-feuille à la place du cœur, tout comme ma grand-même écossaise.

      Et ça :
      « Il ne tient qu’à nous de les croire »
      Je pourrais presque constater que vous voulez continuer à croire alors qu’il vaudrait mieux exceptionnellement commencer à réfléchir sur des faits et arrêter de se faire manipuler pour mieux rêver.

    4. Avatar de frédéric
      frédéric

      @ yvan

      Vous prêtez à ecodouble de bien mauvaises pensées. Moi aussi, la crise m’atteint au coeur quand je vois des parents ou des amis perdre leur travail. Non pas au portefeuille, mais bien au coeur.
      Alors, si, quand qelqu’un écrit « coeur », vous lisez « portefeuille »,c’est peut être la vue qui baisse? Ou peut être une confusion de votre part entre ces deux mots? J’hésite…

    5. Avatar de écodouble
      écodouble

      @ Laurence

      Merci pour l’enthousiasme que vous manifestez sur ce blog.

      @ Frédéric

      Merci d’avoir réussi à comprendre ce que j’ai voulu dire malgré toutes mes maladresses : Je ne suis pas un littéraire.

      @ Yvan
      Vous ne devez pas aimer le Général de Gaulle : Le mot « cœur » est de lui dans ce plagiat maladroit – je vous l’accorde – de son appel génial du 18 juin 1940.
      J’aurais bien aimé faire un plagiat avec un texte de son troisième successeur à la présidence de la République mais je n’ai rien trouvé de génial dans sa littérature, à part peut-être le passage In « La paille et le grain » où il dit avoir « été jeté dans une pièce sans porte ni fenêtre » sans préciser comment il put y rentrer et, donc, en sortir.
      De toute façon, ce passage ne convenait pas pour un appel.

      @ Paul et François (je sais que vous avez beaucoup travaillé à la rédaction de ce contre-appel).
      J’espère que votre texte rentrera dans l’Histoire car cela voudra dire que le Monde aura changé complètement et que nous ou nos descendants directs, car il y a urgence, nous aurons réussi à mettre en place un économie écologique.

  8. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    La cuvée 68 des diplômes de socio de Nanterre a été une grande année ! Il a mieux valu quelques années après ne pas les mentionner sur les CV…

  9. Avatar de Peak.Oil.2008
    Peak.Oil.2008

    Pour Dany, l’enjeu ne sera-t-il pas de faire cohabiter les objecteurs de croissance, l’écologie productiviste, l’écologie politique, l’écologie pastèque, l’écologie light ?

    Bon, il faudrait d’abord commencer par faire une liste des différentes écologies de Malthus à Cohn-Bendit.

    1. Avatar de bruno
      bruno

      l’Ordre Environnemental est fondé sur la Vie
      L’Ordre Economique est fondé sur la Raison
      l’Ordre Social est fondé sur la Justice
      l’Ordre Politique est fondé sur la Citoyenneté
      l’Ordre International est fondé sur la Paix

      Bonheur National Brut (BNB)
      bien-être psychologique
      santé
      éducation
      usage du temps
      diversité culturelle
      gouvernance
      vitalité de la vie démocratique
      diversité écologique
      niveau de vie.

      PROBLEMES PRINCIPAUX de la FRANCE
      chômage
      pouvoir d’achat
      hausse des prix
      inégalités sociales
      financement des retraites
      financement de la dépendance
      dette nationale
      déficit du budget
      déficit du commerce exterieur
      éducation et recherche

      CHANTIERS POLITIQUES de la FRANCE
      immigration
      industries et délocalisations
      énergie
      R&D
      agricole
      OGM
      militaire
      Tiers-Monde
      BRIC
      climat
      Europe-Méditerranée
      rapport € -$-yuan

      Principes majeurs
      il nous faut des principes pour savoir et aller vers le juste.
      1. la justice
      à partir de là,en fonction du contexte,on peut savoir qu’elle est la bonne direction. il ne s’agit plus d’amis ou d’ennemis,ni de batailles ou de guerres mais d’actions paradoxales pour une justice holiste et holoniste. n’oublions pas que la forme peut etre simple,mais que le fond est toujours complexe.
      2. l’interet general.
      axé sur la vie (gaia)
      3. chacun paie selon ses moyens et est remboursé selon ses besoins
      axé sur la solidarité
      4. la bonne gouvernance
      axé sur la republique (liberté-égalité-fraternité-laicité)
      5. le concensus radical
      axé sur la démocratie (participative et délégative)
      6. l’individu
      axé sur l’épanouissement altruiste
      7. le projet de société
      axé sur la créativité et l’innovation

      Propositions majeures
      1. Une constitution pour l’économie.
      gaspillage
      chomage
      usure
      accumulation d’argent(exponentiel)
      intéret
      rente(fonciere,monopole,etc)
      spéculation
      marge bénéficiaire
      profit
      crime
      illégal
      immoral
      non sens
      non éthique
      non innovant
      non utile
      non efficasse
      non robuste
      non plausible
      non coherent
      non motivation
      non courage
      non social
      non environnemental
      a la dette : la banque de france prete à taux zero par projet à quiconque ayant un « bon » projet (1er projet : l’etat rembourse toutes ses dettes aux banques)
      b salaire : plage flottante de de 1 à 25 (en intégrant sous-traitance)
      c patrimoine : limité à 15ME sauf createur d’entreprise
      d succession : limité à 1.5ME par enfant
      e vision : exploiter la lune/mars
      f stabilité : salaire indexé sur inflation
      g impot revenu : grille 0.1% 5% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 95% 99.9%
      2. Interdiction des paradis fiscaux.
      3. Fin de l’indépendance de la banque centrale : les états doivent pouvoir être maître de leur orientation économique (ce qui signifie en plus la sortie du traité de Maaschtricht).
      4.augmentation de l’imposition sur la succession des grandes fortunes, si on revenait entre 0.1% et 99.9%
      5.augmentation des salaires : 50% des profits pour les salariés, 50% pour l’ entreprise, 0% pour les actionnaires car ils sont propriétaires de l’entreprise.
      6. Limitation du droit à la propriété ( c’est Locke qui va être content). Réquisition des logement vide à but spéculatif par ex.
      7. Mise en place du revenue de vie, 1500 euros garantie par l’état de façon mensuel pour chaque personne majeure. Si l’on souhaite gagner plus, on choisit de travailler etc.au debut,pour etre en cohérence budgetaire,de 0 à 5 ans : 250E,de 6 à 10 ans : 375E,de 11 à 14 ans : 500E,de 15 à 17 ans : 625E,de 18 à 23 ans : 750E,puis le seuil de pauvreté européen : 880E.il faudra compter une à deux generations pour atteindre l’objectif.
      8. Stricte séparation des médias et de toute forme de pouvoir ( financier ou politique), les médias n’existent que s’ils s’auto-financent ou sont soutenus par leur usagers.
      9.nationalisation des banques et interdiction des pratiques spéculatives (le crédit n’est possible que s’il contribue à l’économie réelle).
      10. création de l’impôt sur la solidarité, chaque citoyen est redevable à la société de gestes qui enrichissent l’humanité et rendent la vie plus belle (un an de sa vie)
      11. regardez un bulletin de paye ou des lignes sont plafonnées! pourquoi ne pas deplafonner toutes les lignes du bulletin de paye(salariale&patronale)? çà regle tous les « trous » et c’est étonnement simple,juste,republicain
      12. instauration d’une éco-socio-taxe dans le monde par pays
      13. réstauration de la préférence communautaire à 80%
      14. salaire maximun égale à 25 fois le moins disant de l’allocation adulte handicapé(aah),du minimun vieillesse,du smic et des salaires de l’entreprise en integrant les sous-traitants jusqu’au dernier rang avec non cumul des mandats et des fonctions (jusqu’à atteindre le salaire maximun pour les fonctions)
      15. salaire minimun égale à 1500E : se loger(500E),se nourir(200E),se vetir(100E),s’assurer(100E),s’équiper(100E),se cultiver(100E),se socialiser(100E),se transporter(200E),économiser(100E)
      16. passage aux 32H (28H,24H,20H,16H,…) sans perte de salaire grace au gain de productivité
      17. suppression de la spéculation
      18. suppression de l’intéret (banque public)
      19. suppression du profit (société anonyme à but non lucratif,mutuelle,coopérative,etc)
      20. suppression de la publicité par de l’informacité (faite par les associations de consommateurs)
      21. suppression du « marketing » (marché) par du « needing » (besoin)
      22. tva sociétale de 0.1% à 99.9%
      22 propositions pour le contre-appel du 22 mars

