Il y a eu le vote protestataire, où l’on n’accorde pas sa voix en faveur d’un parti mais contre un autre. Il y a eu le vote blanc ou le vote nul, où l’on déverse sur le bulletin la rage que l’on a au cœur. Il y a eu enfin l’abstention, quand le pire ennemi de mon pire ennemi m’est lui aussi devenu à ce point indifférent, que lui non plus ne mérite plus que je me dérange.
Comment en arrive-t-on là ? Quand dans son ensemble la classe politique parle d’un monde qui a cessé d’exister. Nous aimerions tant qu’un de ses membres dise en public – et non comme aujourd’hui en privé, dans le creux d’une oreille – « La machine est cassée ! » Mais non, on demande aux vieilles recettes de continuer à servir, non sur la foi de leurs succès passés mais par simple habitude. En changeant, dans le meilleur des cas, les proportions de divers ingrédients rassis, rancis, voire franchement frelatés. Le monde a changé et la classe politique poursuit imperturbablement le bavardage d’une conversation qui n’évoque plus que l’ancien temps.
Nous vivons une période que l’on peut sans emphase qualifier d’historique : le capitalisme meurt sous nos yeux et nous entraîne dans sa perte. Toute tentative de rafistolage du système épuisé ayant implosé devant nous, sera certainement douloureuse et plus que certainement, vaine. Une finance fondée sur des paris sur les fluctuations des prix s’est nourrie sur le corps affaibli d’un monde ayant cessé de compter sur la richesse pour vivre à crédit, et s’est – comme il était à prévoir – effondrée. Après un temps de latence, elle entraîne désormais à sa suite les États qui s’étaient portés à son secours. Les peuples sont appelés à régler l’addition : il n’est question que de plans de rigueur et de luttes contre les déficits publics ; la protection sociale conquise sur un siècle, n’aura pas duré davantage.
On parle encore avec emphase de croissance, porteuse d’abondance et chargée de tous les bienfaits, mais ceux ayant ces mots à la bouche savent qu’elle s’alimente depuis toujours à la gabegie d’une planète pillée sans répit. La recette en est de toute manière perdue. À la place, la précarité et le chômage progressent d’une marche inexorable : les emplois perdus, le sont à jamais.
Cette fin d’un monde qui s’est cru éternel exige des actes, dès aujourd’hui. Le manque d’imagination, le manque de courage ne sont plus de mise désormais. Si rien n’est fait – et l’encommissionnement est une forme du rien – il n’y aura plus bientôt ni planète viable pour notre espèce, ni économie qui ne soit simple rapt par la finance de toute richesse créée, ni même aucun revenus, car les nations vieillissent, et les vieillards qui occupent les postes s’y accrochent à mesure que fondent leurs retraites, monopolisant la ressource devenue rare qu’est le travail humain.
Quelle initiative alors prendre ?
L’ Appel du 22 mars annonça le Joli Mai et le dépoussiérage que celui-ci opéra d’une société en voie de fossilisation avancée. Mais rien ne sert de convoquer les symboles au titre de fleurs ou couronnes : la soupe refroidie n’est au goût de personne. Nul n’a le droit de les évoquer s’il n’est digne d’eux : à la hauteur aujourd’hui de ce qu’ils furent en leur temps.
Il n’est question ici ni de nouveaux slogans, ni d’un nouveau parti : le cimetière des espérances déçues déborde de tous ces lendemains qui nous firent déchanter. Il s’agit au contraire de mettre en mots, en images et en actes, les prémices du monde nouveau qui se dessine à nos yeux. Toutes les mesures à prendre ne sont pas encore connues, certaines n’existent encore qu’à l’état d’ébauches à peine esquissées, mais qu’importe ! Le monde auquel nous aspirons est l’inverse de celui qui, petit à petit, s’est installé dans nos vies et pire encore, se trouve maintenant logé à demeure dans nos têtes. À l’égard de celui-ci, nous sommes déjà, au plus profond de nous-mêmes, des insoumis. C’est cette insoumission-même qui émerge aujourd’hui sous sa forme collective.
Le bourgeois a perdu son Dieu et l’a remplacé par l’argent. L’argent a tout envahi. Le « capital humain », un lobe de foie ou un rein, tout a désormais un prix : tout se vend, tout s’achète. On évoque aujourd’hui la « loi du marché » comme on parlait auparavant de la « gravité » : inscrites toutes deux désormais au même titre sur des tables d’airain. La plus grande richesse créée par les machines aurait dû signifier notre libération, mais aussitôt créée, elle se trouve confisquée et disparaît dans des comptes secrets.
Le temps n’est-il pas venu de désamorcer la machine infernale ? D’affirmer que le commerce humain n’est pas nécessairement celui de l’argent ? De faire advenir la solidarité là où la rivalité règne aujourd’hui en maître ? De promouvoir un double respect : celui des humains dans leur diversité, les uns vis-à-vis des autres, et celui d’eux tous réunis, envers la planète qui les accueille et leur dispense ses bienfaits ? « Penser global pour agir local » ont dit à juste titre, les écologistes. Le moment est venu d’agir aussi globalement : local et global, l’un ne va pas sans l’autre.
La démocratie se voit chaque jour un peu plus menacée par les manifestations d’un contrôle social envahissant. Les moyens qui s’offrent à nous pour la faire progresser, pour qu’elle s’approfondisse sur le plan politique et pour qu’elle s’instaure enfin au sein de l’économie, par le biais d’une constitution pour l’économie, définissent le monde nouveau qui pourrait être le nôtre.
Bien sûr, nous savons faire la part du rêve mais c’est pour mieux l’affirmer d’abord comme ce but auquel nous ne saurions renoncer. Nous nous inscrivons, de cette manière, dans la lignée de tous les résistants, « dissidents » de toutes les époques, dont on découvre plus tard qu’ils eurent raison d’avoir si longtemps tort, sans jamais renoncer.
Il y aura toujours de « prochaines élections », même s’il existe pour nous Dieu merci d’autres moyens d’exprimer nos espoirs. La manière optimale de les préparer – l’action politique sous son jour le meilleur – est de commencer par rêver à voix haute. Nous associons à notre rêverie partagée, un programme immédiat pour être sûrs qu’elle ne sera pas abandonnée aussitôt évoquée : les dix, cent, mille mesures qui devront être prises pour que les idées généreuses se traduisent en des réalités qui ne le seront pas moins. Ce catalogue, livre de doléances ou quel que soit le nom qu’on veuille bien lui donner, ne sera pas l’aboutissement de tractations entre partis, mais le produit d’une élaboration « apartidaire », fruit de la tenue d’États généraux, témoignage que les temps difficiles sont ceux où s’entend la voix des sans grade, guidés seulement par leur foi en la lumière et leur bonne volonté !
Paul Jorion et François Leclerc
418 réponses à “« Contre-appel du 22 mars »”
@Jean-luce morlie :
J’ai pris connaissance de votre dernier message . Plutôt que des manips que je ne maîtrise pas toujours ( on a l’âge de ses artères numériques ) , je préfère vous orienter sur notre hôte , en l’autorisant à vous donner mn e-mail pour mieux énoncer ce que vous pourriez attendre d’un grand père suffisament gaillard pour s’intéresser au monde qui l’entoure , mais plus assez pour en faire une ardente obligation . Et dans quel cadre et processus ( Bis , sans écho encore de la part du tôlier).
a-t-on pu entendre à une certaine époque. Cela voudrait-il dire qu’il y a moins de « cons » à la suite de ces élections régionales de mars 2010 ?
Octave Mirbeau a même dit :
C’est tout le concept de démocratie qu’il s’agit de redéfinir ou de préciser.
alors la démarche de Cohn-Bendit fait son chemin dans les esprits :
http://www.leparisien.fr/flash-actualite-politique/cohn-bendit-propose-une-ligne-interessante-modernisatrice-selon-collomb-ps-24-03-2010-861431.php
La formule « coopérative » plait car outre le fait qu’elle fait implicitement référence au marché, comme je l’ai dit par ailleurs, elle a intrinsèquement en elle une idée puissante qui correspond à l’état d’esprit de nos contemporains : la coopérative est la réunion d’unités individuelles reliées par un ou plusieurs intérêts communs conscientisés. La nature de l’intérêt en question est toujours un intérêt vital ou conservatoire (au minimum). Et la Totalité ainsi formée (la coopérative) permet de résoudre, tout en préservant l’identité de chacun, l’accès à des moyens nécessaires à la survie comme au développement. Les unités individuelles ayant très peu de chance par elle-mêmes d’atteindre les mêmes résultats.
Donc la « coopérative » en terme d’organisation est une nouvelle organisation qui émerge de la conscience double : nécessité de croitre ET nécessité de respecter l’autre.
Du coup, on se retrouve dans une formule qui neutralise partiellement (ou superficiellement) l’élément de confrontation qu’est la concurrence. On sort d’une vision politique qui obéirait aux règles du marché libéral : élimination de la concurrence.
Évidemment, la concurrence demeure mais ce n’est plus le fait premier.
Ensuite, la coopérative peut permettre à une personnalité de prendre la direction et de mener les forces réunies vers le succès Mais au prix du respect des unités individuelles qui en sont les parties ou composantes ET du respect du projet commun qui a fait nécessité (au sens de ciment) lors de la constitution de la dite coopérative.
Donc on voit que la formule est intelligente au sens où elle renvoie en arrière-plan la vision de la politique « marché ». Définir un projet commun devient alors l’enjeu premier. La force relative de chacune des unités individuelles étant secondaire puisque d’emblée elles se reconnaissent toutes l’incapacité d’atteindre le résultat désiré par leurs propres moyens individuels. C’est donc une discussion sérieuse qui s’ouvre pour définir un projet acceptable à toutes les parties et conforme aux idéaux communs. Point, qui a le mérite d’obliger chacun à revoir ses valeurs et sa doxa.
Je ne suis pas de sa génération mais je l’aime bien. Il a un franc parler sympathique et ça rafraichit la vie politique pourrie faite de langue de bois.
» Cessons de tricher; le sens de notre vie est en question dans l’avenir qui nous attend; nous ne savons qui nous sommes si nous ignorons qui nous serons « . ( Simone de Beauvoir ) .
Voici quelques idées pour avancer dans cette direction : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-principes-d-un-nouveau-72177
« L’économie tire toujours ses fondements de principes de droit. »
Le postulat est tout simplement faux. Et tout ce qui s’ensuit en est entaché.
Les faits (qui possède quoi et qui a les moyens d’établir des rapports de Force) portants sur le contrôle des ressources montrent que le droit suit toujours et ne précède jamais. Le droit est un ordre qui permet ou non la médiation sociale des rapports de force. Il évolue ou involue selon la diachronie de ces rapports de force. Sa fonction est tout simplement de rationaliser les situations de possession et de permettre à tous d’avoir voix sans en venir aux mains.
Le droit est donc une médiation sociale et un dialogue sociale. Il ne fait que traduire des rapports sociaux toujours tendus. Rien d’autre.
L’État de non droit est donc l’État ou au moins une partie de la population (éventuellement minoritaire) juge que le rapport de force est suffisamment favorable pour ne pas en avoir besoin sauf à revêtir de l’apparence du « juste » ses décisions arbitraires.
Dans cette vision, le droit dépend étroitement du niveau d’éducation d’une population. Car un rapport de Force injuste ne peut durablement perdurer que sur des ignorants. Se cultiver est donc un enjeu stratégique dans toutes les populations et à toutes les époques. Le partage du contrôle des ressources en dépend directement. Et le degré de pacification d’une société donnée en dépend aussi via le Droit. La limite de tout cela étant de nature anthropologique. A savoir le degré d’altruisme moyen qu’on peut attendre de chacun dans un tel dispositif.
le principal étant l’idée de soi que chacun a. Sur le plan politique, Rousseau a très bien expliqué via une fiction méthodologique la nature des rapports juridico-politiques.
L’espoir de chacun étant en définitive le ressort fondamental de tout : l’humain est un être symbolique. Tant qu’il rêve, il espère et donc il consent. Même si, de fait, il est nu. Le politique qui oublie ce point crucial s’expose à la violence.
Je suis à la fois d’accord et pas d’accord.
Bien sûr ce sont les rapports de force qui créent l’histoire, mais ce sont également des réflexions théoriques sur la justice et la politique (et notamment au 18ème siècle) qui ont inspiré nos systèmes démocratiques et économiques, celui des Etats-unis par exemple. Il y a toujours un mélange des deux dans une société, quelque soit le niveau : de la réflexion (à priori ou à posteriori) et un état de fait, de la théorie et de la mise en pratique, et les deux influent sur le cours des choses.
Dans ce texte je m’inscris clairement dans une démarche de construction théorique d’une utopie, je ne cherche pas à savoir ce qu’il serait possible de faire dans le monde tel qu’il est aujourd’hui compte tenu des rapports existant mais dans l’absolu, partant de rien, et cette première phrase, dont vous soulignez qu’elle n’est pas tout a fait juste, n’est qu’un prétexte pour entamer ce travail de construction.
@ Quentin
Navré, je ne veux pas vous démobiliser. Je vous accorde que dans les faits on trouve un mélange des deux. Néanmoins, le puissant ne lache que sous la contraire et /ou par intérêt.
Pardon aussi d’être cynique dans mon propos. J’aime Thomas More. Toutefois, nous avons besoin non pas d’un travail théorique supplémentaire dans les faits mais d’une mise en œuvre de l’existant qui est pas mal. Ce que je veux dire c’est qu’en tant que français, je me contenterais très modestement de : Liberté – Égalité – Fraternité. Notre législation regorge de droits inapplicables et quand ils le sont, il faut avoir les moyens de les faire valoir.
Et là, nous avons une piste de réflexion tangible : entre le droit et le fait, il y a le « faire valoir ». Un vrai travail sur ce point pourrait faire avancer sérieusement les choses dans notre société. Nombreux sont les textes acceptés par le Législateur qui ne le sont que parce qu’il sait parfaitement qu’ils ne seront pas appliqués mais qu’ils auront une valeur symbolique c’est-à-dire propagandiste pour désarmer les contradicteurs.
Il y a là un travail de fond à faire sur la mise en œuvre pour que tout citoyen puisse « faire valoir » ses droits car connaître ses droits ne les rend pas effectifs. Seuls ceux qui ont les moyens sont défendus voire même si coupable, blanchis ou quasiment. C’est un vrai sujet. Nous parlions de l’abstentionnisme, en voici une cause.
Je vous prendrai un autre exemple : la culture du secret en France est tellement répandue qu’une personne n’accède à rien, à peine à son propre dossier. Ce n’est pas le cas de tous les pays développés.
Cette expression « faire valoir » est puissante en soi : elle différencie utopie/réalité. Beaucoup de gens renoncent à leur droit tout simplement parce qu’ils n’en ont pas les moyens matériels. Ils subissent donc. Et ça arrange pas mal de gens que les relations sociales se déroulent de fait ainsi.
Donc d’accord avec vous sur la nécessité de réflexion « a priori » (hors expérience) dans le sens où c’est enrichissant mais si on prétend transformer l’essai en application alors autant se pencher sur les données, on s’apercevra que la tabula rasa n’est pas nécessaire. Déjà débloquer ce qui coince. 🙂
Je suis assez d’accord avec tout ça… Mais ce qui m’intéresse ce sont les problèmes systémiques de nos principes économiques, tels qu’ils sont aujourd’hui, et comment on pourrait les résoudre en se basant sur de meilleurs principes.
