« La chute de la météorite Trump », le 3 juillet 2020 – Retranscription

Retranscription de « La chute de la météorite Trump », le 3 juillet 2020.

Bonjour, nous sommes le 3 juillet 2020 et aujourd’hui, mon billet s’appellera du titre de ce livre, voilà, enfin du titre de la série qui s’appelle « La chute de la météorite Trump » et là, c’est le premier volume, le premier tome. Je ne sais pas combien il y en aura mais, en tout cas, celui-là s’appelait donc « Un objet populiste mal identifié ».

Le volume sur lequel je suis en train de travailler – parce qu’on va essayer de sortir le deuxième tome à la rentrée, avant les élections présidentielles américaines [de novembre] – je vous l’ai dit, j’hésite pour le titre entre « L’homme de Moscou » et « Haute trahison ».

Mais ce dont je vais vous parler, ce n’est pas de ça. Je vais vous parler d’un autre livre. Cet autre livre, voilà, vous en avez déjà entendu parler. Ça s’appelle « The Room Where it Happened – A White-House Memoir » par John Bolton, “Former National Security Advisor of the United States”. Voilà : il a tenu à mettre son titre, le titre quand il était à la Maison-Blanche.

Je n’ai pas encore lu ce livre : il m’est arrivé avant-hier. Je n’ai encore eu le temps que de lire 10 pages. Donc je ne vais pas vous dire tout ce que je pense d’un livre dont je n’ai lu encore que 10 pages mais je peux vous parler des 10 pages que j’ai lues. Et j’ai le sentiment que c’est un livre que je lirai jusqu’au bout.

C’est en petits caractères. Il y a 500 pages, donc il y a de quoi lire. Je ne connaissais, du livre, jusqu’ici, que les bonnes feuilles qu’on avait publiées ici ou là et les commentaires des gens qui l’avaient lu rapidement. Et à partir de là, j’avais pu dire, avant même d’avoir ouvert le livre qui ne m’était pas arrivé, j’avais pu dire qu’à mon sens, ça ne ferait pas de différence quant à la chute de M. Trump. D’abord parce que la chute de M. Trump est en train de se produire pour des raisons qui n’ont aucun rapport avec les livres, ni avec ce qu’il a fait, ni avec les livres particulièrement scathing [cinglants], particulièrement cruels sur la personne qu’il est. C’est un monsieur qui, pour le moment, tombe en vrille pour une raison qui n’a rien à voir avec ses adversaires humains. C’est la manière dont il gère, non plutôt dont il ne gère absolument pas la crise du coronavirus qui fait que, alors que la courbe, la courbe du nombre de cas et la courbe du nombre de décès suivaient assez bien celles – avec un tout petit peu de retard -celles des pays européens, c’est-à-dire d’un pic suivi d’une décroissance très très forte et qui fait qu’on en est maintenant à un nombre de cas limité, maîtrisé, dans les pays européens, là, aux Etats-Unis, la courbe a monté. Elle est arrivée à un pic. Le pic a commencé à suivre la même trajectoire que dans les pays européens, c’est-à-dire une décroissance. C’est un pic mais, voilà, on redescend vers le niveau de la mer et là, tout à coup, ça a repris.

Ça a repris, et là je vous ai tenu au courant, du fait de l’absence d’une politique coordonnée au sommet, essentiellement parce qu’il n’y a pas de politique définie par Trump. Il y a des politiques définies par son administration qui ressemblent plus ou moins à ce qu’on a fait en Europe mais elles sont torpillées par le président lui-même, parce que ce qu’il dit lui-même dans une déclaration officielle, il le met en doute aussitôt dans ses commentaires ensuite à la presse. Il refuse de porter le masque parce que ça le ferait passer pour un sissy, pour une poule mouillée et donc, il ne veut pas parce que c’est ça le personnage.