  10. Avatar de 4 Août
    4 Août

    22h00…

    Pas encore de sujet et déjà 8 commentaires !
    Ce blog est magique !

  11. Avatar de yvan
    yvan

    Je suis dans une municipalité de gauche. Bien gérée et où l’abstention est faible.
    Je suis dans une région de gauche. Bien gérée et où l’abstention est forte car c’est un niveau de pouvoir intermédiaire.
    J’attends les présidentielles qui mettront le pouvoir à gauche.

    Car la crise vient du capital.

    1. Avatar de liervol
      liervol

      Sauf que le PS n’a aucune idée plus neuve que l’UMP et que la Gauche Caviar je m’en souviens trop bien.

    2. Avatar de Phil de Saint Naz
      Phil de Saint Naz

      @yvan

      « Je suis dans une municipalité de gauche. Bien gérée »

      C’est quoi une municipalité bien gérée? La mienne est de gauche et pas mal gérée (bien qu’on pourrait discuter des choix). Mais les petits copains qui sont partout, des parcs et jardins jusqu’à l’action économique, qui sont dans les loges, qui entravent toutes les initiatives et qui sont d’un conformisme petit-bourgeois rarement atteint, ça n’est pas le capital, mai c’est aussi nocif pour les habitants.

      « Car la crise vient du capital »

      La gauche n’a pas prouvée de qualité supérieure à la droite par rapport à la finance quand elle était aux affaires.

    3. Avatar de Astrorock
      Astrorock

      D’autant que si l’UMP gerais 21 regions, la difference avec une gestion PS serrait’elle si importante.

      Je pense que la reponse est contenue dans la question.

    4. Avatar de yvan
      yvan

      Je vous remercie de vos réactions. (qui m’oblige à aller aussi plus loin)

      Nous sommes maintenant face à une situation qui, malgré un contexte légèrement différent, comporte des similitudes troublantes.
      J’élimine déjà d’office les étiquettes « politiques » de droite et gauche, ça permettra d’avancer.
      De Gaule était de « droite ». Sauf, que, dans les FAITS, le Grand a créé l’intéressement et la participation dans les entreprises. C’est franchement de droite, ça…??
      Mitterand était de « gauche ». Sauf qu’il était initialement du centre et qu’il a juste pris la tête d’un parti. (je n’ai pas retrouvé d’action de sa part que l’on pourrait qualifier de droite, mais je vous fais confiance)
      Vous aurez compris que l’ « étiquette » politique est une chose, mais que les Hommes et, ne l’oublions pas, le contexte en est une autre.
      Ca nous permet de mettre de coté les politiques, ça clarifie.

      Dans la série des choses comparables, il paraît qu’il y a eu une crise économique en 1929. (j’étais trop petit pour m’en souvenir : le spermatozoïde de mon père… passons)
      Hors, sauf erreur, c’est la crise qui a provoqué l’arrivée du fascisme (soit l’extrême droite) au pouvoir à cette époque et cette merveilleuse guerre mondiale qui nous a permis les trente glorieuses sur le dos de tous ces/ses morts.

      Chose encore amusante, l’ordo-libéralisme et la montée de l’individualisme me semble bien être un peu plus à droite qu’à gauche. Dites-moi si je me trompe.

      Alors, collègues du blog, ceci sans vouloir retourner vers un communisme qui est très beau sur le papier mais inapplicable dans la réalité, tout ce qui est de droite au sens français du terme, je m’en méfie comme de la peste, ils ont déjà fait assez de dégâts avec toutes les crises précédentes.

  12. Avatar de Thierry
    Thierry

    Bel effort ! Ce texte bien écrit ne manque pas de souffle ! Malheureusement, si d’aucuns ont pu – à juste titre – qualifier celui de Cohn-Bendit, auquel il est implicitement fait référence, de « coquille vide », ce texte aussi fait un peu coquille vide. Quelques propositions de mesures plus concrètes me paraissent faire cruellement défaut.

    1. Avatar de Crapaud Rouge

      Pour ce qui est du vide, allez au rayon Lao Tseu, merci. 🙂

    2. Avatar de Phil de Saint Naz
      Phil de Saint Naz

      Les propositions concrètes sont à la politique ce que la musique concrète est à la musique

    3. Avatar de Didier
      Didier

      Faites des propositions concrètes pour voir!

    4. Avatar de TARTAR
      TARTAR

      Musique concrète :c’est le néolibéralisme de l’harmonie.
      On voit ce que çà peut donner.
      Remarquez que les règles dodécaphoniques ne sonnent guère mieux.
      Boulez président Stockhausen premier ministre…

  13. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    Je crois que Paul comptait sur nous pour le contre-appel ! 😉

    Alors je me lance. Car le sujet est d’importance. Et que nous prenons au sérieux ton initiative Daniel Cohn Bendit.

    Dany,

    Tout d’abord, je dois te dire que tu es un politique talenteux, autour de ton nom le mouvement de l’écologie politique a trouvé un nouveau souffle qui s’est traduit par deux succès électoraux. Maintenant la question que je me pose, car j’ai voté écolo, cela suffit-il à faire de toi un homme politique, le projet écologique est-il vraiment pertinent ? Je ne dis pas que tu ne pourrais pas l’être ce véritable homme politique. Tu as de grandes qualités de débatteur, tu as l’esprit agile et subtil, une longue expérience de l’engagement politique.

    Pour moi, un homme politique c’est un citoyen qui a des convictions, des idées, une analyse précise du monde dans lequel il vit et c’est donc à partir de là qu’il fonde son action et définit une stratégie.

    Ton appel du 22 mars m’a semblé comporter des éléments positifs, car tu fais un constat lucide d’un certain divorce, ou du moins d’une séparation, entre citoyens et politiques. Tu appelles donc « un réaménagement de la forme du politique », pour reprendre tes propres termes.

    Malheureusement, je ne crois pas que cela soit suffisant car la forme ne peut être dissociée du fond. Faire remonter les bonnes idées de la base et débattre démocratiquement pour savoir quelle devront être les idées qui doivent être retenues cela ressemble aux exercices de synthèse du parti socialiste ou des collectifs anticapitalistes qui étaient apparus à l’époque du référendum sur le projet de constitution européenne. On aboutit finalement à un consensus mais ce consensus est tellement mou, le résultat de multiples compromis entre des tendances très diverses qu’il n’en ressort souvent que des idées très générales.