Je ne suis pas sûr que quand bien même on saurait faire valoir nos droits il ne resterait pas un problème de fond qui aujourd’hui devient critique sur de nombreux niveaux (environnementaux, etc), et je pense vraiment qu’à la source de ceci, à la source même des rapports de force, il y a de grands principes, comme celui de propriété, qu’on ne pense pas à remettre en cause. (je ne parle pas du fait de posséder des choses pour son usage, ce qui est banal, mais de la propriété qui donne le droit de toucher une rente ou de faire de la plusvalue).
@ Quentin
j’ai fait un renvoi pour vous en bas de page.
La question de la « propriété » a déjà été posée au XIXème siècle. Les essais politiques socialistes des soviets ont échoué. L’expérience montre que finalement la position d’Hegel comme quoi la propriété est comme une extension de l’homme lui-même (vécu comme tel) s’avère assez vraie. L’appropriation et la possession sont inscrites dans l’animalité même. On ne s’en débarrassera pas. Là, je pense qu’on en voit des manifestations dans la sexualité, dans les relations sentimentales. On touche à l’être même. Par contre, en acceptant cette vision que les faits ne démentent pas, on a une piste pour apporter réponse : la culture.
La culture (au sens large) est finalement l’ensemble des techniques qui canalisent voire contrarient l’animalité en nous et ce afin de rendre le vivre-ensemble (coopération, reproduction etc) viable. Donc il y aussi une question de vitalité dans la culture. On ne doit pas laisser simplement s’exprimer toutes les tendances « naturelles ». Chaque groupe humain a donc une stratégie culturelle qui est le produit de son Histoire, de son parcours collectif dans le monde depuis la nuit des temps. Si on doit agir à un endroit, c’est bien là. Nature de l’action ? morale, juridique, éducative etc, pas de réponse précise. Toutefois l’Éducation couplet au temps est le premier vecteur d’un changement culturel.
Éléments de réponse. Après, je pose un problème en bas du thread concernant notre vie politique, notre citoyenneté, car pour agir sur le système faut-il encore que les décideurs qui y aient intérêt….
Sur la propriété : je pense que si vous lisez mon texte, vous verrez que ce n’est pas cette propriété là que je remet en cause.
Mon dernier message est un peu sec (désolé)
Permettez moi de reprendre de manière un peu plus précise.
La possibilité de s’approprier des choses, comme une extension de l’homme, est effectivement un aspect important de nous même dont on ne se débarrassera pas comme ça. Ce n’est peut être même pas souhaitable de s’en débarrasser.
Par contre nous pouvons nous questionner sur le bien fondé de la forme juridique que prend la propriété privé sous toutes ses formes et de ce qu’elle permet. Quand j’achète une action (ou du blé, ou un appartement) à un certain prix avec pour objectif non pas d’y vivre mais de le revendre plus cher, peut-on appeler ça un acte d’appropriation ? Et lorsque j’achète un appartement non pas pour y vivre mais pour le louer à quelqu’un et en tirer un bénéfice, est-ce que je me l’approprie vraiment ? Enfin quand j’achète la part d’une entreprise pour placer mon argent à des taux intéressant, est-ce encore de l’appropriation ?
Je ne condamne pas ces comportements : il font partie du système, et nous faisons partie du système. Mais ces formes d’appropriations là, dont le but est la rentabilité et qui ne sont finalement que des outils de domination, sont-elles essentielles à l’homme au même titre que les autres formes d’appropriation d’un bien (affectif, d’usage, …) ? Qu’est-ce qui justifie leur existence, si ce n’est une dérive (celle du capitalisme) à partir d’un concept « naturel » ?
Ici je vous rejoint : le droit vient à posteriori d’un état de fait, et pour moi le principe de propriété privé tel qu’il est appliqué aujourd’hui vient d’une certaine confusion sur ce concept qui donne lieu à une dérive : le capitalisme, qui se légitime à posteriori.
@ Quentin
bon autant pour moi, je suis allé relire votre article.
Ce que j’ai compris c’est que vous voulez un système dans lequel les gens disposent des choses selon leurs besoins mais n’en restent pas propriétaires. Ils en jouissent et restituent ensuite quand ils ne sont plus satisfaits. La chose ne s’usant pas dans un coin, lentement, mais plutôt activement puisque remise sur la place publique, un autre pourra s’en servir à son tour, et ainsi de suite, jusqu’à usure irréversible de la chose.
Principe de partage de la satisfaction (je ne sais comment le nommé exactement). Une sorte de Droit d’usage temporaire. En somme nous n’aurions plus que l’usus sans le fructus et l’abusus.
Pour le moment, je ne vous réponds pas plus avant, mais est ce le principe au centre de votre démarche ?
Je reprend en bas des commentaires.
@ghost dog, moi, gueule d’atmosphère
les arguments sonts courts chez vous, vous répondez avec une certaine émotion, dirait-on. L’argumentaire est approximatif. Le refoulé dont vous parlez chez moi, c’est l’argument pour stopper la discussion en me désignant comme victime de moi-même, de mon homosexualité refoulé, n’est ce pas? c’est comme la réponse facile d’une personne de couleur qui taxerait son interlocuteur de racisme devant la moindre critique. Eh très chères, on peut faire une critique à une personne de couleur sans être raciste comme on peut parler de l’avènement progressif du matriarcat dans nos sociétés sans pour autant être le plus ardent défenseur de l’autorité du Père. On peut seulement faire le constat d’une société qui se féminise progressivement sans être le machiste acéphale dont vous parlez. Il faut pour cela adopter une façon moins binaire de réfléchir, moins dichototomique, plus sereine et subtile. Il dit qu’on est dans une société de plus en plus matriarcale, c’est qu’il est pour le patriarcat le plus dur…
Il n’y a pas de camp à choisir dans cette histoire ET le refoulé dont vous parlez intéresse peut-être, me semble-t’il, vos arrière-pensées revenchardes transgénérationnelles.
A propos d’une lecture traitant de l’avènement progressif du matriarcat:
« la nouvelle économie psychique, la façon de penser et de jouir aujourd’hui » de charles Melman
et « un monde sans limite » de jean-pierre Lebrun »
bonne lecture
Finalement notre discussion portera donc sur la légèreté respective de notre argumentation… Pas vraiment…réjouissant…
Vous n’avez toujours pas explicité clairement en quoi cette « évolution » mettait en cause tout discours relatif à la domination patriacale passée et présente et en quoi lorsqu’une femme le faisait remarquer , cela constituait un « abus de vielle rengaine ».
Je ne demande qu’à être convaincue, n’est-ce pas aussi la beauté de ces échanges ?
Quant à la dimension psychologique dans l’avènement progressif du matriarcat, j’en parlerai directement avec Jean-Pierre Lebrun que j’ai la chance de rencontrer chaque semaine, amusant non ?
Bonne soirée, très cher.
« Ce catalogue, livre de doléances ou quel que soit le nom qu’on veuille bien lui donner, ne sera pas l’aboutissement de tractations entre partis, mais le produit d’une élaboration « apartidaire », fruit de la tenue d’États généraux, témoignage que les temps difficiles sont ceux où s’entend la voix des sans grade, guidés seulement par leur foi en la lumière et leur bonne volonté ! »
Faire des cahiers de doléances, hum, je n’y quoi pas du tout. A moins de créer un gros rapport de force avec une grande marche et blocage vers Paris ou vers nos capitales de régions. Sans cela, je ne crois pas à une discussion sur les bancs feutrés du parlement et encore moins dans les salons de l’Elysée.
Regardez ce qu’il en est advenu du Grenelle Environnement qui dans son premier jet était un bon cahier de doléances. Et qui petit à petit c’est vu vider de sa substance, tout d’abord par les hauts fonctionnaires (dégoûtés d’avoir été exclus de la première phase des « échanges ») puis par les politiques eux même initiateurs de ce processus (cf déformation de la taxe carbone puis abandon), et que dire du dernier public sur les nanotechnos… pff
Ceci dit, l’idée d’un cahier des « solutions possibles » n’a de sens pour leurs ordonnancements que s’il y a un grand cadre générale qui définira les grandes orientations et ainsi permettre de définir les actions et priorités. En gros : société à la philosophie capitaliste ? ou autre ? si oui quoi d’autre ? car, à lire les grandes idées humanistes qui ont été proposées plus haut dans les posts, je me dis « bien du courage » dans un univers capitaliste avec les dérives culturels encrées jusque dans les plus basses couches de nos sociétés de consommation.
Cela pose donc la question du : valeurs capitalistes ou pas ? Compétition et concurrence des individus ou pas ? sans pour autant retomber dans le pseudo communisme stalinien « of course » etc..
Et jusqu’à ce jour en terme d’alternative la plus complète que j’ai pu lire et la plus large en terme de possible pour nous le peuple ,économie distributive., oublions la redistribustion, élevons nos exigences.
Perso je ne suis pas pour une révolution mais plutôt une évolution en élevant le niveau de notre système démocratique. NOUS NE SOMMES PAS EN CRISE. NOUS SOMMES EN MUTATION. Et pour envisager une réelle transition, à mon sens il y a certes à traiter l’urgence de ce capitalisme qui part en décrépitude, et surtout, PRENDRE LE POUVOIR DES MUNICIPALITES pour y mettre en place une démocratie directe.
Les solutions sont à trouver localement pour un impact global. Et pour réussir ce pari il n’y a pas mieux que l’intelligence collective et pas seulement celles des « 500 oligarques de France. »
Belle victoire de la démocratie.
Pourquoi se lamenter sur la faible participation ?
En exagérant un peu 3 votes exprimés aurait suffit pour élire une centaine de conseillers régionaux.
Quelle économie !
L’élection est passée, les conseillers sont élus, ils feront bon usage sans aucun doute du mandat que nous leur avons confié.
Peut être seront ils plus raisonnables que d’autre qui subrepticement se croit investit de missions nouvelles et débordent largement le cadre de leur mandat initial pour s’approprier ou céder à des tiers le bien commun en vidant de sa substance l’objet même de leur mandat. Mais curieusement, oubliant bien sûr de quitter leur fonction devenue sans objet.
Alors pourquoi regretter, si peu de participation.
Et bien en raison de la légitimité.
Seule la légitimité, acquise sur des bases larges et avec un écart significatif sur l’adversaire permet d’asseoir une démarche politique volontaire et ferme.
Mal élu, vous serez toujours en bute aux contestations systématiques de la moindre initiative, la pressions des lobbys n’en sera que plus forte et votre action politique se bornera au respect d’un consensus mou et sans éclat favorisant le clientélisme et le corporatisme.
Mais tout le monde ne s’en plaindra pas bien au contraire.
Vous avez voté, c’est bien fait.
Par force, par raison ou par conviction, il faut choisir. Et même si l’élu n’est pas de votre bord, vous le laisserez exercer son mandat jusqu’au bout surveillant scrupuleusement le respect de ses engagements et son adaptabilité aux circonstances.
Vous n’avez pas voté, c’est bien fait.
Vous faites partie de la majorité présidentielle régionale élue, car qui ne dit mot consent.
Évitez donc de contester à la première occasion, les initiatives de « vos élus ». Que diriez vous s’il ne faisait rien?
Vos élus vous ont fait des propositions avant l’élection, ne leur reprochez pas d’essayer d’en mettre certaines en applications. Ils ont besoin de votre soutien.
Si certaines choses vous choquent ou vous étonnent, c’est peut être le début d’une prise de conscience politique ? Qui sait ? La prochaine fois, peut-être irez vous voter, s’il pleut?
Enfin n’oubliez pas : bloguer n’est pas voter
Zebulon,
C’est pour moi un personnage de la série mythique « Le Manège Enchanté ». Il emmenait son héroïne et les téléspectateurs dans le pays du Bois Joli. Est ce que vous voulez nous emmener dans un autre pays du Bois Joli ?
Nous sommes d’accord sur le fait que la forte abstention affaiblit la légitimité des élus et que cela facilite l’activité des groupes de pression.
Nous sommes d’accord sur l’idée qu’un élu reçoit un mandat de ses électeurs. Nous sommes totalement opposés sur l’idée que ce truc marche encore. Qu’est ce qu’il y avait comme choix ? Je suis poli en écrivant ne pas avoir trouvé quelqu’un à mandater. Aucun d’eux ne sait comment faire repartir la machine économique. Aucun d’eux ne sait comment surmonter nos divisions basées sur des intérêts contradictoires. Aucun d’eux ne sait réguler les rapports de forces qui en découlent. Aucun d’eux ne sait empoigner le défi de l’insuffisance des ressources naturelles face à nos besoins. Aucun d’eux ne sait donner un sens à cette « histoire de fous écrite par des idiots pour des imbéciles » que le poète décrivait comme notre vie. Dans ces conditions, je vous demande ce que signifie confier un mandat à un élu.
« Par force, par raison ou par conviction, il faut choisir. » Je vous concède volontiers le « il faut choisir ». Mais pourquoi est ce que devrais choisir dans le cadre et sous des conditions visiblement construites ? Et si ma conviction est que tous les candidats sont à côté de la plaque pour mes soucis, mes aspirations, des désirs les plus importants est ce que je fais un tirage au sort ? Quand être réaliste signifie se coucher devant le moindre des désirs des marchés financiers et passer à la caisse par le chômage, la précarité, les baisses de salaire avant la crise et puis passer à la caisse par la rigueur, les impôts et plus, plus vite, de chômage, de précarité et de baisses de salaires pendant la crise, que signifie voter pour un type qui n’y peut rien ou qui passe son temps à vous dire que c’est le seul chemin possible ?
Surveiller le mandat de l’élu, c’est une blague. Est ce que je vais aller dans les réunions voir ce qu’il fait ? Est ce que je vais avaler tout cru et sans discuter toutes ses déclarations ? Est ce que je serai au courant de toutes les influences qu’il va subir ? Je ne peux que lui faire confiance. Ensuite, nous sommes dans un monde de « communication ». Autrefois cela signifiait échanger des informations que les différentes parties estimaient vraies pour arriver à une vérité dépassant tout ce que ces parties pouvaient atteindre. Maintenant, cela signifie transmettre des informations sélectionnées, pas toujours honnêtes et, je pense, très souvent vraies pour faire aboutir ou défendre le projet de l’émetteur de la communication. Autrefois, cela se nommait intoxication. Maintenant, c’est une information libre et responsable. Surveiller l’élu avec les méthodes de communication actuelles, modernes dont l’efficacité m’ébahit chaque fois que j’en suis conscient ressemble à une blague.
Pour moi, la perte de légitimité des élus se base sur l’urgence de la situation, l’incapacité des partis à simplement proposer une réaction à cet incendie et ma perte de confiance en ces gens qui s’ensuit. L’abstention n’est que la conséquence de ce processus.
Ramener la légitimité à l’acte visible, mesurable et rationnel du bulletin de vote dans l’urne, c’est vraiment passer à côté de tout cela. C’est rater la présence d’être humains dans cette histoire. C’est nous ramener à des porteurs de papiers dans une boîte. C’est me dire que nous ne comptons pas.
Je nous vois dans un monde de rapports de forces, d’argent et de règlements ou d’arrêtés de tribunaux. C’est un monde insensé où chacun défend ses intérêts. C’est une question de survie. Chacun construit son jardin autour duquel il met des barrières aussi hautes et aussi solides que possibles pour pouvoir s’abriter du monde et refaire ses forces pour le combat. Chacun décrète que sa vision du monde est la seule possible. C’est celle qui assure sa vie quand elle est efficace. C’est un monde où la taille du compte en banque, le pouvoir personnel et l’étendue de son influence sur la réalité définissent l’estime de soi, son sentiment de sa valeur et donc sa réussite. Comment faire confiance dans ce monde ? Comment se comprendre mutuellement dans ce monde ? Comment affronter des problèmes propres à toute une société dans ce monde ? Comment ne pas abuser de sa position de force dans ce monde ? Comment ne pas trouver normal et naturel de se battre les uns contre les autres dans ce monde ?
