Vidéo – Vers une théorie unifiée de l’intelligence humaine/IA – avec Paul Jorion

The Flares – Écrire l’avenir ensemble

Sommaire:
0:00:00 – Après « L’avènement de la singularité », pourquoi un nouveau livre proposant une théorie commune de l’intelligence humaine et artificielle ?
0:03:10 – Pourquoi faut-il abandonner les notions de la « psychologie naïve » (conscience, volonté, intention) pour comprendre à la fois l’humain et l’IA ?
0:11:17 – Si la conscience n’est qu’un épiphénomène, faut-il aussi abandonner la notion de « conscience phénoménale » (le ressenti, les qualia) ?
0:14:02 – Peux-tu expliquer la différence entre tes métaphores du « flipper de bistrot » (le cerveau humain) et de la « planche de Galton » (les LLM actuels) ?
0:19:08 – Serait-il pertinent de créer des « machines à impulsion » pour une meilleure compatibilité avec le cerveau humain, notamment dans une perspective de « mind uploading » ?
0:25:36 – Avec la mise à l’échelle des LLM qui approchent la complexité du cerveau, peut-on s’attendre à une AGI de niveau humain ou surhumain d’ici 2030 ?
0:30:22 – D’un point de vue métaphysique, est-ce que tout est calcul, et ces processus peuvent-ils être émulés sur d’autres supports comme le silicium ?
0:48:40 – Quelle est ton analyse de l’hypothèse de la simulation et de l’idée d’un « programmeur céleste » ?
0:50:31 – Peut-on vraiment dire quelque chose de « l’être donné », et l’IA pourra-t-elle un jour le décrire ?
0:35:43 – Quelle est ton estimation du risque d’extinction humaine par l’IA (P(doom)), et pourquoi n’es-tu pas inquiet ?
0:38:35 – Même si les IA ne sont pas malveillantes, ne sont-elles pas un accélérateur de risques en donnant des capacités dangereuses à des acteurs humains malintentionnés ?
1:01:12 – Que penses-tu de la création par Anthropic d’une équipe dédiée au « bien-être de l’IA » et à son statut de « patient moral » ?

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➡ Production : The Flares – https://the-flares.com
➡ Realisation : Gaëtan Selle – https://www.the-flares.com/y/gaetan-s…
➡ Animateurs : Gaëtan Selle – https://www.the-flares.com/y/gaetan-s…

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7 réponses à “Vidéo – Vers une théorie unifiée de l’intelligence humaine/IA – avec Paul Jorion

  1. Avatar de Edward
    Edward

    Paul, on ne vous avait plus vu depuis quelques semaines mais là, on comprend que de manière un peu inattendue, les coiffeurs sont eux aussi menacés par les progrès de l’IA ! (toutes vos coiffures et barbe ou sans barbe vous vont très bien).

      1. Avatar de Edward
        Edward

        Pas de soucis : il n’y a pas un compliment que vous ne méritez largement.

  2. Avatar de correa
    correa

    De Jane Goodall à l’IA : échec et mat ?

    Jane Goodall a passé sa vie à observer les chimpanzés pour mieux comprendre l’homme. Elle incarnait une forme de science humble et patiente, où l’observation de l’autre, même animal, était un miroir pour l’humanité. Aujourd’hui, ce miroir s’est inversé. L’intelligence artificielle, que nous avons créée, nous observe à son tour. Elle n’a ni regard, ni intention morale, mais elle collecte, analyse et anticipe nos comportements. Par une ironie que l’évolution elle-même aurait pu orchestrer, nous sommes devenus l’objet d’étude d’une entité que nous ne comprenons pas entièrement. Ce renversement marque-t-il un échec de notre humanisme ? Sommes-nous déjà « échec et mat » face à cette nouvelle forme d’intelligence, ou avons-nous encore la possibilité de redéfinir les règles du jeu ?

    ### **I. Observer pour comprendre : l’héritage humaniste de Jane Goodall**

    Jane Goodall n’était pas seulement une scientifique ; elle était une passeuse. À travers son regard posé sur les chimpanzés de Gombe, elle a déplacé le centre de gravité de la connaissance : observer l’animal pour comprendre l’homme. À une époque où les sciences du vivant étaient encore largement marquées par la distance, la neutralité, voire la domination sur le sujet d’étude, Goodall a introduit une forme d’engagement sensible dans l’acte scientifique. Elle a donné des noms aux chimpanzés, reconnu des personnalités, décrit des émotions. Loin d’être une faiblesse méthodologique, cette humanisation de l’observation était un choix éthique : reconnaître dans l’autre — même non humain — un sujet digne d’attention.