    Danny, as-tu entendu parler de l’interdiction des paris sur la fluctuation des prix et de la constitution pour l’économie ? Si oui, et je n’en doute pas, car un des blogueurs d’ici t’a envoyé personnellement le billet de Paul Jorion qui s’intitulait « Péril en la demeure » où il était justement question de la nécessité vitale pour l’Union d’interdire les paris sur la fluctuation des prix ?

    Si donc effectivement tu as eu cette information, et je n’en doute pas, car comment un politique aussi avisé que toi ne pourrait-il en avoir été informé, il me semble essentiel que tu nous dises ton opinion personnelle sur la question, et surtout si tu comptes en faire a priori une composante de ton futur programme ?

    Va-t-il te falloir en discuter pendant des mois ou bien pour décider si l’idée vaut la peine d’être un thème de campagne, ou bien, ce que je pense, la démocratisation de la vie politique française n’est-elle pas directement liée à cette mesure ? Car si tu t’es intéressé suffisamment de près à la question, tu n’a pu manquer de comprendre qu’il s’agit avec l’introduction de cette mesure et de quelques autres au sein d’une constitution pour l’économie qu’appelle de ses voeux Paul Jorion et nous les nombreux lecteurs et contributeurs de son blog, que de faire dans le domaine économique ce qu’apporta la démocratie dans le domaine politique. Et qui plus est, en domestiquant la sphère de l’économie c’est la démocratie même qui s’en voit améliorée, ce qui est, si je ne me trompe, l’objectif que tu te proposes d’atteindre en lançant ton appel du 22 mars. Tu parles de civiliser la vie politique mais n’est-ce pas un cadre beaucoup plus général qu’il faudrait civiliser ? J’ai le sentiment que tu inverses l’ordre des priorités.

    Sans doute par souci démocratique, d’égalité, tout à ton honneur, tu préfères laisser parler et discuter, délibérer tous ceux dont tu te sens proche. L’idée est louable mais le risque est grand qu’au lieu d’augmenter la puissance de la démocratie tu n’aboutisses au contraire à la diluer.

    Il y a une certaine contradiction à prendre comme tu le fais une initiative forte pour faire bouger les lignes sans manifester également et toi-même, à titre personnel, une position très claire sur l’idée que tu te fais des forces économiques, politiques en présence et les moyens de les affronter, de les modifier, pour changer le monde. Car la situation du monde est telle que l’action politique ne tolère pas l’a peu près.

    Si tu as vraiment des idées sur le monde d’aujourd’hui, que tu veuilles aussi aller vers plus de démocratie, sans doute, certainement, gagnerais-tu à prendre en considération les conditions de possibilité de la démocratisation de nos sociétés. L’interdiction des paris sur les fluctuations sur les prix me semble être le service minimum si tu veux effectivement t’atteler à la tâche. Alors tu vois ce qu’il te reste à faire. Lance-toi !

    1. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      Je me reconnais tout à fait dans le billet écrit en tandem par Paul et François, qui ouvre un plus vaste horizon perspective que mon propre commentaire qui a été rédigé alors que le billet n’était pas encore publié.

      « Désamorcer la machine infernale » est une excellente formule, qui résume très bien la substance de mon propos dans mon adresse à Daniel Cohn-Bendit. Il y a une situation très grave, si l’on ne part pas d’elle pour motiver l’action politique, l’homme politique rate sa cible, ou plutôt continue de faire de la politique politicienne.

    2. Avatar de liervol
      liervol

      Pour moi « Dany » n’est qu’un opportuniste et rien d’autre, et quand à Mai 68, je le dis et je le répète cela n’a servi en fait que les US qui voulait abattre le trop dangereux De Gaulle.

      Je ne sais pas si la société était cloisonné avant 68, je suis trop jeune pour l’avoir vécu, mais ce que je sais c’est que nous avons perdu en liberté depuis il suffit de regarder aujourd’hui comment la société est contrôlé, nous avons perdu en volonté il suffit de regarder la débandade de l’enseignement, il suffit de regarder le pouvoir qu’il nous reste dans la mondialisation et ce qu’il reste de l’exception culturelle française : le néant.
      Même sexuellement parlant, je suis loin d’être convaincue qu’en définitive 68 ait libéré l’érotisme bien au contraire puisque c’est la pornographie qui domine et qu’on aboutit à un être désabusé à la houellebecq.
      On fait à mon avis de 68 une légende qui n’a rien à voir avec la réalité qui a suivi.

    3. Avatar de Paul Jorion

      Liervol,

      Quelqu’un vous a fait croire que Mai 68 avait gagné ? Ou les Hippies peut-être ?

    4. Avatar de fujisan

      « Il n’est pas de sauveurs suprêmes : Ni Dieu, ni césar, ni tribun » – L’Internationale, 2ème couplet.

      Exit Dany-le-Jaune.

    5. Avatar de von der blob
      von der blob

      @ Paul

      bien sur que mais 68 à gagné : l’interdiction d’interdire a accouché de l’ultra libéralisme ; le « crs ss » à mené à la contestation systématique de toute autorité, l’imagination au pouvoir s’est transformée en la ruse à nous vendre 100 fois le même produit avec des arguments toujours renouvelés…

      m’enfin… tous ces révolutionnaires de pacotille ont bien fini soit à la tête de médias , soit dans des boites de com’ soit directement dans des entreprises du cac, mais dans tous les cas en tant que thuriféraires de la démocratie de marché libre orthodoxe et américaine… s’il y a eu UNE génération qui à su tirer son épingle du jeu c’est bien celle là, ne les faites pas passer pour les victimes, c’est indécent…

      allez, sur ce il faut que je retourne travailler sans temps mort, afin de pouvoir jouir sans entraves (douanières) de la consommation…

    6. Avatar de yvan
      yvan

      Je viens d’apprendre que Monsieur Cohn-Bendit faisait partie du parti écologique.
      Je ne parlerais donc ni de lui, ni d’aucun autre politique, les problèmes de personnes sont trop subjectifs.

      L’écologie, dites-moi.
      N’a-t’elle pas été rendue nécessaire par la société de consommation…???
      Soit, ce contre quoi beaucoup luttent maintenant sans grande vigueur. Pour l’instant.
      C’est donc un effet d’une cause qu’il faut combattre.
      Ainsi, faire de l’écologie serait mettre un patch sur une jambe de bois puisque les financiers ont déjà prévu de gagner un argent fou sur les « crédits-carbone »…

      Je ne vise personne, suivez mon regard. (ça, c’est ce que j’appelle le « tir à vue ». Tout le monde se sent viser… lol)

    7. Avatar de Candy says...
      Candy says…

      Von der blob, sans vouloir être désagréable, ce que vous dites est absurde.

      – L’ultra libéralisme n’est pas né en France, que je sache. Vous croyez vraiment que les slogans d’une manifestation étudiante française ont eu tant d’influence ? Pour un peu, je vous soupçonnerais de croire, comme certains nostalgiques de leur jeunesse enfuie, que mai 68 a changé le monde.
      – Où avez-vous aperçu cette « contestation systématique de toute autorité » ? En France en 2010 ? Au pays de Sarkozy et TF1 ? J’aimerais beaucoup l’apercevoir aussi, cette contestation.
      – Les soixante-huitards n’ont pas inventé la publicité et le marketing. Edward Bernays était déjà un vieil homme en 1968, ses théories avaient déjà inspiré les propagandistes allemands dans les années 30. Mettre ça sur le dos de ce slogan plutôt sympathique mais très innocent est ridicule.