Voter dans ce monde devient insignifiant.
Vous voulez que nous votions. Répondez, je vous en prie, à la question que je vous pose sur ce blog. Il y a un monde. Il s’est fracassé sur ses contradictions et ne continue que par absence d’alternative. Ses habitants sont perdus dans un magma informe d’affirmations plus ou moins précuites, plus ou moins orientées, par des experts compétents et une vision de la réalité au mieux partielle qu’ils confondent avec ce monde ou qui sert à les manipuler pour leur faire accepter la volonté du Guide local. Ce n’est pas Bois Joli. Je ne suis pas Zébulon.
Qu’est ce que la légitimité dans ce souk ?
@ zébulon
Vous avez vu des propositions ?
@ Pierre-Yves D. dit : 24 mars 2010 à 16:11
J’apprécie votre sens moral, lorsque vous reconnaissez avoir manqué de rigueur dans votre intervention du 24 mars 2010 à 16:11 Aussi, j’ai plaisir à faire un effort pour mieux développer ma pensée concernant le fameux slogan « jouissons sans entrave » sur lequel vous revenez.
Pour voir comment ce slogan a été néfaste à l’évolution de notre civilisation, il faut, à mon avis, l’aborder avec une vision large et ne pas le limiter seulement à son application sexuelle. Cela ne veut pas dire qu’il n’a pas eu du tout de conséquence sur la fragilisation des couples, surtout quand on le combine avec « il est interdit d’interdire ». Selon moi les slogans sont des formules chocs destinées à marquer les esprits et à les imprégner.
« Jouissons sans entrave » est clairement une injonction à la recherche du plaisir, sans retenue, sans modération, où qu’il se trouve. Cela peut facilement s’entendre comme « Jouissez de tout » « Ne vous privez de rien » « Profitez-en » et s’étendre ainsi à de nombreux domaines.
Or, on peut trouver du plaisir dans de nombreux domaines, pas seulement sexuel. D’ailleurs, maintenant, il n’est pas rare d’entendre quelqu’un dire au sujet d’une activité qui plait énormément et procure des sensations fortes: c’est jouissif.
L’activité de trader est de celles-là.
Oui me direz-vous, mais l’activité de trader est bien antérieure à 68. C’est vrai. Mais au même titre qu’il a grandement aidé psychologiquement à la libération sexuelle, ce slogan a, selon moi, aussi beaucoup aidé à installer l’idée de liberté par le plaisir, on peut y aller sans entrave, sans limite : éclatez-vous ! C’est, au même titre que « Il est interdit d’interdire » une levée des interdits et notamment des interdits moraux qui ont grandement, dans le passé, contribué à faire l’homme. (Je n’ose plus dire tel qu’il est)
Le « sans entrave » a eu un effet désastreux. Il a ainsi fait régresser d’importantes vertus sur lesquelles se sont fondées de grandes qualité de l’homme civilisé, telles que la tempérance, la modération, la frugalité qui manquent terriblement quand on pense écologie. Que doit-on penser de ce 68ard, grand prêcheur de la consommation des plaisirs sans retenue, lorsqu’il surfe sur la vague écologique ? Il ne manque pas d’air, comme on dirait aujourd’hui.
Consommation ; voila un mot qui colle bien avec jouissance au sens de possession et de droit d’usage.
Comment ne pas faire un rapprochement avec l’épuisement des ressources de notre planète ?
Bien sûr les promoteurs d’une débauche de consommation, il faut les désigner dans un autre camp il faut en attribuer la responsabilité au capital, cette plaie de l’humanité qui est désignée aux jeunes comme l’origine de tous nos maux.
Les 68ards ont-ils été des modérateurs de quoi que soit? Assurément non. Ils ont plutôt prôné l’inverse. Et pour mieux assouvir leur soif de plaisir à consommer sans entrave, ils se sont livrés sans retenue à ‘usage du crédit quitte à laisser l’addition des dettes à leurs descendants.
Hier encore à la TV on présentait un monsieur en âge d’avoir été 68ard, qui imputait la responsabilité des surendettements aux banques qui, telles la sienne, accordent encore des crédits alors que les découverts se multiplient.
Non, nous les 68ards, nous ne sommes responsables de rien disent-ils ; sauf d’avoir instillé dans l’ esprit de la jeunesse tout ce qu’il fallait pour assurer la régression de la civilisation.
Venons-en à « Nique ta mère » c’est pour moi un héritage direct de l’esprit de 68, lequel visait plutôt la démolition de l’autorité morale incarnée par les vieux. De Gaulle en 68 avait 78 ans, quel vieux machin !
Nique ta mère vise en réalité le père mais comme depuis 68 on ne sait plus toujours où il est ou qui c’est, et qu’il manque quelqu’un pour exercer l’autorité familiale, on s’en prend à ce qui en reste : la mère.
Soixante huit visait à la libération des jeunes gens qui, comme j’ai entendu ici, étouffaient littéralement dans un carcan insupportable. On ce demande comment ont fait les générations précédentes.
Quand est arrivé « Nique ta mère » c’était clairement pour libérer les tranches d’âges inférieures, les adolescents et même les bien plus jeunes avant même qu’on ait pu leurs inculquer les règles élémentaires de vie en famille, en classe ou en société. Nous sommes arrivés au bout du bout.
Comment expliquer alors que le phénomène soit internationalement répandu ?
PS : N’est ce pas se rassure à bon compte ( et par là passer à côté des solutions ) que d’appeler l’erreur , faute ?
@juan nessy dit : 25 mars 2010 à 15:12
Je ne connais pas ce qui s’est passé hors des frontières, mais je crois savoir que sous diverses formes, hippie ou autres, cette époque a été une période d’effervescence assez générale. Je ne sais pas quelles ont été les conséquences ailleurs.
Mon vécu sur le sujet de 68 aussi été donné ici.
http://www.pauljorion.com/blog/?p=4157#comment-37392
Je ne crois pas avoir parlé de faute, mais d’erreurs à corriger. Tant qu’ils sont vivants, les 68ards verts sont les mieux placés pour dire qu’il s’agissait d’erreurs. L’idéal serait qu’ils s’attèlent aussi à une tâche de restauration morale de la société, quitte à ce que cela les droitise. Ils auraient tout à y gagner électoralement et le pays aussi.
D’ailleurs, peut-on réussir une révolution verte et une décroissance non violente sans investir substantiellement sur le volet moral et spirituel? Est-ce encore possible?
Je parlais de L’Erreur et de La Faute .
Et toujours la morale et/ou le spirituel confondent les deux .
Que le dogme soit vert , soixante-huitard , marchand , spirituel , militaire , judiciaire , rouge , brun , rose , blanc ,propriétaire , étatique , communiste , libéral ,aristocratique , libertarien , … Le dogme est le vol de la liberté et de la vie .
Liberté , égalité , fraternité et Montesquieu , plus que jamais nécessaires pour continuer l’aventure . verte si vert veut dire en inter-relation avec le monde .
Je suggèrerais d’adresser un appel public aux dirigeants du G 20 et de l’UE:
-pour les mettre en demeure de mettre leurs actes en conformité avec leurs déclarations et les traités qu’ils ont ratifiés
-pour leur faire comprendre que,à défaut d’entendre cet appel,leur tranquillité,leur survie politique,leur réélection et leur image dans l’histoire seront menacées par des manifestations de masse et des révoltes dans le monde entier.
Cet appel(ou lettre ouverte)pourrait être relayé,dans un premier temps par les médias et une série de colloques,dans un deuxième temps par des manifestations de masse pacifiques.
Ci-après un avant-projet d’appel.
Gilbert Ribes. Paris,le 25 mars 2010.
APPEL AUX DIRIGEANTS POLITIQUES DU G20 ET DE L’UNION EUROPEENNE.
Nous,citoyens européens et citoyens du monde,
Pour éviter l’éclatement d’une bulle mondiale de manifestations de masse et de révoltes,contre le chômage,la précarité,la pauvreté,dont la Grèce et les émeutes de la faim dans différents pays nous donnent un avant-goût,
Pour que chaque citoyen du monde ait accès à l’eau potable,à l’électricité,à une nourriture suffisante,à un abri décent,à l’éducation et à la santé,
Nous demandons aux dirigeants du G 20 de mettre leurs actes en conformité avec leurs déclarations,leurs engagements et les traités internationaux qu’ils ont ratifiés,
Nous dénonçons leur impuissance face aux entreprises financières et aux firmes transnationales,
Nous rappelons que ,conformément au Pacte International des Droits Economiques,Sociaux et Culturels de l’ONU qu’ils ont ratifié,leur premier devoir économique et social est de créer les conditions du plein emploi et de l’amélioration du niveau de vie de tous leurs concitoyens,pour assurer à chacun le droit au travail et la possibilité de subvenir aux besoins de sa famille en remplissant son devoir de travailler,dans la mesure de ses capacités,
Nous dénonçons la faiblesse des dirigeants politiques européens,face aux Etats-Unis et à la Chine.
Il ne suffit pas de déplorer l’hégémonie du dollar,le laxisme monétaire américain,la sous-évaluation arbitraire du yuan,les dangers de l’accumulation excessive des réserves monétaires chinoises,la volatilité des taux de change,les spéculations et les manipulations monétaires des hedge-funds,
Il faut,en urgence,après la fin des accords de Bretton-Woods,décidée unilatéralement par les américains en 1971,instaurer un nouveau Système de Régulation Monétaire Internationale,permettant notamment un contrôle multilatéral de la création monétaire mondiale,un rééquilibrage concerté des déséquilibres structurels des balances de paiements courants,l’ajustement des taux de change et la fin des spéculations monétaires disproportionnées par rapport aux besoins de l’économie réelle.
Il ne suffit pas de déplorer les endettements excessifs et l’insolvabilité de nombreux agents économiques,publics et privés,le non respect des normes prudentielles,l’opacité de certaines entreprises financières ou sociétés écrans,la complexité,la perversité et la diffusion dans le monde entier de certains produits financiers ou d’assurance-crédit,la spéculation débridée sur les produits dérivés,
Il faut,sur la base d’une Convention Financière Internationale,instaurer une régulation financière internationale,s’appliquant à tous les territoires(y compris les paradis fiscaux),à toutes les entreprises financières ou non financières(y compris les hedge-funds),à tous les types de produits financiers préalablement agrées(y compris les produits dérivés)et à tous les produits d’assurance-crédit(y compris les CDS).
Il ne suffit pas de demander aux paradis fiscaux de bien vouloir coopérer aux enquêtes internationales concernant des personnes physiques soupçonnées d’évasion fiscale,
Il faut exiger,des paradis fiscaux comme de tous les territoires,la publication systématique de l’identité des actionnaires et des comptes de toutes les sociétés,trusts ou fondations qui y sont domiciliées,pour lutter efficacement contre l’évasion fiscale( non seulement des personnes physiques mais aussi et surtout des institutions financières et des firmes transnationales)et pour lutter contre les trafics criminels en tous genres(drogues,armes,prostitution et autres),le financement du terrorisme ou des guerres civiles,la corruption,le détournement des fonds destinés à l’aide au développement,le contournement des règles prudentielles,la spoliation de l’épargne des ménages,la spéculation débridée,et il faut interdire ou taxer lourdement toute transaction financière avec des territoires qui ne respecteraient pas les obligations fixées par la Convention Financière Internationale.
Il ne suffit pas de déplorer le chômage, le sous-emploi,la précarité des conditions de vie,le dénuement ou la pauvreté de populations entières qui existent dans tous les pays,développés,émergents et moins avancés,
Il faut accompagner le libre échange du respect des normes sociales fixées par le Pacte International des Droits Economiques,Sociaux et Culturels de l’ONU et par les Conventions Fondamentales de l’OIT et du respect de normes minimales de protection de l’environnement et de la santé,autoriser l’instauration de taxes d’importation sur les produits en provenance de pays qui ne respecteraient pas ces normes,inciter les pays émergents à fonder leur croissance davantage sur leur demande intérieure et moins sur l’exportation,en s’inspirant des règles appliquées dans le cadre du Plan Marshall.
Il ne suffit pas,ici ou là,de temps à autre,de dénoncer des exploitations économiques et sociales dégradantes d’hommes,de femmes ou d’enfants,ou de dénoncer des atteintes graves à l’environnement ou à la santé humaine,
Il faut instaurer un Tribunal Pénal International pour juger les crimes économiques,sociaux et environnementaux.
Encore un machin…..
Jean-Marc Jancovici est celui qui s’exprime le plus clairement à propos de la Taxe Carbone.
« La production mondiale de pétrole est désormais à son maximum historique. Pour les Européens, la quantité de pétrole disponible va donc très rapidement décliner. Or le prix du pétrole détermine l’économie bien plus fortement que ne le font les décisions de l’Elysée et Matignon » – Jancovici
http://www.terra-economica.info/Taxe-carbone-Les-cancres-ont-eu-le,9402.html
Le fait de connaitre à la fois les travaux de Paul Jorion et Jean Marc Jancovici donne vraiment envie de les voir se rencontrer.
Mais cela arrivera peut-être, de nombreuses passerelles ont été jetées entre ici et http://www.manicore.com/
Au delà de leur expertise, ils ont tous deux une motivation saine et savent trouver de l’espoir à partager : c’est précieux !
@ Peak.Oil.2008
merci pour le lien, je suis allé lire des articles bien rédigés et intéressants.
@ Quentin
je vous réponds sur la base d’un article sur le site (que je mets ci-après en lien) sur la notion de « faire valoir » le droit et le « système », le tout est en rapport avec l’article au principal, à savoir l’appel de Cohn-Bendit.
@ Pour tous
Le lien (article à lire) :
http://www.terra-economica.info/L-appel-de-Cohn-Bendit-en,9234.html
Je retiens un passage important qui se situe vers la fin et qui est un « problème » posé par le PS aux écologistes et dont la réponse est l’appel. Réponse de Cohn-Bendit (je résume ce qu’il déclare sur les médias) : « nous sommes une équipe d’amateurs, notre organisation le reflète car elle est de bric et de broc. Maintenant, après ce nouveau succès électoral qui confirme notre installation comme 3ème force de la vie politique française, il faut nous organiser comme des « pros » « .
C’est grosso modo l’essence de son propos.
Pour ceux qui ont lu mes commentaires, je trouve l’idée de la coopérative très bonne et j’en ai donné des raisons précises que je ne répète pas.