Mais surtout – et là, ça, c’est une analyse que ne font pas les commentateurs américains parce que, c’est curieux, je dirais qu’ils sont mentalement au-delà d’une interprétation en termes religieux de M. Trump. Ils savent qu’il est à l’écoute des Évangéliques qui ont donc une représentation, je dirais, de la religion extrêmement simplifiée. Ils le savent mais ils ne voient pas qu’il fonctionne selon ces critères-là. Ils ne voient pas que, pour Trump, une maladie de ce type-là, un fléau, c’est quelque chose envoyé du Ciel pour punir les méchants et récompenser les bons, ce qui le conduit à répéter, quoi ? c’était avant-hier, ce qu’il avait déjà dit au mois de janvier. Au mois de janvier, on lui a trouvé des excuses pour avoir dit : « C’est un truc qui disparaîtra miraculeusement du jour au lendemain ». Il a répété ça avant-hier alors qu’on avait atteint le chiffre symbolique de 50.000 nouveaux cas journaliers, on dépassait les 50.000 nouveaux cas par jour aux Etats-Unis. Donc, c’est non seulement reparti mais ça va prendre une ampleur, maintenant, qui est très très considérable, qui est beaucoup plus grande que ce qu’on a pu voir dans les autres pays qui ont tous su, plus ou moins, maîtriser plus ou moins rapidement la crise – ce qui n’empêche pas la possibilité, bien entendu, d’une seconde vague, mais ont su la maîtriser.

Aux Etats-Unis, il y a eu un semblant de maîtrise. Il y a eu du confinement dans différents états mais c’est reparti partout. Même la Californie qui semblait avoir maîtrisé la chose il y a quelque temps, les gens, voilà, il n’y a pas eu beaucoup de discipline. Les gens se sont retrouvés sur les plages, se sont retrouvés dans les bars. Vous savez, la Californie, c’est un endroit où il fait beau 4 jours sur 5 dans l’année. Quand il fait mauvais, c’est très très court. Quand il fait 15°, les dames sortent leur manteau de fourrure parce que, sinon, elles n’auraient jamais l’occasion de les sortir. J’ai vu ça. Il fait beau et il fait chaud. Je ne parle pas tellement quand on arrive à San Francisco : là, on arrive à des climats comme à Nice ou à Biarritz. Mais à Los Angeles, on a des climats, voilà, où il pleut rarement. Quand il pleut, ce sont des pluies de mousson, qui ne durent pas très longtemps, qui emportent tout avec elles d’ailleurs mais qui sont des pluies extrêmement violentes et rapides et qui, en particulier dans les canyons, emportent tout ce qui se trouve là. Je pense à des quartiers où j’habitais, les habitations de construction modeste comme les constructions en bois, des choses de cet ordre-là. Je pense à des souvenirs. Voilà, je pense à une maison où j’habitais, où j’ai vu des photos après, quand j’étais déjà rentré en France. J’ai vu des photos du tas de bois, du tas de bois que c’était devenu quand, voilà, quand il y avait eu une pluie torrentielle.

Alors, M. Trump, donc, c’est quelqu’un qui pense en termes d’élus et de gens punis par des fléaux. Je l’ai dit : si jamais il devait l’attraper, lui, là, il verrait ça comme un message du Ciel. Il serait terminé ! Et déjà, on voit sa confiance en lui-même en train de disparaître complètement parce que la marée monte. Ce n’est pas une vraie marée : c’est une marée de pandémie. Mais là, il a le sentiment que le Ciel est en train de le trahir. C’est ça le genre de choses qui peut le miner intérieurement et une fois pour toutes. Il est de plus en plus déboussolé. Il ne dit pas de choses plus déraisonnables qu’avant. Non, ce serait difficile : il avait atteint des sommets assez rapidement, mais le personnage perd sa confiance en soi-même.

Il est convaincu que l’économie va repartir et que c’est ça qui va le sauver aux élections. L’autre chose qui doit le miner, c’est que ses appels à l’insurrection armée n’ont rien donné. A mon avis, il comptait là-dessus. Il compte peut-être encore là-dessus, au moment des élections, pour essayer de contester dans la rue le résultat des élections, mais c’est en novembre et j’ai l’impression que sa confiance en lui va encore prendre un très très mauvais coup d’ici là.