      Je connais des anciens de 68 qui vivent dans des coins reculés, très loin des médias et des honneurs publics. Ne généralisez pas le cas de quelques uns à toute une génération.
      J’ajoute que si cette génération a pu « tirer son épingle du jeu », c’est dû au fait que c’est la génération qui a bénéficié des fameuses 30 glorieuses dont on nous rabat les oreilles. Ces 30 glorieuses n’ont pas plus de rapport avec mai 68 que le reste de ce que vous y amalgamez abusivement.

    8. Avatar de von der blob
      von der blob

      @ Candy says
      – Je ne crois pas que les manifs de 68 aient accouché de l’ultra libéralisme, je pense par contre que les thèses ultra libérales ont trouvé dans les révolutionnaires du drugstore des porte drapeaux rêvés pour passer d’une société répressive et patriarcale et basée sur la valeur travail à une société sans tabou valorisant l’acte de consommation. Quand à la paternité de l’ultra-libéralisme, j’aime bien la théorie de d. r. dufour qui l’attribue au marquis de sade (en tant que le 1er à avoir érigé l’égoïsme en tant que loi suprême et l’être humain à un pur objet de jouissance dans un monde entièrement soumis aux pulsions)

      – mais vous rigolez ? toute normativité est aujourd’hui perçue comme étant du fascisme brimant l’expression de l’individualité… la transgression est devenue le moteur de progrès social et de l’extension du du domaine du marché par la même occasion… vous connaissez lasch (ou michéa) ?

      – que vous le vouliez ou pas mai 68 représente un basculement définitif de la société traditionnelle des refoulés chrétiens vers la société bourgeoise dans sa définition marxiste « La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production, ce qui veut dire les rapports de production, c’est-à-dire l’ensemble des rapports sociaux. Le maintien sans changement de l’ancien mode de production était, au contraire, pour toutes les classes industrielles antérieures, la condition première de leur existence. Ce bouleversement continuel de la production, ce constant ébranlement de tout le système social, cette agitation et cette insécurité perpétuelles distinguent l’époque bourgeoise de toutes les précédentes. Tous les rapports sociaux, figés et couverts de rouille, avec leur cortège de conceptions et d’idées antiques et vénérables, se dissolvent ; ceux qui les remplacent vieillissent avant d’avoir pu s’ossifier. Tout ce qui avait solidité et permanence s’en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont forcés enfin d’envisager leurs conditions d’existence et leurs rapports réciproques avec des yeux désabusés.

      Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s’implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations. (manifeste du parti communiste 1848) »…

      là où j’avoue que c’est cocasse c’est qu’effectivement tout ceci s’est fait sous les apparences d’une lutte contre « l’ordre marchand », mais bon c’est pas non plus comme si cette génération était à un paradoxe près…

  14. Avatar de zébu
    zébu

    J’en connais un (olivier) qui va être content pour ses cahiers de doléances :0

    (want) Just a little bit … Respect !!

    1. Avatar de olivier
      olivier

      Content? Un mot qui me convient bien ce matin…Fatigué mais content… Merci à Paul et François pour leur initiative. Merci à Zébu pour la petite musique: ce sera l’hymne du gréviste que je suis aujourd’hui. Abstentionniste, gréviste, oui je sais je cumule les défauts…
      Ce que je retiens, ce que doivent retenir les lecteurs de ce blog, c’est que Paul et François leur offrent ici un peu plus qu’un forum où s’exprimer. Ils leur offre un mégaphone afin de rendre leurs rêves sonores. Pierre-Yves a lancé le bal, il a raison. Je rumine un texte pour ce soir.

  15. Avatar de JN Chaintreuil
    JN Chaintreuil

    Merci pour votre article.
    De la pertinence et un appel au rêve…
    Parfait!

  16. Avatar de zébu
    zébu

    ça me fait penser aussi à un (excellent) film, ‘Un air de famille’, revu récemment pour la xième fois, où Bacri dit à son employé (Darroussin) : « elle veut de la ‘considération’, qu’elle dit. Tu sais ce que c’est toi, de la ‘considération’ ? Ah bah moi non plus. De la ‘considération’ …  »

    A tous les ‘Bacri politiques’ : ouais, on en veut de la ‘considération’, venez nous appelez à la fenêtre pour qu’on revienne, on finira bien par vous téléphonez ensuite.
    Allez …

  17. Avatar de bourdon
    bourdon

    Merci de cet appel, j’ai rêvé un instant qu’il faisait le tour de la planète.

    Samedi soir j’ai dîné avec un retraité, ancien ingénieur, qui est conseiller du maire de ma grande ville et administrateur de nombreux organismes de cette ville.

    Nous ne nous connaissions pas et il m’a demandé ce que je faisais, long à vous raconter, juste que je lui disais que à partir de mes connaissances, de mon expérience, de mes recherches sur internet, j’avais acquis la conviction que nous étions sur le pic de production pétrolière, qu’il n’y aurait jamais de reprise à la crise actuelle et que nous devions nous attendre à des jours sombres.

    Il m’indiqua que j’étais bien pessimiste, je lui rétorquais que je me sentais en fait réaliste.

    Le dîner se passa, j’évitais de revenir sur cette discussion, juste à un moment, je disais que j’avais un certain nombre de personnes qui pensaient comme moi, je disais que notre conviction était faite mais que face à la non réaction des hommes dirigeants, j’avais l’impression que peut-être nous nous trompions, que tant de personnes puissent penser que nous sortions de la crise, j’avais un doute finalement sur mes convictions.

    Il y eu alors un grand soulagement, l’homme me dit, vous voyez bien que vous n’avez pas de raisons d’être pessimiste, n’ayez pas peur, l’avenir est là, vous savez les pétroliers ont plein de projet dans leur coffre, le moteur à eau c’est l’avenir… et pas de problème les restaurants sont remplis, les affaires reprennent…

    Voilà cet homme qui a un pouvoir important dans ma ville et de nombreux postes de responsabilité n’a aucune idée de la crise actuelle ou future…

    En fait nos politiques sont coupés du monde, ils continuent à penser développement et projets, la crise …. ils ne connaissent pas, car de toutes manières la créativité humaine est sans borne disent-ils …

    J’aimerai que votre appel ait un effet, je crains malheureusement que notre planète soit tel le titanic lancé à toute vapeur contre un champs d’Icebergs… mais actuellement le capitaine fanfaronne dans la salle à manger…son bâtiment n’est il pas insubmersible…

    1. Avatar de arkao
      arkao

      Conseiller municipal d’un modeste village et modeste délégué dans une communauté de commune rurale (penser global, agir local), je confirme le manque de lucidité d’une grande partie des élus locaux.
      J’ajouterai qu’il y a aussi une influence pernitieuse de bureaux d’études privés qui s’engraissent en incitant des élus naïfs à se lancer dans des investissements obsolètes qui mettront en péril les finances dans les années à venir. Les collectivités locales ont dépensé des centaines de millions d’euros dans l’aménagement d’immenses Zones d’Activités Concertées (ZAC) où aucune entreprise ne viendra jamais s’installer. De toute façon, la supression de la taxe professionnelle priverait de fait ces collectivités de la possibilité d’un retour sur investissement.
      Cet endettement là va aussi peser très lourd.