Ce qui me trouble profondément et qui doit nous interpeler tous (vous allez voir Quentin que faire valoir son droit dans un système qui le nie n’est pas évident), c’est ceci :
extrait :
[ En effet, longtemps les écologistes n’ont pas été pris au sérieux par les cadres des autres formations politiques au motif principal qu’ils ne disposeraient pas en interne des compétences, notamment nécessaires à la direction de l’appareil d’Etat. Il leur serait donc interdit de prétendre à l’exercice de responsabilités politiques de haut niveau. Il leur manquerait ces jeunes gens diplômés qui composent les cabinets ministériels au lendemain des élections avant de composer les directoires des grands groupes industriels. L’organe d’idées précité serait aussi ce réservoir d’experts et de spécialistes capables de proposer autre chose qu’une simple gestion des affaires de la cité : un projet d’Etat et de société. ]
Tout est dit. Le PS dit sa nature au passage (comme l’UMP), mais étonnant le projet de coopérative n’est proposé que pour faire comme eux. L’écologie de Cohn-Bendit en terme d’organisation politique consiste à réunir en réseau (la coopérative peut être vu ainsi) les mêmes gens pour faire une écologie technocratique. Bref, on exclut donc les citoyens qui n’ont pas fait les bonnes écoles et pour tout dire on réduit ainsi le droit civique français à : « selon ton pedigree social ton droit civique donc politique consiste à voter pour les gens qu’on t’indique et dont le droit lui est plus fort puisqu’il emporte aussi de fait celui d’exercer le pouvoir au delà du vote. » Nous sommes d’accord que les sociologues ont montré sans conteste depuis 20 ans déjà qu’en France les catégories socio-professionnelles se reproduisent (endogamie, implicites scolaires etc). Nous arrivons donc à ce moment où une force politique neuve pour s’installer doit recruter dans les élites autorisées à exercer le pouvoir au quotidien.
Nous avons donc une disjonction à l’intérieur du droit politique de chacun : 1/ un droit basique d’exercice de la souveraineté qui consiste à aller voter et éventuellement dans le meilleurs des cas siéger comme édile de base 2/ un droit amélioré qui « autorise » l’accès aux fonctions politiques supérieures (celles où le pouvoir réel se trouve).
La coopérative est donc vue comme la solution pour répondre à cet impératif.
Pour reprendre la vision systémique de Quentin : on a là un vrai « système » qui n’est rien d’autre qu’une société d’Ancien Régime, contre-révolutionnaire et effectivement poser l’identité de la France dans cette perspective n’est plus un problème d’immigration mais tout simplement de nature de Régime Politique et de Société. C’est une régression.
L’abstentionnisme n’est rien d’autre que la réponse de fait, concrète au rejet de Monsieur-Tout-Le-Monde par une élite qui s’est appropriée clairement la chose publique. Et qui maintenant ne s’en cache même plus.
La coopérative décryptée.
Rq1 : dommage qu’une formation politique qui pourrait rafraichir la vie publique s’oriente dans cette voie.
Rq2 : en ce qui concerne les rangs des formations politiques, les écologistes ne sont pas 3ème.
D’une élection à l’autre (fonction de la stratégie et du contexte) :
les rangs 1-2 sont partagés par l’UMP et le PS
le rang 3 est partagé par le FN, le NC et les écologistes. Et c’est ici que les deux gros partis puisent leurs ressources.
Des zones électorales non rentables pour les politiciens ?Voilà qui ne serait qu’une enième conséquence de la mascarade des élections et du manque de démocratie.
379ième commentaire, en guise de conclusion.
Un lien vers Article11 et ses articles toujours excellents.
D’un 22 mars à l’autre, Dany-le-Rouge se ramasse à l’appel
« Daniel-le-(prétendu)-vert recycle les événements auxquels Dany-le-rouge a pris part, il y a fort longtemps. N’hésitant pas à proposer une nouvelle (et très tiède) mouture du célèbre Appel du 22 mars 1968. Pourquoi s’embêter ? »
@René
Oui c’est à peu près ça, même s’il n’y a aucune nécessité que l’usage soit temporaire.
Il s’agit de partir du constat que tirer un profit quelconque de la propriété est injuste, parce que la propriété est en elle même profitable pour ce qu’elle est. C’est quand celui qui possède déjà s’enrichit encore que les inégalités se creusent.
Or ce n’est pas quand on possède pour son usage que se produit cet enrichissement, mais quand on possède pour l’usage d’un autre. Il suffirait donc de ne pas permettre le transfert de la propriété (la revente) pour que la propriété redevienne uniquement ce qu’elle devrait être, la possibilité d’avoir l’usage de ce que l’on possède.
@ Quentin
si on interdit la revente, admettons à l’instant T de notre histoire (ou T est « maintenant », « l’année prochaine ».. n’importe quel terme présent ou à venir dans la durée que nous nommons « Temps » et que nous comptons), le fait de posséder un bien quelconque pour son propre usage découlera de quoi ? j’explicite : je suis « rené » et je voudrais consommer du café. Je n’ai pas de lieu où je pourrais en cultiver. D’ailleurs, il me faudrait attendre la saison de récolte puis transformation pour en avoir quand bien même aurais-je répondu par l’affirmative à la question du « lieu » (sans prendre en compte les savoir-faire que je n’ai pas). Vous voyez qu’il me faudra une chaine de valorisation allant du producteur au consommateur pour en avoir maintenant et pas hypothétiquement dans quelques années. Évidemment, vous m’objecterez qu’on peut renoncer à beaucoup de consommation et donc de possessions même temporaires le temps de leur consommation (usage).
Dans cette idée, on s’apercevrait vite que chacun devrait avoir quand même de quoi vivre. Donc votre système d’interdiction de la revente est un système qui interdit la revente « privée ». De particulier à particulier. L’opérateur économique qui disposerait de tout serait forcément la collectivité publique. L’État en l’occurrence. Et ce même dans un système où il y aurait une poignées de produits jugés vitaux.
Le collectivisme est donc inévitable si on supprime la « revente » à titre privée. D’ailleurs pour être plus précis encore, vous dénoncez les contrats de louage à titre privé. Ou une personne A met à disposition d’une personne B du capital moyennant un service en contre partie avec retour du capital à la personne A au terme du contrat qui fixe les conditions de louage.
La notion de « revente » est à revoir, seloi moi car elle recouvre non seulement le fait que les gens se revendent des consommations intermédiaires entre eux qui sont en soi des produits finis et en même temps une relation contractuelle privée qui est celle du louage de bien meuble ou immeuble.
Je pense qu’il faudrait envisager de définir strictement cette notion car certaines relations d’interdépendances entre les individus d’une même collectivité voir entre collectivités sont – il me semble – indépassables. La notion de revente est trop flou et prise en bloc on tombe dans l’Etat total pour se substituer aux transactions privées alors que celles-ci auraient surement besoin d’être plus encadrées par l’État. Par la collectivité publique.
Remarquez que pour désigner l’État, j’emploie l’expression « collectivité publique ». Or aujourd’hui dans pas mal d’esprits cette formule équivaut au « communisme ». Le modèle ou idée de l’État implicite pour beaucoup est celui d’une entreprise. L’État serait une entreprise d’un genre particulier mais une entreprise. Son rôle ne serait donc pas de réguler les marchés mais de produire certains services au profit des marchés : la sécurité des biens et des personnes qui font des affaires (police-justice avec toutes les techniques de contrôle social qui accompagnent). Et quand je pense aux services que l’État pourrait rendre aux autres entreprises en traitant de l’État selon l’idée qu’il serait une entreprise, en fait j’entraperçois sa disparition pure et simple. Le seul service qu’il puisse encore rendre après élimination de tous les secteurs où le marché privé pourrait tirer profit étant celui de la garantie des activités financières en cas de crise. Il reste le seul qui peut renflouer les opérateurs en mobilisant les moyens de tous (à commencer par ceux qui n’ont aucun intérêt véritable dans le système en place (le plus grand nombre)).
J’attire votre attention sur le fait que ce n’est pas en interdisant un certain type de relation qu’on trouvera de la justice sociale car pour reprendre mon exemple conditionné avec l’instant T, si on appliquait (sans se poser la question de savoir comment on aurait réussi à poser les conditions de possibilités d’une telle mesure) l’interdit sur la « revente » au sens où vous l’entendez. L’effet concret immédiat serait de figer les acquis. La plupart des gens seraient sans rien et à la rue. Par exemple, les propriétaires de logements n’auraient plus le droit de louer leurs biens. Résultat les gens seraient à la rue. La nourriture idem. etc
Comme je vous le disais ce genre de réflexion riche et qu’on ne peut pas résumer en quelques lignes (car chaque point mérite d’être travailler) demeure de l’Utopie au sens de T. More. On ne peut modifier une société telle quelle. Les tentatives de tabula rasa historiques conduisent toutes à tuer beaucoup de monde. Les relations sociales sont « vivantes ». La « revente » à autrui au sens que vous retenez fait partie des réflexes quasi spontanés des humains. Et dans le cadre de la division du travail une nécessité. La question n’est donc pas de l’interdire puisque cela me semble incontournable mais plutôt de savoir quel encadrement on en a. Ce qui pose le problème difficile de savoir quel est le type d’État qu’on a et qu’on souhaite. Si vous vous posez la question aujourd’hui de ce lien fondamental de l’échange, c’est comme je le disais précédemment que la conception de l’État triomphante est celle qu’il est simplement une Entreprise sui generis.
Le vrai souci est donc que les « penseurs » ont tout simplement démissionné de toute réflexion sérieuse et pragmatique concernant l’État… dans nos pays. La chine a un État. Les États-Unis aussi. Les Européens n’en ont plus. Je vous ferai remarqué qu’a partir du moment ou un État renonce à contrôler sa monnaie et réduit sa politique économique a de la fiscalité, il n’est plus un État au sens fort du terme. Battre monnaie a toujours été le centre du pouvoir. Je ne trouve pas anormal votre réflexion dans ce contexte.
Reprenons l’exemple du café : le producteur de café peut mettre à disposition son café pour consommation à ses clients. Si ce producteur se trouve dans un pays lointain qui applique les mêmes règles économiques, il peut s’octroyer les services d’un transporteur/distributeur, qui sera rémunéré pour se travail.
Encore une fois la chaine de distribution est un exemple typique dans lequel la notion de propriété est détournée de sa signification originale, et le transfert de la propriété permet aux intermédiaires de s’enrichir de manière démesurée et de faire pression sur les producteurs (d’où la nécessité aujourd’hui de mettre en place des filières de commerce équitable). Et encore une fois, le fait de ramener la propriété à quelque chose qui colle de plus près à sa véritable nature permet de recadrer les distributeurs, en en faisant non plus des clients mais des fournisseurs de service.
Il n’est pas question de collectivisme. Je ne vois pas la nécessité à ce qu’il y ait un unique opérateur économique. L’essence de l’économie est bien entendu de produire pour les autres, et cette liberté existe toujours. La seule différence est qu’il n’y a pas transfert de propriété.
Martine,
http://www.pauljorion.com/blog/?p=9476#comment-67849
« Si elles adviennent, elles couvriront dans toute son étendue le champ de la politique (dans son sens premier), en particulier l’activité économique, l’administration de la maison disaient les grecs anciens qui ont forgé le mot. »
Il est plus que temps de leur laisser le temps et de leur préparer le terrain pour qu’elles puissent advenir.
PS : http://www.pauljorion.com/blog/?p=9476#comment-67761
@ Jean-Luc dit : 27 mars 2010 à 11:04 et @ tous
De votre intervention du 27 mars 2010 à 11:04 je retiens surtout « Alors, tout en continuant utilement à faire le procès du passé pour en extraire les leçons, continuons à chercher les solutions à venir. »
Pour en arriver à cette conclusion, vous vous êtes néanmoins senti obligé d’entrer au préalable dans la sophistication en faisant appel à une terminologie et des références historiques qui classent votre discours comme il est de bon ton de le faire en ce lieu. Vous n’êtes pas le seul ; les motivations des uns et des autres étant multiples.
J’imagine que vous avez surtout voulu le faire pour rassembler les uns et les autres sur l’objectif « continuons à chercher les solutions à venir ». En cela, votre démarche est très louable et je la soutiens.
Personnellement, je m’évertue plutôt à fuir les références qui classent son homme. Plusieurs raisons me poussent à cela.
D’une part, mon mince bagage de connaissances livresques et théoriques dans les domaines économiques philosophiques ou historiques, m’y incite.
D’autre part, mon expérience (pardonnez-moi d’y revenir sans cesse) m’a conduit à constater que pour être efficace dans son action, dans son rôle de relais, il est essentiel de bien synthétiser et donc de simplifier les problèmes à résoudre afin de les porter au plus profond de soi en des termes qui puissent être également compris, assimilés, intériorisés par les autres.
Quand je dis les autres, je pense surtout aux plus nombreux et aux plus fragiles, ceux qui, sans grands bagages théoriques ont à agir dans la bonne direction pour eux-mêmes et pour la collectivité humaine. Je pense à ceux qui, de nos jours, sont comme l’étaient mes parents dans les années 30, au plus bas de l’échelle sociale et qui, sans bagage théorique, sans endoctrinement idéologique autre que moral, ont réussi à bien agir pour s’en sortir, sans rien devoir à personne, et surtout pas à leurs enfants.
Mais quand je dis les autres, il faut aussi penser, et peut-être surtout penser aux très nombreux jeunes et moins jeunes qui ont pu suivre des cursus scolaires élargis aux considérations philosophiques, économiques, historiques, sociologiques. De ce fait, ils ont à leur insu subi un endoctrinement. Bien souvent, il réduit et oriente leur champ de réflexion là où le simple bon sens me semble donner accès à davantage d’horizons exploitables.
Cela m’effraie et me faire réagir parfois comme ici : http://www.pauljorion.com/blog/?p=9358#comment-66664
Mais à quoi bon s’insurger, il faut prendre le monde tel qu’il est et agir sans conditionner son action à celle des autres. Il y a toujours des possibilités d’action sur les autres. Ce blog nous en offre la preuve grâce aux confrontations d’idées qu’il autorise et aux arguments qui peuvent être échangés dans le respect de chacun, la plupart du temps.
Ce qui est parfois gênant, c’est l’arrêt des échanges sur un sujet. Cela provient parfois de la perte du contradicteur qui, sans prêter attention, a laissé passer une réponse qui lui était destinée. Ou alors qui, à court d’arguments, préfère ne pas répondre et laisser planer le doute entre la perte du fil ou la capitulation par manque d’argument à opposer.
Je trouve ce blog d’une très grande richesse du fait de la diversité des sujets qui y sont abordés, de la bonne tenue générale des échanges et regrette parfois que des thèmes, loin d’être épuisés, soient devenus de plus en plus difficiles à exhumer du fait de la venue de sujets nouveaux qui empêchent l’approfondissement des précédents.
Vous concluez par « Gardons le moral ».
Etes-vous certain de ne pas dire ainsi « Laissons-faire, ça peut bien encore continuer comme avant » ?
Certains de mes proches semblent me dire cela en évoquant « le moral qu’il faut garder ». Alors qu’en me référant très souvent à la morale, autant laïque, républicaine et même religieuse, je veux insister sur la gravité et l’urgence de la situation à corriger. Surtout, je veux faire ressentir notre responsabilité individuelle et collective devant ce qui nous arrive aujourd’hui.
En faisant appel à la morale et à la conscience de chacun, je me dis que ce qui nous arrivera demain dépend avant tout de chacun d’entre nous.
Mais ne pensez vous pas que ce que vous appelez simple bon sens, est lui aussi sujet à conditionnement idéologique comme vous dites? que ce qu’on dit évident, ne l’est pas forcément? Idem pour l’expérience, elle est appréhendée par vous, à travers des catégories. Ce que tente juste de mettre à jour ce blog, c’est que tout ce qu’on nous vend pour évident et naturel en matière économique, ne l’est pas. Et pour déconstruire ce discours ambiant, l’expérience de M Jorion, Leclerc…oui, mais aussi différentes lectures sont mises à contribution.
Vous savez, on n’a jamais pensé tout seul, dans son coin, vous ne vivez pas au fond d’une caverne, retiré de toute société, depuis toujours…
Et concernant les débats sur ce blog, vous revenez toujours à vos vérités, indiscutables donc ne vous demandez pas pourquoi la discussion cesse.