Alors, les gens le suivaient plus ou moins sur l’histoire de pas mettre de masque dans son entourage et ça, c’est terminé. Il y a les sénateurs Républicains, ceux qui ont saboté l’idée même d’une destitution, d’un processus d’impeachment au niveau du Sénat, même ceux-là mettent des masques, disent qu’il faut mettre un masque, que c’est une question scientifique, que ça n’a rien à voir avec autre chose. Et de là, donc, même son entourage le conteste, son entourage le plus proche, son dernier carré, le conteste. Ça ne doit pas être très bon pour sa santé mentale. Il lance des tas de tweets mais tous ses tweets sont sur des scandales qui n’ont plus rien à voir, rien à voir avec ce qui préoccupe les gens qui est donc cette vague montante, ce tsunami du coronavirus qui est en train de dévaster les Etats-Unis. Il a tonné l’autre jour parce que le maire de New-York a décidé qu’on écrive sur Fifth Avenue, l’endroit dont Trump disait : « Même si je tue quelqu’un sur Fifth Avenue – disons les Champs-Elysées – il ne se passerait rien. On ignorerait ça ! » Et maintenant, sur cette Fifth Avenue où Trump imaginait qu’il pouvait tuer les gens impunément, on est en train d’écrire en grandes lettres « Black Lives Matter » : « Les vies des Noirs comptent ». Et qu’est-ce qu’il arrive à dire ? Il arrive à dire que c’est une incitation à la haine alors qu’au contraire, bien entendu, c’est une incitation à ce qu’on dépasse la Guerre de sécession qui n’a pas été terminée et ça, vous le savez.

Ça, je vous l’ai dit : ce sont les billets qui se trouvent là-dedans [PJ montre « Un objet populiste mal identifié » – 2019, le premier volume de La chute de la météorite Trump], ce sont des billets que j’ai écrit essentiellement de 2015 à la fin de 2017 et le thème principal peut-être du livre, c’est ce thème qui paraissait curieux, non qu’il paraisse curieux que je l’évoque et que j’en fasse quelque chose d’aussi central, c’est justement le fait que la Guerre de sécession aux Etats-Unis n’avait jamais été véritablement terminée, qu’on n’y avait pas mis un point final. Un thème que les Américains ne discutaient pas à l’époque où moi, j’en parlais et qui n’est devenu d’actualité que 3 ans plus tard, c’est-à-dire maintenant, maintenant autour justement de tout ce qui s’est passé autour de la mort de M. George Floyd. Voilà.

Cela dit, je voulais vous parler du livre de Bolton et je vais le faire parce que ce que je vous ai dit, c’est que j’avais le sentiment que ça ne ferait pas de différence dans la destitution de Trump. C’est ce dont je viens de vous parler. Mais, ce que je n’avais pas vu, je n’avais pas vu le livre lui-même et je n’avais pas lu même une seule page en commençant au début et là, il y a quelque chose de différent dont les commentateurs que j’ai pu lire n’ont pas parlé.

Si, certains ont dit : « C’est très mal écrit ! ». Et, bon, je me disais : « Ça doit être très mal écrit ! ». Et je commence à le lire et je comprends ce qu’ils veulent dire. Tous ces ouvrages de ce type-là, des mémoires, sont écrits exactement de la même manière aux Etats-Unis. Pourquoi ? Parce que la personne écrit un texte éventuellement, ou bien ce sont simplement des entretiens enregistrés, et il y a des écrivains professionnels dont le nom n’apparaît pas, ou en tout petit, en 4ème page, des professionnels qui écrivent le livre. Et donc, ces livres se ressemblent un peu tous parce qu’ils sont tous écrits avec les effets de manche, avec les mêmes tics de langage qui sont ce que les éditeurs imaginent que le public va aimer, etc. Et là, tout de suite, vous ouvrez le livre, vous lisez les deux premières pages et vous vous apercevez que ce n’est pas ça : on a l’impression, Ô scandale, d’un livre écrit par son auteur ! Voilà : c’est écrit par quelqu’un qui a envie de raconter quelque chose et qui le raconte à sa manière, qui n’est pas exactement la manière des écrivains professionnels qui réécrivent vos livres si vous envoyez un manuscrit.

C’est arrivé aussi pour le livre que j’ai publié aux Etats-Unis [« Investing in a Post-Enron World » – 2003]. Moi, je l’avais écrit dans l’anglais que je connaissais, c’est-à-dire l’anglais d’Angleterre et ça a été traduit, on pourrait mettre « traduit de l’anglais en américain » par un Américain. C’est-à-dire avec des phrases plus courtes, un anglais extrêmement simplifié. Tous les mots, je dirais, un petit peu rares… c’est typique, aux Etats-Unis, vous ne trouvez pas l’anglais de Shakespeare dans la langue, alors qu’en Angleterre, il est très difficile d’éviter l’anglais de Shakespeare dans la langue, quand vous parlez à des universitaires, des journalistes de bon niveau, des chroniqueurs : tout ça, c’est l’anglais de Shakespeare totalement absent de l’américain, ce qui contribue à ce qui est une simplification du langage.