    2. Avatar de Gisèle
      Gisèle

      Bourdon, votre situation décrite me rappelle celle dans laquelle je me suis trouvée, il y a bien longtemps, c’était dans les années 60, je rejoignais par le train ma famille en vacances à Gap et dans le compartiment où j’avais réservé ma place, je me suis mise à discuter avec mes voisins et quand je demandais à chacun sa destination, les sept personnes me répondirent qu’ils allaient à Marseille. Troublée, je me suis dit la Sncf s’est trompée de wagon quand elle a fait ma réservation, une partie du train se séparant pour se diriger, effectivement sur Marseille. Pas du tout, j’étais bien dans le bon wagon et les sept personnes n’étaient pas dans le leur … L’avenir nous donnera sans doute raison !

  18. Avatar de Crapaud Rouge

    C’est un texte digne de Jean Jaurès, et digne d’un autre appel, passé inaperçu en son temps, que l’Histoire n’a pas oublié. Celui-ci ne sera sûrement pas suivi d’effets, pas dans l’immédiat en tout cas, mais je lui vois un bel avenir à titre symbolique : un point de ralliement pour quiconque refuse la capitulation de l’Esprit.

  19. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    Si je puis me permettre, Danny est un libéral. Sur la couverture d’un tome des oeuvres de Lacan il tient tête à un CRS, casqué et massif, célèbre photo s’il en est. Symbole sans doute de l’humanité vraie, par opposition à un système, une force brute et opaque, inamovible, – force de l’ordre.

    L’intelligence un brin sarcastique, l’humour, face à un casque impénétrable.

    Que reste-t-il de nos amours,

    Que reste-t-il de nos amours,
    Que reste-t-il de ces beaux jours,
    Une photo vieille photo,
    De ma jeunesse…
    Que reste-t-il des billets doux
    Des mois d’avril des rendez-vous

    Que reste-t-il de ce passé sans doute fort glorieux ?

    A mon humble avis, D. le-rouge (?) se contente en matière d’écologie de mesures incitatives, et donc très modestes. Ils n’utilise que les outils de politiques incitatives à la mode actuellement, selon le petit interview que j’ai entendu, datant des dernière élections

  20. Avatar de Bertrand
    Bertrand

    @ François & Paul :
    Il était une fois dans une banque,
    Un informaticien dans une salle « serveur »,
    Qui sifflait un air de Django Reinhardt
    En trébuchant sur un commutateur !
    La lumière s’éteignît, la sirène retentit.
    Tous les ordinateurs clignotaient,
    En effaçant leurs dettes !
    Les belles alarmes en rouge qui ne servaient jamais,
    Avaient un tel éclat que les banquiers s’affolaient !
    « Comment faire s’il n’y a plus de courant ? »
    « Ou seront les dettes des gens ? »
    « Est-il vrai que sans électricité,
    Nous n’aurons plus de gens à racketter ? »

    Il advint ce jour, une énergie libre,
    Celle que Tesla devinait,
    C’était l’électricité, mais que personne ne devait payer !
    Ce qui mît au chômage les banquiers et leurs dettes,
    Libérés de l’argent, les gens faisaient la fête !

  21. Avatar de Hentarbleiz
    Hentarbleiz

    Merci pour ce texte plein de vie ! Ca donne envie de rêver à haute voix. Si seulement les discutions « apartidaires » dont vous parlez existaient…

    C’est vrai qu’on oublie souvent qu’il n’y a pas la politique mais les politiques : Celle d’Aristote, la noble, qui a pour but de mener le plus d’hommes possibles sur des chemins de vertu, et l’actuelle qui consiste à organiser la réponse aux besoins.

    Il y a la politique créatrice de bonheur et de société, et celle qui ne fait que huiler des rouages. Cette dernière, très actuelle, ne devrait même pas être soumise à un vote puisqu’elle est basée sur la logique et le pragmatisme, la technique pure. De fait le discours n’est qu’esthétique. Je ne doute pas qu’il y a un réel travail technique à faire, mais encore faut-il un sens, et le sens n’est donné par personne.

    Ca me rappelle le film Canon Fodder de Katsuhiro Otomo dans lequel toute une cité ne vie que pour faire tirer un canon une fois par jour, sans que personne ne sache sur quoi le canon tire.

    Demander le vote dans ces conditions est une insulte au peuple. Qui est on pour juger de la pertinence d’un rapport technique ? Le vote en techno-politique n’est qu’un outil de sondage des souffrances et ne sert de fait qu’à faire valoir des archétypes. Et dans cette optique on y voit clair. Au cœur du pays on choisit la gentillesse, la féminité, la compassion, l’entraide : la gauche, et à l’extérieur (à la tête), les guerriers qui semblent bosser le plus, les plus dynamiques, ceux qui incarnent l’autorité, la vitesse, la réactivité : la droite.

    La France a la forme d’un hérisson en boule… Avec de toutes petites épines…

    1. Avatar de Didier
      Didier

      Quel est le sens de tout cela ?
      Qu’est ce que la vertu d’Aristote ?
      Est ce que voter à un sens ?

  22. Avatar de Jérémie Martin
    Jérémie Martin

    « rêver à voix haute » ?

    Je me lance: je rêve que la France et l’Algérie se marient, qu’ils deviennent une seule nation, démocratique et laïque, ouverte sur l’Europe et sur l’Afrique, moteur d’une union Euro-méditerranéenne.

    Je rêve que nos vieux aillent former leurs jeunes. Que nous échangions leur pétrole et leur soleil contre notre nourriture et notre eau, notre sécurité sociale et notre démocratie. Je rêve qu’ainsi la France et l’Algérie devienne le symbole de l’Universalisme, le triomphe de l’intelligence sur la peur et la rancune, le contre-pied du « choc des civilisations ».

    Je rêve que la rive Nord de la méditerranée, en rencontrant sa rive Sud, se reconnaisse, voit son nouveau visage, et se réconcilie avec elle-même.

    Je rêve que la rive Sud, en voyant enfin le respect dans les yeux de la rive Nord, s’apaise, reprenne confiance en elle, et se réconcilie avec elle même.

    Voila une premiére « brique de rêve ».

    1. Avatar de Didier
      Didier

      Merveilleux rêve.

      Réussir ce coup là désamorcerait une gigantesque crise entre deux civilisations et nous aurions des amis pour affronter les autres problèmes. Dans la situation actuelle, tout le monde est utile.

    2. Avatar de Omar Yagoubi
      Omar Yagoubi

      @jeremie
      Merci pour cette brique de rêve Algérie-France, puissant et symbolique, intelligent et généreux.

  23. Avatar de Jérémie Martin
    Jérémie Martin

    « Rêver à voix haute » ?

    Je me lance: Je rêve que le président de la république ne dépende désormais d’aucun parti, mais qu’il soit désormais choisi comme un arbitre de la rationalité, choisi par le peuple au suffrage universel directe, pour son indépendance et sa probité morale, garant de l’indépendance et de l’équilibre des pouvoirs, pouvoirs médiatiques et financiers inclus, du respect des grands équilibres écologiques, et de la souveraineté du peuple. La conduite réelle de l’executif revenant au gouvernement, issu des résultats de l’élections des représentants du peuple parmi les différents partis en fonction de la qualité de leurs équipes et de leurs programmes.