Quant à la morale à laquelle vous vous référez, elle aussi, est le fruit d’une construction, idéologique, parce que située en un temps, en un lieu…Ce que vous qualifiez de morale, ne l’est pas forcément pour un chinois, un indien…
Maintenant, je vous accorderai qu’avec vos prises de « parole », vous obligez à réagir, par l’argumentation, en se référant ou non à des philosophes ou autres auteurs si nécessaire, ou en tout cas, vous forcez chacun à changer de perspective pour repenser ou retravailler sa position.
Je ne retiens que la dernière moitié de la dernière phrase.
Avec pour méthode : liberté , égalité , fraternité , refus du dogme , » l’esprit des lois » , l’Univers .
Un drôle de livre de chevet .
Mais très concret , en dépit des apparences .
Je complète en affirmant que c’est le cumul de la crise sociale et de la crise écologique qui conduit ,de gré ou de force , à remettre en cause les fondements du même mal qui détruit à la fois la société et la nature :
Le droit de propriété du sol , de la nature , du travail et des « richesses » de tous poils .
Au niveau des individus et des nations .
Tout le droit de toutes les propriétés est à réécrire .
@ jducac,
J’aurais tant de choses à vous dire après ce commentaire. Hélas le temps manque pour moi ce soir. Je tente le coup, sur deux choses:
—————
Sur la poursuite des échanges, je fais le même constat désolé que vous.
Combien de fois ai-je été certain que quelques uns de mes commentaires n’arriveraient pas aux personnes qui souhaitaient poursuivre le débat!
Plein de raisons à cela, qui se conçoivent:
– Nous sommes parfois éloignés plusieurs jours de tout ordinateur, et le train de « billets » chez Jorion n’attend pas (il faut aussi savoir sauter dedans quand il passe!)
– Il arrive aussi que nous perdions nous-même le fil, ne sachant plus ce que nous avions dit, où, et surtout à qui.
– J’imagine qu’il se peut aussi que le modérateur choisisse en toute honnêteté, face à un afflux soudain de commentaires, de privilégier ceux se rapportant aux sujets du jour, ou aux sujets les plus importants (il faut penser aussi que les modérateurs comprennent mieux que nous, qu’un de nos commentaires, où nous pensons relancer de façon utile le débat, n’est qu’une redite d’autre chose exposée plus loin, etc.)
– Les débats du blog doivent avancer avec de nouveaux billets, et les commentaires de commentaires d’anciens commentaires (!) peuvent parfois freiner la machine inutilement.
– Pensons aussi à certains de nos interlocuteurs qui peuvent être lassé d’un sujet, et préfèrent porter leur énergie sur autre chose.
– Je parlais quelque part des caractères différents de Jorion et Leclerc. Il en va de même pour les commentateurs. Voyez certains qui ne viennent ici que pour deux ou trois mots percutants et nécessaires, et qui préfèrent ne pas s’étendre, même si nous réclamons d’eux des compléments.
– Il peut se trouver aussi des personnes ayant sur une courte période le temps d’échanger, et qui soudain se retrouvent surchargés d’autres occupations.
– Il arrive aussi que pour diverses raisons, nous dérogions à la règle qui voudrait que les commentaires se suivent au même lieu (regardez par exemple ce commentaire de vous que je découvre par hasard à des lieux du mien …qui attend votre réponse plus haut!)
– Etc., etc. etc.
—————
Pour le sujet que je vous vois aborder depuis un moment avec d’autres, et que je lis avec intérêt, je ne peux pas vous laissez écrire sans réagir « la sophistication (…) qui classe votre discours comme il est de bon ton de le faire en ce lieu ».
Vous touchez une corde sensible.
Je ne suis pas traité ici de façon différente des milliers d’autres intervenants. C’est à dire que mes commentaires sont lus, et que certains ne sont jamais publiés. J’ai déjà dit que cette modération très fine faisait que « Le blog de Paul Jorion » demeurait pour notre plus grand profit (et pour celui des débats) un lieu de réflexion utile qui se démarquait des « gueuloirs » habituels d’Internet. Aucun de ces gueuloirs ne fait avancer le moindre débat, contrairement à ce qui se passe ici.
Sur les sujet qui vous intéressent, il n’aura pas fallu moins de trois commentaires refusés (en réponse à plusieurs de vos réflexions) pour que je vous atteigne (et j’ai même proposé cinq versions successives d’un de ces commentaires …sans succès).
J’ai dit aussi que nous étions les hôtes, et non pas les otages, de messieurs Jorion et Leclerc, et qu’ils étaient libres d’inviter ici la parole qu’ils souhaitaient, et qui leur paraissait utile au débat. Et que nous étions libres d’aller voir ailleurs, si les règles d’ici ne nous convenaient pas. Il y avait certainement dans mes commentaires des choses que je voulais partager avec vous qu’il n’était pas « de bon ton de faire en ce lieu ».
Lassé, mais philosophe, face à ces déconvenues et à mes avaries de commentaire, je me suis même amusé à penser que, pour pouvoir enfin échanger avec vous, il me faudrait peut-être commencer par un commentaire anodin. Quelque chose qui passerait sans risque, comme une carte postale de vacances:
« Cher jducac, ici il fait beau, je m’amuse bien et nous mangeons bien à la cantine. Les moniteurs sont gentils et ils m’ont appris à nager. »
Sur ces sujets que vous abordez je suis comme vous, souvent agacé de constater que ce que vous avez déjà plusieurs fois osé définir comme l’éducation mentale de la fin du siècle dernier, conserve de vieilles oeillères à beaucoup de personnes jusqu’à aujourd’hui.
Vous comprenez que je sois particulièrement touché que ce soit vous qui me fassiez cette remarque, jducac.
—————
Pour mon « gardons le moral ».
J’ai voulu en premier lieu écrire: « A défaut d’avoir su garder la morale, gardons le moral ». C’était pas très malin (pas besoin d’un modérateur pour me le faire remarquer), alors j’ai raccourci.
Cela n’avait surtout pas pour moi le sens que vous lisez chez certains de vos proches. Pas question de laisser faire.
Disons que je fais porter à ce moral le sens commun qui nous est cher à tous les deux.
Nous poursuivrons j’en suis sûr cet intéressant débat, ici ou ailleurs. Et avec les excellents contradicteurs qui vous suivent, et qui apportent toujours des éléments utiles. A bientôt.
Dans ce post, cela avait commencé par des rêves, et cela finit avec quelqu’un qui vous fait la morale…
@ lou dit : 28 mars 2010 à 15:46 et olivier 28 mars 2010 à 19:34
Merci d’avoir renoué le contact. Il me semble que la dernière fois que vous vous êtes adressée à moi c’était ici :http://www.pauljorion.com/blog/?p=9137#comment-65435 où vous invitiez à discuter morale.
Je l’ai fait ici : http://www.pauljorion.com/blog/?p=9137#comment-65677 où j’ai également fait divers renvois vers des interventions antérieures qui traitent du même sujet.
Néanmoins, vous revenez sur ce sujet en énonçant : « Ce que vous qualifiez de morale, ne l’est pas forcément pour un chinois, un indien… ». Avez-vous réellement approfondi votre réflexion en disant cela ? J’en doute.
En énonçant cette affirmation, je me demande si, sans même vous en rendre compte, vous ne cherchez pas à déconsidérer ce thème de réflexion. Vous invitez à douter de l’universalité des valeurs morales alors que moi, au contraire, je les sens en mesure d’unifier les communautés civilisées.
A cette adresse : http://www.pauljorion.com/blog/?p=9070#comment-65193 j’ai listé quelques préceptes moraux qui étaient enseignés dans ma famille :
« Tu ne tueras pas. Tu ne feras pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse. Tu n’abuseras pas de la faiblesse des autres. Tu ne seras pas insolant. Tu ne seras pas violant. Tu ne dégraderas pas le bien d’autrui. Tu ne voleras pas. Tu ne fuiras pas devant la police. Tu ne manqueras de respect ni à tes parents, ni à tes professeurs ni aux représentants de l’Etat, ni en général à tes ainés. Tu ne tricheras pas. Etc… »
Sans rien connaître de l’éducation morale donnée aux enfants en Chine et en Inde, je serais très surpris que vous trouviez beaucoup de préceptes précédemment cités qui ne soient pas également valables dans ces 2 pays et dans beaucoup d’autres. J’en appelle aux bloggeurs qui, étant issus de culture asiatique ou africaine ou autres pourraient m’apporter des preuves contraires à ce que j’avance.
A mon avis, ce qui fait la force des préceptes moraux, c’est qu’ils ont, au contraire, une portée très générale, quel que soit le lieu ou le niveau social considéré. Ils s’appliquent également à tous et malheureusement sont tout autant transgressés de la même manière par les délinquants de la finance qui fuient dans les paradis fiscaux pour échapper au contrôle du fisc, que par les chenapans qui s’enfuient devant la police pour échapper à son contrôle.
A la base, c’est le même fondement moral qui est transgressé mais, dans l’opinion populaire, ce n’est pas ressenti comme tel.
Dans un cas, et à juste titre, on crie au scandale. Dans l’autre c’est tout juste si les parents n’applaudissent pas à l’exploit de leurs enfants. Pire même, lorsque parfois une telle fuite conduit à des drames affreux, l’opinion publique à tendance à condamner moralement la police au lieu de mettre en cause l’insuffisance d’éducation morale.
Oui, on n’aime pas de nos jours entendre parler de morale, et on trouve mille raisons, même fallacieuses, pour ne pas corriger cette dérive.
Comme il n’y a pas au niveau de chacun, une conscience suffisante de la nécessité de s’auto contrôler à titre préventif pour satisfaire à ses devoir d’être civilisé, il n’y a plus qu’à s’en remettre aux maintiens de l’ordre normalement dévolus aux Etats mais qui, intervenant bien évidemment à l’aval des actes, sont débordés.
Je vous laisse imaginer l’issue du processus enclenché. C’est pour cela que personnellement, au risque de lasser les lecteurs, j’en appelle à un sursaut.
Jean-Luc dit : 28 mars 2010 à 18:08
Merci pour ce long commentaire et pardonnez ces mots malvenus concernant « la sophistication »
J’approuve ce que vous avancez sur les autres sujets et suis très surpris de ce qui vous est arrivé avec la modération. Rien de tel ne m’est arrivé. C’est pour cela que je rends hommage aux teneurs de ce blog. Je le trouve ouvert et non sectaire même si sa connotation générale est marquée.
Le fait qu’il permette de confronter des idées non alignées est très intéressant et enrichissant pour tout le monde, surtout que cela peut porter sur des sujets très divers.
@ jducac,
Messages reçus de part et d’autre, finalement. Tout est pour le mieux.
Difficile parfois d’écrire pour exposer des considérations sur les sujets abordés ici. Pour ma part je suis surtout un écrivain de cartes postales (et de listes de commissions).
Concernant la modération, je ne voudrais pas en faire un sujet à part entière, mais cela m’a apporté beaucoup, étonnement.
Un seul exemple:
Il est arrivé il y a quelques semaines qu’un de mes commentaires ne s’affiche pas.
(je ne sais plus sur quel sujet, et je ne sais plus en réponse à qui; peu importe)
Deuxième version. Variation sur le même thème. Celle-ci n’a pas paru non plus.
(je m’agaçais)
Troisième version. En plus de mon commentaire re-modifié, j’ai demandé deux mots d’explication, une piste pour comprendre. Résultat: ni commentaire affiché, ni explication.
Quatrième version (je dois faire partie des mauvais élèves (!) du blog puisque vous dites vous-même, Jducac, que pareille chose ne vous arrive pas …chouchou!). Rageur, j’ai décidé de tailler à grand coup de gomme dans mon commentaire, et d’insister fortement sur les points auquel je tenais. J’ai envoyé pour la quatrième fois ce texte qui me semblait depuis le début utile au débat …et il a paru!
Bizarre.
Je me suis mis à lire ce commentaire publié, et j’ai affiché en regard une copie que j’avais gardé de la toute première version.
Surprise!
Le commentaire affiché était plus fort et disait mieux ma pensée que le premier!
Je ne sais pas quelle conclusion en tirer concernant les critères de modérations du blog, mais je m’aperçois que deux ou trois fois cette non publication m’a obligé à mieux cerner mon sujet, et à le débarrasser de toutes les scories inutiles.
Si je pouvais penser que messieurs Jorion, Leclerc, ou ceux qui les secondent pour ce travail de lecture, m’ont amené délibérément à cela, je parlerais sans hésitation de maïeutique appliquée!
Tout cela m’a amené à penser qu’il serait bon que soit défini un vade-mecum du « blog de Paul Jorion », pour les novices dont je suis (un onglet de plus sur la ligne « Donation- A propos- But du blog-etc. »).
Je commençais même à faire la liste des codes que j’avais appris empiriquement:
– vouvoiement par habitude de correction;
– courtoisie en toute occasion (même si les mots sont forts);
– centrer le plus possible les commentaires sur le sujet du « billet »;
– ne dire que des choses utiles au débat (le temps est précieux pour tous);
– éviter donc les messages trop personnels, les dialogues de salon de thé;
– ne jamais redire deux fois la même chose (le temps est précieux-bis);
– éviter de trop critiquer chez l’autre la forme d’un message (tout le monde n’est pas écrivain);
– critiquer la forme si elle influe sur le fond; débattre du fond, du « billet »;
– éviter de citer des noms propres si les informations ne sont pas recoupées et publiques;
– transformer les « on », « ils », « eux » en pensée;
– n’être péremptoire que si on fait autorité sur un sujet;
– etc.
…Et puis j’ai pensé à la façon que j’avais eu de comprendre tout cela.
(je suis sûr que d’autres choses me seront sûrement encore corrigées par la « modération » dans le futur, et qui permettront de compléter ma liste personnelle!)
J’ai pensé à mon caractère propre, à la façon que j’ai de réagir aux choses.
…Et j’ai conclu définitivement que si j’arrivais sur un blog où un onglet affichait la liste des choses à faire et à ne pas faire …je m’enfuirais sur le champ!
(Je reste cependant persuadé que deux ou trois points clairement affichés enlèveraient beaucoup de travail inutile, et répétitif, aux modérateurs! …J’écris cela et je me dis que ces « points » sont peut-être déjà inscrit quelque part où je n’ai pas cherché.)
—————
C’est drôle, sans le vouloir, je me retrouve au coeur du sujet dont vous débattez avec Lou et les autres. Ce sujet est celui des règles nécessaires à toute vie en société (« 1968 » ou pas).
Les règles sont-elles utiles? Les règles sont elles nécessaires? Quelles règles doivent être écrites? Doivent-elles être écrites? Doivent-elles être totalement enseignées, ou pour partie « révélées »? Quelles règles sont universelles, et lesquelles sont de circonstance? Etc.
Je veux citer ici un petit livre de Peter Sloterdijk, philosophe allemand contemporain, paru il y a dix ans. Son titre décoiffe, et tape juste: « Règles pour le parc humain ».
J’ai lu ce petit livre de cinquante pages (éditions « Mille et une nuits »- janvier 2000 – 2,50 euros), et je veux l’apporter à notre réflexion. Trop long hélas de tenter un quelconque résumé, mais une phrase de l’auteur peut servir à cela, reproduite en « quatrième de couverture »:
« La domestication de l’être humain constitue le grand impensé face auquel l’humanisme a détourné les yeux depuis l’Antiquité – le simple fait de s’en apercevoir suffit à se retrouver en eau profonde. »
Voilà peut-être une des raisons pour lesquels chacun est touché et renâcle quand est abordé ce sujet de la morale. La morale fait partie, parmi d’autres choses, de cette « domestication » dont nous parle Sloterdijk. Et l’humanisme peine à en débattre.