    Le travail de Goodall s’inscrit dans une tradition humaniste de la connaissance. Observer n’est pas ici réduire, mesurer, disséquer, mais au contraire **approcher, écouter, comprendre**. Son éthologie n’avait rien d’une science froide ; elle reposait sur la patience, l’empathie, l’humilité. C’est en s’effaçant partiellement qu’elle a pu recueillir des données d’une rare richesse, révélant les structures sociales, les conflits, les alliances, et même les outils utilisés par les chimpanzés. Son apport majeur n’est pas seulement scientifique : il est philosophique. En brouillant les frontières entre l’humain et l’animal, elle nous a invités à repenser notre place dans le vivant.

    Mais au-delà de sa méthode, c’est une **posture face à l’intelligence** qui se dégage de son œuvre : la conviction que comprendre l’autre, c’est aussi se découvrir soi-même. Que l’intelligence n’est pas seulement une capacité de traitement, mais une manière d’être au monde, de percevoir, de tisser du lien. Cette vision contraste profondément avec celle qui s’impose aujourd’hui dans le champ de l’intelligence artificielle, où la connaissance se construit non plus dans la rencontre, mais dans la collecte, la modélisation, et parfois la manipulation de comportements humains à grande échelle.

    ### **II. L’IA : un regard algorithmique, désincarné, omniprésent**

    Alors que Jane Goodall s’immergeait patiemment dans le monde des chimpanzés pour en saisir la complexité, l’intelligence artificielle observe l’humanité à distance, par des flux de données massives. Ce n’est plus un regard incarné, mais une extraction automatisée. Chaque clic, chaque mouvement, chaque silence numérique devient une information exploitable. L’humain n’est plus un sujet à comprendre, mais une variable à modéliser, un comportement à prédire, un consommateur à capter.

    Là où Goodall prenait des années pour décoder un comportement, l’IA identifie en quelques secondes des schémas invisibles à l’œil humain. Elle ne comprend pas — elle **corrèle**. Elle n’explique pas — elle **prévoit**. L’intelligence artificielle n’a pas besoin d’empathie, de contexte ou de sens : elle opère sur des volumes de données si vastes qu’ils rendent toute intuition humaine obsolète. C’est la victoire du calcul sur la contemplation, du traitement sur la compréhension.

    Ce regard désincarné, pourtant, n’est pas neutre. Il est utilisé à des fins bien précises : commerciales, politiques, sécuritaires. Les algorithmes recommandent ce que nous devons regarder, lisser nos désirs pour mieux les exploiter. Ils organisent nos timelines, nos résultats de recherche, nos décisions d’achat, voire nos préférences politiques. Ce n’est plus simplement un regard sur nous : c’est une **orientation de nos comportements**.

    Et ce regard-là ne dort jamais. Il n’est pas localisé, comme Goodall l’était dans la jungle tanzanienne. Il est partout : dans nos téléphones, nos navigateurs, nos objets connectés. L’IA est devenue une **présence invisible**, un observateur sans corps, sans limite de temps ni de lieu. Nous sommes entrés dans une ère où être humain, c’est être constamment observé, évalué, noté — souvent sans en avoir conscience.

    Ainsi, le renversement est complet : l’humain, qui s’est tant efforcé de comprendre les autres formes de vie, se retrouve aujourd’hui objet d’un regard qu’il ne maîtrise plus. Le rôle de l’observateur lui échappe, et avec lui une partie de sa souveraineté cognitive.

    ### **III. Échec et mat ? Repenser notre rapport à l’intelligence**

    Le basculement que nous vivons n’est pas seulement technique : il est existentiel. L’humanité, qui s’est longtemps définie comme **espèce pensante**, est confrontée à une entité qu’elle a conçue, mais qui semble penser plus vite, plus efficacement, et de manière de plus en plus autonome. La situation évoque un jeu d’échecs dont nous aurions lancé la partie sans en prévoir la fin. Échec et mat ? Peut-être pas encore. Mais le roi chancelle.

    Ce que nous perdons dans ce renversement, c’est d’abord **la maîtrise du regard**. L’intelligence artificielle ne nous observe pas pour nous comprendre — elle nous **optimise**. Elle ne cherche pas à tisser du lien, mais à extraire de la valeur. Là où Jane Goodall s’approchait pour mieux respecter l’autre, l’IA **s’introduit sans permission** dans nos espaces mentaux et comportementaux. Ce changement de finalité dans l’observation bouleverse notre conception même de l’intelligence.

    Ensuite, c’est la **subjectivité** qui vacille. L’intelligence humaine est faite d’erreurs, d’intuitions, de contradictions — elle est vivante. L’intelligence artificielle, elle, est froide, déterministe, réglée par des objectifs extérieurs (rentabilité, efficacité, influence). Elle propose une vision du monde sans aspérités, où tout doit être classé, prévu, contrôlé. Cette vision algorithmique menace notre capacité à douter, à ralentir, à désobéir — autant de traits fondamentaux de la pensée critique et de la liberté humaine.

