Illustration du texte par ChatGPT (sans instructions)
La société dans laquelle se trouvait l’Allemagne après la première guerre mondiale (et d’ailleurs l’ensemble du monde dit « occidental »), me paraît très différente de celle dans laquelle nous vivons aujourd’hui, et notamment en ce qui concerne les moyens de diffusion.
En effet, le pouvoir politique disposait à cette époque pour diffuser l’information (et sa propagande), des journaux (imprimerie), de la radio (le nombre de postes de radio a été grandement multiplié après la première guerre mondiale), la télévision naissante ne pouvant être considérée à ce moment comme un vecteur d’information.
Les diffuseurs de nouvelles étaient en nombre relativement réduit, souvent sous contrôle du pouvoir en place et le lectorat ou l’auditoire ne s’adressait en très grande partie qu’au pays concerné, ici, l’Allemagne, même si les nazis ont procédé durant toutes ces années à un véritable « matraquage » par voie de presse d’affiches, tracts etc… Le « matraquage » n’était d’ailleurs pas seulement de papier mais également bien réel (combats de rue). En outre l’invention du microphone a permis également de s’adresser à un auditoire gigantesque (cf. Nuremberg 1938).
Aujourd’hui les moyens de diffusion sont innombrables, instantanés et mondiaux. Chaque détenteur d’un smartphone peut, où qu’il se trouve dans le monde, et à chaque instant, lancer des nouvelles, vraies ou fausses, envoyer des photos ou des films, truqués ou non, donner son avis sur tout et sur rien, insulter le monde entier, et toucher instantanément un nombre considérable de personnes.
Nos systèmes politiques « occidentaux » (États-Unis, Angleterre, France) ont été imaginés et mis en œuvre par des sociétés qui ne connaissaient que la plume, l’imprimerie (journaux, libelles, livres, etc.), et plus tard la radio.
Les tentatives faites à ce jour pour réguler ces flux « d’informations » se heurtent à des empires financiers très puissants, soutenus par des partis politiques qui comptent précisément sur l’absence totale de contrôle sur les contenus pour asseoir leur domination.
Dans ces conditions ces systèmes que l’on pourrait qualifier « d’anciens » ne sont plus adaptés à ces nouvelles formes de communication, et à ce jour, il est bien difficile d’entrevoir un début de solution, si l’on persiste à considérer que la liberté de penser (y compris la laïcité à la française), de circuler et de s’associer, de consentir à l’impôt voté par des représentants librement élus, etc. reste des valeurs sur lesquelles nous restons très attachés.
Faute de maîtriser ces nouveaux moyens, le pouvoir politique « navigue à vue » et semble vouloir emboîter le pas aux acteurs des « réseaux sociaux » pour diffuser ses propres informations, se mettant par là même au niveau de tout détenteur d’un smartphone et perdant de ce fait toute autorité et toute crédibilité aux yeux des citoyens.
Par ailleurs, l’incapacité de la classe politique à offrir une vision cohérente et claire du monde tel qu’il est, permet à certains hommes ou femmes politiques des positions extrêmes totalement déconnectées de la réalité et qui sont diffusées de façon continue.
Le déclassement de la France (ancienne puissance impériale) dans quasiment tous les domaines est très vivement ressenti par les habitants de ce pays. Ce sentiment joint à une profonde défiance (hélas justifiée !) envers le personnel politique, vu comme incompétent, corrompu, et essentiellement attaché aux avantages matériels que leur procure leur qualité « d’élus », provoque une très grave crise, notamment morale (il ne faut pas craindre d’employer le mot) dont pour l’instant l’issue reste incertaine, mais dangereuse pour les valeurs évoquées plus haut.
La comparaison de la période actuelle avec celle étudiée par Johann Chapoutot entre 1919 et 1933, ne paraît donc pas totalement pertinente, ne serait-ce que par ce que la configuration mondiale a complètement changé et que les moyens techniques de communication ont considérablement modifié les rapports entre les gouvernants et les gouvernés.
Toutefois reste actuel le « déni de démocratie » pour utiliser une expression à la mode, en d’autres termes, ici, le fait que le président de la république, usant du pouvoir que lui donne la constitution a nommé à 2 reprises un gouvernement dont les membres sont issus de minorités parlementaires voulant ignorer les groupes politiques majoritaires.
À cela, il faut ajouter la perspective de l’élection présidentielle qui doit se dérouler en mai 2027 et qui fausse encore plus le « jeu » parlementaire dans la mesure où les candidats potentiels se déterminent non en fonction de l’intérêt national (oh le grand mot !) mais en fonction de ce qu’ils estiment être leurs meilleures chances de gagner face à leurs concurrents.
Le système politique paraît donc bloqué, crise aggravée par la grande médiocrité de la classe politique dans son ensemble, même si l’on fait abstraction des « conflits d’intérêt » (bel euphémisme) qui concernent beaucoup d‘entre eux.
Le risque est donc que surgisse un « sauveur » qui promette – sans intention bien entendu de tenir ses promesses, et dérive vers ce qu’il est convenu d’appeler un « régime autoritaire ».
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