Donc, première remarque sur M. Bolton : apparemment, un livre qu’il a écrit lui-même. Et je comprends peut-être davantage son insistance à ce que, voilà, ce livre ne passe pas inaperçu : il a l’impression d’avoir fait quelque chose [de spécial]. Il a raconté l’histoire comme il le voulait, dans les termes qu’il voulait, de la manière qui lui convenait, en racontant les choses à sa manière à lui et il y a donc, dans le fait d’avoir refusé qu’on diffuse ce livre prématurément, le risque pour lui qu’on ne le lise pas. J’ai l’impression que ce n’est pas lié à l’argent parce qu’il a d’autres moyens de gagner de l’argent que de vendre des livres. C’est qu’il ait peur qu’on ne lise pas son livre ! Voilà : il est fier de son livre ! Ça, c’est évident dans les 10 premières pages que j’ai lues.

Alors, qu’est-ce qui apparaît d’autre ? Là, c’est très très frappant et ça non plus, je ne l’avais pas vu parce qu’il faut le lire pour le comprendre. Il y aura peut-être un impact sur la carrière de Trump non pas dû au contenu de ce qui est écrit véritablement sur les évènements et donc, là, je vous avais dit : « Les évènements, d’autres les connaissaient et en ont déjà parlé ». Mais, le ton lui-même, c’est celui d’une parenthèse qui se referme : c’est une notice nécrologique. C’est de dire : « Bon, cette affaire de Trump, c’est terminé : on peut en parler, mais seulement sur le ton du médecin légiste qui dissèque le cadavre ».

Et ça, je suis sûr que les gens qui lisent le livre sans se poser de questions sur le style, sur les évènements particuliers, ça, ce sentiment vous prend dès le départ : c’est un livre qui parle d’une affaire terminée ! Et ça, je suis sûr que dans l’entourage tout proche, que si Mme Ivanka Trump lit ça, que si M. Jared Kushner lit ça, que si Mme Melania Trump lit ça, ils doivent se dire : « Voilà, c’est une épitaphe. C’est une épitaphe ! ». Et là, il fallait que j’ouvre le livre pour le voir.

Dans les 10 premières pages, quant au contenu, Bolton parle essentiellement de sa déception du fait qu’il n’est pas nommé ministre des Affaires étrangères quand Trump lance son gouvernement alors que tout le monde lui dit autour de lui, et qu’il en est convaincu lui-même, que ce serait tout à fait logique. Il ne pense pas qu’il soit le seul candidat possible mais tout le monde lui dit : « Vous êtes un choix qui conviendrait à Trump ». Et il a… la puce lui est mise à l’oreille par le fait que Trump lui-même lui dise : « Et un poste de ministre des Affaires étrangères adjoint, est-ce que ça vous conviendrait ? Assistant-State Secretary ». Et il dit : « Non, non ». Il refuse. Et il donne la raison. Il dit : « Celui qui serait ministre saurait que j’ai été interviewé pour le job et il aurait besoin d’un goûteur. Il saurait que je risque de l’empoisonner et donc, ce n’est pas comme ça qu’il faut faire. Donc, si on ne me donne pas le poste de ministre des Affaires étrangères, je ne veux pas de celui de Ministre adjoint parce que ça gâcherait de toute manière la relation que je pourrais avoir avec le ministre ».

Et là, il ne comprend pas trop, Bolton, pourquoi il n’est question pour lui que de ministre adjoint. Et ça, c’est parce qu’il ne sait pas que le choix a déjà été fait et, là, il y a déjà, je dirais, un scoop dans les 10 premières pages. Alors qu’on le sait, la personne qui sera nommée, ce sera Rex Tillerson. Rex Tillerson n’a pas un profil de ministre des Affaires Etrangères. Il a été le patron de Exxon et son seul mérite, son seul mérite pour être ministre des Affaires étrangères, c’est le fait qu’il est un ami intime de Vladimir Poutine, qu’il a été décoré. Il l’a décoré de médailles russes. [Wikipédia : « Ce choix est critiqué par des personnalités politiques pour les liens du dirigeant d’Exxon avec la Russie. Il est en effet décoré de l’ordre de l’Amitié par le gouvernement russe et s’est opposé aux sanctions économiques contre la Russie, la société Exxon souhaitant alors investir dans les ressources pétrolières du pays. Il aurait également dirigé pendant huit ans une entreprise pétrolière russo-américaine basée aux Bahamas. »]

Vladimir Poutine décore Rex Tillerson, qui sera le premier ministre des Affaires étrangères de Trump