Nous voilà alors en eau profonde.
@ Jean-Luc dit : 29 mars 2010 à 23:14
Contrairement à ce que j’ai dit précédemment, l’action de modération s’est bien fait sentir aussi sur mes interventions il y à un an environ, à mes débuts sur ce blog.
Je ne me souviens pas qu’elle ait conduit à un quelconque rejet de ce que j’ai pu avancer, même si parfois, je me suis un peu senti seul contre tous. Non, j’ai souvenir d’une ou deux interventions de modération que j’ai ressenties davantage comme des actions d’amélioration de mes textes et de bienveillance à mon égard.
J’imagine le blog de Paul Jorion comme un jardin dont il oriente la culture mais sans dirigisme. Il est certain que lorsqu’un billet dit : Je plante le premier chou, allez y continuez, plantez d’autres variétés de choux. Plus il y aura de planteurs, plus belle sera notre récolte, chacun pourra s’y nourrir.
C’est l’idéal pour regrouper ensuite les récoltes en ne mélangeant pas les choux et les carottes.
Mais la nature est ainsi faite que parfois, un jardinier attiré par la culture des choux dépose aussi une graine de salade qui s’avère donner naissance à un très beau spécimen à partir duquel une culture incidente se développe et attire de nouveaux jardiniers amateurs de salades.
J’ai compris que le jardinier en chef et ses aides étaient tolérants et c’est ce qui m’amène à intervenir plus souvent en incidence que sur le thème proposé en ouverture de débat.
Certaines fois, je me suis dit: le jardinier en chef à ouvert un nouveau secteur dans son jardin intentionnellement afin que je me livre personnellement à ce qu’il avait cru déceler dans mes attirances sur la morale, le travail, Etc…
C’est fou ce qu’avec les interactions des uns des autres sur internet on finit par gamberger, c’est certainement le jardin du futur.
———–
Merci de m’avoir fait connaître Peter Sloterdijk par l’ouvrage que vous avez lu et que j’ai pu sommairement approcher ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A8gles_pour_le_parc_humain et là : http://www.laviedesidees.fr/La-politique-du-temps.html
Effectivement, il aborde des thèmes auxquels je suis sensible et qui m’amèneront peut-être à l’approfondir. Pour tout dire, et si cela ne vous apparaît pas trop prétentieux, je m’interroge sur la meilleure façon d’être utile aux autres.
Ma mission la plus pertinente, est probablement de rester simplement ce que je suis, c’est-à-dire un candide au sein d’une myriade d’êtres infiniment plus cultivés. Le temps me manque pour tenter d’ingurgiter ce que d’autres ont mis de longues années à acquérir dans de longs cycles d’études parfois poursuivis par de volumineux travaux de recherche.
Mon expérience, familiale et professionnelle, est ma principale richesse. Elle m’a permis d’évoluer, d’être apprécié et d’être heureux dans un autre monde que celui auquel mes origines me destinaient ; Alors pourquoi ne pas poursuivre ?
D’un autre côté, c’est très réconfortant de constater que d’autres esprits avec beaucoup plus d’outils d’analyse et de références antérieures cultivent le même jardin que celui auquel je m’intéresse.
Alors cultivons notre jardin commun, chacun avec les outils qu’il a le mieux en main.
Comme vous avez pu le constater, sans être opposé aux références livresques et théoriques, je me méfie un peu de ceux qui surfent sur «leurs savoirs » parce qu’ils les ont bien souvent insuffisamment intériorisés pour en faire leur savoir intime et raisonné.
Je les vois, pour certains, comme des porte étendards un peu fragiles et manipulés à leur insu. Ce qui explique mes réactions en contres intérogatifs.
@ juan nessy dit : 28 mars 2010 à 16:05
Que voulez-vous suggérer en faisant suivre liberté, égalité, fraternité, du mot dogme ? Que le mot république n’est qu’un dogme ou une illusion ou un attrape nigauds ? Et que chacun des mots de notre devise nationale est à prendre dans un sens très relatif tout comme le mot république. La république française, la république cubaine, la république populaire de chine… qu’ont-elles en commun.
Pour ce qui est du droit de propriété je m’exprimerai ultérieurement.
J’avoue ne pas comprendre comment vous avez pu associer notre devise républicaine à dogme , alors que si vous lisez bien ( j’essaie de faire des textes courts ) , je l’associe à » refus du dogme » .
Si ça ne vous a pas sauté à l’esprit sans hésitation , c’est que nous n’avons pas la même perception de notre devise .
Pour le droit de propriété , je vous renvoie au lien wikipédia que j’ai déjà signalé , pour déblayer le terrain .
Et pour gagner du temps et une nouvelle méprise , je précise tout de suite que le droit de propriété érigé comme un dogme est odieux . Et que le droit de propriété (nécessaire ) est par définition un droit , c’est à dire écrit ( démocratiquement) par la loi dans sa définition et ses limites .
Les limites sont données par « Liberté , égalité , fraternité » .
Car la liberté , l’égalité et la fraternité ne sont pas solubles dans le dogme .
@ Juan @ Jducac
C’est évidemment un thème à travailler dans le cadre de la CPE
Locke utilise la « terre » comme modèle pour l’appropriation
La première clause restrictive énoncée par Locke relativement à la justification l’appropriation de la terre par le travail est intéressante.
Lorsque la terre commune est sortie de son état naturel et appropriée par celui dont le travail la fait fructifier il convient toutefois qu’il « en reste(r) assez, d’une qualité aussi bonne, et même plus que ne pouvaient utiliser les individus qui n’étaient pas encore pourvus. »
La deuxième clause est que l’appropriation ne constitue pas un gaspillage inutile
La troisième est qu’ elle n’appartienne pas déjà à une autre nation.
Comment actualiser le raisonnement de Locke ? Claude Roche pourra nous aider.
– Inutile de « supprimer l’héritage », les troisièmes et quatrièmes générations « claquent tout » 🙂 –
@ Pierre-Yves D. dit : 30 mars 2010 à 02:37 et @ Jean-Luc dit : 27 mars 2010 à 11:04 et autres
L’intervention de Jean-Luc m’était apparue positive. De fait, elle incitait à un rapprochement entre les 2 positions. L’une, la vôtre, vise à déculpabiliser 68 et à incriminer le capitalisme dans ce qui arrive à notre communauté humaine : perte de repères, perte de sens, sensation d’être dans une impasse ou au bord du gouffre
.
L’autre, la mienne, vise à dire en quoi l’esprit de 68 y a été au contraire pour beaucoup.
Comme vous revenez à la charge, je me dois de compléter mon argumentation. Pour moi, le capitalisme est une forme d’organisation qui inclut l’utilisateur final de la production.
Or, l’esprit de 68 incitait à se lâcher, à ne pas se contraindre, à ne rien freiner de ses envies.
En cela, 68 a été un très grand pourvoyeur d’utilisateurs finaux. Il a donc installé un très gros aspirateur en bout de chaîne.
Jouissons sans entrave et puisque l’on n’a pas encore gagné, par notre travail, ce que nous avons envie de consommer, empruntons, quitte à laisser les dettes aux générations suivantes. 68 a installé la demande dont l’organisation capitaliste s’est nourrie. Il a été un très bon agent commercial du capitalisme.
Quand vous dites « La morale collective s’arrête aux portes des entreprises. » je ne partage pas votre avis.
Pour moi il ne peut pas y avoir de morale collective sans morale individuelle. Or, l’entreprise moderne au contraire, parvient à satisfaire l’utilisateur final parce que chacun de ses membres a conscience de son rôle et de sa responsabilité y compris en s’autocontrôlant. C’est un état d’esprit qui s’acquière au sein de l’entreprise par l’enseignement des bonnes pratiques qui y est donné et par la prise en considération, du haut en bas de l’échelle, de l’utilisateur final.
L’entreprise n’est pas, loin s’en faut, le lieu d’expression des égos. J’ai connu des groupes de travail et des unités de production autonomes heureux, de même que des entreprises entières fières de leurs résultats.
Il est certain, que vos déclarations m’inclinent à penser que vous n’y auriez probablement pas votre place. Pourtant, dites-vous que si vous avez le niveau de vie qui et le vôtre, c’est grâce à de telles entreprises.
@ jducac
Le capitalisme a récupéré à son profit, via le consumérisme, le coté libertaire de 68. Cela rejoint ce que vous dites sur les utilisateurs finaux si ce n’est que je vois là qu’une une récupération d’un aspect particulier du mouvement de mai 68. Autrement dit, le consumérisme c’est du libertaire dépolitisé.
Pour preuve qu’il s’agit d’une simple récupération, la société de consommation était une cible de choix pour nombre de ceux qui participèrent au mouvement. « Il est interdire d’interdire » et « Jouissez sans entraves » sont des slogans célèbres mais qui ne sont pas représentatifs du mouvement politique que fut d’abord 68.
Mai 68 fut un mouvement aux accents internationaliste, anti-capitaliste, anti-colonialiste, anti-guerre, pour une autre société.
De même, les Marcuse, Baudrillard, Debord, et quelques figures de référence du mouvement, même s’ils n’y participèrent pas directement eux-mêmes, étaient farouchement opposés à la société de consommation.
Ceci dit, je ne me fais pas l’avocat des libertaires, en lesquels ne ne me reconnais pas lorsqu’ils revendiquent le « jouissez sans entraves ». Cette maxime est clairement la négation du principe de sublimation nécessaire à toute socialisation, à toute civilité, toute civilisation. Nonobstant, il faut replacer ce slogan dans le contexte d’une époque où la jeunesse, les femmes, les minorités étaient tenus de respecter un modèle parternaliste et machiste très étouffant. De ce point de vue l’idéologie libertaire joua un rôle positif.
A propos maintenant du point névralgique de notre divergence, à savoir le capitalisme et l’ordre qu’il représente.
Vous dites : »Pour moi il ne peut pas y avoir de morale collective sans morale individuelle. Or, l’entreprise moderne au contraire, parvient à satisfaire l’utilisateur final parce que chacun de ses membres a conscience de son rôle et de sa responsabilité y compris en s’autocontrôlant. »
D’abord je vois une certaine incohérence, ou tout au moins un manque, dans votre position qui consiste d’une part à regretter les besoins illimités de l’utilisateur final, suscités par la pensée 68, et d’autre part la logique d’entreprise qui consiste à satisfaire ces utilisateurs finaux. Si les utilisateurs finaux sont satisfaits ce ne peut être qu’au titre de leurs besoins illimités. Or qu’est-ce qui permet la satisfaction de ces besoins illimités si ce n’est l’organisation capitaliste ? Et qui anime cette organisation capitaliste ? Les personnels qui savent se contrôler. D’autre part, si les personnels se contrôlent c’est pour mieux contrôler les désirs des consommateurs finaux via le marketing, la publicité, et les entreprises du spectacle et du divertissement industrialisées.
Autrement dit les personnels ne se posent pas de questions ou plutôt n’en n’ont pas la possibilité ou les moyens sur leurs lieux de travail dès lorsqu’il s’agit de penser l’organisation du travail, son contenu et ses buts. Or si nous connaissons une crise aigüe c’est bien parce les travailleurs salariés n’ont aucune prise sur les buts de l’entreprise capitaliste, leur seule action possible se limitant à déposer un bulletin de vote pour élire des politiques, lesquels se gardent de remettre en cause la logique de fonctionnement du système. De là que la morale collective s’arrête aux portes des entreprises.
Dans mon commentaire précédent immédiat je n’ai pas redit ce que j’entendais par morale collective, mais dans plusieurs de mes autres commentaires j’avais bien précisé que la morale collective s’articule avec la morale individuelle, c’est d’ailleurs ce que j’appelais l’éthico-politique. Un principe de responsabilité individuelle n’implique nullement qu’il faille se plier à une organisation hiérarchique, de type militaire même, telle que celle que développe le capitalisme.
Revenons à Aristote, pour lequel l’éthique et la politique n’étaient pas scindés, mais s’impliquaient mutuellement. Or cela est tout simplement impossible au sein de l’organisation capitaliste, où la démocratie n’a pas cours, ne peut avoir cours, parce que ce qui est aux commandes c’est le capital et non pas les humains. J’aurais pu dire aussi la citoyenneté s’arrête aux portes des entreprises.
@ Pierre-Yves D. dit : 31 mars 2010 à 13:07
C’est fou ce qu’il faut dépenser comme temps pour faire peu à peu progresser le débat, donc, tant qu’il tient, notre rapprochement. J’ai déjà connu cela avec Lou et Louise pour qu’elles finissent par admettre que « Il est interdit d’interdire » était idiot.
Avec vous, vous avez fini par reconnaître que 68 avait poussé à la consommation sous toutes ses formes et que l’organisation capitaliste avait trouvé son intérêt à satisfaire la demande d’ailleurs amplifiée et facilitée du fait des accords arrachés à Grenelle. Nous sommes bien d’accord?
Ce faisant, reconnaissez au passage que cela n’a pas été dans le bon sens pour l’écologie du fait de l’accroissement des prélèvements sur les ressources non renouvelables que cela a entraîné. Certains qui, tel Dany, ont changé d’objectif, doivent avoir des remords.
Passons au capitalisme. Personne ne me l’a enseigné, ni pour me le dénigrer ni pour l’encenser. Mon expérience (encore elle, pardonnez-moi) m’a appris que c’est, à la base, quelque chose de naturel.
Au risque de vous choquer, je dis qu’au départ, c’est un travailleur qui travail plus que les autres et qui a tendance à moins consommer que les autres afin de se constituer un capital.
Pensez aux premiers agriculteurs qui n’ont pas consommé toutes les graines qu’ils ont cueillies afin de les semer l’année suivante en vue de la récolte.
Pensez à l’agriculteur qui s’est donné plus de mal que les autres pour domestiquer son premier animal de trait.
Le fait d’utiliser des techniques et des moyens de production plus performants en a fait l’amorce d’un capitaliste. Grâce à une saine gestion et à une bonne organisation, l’entreprise devient en général, de plus en plus rentable au fur et à mesure qu’elle grandit.
Un capitaliste est très souvent au départ, une personne comme une autre mais qui, s’organise et adopte un comportement qui génère de l’efficacité et en final, une élévation de niveau de vie.
Ce faisant, il a crée des emplois pour ceux qui en ont besoin et livré aux consommateurs des produits qui contribuent en général à faciliter la vie des gens. Dans l’affaire, tout le monde y trouve son compte. Et il ne semble pas immoral que dans l’affaire, lui, qui a travaillé plus que les autres et pris des risques, soit mieux rétribué que les autres.
Quant à l’organisation de l’entreprise, je vous suggère de regarder ce en quoi elle a de l’importance. Voyez en page 4 et 5 du document accessible ici : http://www.danielmartin.eu/Cours/Capital-Travail.pdf
Venons en une nouvelle fois à la morale et au fait que, selon vous, elle s’arrête aux portes de l’entreprise. C’est très important de bien s’expliquer sur ce sujet. Je pense que vous êtes tout comme moi un consommateur. En tant que consommateur, vous souhaitez disposer d’un produit qui vous donne satisfaction. Qu’il soit fiable, durable, pas cher. Ca n’est pas évident quand de très nombreuses personnes concourent à la conception et à la réalisation d’un produit, d’arriver à ce que ce soit un bon produit. Pour y parvenir, il est indispensable que chacun du haut en bas de l’échelle joue bien son rôle en vue de bien servir le produit. Cela exige une grande conscience professionnelle de chacun, de sorte qu’il règne à l’intérieur des entreprises de production que j’ai connues, une réelle morale focalisée sur le respect et la satisfaction de l’utilisateur final.