    Je rêve que lors de chaque débat visant à modifier la loi ou à prendre des décisions importantes :

    •les citoyens puissent choisir en votant par internet les champions qui défendront leur point de vu

    •que les différents orateurs ainsi sélectionnés, débâtant en directe, disposent d’équipes de travail connectés en réseau et de la possibilité d’afficher sur un écran les graphiques, les chiffres, les extrait de textes de loi, ou tout autre support visuel apportant une information intéressante générée par ces équipes

    •que le débat soit présidé par une équipe de juges de la rationalité, organisés en réseau, dont la tâche sera de vérifier la véracité des informations exposées, que chaque camps ait le temps de développer et construire son point de vue, garantir que le débat reste dans le cadre du rationnel et ne déborde pas vers l’émotionnel, le reptilien, le limbique, et procède en fin de compte à une synthèse des arguments, acceptée par les différentes parties prenantes, servant de base à la décision des représentants du peuple fondés du pouvoir législatif ou exécutif.

    Je rêve que pour tout ce qui attrait aux pouvoirs (politique, mediatique, financier) les citoyens soient formés dés leur plus jeunes age à en comprendre les ressorts, et que la transparence et la supervision démocratique soit la rêgle.

    1. Avatar de Didier
      Didier

      Quel est le sens de la rationalité ? Vers quoi nous mène-t-elle ? Etre rationnel est une très grande chose. Etre rationnel me dit comment agir, pas pourquoi.

  24. Avatar de Jérémie Martin
    Jérémie Martin

    « Rêver à voix haute » ?
    Je rêve que pour l’école et la formation des futurs adultes, aux solutions habituels « Retour de l’autorité et sanctuarisation » d’un coté, ou « Plus de moyens » de l’autre, s’ajoute une troisième voie, de « Responsabilisation des futurs adultes », qui viserait à transformer les élèves en acteurs :

    •Capables de replacer leur travail d’apprentissage dans le cadre de la lutte pour la Vie.

    •Capables de prendre part à des décisions les affectant.

    •Capables de faire preuve d’organisation et de solidarité.

    •Capables de comprendre ce qu’est le Pouvoir et ce qu’est la Richesse, d’assumer la responsabilité du premier, et de participer à la création et à la distribution équilibrée de la seconde.

    •Capables de comprendre que leur unique devoir est d’être heureux, et que cela représente un travail à plein temps, qui commence par « connait toi toi-même » et se termine par « aime et fait ce que voudra ».

    1. Avatar de JeanNimes
      JeanNimes

      C’est très bien ces objectifs !

      Ce qui est moins bien c’est que vous ne sachiez pas que ce sont les objectifs portés par les principaux syndicats enseignants depuis des décennies puisqu’ils sont quasiment tous appuyés sur le Plan Langevin-Wallon qui reste à appliquer.

      Seule preuve rapide, vous trouverez sur le site du SNES (http://www.snes.edu/POUR-LE-SYSTEME-EDUCATIF.html) entre autres ceci :

      « 29 avril 2008
      L’objectif du SNES est de contribuer à construire une école ambitieuse , plus démocratique, efficace qui permette la réussite de tous les élèves. Allongement de la scolarité obligatoire, action prioritaire contre les sorties sans diplôme, lutte contre les inégalités et amélioration des conditions de vie et de travail dans les établissements scolaires sont les leviers permettant d’atteindre cet objectif.  »

      Alors ne vous laissez pas prendre à la propagande ministérielle ! Personnellement, je lutte contre elle sur ces questions depuis 1963 (les réformes Fouché !!!). Et ceux qui font grève ont quasiment toujours les mêmes revendications démocratiques face aux mêmes réponses antidémocratiques.

    2. Avatar de Didier
      Didier

      Jérémie Martin

      Une lutte pour assumer le devoir du bonheur dans le cadre d’un Pouvoir assumé en redistribuant sa Richesse créée précédemment par son travail dans une renégociation permanente de tous les aspects de sa vie exige une organisation sans failles, beaucoup d’ardeur et une force gigantesque.
      Qu’est ce qu’aimer ?
      Est ce que vous réalisez ce programme ? Qu’est ce qui vous en empêche ?

      JeanNimes,
      Pourquoi est ce que l’information ne passe pas ?

    3. Avatar de Jean-Luce Morlie

      Très bonne définition de ce qui pourrait s’appeler « la qualification sociale »…

      ( à ne pas mettre aux mains de staliniens, 🙂 (private joke)

  25. Avatar de Eomenos
    Eomenos

    Rêver un impossible rêve
    Porter le chagrin des départs
    Brûler d’une possible fièvre
    Partir où personne ne part

    Aimer jusqu’à la déchirure
    Aimer, même trop, même mal,
    Tenter, sans force et sans armure,
    D’atteindre l’inaccessible étoile

    Telle est ma quête,
    Suivre l’étoile
    Peu m’importent mes chances
    Peu m’importe le temps
    Ou ma désespérance
    Et puis lutter toujours
    Sans questions ni repos
    Se damner
    Pour l’or d’un mot d’amour
    Je ne sais si je serai ce héros
    Mais mon cœur serait tranquille
    Et les villes s’éclabousseraient de bleu
    Parce qu’un malheureux

    Brûle encore, bien qu’ayant tout brûlé
    Brûle encore, même trop, même mal
    Pour atteindre à s’en écarteler
    Pour atteindre l’inaccessible étoile.

    1. Avatar de Didier
      Didier

      Eomenos,

      « Pour l’or d’un mot d’amour »

      Un mot d’amour me semble être cette étoile par laquelle vous terminez votre poème. Elle brille. Elle vient vers moi. Je ne peux pas la conquérir. Je ne peux que l’accueillir.

    2. Avatar de lou
      lou

      C’est bien de copier coller des textes de chanson, mais précisez l’auteur, ne serait ce que pour éviter les méprises.

    3. Avatar de VB
      VB

      Jacques Brel

    4. Avatar de Didier
      Didier

      Brel est un poète…

  26. Avatar de Lemar
    Lemar

    Bonjour,

    S’agit-il vraiment d’un « Contre-appel du 22 mars » ? Ce texte de Paul et François ressemble plutôt à un appel associé, ou à un complément d’appel à celui de Daniel Cohn-Bendit . J’y vois en tout cas un appel à l’action-réflexion, et au delà de ce blog on sent que les choses commencent à bouger. J’espère qu’il ne s’agit pas d’un simple frémissement mais d’une vague de fond.

    1. Avatar de Didier
      Didier

      Lemar,

      C’est une vague de fond.

    2. Avatar de Crapaud Rouge
      Crapaud Rouge

      « ressemble plutôt à un appel associé, ou à un complément d’appel à celui de Daniel Cohn-Bendit » : oh que non, si j’en juge à la critique de Pierre-Yves D., ci-dessus. Idée forme chez Dany, idée forte chez Paul et François.

  27. Avatar de Phil de Saint Naz
    Phil de Saint Naz

    @ MM Jorion et Leclerc

    Votre texte pose la question:
    – du détachement (des gadgets inutiles et couteux, des honneurs et généralement du narcissisme)
    – et de l’altruisme (j’agis envers les autres comme j’aimerais qu’on agisse vis à vis de moi, je respecte les autres, le bien commun, dont la terre, comme j’ai le devoir de me respecter moi-même).

    Je n’ai personnellement compris ça que lorsque j’ai fait de la méditation (dans un cadre strictement laïc, je précise, cela n’a rien avoir avec le mysticisme, mais avec l’introspection). Il ne s’agit pas, en effet, de comprendre tout cela intellectuellement, il s’agit de le « voir ».