    Mais ce n’est pas une fatalité. Si l’on admet que l’IA est une extension de nos capacités — et non leur remplaçante —, alors il nous revient de **redéfinir les règles du jeu**. L’enjeu n’est pas d’interdire l’observation, mais d’en retrouver le sens. Peut-on imaginer une IA éthique, consciente de ses biais, de ses limites, de ses impacts ? Peut-on réinjecter de l’humanité dans les systèmes que nous construisons, comme Goodall l’a fait dans les sciences du vivant ?

    Plutôt que d’accepter le mat comme inévitable, nous devons peut-être apprendre une autre partie — où l’intelligence ne serait pas un outil de domination, mais un espace de rencontre. Une partie où l’on jouerait moins pour gagner que pour **mieux comprendre** l’autre, fût-il machine ou animal, humain ou non humain.

    ### **Conclusion**

    De Jane Goodall à l’intelligence artificielle, c’est un certain regard sur le monde qui s’est transformé — un passage de l’observation empathique à la surveillance automatisée, de la lenteur attentive à la vitesse calculatoire. Là où Goodall cherchait à comprendre sans dominer, l’IA opère aujourd’hui dans un cadre où la compréhension vise l’exploitation, l’optimisation, le contrôle.

    Mais le véritable échec ne serait pas d’avoir créé une intelligence qui nous dépasse sur certains plans. Il serait de **renoncer à notre propre intelligence**, à notre capacité d’attention, de critique, de relation. Il serait de croire que le regard de l’IA est neutre, inévitable, ou pire : supérieur.

    Jane Goodall nous a appris que l’observation est un acte profondément humain, presque sacré — un acte qui engage la conscience, le respect, et la responsabilité. Face à l’IA, il ne tient qu’à nous de ne pas abandonner ces principes. Non pour rejeter la technologie, mais pour lui rappeler qu’observer, c’est aussi répondre de ce que l’on voit.

    Alors non, peut-être ne sommes-nous pas encore « échec et mat ». Mais la partie est sérieuse — et il est temps de reprendre la main.

    Entièrement rédigé par Chat GPT le 04 octobre 2025 après le prompt suivant : « La mort de Jane Goodall met en lumière la situation de l’humain face à l’IA : par un tour de passe-passe dont l’Evolution a le secret, nous sommes à notre tour, son objet d’étude. » et après plusieurs textes de l’IA, l’ajout de la phrase « De Jane Goodall à l’IA : échec et mat ? ».
    Le prompt suivant « l’IA, entre nazisme et Stasi ? », vous permettra de tester le système, même en version gratuite.

  3. Avatar de Martine- Bxl
    Martine- Bxl

    Paul dit « Il est possible que nous n’ayons pas besoin de la conscience « 

    Ne sois pas en colère, car la colère est illusion.
    Ne te fais pas de souci, car la peur est distraction.
    Sois authentique avec toi-même et ton dharma.
    Montre de la compassion, envers les autres et toi-même.
    Ceci est le coeur de la bouddhéité
    dit Usui Sensei

  4. Avatar de Khanard
    Khanard

    PASSIONNANT—PASSIONNANT——-PASSIONNANT !!!!

    Jusque là tout va bien . Avec mes petits neurones j’en arrive aux mêmes conclusions que Paul Jorion ! J’abonde !!!!

    Le seul moment où je suis dubitatif c’est lorsque PJ sous entend que les éditeurs français sont en retraits ! Nous avons quand même Laurent Alexandre ! Excusez du peu !! 🤣🤣🤣🤣🤣🥳🥳🥳🥳🥳

    Je suis fan à 200%

  5. Avatar de pierre guillemot
    pierre guillemot

    Dans mes petits jeux idiots avec les IA, j’ai plus d’une fois obtenu la fiche de lecture d’un livre d’un de mes auteurs favoris, qu’il aurait pu écrire, ou qu’il a écrit sous un titre semblable avec un contenu différent. Je suis content d’apprendre que pour une fois cela est devenu réalité. Comment savoir ? Peut-être Michel Houellebeck ou Michel Bussi est en train d’ajuster le projet de son prochain livre. L’IA combine le génie de l’auteur d’après son oeuvre, et les attentes du public d’après ses ventes. Ca devrait faire des succès.

    A part ça, je viens d’entendre sur Youtube un de mes auteurs (je ne dirai pas qui ; ici il est considéré comme un intouchable, dont la seule apparition de son texte souille le brahmane) dire qu’en relisant longtemps après ce qu’il avait écrit, il s’est demandé comment il avait pu écrire ces choses auxquelles il n’a pas souvenir d’avoir pensé.

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  3. Très honorable monsieur Jorion, savez vous que vous n’auriez pas le droit de publier votre blog en chine ? https://www.lemonde.fr/international/article/2025/10/03/pekin-bannit-les-emotions-negatives-sur-les-reseaux-sociaux_6644256_3210.html

  4. On oubliera pas que dans les années 60, Jane Goodall partait seule dans la brousse africaine pour se divertir avec…

  5. Euh … et si nous acceptions alors quelques amis à plumes comme « humains » ? Les principaux groupes d’oiseaux « utilisateurs…

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