Quand vous dites « Or si nous connaissons une crise aigüe c’est bien parce les travailleurs salariés n’ont aucune prise sur les buts de l’entreprise capitaliste » je ne peux m’empêcher de penser aux contenus de certains tracs qu’on diffusait à la porte des entreprises il y a 60 ans.
Vous voulez de toute force condamner l’entreprise capitaliste sans regarder ce qui s’est passé et se passe encore dans le monde. Dans tous les pays, même les pays communistes, on a adopté le mode de production capitaliste parce que c’est le plus efficace.
C’est celui qui, tout compte fait, conduit au meilleur niveau de vie de ceux qui y sont employés. N’avez-vous pas vu l’état dans lequel se sont retrouvés les pays de l’Est après avoir fonctionné sous un autre type d’organisation. ?
Pourquoi croyez-vous que la Chine s’y est convertie?
jducac,
Bonjour. Je reprends le train en marche, pas facile ici vous en conviendrez ! J’ai lu il y a peu un de vos messages où vous notiez que certains avaient laissé tomber le débat avec vous. Je me suis senti visé.
Par là : http://www.pauljorion.com/blog/?p=8775#comment-63567 et là : http://www.pauljorion.com/blog/?p=8775#comment-63274
il me semble que c’est vous qui aviez botté en touche. Me trompé-je ?
Autre point : « Ce faisant, il [le capitaliste] a crée des emplois pour ceux qui en ont besoin et livré aux consommateurs des produits qui contribuent en général à faciliter la vie des gens. Dans l’affaire, tout le monde y trouve son compte. Et il ne semble pas immoral que dans l’affaire, lui, qui a travaillé plus que les autres et pris des risques, soit mieux rétribué que les autres. »
Merci de m’éclairer sur le paragraphe entier : qu’entendez-vous par « ceux qui en besoin » ? Est-ce une bonne chose « quelque soit l’emploi créé » ? Qu’entendez-vous par « faciliter la vie des gens », et cette facilitation doit-elle se faire même si elle contribue à détruire la planète, la biodiversité et accessoirement à affamer, assoiffer, et asservir nos frères humains ? Dans l’affaire tout le monde y trouve son compte : ah !?
PS : pardonnez le style, mais je suis à la bourre…et n’en ai pas l’habitude.
@ Fab dit : 1 avril 2010 à 07:34 et à ceux qui souhaitent suivre
Je vais donc répondre d’abord à votre seconde question du post :
http://www.pauljorion.com/blog/?p=8775#comment-63274
« Doit-on sous prétexte de participation à l’activité du groupe, afin de ne pas « vivre au crochet des autres » accepter un travail dénué de sens -pour soi et pour la société ? Sachant que ces evailmplois insensés se propagent plus vite que la peste et le choléra réunis -à tel point qu’aujourd’hui leur nombre est tel qu’il devient pour beaucoup difficile de les distinguer parmi les autres !!! »
Jusqu’alors, j’ai toujours trouvé un sens à ce que j’ai fait, même dans l’instant présent. Quand il m’arrive de douter, je m’efforce de sortir de mon interrogation en cherchant à donner un sens positif à mon action, quitte à aller chercher parfois très loin sa raison d’être et éventuellement à l’infléchir en fonction de l’évolution de mes perceptions.
Quand, j’étais totalement dépendant de ma cellule familiale et alors que, vu mon jeune âge, je ne m’interrogeais pas sur le sens de ce que je faisais, ce qui me guidait résultait de l’incitation de mes parents à participer aux activités familiales. Elles étaient pratiquement toutes orientées vers l’amélioration des conditions de vie.
Notre piètre situation sociale incitait mes parents à entreprendre plus qu’à gémir et à se livrer à des activités génératrices d’amélioration des ressources. Au passage, notez qu’on dirait plutôt aujourd’hui, pouvoir d’achat ce qui est très différent.
A l’époque, dans les années 45-50, c’était le début des aides sociales, mais elles n’étaient pas au niveau de celles d’aujourd’hui. Ce qui guidait en premier mes parents, c’était un précepte qu’on leur avait enseigné et que j’ai aussi adopté : « Aide-toi d’abord et le ciel t’aidera ».
En tant que terriens d’origine, ils ont loué un très grand jardin, 2000m2 qui était fait entièrement à la main. Là, toute la famille s’employait à des tâches pénibles et pourtant peu rémunératrices. Aujourd’hui les enfants employés au jardin familial, sont très peu nombreux dans nos pays développés et tout compte fait, ça n’est probablement pas un progrès, surtout quand on pense à ce qui va s’imposer à eux dans un futur proche.
Depuis déjà bien longtemps, je mesure combien ces travaux domestiques étaient très lourds de sens y compris de sens indirects, les plus précieux de tous.
A l’école, nous apprenions « Le laboureur et ses enfants ». On vénérait le travail et ce qui aidait à supporter le côté pénible de tâches que, moralement, on grandissait toujours toutes. On nous apprenait à respecter tous les métiers. Je pense que c’est toujours ainsi dans tous les pays en voie de développement.
Après tout, est-ce immoral que les emplois quittent les pays dans lesquels le travail, même le plus modeste, n’est pas vénéré en tant que tel ?
Quand j’entends parler de « métiers de merde », de « peste et de choléra » je m’interroge sur ceux qui ont aidé à développer ces qualificatifs. J’en viens à penser que ce ne sont pas de réels vrais travailleurs nés, mais peut-être au contraire des individus inconscients des conditions de leur existence.
Ils n’ont pas compris qu’on leur a seulement donné la vie et une éducation de base (très inférieure à celle qui été donnée antérieurement) pour qu’ensuite ils bâtissent leur vie avec ce qui se présente à eux.
Malheureusement ces enfants, auxquels on a néanmoins consacré beaucoup plus de moyens, ont été doublement trompés. D’une part on ne leur a pas inculqué les bases les plus utiles à la conduite de leur vie : la morale. Et d’autre part, on leur a laissé entendre qu’en leur donnant une instruction plus étendue et plus élevée qu’aux anciennes générations, ont leur éviterait de connaître les conditions les plus modestes, ces métiers que certains leur ont présentés comme de la merde, vouée aux autres, mais pas à eux. Quelle erreur !
J’ai donné mon avis sur un de ces métiers qui mérite le respect en réponse à Cécile et Louise et me suis longtemps exprimé sur le travail et autres dans la file où se trouve le poste ci-dessous. Remontez et redescendez la file. Je finis par me répéter. Attention au grand-père qui radote…
http://www.pauljorion.com/blog/?p=8775#comment-63662
Venons-en à votre deuxième question ; « Le travail doit-il nécessairement être rémunéré ? »
J’ai déjà donné mon avis dans le cas du foyer familial, mais ne retrouve pas sous quel billet je l’ai mis. Je vous l’indiquerai si je le trouve.
En dehors du foyer : je réponds oui. Puisque, je l’espère, nous continuerons à vivre pendant un certain temps avec des échanges nettement au-delà.
N’hésitez pas à me relancer s’il vous manque quelque chose. Je répondrai avec plaisir
jducac,
Merci de votre exemple. Il est fort probable néanmoins qu’il ne soit pas généralisable.
Je n’ai pas parlé de « « métiers de merde » ».
Comme vous semblez davantage attaché à la valeur des exemples particuliers, en voici deux :
– que penser de l’utilité, du sens, pour l’employé et pour la société, d’un poste de montage de téléphones portables destinés à une courte durée de vie ? Sachant que la vie de ces téléphones, de leur fabrication à leur pseudo-recyclage n’est pas ce qu’on a inventé de mieux pour la planète. Ah, je profite pour prolonger la question aux surdiplômés qui vendent la soupe forfaitaire qui avec ces téléphones ?
– vous parlez de jeunes : « on ne leur a pas inculqué les bases les plus utiles à la conduite de leur vie : la morale ». Question : qu’est devenue la chair à canon des temps passés ?
http://perso.numericable.fr/gabuzo38/devises/d_04.jpg
@ Fab dit : 1 avril 2010 à 07:34 et à ceux qui souhaitent suivre
Je complète pour répondre à toutes vos questions, notamment « Ce faisant, il [le capitaliste] a crée des emplois pour ceux qui en ont besoin »
Il me semble difficile à un homme, digne de ce nom, de se sentir appartenir à une communauté sans contribuer aux charges qu’implique l’existence de cette communauté.
Pour atteindre le niveau de vie qui est le nôtre, les hommes depuis la nuit des temps ont peu à peu structuré leurs activités dans le sens qui accroît l’efficacité. Ils ont vu que la spécialisation, l’organisation rationnelle, la grande échelle, l’automatisation Etc…sont les éléments à optimiser pour atteindre l’efficacité, cela étant vu par métiers ou par produits. Il en résulte qu’aujourd’hui la plupart des emplois sont à pourvoir dans de telles structures, lesquelles requièrent des capitaux et donc des capitalistes petits ou grands.
Comme chacun doit œuvrer pour participer aux charges de la communauté familiale, régionale, nationale, planétaire, en apportant sa part d’activité, il en résulte qu’il lui faut trouver sa place dans une structure qui procure des emplois. Les capitalistes participent à ces structures. Quand un capitaliste crée ou développe une telle structure, il crée des emplois. Plusieurs petits capitalistes isolés peuvent aussi, pour accroître leur efficacité, se regrouper dans une structure appropriée coopérative ou autre.
« Qu’entendez-vous par « faciliter la vie des gens » ? Dites-vous
Inutile de rentrer dans les détails. Il vous suffit de comparer votre vie à ce qu’était celle de vos arrières grands parents ou à celle de vos ancêtres du moyen âge ou encore avant, pour mesurer ce qu’est une vie plus ou moins facile. Vous pouvez voir aussi ce qu’est la vie de certaines personnes en Afrique, en Asie, en Amérique latine ou même en France pour les moins favorisés.
Bien sûr, l’activité humaine a des répercutions sur la planète. C’est le propre de l’homme de modifier son environnement pour rendre sa vie moins pénible ou plus agréable et c’est à cause de cela qu’il est devenu homme.
Le fait qu’il ait été capable de se faire seconder en France par 120 esclaves invisibles qu’il puise dans des ressources non renouvelables(énergies fossiles et métaux) a permis d’accélérer les choses.
L’objectif aujourd’hui, alors que les hommes ont pris conscience de leurs limites environnementales, est de revenir à une moindre empreinte sur la planète pour rendre notre civilisation durable en y perdant le moins possible sur notre confort de vie. C’est pour cela que je crois à la nécessité de changer de domaine d’activité. Réduire notre activité sur et pour le matériel en reportant notre vivacité naturelle sur le virtuel et le spirituel, me semble s’imposer. Cela peut certainement aussi contribuer à nous faciliter la vie, tout en portant moins atteinte à notre environnement.
C’est un revirement colossal qu’il convient d’opérer sur un ensemble de 7 milliards d’individus, dans des communautés encore divisées, et qui de plus n’ont pas acquis le même stade de développement.
C’est pour cela qu’il y a eu échec à Copenhague. Pour tout le monde, ce revirement indispensable, n’est pas facile à opérer.
Pour les pays les plus avancés, il est difficile d’imaginer de faire admettre la venue d’un mode de vie moins confortable alors que les moins pourvus de leur population aspirent à une amélioration, une préservation des acquis, un gain de pouvoir d’achat. Pour les politiques qui ont compris la difficulté du problème, c’est un sujet encore impossible à aborder comme je le fais. C’est d’autant plus difficile à aborder qu’ils ne sont pas encore arrivés à voir que la seule façon de s’en sortir, passe par une alliance générale, sans exclusive aucune, si l’on veut éviter des désordres graves qui conduiraient à des effondrements.
Pour les pays les moins avancés, ceux qui, jusqu’alors, n’ont que peu prélevé sur les ressources non renouvelables, il est difficile d’envisager de réduire leurs prélèvements. Leur développement reste à faire et leurs populations les plus pauvres connaissent un niveau de vie encore plus réduit que les pauvres des pays développés.
Malgré tous les problèmes qu’elle pose, la mondialisation apparaît, du point de vue du rééquilibrage des prélèvements et des niveaux de vie, un processus qui permet d’aller dans le bon sens. On peut d’ailleurs se demander si ce qui a orienté les rédactions des traités européens, OMC, Etc… ne provient pas d’une telle prise de conscience résultant des travaux du Club de Rome dans les années 70.
S’ajoute à tous ces problèmes, l’accroissement de la population mondiale. Il vaudrait mieux la réduire comme lemontre l’étude de Paul Chefurka : http://www.courtfool.info/fr_Energie_et_population_mondiales.htm
@ Fab dit : 1 avril 2010 à 07:34 et à ceux qui souhaitent suivre
Voici le post où j’ai donné mon avis sur la non rémunération des femmes au foyer.
http://www.pauljorion.com/blog/?p=8775#comment-63272
A mon tour de vous relancer. Il me semble que vous n’avez pas répondu à la demande formulée au bas du post suivant : http://www.pauljorion.com/blog/?p=8775#comment-63987
Merci de développer un peu, pour qu’en nous comprenant mieux, nous nous rapprochions
@ jducac ( http://www.pauljorion.com/blog/?p=9401#comment-68613 ),
Je souscris à ce que vous écrivez (les liens que vous m’avez donné ont, de plus, complété mes connaissances).
Pour conclure provisoirement cet échange, je dirais que le privilège de l’âge fait que j’utilise de plus en plus, comme vous, la richesse qu’apporte l’expérience.
La vie est un bon professeur.
Un autre professeur est dans les livres.
Il y a un terme que l’on n’emploie plus beaucoup aujourd’hui, qui désignait les études des textes et des langues anciennes que l’on faisait au lycée; on parlait des « humanités ». On faisait « ses humanités ».
L’expérience et l’étude des textes, les deux choses sont donc utiles pour faire grandir l’humanisme.
Il a existé des époques ou le passé et l’expérience avait plus de valeur.
Je me souviens d’avoir lu un texte de Victor Hugo (peut-être dans « Choses Vues ») dans lequel celui-ci soumettait l’idée qu’il serait bon d’avoir atteint un âge avancé pour pouvoir se présenter à une élection comme représentant du peuple (si je me souviens bien, cinquante ans était l’âge d’éligibilité qu’il proposait). L’énergie de la jeunesse pour bâtir la cité, la sagesse de la vieillesse pour la diriger.
Evidemment, cet excès de valorisation de l’expérience n’est pas une panacée. Il y a de nombreux exemples historiques qui montrent que les plus anciens ont pu être aussi les plus aveugles.
Cependant l’excès inverse que nous vivons, et qu’on peut qualifier de « neophilie » (« tout ce qui est nouveau est intéressant » selon la formule du marchand d’art Léo Castelli), n’est pas non plus la solution.
J’observe que certains cinquantenaires d’aujourd’hui, élevés dans l’idée que tout ce qui est vieux est « ringard », ont du mal à endosser les habits que la vie leur a réservé. Par crainte de se « ringardiser », ils renâclent à oser transmettre leur expérience. Par facilité ils préfèrent se déguiser en rebelles d’opérette, et laisser toute la parole à la jeunesse. Ils souhaitent peut-être que cette jeunesse, qu’ils voudraient continuer à avoir comme miroir d’eux-même, vienne leur voler leur vieillesse. Et c’est malheureusement ce qui risque de leur arriver.