Et donc, ce qui apparaît dans ces 10 premières pages, quelque chose qu’on savait mais que l’on voit ici par le biais du regard intérieur d’un bonhomme qui se dit : « Mais c’est moi (ou peut-être un seul autre) qu’on va nommer, ça ne fait pas un pli ! » et dans le milieu, on se dit : « Bon, c’est lui ou un autre candidat sérieux ». Mais on ne pense pas à celui qui va apparaître comme la personne qui va être nommée, qui ne restera pas énormément de temps [février 2017 – mars 2018] pour des questions, surtout, de manque de compétences, de ne pas savoir comment on fait ce type de métier, mais c’est l’homme de Moscou [ce qui lui aura valu le poste ; l’espionne russe Maria Butina aura joué un rôle important dans sa nomination en faisant dérailler la nomination de Mitt Romney au poste].

Voilà. C’est ce qu’on apprend dans les 10 premières pages. Je suis sûr que je vais trouver d’autres choses ou alors des remarques, sur le style, sur ce qui est dit sans être dit ou alors, carrément, sur des stratégies, des tactiques de M. Bolton dans ces pages-là qui ne seraient pas évidentes. Je m’attends à ce qu’il défende le courant qui est le sien à l’intérieur du Parti républicain : celui d’un ultra-conservatisme, d’une politique agressive, de domination impérialiste du monde par les Etats-Unis. C’est ça l’orientation de Bolton. Et, quand je vous ai parlé de ça en vous disant qu’il ne pouvait pas abattre tout seul Trump parce qu’il est dans un courant très classique, très traditionnel du Parti républicain, celui des néoconservateurs, mais qui n’a pas le vent en poupe en ce moment. Et j’aurais pu mentionner plusieurs noms représentant ce courant. Je n’ai mentionné que celui du fils du premier théoricien [Irving Kristol] qui est M. William Kristol, Bill Kristol. Et, Ô surprise, c’était avant-hier, aux nouvelles, ce monsieur que je n’ai pas vu interviewé pendant des années et des années, il est interviewé. Il est interviewé et il fait une charge violente contre Trump non pas en tant que représentant allié du Parti démocrate mais en tant que représentant du Parti républicain. C’est le moment… je vous l’ai dit avant l’élection présidentielle de novembre 2015, au moment où Trump est apparu comme le candidat du Parti républicain contre l’appareil. Je vous l’ai dit à ce moment-là. Je vous l’ai dit en 2015 et vous le trouverez sans doute dans le bouquin, dans les premières pages du bouquin : les gens qui auront la peau de Trump, ce ne seront pas les Démocrates. Je l’ai dit en 2015, vous pouvez le voir écrit. Ce seront pas les Démocrates, ce seront des Républicains qui l’abattront. Ils auront attendu leur vengeance comme un plat qui se mange froid et c’est eux qui le feront tomber.

On va voir. Il peut encore se passer plein de choses et il y a des choses que moi, j’avais prévues. J’étais presque sûr que le rapport Mueller allait abattre Trump. Bon, j’étais prudent : je suis toujours prudent. J’ai dit : « On ne sait pas, on ne peut pas être entièrement sûr mais, etc. » et puis, qu’est-ce qui s’est passé ? Il y a deux choses : il y a eu le torpillage du livre par le ministre de la Justice, William Barr, qui a dit : « Il n’y a rien là-dedans » un mois avant que les gens puissent lire le texte. Mais surtout, le fait qu’on ait vu, quand Robert Mueller est venu témoigner, quand finalement les Démocrates ont pu le faire venir, on a vu un monsieur très diminué, un monsieur qui cherchait ses mots pour ses phrases, qui ne comprenait pas toujours les questions qu’on lui posait, quelqu’un qui n’était plus en possession totale de ses moyens intellectuels : c’était ça. Or c’était lui la personne sur laquelle les Démocrates comptaient tant. Et j’ai vu les visages des Démocrates se disant : « Merde ! Ce n’était pas l’homme qu’on attendait ! ». Voilà : ses hésitations n’ont pas aidé. Mais ça, bon, ce sont les deus ex machina : les choses auxquelles on n’a pas pensé.

Ceci dit, l’affaire suit son cours. Sans quoi, je n’aurais pas donné au billet présent le titre de « La chute de la météorite Trump », ressuscitant celui que j’avais donné dès le départ pour la série des livres.

Voilà, allez, à bientôt !

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