    1. Avatar de fujisan

      Oui, un travail sur soi, une introspection est une étape indispensable, mais il s’agit aussi de le « faire » et de le « faire voir »…

    2. Avatar de Didier
      Didier

      Phil de Saint Naz,

      Pourquoi être altruiste ?

    3. Avatar de Phil de Saint Naz
      Phil de Saint Naz

      @ fujisan

      « il s’agit aussi de le « faire » et de le « faire voir »

      Ce n’est pas antithétique, au contraire, mais la « vision » est préalable, j’en suis sur.

      @Didier

      « Pourquoi être altruiste »

      Quand vous n’êtes pas altruiste, c’est que vous ne vous aimez/appréciez pas vous même. Ne vous portant à vous même aucune considération , vous n’en portez donc pas aux autres. Vous vous permettez donc d’entrer dans tous les schémas, de destruction/détournement du rapport social à votre profit, de division entre les gens.

      Mais vous en tirez un faux profit qui finira par vous détruire en tant que conscience et vous mourrez abandonné, terrifié dans une solitude absolue et douloureuse, même si l’ensemble des grands bourgeois viennent à votre enterrement, ce qui n’est jamais gagné d’avance.

      Proverbe « On n’a jamais vu de coffre-fort suivre les cercueils »

    4. Avatar de Didier
      Didier

      Phil de Saint Naz,

      Votre altruisme est donc un égoïsme bien raisonné.

    5. Avatar de VB
      VB

      @ Phil de Saint Naz :

      Vraiment très justement et élégamment dit, bravo.

    6. Avatar de yvan
      yvan

      « Proverbe « On n’a jamais vu de coffre-fort suivre les cercueils » »

      Lors d’un enterrement. Deux copines d’enfance se retrouvent, l’une d’elle, jeune trentenaire, est la veuve de ce vieux monsieur riche qu’on enterre.
      La copine : « Je compatis à ta douleur, même si tu sembles ne pas la montrer »
      La veuve :  » je te remercie »
      La copine : « je compatis d’autant plus que j’ai entendu dire qu’il voulait être enterré avec sa fortune »
      La veuve : « Oui. Dans le cercueil, j’ai mis un chèque »

    7. Avatar de lou
      lou

      A Didier,
      pourquoi se poser la question pourquoi?

    8. Avatar de Papimam
      Papimam

      @Didier
      « Pourquoi être altruiste »
      Matthieu Ricard nous en expose des raisons majeures dans la perspective d’un forum prévu début avril.
      http://www.matthieuricard.org/index.php/blog/64_altruism_forum/
      « Notre époque fait face à de nombreux défis. Notamment, il nous est particulièrement difficile de concilier trois échelles de temps différentes : le court terme de l’économie, le moyen terme de la satisfaction de vie, et le long terme de l’environnement. Il y a pourtant un fil d’Ariane qui les relie naturellement et permet d’harmoniser leurs exigences à première vue contradictoires. Il s’agit de l’altruisme. »

    9. Avatar de Didier
      Didier

      lou,

      Pourquoi poser la question « Pourquoi être altruiste ? » Parce que ce n’est pas évident.

      Que faites vous lorsque vous êtes en concurrence pour un poste de travail ? Que faites vous quand un mendiant veut vous taper de quelques sous et que vous n’êtes vraiment pas riche ? Que faites vous quand quelqu’un vous demande de l’écouter ? Êtes vous altruiste dans les transports en commun ? Êtes vous altruiste avec la personne qui vous a servi un café ? Êtes vous altruiste avec votre supérieur hiérarchique ? Êtes vous assez altruiste dans les toilettes publiques pour ramasser un papier dans un pissoir qui obture ce dernier ? J’ai vu un homme le faire. Est-il possible de concilier altruisme et attitude professionnelle ? Si vous savez pourquoi vous êtes altruiste, vous avez une idée pour répondre aux questions ci-dessus. Ce ne sont que quelques exemples de situations vécues où l’altruisme pourrait être appliqué.

      Je ne connais pas Mathieu Ricard. À priori, il fera une très bonne conférence. Faire le lien entre les trois temps de la vie par l’altruisme est une très belle idée. Il serait effectivement très intéressant de savoir comment il fait le lien entre ces temps de la vie. je suis curieux de savoir comment concilie-t-il un résultat chiffré à atteindre et l’altruisme.

      Je suis pour l’altruisme. L’aspect que relève Phil de Saint Naz est excellent. Si je ne le pratique pas, c’est que je n’ai aucune estime pour moi et que j’entre dans tous les schémas destructeurs pour obtenir un faux profit. Est ce qu’il y a autre chose dans l’altruisme ? Il dit avoir atteint ce résultat remarquable par introspection. Que donne l’expérience ?

      Je pense qu’elle contient des surprises.

    10. Avatar de lou
      lou

      Didier,
      le pourquoi, dans une « logique » altruiste, ne se pose pas. C’est à dire que cela ne relève pas d’un calcul. Mais c’est vrai que j’ai une conception de l’altruisme, qui peut paraitre affaiblie. En aucun cas, il s’agit de faire passer l’autre avant soi. A mon sens, ça n’est pas possible, où à être masochiste. Mais l’empathie, oui. l’altruisme, c’est l’empathie que je ressens pour tout être vivant.Le « je » le « tu » et le « nous » sont coexistants en moi, ou « jaillissent » en même temps.

    11. Avatar de Didier
      Didier

      lou,

      Dans ma vision de l’altruisme, l’autre est présent. Sans cette présence, il n’ a pas d’altruisme selon ma vision de la question. Je le vois comme un acte désintéressé en faveur d’un autre. Phil de Saint Naze le ramène à un bénéfice pour soi même. L’autre en devient secondaire. Dans mon cas particulier, cela m’ennuie.

      Votre exprimez votre vision de la question dans « l’altruisme, c’est l’empathie que je ressens pour tout être vivant.Le « je » le « tu » et le « nous » sont coexistants en moi, ou « jaillissent » en même temps. » C’est l’empathie. Cette activité m’est tout à fait sympathique. Ce qui m’ennuie est cette absence de l’autre.

      Sans cette présence, je ne parle pas d’altruisme. Si je suis le plus important dans mon acte « altruiste », je considère rater mon coup. Je peux vous raconter pour illustrer ce point une triste histoire. C’était à l’époque des dames patronnesses, i.e. des femmes de bonnes familles aisées. Elles pratiquaient ce qu’elles nommaient charité. Dans cette histoire, cela signifiait coudre des vêtements pour les pauvres. Le tissu était choisi avec beaucoup de soin pour qu’il soit laid et très reconnaissable. Comme ça, ces dames pouvaient voir leur « charité » en action. Elles pouvaient se féliciter de leur bonté. En fait, elles s’achetaient une bonne conscience et une haute estime d’elles mêmes par leur « charité ». Je ne vois dans cette histoire ni charité ni altruisme.

      Faire passer l’autre avant moi est une condition nécessaire pour pratiquer l’altruisme. Sinon, je ne peux pas poser un acte désintéressé. Je vous accorde qu’être altruiste n’implique pas du tout être idiot. Cet acte n’est jamais obligatoire. Il ne m’est jamais demandé de m’infliger des dégâts irrémédiables. Ensuite, je ne vois pas pourquoi je serais altruiste si je fournissais, par exemple, de la drogue à un junkie. Mais dans ce cas, la question du pourquoi revient.