Pour reprendre, à l’inverse, le sujet abordé par Victor Hugo, voici un autre exemple. Nous souhaitons intéresser les plus jeunes aux affaires de la cité (Conseils municipaux d’enfants, Conseils d’établissement scolaire ouvert aux élèves), et c’est une bonne chose. Mais que penser du droit de vote qui pourrait être accordé dès seize ans, selon le projet de loi évoqué récemment? N’est-ce pas illusoire? Et pourquoi ne pas aller jusqu’à accorder ce droit de vote aux enfants de sept ans, puisque nous atteignons à cette époque « l’âge de raison »?
(Si l’on compare une société à une famille, il est évident que tous les membres doivent être intéressés aux événements familiaux, et y participer. Mais aucune famille ne donne un droit de veto aux enfants pour ce qui concerne les choses les plus importantes. Ceux qui ont lu le roman de Golding « Sa Majesté des mouches » ont une petite idée de ce qui pourrait arriver si l’enfance dirigeait.)
Il est certain que « tout ce qui est excessif est insignifiant », et Talleyrand aurait recouvert de la même insignifiance la « neophilie » et la « seneophilie » (pardon jducac, de ces barbarismes de latin de cuisine).
Il nous faudra donc toujours adosser notre humanisme sur l’expérience du passé et sur les textes anciens, mais sans oublier la force du présent et de la nouveauté. Tout est mêlé. Rien ne doit avoir de valeur supérieure.
Le passé a pu à certaines époques vouloir gagner sur le présent.
Je comprends que vous tenez à ce que le « présent » de 68 (pour faire court) ne gagne pas sur le passé. Je vous rejoins. L’esprit doit rester ouvert. Il y a eu d’autres 22 mars avant, et il y en aura après.
jducac,
Ca devient vraiment difficile de suivre, avec tous ces renvois, ces réponses décalées…Je vous avais répondu là : http://www.pauljorion.com/blog/?p=9401#comment-69376
Vous décrivez un système qui me révulse : optimisation, efficacité…, parce que, je le répète, seul l’objectif compte : peu importe l’homme dans le processus. Il faut qu’il se mette au service de la société : Métropolis, Les temps modernes. La société c’est aussi l’armée : allez hop, à la boucherie, « il faut que tu prennes ta place dans la structure »…en sapin ! Et avec le sourire : c’est pour le groupe !
Les 120 esclaves dont vous parlez ne sont invisibles qu’à ceux qui ne veulent pas les voir.
Je résume : c’est comme ça alors il faut s’y faire. Comme en Birmanie. Comme en Chine. Comme en Iran. C’est la vie quoi, n’est-ce pas ? On va continuer à bouffer de la merde (OGM, élévage intensif, pesticides, engrais à gogo…) parce c’est le système qui veut ça : ça permet de créer de l’emploi chez les fabricants de pesticides et d’ogm !!! L’Amazonie devient un grand champ de cultures de soja, d’ogm… : mais puisqu’on vous dit que c’est pour la bonne cause, que ça crée de l’emploi puisque ce soja transgénique emploi du monde sur place, et étant destiné à l’alimentation de notre bonne viande à nous ça crée de l’emploi en France tout en remplissant notre frigo de bonne viande nourrie avec des aliments pas chers puisque produits par des esclavagistes et voleurs de terres ! Pareil pour les téléphones portables : de la fabrication au recyclage, en passant par les forfaits…tout est bon : les emplois créés, les matériaux utilisés, le recyclage total et totalement vert.
Tenez, encore un lien : http://www.pauljorion.com/blog/?p=9807#comment-69379
Le travail, ça occupe : c’est une bonne chose, vous avez raison. M’enfin de là à dire que c’est la meilleure ! Il est temps de chercher autre chose, qui soit plus respectueux de l’homme, de l’humanité et de la Nature. Ça ne sert à rien pour les générations futures que nous nous réfugiions dans le réconfort de l’idée d’avoir fait de notre mieux, que c’est la société qui voulait ça et que dans ce système imposé, inébranlable, nous avons essayé d’apporter notre petit plus, par exemple en disant « s’il vous plaît » avant de mettre une balle entre les deux yeux de notre ennemi ou du poulet d’abattage, ou en disant que « non ce n’est pas raisonnable » en fabricant des énoooormes 4×4 ou en bouffant des produits faits par des esclaves du Sud (des vrais, on peut même les toucher, ou les frapper s’ils n’avancent pas assez vite, vous savez comme ils sont ces gens-là, toujours à tirer au flanc, et à faire exprès de ne pas comprendre qu’il faut qu’ils prennent leur place dans le trafic, que c’est pour le bien de la société s’ils produisent de la merde qui pollue leur terre, déstructure leur organisation sociale et familiale et les rend dépendants de notre monnaie dont nous débattons ici tant et plus !), ou en disant que « c’est bien il faut continuer comme papa et maman » à nos enfants !!!
Voilà jducac, ça fait du bien. Surtout en ce dimanche pascal : y’aura plein de chocolat (lisez l’étiquette…provenance, ingrédients…), du bon agneau, et mardi hop : au boulot
@ Fab dit : 3 avril 2010 à 04:35
Votre exemple montre que pour gagner sa vie aujourd’hui, on est conduit à consommer, directement ou indirectement, les ressources naturelles non renouvelables à très vive allure.
Il n’y a pas d’autre solution que de réorienter nos activités vers l’enrichissement spirituel de chacun afin de rendre les hommes heureux autrement qu’en cherchant à avoir, pour jouir du confort matériel, et à paraître, pour donner envie aux autres.
Quand gagnera-t-on sa vie par une activité sur ce créneau ?
C’est possible depuis longtemps. Il suffit d’être gourou et suffisamment habile pour plumer des adeptes de telle sorte qu’ils ne puissent plus retomber dans le monde de consommation matérielle.
Tout cela ne va pas dans le sens de la préservation des acquis, ni de l’augmentation du pouvoir d’achat.
Quelle-est votre solution ?
___________
Pour la chair à canon, ne craignez pas de dire là où vous voulez en venir. Merci de faire don de quelques phrases non elliptiques
Fab dit : 4 avril 2010 à 07:41
Quand j’ai posté à 07/43 je n’avais pas pris connaissance de votre dernier poste à 07/41, Je viens donc y répondre.
Quel réquisitoire !
J’imagine que vous êtes encore jeune, débordant d’idées et d’énergie pour bâtir autre chose de mieux. Prenez le monde tel qu’il est et agissez positivement pour le conduire là où vous le voyez, c’est-à-dire ramené aux conditions des temps très anciens, certainement encore plus défavorables pour les plus faibles.
Ceux qui vous ont précédé, une fois en devoir de travailler, souvent très jeunes, ont pris le monde tel qu’il était et y ont fait leur œuvre. Si vous êtes européen, dites-vous qu’après beaucoup d’erreurs de leurs ainés, ils ont bâti la paix intérieure et entre Etats. Ils auraient pu faire plus mais reconnaissez que ça n’est pas négligeable. Souhaitons que vous puissiez garder ces acquis fragiles et faire mieux, je vous y encourage.
Pour ce qui me concerne, je me sens trop âgé, et espère que dans le monde que vous souhaitez, on aura quand même un minimum de respect à l’égard des générations de vos parents et grands parents qui vous ont fait naître et grandir, malgré les difficultés de leur vie. Car je pense que, comme moi, ils ont fait de leur mieux honnêtement, sans mauvaise intention à votre égard, au contraire.
Allez-y ! Prenez le monde à pleins bras. Faites en sorte qu’il soit mieux ou en tout cas pas plus mal.
Attention toutefois.
Vous n’êtes qu’un parmi 7 milliards et pendant que vous dressez votre réquisitoire, d’autres agissent et, à terme, risquent de vous entraîner de gré ou de force dans leur ronde redoutable basée sur l’action, l’efficacité, le respect d’une morale individuelle et collective qu’ils auront bâtie entre eux et qu’ils vous imposeront.
Courage !
jducac,
« Quand gagnera-t-on sa vie par une activité sur ce créneau ? » : ça sent l’oxymore. Au moins.
Que « cela » n’aille pas dans le sens de l’augmentation du pouvoir d’achat est la moindre des choses, j’en conviens.
Ma solution : que ceux qui le peuvent larguent les amarres. Qu’ils se fassent confiance. Qu’ensuite on puisse tous en parler ensemble. Il n’est pas exclu comme vous le notez -peut-être un peu vite- que nous réussissions à « réorienter nos activités vers l’enrichissement spirituel de chacun afin de rendre les hommes heureux autrement qu’en cherchant à avoir, pour jouir du confort matériel, et à paraître, pour donner envie aux autres. ».
« Pour la chair à canon, ne craignez pas de dire là où vous voulez en venir. Merci de faire don de quelques phrases non elliptiques » : ce doit être une histoire de positionnement, je ne vois là aucune ellipse. Vous parlez des jeunes, d’aujourd’hui si j’ai bien compris, en disant qu’on ne leur a pas inculqué la morale : est-ce la même morale que celle qui fut inculquée par le passé à la chair à canon ?
Plutôt que réquisitoire, que pensez-vous de constat ? Ce qui n’enlève rien à la bonne volonté des anciennes générations qui ont fait avec les moyens du bord, avec les conditions de l’époque pour reprendre vos propos.
« Prenez le monde tel qu’il est et agissez positivement pour le conduire là où vous le voyez, c’est-à-dire ramené aux conditions des temps très anciens, certainement encore plus défavorables pour les plus faibles. »
Quand situez-vous ces temps très anciens ?
A cette époque la population humaine n’était probablement pas de 7 milliards, mais je serais curieux de connaître la différence avec notre époque des proportions de « plus faibles » dans le monde, et de « leur » condition. Sans parler de celle des autres animaux terrestres, des plantes, de la Nature en général et non d’une espèce en particulier : il n’y a là non-plus aucune ellipse, seulement le constat d’une morale séculaire et malheureusement trop souvent non-inculquée : l’harmonie, plus connue sous le nom de règle d’or ou d’éthique de réciprocité.
Je n’ai pas bien compris votre dernier paragraphe : vouliez-vous dire « d’autres s’agitent » ?
jducac : nous sommes en classe affaire, on se goinfre, on se remplit la panse à s’en rendre malades, bref on consomme à n’en plus pouvoir et sans intégrer réellement, en pleine conscience, les dégâts provoqués par notre attitude d’enfants gâtés diront certains, d’enfants prisonniers d’un vaisseau spatial, sans repères, et qui occupent leur temps comme ils peuvent en se cachant au maximum la réalité qui les effraie.
Merci.
@ Fab Fab dit : 5 avril 2010 à 05:40
Au final, nos visions respectives ne sont peut-être, pas très éloignées l’une de l’autre.
Personnellement, je pense que pour avoir une chance de nous en sortir, il faut d’abord, au niveau du pays, prendre conscience collectivement de la gravité de la situation pour rechercher une union nationale. C’est pour cela que j’interviens très souvent sur ce blog afin de freiner le plus possible les entreprises de divisions partisanes qui me semblent vaines , dérisoires et suicidaires face à l’enjeu. Si les divisions internes s’installaient, nous irions rapidement vers un naufrage auto destructeur.
Ensuite il faut, si c’est encore possible, opérer une reconversion morale de la population, surtout celle née après 1950 chez laquelle on a instillé le virus de l’individualisme, le réflexe du chacun pour soi. Il faut rebâtir chez chacun, une conscience morale du devoir individuel au service d’un devoir collectif, seul capable de sauver notre civilisation. C’est pour cela que je me bagarre tant pour qu’on torde le cou aux slogans ravageurs de 68.
Vous évoquez la chair à canon des précédentes guerres, mais aujourd’hui nous sommes, sans que les gens s’en rendent compte, dans une guerre… une guerre pour notre survie. L’ennemi c’est nous-mêmes, individuellement et collectivement. C’est pour cela que j’évoque souvent la nécessité de travailler sur le spirituel, le mental, la conscience, avec tout ce que cela comporte de dangereux ; mais comment faire autrement quand on est au bord du précipice.
Là où je pense que nous nous séparons peut-être, c’est sur la façon d’opérer le renversement. Même s’il faut aller vite, je pense qu’il ne faut pas, comme vous l’évoquez, larguer les amarres avec toute la brutalité que cela implique. J’aurais tendance à penser à une phase de transition s’étalant sur plusieurs années ou décennies ou plus, le temps de convertir les foules qui sont à des années lumière de s’attendre à ce que cela suppose comme régression dans le niveau de vie, au sens où on l’entend actuellement. Il faudra du temps pour réimplanter des interdits, les faire comprendre et les faire respecter.
L’inconnue se situe aussi au niveau des continents et de la planète entière, pour que cette transformation radicale soit comprise et acceptée par tous. Copenhague n’est pas encourageant de ce point de vue. Notre petit pays est-il le mieux placé pour entraîner la planète entière ? Il est à craindre que nous soyons pris dans la ronde infernale de ceux qui, plus forts et plus nombreux, pourraient penser s’en sortir autrement, à notre détriment.
SCARINGELLA a écrit : « Pour avoir des droits il faut etre sujet de droit donc majeur. »
Permettez-moi d’intervenir sur le tard, mais voilà exactement le genre de sophisme que je ne laisse pas passer ! Typique du formatage au droit napoléonien et romain.
Deux catégories absolues, discrètes, sans nuance : les « mineurs » (quel mot affreux) et les « majeurs », rien entre les deux, comme si les droits ne devaient pas être ouvert progressivement et intelligemment avec l’âge ! Les juristes étroits mettent dans la même catégorie le nourrisson et le jeune homme de 17 ans, c’est ridicule.
Bien sûr que l’on peut être sujet de droit avant 18 ans ! Cela se fait dans de nombreux pays. Mais en France, ceux qui voudraient refuser que l’on soit sujet de droit à 16 ans sont en général les mêmes qui veulent abaisser la majorité pénale à 13 ans. Cherchez l’erreur.
L’histoire recèle même de petites saloperies qui méritent d’êre rappelées : avant 1974, on n’était, selon Scaringella, pas « sujet de droit » avant 21 ans. En revanche, pour porter des armes de guerre, par exemple en Algérie, on vous trouvait « majeur » à 18 ans et même 17. C’est un véritable scandale dont aucun livre d’histoire ne parle et qui n’intéressait pas la chienlit de 1968 : leur l’ambition n’était le progrès moral mais juste de coucher et découcher sans entraves.
Le sophisme, courant dans les milieux de petits juristes de bas étage, énoncé par SCARINGELLA doit être démoli. Et le droit des moins de 18 ans ne doit surtout pas se limiter aux devoirs des adultes avec des truismes du genre manger à sa faim ou ne pas être battu. Il faut créer des droits personnels, surtout à l’adolescence : il est par exemple absolument anormal que l’orientation scolaire soit décidée par les parents et non par le jeune lui-même ; il est scandaleux que les parents soient incités par des lois napoléoniennes complètement moisies à ouvrir et à censurer la correspondance de leurs enfants. Il est contraire à la laïcité que les parents puissent imposer leur religion.
la vraie arnaque est là : pendant que les bôbôs et les psys à 2 balles nous parlent d’interdire la fessée, on ne remet pas en cause des lois scandaleuses qui permettent aux parents de refuser à leurs enfants l’orientation scolaire de leur choix !! Donc oui, les droits de l’enfant sont une arnaque, mais pas du tout dans le sens où notre sophiste l’entend !