      Papiman,

      Pour répondre à lou, j’ai jeté un oeil sur la définition de l’altruisme. Wikipédia à « http://fr.wikipedia.org/wiki/Altruisme » fournit un texte assez long. J’y apprends entre autre que Mathieu Ricard est bouddhiste. Sa conférence et les discussions qui suivront seront donc une illustration du bouddhisme. J’ai la plus grande estime possible pour cette philosophie. Dans son blog, il pose la nécessité de mettre de l’altruisme dans notre société. Les discussions qui suivront seront une exploration des moyens de mettre cela en application. C’est tout à fait intelligent, raisonnable, sensé, etc….

      Mathieu Ricard pose le bouddhisme supérieur à notre société et cette dernière doit s’aligner sur le bouddhisme. Il dit pourquoi, selon lui, il faut être altruiste. il dit aussi comment être altruiste et ce que ce terme signifie en considérant qu’il est bouddhiste.

      Maintenant, je vois venir un problème pour lou et Phil de Saint Naz. Selon ma compréhension du bouddhisme, il faut renoncer à son ego, à soi. Il faut chercher le geste juste, celui qui met son auteur en contact avec l’univers. Si je comprends les différentes parties de cette discussion, cela ne sera pas acceptable.

    12. Avatar de lou
      lou

      Didier,
      peut être avez vous une triste image du « je ». Je sais la définition de l’altruisme, mais dans les termes que j’ai lus, cet altruisme est en fait impraticable, parce qu’il est difficile de faire passer l’autre avant soi. Ce qui ne veut pas dire qu’il faille le faire passer après. Mais ensemble: c’est cela que je voulais dire dans jaillissement du « je », du « tu » et du « nous ».Et pour être « réel », cet altruisme doit être « spontané », donc sans visée, donc sans pourquoi.

    13. Avatar de Didier
      Didier

      lou,

      Merci pour votre réponse.

      Elle fait réexaminer ma vision du « je ». Elle a des côtés pessimistes.

      Mélanger le « je », « tu » et « nous » évoque pour moi les relations fusionnelles, un mot savant recouvrant des perversions. Dans ces relations, les identités ne sont pas séparées. Les individus ne sont pas autonomes. Un individu regardera son entourage comme un prolongement de sa personne. C’est un déni de l’identité de ces dernières. Si ces dernières se sont bien adaptées à cet individu, alors elles lui rendent très bien la pareille. Ils fusionnent. Ils sont ensembles d’une manière que je juge malsaine.

      Chaque mot que j’ai employé pour décrire ce que votre « je », « tu » et « nous » évoque peut s’appliquer à votre réponse. J’en doute car vous avez raison de souligner que ne pas faire passer l’autre avant moi ne signifie pas du tout le faire passer après moi.

      Une façon de comprendre votre point de vue est que vous êtes bouddhiste. Dans cette philosophie, le « je », le « tu » et le « nous » sont des différences extrêmement superficielles. L’altruisme y est spontané. Il naît du vide ou de la lumière de l’univers. Dans cette philosophie, les individus sont tous ensembles. Ils ne sont ni devant, ni derrière. Mais dans cette philosophie, tous les actes positifs sont désintéressés. Ils sont libérés de l’ego. Ils sont libérés des circonstances. Ils sont libérés de toute réflexion. Je trouve votre attitude et le bouddhisme très proches (dans les limites de ma compréhension de ces deux questions). Ce serait pour moi une façon de vous comprendre.

      Vous dites aussi qu’il est très (voire trop) difficile de faire passer l’autre avant moi. Cela rend l’altruisme impraticable. Est ce qu’il ne serait pas possible d’imaginer que l’autre se rende compte qu’il a été soumis à un acte altruiste ? Serait il possible qu’il veuille rendre la pareille à vous ou à une autre personne ? Est ce que ce genre d’acte ne pourrait pas éveiller en cette personne un sentiment d’obligation envers vous ou envers toute personne qui aurait besoin d’un acte altruiste ? Je (je souligne le je) pense que des réponses positives aux questions que je vous pose ici sont possibles. Si j’ai raison, alors nous gagnerions tous à pratiquer l’altruisme. La faiblesse de mon idée est dans le pronom « nous ». C’est un passage obligé. S’il est franchissable, alors il y a une bonne raison de pratiquer l’altruisme. Cette pratique aurait des conséquences gigantesques sur notre société.

  28. Avatar de jean louis
    jean louis

    Trop ignorant des arcanes du « Systéme » ,je me rallie,sans réserve,parce que j’y trouve Intelligence,Altruisme,Gratuité,Amour de l’autre,et l’aube du futur, à toutes ces propositions dites du
    Contre Appel du 22 mars

    Jean Louis
    retraité
    ancien médecin des « états d’âme » (psy) et de l’ « économie » (Assurance Maladie)
    Toutes choses hélas disparaissantes dans un monde mercantilisé à vomir.

    1. Avatar de Didier
      Didier

      Jean Louis,

      « Intelligence,Altruisme,Gratuité,Amour de l’autre,et l’aube du futur » ne peuvent qu’être vécues pas acquises.

    2. Avatar de Didier
      Didier

      jean louis,

      À mon avis, personne n’a fait le tour des arcanes du « Système » et je pense que c’est impossible.

      C’est, pour moi (je souligne le pour moi), un ensemble d’affirmations construites et acceptées en général (tout règlement respecte ces conditions). Ces affirmations sont revisitées par chaque être humain concerné. Il va soit les subir en reconnaissant leur caractère construit et donc inadéquat ou injuste (selon lui), soit les utiliser en les soumettant à son projet personnel. Utiliser ces règles à son avantage est une façon de renforcer la nature artificielle de ces règles. C’est aussi une façon de souligner leur caractère injuste. Le résultat est un fatras de règles construites, injustes et insensées car chacun met dans ces règles ce qui l’arrange sans tenir compte de son voisin. Cette condition ne peut qu’augmenter en volume, en complexité, en contradictions ce fatras de règles sans valeur. Elles ne peuvent qu’être utilisées par les plus malins. Cette utilisation va faire naître d’autres règles encore plus compliquées, lourdes et insensées. Cela va justifier les utilisateurs de ces règles pour leur avantage personnel (je pense aux lobbys ou aux agences de notation).
      Le résultat est devenu si lourd et si creux que plus personne ne peut avoir une vue d’ensemble, plus personne ne peut comprendre le sens que son voisin donne à ces mêmes règles. Pire, deux utilisateurs des mêmes règles auront de très grosses difficultés à se comprendre.
      Alors vous n’êtes pas au fait des « arcanes du Système », moi non plus. Je crois que plus personne ne le peut car utiliser à son avantage les règles de la vie en commun sans accorder de contreparties à ses voisins a vidé la mécanique de tout sens, de toute unité. Celui qui peut utiliser les règles en sa faveur se retrouve en position dominante, le rapport de force est à son avantage. Pourquoi ne l’utiliserait-il pas ? Ceux qui vont souffrir de sa décision parleront d’abus ou de fraude. Lui, je le vois simplement veiller à la bonne marche de ses affaires. Les deux parties citeront les mêmes règles avec les mêmes mots et ne se comprendront pas du tout. Cette incompréhension bloque toute compréhension du système.

      Une réaction tout à fait logique est de vouloir le réformer, le simplifier, le rendre plus transparent, etc… Cette transformation se fera selon les rapports des forces du moment. L’expression « Grosjean comme devant » me revient en mémoire.

  29. Avatar de schizosophie
    schizosophie

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